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Critiques de Andrea Camilleri (1003)
Un été ardent

Hommage à Andrea Camilleri



La patience de l’araignée / Un été ardent



Par un triste hasard j’ai emprunté le 17 juillet dernier à la bibliothèque La patience de l’araignée et Un été ardent, deux enquêtes de Montalbano que je n’avais pas lues, quelques heures avant d’apprendre la disparition d’Andrea Camilleri. On finissait par le croire immortel et la nouvelle fut rude. Double critique et quelques remarques en forme d’hommage.



A partir de l’enlèvement d’une jeune fille, La patience de l’araignée (2004) évoque les affaires douteuses, la prévarication et le blanchiment. J’y reviendrai. En fait, l’intérêt du roman, outre une histoire de haine et de vengeance assez bien imaginée – même si le lecteur comprend assez vite ce qu’il en est réellement – tient dans le fait que Montalbano, qui se remet d’une blessure sérieuse, se retrouve en marge de l’enquête officielle et peut pour une fois faire cavalier seul. On pourrait penser qu’il en retire une grande satisfaction, mais c’est plutôt un flic amer que décrit Camilleri, un peu revenu de tout et de moins en moins patient avec ceux qui s’apprêtent à prendre la relève.



« La question avait été posée par un petit gars, un jeune et fringant vice-commissaire, mèche sur le front, vif, body-buildé, avec un petit air de manager arriviste. Ces temps-ci on en voyait beaucoup, une race de cons qui proliférait rapidement. A Montalbano il fut énormément antipathique. » La patience de l’araignée © Fleuve noir, 2004



Se sentant vieillir – « Il comprit qu’il prononçait des mots de vieux » – et de plus en plus partagé entre le chagrin de la séparation (provisoire) avec Livia et le désir de reprendre sa liberté, Montalbano se voit déjà en « retraité solitaire ». Cette humeur maussade va l’amener à prendre des libertés avec la justice, à se transformer comme Maigret en « raccommodeur de destinées » (est-ce un hasard si Livia lit un roman de Simenon ?).



« Il n’était qu’un homme avec des critères personnels de jugement sur ce qui était juste et ce qui ne l’était pas. Et certaines, fois, ce qu’il estimait être juste ne l’était pas pour la justice. Et vice-versa. Alors, est-ce qu’il valait mieux être d’accord avec la justice, celle qui était consignée dans les livres, ou bien avec sa propre conscience ? » La patience de l’araignée © Fleuve noir, 2004



Un été ardent (2006) commence bien : Montalbano a de la chance, sa chère Livia est venue le rejoindre pour une partie de l’été à Marinella et a convaincu une des ses amies, son mari et leur redoutable bambin de louer une villa à proximité. Mais quand le charmant Bruno disparaît dans un souterrain sous la maison, que les pompiers le délivrent et que Montalbano y découvre le cadavre desséché d’une jeune fille disparue plusieurs années auparavant, les vacances sont terminées…



On retrouve dans ce roman les thèmes qu’affectionnait Camilleri : les relations familiales ou amoureuses compliquées (à commencer par celles entre Salvo et Livia), les accords entre le pouvoir politique et les mafias locales, les arrangements administratifs monnayables… De roman en roman, Camilleri a brodé à l’infini sur la même trame, permettant au lecteur de retrouver un environnement familier dans lequel il pénétrera toujours avec plaisir : c’est un peu comme de « rentrer dans ses pantoufles » dit un lecteur interrogé dans Lire le noir (1). Le bonheur simple de retrouver des lieux connus : la Trattoria Enzo de Montalbano, la Brasserie Dauphine de Maigret ou l’Oxford Bar de Rebus ; de la connivence voire de la complicité avec ceux qui accompagnent nos héros, Mimi Angello, Fazio, Catarella pour Montalbano, Lucas et Janvier pour Maigret ou encore Siobhan Clarke pour Rebus.



Ces thèmes sont aussi l’occasion pour Camilleri, par le biais de son commissaire, de pointer et de dénoncer ce qui plombe la Sicile et met en péril son développement. Tout comme ses confrères suédois, écossais ou catalans, il inscrit des romans dans une dimension politique et sociale. Ce que ne conteste nullement Montalbano.



« Puis il resta à lire jusqu’à 11 heures du soir un beau roman policier de deux auteurs suédois (2) qui étaient mari et femme et où il n’y avait pas une page sans une attaque féroce contre la social-démocratie et le gouvernement. Montalbano le dédia mentalement à tous ceux qui dédaignaient de lire des polars parce que, selon eux, il ne s’agissait que d’un passe-temps du genre énigme. » Un été ardent © Fleuve noir, 2006



Montalbano se retrouve donc seul et nul ne saura ce que sera sa vie après La pyramide de boue, sa dernière enquête (2019). Andrea Camilleri ne se sera pas résigné à mettre un terme à ses aventures comme le firent abruptement Colin Dexter en tuant Morse ou Henning Mankell en enfermant Wallander dans Alzheimer. Imaginons-le donc nageant au large de sa maison de Marinella, dégustant les plats d’Angelina et réglant ses inévitables querelles avec Livia dans cette inimitable langue de Camilleri, si bien rendue par Serge Quadruppani.



1/ Lire le noir, acquête sur les lecteurs de romans policiers, Annie Collovald et Erik Neveu, Presses universitaire de Rennes, 2013

2/ Maj Sjöwall et Per Wahlöö



La même critique apparait pour Un été ardent et La patience de l’araignée.


Lien : http://www.polarsurbains.com..
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Le diable certainement

C'est un auteur que je ne connaissais pas mais le titre du livre ainsi que sa 4ème de couverture m'ont interpellée.

Il y a 33 nouvelles, c'est court et ça se lit vite.

Après mon avis est partagé ; je n'ai pas compris certaines histoires et trouvé le lien avec le diable. Par contre pour celles que j'ai bien comprises rien à dire, la lecture fut agréable.
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Jeu de miroirs

Quatrième de couverture de l'édition 2016 du Fleuve noir :

A propos de Montalbano :

" Ce commissaire gastronome parlant un italien mêmé de sicilien s'est imposé dans les librairies comme à la télévision. Son créateur a reçu, en 2014 pour l'ensemble de son oeuvre, le prix Federico Fellini de l'excellence artistique."

Marianne



"Théâtral et facétieux, Camilleri entremêle avec maestria le pathétique et le comique dans une enquête qui va et vient au rythme du ressac et des horaires méridionaux".

Geneviève Comby, le Matin Dimanche
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La Forme de l'Eau

A peine reçu, déjà lu !



J'étais sceptique lorsque j'ai commandé cet ouvrage, vu que certains commentaires étaient peu élogieux. La majorité en disait du bien ainsi que plusieurs connaissances qui avaient déjà découvert l'oeuvre d'Andrea Camilleri. Faisant confiance aux personnes que je connais, à peine le facteur a-t-il sonné que j'ai entamé la lecture de "La forme de l'eau", titre pour le moins bizarre qui trouve son explication quand on approche de la fin de l'ouvrage. Ne comptant que 251 pages, je l'ai dévoré d'une seule traite.

S'agit-il vraiment d'un roman policier ? Tout dépend de l'image que l'on se fait du genre... Je me suis contenté de me laisser guider à travers cette Sicile que je ne connais que par le cinéma et la littérature... Et j'ai pris du plaisir. Nous ne sommes pas face à une énigme qui pourrait nous décontenancer au moment de l'explication finale ! Ce n'est pas du Sherlock Holmes. Mais le cadre est très dépaysant, les personnages bien campés, et malgré les cadavres, nous ne tombons pas dans des descriptions de type "gore".



L'intrigue :

Deux éboueurs, pardon, deux "opérateurs écologiques", découvrent dans un endroit difficile d'accès et connu pour la prostitution sous toutes ses formes qui s'y pratique, un cadavre dans une magnifique voiture... Tous deux reconnaissent immédiatement une personnalité du coin, mais pas n'importe qui ! "The" man ! Celui qui fait la pluie et le beau temps dans la province. Plutôt que de prévenir la police, ils téléphonent en priorité à un avocat... Pas n'importe quel avocat, mais bien le compagnon de route politique (et plus) du mort. A leur grande surprise, ce dernier se montre distant en apprenant la nouvelle et leur dit de signaler la présence du mort à la police !

Le décès semble être tout ce qu'il y a de plus naturel. Tout bêtement, un arrêt du coeur... Pas de poison ! Pas de traces de violence dans un pays qui n'en manque pas. Pourtant le sixième sens de l'intègre commissaire Montalban lui dit qu'il y a quelque chose de pas clair dans ce décès...
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Le Tour de la Bouée

La lecture de ce livre de Montalbano fait écho aux « Meurtriers sans visage » d'Henning Mankell. Non pas que l'on puisse confondre un instant le scandinave Kurt Wallander et le latin Montalbano. S'ils ont tous les deux l'humeur maussade, s'ils partagent un même sentiment de dégoût vis à vis des gouvernants, si encore tous deux sont confrontés aux problèmes de l'immigration, les similitudes s'arrêtent là. Le caractère taciturne de Wallander se détache fortement de la nature explosive de Montalbano qui menace à tout instant de démissionner. Les pizzas surgelées de la cantine d'Ystad feraient hurler un Montalbano qui n'a de cesse de trouver un digne remplaçant au propriétaire de la trattoria de San Calogero parti à la retraite. Enfin, l'humour pervers de Montalbano qui s'exerce sur ses collaborateurs est une brise légère qui balaie le récit quand Wallander traite avec une rigueur toute luthérienne ses collègues.

Pourquoi y a-t-il alors comme un écho entre les deux livres ? Cela tient essentiellement au thème choisi, celui de l'immigration. Dans les deux cas, nous voyons arriver des étrangers dans un pays inconnu qui pourrait leur apparaître comme un lieu de refuge (les demandeurs d'asile en Suède) ou comme la terre des retrouvailles et d'un nouveau départ dans la vie (le regroupement familial, l'immigration économique clandestine en Italie). Mais, dans les deux cas, le rêve d'une vie meilleure se transforme en cauchemar et débouche sur la mort (le Somalien en Scanie, l'enfant africain en Sicile).

La force de Camilleri est d'insuffler à Montalbano un humanisme qui reste en demi-teintes chez Henning Mankell. Pas une seconde, Montalbano ne se pose la question d'une immigration légitime ou non. La question ne vient jamais occulter la souffrance des victimes. Le commissaire est non du côté de la loi, au sens strict, mais du côté du faible. A la férocité des bandits et des criminels doit répondre la férocité d'un homme qui combat l'injustice et, pire encore, la vengeance.

D'un seul coup, notre commissaire Montalbano devient un limier intrépide : il nage à en perdre le souffle, il descend des falaises à pic, il se lance dans la plongée, s'épuise dans des épreuves physiques qui ne sont plus de son âge. Il gifle, rosse, dégaine le pistolet sans état d'âme. Bref, il s'emporte pour combattre les trafiquants de chair humaine.

Voilà une aventure menée tambour battant. Montalbano n'en fait qu'à sa tête et on en redemande. Au péril de sa santé, nous découvrons un flic de choc.
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L'Opéra de Vigata

C'est une délirante tragi-comédie, inspirée, si je ne me trompe, de faits divers .

Le préfet décide d'inaugurer le théâtre de la ville avec une oeuvre inconnue.

Cela donnera lieu à une série d'intrigues, de tumultes et de délits. Il ne fallait pas défier une société dans laquelle la permanence du mode de vie, la domination sicilienne,s'affirme contre les modèles importés du Nord.
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La Démission de Montalbano

Edité en 1999 chez Mondadori, ce premier recueil de vingt ré

cits est paru sur un autre titre.

Ma déception a été le constat qu'il ne s'agit pas d'un roman.

Il faut chaque fois quitter l'histoire et le lieu.

La constante, c'est que Camilleri réussit, avec peu de mots, à cerner les événements et à décrire les personnages.

Ce sont des histoires du quotidien qui parfois frôlent le surréel.

Un autre constante : le soleil brûlant, les plages enchanteresses, les places où on se rassemble pour bavarder.

On les retrouve dans toute l'oeuvre de l'auteur.
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Meurtre aux poissons rouges

Un petit bijou que ce livre ! Ecrit sous forme épistolaire, ce qui rajoute à son charme, surtout lorsque l'on sait que les 2 auteurs ont correspondu par lettres pour sa rédaction. Je ne connaissais pas Carlo Lucarelli mais Camilleri fait partie de mes auteurs de polars préférés et on retrouve ici sa verve et son espièglerie. Les 2 écrivains se sont pratiquement défiés, chacun apportant son style au récit et surprenant l'autre par la tournure qu'il donnait à l'histoire. Et, comme toujours chez Camilleri, la présence gourmande de la Sicile !
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La Première Enquête de Montalbano

Premier contact pour moi avec Montalbano , puisque je ne l'avais lu ni vu à la télé.

Ici, de l'aveu même de l'auteur , les trois petites énigmes ont été choisies pour leur absence d'hémoglobine . Lezs trois histoires ne se situent pas aux mêmes périodes.Il y a la première affaire de Montalbano dans son rôle de commissaire et deux autres histoires postérieures.

Les trois intrigues sont bien menées , avec des histoires simples mais avec des rebondissements subtils.

L'intérêt majeur d'un policier est souvent double : Le fond et la forme . Si vous avez une intrigue bien miteuse , avec de grosses ficelles , c'est foutu . ici , ce n'est pas le cas. ce qui va derrière différencier les livres , ce sont les contextes.

Ici, on est gâté : La langue sicilienne , même traduite, garde tout son charme et le personnage principal , véritable épicurien , nous fait voyager à chacun de ses repas. le style de bouquin qui met un peu de soleil au cœur d'un pale hiver.

C'est une belle découverte donc. je regrette le côté non chronologique car où est passé la chérie de la première intrigue dans les autres histoires ? Moi, ça me dérange. Un héros récurrent, si on le prend n'importe où , autant ne pas se taper la série ! Mais pour un avant goût du personnage , ce roman est idoine.

Bonnes fêtes à tous !
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Le Sourire d'Angelica

Je ne connaissais pas cet auteur et ce fut une révélation. Cette enquête est rondement menée avec un mélange d'écrit italien. Ce ne sera pas le seul que je vais lire. ..
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Maruzza Musumeci

Quelle belle histoire ! Un conte pour adulte mi-mélancolique mi-fantastique. Camilleri le dit lui-même à la fin du récit "j'ai voulu réentendre un conte de fée. Cette histoire m'avait été racontée en partie par Minicu, le plus imaginatif des ouvriers agricoles qui travaillaient la terre de mon grand-père". Cette histoire c'est celle d'un paysan sicilien qui revient chez lui après une longue errance américaine. Nous sommes à la fin du XIX° siècle, il revient au pays pour y achèter une terre étrange au milieu de la mer sur laquelle pousse un olivier millénaire. Travailleur, il y construit une petite maison, y cultive du blé et des amandes et se décide à prendre femme. Il a déjà 47 ans, il serait temps ! Dans ce monde rustique ou les gens vivent loin les uns des autres, les entremetteuses font office de liens. Il demande donc à la mère Pina une guérisseuse qui court les chemins de lui trouver chaussure à son pied. Ce sera Maruzza Musumeci mais il devra d'abord plaire à son aïeule Minica (est ce un clin d'œil à Minicu l'ouvrier agricole ?). La mer, les mythes grecs, l'émergence du fascisme italien, l'arrivée des voitures, la guerre font partie de cette histoire mais aussi et surtout l'amour, la sensualité la beauté et la transmission... Une très belle histoire comme sait les raconter Camilieri dans une langue dont on ne connait pas les mots mais que l'on comprend parfaitement. Un enchantement que l'on doit sans doute aussi en partie au traducteur.
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La Chasse au trésor

Retour dans la délicieuse ville sicilienne autant qu'imaginaire de Vigatà, dans les pas du commissaire Salvo Montalbano. Pour cet épisode, il connaît une notoriété non souhaitée en escaladant une échelle pour maîtriser un couple de vieillards retranchés au milieu d'un furieux bric-à-brac de bondieuseries, qui se sont mis à mitrailler la foule depuis leurs fenêtres. Car la télévision locale a filmé son ascension, et bien entendu la séquence a été reprise par les télévisions nationales. Il n'en demandait pas tant, car au milieu de l'échelle, il a été pris de vertige. Mais il a encore le pied agile, malgré ses 57 ans et toutes les questions qu'il se pose.

Le voilà peu après cet épisode embringué dans un jeu de piste déconcertant, face à un mystérieux correspondant qui lui adresse des poèmes naïfs, en lui promettant la découverte d'un trésor « unique et inimitable » … Cependant, après une accalmie de dossiers qui lui pèse, Montalbano est confronté avec la disparition d'une très jolie jeune fille, que ses pauvres parents jugent inquiétante. La liaison éventuelle entre le vieux couple de bigots, leur  étrange héritage et le correspondant qui dialogue par énigmes avec le commissaire devient particulièrement opaque.

Naturellement, nous retrouvons avec délices les approximations lexicales du standardiste Catarella, la manie de recherche d'état-civil de Fazio, les prouesses du séducteur Augello, la mauvaise humeur du médecin légiste, et surtout les appétits d'ogre de Salvio et ses démêlés téléphoniques avec sa douce amie génoise, Livia. Evidemment aussi, il faut surmonter la difficulté de lecture et parfois de compréhension de la transcription spécifique adoptée par le traducteur Serge Quadrupanni – mais j'adore ! - du dialecte sicilien et de ses constructions grammaticales …

Mais ce qui est particulièrement étonnant, c'est la capacité extraordinaire de l'auteur, âgé aujourd'hui de plus de 91 ans, de nous embobiner avec de nouvelles histoires. La chasse au trésor a été publiée en Italie en 2010 et en France en 2014, et ce n'est pas le dernier opus d'Andréa Camilleri, qui compte plus de cent livres à son actif.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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La révolution de la Lune

En 1677, la Sicile qui à cette époque est "Espagnole" aura comme vice-roi une femme.

Ce règne durera moins d'un mois. Parce que devinez à qui ça ne plaît pas ? À la papauté, évidemment...

Mais ce règne vaut le coup d'être raconté.



Au-delà de l'histoire, l'attrait principal de ce livre est le style burlesque d'Andrea Camilleri, qui se moque de la corruption et de la couardise des conseillers royaux.

Cerise sur le gâteau, il y a pléthore d'expressions et vocabulaire en très vieux français qui m'étaient complètement inconnus (un merci au traducteur au passage).

C'est savoureux à souhait.



À découvrir absolument.
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Les enquêtes du commissaire Collura

Camilleri a publié ces huit nouvelles dans le quotidien "La Stampa" pendant l'été 1998 et elles sont rassemblées dans ce recueil. En fait ce ne sont pas vraiment des nouvelles, plutôt huit petites histoires dans un même cadre et avec les mêmes personnages. Le héros : le commissaire Collura qui accepte d'être "commissaire de bord". Le lieu : le huit clos d'un paquebot de croisière. Les personnages : les passagers ! Divers mystères, plus ou moins visibles, intriguent Collura : un chanteur qui appuie toujours sur sa moustache, un bébé qui disparait, un époux fidèle qui quitte sa chambre chaque soir, des bijoux tombés à l'eau,... Collura retrouvera son flair de policier pour percer à jour ces énigmes !



Ecrites avec légèreté et humour, ces histoires font irrésistiblement penser à Agatha Christie et on se régale pendant une heure à démêler ces énigmes sur fond de croisière, bien loin du Camilleri habituel et de son sicilien commissaire Montalbano !

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Le toutamoi

Un personnage principal qui sort de l’ordinaire, Arianna cette femme enfant qui joue de son physique pour séduire des hommes riches. Dit comme ça ça semble peu attrayant

mais c’est sans compter sur le talent d’écriture de l’auteur qui réussit à nous prendre par la main et nous faire entrer dans son univers.



Cette Arianna est totalement névrosée et on apprend petit à petit plus de choses sur elle à l’aide de nombreux flash-back qui permettent de comprendre sa personnalité singulière. Parait-il que l’auteur s’est inspiré d’un fait réel, ce qui me laisse perplexe car c’est très glauque et malsain. Une relation où le mari est aussi coupable que sa jeune épouse au final.



D’un point de vue psychanalytique c’est intéressant, mais du point de vue de l’histoire c’est bof quoi bien que très bien écrit on se doute de la fin et ce qui va être la faille qui va tout déclencher aussi, du coup pas d’effet de surprise.



Un petit thriller qui se laisse lire, toutefois, il ne laisse pas un souvenir impérissable.



VERDICT



Il est court , bien écrit après c’est pas le thriller du siècle mais ça se laisse lire. A vous de vous faire votre propre idée.
Lien : https://lilacgrace.wordpress..
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La Chasse au trésor

C'est la première fois que je lis Andrea Camilleri, et je dois dire que j'ai globalement apprécié cette lecture.

Je dois tout d'abord revenir sur un point essentiel : la traduction. La préface nous permet de mieux comprendre les choix linguistiques du traducteur Serge Quadruppani. Confronté à une triple difficulté, l'utilisation d'un langage courant, d'un dialecte et d'un langage qui se situe un peu entre l'un et l'autre (un italien sicilianisé), ce dernier exprime toute l'importance de conserver ses mêmes subtilités en français.



Cependant, cela ne facilite par particulièrement la lecture, gênant parfois la compréhension de certaines phrases. De plus, "inventer" certains mots revient presque à voir des fautes d'orthographe partout, ce qui est assez perturbant. Je ne critique pas le choix du traducteur, d'autant plus que sa justification tient bien évidemment la route, cependant,je préfère prévenir les futurs lecteurs qui comme moi veulent découvrir l'œuvre de Camilleri, que ce livre manque parfois cruellement de fluidité. Amateur d'un français délicat et poétique, passez votre chemin.



Une fois cela évoqué, il est alors possible de faire abstraction de la forme pour aborder le fond. J'ai bien aimé l'idée d'une enquête qui débute sur un quiproquo. Tout au long du livre on doute de l'existence même d'une enquête comme on a l'habitude d'en lire,vous savez, celle qui débute après un meurtre ou une disparition.Ce sont ces mêmes doutes qui habitent Montalbano et cela m'a tout de suite permis de ressentir de l'empathie pour ce personnage récurrent et bien connu des "Camilleristes". Il est quand même un peu usé ce monsieur, pas très heureux, plutôt blasé, et surtout empêtré dans une enquête qui n'en ai pas une, à moins que...





Cela est d'autant plus renforcé par le choix de l'auteur de ne nous proposer qu'un point de vue interne, celui de Montalbano. On avance pas à pas, à son rythme, dans cette "enquête" qui le touche de très près. Car c'est à lui que sont adressés d'étranges poèmes sensés représenter une chasse au trésor. Qui en est l'auteur? Est-ce une farce? Ce petit jeu finira-t-il par mal tourner?Ces questions sont les nôtres autant que celles de Montalbano.



Je ne dirais pas que cette lecture fut aisée, mais elle a eu mérite de me faire réfléchir à ce que représente la traduction d'un auteur étranger, des difficultés que cela peut poser aux traducteurs, des choix qu'ils font et de l'impact considérable que cela peut avoir pour nous lecteur. Faut-il conserver une certaine authenticité, au dépens de la qualité de lecture, ou bien faut-il faciliter l'accès au contenu en modifiant ce qui fait l'originalité du texte dans sa langue d'écriture ? Personnellement, je n'ai pas de réponse toute faite à formuler.
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La secte des anges

Comme dans tout Camilleri qui se respecte, il y a la Sicile, une langue fleurie et surtout truculente (et surtout de vous munissez pas d'un dictionnaire - point de repère - laissez vous porter par les mots même si vous ne les comprenez pas tous!), un mort mystérieux, des Carabinieri, des juges (et bref ...toute l'adminsitration italienne qui défile) des aristos et des petites gens...et la mafia...et l'église. Et ici l'Eglise tient le rôle du coupable...

Le mystère a peu d'importance dans ce roman, on devine vite ce qui s'est passé, c'est la réaction de chaque citoyen qui est intéressante.

Cette fois le roman connait quelques longueurs, des répétitions non dignes de Camilleri. Mais il faut absolument aller jusqu'au bout. Les deux derniers chapitres sont peut être les meilleurs..le mystère est résolu...la petite ville peut revenir à sa vie normale...et c'est là que les citoyens siciliens montrent leur vrai visage.
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L'odeur de la nuit

Comme tous les Camilleri, celui ci est croustillant à souhait.

Montalbano navique entre le 'pétit, et le manque de 'pétit.....

Pour finalement, avec sa finesse habituelle, dénouer les fils de cette intrigue.
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La Concession du téléphone

Cette histoire inspirée d'un fait divers se déroule à la fin du XIXè siècle : 1891_92 est située dans son contexte historique.



L'auteur n'applique pas les règles établies du roman et nous offre un chef-d'oeuvre de composition, un essai à l'écriture ironique, une alchimie d'invention, de réalité; de coupables et d'innocents qui se croisent dans un jeu intriguant.

D'un banal fait divers Camilleri a su tirer , avec subtilité et sagacité, une histoire amusante, passionnante comme un polar.



La lecture en V.O. permet d'en apprécier la richesse linguistique.
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Le Voleur de goûter

Il ladro di merendine

Dans les années 1950 à Vigata, une ville sicilienne inventée par le Sicilien Camilleri, le commissaire Montalbano,policier tenace et fin gourmet, cherche s'il existe des liens entre deux homicides: celui de Lapecora,trouvé poignardé dans l'ascenseur de son immeuble et celui d'un tunisien tué par balles ,de nuit,sur un bateau de pêche.

Bien sûr, il réussira à composer le puzzle qui se présente à lui et à éclaircir la situation.

Le titre correspond à une partie de l'histoire: un gamin agresse d'autres enfants pour obtenir leurs goûters. Pourquoi est-il affamé à ce point?

Les ingrédients de l'intrigue sont là: prostitution, chantage,terrorisme, société couverture pour trafics illicites...

La traduction du dialecte sicilien n'est pas facile à rendre,mais Quadruppani s'y applique.. Certaines formules sont amusantes. Catarella, au standard,"besogne" à faire des mots croisés et à s'exprimer. "C'est adifficile" ; "elle a été obligée d'aller au pital"

J'ai été absorbée par la lecture que j'ai poursuivie jusqu'à une heure avancée. J'étais bien.
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Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
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