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Critiques de Agnès Dumont (45)
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Le trou du diable

Qu'est-ce qui peut attirer un Ostendais du côté de Viroinval, en Wallonie, à deux pas de la frontière française ? Mais l'amour des mines, aujourd'hui abandonnées, pardi ! Alan Vandenberg n'est pas le fils d'un mineur de Waterschei pour rien ! Il aime les longues balades en solitaire, et précisément, il se trouve dans un coin où les mines d'où l'on extrayait les ardoises ne manquent pas. Justement, il a déjà repéré trois entrées ressemblant à des grottes… L'attrait lui est irrésistible. Mais soudain, c'est la chute…



Critique :



Le duo d'auteurs, Agnès Dumont et Patrick Dupuis, nous entraîne une nouvelle fois dans une enquête menée par le duo composé du jeune policier, Paul Ben Mimoun, et du flic retraité, Roger Staquet. Et Clarisse ? me demanderez-vous, vous qui avez lu « Une mort pas très catholique » et « Neige sur Liège », les deux aventures précédentes. On avait laissé un Paul et une Clarisse qui semblaient bien épris l'un de l'autre… Alors ? Où se cache-t-elle ? Mon sens du respect de la vie privée d'autrui m'interdit de commérer. Il vous faudra donc vous adresser à une autre source, ou, mieux encore, lire « le trou du diable ».

Ce que j'apprécie énormément dans la collection Noir Corbeau, c'est l'absence de détails gores ou obscènes. Les auteurs, dans cette collection, démontrent qu'il est tout-à-fait possible de bâtir une enquête policière d'un grand intérêt sans avoir à vomir ses tripes et sans connaître le droit des familles en matière de divorce et de conflits familiaux. Oubliez aussi les flics alcooliques, même si Roger Staquet ne dit jamais non à une petite goutte de marc… (Pour éviter toute publicité en faveur de l'alcool, je ne préciserai pas s'il s'agit de marc de Champagne ou de Bourgogne, voire de Lorraine, d'Alsace, de Provence, du Languedoc ou d'ailleurs ! L'eau ferrugineuse, oui ! L'alcool, non !)

Autre avantage de cette série, la découverte de coins De Belgique souvent méconnus et que les auteurs donnent envie d'aller visiter. Si vous êtes Belges, vous découvrirez un saint Materne qui ne sera pas sans vous rappeler une sacrée marque de confitures ! Connaissez-vous « L'Eau noire » ? Non ! Ce n'est pas une rivière polluée, mais un charmant cours d'eau dans les parages duquel se déroule notre histoire. Enfin, charmant tant qu'il ne sort pas de son lit en inondant tout sur son passage comme il le fit en 2021.

Venez donc marcher sur les traces de Staquet et de Ben Mimoun du côté de Nismes. (Non ! Non ! il n'y a pas de faute d'orthographe ! Rien à voir avec Nimes en France ! Nismes dans la province de Namur en Belgique. Charmante bourgade baignée par l'Eau noire).

Et l'enquête me demandez-vous, lassés par mes commentaires bucoliques qui promeuvent le Namurois ? Résumons. Suite à un accident, une femme est découverte morte. le principal (et seul suspect) est un vieux professeur de piano. Un homme charmant, de très agréable compagnie. Monique, la meilleure amie de la maman de Paul Ben Mimoun, refuse de croire à la culpabilité de celui qui fut son professeur attentionné. Et qui c'est que c'est qui va investiguer en douce, sans mandat officiel, pour faire éclore LA vérité ? Je ne vous ferai pas l'affront de citer Staquet et Ben Mimoun. Je sais que vous vous en doutiez. Allez ! Bonne lecture !

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Neige sur Liège

Elle est originaire de Yaoundé. Comment s'est-elle retrouvée dans cette forêt ardennaise à la végétation si différente de celle de son enfance ? Et ces hommes qui la traquent et auxquels elle espère échapper dans la nuit noire… Aussi noire que son blouson… Aussi noire que sa peau… Heureusement, elle détient encore son portefeuille et son smartphone… Son smartphone qui contient les photos…

Elle en était là à cause de son cousin, Léon Nkoulou. Elle se doutait qu'en s'embarquant dans cette histoire, cela ne pouvait que mal tourner. Mais c'était son cousin. Son cousin, c'est la famille ! Et la famille, il n'y a rien de plus sacré !



Critique :



Après « Une mort pas très catholique » qui se déroulait dans la ville universitaire de Louvain-la-Neuve, nous retrouvons nos deux enquêteurs Roger Staquet et Paul Ben Mimoun à Liège. Pourquoi ce dernier, qui avait fait son trou dans la police d'Ottignies avait-il invité Staquet à Liège, Staquet, lui qui continuait sa vie tranquille de retraité à Louvain-la-Neuve ? le rendez-vous était fixé dans la gare des Guillemins, une gare signée Calatrava. Un chef-d'oeuvre, plein de courants d'air, qui en faisait une des dix plus belles gares du monde, mais une gare disproportionnée en regard de la taille de la bonne ville de Liège. Staquet comprit bien vite qu'il n'était pas là pour faire du tourisme lorsqu'il vit Ben Mimoun en compagnie de Clarisse. Clarisse, l'ancienne étudiante qui s'était trouvée dans de sales draps lors de son enquête précédente, cette affaire de « sugar babies » ! Se serait-elle une nouvelle fois plongée dans de sales draps ? Ou le jeune Paul Ben Mimoun et elle fricoteraient-ils ensemble ? Peut-être les deux à la fois ?



Cette nouvelle aventure du jeune policier et de l'ancien flic retraité, écrite à quatre mains par Agnès Dumont, Liégeoise qui joue donc à domicile, et Patrick Dupuis, Néo-Louvaniste, nous entraîne dans une enquête officieuse puisque Paul Ben Mimoun est en congé et que c'est pour les beaux yeux de Clarisse qu'il enquête à Liège. Cette même Clarisse qui a joué un rôle dans le premier épisode, lorsqu'elle était étudiante à Louvain-la-Neuve. (La Clarisse « qui attire les emmerdes plus sûrement qu'un aimant la limaille de fer ».) Pourquoi tant de mystère dans la recherche d'Honorine ? Eh bien parce qu'Honorine, déjà aperçue dans le premier épisode, est encore et toujours en séjour illégal en Belgique. Alors, aller signaler la disparition de la petite Camerounaise auprès de la police équivaudrait à lui offrir un aller simple pour son pays d'origine. Mais le trio va-t-il arriver à retrouver Honorine… vivante ?



J'ignore s'il y a un complot parmi ces auteurs qui publient chez Weyrich, mais à un an d'intervalle, ne voilà-t-il pas que nous sommes précipités dans le même coin reculé De Belgique, au fin-fond de la province de Namur, à un jet de pierre de la frontière française. Christian Joosten dans « le Roi de la Forêt » nous avait entraînés à Vresse-sur-Semois, et maintenant Dumont-Dupuis nous font visiter Graide dans la commune de Bièvre, située aux limites est de Vresse-sur-Semois. Remarquez que pour des auteurs de polars cela s'explique par l'isolement du lieu et la beauté de la région. Pour être tout-à-fait honnête, nos enquêteurs ne feront que passer par Graide-Station.



J'avoue avoir apprécié l'humour noir dont les auteurs font preuve malgré la gravité du sujet : « Il aspira une goulée d'air frais et revint à la charge, avec l'enthousiasme du gars qui sort d'une tranchée quand il sait qu'en face, l'ennemi est prêt à tirer » ; « un type aussi large qu'un camion-citerne, mais un peu moins sympa, s'encadra dans l'embrasure » …



Vous l'aurez compris, j'ai trouvé très plaisant de lire ce roman policier d'autant que je connaissais déjà les protagonistes principaux. Pour ceux qui n'auraient pas lu « Une mort pas très catholique » pas de panique : il n'est pas indispensable d'avoir dévoré le premier opus pour profiter de celui-ci.

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Neige sur Liège

Eh bien moi qui ne lis pas beaucoup de polars et qui ne les apprécie pas trop, j’ai passé un bon moment avec celui-ci, et j’en remercie les éditions Weyrich.



Il faut dire que le style est enlevé, les phrases vives et sans cliché, l’enquête est rondement menée, du moins à partir du deuxième tiers, car je trouve que ça traine un peu au début.

L’enquête ? Deux policiers travaillent de façon officieuse avec une belle et pétillante journaliste au caractère bien affirmé (nul besoin de vous dire que le plus jeune des policiers aimerait creuser leur relation…) afin de retrouver la meilleure amie de la journaliste, une Noire qui a assisté à quelque chose de hautement répréhensible et qui depuis est introuvable.



L’enquête nous mène à Liège, cette « Cité Ardente » qui porte bien son nom, et dont les auteurs ne se privent pas de donner une foule de descriptions bien pittoresques et tout à fait réelles. La gare des Guillemins, notamment, créée par l’architecte espagnol Calatrava, m’a attirée par son immensité légère et pour le moins aérée.



Bref, je ne vous en dirai pas plus, car un polar se doit d’être découvert indice après indice.

Le titre nous parle de neige…Est-ce la drogue ? Peut-être, mais ce mot recèle encore d’autres sens, que vous découvrirez lors de la lecture.

En attendant, pourquoi ne pas programmer un petit city trip dans cette belle ville belge, ardente, vive et festive, le long de laquelle la Meuse indolente s’étire ?

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À qui se fier ?

Je me déplace en transports en commun essentiellement et un recueil de nouvelles est parfait pour ce temps-là. Une petite histoire dans le train, une autre dans l’attente de la correspondance, je peux voyager et être concentrée sur des histoires courtes.



Des scènes de la vie d’individus qui se font des idées sur des quiproquos, des angoisses personnelles, une certaine culpabilité et interprètent des faits selon des circonstances aggravantes. Dans la vie réelle, de tels agissements sont dramatiques, mais ici plutôt des scènes cocasses. J’ai beaucoup ri. Je me suis reconnue dans la nouvelle : pourquoi m’a-t-il élue ? Il y a toujours des gens pour m’adresser la parole dans les gares, les salles d’attente, les trains. Fréquemment ce sont des gens qui souffrent, pas très stables qui me parlent longtemps, longtemps… J’essaie, comme je peux, de les éviter, en vain. Et c’est vraiment très drôle de lire les pensées d’une femme qui me ressemble.



La vie ordinaire de gens ordinaires, le tout écrit avec amour et malice.



Merci à Masse critique de Babelio et aux Éditions Quadrature pour cette lecture divertissante.




Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Une mort pas très catholique

Si j'ai choisi ce roman policier, c'est pour une raison toute simple. En effet, j'ai fait l'entièreté de mes études de droit à l'Université de Louvain-la-Neuve. Ville encore assez jeune dans son histoire, puisqu'elle ne fête « que » ses 50 ans, je n'avais pas connaissance de ce livre s'y déroulant. J'ai trouvé que c'était original d'enfin y retourner par la lecture et j'espérais retrouver de nombreux endroits où j'ai passé de très bons moments.



Hormis ce petit plaisir par un tour d'horizon assez survolé des différents quartiers, cette lecture me laisse un sentiment bigarré pour plusieurs raisons. Tout d'abord, j'ai apprécié l'idée sous-jacente à l'enquête (je ne vous dis pas laquelle afin de vous en laisser la surprise), qui je trouve était assez bonne et d'actualité. le problème a été qu'elle n'est pas assez détaillée, ni assez travaillée. En fait, elle n'est que survolée alors qu'il y avait matière à être approfondie. Je sais que le livre ne compte qu'un peu moins de 200 pages et qu'il faut dès lors faire des choix, mais, dans le cas présent, cela aurait été plus salutaire d'ajouter plus de matière afin d'éviter cet effet « bâclé ».



La seconde chose est que, pour un récit écrit à quatre mains, j'ai trouvé le style d'écriture assez parcimonieux et peu riche. Lorsque deux auteurs s'unissent et collaborent à l'écriture d'un livre, selon moi, il y a plus dans deux têtes que dans une. Donc en conséquence, la plume se doit d'être plus aguerrie. Pourtant, ce roman policier est au final trop simpliste tant par son contenu, que par son style. Pour deux auteurs ayant déjà un passé dans l'écriture, je n'y adhère pas du tout. Est-ce un choix ? Je n'en sais rien, mais cela en devient désagréable à certains moments et rend la lecture décevante. le ton moralisateur dans certains dialogues alourdit encore plus certains passages.



Une autre question que je me pose est de savoir si c'est une décision des auteurs de rendre leur histoire un rien burlesque. Malgré tout, soit c'est un accident inopiné, soit ils n'ont pas été au bout du processus. Leur duo d'enquêteurs est trop caractérisé par des stéréotypes. Vu la difficulté rencontrée avec ce style particulier, cela pourrait aussi expliquer pourquoi je n'y ai pas souscrit.



Comme je vous l'ai déjà dit et que je vous le serine à chaque fois qu'une lecture s'est moins bien passée pour moi, cela est et reste mon très humble avis. Je ne veux en aucune façon influencer les potentiels lecteurs du livre. Si un livre est publié, c'est que quelqu'un y a trouvé des qualités et qu'il pourra trouver son public. Pour moi, hélas, ça n'a pas fonctionné. Il ne faut pas croire que c'est facile d'aller et d'écrire un avis dans ce sens.



Au contraire, c'est bien plus aisé de rédiger une chronique positive sur un livre qu'on a apprécié. Mais depuis le début de mon blog, je me suis fait un devoir de rester objective, peu importe la maison d'édition, peu importe qu'il s'agisse ou non d'un SP, peu importe qu'il s'agisse d'un ou d'une auteur(e) amie.



Selon moi, les critiques, si elles sont argumentées et non émises dans le simple but de faire de l'audience ou de blesser, peuvent être constructives et permettre de s'améliorer. C'est pourquoi j'ai tenté d'expliquer en ces quelques lignes, ce qui a bloqué dans ma lecture de ce roman policier.



Au final, je ne peux que vous conseiller de vous aussi lire ce livre afin de vous forger votre propre avis et pourquoi pas, d'en discuter sur mon blog ou sur les réseaux sociaux. Cela sera un plaisir pour moi d'échanger autour de ce livre avec d'autres lecteurs.



Je remercie les éditions Weyrich pour leur confiance.

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Une mort pas très catholique

Louvain-la-Neuve. Vendredi 18 juillet.



Roger Staquet pénètre en compagnie du serrurier dans l’appartement d’un ami, Jean Meunier, qui est sans nouvelles de son locataire.



Un corps en pyjama git sur le lit non défait, une seringue sur la table de nuit… Une overdose ? Non ! Probablement pas. Le toubib qui habite l’immeuble leur apprend que le mort l’avait consulté et qu’il était diabétique. Le cadavre a un nom, Pio Alessandri. Un Italien. Que pouvait-il faire à Louvain-la-Neuve ? Prof ? Chercheur ? …



Roger Staquet, soixante-cinq ans, est un ancien policier retraité très apprécié par ses collègues bruxellois de la rue Marché aux Poulets (remarque : cette rue existe bien, mais le commissariat est rue Marché au Charbon à deux pas). C’est ce que lui rapporte le premier policier arrivé sur place, un agent de quartier, le jeune Paul Ben Mimoun, vingt-six ans, qui a passé six mois dans l’ancien service de Staquet. Les deux hommes sympathisent.



Lorsque le supérieur de Ben Mimoun arrive, il conclut sans s’attarder à une mort naturelle, d’ailleurs confirmée par le légiste. Il s’apprête à partir en vacances et ne souhaite nullement être retardé dans ses projets. Il ferme à clé l’appartement grâce à une clef trouvée là. Il ignore que Staquet a pris possession d’une autre clef…



Staquet fixe rendez-vous le soir au jeune flic. Mort naturelle, hein ? Pas l’avis de Staquet… Ben Mimoun n’y croit pas non plus…



Critique :



Ce roman à quatre mains est parfait pour vous octroyer un moment de détente… Et découvrir Louvain-la Neuve, une ville sortie des champs après que les Flamingants aient chassé les francophones de Louvain (Leuven en flamand) et construite à partir des années 1970. Mais ce n’est pas un guide touristique, c’est un vrai roman policier qui n’est pas sans rappeler aux Belges une affaire récente… L’histoire met en évidence le phénomène des « sugar baby » et des « sugar daddy ». Cela ne vous dit rien ? L’affaire avait fait grand bruit en Belgique lorsqu’un camion tournait autour de l’Université Libre de Bruxelles avec une publicité incitant les étudiantes à se faire entretenir par un monsieur qui aurait l’âge de leur père ou de leur grand-père…



Le duo d’enquêteurs, le flic expérimenté retraité, Roger Staquet, et l’agent de quartier, Paul Ben Mimoun, nous offre deux personnages très différents, complémentaires et avec quelques traits communs. Le roman permet de passer un agréable moment sans prise de tête et semble annoncer de nouvelles aventures pour l’improbable duo. Si les auteurs, Agnès Dumont et Patrick Dupuis se mettent à semer des cadavres dans la bonne ville de Louvain-la-Neuve, les honnêtes gens auront du mal à accepter que leurs enfants aillent y poursuivre leurs études supérieures… La question qui m’angoisse est : à quand le prochain volume ?

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Une mort pas très catholique

Un bon petit roman policier distrayant qui rend fort bien l’ambiance propre à la ville universitaire belge de Louvain-la-Neuve.



Agnès Dumont et Patrick Dupuis sont deux auteurs belges, qui ont chacun publié des recueils de nouvelles et qui s’associent pour la deuxième fois dans l’écriture d’un roman policier. Après « Neige sur Liège », qui se déroulait dans la ville d’Agnès Dumont, « Une mort pas très catholique » emmène ses lecteurs à Louvain-la-Neuve, la ville de Patrick Dupuis. Cette ville a été créée de toutes pièces dans le Brabant wallon dans les années 70, pour accueillir la moitié francophone de l’université de Louvain. Sa particularité est d’avoir un grand centre piétonnier reposant sur une dalle sous laquelle circulent les voitures. Principalement peuplée d’étudiants et d’enseignants à ses débuts, Louvain-la-Neuve est maintenant devenue une ville « comme les autres » avec une majorité d’habitants qui ne sont pas liés à l’université.



J’ai travaillé à l’université pendant une douzaine d’années et j’ai gardé mes habitudes dans plusieurs magasins et restaurants de cette ville particulière, où j’aime régulièrement flâner. Je me sens donc bien placé pour confirmer que les auteurs ont fort bien réussi à rendre l’ambiance de la ville, avec ses immeubles à appartements, dans le centre, et ses rues animées par ses bistrots et ses cercles d’étudiants. C’est exactement comme ça !



La lecture est divertissante. Certains polars sont plus sérieux. Ils tiennent leurs lecteurs en haleine avec une intrigue construite avec minutie, où l’enquêteur passe pour une sorte d’expert génial qui doit absolument inspirer le respect. Ceux qui seraient de véritables amateurs de ce genre-là risquent d’être déçus par cette enquête-ci, qu’ils trouveront sans doute légère. Car j’ai eu l’impression, et j’espère être proche de la vérité, qu’Agnès Dumont et Patrick Dupuis se sont amusés en écrivant cette histoire. Ils ont pris quelques thèmes ma foi bien classiques tels que: un binôme constitué d’un vieux flic expérimenté et d’un jeune débutant qui veut se faire sa place, des pratiques d’enquête à la limite des procédures légales mais que l’on pardonne volontiers et quelques thèmes à la mode qui permettent d’égarer le lecteur sur diverses fausses pistes (traffic d’objets de contrefaçon, prostitution et pornographie, etc.). Puis, comme dans un jeu de construction, les auteurs les ont agencés pour bâtir leur roman.



Le style est fluide, je mentirais en disant que j’ai été pris par ma lecture au point d’y passer une nuit blanche, mais j’ai pris plaisir à suivre cette enquête et à me laisser surprendre par ses rebondissements. Un bon moment de détente, qui me donne l’envie de poser « Neiger sur Liège » sur ma pile de futures lectures.
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Une mort pas très catholique

Nous sommes à Louvain-la-Neuve, le siège de l’UCL, Université catholique de Louvain, d’où la boutade du titre sans doute. C’est aussi la ville où se sont installés les éditions Quadrature et Patrick Dupuis, qui s’est associé avec Agnès Dumont, une Liégeoise, pour ce polar à quatre mains.



La découverte suspecte ? Un homme trouvé mort et bien rangé au dessus de sa couette, trop bien rangé pour être honnête. Cela met la puce à l’oreille de René Staquet, un flic retraité qui arrondit ses fins de mois en étant gardien d’immeuble, et du jeune agent chargé des constats, Paul Ben Mimoun. Les deux hommes vont bien s’entendre et contre l’avis du supérieur de Paul qui voudrait classer l’affaire, ils vont profiter du week-end prolongé du 21 juillet pour tenter de comprendre ce qui s’est passé. Ils vont vite se rendre compte que le défunt, Pio Alessandri, n’était pas un saint : accointances avec la contrefaçon, goût prononcé pour les très jeunes femmes, entre autres. L’enquête va mener Paul et René sur les traces de l’associé du mort, de sa veuve soulagée de ne plus subir les pressions de son ex-mari, du médecin de son immeuble, d’une étudiante en journalisme qui défend les étudiants sans-papiers et fait un master sur les réseaux de sugar babies. Autant de suspects potentiels, autant de pistes que les deux policiers devront dénouer grâce à leur savoir-faire mais surtout grâce à la bonne vieille intuition qui vient à bout des mystères les plus opaques.



Ce duo d’enquêteurs est bien sympathique et on se plaît à arpenter les rues et les quartiers de Louvain-la-Neuve en leur compagnie. D’ailleurs la ville, vidée de ses étudiants en ce mois de juillet mais pas morte du tout, est un élément essentiel de ce roman rythmé, on aurait envie d’y vivre et de profiter de ses rues piétonnes, de ses cafés sympas et de ses coins de verdure autour du lac. La narration à quatre mains est fluide (je serais curieuse des secrets de fabrication entre Agnès Dumont et Patrick Dupuis), le final mouvementé à souhait et le tout est pimenté par une petite touche d’humour bienvenue. Encore une bonne pioche de la série Noir Corbeau !
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Neige sur Liège

J’ai pris un grand plaisir à retrouver les deux compères de Une mort pas très catholique : Roger Staquet, le flic retraité qui entretient ses neurones en collaborant avec Paul Ben Mimoun, le jeune flic qui vole au secours de son amie (et plus si affinités de sa part à elle) Clarisse, une jeune femme toujours aussi engagée et très inquiète de la disparition de son amie Honorine. Les deux hommes enquêtent cette fois sans filet, aucune aide officielle de la police, ils ont bien du mal à trouver une piste mais ils vont vite découvrir des activités suspectes et dangereuses liées à une société de gardiennage et de sécurité. Jusqu’au bout, ils auront toutes les craintes pour la vie d’Honorine et même pour la leur. Une pointe de croustillant apporte de la légèreté à l’enquête avec les atermoiements amoureux de Paul et le regard de Roger, à la fois amusé et bienveillant.



Une mort pas très catholique se déroulait à Louvain-la-Neuve, ville de Patrick Dupuis. Ici, nous sommes dans la Cité ardente, la ville d’Agnès Dumont, et j’imagine que ceux qui connaissent bien la ville doivent la retrouver avec plaisir sous la plume des deux auteurs. Les autres apprécieront la visite, très détaillée. J’ai beaucoup apprécié cette lecture qui a notamment pour thème les sans papiers, j’ai trouvé l’enquête enlevée, rythmée, toujours pleine d’humour. Agnès Dumont et Patrick Dupuis livrent un polar encore plus abouti que le premier et j’espère qu’ils ne s’arrêteront pas en si bon chemin !
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Neige sur Liège

Une lecture un peu trop facile pour un polar qui aborde quand beaucoup de sujets de société actuels.



Faut arrêter de véhiculer le bruit que les ardoises ou les ondulines en amiante-ciment peuvent refiler le cancer au quidam qui habite dans la maison… Si on n’y touche pas, si on ne les émiette pas, si on ne les casse pas, si on ne les mange pas et encore, on ne va pas attraper le cancer ! Le cancer de l’amiante on le choppe dans les mines d’amiante ou quand on travaille à la voirie et qu’on découpe des vieilles conduites à longueur de journée, ce qui n’est pas le cas ici ni quand on achète une maison dont le garage a un toit dans cette fichue matière inerte pour le coup qui a été révolutionnaire il y a un certain temps. On emmerde les gens avec ça mais on continue à leurs vendre du ‘bon’ vin plein de pesticides, des fruits et légumes truffés d’engrais, des viandes engraissées au maïs transgéniques et truffées d’antibiotiques mais bien sûr, ça ne nuit pas à la santé puisque ça enfle juste les portefeuilles des lobbies agro-alimentaires qui sont ‘cul et chemise’ avec nos gouvernements. Mon coup de gueule du jour liè à la lecture de la page 142 de ce roman :-p



Pour en venir à ma critique maintenant, je suis pour le moins mitigée. Le polar n’est pas mon style de prédilection mais j’ai trouvé ici que l’ensemble manque de peps, que les personnages sont mous et que l’intrigue, même si elle nous balade un peu, est assez simpliste. D’un autre côté, l’action se passe à Liège que j’aime beaucoup, et à Namur que j’adore pour son côté Belle-Epoque, et dans quelques villages ardennais que je connais aussi et cela donne un décor que j’ai pu facilement visualiser, c’est un plus. Et puis, il y a la gastronomie qui sans être au cœur du récit est néanmoins bien présente avec ses fritures, ses boulets et ses frichtis ;-)



Je remercie Babelio et les éditions Noir Corbeau pour cet ouvrage qui est un bel ouvrage même si je ne crois pas que je vais suivre les aventures de Paul Ben Mimoun et Roger Staquet à l’avenir.
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Carton rouge

Décembre. Liège (Belgique).

Une jeune fille blonde sort d’un café et se dirige vers sa Twingo. M… ! Deux pneus crevés !

Non loin, ramassé derrière son volant, l’homme attend son heure… Mais que fait la blondasse ? Elle retourne dans le café ? Ah, non ! Ce n’est pas du tout ce qu’attend le prédateur. Pas conforme au scénario qu’il avait prévu ! … Ouf ! La voilà qui ressort… Mais… Mais… C’est quoi ce cirque ? D’où sort cette voiture qui fonce vers la jeune fille ? Elle ne va tout de même pas… Oh, nom de D… ! Elle la percute ! Elle la projette en l’air…



Le jeune agent de quartier Ben Mimoun est en compagnie d’un avocat fort inquiet. La dame âgée qui a été placée sous sa tutelle ne répond pas à ses appels. Heureusement, il a un double des clés. Ben Mimoun pénètre dans l’appartement et aussitôt des relents de fromages trop faits agressent ses narines…



Critique :



C’est avec joie que j’ai trouvé dans ma boîte aux lettres ce nouvel opus des aventures du jeune policier Ben Mimoun, du commissaire retraité Staquet et de la belle et talentueuse journaliste d’investigation Clarisse Dubois.

Dès le début, tout commence sur les chapeaux de roues, c’est le cas de le dire. Puis, les auteurs, Agnès Dumont et Patrick Dupuis, enchaînent sur une scène qui pourrait bien être une deuxième scène de crime. Pour alléger l’atmosphère, ces deux écrivains ont glissé des notes d’humour qui se révèlent très réalistes mais permettent au lecteur de mieux affronter l’angoisse propre à certains romans policiers ne manquant pas de scènes violentes.

Je devine votre hâte de découvrir qui est cette « blondasse » qui ne s’est pas envoyée en l’air mais a été projetée vers les cieux par un chauffard qui ne s’est même pas donné la peine de s’arrêter. Votre sagacité vous aura déjà fait comprendre qu’il s’agit de Clarisse, cette jeune et intrépide journaliste qui a l’art de se plonger dans des situations bien périlleuses. Mais, si elle s’en sort, pourra-t-elle une fois de plus compter sur Ben Mimoun, son chevalier servant follement épris d’elle, et sur le vieux Staquet que seul un contrôleur de la SNCB (chemins de fer belges) trouve suffisamment jeune que pour ne pas avoir droit à un ticket senior ?

Mais qui pourrait en vouloir à ce point à la jeune fille ? Pourquoi ? Qui pourrait tenter de la tuer ? Qui pour s’introduire chez elle pour voler son ordinateur et… Oups ! Je ne vais tout de même pas vous raconter toute l’histoire ? Non ?

Sachez encore que Clarisse enquêtait sur le sport féminin, en particulier le foot, et que son enquête se déroulait autour du Standard de Liège (autrefois grand club belge, aujourd’hui confronté à d’énormes difficultés financières après son rachat par une boîte américaine, 777 Partners, apparemment spécialiste des pyramides de Ponzi, mais ça, c’est une autre histoire).

Alors, si vous êtes Liégeois, ou Belge, ou amateur de football, ou tout simplement intéressé.e par de très bonnes histoires policières avec des personnages super attachants, crédibles et hyper réalistes, ne manquez pas ce nouvel épisode des aventures du plus très jeune commissaire retraité Staquet, du jeune agent de quartier Ben Mimoun et de la superbe et très curieuse journaliste Clarisse.

Ah ! Encore une chose : méfiez-vous des photos et vidéos qui trainent sur votre PC ou sur votre clé USB !

Mille mercis aux éditions Weyrich et à ses auteurs, Agnès Dumont et Patrick Dupuis, pour cet envoi que j’ai largement apprécié, d’autant plus que je ne m’attendais pas à le recevoir ! 😊

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J'ai fait mieux depuis

J’ai récemment commenté « Une mort pas très catholique », un roman policier écrit par Agnès Dumont et Patrick Dupuis. Il m’avait fait passer un bien divertissant moment de lecture ! D’autre part, j’avais gardé un excellent souvenir de « Passés imparfaits », un recueil de nouvelles de Patrick Dupuis (voir mon commentaire du 11/11/2019). J’étais donc curieux de lire ce qu’Agnès Dumont avait écrit de son côté et, un peu au hasard, j’ai choisi « J’ai fait mieux depuis ».



Malheureusement, je n’ai que peu de choses à en dire. Certes, le style est fluide, les textes se lisent agréablement, je ne me suis pas ennuyé, je n’ai pas dû me forcer pour terminer ma lecture, j’ai pris plaisir à découvrir des histoires qui se passent en Belgique, à Liège, mais je n’ai pas accroché. Mes yeux ont glissé de pages en pages sans véritablement se poser. Peut-être parce que je suis (trop) exigeant en matière de nouvelles, mon genre préféré. Ou peut-être parce que j’étais dans un mauvais jour.



Je suis en retard dans mes critiques, mon souvenir s’est déjà estompé et je peste de ne pas livrer ici une critique plus substantielle. Je garde donc Agnès Dumont sur ma pile: elle s’est donnée de la peine, elle mérite un commentaire mieux argumenté. En attendant, je vous encourage à vous faire votre opinion et à la partager. Au moment où j’écris, je suis le seul à l’avoir fait; c'est triste.

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À qui se fier ?

Plusieurs nouvelles de ce recueil ont été publiées auparavant dans des éditions collectives ou en plaquette individuelle. Du coup, j’imagine qu’il y a eu une belle collaboration entre l’auteure et l’éditeur pour nous proposer ensemble ces douze nouvelles qui, effectivement, ont toutes pour thème la trahison des apparences, les masques que l’on peut se fabriquer ou ceux auxquels croient nos proches, nos amis, nos relations. Elles ont toutes aussi un petit lien avec la ville de Liège mais il n’est pas du tout nécessaire de connaître celle-ci pour les apprécier.



Que ce soit une prof ancienne engagée humanitaire (Nous, c’est pas pareil), un ado cachottier (A qui se fier ?), une jeune couple en vacances au Portugal (Cent cinquante grammes de Christophe Colomb), un papa chargé de ramener des livres de la bibliothèque (Contre une armée de Vikings) ou encore une mère célibataire (Le coeur allègre pour d’autres péchés) pour n’en citer que quelques-uns, tous ces personnages ont quelque chose à cacher ou se croient indétectables au détecteur à mensonges ou se voient atteints par des révélations surprenantes (ou le tout à la fois). Et ce ne sont pas des situations extraordinaires : c’est un quotidien apparemment assez banal qu’observe Agnès Dumont. En quelques lignes, grâce à des détails bien ficelés, elle campe une ambiance, dessine un personnage et… l’ombre de ses doutes. Vous aurez remarqué que certains titres de nouvelles sont assez savoureux : certains sont empruntés à des citations ou à un titre de chanson, tous notés en épigraphe, et traduisent l’humour discret d’Agnès Dumont, présent dans toutes les nouvelles et un poil vachard.
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Demain, je franchis la frontière

J’ai apprécié cette lecture, les différentes frontières franchies, les portraits de femmes qui se dessinent (car ce sont essentiellement des narratrices dans ces nouvelles toutes écrites à la première personne), le faux angle policier sous lequel l’auteur entre dans une histoire, l’humour noir et l’ironie qui agrémentent ces textes.



Mais j’ai quand même un bémol : il me semble au bout du compte qu’un seul portrait se dégage des onze nouvelles, celui d’une femme d’environ quarante ans, divorcée ou coincée dans son mariage, entre un mari indifférent ou mortellement ennuyeux et des enfants involontairement pompants, qui se demande si elle doit céder aux avances réelles ou imaginaires du voisin d’en face, qui se sent vieillir dans son propre regard et semble très fragilisée par rapport à son avenir plus ou moins proche. Et cette impression est renforcée par des détails récurrents (un nom de magasin, une rue, le prénom d’une fille de onze ans, le nom du chat). A se demander si l’auteur n’a pas imprimé ses angoisses dans ses nouvelles, en prenant heureusement un ton très humoristique. Cette impression répétitive est-elle due au format assez court de ces nouvelles, je ne saurais le dire… (j’ai du mal à en dire plus, je suis désolée !)
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Une mort pas très catholique

Roger Staquet, flic à la retraite, s'occupe de la gérance de son immeuble à Louvain-la-neuve. Il faut bien tuer le temps Rien de très passionnant donc. Jusqu'à ce jour où son ami lui demande de passer voir son locataire, qu'il n'arrive pas à joindre depuis un bout de temps.Lorsque Roger entre dans le hall, il est cueilli par une odeur douceâtre de mauvais aloi. Pas de doute, le type étendu sur son lit ne dort pas, il est mort !

Pour un cadavre en pyjama sagement couché dans sa chambre, le commissaire Verbiest ne va pas gaspiller son temps : crise cardiaque dans son sommeil. Affaire classée. On n'en parle plus.

Mais Roger, lui, s'ennuie. On est à la veille d'un long weekend. Il n'a rien à faire. Donc, une petite enquête, comme au bon vieux temps, ça ne lui déplairait pas. Car lui, il a remarqué un curieux détail : qui donc dormirait au-dessus des couvertures ?

Roger décide d'embarquer le jeune Paul Ben Mimoun dans ses investigations qui sont, pas besoin de le préciser, totalement illégales. Paul est partant : il a entendu chanter les louanges du vieux, et l'instinct de Roger lui souffle que, en dépit des apparences, il s'agit d'une « mort pas très catholique ».

Paul, qui vient d'être largué par sa copine, voit là un bon moyen de ne pas ruminer sa tristesse. Évidemment, il va se laisser mener par le bout du nez par toutes les jolies filles qu'il interroge. Roger se moque un peu de lui et lui conseille la prudence.

Ici, pas de suspense insoutenable : l'histoire est très simple. Ce qui m'a attirée dans cette lecture, c'est surtout son cadre. Louvain-la-neuve n'est pas loin de chez moi. J'aime beaucoup m'y promener. Je n'ai donc eu aucun mal à visualiser le décor. J'ai quand même appris quelque chose que j'ignorais : les personnages de la jolie fontaine Place de l'université ont un nom : Léon et Valérie.

Les auteurs ont bâti une bonne partie de l'intrigue sur une affaire qui a défrayé la chronique il y a quelques années : celle des « sugar daddies ».

Ce que j'ai le plus apprécié, c'est l'humour. Pas de super héros ici. Ni de malfaiteur diabolique et effrayant. Pourtant, on verra un coupable tremblant et terrifié se révéler « plus dangereux qu'un malfrat habitué à maîtriser ses nerfs en cas de menace. »

Les auteurs abordent quelques autres problèmes intéressants, tel le trafic de contrefaçons ou l'exploitation de migrants sans papiers qui, dès lors, n'osent pas porter plainte.

L'histoire se termine par un épilogue qui laisse espérer que les aventures de Paul et Roger ne s'arrêteront pas là.

C'est une lecture facile qui m'a plu.
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Une mort pas très catholique

Louvain-la-Neuve, en plein mois de juillet. Pio Alessandri, un négociant italien, est retrouvé mort dans son lit par Roger Staquet, policier à la retraite. A priori, la mort semble naturelle : Alessandri était diabétique et la porte de l’appartement était fermée de l’intérieur. Mais Roger Staquet et Paul Ben Mimoun, le jeune flic arrivé sur place après lui, flairent quelque chose de pas net… Ils se laissent trois jours pour enquêter tous les deux, officieusement, et tirer au clair cette mort pas très catholique…



Lors d’une rencontre littéraire, j’ai eu l’occasion d’entendre Agnès Dumont et Patrick Dupuis parler de leur collaboration, avec humour et passion et, avec leur premier roman, je découvre leur écriture à quatre mains. Et bien, franchement, j’ai passé un bon moment lecture ! Alors bon, c’est vrai, on peut reprocher une intrigue de facture classique, avec quelques stéréotypes du polar de base mais j’ai vraiment trouvé que le duo vieux briscard et jeune recrue incarné par Roger Staquet et Paul Ben Mimoun fonctionne à merveille ! Ils m’ont fait sourire plusieurs fois avec leurs chamailleries de vieux couple et on sent chez chacun d’eux une fragilité et un attachement très touchant. Il y a quelques beaux rebondissements dans l’intrigue qui est parvenue à me surprendre bien qu’elle soit assez courte. Et puis, il faut quand même le reconnaitre, pour moi qui n’aime pas Louvain-la-Neuve, la manière dont la ville est présentée donne en fait envie d’aller y faire un tour.



Bref, « Une mort pas très catholique » se lit vite, sans prise de tête, tout un passant un agréable moment et, vu qu’il s’agit du premier volet d’une série qui compte pour l’instant trois romans, je vais encore avoir de quoi prolonger le plaisir !
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Le trou du diable

C'est le troisième opus que nous propose le duo Dumon-Dupuis. Une enquête d'un autre duo, celui formé par Roger Staquet, un flic retraité vivant à Louvain-La-Neuve et un jeune flic débutant, Paul Ben Mimoun vivant à Namur.



Une amitié improbable au départ s'est développée entre eux et c'est tout naturellement que Staquet vient passer un week-end chez Martine, la maman de Paul Ben mimoun. Un week-end qui devait être au calme, à Nismes, le plus gros village de Viroinval dans cette belle région de Couvin où Martine vient d'emménager, quittant la ville pour la campagne et son amie Monique.



Alan Vandenberg, un randonneur ostendais va troubler leur sérénité car à la recherche d'anciennes mines, d'ardoisières, ce qui semble logique pour ce fils de mineur de Waterschei, il va chuter dans une cavité ! Le souci est qu'il n'est pas seul, une femme, morte, assise contre un rocher le regarde...

Il s'agit de Valérie Janssens, veuve de 35 ans sans enfant, vivant à Walcourt. Elle suivait les cours de piano de René Letellier.



Quel rapport avec notre duo me direz-vous ?



C'est que le dimanche matin de bonne heure, Monique arrive en affirmant haut et fort l'innocence de René Letellier, elle jure que c'est tout à fait impossible et clâme l'erreur judiciaire. Monique, c'est quelqu'un de fiable, elle supplie Paul et Roger de prouver le contraire ! Le duo promet de se renseigner et lorsqu'il trouve un peu plus tard Monique inerte, victime d'un avc ou d'un problème cardiaque suite à un appel lui annonçant la tentative de suicide de Letellier, commence alors une enquête officieuse.



Pour notre plus grand plaisir, nous retrouvons la pétillante Clarisse, devenue journaliste qui se joindra à nos deux compères.



On va sillonner une partie de la Wallonie, découvrant la jolie région de Couvin, le célèbre Fondry des chiens, Nismes, Oigne mais aussi Walcourt sans oublier Louvain-la-Neuve, la ville adorée de Staquet.



Petit à petit, des éléments d'enquête se profilent, des pistes s'ouvrent, se ferment. On parle toujours de notre chère Belgique, de son actualité: les inondations, le covid, #balancetonporc, mais aussi de son patrimoine culturel, la cathédrale Materne et sa vierge noire de Walcourt et de cinéma.



Phénomène de société, noirceur de l'être humain au programme. Que s'est-il passé? Quel est le mobile ? Autant d'éléments à dénouer. On rencontrera un fleuriste baraqué, un ancien amoureux amateur de belles cylindrées, un notaire, une femme de ménage, Sonia la défenseuse des remparts, un garagiste cinéphile. De bons ingrédients pour une enquête palpitante.



Une plume vive, dynamique, remplie d'humour.



Un excellent moment, notre duo d'écrivains a trouvé son ryhtme, ça fonctionne à merveille et c'est du belge !



Lisez !



Ma note : 9.5/10
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Je ne dis jamais non

Savoir dire non, prendre une décision, affronter les avis des autres, se tenir droit et défendre son point de vue : pas toujours simple, voire impossible. Les huit nouvelles du nouveau recueil d’Agnès Dumont au titre révélateur : "Je ne dis jamais non" nous racontent ces difficultés. huit nouvelles, huit tranches de vie, huit plaisirs de lecture.



Pas facile, en effet, de dire non, de choisir un itinéraire, de s’y tenir, de ne pas obligatoirement suivre celui qui "en jette le plus". C’est ainsi que Bernard Dutilleux a bien du mal à dire à son collègue Luc que le "…bestseller philosophique dont son collègue lui avait dit le plus grand bien…" ne lui avait pas plu. De même Catherine n’a pas osé refuser à Sylvie de se rendre à une réunion "Sans doute par peur de passer pour une bobonne effrayée." Odile, quant à elle, refuse de donner son point de vue sur le nouveau DRH de la boîte dans laquelle elle travaille. Pourtant, "Elle enviait ses collègues et la décontraction avec laquelle ils lançaient des avis tranchés à propos de tout et de rien…quand, pour sa part, elle ne se permettait jamais la moindre opinion catégorique." Et puis, il y a aussi Jenny qui craint d’annoncer à son ami qu’elle ne pourra jamais avoir d’enfant de peur que… et d’autres encore.



Chaque nouvelle est une histoire, elle place un personnage au centre d’une aventure qu’il accepte ou pas. Personnage qui a du mal à se singulariser, sortir de sa "zone de confort", décider de se montrer, donner un avis personnel, s’extraire du lot peut-être. Pas simple d’endosser un habit différent, de quitter un costume insipide et invisible. L’écriture donne toute sa force à ces portraits tirés avec humour et tendresse. Elle est travaillée avec précision, les mots sont bien choisis, bien agencés, le rythme adapté et les chutes toujours parfaitement ajustées.



En un mot, j’ai aimé grignoter chacune de ces huit petites friandises capables en quelques pages de m’éclairer sur certaines de mes attitudes.




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Une mort pas très catholique

Un roman policier qui se passe à quelques kilomètres de chez moi, c'était trop tentant. Une écriture à quatre mains, celles de deux novellistes belges. L'un - Patrick Dupuis - habite à Louvain-la-Neuve, l'autre - Agnès Duont - est liégeoise, un point commun : la maison d'éditions Quadrature que l'un co-dirige et où l'autre publie très régulièrement. Il n'en fallait pas plus pour titiller ma curiosité.



Roger Staquet, veuf, flic retraité est l'ami de Jean Meunier, propriétaire à Louvain-la-Neuve. Actuellement à l'étranger et ne sachant joindre son locataire depuis quelques jours, il a chargé Staquet de se rendre sur place. Un serrurier ouvre la porte et l'on découvre un cadavre sur le lit, le téléphone décroché et une seringue sur la table de nuit. La porte était fermée de l'intérieur, tout semble être une mort naturelle. C'est un jeune flic agent de quartier qui vient de se faire larguer par sa copine, Paul Ben Mimoun qui arrivera sur place.



Son chef classera l'affaire sans suite... mais notre duo a des doutes. Un long week-end de trois jours commence, c'est le temps qu'ils se donnent pour mener une enquête officieuse. Paul est persuadé que Staquet peut lui apprendre beaucoup.



Un duo qui fonctionne bien, une enquête qui reprend les codes du roman policier. Une plume fluide, agréable qui va nous emmener à la découverte de cette ville particulière qu'est Louvain-la-Neuve.



Quel bonheur quand on connaît la ville de la parcourir en compagnie de nos deux compères. Elle est très bien décrite, c'est comme si l'on y était.



J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre cette enquête qui, je l'espère n'est que la première d'une série. Mission accomplie pour ce duo de plumes de chez nous.



#lisonslocal #challengerougejaunenoir #deslivresbelgesdansvosvalises



Ma note : 8.5/10
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Mola Mola

Pas simple pour moi de vous donner un avis sur un recueil de nouvelles. J'avoue que l'exercice me semble encore plus difficile que d'habitude. C'est court, je n'aime pas vous raconter car il vous faut de la surprise.



C'est le troisième recueil qu'Agnès Dumont publie chez Quadrature . Elle est d'ailleurs finaliste du festival de la nouvelle de Lauzerte (F), ce prix sera attribué en septembre.



Mola Mola a pour fil rouge nos héros, qu'ils soient vedettes du petit ou grand écran, acteur, chanteur ou sportif. Qu'ils soient réels ou fictifs, peu importe, ils croisent la route de nos interlocuteurs et changent parfois leur vie.



Sur base d'un instantané, Agnès Dumont nous offre de belles histoires, des aventures originales, toutes différentes les unes des autres au niveau du style et des ambiances.



Elle nous conduit toujours là où on ne l'imagine pas, ce avec humour, tendresse et émotion. Elle croque magnifiquement leurs âmes, leurs états d'esprit et ce avec une très grande finesse et psychologie. En tant que lecteur elle nous amène beaucoup d'empathie pour ces protagonistes.

Elle aime les gens, cela se sent, il y a beaucoup d'humanité dans chacun de ses personnages.



Chaque nouvelle est à la première personne du singulier. Le narrateur nous livre son intimité, son ressenti à un moment précis de son existence. Et nous, lecteur, le plus souvent nous nous y retrouvons , avec des parts de notre vécu, nos espoirs, nos désillusions, nos angoisses ou joies tout comme les acteurs de ces petits récits. Avec nos maladresses, nos regrets, nos hésitations.



Chaque nouvelle traduit et provoque des émotions. Agnès Dumont jongle parfaitement avec elles, des expressions imagées, un ton tantôt humoristique, tantôt tendre avec souvent des rebondissements inattendus.



Jeanne : Elle était artiste, chanteuse dans un cabaret et avec regrets a laisser tomber ce métier pour s'occuper de sa soeur. Sa nièce vient d'accoucher, elle lui rend visite. C'est le conflit des générations, j'adore sa petite vois intérieure qui lui dicte le contraire de son attitude. Son modèle de femme libre Jeanne Moreau.

"A ton âge, chanter j'ai la mémoire qui flanche, c'et risquer de se retrouver illico en peignoir au milieu d'autres séniles"



J.R. : Jeanne-rose est veuve, elle a 80 printemps. Elle est fan de romans policiers et pour retrouver le frisson de ses polars, elle se met à piquer des dessous chics dans les grands magasins. Elle rencontrera Jules 10 ans et sa famille et ce sera un peu le monde à l'envers...Jules lui fera la morale...



Julia (Roberts) : Stéphane Lambermont a 78 ans, il a quitté sa maison pour une maison de retraite sans emporter le moindre souvenir personnel. Il y a Maria, mais aussi sa petite-fille qui lui rend visite en lui annonçant que son père a été viré. Les perspectives changent et les regrets reviennent.



Bruno (Cremer) : Le commissaire Maigret joué dans un film hongrois. L'occasion pour Arlette (57 ans) d'entrer en contact et d'essayer de se faire remarquer par son professeur de cinéma à l'université du troisième âge. Ici tout l'art de se faire voler la vedette.



J'ai eu beaucoup de tendresse pour Khadja Nin , lorsqu'une fillette de deux ans arrive du Burundi , où encore par Tirunesh lorsqu'une jeune vendeuse est troublée par sa collègue. Sonia (The Clash) qui retrouve un amour de jeunesse où pas. Est-ce bien celui qu'elle croit ? Il y a aussi (Angela) et la remise de diplôme, j'ai particulièrement aimé le contraste du début chez l'esthéticienne.



Et la sensibilité dans Lulu, la belle complicité entre Jean-Paul -qui s'enferme dans la véranda où Nathalie sa femme a passé ses derniers jours, le pouvoir des livres - et Lulu?



Il y en a encore d'autres des personnages, vous avez compris c'est un beau voyage auquel je vous invite.





Ma note : 8.5/10


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