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Critiques de Alex Nikolavitch (198)
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Les canaux du Mitan

Un titre découvert au cours de mes veilles sur Babelio, classé en fantasy et écrit par un auteur français parfaitement inconnu pour ce qui me concerne, ajoutons un résumé intrigant et une bonne note, tous les ingrédients étaient là pour m'inciter à la lecture.

Au moment de parler de cette lecture, je me rends compte qu'il va m'être compliqué de trouver les mots adéquats car le scénario est étonnant, le mode narratif peu banal et l'univers étrange.

Commençons par le contexte, un vaste territoire traversé de canaux et d'écluses, peuplé de colons et d'anciens autochtones soumis à des lois qui rappellent un peu le far west du début des pionniers.

Dans cette société en constante évolution, il est question de religion et de rites anciens, mais aussi de superstition et de magie, d'esprits bénéfiques et surtout maléfiques. Il est question aussi de l'avènement d'une certaine modernité et du crépuscule d'un temps bientôt révolu qui rappelle les débuts du rail dans l'Amérique des pionniers.

Ce qui frappe dans ce roman, c'est cette perpétuelle sensation que, bien qu'assez original, le contexte nous évoque souvent les échos de choses apprises ici et là, comme l'histoire des incas, et d'autres choses aussi. Un mélange subtil de plusieurs cultures et civilisations brassées de façon anachronique ce qui rend le tout assez étrange, et si vous y ajoutez une barge carnaval, sorte de cirque itinérant qui se déplace au gré des canaux, alors vous obtenez quelque chose d'assez intrigant.

Côté narration, il s'agit d'un roman chorale composé de huit chapitres racontés par autant d'acteurs, vous me direz que ce n'est pas très original, sauf que là, chaque chapitre s'emboîte avec une chronologie aléatoire, se suivant parfois ou bien nous emmenant loin dans le temps passé, le tout au bout du compte pour nous amener au point d'orgue du dernier chapitre.

Un procédé habile qui maintient un suspense efficace on peut le dire, je vais juste regretter une fin que je trouve frustrante voire... (Ne pas divulgâcher).

J'ai aimé le style et l'écriture, pour ce qui est du rythme disons qu'il est plutôt lent avec quelques fulgurances, mais bien adapté au récit, et pour conclure, j'ai passé un très bon moment de lecture grâce à l'originalité de l'ensemble.
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Ils ont fait l'Histoire, tome 8 : Saint Louis

Évoquer le "Bon temps de Saint Louis", c'est déjà convoquer le rêve dans le récit historique et la nostalgie d'un âge d'or qui ne le fut peut-être qu'aux yeux des générations suivantes et pas tant des contemporains du Saint roi. À quoi fait-on allusion quand on cède à cette illusion et à cette idéalisation ? Pour les uns, ce fut juste parce que ce règne correspondit, indépendamment de la personne du roi, avec une période d'équilibre et de prospérité et que l'on se référa à

cette époque dans les temps plus difficiles qui suivirent, de Philippe le Bel à la guerre de Cent Ans pour une part incluse, quand la monnaie fut moins stable ou parut telle, comme si la simple aspiration à un retour à ce bon temps d'autrefois n'avait qu'à être exprimée pour être satisfaite et pouvait conduire à la réapparition de conditions aussi favorables qu'au XIIIème siècle.

À trop suivre Joinville, on risque bien de ne voir en Louis IX qu'un saint homme et un modèle de souverain chrétien et de défenseur de la justice, et surtout de justice équitable.

C'est oublier que Louis IX ne conçut pas seulement son rôle comme celui d'un homme chargé

d'une double mission : celle de recevoir et de transmettre le pouvoir royal en le renforçant et en accroissant si possible la superficie du royaume durant son règne et celle d'agir en roi très chrétien, presque en homme irréprochable. Louis IX fut canonisé par les soins de son petit-fils Philippe le Bel, lequel profita de l'influence plus ou moins contraignante et menaçante qu'il exerçait sur le souverain Pontife Boniface VIII pour obtenir de ce dernier que le nom de Louis fut porté sur les autels, ce qui était censé conférer à la dynastie Capétienne une aura de sainteté.

C'est le risque avec Louis IX qu'on ne tombe dans cette imagerie d'Épinal qui fausse le jugement.



Les auteurs de cette bande dessinée historique ont largement emprunté au sire de Joinville, qui a laissé une Vie de Saint Louis quasiment hagiographique mais ils ont tenté sans toujours bien y parvenir d'éviter les écueils que nous venons de décrire.

Un de leurs propos était sans doute de révéler l'homme sous le manteau royal, et l'on peut dire que cet objectif est en partie atteint.

Certes, commencer par la fin, est toujours un peu difficile, car on peut fausser ainsi la bonne lecture qu'il faut faire des événements, mais enfin on comprend l'intention, celle de montrer les scrupules d'un homme ayant bien conscience de n'avoir pas réalisé tout ce qu'il espérait accomplir mais gardant jusque sur son lit de mort devant Tunis le 25 août 1270 la volonté de ne rien négliger dans le transfert de pouvoir à son fils, ce qui était aussi bien une question de politique, de morale et de spiritualité.

On voit clairement quelques-unes des failles de cette ébauche maladroite de construction de l'image d'un personnage dans les relations que Louis eut avec les femmes, aussi bien sa mère Blanche de Castille que son épouse Marguerite de Provence, des relations qui montrent qu'il laissa l'autorité à ces dernières dans la vie domestique, et qu'il les laissa se disputer sur sa personne l'importance qu'elles étaient tentées de se donner, et qu'elles eurent réellement, ce qui dut contribuer au succès apparent de ce règne, tout tourné vers l'affirmation d'une sacralité de la fonction royale en pesée équilibrée avec un pouvoir temporel assumé sans complexe, notamment quand il s'agissait de développer un cadre administratif et juridique favorable à la pérennisation et à la solidification de l'oeuvre Capétienne.

C'est sans le dire, mais en racontant l'histoire d'un roi et d'un homme pieux pétri aussi de contradictions - avoir bon commerce de chair dans les liens du mariage pour le bien de la descendance et de la dynastie tout en imposant à cette chair quelques macérations et en connaissant dans sa chair les supplices et les leçons rédemptrices de la maladie - ce que parviennent à évoquer, par petites touches ou dans quelques plus longs développements, les auteurs de ce Saint Louis, Mariolle, Nikolavitch, Cenni, Anheim et Theis, qui trouve fort justement sa place dans la série : Ils ont fait l'Histoire.



François Sarindar
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Howard Phillips Lovecraft (Pop Icons)

Une formidable biographie de Howard Phillips Lovecraft (1890-1937) -"L'appel de Cthulhu" "Les Montagnes Hallucinées"-façon roman graphique avec beaucoup de citations de l’auteur et surtout des illustrations incroyables par 24 artistes différents qui s’inspirent de la vie de l’écrivain et de son œuvre, une véritable explosion picturale,un vrai feu d’artifice! Enthousiasmant ! Écrit par Alex Nikolavitch son traducteur et biographe , un livre passionnant pour les amateurs de cet auteur, l’un des plus influents de la littérature moderne. Son style unique et sa façon de décrire les monstres ont inspiré de nombreux écrivains dont le non moins génial Stephen King himself . Ses histoires sont angoissantes, terrifiantes, et souvent complexes. Ce livre vient de sortir. Un cadeau exceptionnel pour ne pas s’endormir entre les fêtes! Et attention, dans la même collection j’ai commandé la bio de …Stephen King 👑 !!!

Je vous en dirai des nouvelles bientôt…
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Ils ont fait l'Histoire, tome 8 : Saint Louis

Décidément cette série de biographies historiques dessinées proposées par Glénat et Fayard est impeccable. Elle permet au grand public d’acquérir un savoir suffisant ou de se rafraîchir la mémoire. Elle constituerait un bon support pour les professeurs de collège ou lycée.



Ce tome est consacré à la vie du roi de France Louis IX. Sur son lit de mort, le futur Saint Louis se fait relire les « enseignements » qu’il laisse à l’usage de son fils, afin de le guider dans la voie du « bon gouvernement de soi et du royaume » (citation). Chaque précepte ramène le roi en flashback à s’évoquer un moment de sa vie.



Si par moments j’ai trouvé le récit un peu mécanique à travers la succession des lois marquantes de son règne, j’ai beaucoup apprécié les efforts des auteurs pour pénétrer la psychologie de l’homme. On le savait pieux, on le découvre aimant faire l’amour à son épouse. On observe aussi le pendant sombre de sa croyance à travers les lois iniques qu’il émet à l’égard des Juifs de France et le bûcher de Montségur. On ressent également bien la difficulté de la royauté à imposer son pouvoir sur ses grands féodaux mais aussi le fait que sous Louis IX la balance du pouvoir commence à pencher en faveur des Capétiens.



J’ai trouvé le dessin marquant au niveau de la précision apportée aux costumes civils ou guerriers. Plus imposants encore sont les grands monuments que nous connaissons perdus au milieu d’un vide architectural, comme la Sainte Chapelle nouvellement édifiée au milieu d’une place qui fait penser à un village, ou la basilique Saint Denis en pleine campagne. Enfin, les scènes de bataille sont figées comme sur d’impressionnants tableaux peints traduisant l’importance, le « lyrisme » de l’instant.



Le très bon dossier final résume le règne et explique les choix scénaristiques faits par les auteurs, les moments où l’imagination a dû palier à l’absence de données historiques.



J’applaudis encore une fois l’initiative de cette série. Pour l’instant, je n’ai jamais été déçu. Pourvu que cela continue.

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Captain Sir Richard Francis Burton, tome 2 ..

La collection Explora, depuis son ouverture, est en constant renouvellement, alternant époque contemporaine et époque plus anciennes, récits uniques et débuts de séries, mais toujours misant sur l’exploration et les limites de nos découvertes ; ce deuxième sur Sir Richard Francis Burton n’échappe pas à cette envolée de la part de Christian Clot et de Glénat.



Le scénario qu’on nous propose est intéressant, il faut le reconnaître, plus construit que le précédent (ou que d’autres de la collection Explora) mais également plus « casse-gueule ». En effet, à grands coups de flashbacks, d’ellipses et de références, il convient d’avoir lu le premier tome pour tout comprendre. Pour autant, ce parti-pris est constructif dans tous les cas et la collaboration entre Christian Clot et Alex Nikolavitch semble être naturelle.

À l’inverse, en revanche, les dessins sont vraiment peu agréables à regarder : il y a du bon dans le mouvement, mais l’ensemble fait vraiment trop crayonné pour être apprécié pour sa simple beauté. Nous pouvons reconnaître de la part de Lionel Marty une certaine envie de souligner les traits marqués de la plupart des personnages, mais le tout fait du même coup très haché et irrité. Heureusement, la colorisation de Hugo Poupelin et la couverture de Yann Tisseron font vraiment un bel effet, où le rôle de le lumière est bien utilisé ; la scène de la découverte de La Mecque est d’ailleurs plutôt marquante.

On trouve, comme d’habitude, un dossier final encore une fois particulièrement fourni ; c’est toujours agréable de pouvoir terminer ces volumes par une petite liasse de connaissances un peu brutes, mais rassurantes sur le lien que les auteurs entretiennent avec l’intrigue qu’ils tissent. De plus, il n’y a aucune redite avec le précédent tome sur Burton.



Bref, un bon tome au niveau scénario et quantité de recherches historiques, mais qui laisse un arrière-goût plutôt prononcé à cause de la difficulté de s’acclimater aux graphismes.



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Captain Sir Richard Francis Burton, tome 1 ..

J’ai rencontré pour la première fois la figure de Sir Francis Richard Burton dans un cycle de… science-fiction : le magnifique (mais très mal fini) cycle du Fleuve de l’Éternité de Philip José Farmer. Il figurait l’un des héros principaux. Extrêmement courageux, têtu et escrimeur qui rendait des points à Cyrano de Bergerac, il ne pouvait que me charmer.

Puis je l’ai revu dans le superbe film « Aux sources du Nil » de Bob Rafelson (1990) où sa personnalité réelle se révélait aussi fascinante que celle du roman. La présente bande dessinée reprends peu ou prou les évènements contés dans le film : la recherche des ? – question à trois points…

« Sources du Nil » Bravo ! C’est bien cela… avec l’explorateur-chasseur anglais John Hanning Speke.



Les deux supports contant la même histoire, je n’ai pas éprouvé beaucoup de surprise, sauf justement celle de rencontrer une telle proximité avec le film. Mais l’aventure et l’exotisme sont au rendez-vous et les émotions restent fortes. On ne peut rester insensible à l’exploration de ce continent magique (à chaque fois je repense aux films Tarzan avec Johnny Weissmuller), à ses animaux beaux et dangereux et à ses peuples avec lesquels la communication n’est pas évidente.



La communication ! C’est le point fort de Burton. Il ne cherche pas qu’à communiquer, il cherche à devenir l’autre. Parler sa langue. – ce qu’il réalise à une vitesse folle –n’est qu’un début. Son comportement détonne de celui des Anglais qui se croient maîtres du monde, en particulier Speke qui n’en a rien à cirer de la culture indigène. Cela ne l’empêche pas de se défendre comme une furie lorsqu’il est attaqué et d’être l’opposé d’un naïf avec les roitelets locaux et les marchands d’esclaves (il le sera beaucoup plus avec Speke).

Mais la beauté de l’Afrique se paie au prix fort au 19ème siècle. Les deux explorateurs essuient énormément de blessures graves et de maladies létales. Comparé au film, la BD est soft. Je me souviens encore de ce scarabée pénétrant dans l’oreille d’un Speke endormi, puis celui-ci se précipitant hors de sa tente, s’emparant d’un couteau et se l’enfonçant violemment dans la dite oreille. Brrr ! Pourtant rien de cela n’arrêtera les deux explorateurs. Le mot « opiniâtre » reprend un sens grâce à eux.



J’ai lu le récit d’une traite, envouté par l’histoire et par les couleurs savanes – de l’écru au marron en passant par le beige – qui dominent les dessins. A nouveau la personnalité de Burton m’a charmé (celle de Speke le chasseur désinvolte beaucoup moins) et je serai heureux de le retrouver dans le deuxième tome qui lui est consacré dans la présente collection Explora.

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Captain Sir Richard Francis Burton, tome 2 ..

Cette BD me laisse sur un sentiment mitigé.

Cela tient au fait qu'il ne donne pas de l'humanité une image très enthousiasmante. Certes le camouflage de Richard Burton, son investissement personnel, qui lui permettent de pénétrer dans les lieux saints interdits de l'Islam, sont impressionnants. Mais le parcours est sidérant de noirceur.

Je croyais que le pèlerinage à la Mecque était l'occasion de partager quelque chose, de développer l'entraide, l'esprit commun orienté vers le même but, l'empathie. Au lieu de quoi on ne voit que des hommes qui se volent et qui se battent. La scène où Burton et ses compagnons assènent des coups de bâton sur le bateau à tous les pèlerins esquichés qui veulent un peu d'espace vital est choquante. Pourtant il est probable que si Burton n'avait pas agi ainsi il aurait fini à la flotte.

Et il y a les conflits entre tribus, les attaques des caravanes. C'est clair qu'il s'agit d'une épreuve mais elle ne grandit pas l'Homme.

Sans parler du fondamentalisme intolérant que présentent nombres de musulmans ici. « La lecture ne devrait servir que pour les textes sacrés ». Aucune tolérance vis-à-vis des « infidèles ». Puant.

Ce n'est pas mieux en Angleterre, où l'on voit une dame « de bonne famille » insulter Burton qui a osé renier le « seul vrai dieu » pour entreprendre son expédition. Et les batailles de chiffonniers de la Royal Academy ne sont pas vraiment à fleuret moucheté.



Mais le récit reste prenant. L'exploit de Burton remarquable. Lionel Marty est sensationnel au dessin. Ses vues du désert, et surtout celle de la Mecque, sont sublimes. Le dossier final est vraiment instructif.



Un bon album, mais qui me laisse un goût amer dans la bouche.

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Le dossier Arkham

Qui connait un tant soit peu H.P Lovecraft comprendra qu'il est ici question de la mythologie créée par l'écrivain de Providence.



C'est donc à Arkham, ville imaginée par H.P.L que débute l'histoire, par un crime en chambre close.

Nous allons remonter le fil en suivant les destins croisés de différents protagonistes plongés dans le monde de Lovecraft.



La forme est originale, mêlant textes dactylographiés, extraits de journaux intimes, lettres, coupures de presse, et même "réclames" d'époque.



L'auteur, par ailleurs scénariste de Bd et traducteur de comics, connait manifestement bien le canon lovecraftien, et propose des suites habiles à des nouvelles du maître, comme "La couleur tombée du ciel", nous fait visiter Insmouth reconstruite , nous entraine sur les traces d'Adhul Al-Hazred, pas de doute, il maitrise le sujet.



En revanche, il a truffé (bourré, plutôt !) son texte de références et de clins d'oeil à la culture pop : Hellraiser, Angel Heart, Indiana Jones, etc...



Ces multiples clins d'oeil potaches- appuyés- au lecteur, m'ont parus sympathiques au début mais m'ont un peu lassé à la longue par leur côté : "Hé ! les gars, on se comprend à demi-mot, hein !?"



Mais bon, j'avoue pinailler un peu, l'ensemble se lit avec plaisir et le livre en lui-même est un joli objet bien conçu.

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Howard P. Lovecraft : Celui qui écrivait dans..

« Le XXème siècle n’a pas connu de plus grand artisan du récit d’horreur qu’H.P. Lovecraft. »

Stephen King



C’est un homme tourmenté, habité, dans les dernières années de son existence qu’on découvre dans cette bande dessinée. Rien de surprenant me direz-vous quand on évoque Lovecraft, la matière s’y prête.



Univers hostiles, créatures terrifiantes, sortis d’un incroyable imaginaire. Le Mythe de Chtulhu, etc… Forcément le contraste est étonnant, avec ces journées passées reclus, comme emprisonné, comme le moine dans sa cellule, comme le fou dans sa chambre à l’asile…



Un seul et unique besoin, une obsession peut-être, le travail, l’écriture ; s’oublier pour sortir de soi le meilleur ou le pire, c’est selon.



Une personnalité fascinante. Un sujet passionnant. L’ouvrage est agrémenté de nombreuses citations de l’œuvre de l’écrivain qui donnent envie de le redécouvrir ou découvrir pour ceux qui viendront à lui par ce biais.



Si j’ai eu grand plaisir à retrouver l’homme et son œuvre, son univers, je suis resté un peu en deçà, n’ayant pas vraiment goûté les dessins un peu en décalage avec le sujet je trouve.



Consacrée également à Lovecraft, en BD, je conseillerai davantage Providence d’Alan Moore et Jacen Burrows dont le souvenir me hante encore…



Merci à Babelio et aux Éditions 21g !


Lien : https://bouquins-de-poches-e..
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Ils ont fait l'Histoire, tome 8 : Saint Louis

Ce nouveau tome de la série « Ils ont fait l'histoire », collection de bandes dessinées qui prend la forme de biographies historiques présentant une dimension pédagogique car à destination du grand public, et qui espèrent vraiment que le public scolaire se prêtera au jeu, est consacré au symbole de des très chrétiens rois capétiens : Saint Louis !



Mathieu Mariolle et Alex Nikolavitch font commencer le récit commence par l'agonie de Louis IX aux pieds des murailles de Tunis, avec des phylactères alternant descriptions, dialogues et homélies des derniers sacrements. L'entrée en matière est un peu rude. Ensuite le roi à en plein délire, demande qu'on lui récite son testament qui fait resurgir tous les moments marquants de son existence. Cette BD est donc en fait un analepse de 48 qui retrace le long règne de Saint Louis, le roi qui a parachevé l'alliance d'un pays, la France, d'une dynastie, les Capétiens, et d'une religion, le christianisme.

Le personnage n'est pas aussi monolithique que les Images d'Epinal le représentant, Saint Louis possédant ainsi plusieurs facettes :

- le croyant, volontiers ascète voir illuminé

- le fils qui a trop longuement vécu dans l'ombre de sa mère

(On voit bien qu'il est parfois pris en tenaille entre sa mère Blanche de Castille et son épouse Marguerite de Provence : deux personnages intéressante féminins fascinants qui méritaient chacune un ouvrage, surtout la première qui annonce toutes les souveraines de l'époque moderne)

- l'homme véritablement habité par son rôle de roi, qui se remet constamment en question

On pioche clairement, et c'est tant mieux, dans le récit de Joinville qui a raconté la vie de celui qui son ami plus comme une chronique, offrant ainsi une vision plus complète que les nombreuses hagiographies rédigées en vue de son procès en canonisation…

Évidement, raconter toute la vie d’un roi ayant régné près d’un demi-siècle en aussi peu de pages nécessite moult ellipses parfois douces et subtiles parfois dures et abrupt. Du coup cette bande-dessinée ne peut s’apprécier qu’avec un minimum de connaissances sur le XIIIe siècle voire du Moyen-Âge : croisades, hérésie cathare, rivalité anglo-française, construction monarchique, relations internationales européennes… A un moment, avec la répétition des actions du souverain contre l’orgueil des puissantes, l’exploitation des humbles, ses mesures sociales et ses lois punitives contre l’usure et la finance, j’ai presque cru qu’il y avait un message politique caché… Qui sait ? Toutefois, dommage de clore le récit par une scène assez glauque : la cuisson du corps gangrené du roi pour enterrer la chair pourrie en terre impie et les ossements imputrescibles en terre chrétienne...



Les dessins de Filippo Cenni sont pas mal du tout (décidément, la bande dessinée italienne contemporain ne manque nullement de talents !), et la synergie avec les couleurs de Hugo Poupelin fonctionne bien. La reconstitution du Moyen-Âge est réussie, et une attention particulière a été aux visages de tous les protagonistes de cette biographie. Toutefois je n'ai pas trop accroché au charadesign de Saint Louis au départ : grand, maigre, un visage un peu benêt avec un coupe au bol… Mais cela le rend plus humain, plus modeste, plus simple... Mais c'est plutôt bien joué, car on s'attache d'autant plus au personnage et à sa psychologie, lui qui est dévoré par son envie de bien faire.



Le dossier et le making-off qui accompagnent cette bande-dessinée sont passionnants et apprennent beaucoup de choses en peu de pages : pouvait-on en attendre moins de la part de Valérie Theis et d'Etienne Anheim, deux maîtres de conférences en histoire médiévale qui ont toujours su se rendre accessibles malgré des thèmes de recherche pointus ?
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Howard P. Lovecraft : Celui qui écrivait dans..

Il est difficile de faire plus « mauvais genre » que le sulfureux Lovecraft, vous ne trouvez-vous pas ?

Je vous sens inquiets, rien qu'à l'évocation de ce nom qui ouvre sur un monde de ténèbres...



Cette BD racontant la vie du maître de l'horreur en littérature, un authentique précurseur, m'est arrivée un beau jour dans ma boîte aux lettres résultant de la dernière opération Masse Critique.



On pourrait s'attendre à découvrir la vie d'un fou complètement borderline, raccord avec son oeuvre, or c'est tout le contraire qu’on peut lire dans cette biographie, faite par un passionné. A vrai dire, je ne m'étais jamais posée la question du bonhomme, en lisant ses nouvelles. Alors je suis ravie d'avoir appris quelque chose.



Tous les amateurs connaissent Charles Dexter Ward, Cthtulu et quelques autres histoires d'épouvantes assez gothiques dans une langue alambiquée, pleine de créations linguistiques, le souci de suggérer l'indicible et susciter l'effroi. L'horreur, c'est tout un art !



Ce fils spirituel d'Edgar Poe, plus ou moins père de Stephen King, a vécu une existence plutôt tranquille, bourgeoise et conventionnelle sur la côte Est des États Unis, avec ses tantes protectrices et des amis fidèles. C'est ce que nous racontent les auteurs. Lovecraft a eu du mal à se faire publier, mais c'est assez classique dans la vie d'un écrivain, surtout quand celui-ci répugne à dactylographier ses textes. Sa vie sociale était largement moins tumultueuse que celle d'Edgar.



Le dessin très classique nous montre un petit monsieur terne et courtois, très travailleur, qui contraste singulièrement avec son imaginaire évoqué en citations plus ou moins longues de son oeuvre. Le fantastique s'accommode mal de l’image, du moins ce type de graphisme très rond et ces couleurs gentillettes, ainsi, les monstres de BD sont plus drôles qu’effrayants.



Après cette lecture on songe à retourner dans ses textes , tellement le contraste est saisissant entre l’homme et l’oeuvre.



J'ai l'impression que c'est l'objectif de cette collection que d'être une porte d'entrée vers un univers et je remercie l'éditeur et Babelio pour cette invitation à la lecture .













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Les canaux du Mitan

Je viens de terminer mon voyage à travers le Mitan à bord du bateau carnaval.

Il avait mal démarré, j'avais sélectionné ce livre à la masse critique d'octobre mais il n'était pas précisé qu'il s'agissait d'un livre audio. N'ayant pas l'habitude de ce type de format, j'ai mis un peu de temps à l'apprivoiser mais une fois lancé, ce fut une écoute très agréable.

L'histoire très originale d'Alex Nikolavitch nous entraîne aux confins du Mitan, à travers ses canaux dans un monde où les légendes d'antan ont été en parties oubliées. Peuplé de personnages atypiques, on embarque en compagnie de Gabriel qui ne se doute pas alors de la charge qui deviendra la sienne.

L'écriture ainsi que la voix du conteur Simon Jeannin m'a emmené loin dans un dépaysement bienvenu, récit poétique, monde d'esprits, un brin nostalgique tout du long pour les protagonistes.

Le gardien capitaine reviendra sur ses pas, la boucle sera bouclée et un nouveau monde se lèvera.

Merci à Babelio et aux éditions VOolume pour l'envoi de ce livre, une bonne pioche une fois de plus.
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La dernière cigarette

La derniere cigarette , énieme mode d'emploi pour enfin laisser tomber la clope ? Bam , tout faux ! , Nikolavitch , le scénariste ( qui n'est pas d'origine Bretonne malgré les apparences ) associé à Botta le dessinateur , nous délivrent ici un récit magistral plutot atypique , loin des clichés habituels vantant les héroiques faits d'armes d'incroyables bourrins drogués à la testostérone et défouraillant à tout va en gueulant "  i will survive "  de Gloria Gaynor ! Ici , tout y est sale ! La guerre , les hommes , la mort ! En meme temps , la grande faucheuse , pratique pour arreter la seche mais peut-etre pas la solution idéale...



Kiev , Novembre 1941 . La guerre Germano-Russe bat son plein . Le comissaire politique Russe Tchektariov et le colonel Allemand Dorsheid vont alors partager un moment intemporel . Séparés de leurs lignes et reclus dans une cave salvatrice , ils vont alors , l'espace d'un court instant , oublier leurs différents et en venir à partager une simple clope , abandonnant provisoirement leurs oripeaux de soldats patriotes afin de communier dans une meme humanité de façade . Bulle hors du temps qui marquera Tchektariov à jamais . Ce dernier assistant , bien des années plus tard , à la pendaison de Dorsheid , condamné sans remords mais possédant la triste lucidité des éxécutants inféodés , se remémore cette guerre avilissante qui n'aura , au final , grandi ni les vainqueurs , ni les vaincus !



Un récit sans concession , violent , brutal qui bouleverse par sa narration , ses croquis et son encrage ! Des crayonnés semblant ébauchés au fusain , totalement dépersonnalisés ! L'on est tres loin d'un graphisme léché . Ici , tout est esquissé , flouté , à l'instar de ces vieilles photos bicolores au grain un peu passé . Des protagonistes suggérés, presque irréels , tout comme la situation traversée , prometteuse d'une mort certaine dans le pire des cas , de profonds traumatismes en cas d'échappatoire . J'ai rarement lu un album aussi marqué par la tristesse , la douleur , le désenchantement et l'accablement . Un encrage tricolore d'une puissance dévastatrice ! Noir , gris , blanc , sortez les confettis et les coussin péteurs , ça sent l'éclate à plein nez ! Ah non , j'exagere car il est à noter la présence d'un sale marron jauni qui vient , de temps à autre , égayer tout ça !

Questionnement passionnant sur la guerre , sa légitimité , sa finalité , son quotidien dantesque qui broie et pervertit l'homme au travers cet album qui se feuillette comme un document d'époque , vous poussant meme , le petit canaillou , à une certaine réflexion ! Est-ce bien raisonnable...



La Derniere Cigarette , elle vous laissera un goût amer...

Je ne résiste pas à l'envie de terminer sur une note plus légere en paraphrasant un grand homme , au risque de paraitre pédant . Le mime Marceau a dit : " , , . " . Sacré Marcel va !!
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La dernière cigarette

Nous sommes en plein procès de criminels de guerre. Impassible, le commissaire russe Tchektariov assiste à la pendaison d'un homme, le colonel allemand Dorsheid. Cela lui rappelle ce moment qu'il avait partagé avec cet homme, des années plus tôt. C'était près de Kiev, en 1941, la guerre faisait rage, les bombardements fusaient de toute part. Séparé de ses hommes, Tchektariov doit absolument trouvé un abri s'il veut survivre. Il se retrouve alors face à un colonel allemand, qui était venu se réfugier, lui aussi. Face à l'absurdité de la guerre et de la situation, ils décident de se partager cet abri et.. une dernière cigarette...



On est bien loin des horreurs de la guerre, ici, c'est bien de l'Homme dont il est question, de sa bonté d'âme. Faisant fi des conflits qui les opposent, deux hommes, se retrouvant nez à nez, nous rappellent au bon sens et à la bêtise humaine. Avec des flash-back en nuances de gris gouachées, et un présent de couleur sépia, le graphisme de cet album est vraiment très original. On est plongé dès les premières pages dans cette guerre et ses bombardements.

D'un point de vue scénaristique, on s'éloigne également des clichés pour justement montrer les quelques bons côtés des hommes, non sans rappeler le très bon film « Joyeux noël » de Christian Carion et sa parenthèse hors du temps...



La dernière cigarette, j'en ai le souffle coupé...
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Les canaux du Mitan

Livre audio – Lu par Simon Jeannin : 17h25



Excellent ! Je n’ai pas vu le temps passer à l’écoute de cette histoire ! Dès les premiers instants Simon Jeannin m’a embarquée dans ce monde parcouru de canaux sur lesquels se déplacent chalands et péniches au rythme lent des pas des chevaux de trait.



Avec l’envie de changer de vie, Gabriel s’embarque sur le bateau carnaval qui égaie la vie des habitants du Mitan avec ses bateleurs, phénomènes de foire et conteurs de légendes ! Malgré une certaine évolution de la société, une magie ancienne et dangereuse perdure et l’existence des canaux n’y est pas étrangère !



Le roman prend de l’ampleur avec le temps qui passe et l’apparition de personnages qui vont mener jusqu’au dénouement des mystères sous-tendus depuis le début !



Au fil des pages j’ai eu la sensation de côtoyer les civilisations aztèques et mayas après l’arrivée des conquistadors, avec les coutumes, les créatures de légende et les rites qui subsistent, saupoudrés de vaudou caribéen. Le rejet et la discrimination dont ces peuples anciens sont victimes font aussi partie de l’histoire du Mitan.



Même si le pays est aride et inhospitalier j’ai quand même eu souvent la sensation de baigner dans une moiteur délétère et oppressante qui menait loin de la réalité d’une vie civilisée et civilisatrice.



Je ne sais pas si les sensations peuvent être identiques en lisant, mais en audio on se laisse porter et imaginer sans souci tout ce que l’auteur a créé de fabuleux !



#LesCanauxduMitan #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2022



Challenge ABC 2022/2023

Challenge Mauvais Genre 2022
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Le dossier Arkham

150 pages de pur délice !

Tout commence par un corps déchiqueté retrouvé à l’intérieur d’une chambre fermée de l’intérieur.

A partir de là, l’auteur nous entraîne dans une enquête palpitante, à la recherche d’un étudiant disparu dans une forêt, ce sera l’occasion de rencontrer des personnages aussi étranges que charismatiques et de se rendre dans des endroits imprégnés de la moiteur, de la lourdeur et de la fange poisseuse, oserais-je dire poissonneuse, sombre et malodorante qui hante l’univers de Lovecraft.

L’auteur nous emmène dans une quête palpitante à travers le monde, un récit original, teinté de références diverses et variées à des livres, des auteurs, des chansons, comme Frank Herbert, Harry Potter ou même Michel Sardou !

J’ai adoré cette ambiance mystérieuse, terrifiante, glauque et visqueuse, qui est un hommage fort réussi à l’univers de Lovecraft, tant par le style de l’écriture que par les lieux décrits, les personnages mis en scène et les nombreuses références aux écrits du « maître ».



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Ils ont fait l'Histoire, tome 8 : Saint Louis

Louis IX, plus connu par son titre de Saint Louis, bénéficie d’un album qui lui est entièrement consacré dans la série Ils ont fait l’histoire. Pas moins de cinq collaborateurs ont travaillé sur le sujet et le résultat est plutôt intéressant.



Ce qui frappe au premier coup d’œil reste la beauté des dessins. Assurément, le regard est flatté d’un bout à l’autre de l’album. Le style se veut classique, réaliste et les couleurs sont franchement sympathiques. Voilà qui fait déjà beaucoup pour l’immersion dans l’album. Quelques déceptions peuvent être notées ici et là : le principal intéressé ne donne pas l’impression de vieillir et les traits des personnages (notamment ceux du protagoniste) peuvent paraître trop rigides, trop carrés.



Une séquence est tout particulièrement bien pensée : lorsque Saint Louis présente les principes de sa réforme judiciaire… à proximité d’un chêne que l'on déduit être séculaire. L’image est belle, réussie et offre un clin d’œil réussi à l’imagerie d’Épinal sans tomber dans le cliché.



Le scénario joue la carte de la sécurité : sur un lit de souffrance, le roi se fait relire le testament destiné à son héritier ; comme celui-ci est composé d’un ensemble de conseils pratiques, il y a ici autant d’occasions de revenir sur les faits marquants du règne écoulé.



Le sujet est bien rempli : l’accession au trône, les deux croisades, la réforme du royaume, les relations avec les vassaux, les contacts avec le royaume d’Angleterre… La seule originalité introduite ici consiste à faire appel à des polices différentes en fonction du texte présenté. Le résultat n’est pas toujours satisfaisant et peu nuire au confort de lecture. Certains thèmes, notamment la piété du roi, peuvent finir par agacer à forcer d’être surexploités.



Si les sujets évoqués sont nombreux, certains d’entre eux ne sont qu’évoqués : ainsi l’accession au trône puis au pouvoir, la captivité semblent avoir été sacrifiées. La canonisation aura également pu permettre des références à l’album consacré à Philippe le Bel. Ici le lecteur devra se reporter au cahier historique pour en apprendre davantage. Il faudra d’ailleurs remarquer que celui-ci apporte une plus-value intéressante.



Au final Saint Louis, se révèle un album qui flatte l’œil, mais dont l’approche textuelle est quelque peu aride, surtout si l’objectif est de permettre au plus grand nombre de découvrir la biographie de ce monarque. Si l’objectif de vulgarisation n’est que partiellement rempli, l’album reste une belle réussite. Sa lecture demeure complexe, réservant sa lecture à un public adulte plus désireux d’apprendre que de se détendre.
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L'ancelot avançait en armes

La légende arthurienne regorge de récits mettant en scène des héros flamboyants, des quêtes haletantes et des combats grandioses.

Dans son roman L’ancelot avançait en armes, Alex Nikolavitch nous offre un récit d’apprentissage, au rythme lent et à la narration introspective. Loin de la folie des batailles, L’ancelot, le petit gardien, n’est pas encore Lancelot, le fier guerrier à la lance, et c’est cette histoire, celle d’avant la gloire et la Table Ronde que nous raconte l’auteur.



Jeune homme pétri d’idéaux, L’Ancelot quitte sa Bretagne natale pour l’île britannique en quête d’un seigneur à qui prêter allégeance. Durant cette longue balade à travers le pays, ses rencontres avec plusieurs personnages du mythe vont modeler le guerrier à venir.

L’Ancelot avance en armes, un chien noir à ses côtés sur une terre harassée par les guerres de clans et l’envahisseur saxon. Parfait inconnu, sa réputation va peu à peu s’amplifier, dès lors qu’il va débarrasser un lieu hanté de son « démon » ou rendre de petits services au peuple.

De la bienveillante guérisseuse à la duperie de bandits en passant par le sentiment amoureux, les différentes expériences du jeune homme vont mettre en lumière sa quête de loyauté et de sens à sa vie.

Sa naïveté au début du récit et sa volonté de faire le bien contribuent à rendre le personnage attachant. Le récit ne cesse de rappeler ses doutes sur sa capacité à devenir un preux chevalier.

Au fur et à mesure de son avancée, le portrait de L’Ancelot se modifie jusqu’à prendre les traits définitifs du Lancelot de la Table Ronde.

L’Ancelot avançait en armes est un parcours initiatique, dans un univers médiéval empreint de mythes féeriques.

C’est un court roman d’apprentissage et de quête d’identité, au rythme très lent, trop parfois ce qui a rendu ma lecture un peu ennuyeuse par moment.
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La dernière cigarette

Une histoire courte philosophique sur l'absurdité de la guerre. L'histoire de 2 hommes fatigués de se battre. Les dessins sont à la fois grossiers mais inondés de petit détails. Les planches sont sépia monochromatiques pour accentuer le dramatisme. Le ton est d'une extrême mélancolie. Se lit vite et laisse à réfléchir.
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Eschatôn

Vous connaissez sûrement déjà Alex Nikolavitch en tant que scénariste de bande dessinée, traducteur ou même en tant qu’essayiste, notamment sur la mythologie super-héroïque, la cosmologie et la fin des temps. Toutefois, avec ce roman Eschatôn, paru chez Les Moutons électriques, il se lance aussi en tant qu’auteur, et auteur de science-fiction/fantastique en l’occurrence.



Ce roman qui devait au départ se titrer « Eschatôn Diakonoi » nous fait suivre, par une alternance de points de vue, la croisade spatiale de la Foi grâce à des légions de diacres dirigées par des épiscopes et des ecclésiarques, croisade ayant pour doubles destinataires, les hérétiques ayant renié la Foi et les « Puissances », êtres quelque peu surnaturels la mettant à mal. Clairement, nous sommes là dans une transposition de la Chrétienté médiévale dans un univers très space opera. Ce n’est pas gênant du tout, et c’est au contraire très bien fait : l’auteur mêle un vocabulaire technique intéressant avec une transposition bien fichue des termes catholiques comme diacres, hérétiques, hiérarques et autres inquisiteurs. C’est là l’aspect le plus réussi du roman : l’aventure trouve un souffle épique quand l’intrigue commence à s’épaissir et que les personnages s’influencent enfin mutuellement. C’est dans ces moments d’épopée spatiale que le roman trouve ses meilleurs pages. Et ce n’est pourtant pas simple d’allier cela à des réflexions métaphysiques sur le poids de l’histoire, la cohérence d’une cosmogonie et la relativité d’une mythologie. L’auteur le réalise efficacement, car cela vient prolonger le conflit entre la rectitude de la Foi, la relative liberté des Puissances et la soif de connaissances des hérétiques ; d’ailleurs, ce triptyque de la raison semble être symbolisé par ce triangle qui sépare tous les paragraphes entre eux. À la suite des personnages, le lecteur découvre sur quelle histoire est fondée cette partie d’un univers très éloigné et l’auteur respecte ensuite un principe très important quand on essaye d’intéresser des lecteurs à un univers tout neuf : raconter l’histoire la plus importante de cet univers-ci.

Dès les premiers chapitres, nous plongeons dans la chasse des ennemis de la Foi par des légions de diacres, dont nous suivons avant tout un représentant en la personne de Wangen, jeune diacre qui va subir bien des tourments et dont la foi sera mise plusieurs fois mise à l’épreuve. Toutefois, et heureusement car finalement je n’ai pas accroché à sa vision manichéenne à outrance, celui-ci n’est pas seul dans cette traque sans fin ou presque. D’autres personnages peuvent réclamer le titre de protagoniste, au premier rang desquels figurent Alania, une ancienne lictrice qui découvre au fur et à mesure la complexité de la société portée par le Saint Catéchisme, et surtout Lothe (mon préféré, indubitablement), déclaré tout à la fois relaps et inquisiteur, devant enquêter sur les raisons qui lui ont fait perdre deux légions sans raison apparente. Je ne vais pas plus loin dans la présentation des personnages, car la galerie proposée peut elle-même parfois offrir la possibilité de s’y perdre, en témoignent les débuts de certains chapitres qui n’expriment pas toujours clairement le point de vue que nous allons adopter et c’est de temps en temps au bout d’une page ou deux que le doute n’est plus permis. Pour autant, le sommaire est, lui, très carré, et met en valeur la progression de l’intrigue : d’abord une première partie faite pour présenter les personnages (diacres, limiers, relaps, hérétiques, etc.), puis une deuxième partie qui replace dans leur contexte les objets de l’intrigue qui vont faire sens au fur et à mesure et surtout faire se réunir certains personnages (les livres, la communion, les envahisseurs), et enfin une troisième partie qui reprend les éléments qui vont se déchaîner (puissance, anathème) pour aller jusqu’à la conclusion (la courte quatrième partie).

Et là, vous allez me dire, on a le bon sujet, on a les personnages, on a un univers à découvrir, il ne reste plus qu’à se délecter de l’horreur lovecraftienne promise dès le quatrième de couverture et dès la couverture elle-même ! Eh bien (et je peux tout à fait me tromper, c’est évident), cet aspect horrifique très spécifique est quand même bien restreint, malgré la belle composition graphique de Melchior Ascaride en couverture, et c’est bien à une croisade space opera à laquelle nous assistons avant tout, il ne faudrait pas imaginer que ces deux thématiques passionnantes soient mises en avant d’égale manière. Je dirais que trois chapitres font fondamentalement référence à la fameuse « Puissance » Cthulhu (même si j’ai plutôt pensé à une créature « qui bave et qui glougloute »), mais il n’y en a vraiment qu’un seul qui nous saisit grâce à une horreur toute fantastique, et à ce titre le premier chapitre sur « Les diacres » est particulièrement bon, nous traînant à travers une jungle angoissante pour déboucher sur un mausolée étrange dont le souvenir marquera quand même les personnages présents. À partir de ces aspects-là, on peut regretter quelques maladresses de différents types : la montée très intéressante vers un climax final n’offre finalement pas de fin, nous laissant dans une expectative métaphysiquement perturbante (en même temps, cela signifie que l’auteur a réussi son coup pour nous faire réfléchir sur notre sens de la vie) ; certaines tournures de phrases m’ont bien gêné, notamment sur certaines propositions au subjonctif ; enfin, même si ce n’est pas du niveau du premier tirage des Âmes envolées, je regrette, sur quelques chapitres, les petites faiblesses de la relecture qui nous laissent au moins une fois sur un paragraphe qui n’a pas de sens du fait d’une phrase complètement tronquée, c’est quand même dommage et, personnellement, c’est le genre de choses qui me sort bêtement de ma lecture.



Finalement, j’attendais sûrement trop d’Eschatôn et du mélange « fantastique lovecraftien » et « space opera religieux », mais ce premier roman vaut vraiment le coup pour ses réflexions métaphysiques et son aventure spatiale. Pour se rattraper davantage sur le fantastique d’horreur, nous attendons avec impatience la prochaine sortie d’Alex Nikolavitch : sa biographie de H. P. Lovecraft chez 21g !

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