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Critiques de Alphonse Boudard (110)
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La Cerise

Quoi !?

Je viens de m'aviser que personne n'avait encore parlé de ce roman sur Babelio (mis à part quelques citations).

Ce roman a une importance particulière pour moi.

Je l'ai lu pour la première fois en 1988.

Dans les années 80, Boudard, sans être un auteur particulièrement en vue, publiait encore (il nous a quittés en 2000) et ses livres étaient disponibles chez tous les libraires, ce qui n'est plus le cas…



La cerise, est son second roman, mais le premier que j'ai lu, c'est par ce roman que je l'ai découvert, sa verve, son écriture si personnelle.



A l'époque, mon bagage littéraire était des plus légers, et le style de l'auteur m'avait surtout rappelé les romans de Frédéric Dard, par son côté cru, et les dialogues d'Audiard, pour la gouaille et la verve.



Plus surprenant, j'ai lu au sujet de Boudard, qu'il avait été influencé par L.F Céline, et c'est ainsi, par ce détour autodidactique que j'ai découvert Le voyage au bout de la nuit.



La cerise (la guigne, la déveine en français courant) est une évocation de la vie carcérale à nulle autre pareille.

Mais je cède la parole à Kléber Haedens, qui résuma si bien l'auteur et son écriture :



"On ne peut pas définir Boudard par une formule. Il n'appartient à aucun genre, à aucun parti, à aucune bande, aucun milieu, il n'est le fidèle d'aucune doctrine et ne se sent d'attache avec personne...Sa langue est vivante, pittoresque, parfaitement libérée de l'hypocrisie et des fards, trempée dans le jus sombre des nuits de casse".



En conclusion, et même si j'ai déjà eu l'occasion de le faire sur Babelio, je vous recommande la lecture d'un auteur authentique et libre, à mon avis méconnu et sous-estimé...

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La Métamorphoses des cloportes

"La métamorphose des cloportes" est l'histoire d'une rebiffe*.

Alphonse Boudard, pour raison de santé mais aussi parce qu'il a fait son devoir durant la guerre, est remis en liberté mais, pour ne pas qu'il recommence à soulager les honnêtes gens de leurs économies, cette liberté est tout à fait conditionnelle.

Dès le lendemain, il doit se présenter au comité post-pénal pour se mettre en règle, faire tamponner un petit carnet.

Mais il a aussi plusieurs autres visites de courtoisie à effectuer, plusieurs anciens amis à voir : Edmond Clancul, Youpe-le-fourgue et Dédé le Rouquemoute, ses anciens collègues, qu'il n'a pas balancés, et dont il n'a eu aucune nouvelle durant sa détention.

Mais les cloportes, quittant la pierre sous laquelle ils étaient cachés, se sont métamorphosés ...

Et forcément on pense au film de Pierre Granier-Deferre, réalisé en 1965.

Mais la force de la plume de Boudard c'est, qu'à la lecture du livre, les images du grand écran s'effacent peu à peu pour redonner, au fil des pages, une vie propre aux personnages.

Ce que j'aime chez Boudard, plus que son style imagé, plus que sa verve imaginative et drôle, ce sont les personnages qu'il imagine, qu'il semble avoir connu.

Dans sa prose, l'humour et l'adjectif sont rois.

Pourtant derrière eux se dissimulent le poids réel des mots employés.

Car ce livre est celui d'une rédemption, le récit de la transformation d'un bandit mal repenti à l'abandon en l'incroyable écrivain qu'il est ... Mais que cela ne gâche pas notre plaisir ...



* une vengeance

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Madame De Saint-Sulpice

Confessions en maison close

*

J'ai la nette impression que l'auteur mérite quand même une meilleure publicité. Peu lu, peu cité, je me fais une joie de vous présenter ici un de ses bons romans.

Alphonse Boudard est un de ces hommes "touche-à-tout" dont de multiples expériences de la vie ont fait le sel de ses écrits. Né dans les années 20, il bourlingue à droite à gauche, des séjours en prison, en sanatorium, il plonge dans le Paris populaire et observe tout ce petit monde.

*

Madame de Saint-Sulpice est une sorte de témoignage interposé. Récupérant les mémoires de la taulière, Mme Blandine, tenancière d'une célèbre maison close parisienne. L'auteur, curieux comme un pou, fait une petite incursion dans cette maison en 1946, lors de la fermeture définitive.



Nous avons donc toute la vie de Madame Blandine, de son enfance à sa retraite. Presque cinquante années dont 25 en maison close.

Quelle verve, quelle gouaille! Une description minutieuse, quelquefois librement adaptée, d'un milieu fermé et très intime. De plus, l'Abbaye porte bien son nom puisqu'elle rassemble majoritairement des clients du clergé.



Le style employé est succulent. De l'argot parisien pure souche, mâtiné de termes ecclésiastiques, avouez tout de même que ça ne s'accorde pas tant que ça. Mais l'auteur a cette "patte" venue de la ruelle qui apporte l'authenticité.

Ca choque pas mal, on rigole beaucoup , très imagé également et c'est bien écrit. Le monde des proxénètes, gangsters, maquerelles, prêtres pervers est magnifiquement brossé. Il est évident qu'il n'est pas à mettre entre toutes les mains :)

Mais bien envie de découvrir d'autres romans du même acabit, j'aime beaucoup ce langage populaire.
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Le vin quotidien

Quand Alphonse Boudard parle pinard, cela n'a rien à voir avec Robert Parker et sa sainte bible des meilleurs crus classés. 1993, c'était avant la loi Evin, et Alphonse écrit un chouette texte -comme toujours- qui accompagne une soixantaine de photos illustrant notre « vin quotidien ». Soixante clichés en noir et blanc de la fin du XIXème siècle aux années 60, les vendanges, les tablées familiales, les tonneaux sur les charrettes, les ouvriers qui éclusent devant l'usine pendant la pause déjeuner… bref un voyage sur les terres viticoles françaises, et dans l'histoire aussi, puisqu'au cours des deux guerres le vin quotidien était entré en campagne.

Ce vin quotidien vu par Boudard n'a forcément rien d'académique. Bon vivant, son rapport à la Dive Bouteille est celui d'un amateur qui se fiche du cérémonial mais apprécie les fêtes, le rituel du zinc, et il affirme haut et fort son indépendance. Boire du rouge avec du poisson ou des huîtres ? Oui monsieur! Le vin quotidien mis en scène? De la foutaise: « En résumé, les paniers à bouteille ont ceci de commun avec les citoyens que la plupart ne servent à rien, que pas mal sont nuisibles et que très peu présentent les qualités propres à l'usage qu'on pourrait exceptionnellement attendre d'eux. »

Boudard a les idées larges et peu conventionnelles, son texte est une ôde à la liberté et au plaisir: « Le Bordeaux se boit à température. Une jolie formule pour chef de rang désinvolte. A température de quoi? Les bons ploucs ont rien à répondre. Ils sont trop polis. Et ils rejoignent sans le savoir la tradition « guerre 39-40 » du vin chaud du soldat. Mais on mettait dedans du sucre et de la cannelle histoire de se réchauffer les valseuses et d'éviter les pieds gelés. »

Pas bégueule, il ne dédaigne pas les vins des péninsules ibériques et italiennes pour accompagner des paellas ou autres spécialités. Il anticipe l'explosion de la consommation de vin en Asie et pense que dans quelques années, les Chinois auront l'idée saugrenue de se mettre à la viticulture, « ça pourrait réserver des surprises ». Nous n'en sommes pas encore là, même ils achètent déjà des centaines de châteaux.

Enfin, l'auteur de des Combattants du petit bonheur, n'apprécie pas le rosé- merci Alphonse - dont « la neutralité décourageante s'arrange effectivement de tout ». Bref, Boudard, comme Rabelais, est un sondeur de cruchon et un leveur de flacons au palais aguerri, et on ne doute pas à la lecture de ce sympathique ouvrage, que boire est le propre de l'homme.



(L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)
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Les enfants de choeur

En une dizaine de bonnes nouvelles bien vertes , Alphonse Boudard cueille des pommes hautes en couleurs...

Y'a d'abord Marcel l'artiste de la débrouille, Frédo le nantais qui en tient une couche, Fernand les yeux bleus qui en a plein les godasses, Norbert le Casanova de la chagatte, Mandarine le truand acide, la femme de cœur artichaude ,Gladys l'actrice d'un square et un tas d'autres aux moeurs bien affranchis...

J'ai toujours le même plaisir à me plonger dans l'argot d'Alphonse qui accorde son violon dingue avec ses enfants de chœur qui en perdent parfois leur latin...

Cette belle chorale iconoclaste vaut bien le temps d'une petite messe littéraire, que l'on ouvre grande nos chasses !

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Revenir à Liancourt

Dans ce court texte paru en 1997 (il s'agit en fait d'une nouvelle), Alphonse Boudard, invité à visiter le pénitencier de Liancourt évoque des souvenirs de son passage dans cet établissement, alors sanatorium carcéral, en 1960.



En 1960, Boudard, tuberculeux repris de justice s'essaie à l'écriture, et tient un journal de son séjour.



Entre autres essais d'écriture, il est l'informel écrivain public et rédige pour ses codétenus illettrés divers courriers, administratifs ou privés, ce qui le fait encore plus côtoyer les travers, mais aussi les drames personnels, des malades-prisonniers.



Ce texte, qui nous renvoi à son roman "L'hôpital", et à la nouvelle "Les enfants de choeur", est écrit sur un ton plus sérieux, parfois presque grave, que ses précédentes oeuvres, largement autobiographiques.





"Revenir à Liancourt "est à ce titre plus un témoignage qu'une fiction.
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Les grands criminels

Alphonse Boudard a connu la musique des petits truands, des enfants de chœurs,

il en a fait un livre jubilatoire où tous les coups tordus étaient permis.

Là, autre son de cloche...

il verse son encre et sa bile contre les criminels qu'il a en horreur

il se documente à foison, leur tire un portrait sans complaisance et sans aucune révérence.

Tout d'abord à Bonnot, un nabot qui roulait des mécaniques en auto

peu d'estime pour un mec qui use à tort et à travers de son calibre...

Ensuite, c'est le tour de Landru le barbu lubrique qui lutine et couic !

Le docteur Petiot , un savant fou. furieux qui fait des expériences abominables.

Pierrot le fou, ras des godasses, une légende à la Godard...

et des moins connus comme le bellâtre Weidmann , le tueur implacable de la Voulzie, le dernier raccourci sur la place publique.

Il finit par un illustre inconnu; un certains Bill, un col blanc qui aurait trop abusé de Série Noire...

Alphonse refait l' histoire de ces figures infernales avec sa verve habituelle.

Il leur taille à chacun des costumes d'ordures à leur mesure.

Les grands criminels revus et corrigé par Alphonse, c'est de la balle !

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Les combattants du petit bonheur

Curieusement, c'est la saga des Sadorsky de Romain Slocombe qui m'a donné envie de lire le roman autobiographique d'Alphonse Boudard, et plus précisément l'ouvrage intitulé - L'inspecteur Sadorsky libère Paris -, un livre fruit de recherches sur la libération de la capitale en août 1944 et la volonté romanesque de donner une suite aux aventures de son personnage principal.



J'avais chroniqué en son temps ce livre de Slocombe - le moins bon, à mon sens -, dans lequel le petit inspecteur adjoint, flic gestapiste, criminel multirécidiviste, collabo antisémite... j'en passe et pas des plus reluisantes ..., était au coeur, au centre devrais-je dire, de cet évènement historique.

Slocombe avait eu l'idée - à défaut je suppose d'en avoir trouvé une meilleure -, de faire courir à pied ou sprinter à bicyclette à travers Paris le fâcheux afin qu'il se retrouve "instantanément" sur place, qu'il entende ou qu'il voie de manière panoramique l'intégralité des évènements qui marquèrent cette libération historique.



Le résultat fut que cet excès rendit grotesque le narratif de cet évènement majeur de notre histoire, créa un effet Bip-Bip ( vous savez le coyote dans le dessin animé...), un mélange almanach encyclopédie pour les nuls... mais aussi un besoin - un mal pour un bien - d'aller à la rencontre d'un témoin authentique ayant vécu et participé à cette libération. Mais pas un personnage historique d'envergure, non, un gamin de Paris, un petit poulbot de Paname, un môme du XIIIème. Pas un Gavroche - trop romantique -, non, un quidam, un inconnu, un anonyme mais pourtant ...

Et voilà comment je me suis retrouvé me délectant de l'histoire vraie, elle, d'Alphonse Boudard.



Boudard se balade en voiture à la fin des années 70 dans son Paris qu'il ne reconnaît plus ; beaucoup de commerces ont été remplacés par des cinémas pornos, des sex shops, des grandes surfaces... là, avant la guerre il y avait...

Et nous voilà plongés en 1938 dans le XIIIème arrondissement de Paris.

C'est encore pour beaucoup l'insouciance, le désir farouche de ne pas y croire... mais le bruit de bottes se rapproche.

La drôle de guerre s'invite, puis c'est la débâcle, l'exode, le retour dans Paris occupé.

Quatre longues années de "Maréchal nous voilà" avant que le géant de la France libre boute, avec l'aide des alliés et de la résistance, les Allemands hors de Paris ...

"Nous sommes ici chez nous dans Paris levé. Paris, Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé, mais Paris libéré ! Libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l'appui et le concours de la France tout entière ; c'est-à-dire de la France qui se bat."



Boudard la gouaille libre et insolente, Boudard l'argot littéraire ( j'insiste !) nous offre l'occasion de feuilleter son album de souvenirs qui vont de 1938 jusqu'à la libération de Paris.

C'est un témoignage touchant, drôle, bouleversant de sincérité qu'il nous offre à hauteur "d'homme".

Ça grouille de vie et de vies... C'est l'histoire écrite à l'encre de ces vies oubliées aujourd'hui mais qu'il réussit à faire revivre avec un souffle balzacien, un souffle cinématographique qu'auraient mis en scène un Carné, un Renoir, un Duvivier et dont il aurait lui-même écrit les dialogues.



Ce roman autobiographique est une pépite de vie dans une époque où la mort était élevée en idéal suprême. Cette vie nous est rapportée à travers le regard et le vécu d'un jeune adolescent plus préoccupé par les fesses des femmes que par la place qu'il laissera dans l'histoire.



L'argot d'Alphonse Boudard est un peu déroutant, incommodant, en tout début de lecture, puis s'installe et finit par s'imprégner... au point qu'au sortir du bouquin on l'entend encore qui chante dans notre tête et l'on se prend à regretter de ne pas maîtriser une si belle langue...



Un livre majeur pour qui aime les mots, les grands livres, les grands auteurs, l'histoire à hauteur d'êtres humains.







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La Métamorphoses des cloportes

A propos de « La métamorphose des cloportes », le livre, on pourrait parler d’une intrigue un peu faible.

Jugez-en : un malfrat qui n’a pas balancé ses complices se retrouve en taule. Après cinq ans, sans un mot ni un colis des « copains », il bénéficie d’une libération conditionnelle pour raison de santé : les éponges…

Pas besoin de vous dire qu’il les a, les boules, et qu’il se met en chasse pour retrouver Rouquemoute, Edmond Clancul et Youpe…



Je vous avais prévenus, rien que du très classique polar de série B…

Seulement voilà, le narrateur, c’est Alphonse Boudard soi-même, et c’est sa propre histoire qu’il nous narre ici par le menu… Jusqu’à la rencontre avec une sauterelle « qu’à des guibolles de reine, interminables, et des nibards façon poire belle Hélène qui vont bien sous la pogne »…

Y’a du Dard là dedans, façon San-Antonio…Du Audiard, aussi… Y’en a…



Tout amateur du célèbre commissaire ou des « Tontons flingueurs » ne peut pas, ne doit pas passer à coté de ce chef-d’oeuvre de jactance, de tendresse et de nostalgie…

Nostalgie ?

Oui : celle d’un langage vert qui tend à disparaître et qui fut si souvent porté au cinéma par des Ventura, Dalban, Pousse, Constantin…

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Ma vie pleine de trous racontée à Daniel Costelle

Les lectures croisées de ce livre, paru en 1988, et la biographie de Boudard de Dominique Chabrol (2020) démontrent que l'ami Phonphonse a un peu pipoté…!



Notez que loin de moi l'idée de lui jeter la pierre, Boudard était dans son rôle de "repris de justice sauvé par l'écriture", il ne devait pas décevoir…

Il en a donc un peu rajouté sur le côté "gars proche du milieu", un peu seulement d'ailleurs, disons, enjolivé le récit de sa vie voyoute.



C'est le jeu, on ne peut pas lui en vouloir, vous n'avez jamais embelli un CV, pratiqué l'art de l'ellipse pour expliquer un trou dans votre carrière ?

Non ? Vous avez bien de la chance (ou vous êtes encore au lycée !)



Quoi qu'il en soit, lire Boudard tel qu'il se raconte à Daniel Costelle reste un vrai petit bonheur, titi parigot au parcours compliqué (ça c'est vrai !) Alphonse avait le truc côté jactance et pas la pensarde en rade !



Lisez, relisez, découvrez Boudard, son oeuvre est emprunte d'une lucidité et d'une franchise (malgré ses petits arrangements avec la vérité) rares, j'ajoute qu'il est un des rares auteurs à m'avoir fait rire de bon cœur, et ça , ça n'a pas de prix !
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Les trois mamans du petit Jésus

Le soir de Noël 1895, un nouveau né est déposé à la porte d'une maison close. L'enfant est adopté, d'abord baptisé Jésus, puis Noël le garçon grandit et devient un souteneur...



Je me suis souvent et longtemps régalé à la lecture des romans d'Alphonse Boudard, lecture qui m'a d'ailleurs amené à découvrir L.F.Céline.



Mais ce dernier roman, paru de façon posthume m'a un peu déçu...



Le thème des maisons closes et de leurs pensionnaires revient souvent chez Boudard qui leur a même consacré plusieurs ouvrages, mais là, c'est un peu l'overdose !



Si vous ne connaissez pas l'oeuvre d'Alphonse, je vous encourage à la découvrir, mais plutôt avec ces titres :

Pour la franche rigolade : "Cinoche"

Pour la verve : "Les combattants du petit bonheur"

Pour l'émotion : "Mourir d'enfance"

Mais ces trois mamans, mieux vaut les oublier !



C'est vraiment dommage que Boudard finisse sa vie et sa carrière sur ce roman ; il avait sûrement encore beaucoup de souvenirs à ranconter avec sa plume "audiardesque"..!
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La Métamorphoses des cloportes

L'histoire est très classique, le langage pittoresque, y'a pas, c'est un chouette roman autobiographique (en partie). Rien d'un polar comme on pourrait si attendre vu le propos, une vengeance longuement remachée pendant un long séjour loin du soleil. Un narrateur qui va de porte en porte et de surprise en surprise... C'est parfois drôle aussi.

J'ai trouvé Lino Ventura vraiment top dans le rôle pour le film tiré de cet ouvrage.

Last but not least, Alphonse Boudard est une des preuves que la réinsertion existe.

ça vaut bien 4 étoiles...
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La fermeture : 13 avril 1946, la fin des ma..

Je viens de découvrir la verve truculente d’Alphonse Boudard. Le sujet paraissait scabreux à traiter. Boudard s'en sort brillamment. On sent le dense travail d'investigation derrière cet essai. Après un bref rappel historique, l'auteur détaille scrupuleusement la vie pour le moins ambiguë de Marthe Richard, espionne pendant la première guerre mondiale, puis entrée dans la politique pour mener son combat contre les maisons closes. Fallait-il les fermer ? La question reste posée pour toutes les prostituées qui sont maintenant à la rue sous le joug de souteneurs toujours aussi répugnants. Menant un véritable travail d'historien et de sociologue, Boudard nous plonge dans cette époque révolue, en interrogeant les derniers tenanciers de bordels des années 30 encore en vie. Il nous retrace la vie sordide de ces pauvres filles. Il aborde aussi largement l’épisode de l'occupation, où ces propriétaires de maisons closes ont souvent collaboré avec les nazis, ce qui est peut-être d'ailleurs, la véritable raison de leur fermeture en 1946. Ce fut pour moi un réel plaisir de lire ce livre, écrit dans une langue fleurie, que l'on retrouve aussi bien chez Jeanson que chez Michel Audiard. Toute une époque !
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L'Hôpital

Dans ce roman, sous titré "Une hostobiographie", Alphonse Boudard revient sur son parcours de tubard, c'est à dire de tuberculeux.

Dans l'après guerre, la tuberculose tue encore, les traitements sont aléatoires: Cure de silence, suralimentation, ou de choc, chirurgie qui peut vous laisser infirme. Les médicaments efficaces arrivent à peine des états unis.

Pas de quoi rire donc, pourtant, avec sa verve faubourgienne, son humour, et sa lucidité, Boudard parvient à nous amuser de son malheur.

C'était là son grand talent; divertir avec le récit de son vécu, souvent difficile, voire dramatique, au lieu d'accuser la société, ou de s'apitoyer sur son sort, une leçon, de la part d'un auteur qui était tout sauf un donneur de leçons.

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Les combattants du petit bonheur

Titre : Les combattants du petit bonheur



Auteur : Alphonse Boudard



Année : 1977



Résumé : L’engagement dans les rangs des FTP, la résistance, la libération de Paris, par une bande de pieds nickelés.



Mon humble avis : Quel plaisir, quelle découverte, quel style ! Il y avait très longtemps que je n’avais pas lu un texte aussi original, abouti, burlesque, haut en couleur. De Boudard, je ne connaissais pas grand chose, seulement quelques impressions glanées ça et là. Et puis la lecture, le plaisir immédiat. Dès les premières pages, j’ai été happé par un langage fleuri, un style incomparable. Il y a du Céline chez Boudard, du Céline saupoudré de tendresse, d’humour, du Céline light si je peux me permettre cette expression. C’est truculent, cruel, argotique, ça déborde, ça défouraille dans tous les coins. Il y a du cul, du sang, des destins qui basculent par hasard, par lâcheté. La frontière entre héros et collabos était tenue, et l’auteur Parisien est là pour nous le rappeler. À priori, Boudard est un auteur oublié, un écrivain du siècle dernier qui n’intéresse plus personne. Si ces quelques lignes pouvaient modestement participer à ce que la jeune génération se penche sur son cas, j’en serais ravi et honoré. Découvrez Boudard les amis, vous ne le regretterez pas.



J’achète ? : Évidemment que oui. Pour ma part, je me lance dans la lecture d’une autre oeuvre de Boudard et croyez-moi, j’ai hâte ! Sur le même sujet, je ne peux que vous conseiller cet article brillantissime d’un ami blogueur : thebinarycoffee.blogspot.com .
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Saint Frédo

Alphonse Boudard a partagé un temps d'incarcération avec Alfred Friteau ,dit « Frédo » ou « La tringle » qui distribuait la popote dans les cellules .Des années plus tard ,alors qu'Alphonse s'en est sorti grâce à la littérature et au cinéma ,Frédo le contacte pour pouvoir se retrouver devant un bon repas.Et ils ne vont plus se lâcher .Alphonse va nous conter l'incroyable ascension de Frédo qui d'éducateur va devenir directeur d'un centre de réinsertion grâce à sa prestance et son bagou mais en continuant à se livrer à de petites magouilles .Truculent.
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Faits divers et châtiments

Quel rapport existe t-il entre Pierre-François Lacenaire, assassin romantique adepte du suicide par guillotine, Fritz Haarman, le boucher de Hanovre ou encore la parricide Violette Nozière ?



C'est que, aussi différents que soient leurs cas, toutes ces figures du crime ont, selon l'expression consacrée, défrayé la chronique...



Après avoir, quelques années plus tôt, consacré un ouvrage aux "têtes d'affiches" du crime français (Bonnot, Landru, Petiot et consorts) dans "Les grands criminels", Boudard se penchait à nouveau en 1992 sur les chroniques criminelles.



Alphonse Boudard écrivit une longue série d'articles d'abord publiés dans l'hebomadaire "Le nouveau détective".

En effet, au début des années 90 ce journal bénéficiait d'une équipe éditoriale qui tenta de relever le niveau du journal pour se rapprocher de l'original (fondé en 1928 par Joseph Kessel et son frère et où écrivirent : Simenon, Carco, Mac Orlan, ou encore Albert londres, tout de même !)



L'auteur de "La cerise" réunissait dans ce volume un florilège des affaires criminelles ayant marqué leur temps, le tout raconté avec la verve et l'humour volontiers goguenard qui lui était propre.



Une approche peut-être peu orthodoxe de la criminalité et de la criminologie, mais un livre aussi bien documenté qu'agréable à lire, sur une thématique qui ne prète pas à sourire à priori...
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La Cerise

La cerise à Boudard n'est pas un joli p'tit fruit rouge , c'est la guigne en argot de placard .

Boudard , c'est pas un enfant de coeur , plutôt un qui s'accommode avec la morale , mais pas non plus un gibier de potence . Mais aussi un " héros " du temps ou il servait la France , époque révolue , maintenant , il se sert lui-même . Un petit lascar fragile ce Boudard , un brin tubard même avec les éponges rongées aux mites , mais ça n'attendrit pas les juges , alors il est au trou , la ou on ne le soigne pas parce que la république se contrefout de ses microbes tout autant que de son passé héroïque .

Si vous entravez peu ou prou l'argomuche vous passerez un bon moment en sa compagnie dans son bouquin . C'est pas à comparer avec Malraux , Mauriac ou Saint John Perse , il n'a pas eu de prix Nobel mais un casier judiciaire . Il pourrait dire comme Ferré : " Ce qu'il y a de gênant dans la morale , c'est que c'est toujours celle des autres " . Bon , il a la sienne . A cette époque ou des couillons aiment à se dépayser en optant pour une 'expérience d'une semaine en cellule carcérale à 500 euros tout compris , vous rentabiliserez fastoche les quelques malheureux picaillons du bouquin .
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Le café du pauvre

Ce qu'il y a de meilleur dans le café du pauvre---et qu'on ne se méprenne pas, je ne parle pas du livre mais de la chose---, c'est, à mon humble avis, le pousse-café !
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L'Âge d'or des maisons closes

Paru en 1990, cet ouvrage, co-écrit par Alphonse Boudard, romancier, scénariste et historien du faits divers et du milieu, et Romi, journaliste, et historien de l'insolite, "L' âge d'or des maisons closes", est un document très complet et pourvu d'une riche iconographie sur la question.

Avant, la fermeture des maisons closes en 1946, ces établissements, eurent une place importante, et parfois insoupçonnée, dans la société française.

En effet, tout le monde ou presque fréquentait les "bordels".

Il en existait de toutes sortes, depuis la maison de passe bas de gamme pour ville de garnison, à l'établissement select, comme le One two two, ou le Chabanais à Paris, où la bonne société venait pour s'encanailler ou pour des raisons mondaines.

Nombres d'artistes de renom ont en outre étaient inspirés par ces "maisons de société", entre autres Maupassant, Courteline, Degas, et bien sûr Toulouse-Lautrec .

Si le temps des maisons closes ayant pignons sur rue est révolu, on notera que la question de la prostitution, n'a toujours pas trouvé de solution équitable et consensuelle...
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