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Serge Quadruppani (Traducteur)
EAN : 9782265073944
201 pages
Fleuve Editions (03/04/2003)
3.87/5   49 notes
Résumé :
Un homme d'affaires marron disparaît de Vigàta, et avec lui, les économies de bon nombre d'habitants du bourg sicilien. Est-il vivant, en train de profiter de l'argent escroqué ou bien mort, exécuté par la mafia ? Contre l'avis de tous, Mlle Cosentino, éperdument amoureuse de son patron, attend son retour. C'est le début d'une nouvelle enquête pour Montalbano, menée d'abord avec nonchalance, entre deux ventrées de rougets à la trattoria San Calogero, puis avec beauc... >Voir plus
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Encore un début d'histoire qui commence avec un Montalbano couché. Réveillé en sursaut comme si l'aventure lui tombait dessus sans crier gare alors il se laisse submerger par une nostalgie contraignante qui le cloue au lit et ce n'est qu'aux cris de Catarè au tiliphone « dottori, dottori !» qu'il plonge dans la tramontane venteuse et froide et le tracassin.
Mon vingtième Montalbano/Camilleri ça commence à faire mais bon il y en reste encore pas mal et quand on aime...Et puis Quadruppani cette fois-ci se fait aider par Maruzza Loria autrice de «A la table de Yasmina» qu'il va bien falloir que j'achète depuis le temps que j'y pense!
Une enquête prise comme ça sur le vif, tout à fait par hasard, presque « un scenario de l'été » sur l'arnaque financière du siècle à Vigata, l'escroc et l'autre, la petite radasse, la femme mure amoureuse, Livia, Mimi qui se marie, le pull qui rétrécit et les pâtes qui brûlent, Catarella en prise avec le questeur Bonetti-Alderighi et les quiproquos relevés, « Lacté et miellé » toujours aussi suave, une motocyclette, un homme perroquet et son épouse moineau: un inventaire à la Prévert mais c'est bel et bien le sujet du livre de Camilleri)
«Ne me casse pas les burnes, Catarè» petite phrase que Montalbano pourrait envoyer aussi à Mimi pour ses hésitations avec Beba ou Fazio et ses petits comptes-rendus d'état civil et surtout à Bonetti-Alderighi et il l'aurait mérité ce fourbe.
Difficile de raconter l'histoire, d'ailleurs on n'en a pas l'intention juste quelques indications qui ne serviront à rin au lecteur car une enquête de Salvo c'est quelque chose de mystérieux menée par une coucourde qui n'est pas à notre mesure, parce que aussi ses investigations dépendent de la cuisson des pâtes n'casciata, de la qualité des cannoli de ricotta frais, de l'humeur de Livia et celle de ses collègues, de la tramontane, de Bonetti-Alderighi et de Pasquana que nous voyons peu dans cet épisode mais toujours aussi grossier.
Et puis peut-on dire Camilleri peut passer sans transition d'une narration comique à la tragédie la plus pure. Chapeau!

Quand Montalbano a la tête en l'air
Une scène assez cocasse où il fait de la plongée et remonte en ayant rin mais vraiment rin vu avant de s'apercevoir qu'il avait les yeux fermés.
Une scène où il fait rétrécir au lavage un pull tout neuf offert par Livia. Aie, aie, aie
Quand Montalbano a faim.
Du tumazzo, (petite tomme de chèvre) et des saucissons, capocotte, et autres sosizze.
Des pirciati ch'abbruscianu (pâtes qui brûlent): Huile, une demi-cipuddra (un demi-oignon), deux gousses d'ail, deux anchois salés, une petite cuillerée de petites câpres, aoulives noires,toumates, vasilic, un demi-piment, sel, fromage de brebis et pipi nìvuru,
poivre noir, poisson au gril et nunnatu en boulettes frites (minuscules alevins illicitement pêchés). Des kilos de biscuits regina, de pâte d'amandes, de mustazzoli (biscuits au vin décorés de sésame et parfumés à la cannelle, à l'orange et aux clous de girofle. ).
Quand Montalbano voit rouge
Une scène rarissime où Montalba fait péter le poing sur le bureau du questeur, si, si et que l'autre avait les grosses pétoches.
Une scène où il s'en prend à Blanche-Neige et les sept nains.
Une scène où il prend des privautés (Hum ! Hum!) avec une nymphette dont il pourrait être le père.
Quand Montalbano a ses habitudes
La visite des grands moments, pour faire le break, à son olivier sarrasin et la balade digestive sur le môle du port.
Quand Montalbano parle littérature
Simenon, Faulkner, Kafka et Marx, du lourd!
« Et alors, il sentit que la nuit avait changé d'odeur : c'était un parfum léger, frais, une senteur d'herbe jeune, de citronnelle, de menthe sauvage »
Un Montalbano en forme olympique

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N°1586 - Septembre 2021

L'odeur de la nuitAndrea Camilleri – Fleuve noir.
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani et Maruzza Loria.

Émoi dans Vigata. le comptable Gargano, honnête et intègre comme il se doit, a disparu en emportant les économies de bien des gens, glanées grâce à un système vieux comme le monde, un énorme mensonge qui, bien entendu a fonctionné. Bref, il les a escroqués, même si sa secrétaire, follement amoureuse de son patron, refuse encore d'y croire. Ça occasionne à Montalbano des états d'âme à cause d'un éventuel dépôt de fonds effectués par un tiers chez ce malfaiteur. Il en fait une affaire personnelle !
Nous retrouvons un Montalbano toujours aussi bluffeur, qu'ils s'agisse de faire éclater la vérité ou d'affronter ses supérieurs. Cette fois c'est une veille histoire, vieille de quelques années que le Questeur exhume, évidemment averti par une lettre anonyme . Comme par hasard ces deux affaires sont peut-être liées ! Notre commissaire enquête donc, mais une enquête est toujours imprévisible et des rencontres qu'on y fait sont improbables. Comme si l'escroquerie ne suffisait pas, s'y ajoute un meurtre avec mise en scène. Grâce à ses deux habituels comparses Fazio et Augello, notre commissaire, même s'il n'est pas officiellement chargé de l'enquête, finit par comprendre les différentes phases de cette affaire et ensemble ils la reconstituent façon scénario de film. Nous sommes en Italie où le cinéma fait partie de la vie et en Sicile, si on ne comprend pas un assassinat on peut toujours en accuser la mafia. Cela a au moins l'intérêt de la vraisemblance.
Mais ce Montalbano doit bien être doté d'un sixième sens, à moins que ce ne soit sa connaissance de la nature humaine avec toutes ses nuances obscures, ses refus, ses fantasmes, ses blocages intimes, ses pulsions, ses folies, et sa version risque d'être sensiblement différente des conclusions officielles.
Montalbano vit ses éternelles et lointaines fiançailles, quant à Mimi, son adjoint, il va se marier même s'il hésite encore à sauter le pas, ce qui ne lui empêche pas de papillonner, mais quand même, il est un peu jaloux, notre commissaire. Il est toujours préoccupé par son âge mais ça ne l'empêche pas d'aimer les bonnes choses de la vie à commencer par la nourriture. C'est une forme de compensation, mais moins forte cependant que la lecture des romans de Simenon ou de Faulkner que pourtant il aime lire.
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Comme toujours chez Camilleri, presque rien : un comptable véreux qui disparaît avec les économies d'une partie de la population de Vigata. L'enquête est quasiment enterrée et les victimes de l'escroquerie n'ont plus que leurs yeux pour pleurer.
Mais, pour le commissaire Montalbano, ce presque rien l'agace. Comme il le constate souvent, on voit la main de la mafia quand elle n'y est pas et on ne la voit pas quand elle tire les fils. Gargano l'escroc n'a sans doute pas été éliminé par la pieuvre ainsi que le pense la moitié de Vigata, pendant que l'autre moitié le croit en fuite vers de verdoyants paradis. Alors, Montalbano furète à droite et à gauche tout en se ménageant de solides étapes culinaires qui lui permettent de chasser le spleen : la cinquantaine est l'heure des bilans.
Cette histoire a la douceur acidulée et désenchantée des meilleurs Camilleri. Cet auteur a le don de faire vivre des personnages qui s'incarnent sous nos yeux, nous les voyons, nous les entendons comme nous respirons « l'odeur de la nuit » et goûtons presque la saveur de la cuisine sicilienne.
Au fil des histoires de Montalbano, j'arrive à me faire au parti pris du traducteur de restituer les différents registres de langage. J'y trouve même une certaine mélancolie plus qu'un effet comique.
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Septième enquête de Montalbano, sur la disparition d'un Madoff sicilien ayant ruiné quelques dizaines d'épargnants, dont certains, peut-être, un peu vindicatifs...

Publiée en 2001, la septième enquête de Montalbano n'a curieusement (semble-t-il) pas été reprise en poche en français (je cherche actuellement une explication !).

Toujours est-il que cette disparition d'un Madoff sicilien au petit pied, opérateur d'une spectaculaire pyramide de Ponzi au détriment d'une bonne part des épargnants (un peu trop avides ?) de Montelusa et de Vigata, est particulièrement savoureuse.

Andrea Camilleri y confronte aussi son héros, plus encore qu'à l'accoutumée, à des tentations culinaires hors du commun, tandis que la relation avec Livia semble stagner, et que Mimi Augiello hésite à l'extrême-bord du mariage...

Le traducteur Serge Quadruppani semble aussi dans ce roman avoir expérimenté des variantes dialectales, en recourant davantage qu'à l'accoutumée à quelques sympathiques expressions provençales (j'ai beaucoup apprécié de retrouver l' "engatse" au détour d'une phrase !).
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Comme tous les Camilleri, celui ci est croustillant à souhait.
Montalbano navique entre le 'pétit, et le manque de 'pétit.....
Pour finalement, avec sa finesse habituelle, dénouer les fils de cette intrigue.
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
La porte des Manganaro s’ouvrit très très lentement et apparut un perroquet. Ce fut du moins la première impression qu’eut le commissaire. Nez jaune et très long, pommettes violettes, yeux grands et noirs, quatre poils rouges ébouriffés sur le crâne, chemise verte brillante.
— Entrez, murmura le perroquet. Mais allez-y doucement parce que ma fille, elle dort, étant donné qu’elle se sent pas bien.
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Montalbano, vous êtes sicilien, mais à l’école au moins, vous aurez étudié l’italien. Vous la connaissez, la signification de l’adverbe« immédiatement » ?
— Attendez un moment que je me la révise. Ah, oui. Ça signifie « sans délai d’aucune sorte ». J’ai tout bon, Monsieur le Questeur ?
— Ne faites pas le malin. Vous avez exactement un quart d’heure
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Pour parler sans détour, on dit que je suis fou. Un fou tranquille, un citoyen qui paie ses impôts, respecte les lois, ne fait pas d’actes obscènes ou violents, ne menace pas, ne maltraite pas sa femme, va à la messe, a élevé fils et petits-fils, mais qui est toujours et malgré tout fou. Vous avez dit juste : de temps en temps, il m’arrive de voir des choses inexistantes.
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Voix d’un journaliste :
— Pardon, docteur, d’après vous, il est mort dans la chute ou il a été tué avant ?
Pasquano, en levant à peine les yeux :
— Mais ne cassez pas les (bip).
Son habituelle grâce enchanteresse.
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Mimi le fixa d’un air sérieux.
-je te prie d’oublier ce que je t’ai dit cette nuit. Je suis plus que jamais décidé à me marier Beba. Ce son des conneries passagères qui , de temps en temps me viennent à l’esprit.
-Augùri e figli màscoli , félicitations et que ce soient des garçons , murmura Montalbano , le regard torve.
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Videos de Andrea Camilleri (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andrea Camilleri
Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy. Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir. Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins. Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤36Abonnez-vous20¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
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Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
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