Citations de Agatha Christie (5440)
Dites-moi, Mark, croyez-vous qu'il soit possible de tuer par télécommande ?
- Qu'entendez-vous par télécommande ? Appuyer sur un bouton et lancer un rayon de mort radioactif ?
- Non, non, pas de science-fiction. En vérité reprit-elle dubitative, je pense plutôt à la magie noire.
- A des figurines de cire plantées d'épingles ?
- Oh les figurines de cire sont passé de mode répliqua Mrs Oliver avec mépris. Mais il arrive de drôles de choses en Afrique, ou aux Antilles. Les gens n'arrêtent pas de raconter ça. Comme les indigènes se couchent en boule et meurent. Le Vaudou... les gris-gris... enfin vous savez de quoi je parle.
Je lui répondis qu'aujourd'hui, on attribuait la plupart de ces manifestations au pouvoir de suggestion.
Quoiqu'il en soit, si tu es à Chelsea, mange comme on mange à Chelsea, philosophais-je. J'acceptais donc un bon petit sandwich à la banane et au bacon.
"... je vis un cheval de couleur pâle et celui qui le montait était la mort et l'Enfer le suivait..."
Apocalypse,
Chapitre six, verset huit.
"Tout en l'écoutant, je me disais que les choses se passent toujours ainsi. Un homme riche comme Newman réussi presque sans effort alors que, selon toutes probabilités, la valeur monétaire de la découverte signifierait très peu pour lui. Je dis dire que je fus gagné par son enthousiasme. Je voyais des galions vers les côtes, poussés par la température, s'échouant se brisant sur les rochers. Le mot "galion" avait à lui seul une résonance romantique. "L'or espagnol" est un assemblage de mots qui remut aussi bien l'écolier que l'adulte. En outre, je travaillais à un roman dont certaines scènes se passaient au XVIe siècle, et j'avais la perspective de tirer mon hôte de l'authentique couleur locale.
Le club du mardi
(the Tuesday Night Club)
- Des mystères... jamais éclaircis...
Raymond West exhala une bouffée de fumée et répéta avec un plaisir non dissimulé :
- Des mystères... jamais éclaircis...
Il regarda autour de lui avec satisfaction. [...]
Ecrivain de profession il aimait, il aimait que l'environnement soit sans défaut. La maison de sa tante Jane lui avait toujours plus parce qu'elle était juste le décor que réclamait sa personnalité. Elle tait assise très droite dans le fauteuil de son grand-père, de l'autre côté de la cheminée. Miss Marple portait une robe de brocart noir très cintrée avec de la dentelle de Malines tombant en cascade sur sa poitrine et des mitaines de dentelle noire ; une mantille de dentelle noire surmontait ses cheveux blancs come neige relevés en chignon. Elle tricotait quelque chose de blanc, de doux de floconneux. De ses yeux bleus très pâle elle observait avec une aimable bienveillance son neveu et les invités du neveu.
- Mr Fitzpatrick [Luke ] séjourne au manoir, dit Bridget, et il voudrait vous consulter au sujet d'un livre qu'il est en train d'écrire.[...]
Il [Luke] était nerveux. Doublement nerveux. Primo parce que l'ecclésiastique avait sans aucun doute une connaissance beaucoup plus approfondie des rites et coutumes folklorique et magique que celles qu'il venait d'acquérir en consultant à la hâte une série d'ouvrages pris au hasard. Secundo parce que Bridget Conway écoutait la conversation.
- Ouf ! fit-il. Cette femme se parfume exagérément.
Lord Mayfield éclata de rire.
- En tout cas, pas avec un parfum bon marché. Celui qu’elle utilise est l’un des plus coûteux.
Sir George fit la grimace.
- Je suppose que l’on devrait s’en féliciter.
- Certainement. Je trouve qu’une femme inondée de parfum bon marché est l’une des plus grandes abominations connues de l’espèce humaine.
- Si tu dois te prendre pour Sherlock Holmes lui dit-elle, je vais te dénicher une jolie petite seringue et une bouteille étiquetée "cocaïne", mais pour l'amour du ciel, ne touche plus à ce violon. Si ce gentil explorateur n'avait pas une âme d'enfant, il t''aurai percé à jour. As tu l'intention de poursuivre dans le ton Sherlock Holmes ?
- Jusqu'à présent je me flatte d'avoir plutôt réussi, déclara Tommy. Mes déductions étaient bonnes, non ?
- Savez-vous écrire en bon anglais ?
- Je l’espère.
- Hum ! De quelle école sortez-vous ?
- D’Eton.
- Alors, c’est impossible.
Je sus laisser passer cette insulte contre une vieille et vénérable institution sans discuter
- Je ne comprends pas cette férocité des chiens pour les facteurs, observa la servante.
- Affaire de raisonnement, déclara Poirot. Le chien est un animal intelligent et il tire ses conclusions suivant son point de vue personnel. Certaines personnes sont admises à entrer sans une maison et d’autres sont reçues à la porte. Un chien ne tarde pas à s’en rendre compte. Or, quel est l’individu qui frappe à votre porte deux ou trois fois par jour et n’en franchit jamais le seuil ? Le facteur. De toute évidence, un être indésirable, qu’on renvoie à ses affaires et qui, néanmoins, persiste à se présenter et à vouloir forcer l’huis. Dès lors, le devoir du chien est clair : aider à chasser cet intrus, et le mordre si possible. Voilà, vous en conviendrez, un raisonnement très logique de la part d’un chien.
Miss Arundell appartenait à une époque où les femmes venaient au second plan. Les hommes constituaient la partie importante de la société.
Le chef de police Harper avait des manières agréables, pondérées et peu compromettantes. Ces affaires, où collaboraient les polices de deux comtés, s'avéraient toujours délicates. Harper estimait le colonel Melchett pour sa compétence professionnelle, mais il n'était pas fâché d'entreprendre lui-même le prochain interrogatoire. Il avait pour principe de ne pas trop embrasser de choses à la fois. Une simple requête pour la forme, dès le début, n'inquiétait point les intéressés et les rendaient moins méfiants lors du second interrogatoire.
La nature humaine est pratiquement partout la même.
- Je projette la démolition de quelques vieilles maisonnettes malsaines dont je fais déménager les locataires.
- Chérie, j’admire votre souci de l’hygiène publique !
- De toute façon, ils auraient dû être expropriés, car leurs habitations donnent juste sur la nouvelle piscine.
- Ces braves gens quittent-ils leurs demeures à contrecoeur ?
- La plupart d’entre eux s’en déclarent enchantés. Un ou deux font des difficultés et m’ennuient passablement. Ils refusent d’admettre les améliorations que j’apporte à leur existence.
- Avouez que vous êtes un brin tyrannique envers eux…
- Ma chère Joanna, j’agis pour leur bien.
- Oui, je comprends. En somme, vous voulez les rendre heureux malgré eux.
- Bonjour, monsieur Cloade! Que puis-je pour vous?
Rowley Cloade hésitait. Les moustaches effilées de Poirot, son élégance méticuleuse, ses guêtres blanches et ses bottines pointues, tout cela ne lui inspirait pas confiance. Poirot, que la chose amusait, s'en rendait parfaitement compte.
Sa diction était impeccable, seule une légère hésitation devant l'H initiale de certains mots et le fait qu'elle l'aspirait avec un peu trop d'insistance, permettait de soupçonner qu'à une époque lointaine de son existence, elle lui avait causé des difficultés.
Créature aussi hideuse que compétente, elle ignorait superbement la maladie, la fatigue, la nervosité, l’imprécision, et à plus forte raison, l'erreur.
- Le passé a vraiment l'air de vous préoccuper beaucoup.
- Le passé est le père du présent, déclara Poirot d'un ton sentencieux.
C'est étrange, vous ne trouvez pas ? D'aller à la librairie et de ressortir les mains vides ?
- Très bien, je me rends, dit-elle. Je vais rentrer à la maison et y rester comme une gentille petite fille pendant que tu pourfendras les escrocs et frayeras avec les détectives. Mais vous ne perdez rien pour attendre, jeune homme. Je vous ferez payer cher tout le plaisir dont vous m'aurez frustrée...