AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de A. M. Homes (81)


Le truc c'est que, quand tu as seize ans, tu n'en as plus quinze. Plus moyen de te voiler la face : tu vieillis [...]. Une question m'obsédait : est-ce que je faisais mon âge ou pas ? Réflexion faite, par certains aspects je fais seize, dix-sept, dix-huit ans, et par d'autres, j'en faisais douze.
Ce que j'essaie de dire, c'est que ma définition d'un bon moment n'avait pas changé depuis mon enfance, c'est juste que c'était plus difficile d'y parvenir aujourd'hui. Et tandis que je réfléchissais à ces choses-là, une autre pensée s'insinuait : désormais et plus que jamais, j'étais coincé. Coincé entre l'enfance et l'âge adulte. Ce que font les enfants ne me faisait plus vibrer, mais ce que font les adultes me semblait toujours trop dur et, pour tout dire, chiant.
Voilà tous les trucs terribles que j'avais en tête en plein cours d'histoire, devant un film sur la Reconstruction. Je me suis dit que le fait d'être coincé, c'était pas grave. Que la frontière entre l'âge adulte et l'enfance était mince et que je connaissais pas mal d'adultes - surtout les amis de Michael - qui se comportaient comme des enfants attardés.
Commenter  J’apprécie          10
Les parents croient toujours que leurs enfants ont passé l'âge de faire tel ou tel truc, mais pour moi, on n'est jamais trop âgé pour faire quoi que ce soit.
Commenter  J’apprécie          10
Je sanglote, je pleure et fort, profondément, comme on ne pleure qu'une fois dans sa vie ; je mugis. La chienne vient vers moi, me lèche le visage, les oreilles, essaie de me faire cesser, mais je ne peux pas, je ne fais que commencer. J'ai l'impression que je vais pleurer comme ça pendant des années - regardez ce que j'ai fait. Et, nom de Dieu de merde, je ne suis même pas alcoolique, je ne suis rien, je ne suis qu'un type, un vrai pékin moyen - et c'est probablement le pire dans cette histoire, savoir que je ne suis en rien spécial ou exceptionnel. Jusqu'à ce qui s'est passé avec Jane et en dehors de ça, j'étais totalement normal, ordinaire ; depuis mon mariage, je n'avais jamais couché qu'avec ma femme.
Commenter  J’apprécie          10
(...) Paul marche. Surpris par la quantité de pensées qui l'assaillent, il se demande si quelqu'un a jamais étudié la vitesse des pensées et la raison pour laquelle on s'inquiète encore plus vite qu'on ne pense. Il sort de sa poche une calculatrice et tente de compter ses pensées. Chaque fois qu'il en a une nouvelle, il appuie sur plus un ; si la même se présente de nouveau, il la recompte. Cesse de penser ! se dit-il. Profite de l'instant ! (...)
Commenter  J’apprécie          10
Le fait est que, quelles que soient les motivations de chacun dans cette histoire, elles n'ont rien à voir avec moi -jamais il n'est question de mes besoins, de mes désirs, et pour le moment j'avais assez donnée
Commenter  J’apprécie          10
Quand je me lève, je sais de moi une chose : je suis la fille de la maîtresse.
Commenter  J’apprécie          10
Pour la première fois, je comprends qu'il ne suffit pas de désirer le changement, il faut également être prêt à prendre un risque, à se jeter dans le vide, à échouer, et il faut renoncer au passé - en d'autres termes, il faut que j'achève mon livre. Et après ? Retourner à l'école ; étudier la religion, la culture zouloue, la littérature ? Devenir agent immobilier en banlieue ? Ce n'est pas seulement du temps que j'ai sur les bras, c'est de la vie. Et de la vie prise comme une monnaie. Où vais-je la dépenser ? Quel est le meilleur investissement ? Mes seules limites tiennent à ma capacité à former des rêves et à m'autoriser à prendre des risques, et à la réalité très concrète des enfants - je ne peux pas partir randonner à travers le monde en quête de moi-même. Il paraît vain de continuer juste pour continuer, s'il n'y a pas d'idée plus vaste, de sentiment d'améliorer la vie des autres.

(P533)
Commenter  J’apprécie          10
C'est comme si j'attendais depuis des années que ma vie s'emballe, décolle. Par moments je me disais que je faisais des progrès, approchais du but ; à d'autres tout se passait comme si j'attendais simplement d'être découvert - par qui ? Me contemplant, moi et ma vie à moitié derrière moi, je trouve insupportable d'en être là où j'en suis. Ma vie est-elle finie ? A-t-elle jamais commencé ?

(P220)
Commenter  J’apprécie          10
Et si c'était la fin du monde, notre dernière conversation - qu'est-ce qu'on se dirait ? Continue Ben.
- Tu te poses souvent ce genre de questions ? Demande Richard. Ce que ça aurait changé - la fin du monde ? Tout cela est bien fragile, hein, notre passage sur terre.
- Je n'aime pas trop ces jeux-là, dit-elle.
- Enfin, je veux seulement dire que si c'était la fin du monde, là, maintenant, moi ça m'irait.
- Moi, si c'était la fin du monde, dit Richard, je me demanderais ce qui va se passer après - le monde tel que nous le connaissons n'est pas tout ; il y a autre chose, quelque chose qui nous dépasse.
- Si c'était la fin du monde, l'interrompt-elle, je resterais debout à discuter avec vous, mais ce n'est pas le cas, alors je vais me coucher.
Commenter  J’apprécie          10
Non, c'est pas normal. C'est pas normal que tu dises juste désolé, comme si ça voulait dire quelque chose. Je suis fou de rage, putain, c'est pour ça que j'ai fini en cure. Je me défonçais pour me soulager, pour faire partir la peur. Tu m'as fait du mal - tu comprends, oui ? Tu m'en fais encore. Tu m'appelles pour me dire que t'es à l'hôpital avec des douleurs de poitrine ; moi j'en ai tous les jours, putain, des douleurs de poitrine, j'en ai jusqu'à la moelle des os de tes foutues douleurs. Y a tant de choses que je sais même pas comment te dire, putain, je pourrais te tuer, lâche Ben dans une colère soûle, pâteuse, se ruant sur Richard avant de reculer, silencieux. Tu veux savoir ce que ça fait de pas savoir si quelqu'un va revenir ?
Commenter  J’apprécie          10
Parfois y a des choses que t'arrives pas à faire pour tes proches, ni pour toi-même, mais que tu peux faire pour quelqu'un d'autre, un inconnu
Commenter  J’apprécie          10
Les gens devraient faire plus attention. Tout le monde réclame de l'attention, mais personne ne veut en donner.
Commenter  J’apprécie          10
Nous vivons une époque où personne ne veut se souvenir de rien.
Commenter  J’apprécie          10
Il n'avait besoin de personne, ne connaissait personne, ne comptait dans la vie de personne. Il était si complètement retiré du monde des servitudes et des obligations qu'il n'était plus tout à fait sûr d'exister.
Commenter  J’apprécie          10
Comment dire à Billy qu’en dépit de tout ce qu’il savait jamais il n’aurait cru qu’Internet marcherait, que des gens comme ces parents sortiraient leur ordinateur de la boîte- vivraient en ligne. Il croyait que l’e-mail était une mode passagère. Etrange limite posée à son discernement, étrange incapacité à se projeter. Tout juste avait-il rêvé, enfant, de montres communicantes à la Dick Tracy, de bagues pour se parler en morse ; mais d’informations transmises par wi-fi dans le monde entier, de PSA, de Palm, et de gens s’écrivant à eux-mêmes des messages codés en hiéroglyphes new-age, ça, jamais.
Commenter  J’apprécie          10
" Bonne journée" lance Richard, fâché que le type n'ait pas dit merci.
"Bonne journée, je suis à la rue, qu'est ce que ça veut dire "bonne journée" ? Allez vous faire foutre.
Commenter  J’apprécie          00
It's late afternoon, the trees are almost bare and a chill is creeping into the air. There is a truth to nature that Meghan admires. Nature doesn't pretend; it doesn't hide; it simply is. Trees are expressive. Rocks hold history. These connections are more trustworthy than those with humans, some of whom have either the desire or the skill to conceal their emotions or manipulate. A rock doesn't do something to get the response it's looking for. A tree doesn't shed its leaves because it is jealous of another - but it might grow differently if blocked by another or if a different kind of tree grows next to it.
Commenter  J’apprécie          00
Ce qui est bizarre quand ton anniversaire tombe un jour de classe, c'est qu'à partir de dix-onze ans, plus personne à l'école ne sait que c'est ton anniversaire. (...) Mais même si personne n'est au courant, toi tu te promènes dans les couloirs comme si c'était un jour férié. Tu te promènes en te disant que les autres sont censés être gentils avec toi, peut-être parce que le jour de ton anniversaire, tu es dix fois plus susceptible que d'habitude. Mais bon, c'est pas comme ça que ça marche. (p.250)
Commenter  J’apprécie          00
Désormais et plus que jamais, j'étais coincé. Coincé entre l'enfance et l'âge adulte. Ce que font les enfants ne me faisait plus vibrer, mais ce que font les adultes me semblait toujours trop dur et, pour tout dire, chiant. (p.243)
Commenter  J’apprécie          00
- J'aime pas me lever si tôt, a-t-il dit. Surtout le week-end. C'est émotionnellement dangereux. (p.190)
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de A. M. Homes (584)Voir plus

Quiz Voir plus

La métamorphose, de Kafka

Comme d'habitude, quel est le prénom du personnage principal ?

Georges
Grégoire
Gregor
Grigory

7 questions
217 lecteurs ont répondu
Thème : La métamorphose de Franz KafkaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}