Citations de Angela Huth (198)
L'Angleterre était devenue un endroit mystérieux où il fallait repérer des indices et deviner où on se trouvait. Mais cela mis à part, ici, comme dans le Dorset, la seule chose qui prouvait qu'il y avait la guerre, c'était les femmes qui travaillaient dans les champs.
" Mitsouko, je portais toujours mitsouko. C'était le préféré de mon mari."
-La moitié des divorces sont dus au fait qu’on ne dit pas aux gens comment ils doivent se comporter quand la passion a disparu. Peut-être devrions-nous faire quelques allusions en ce sens à Ursula et Martin.
– Ils sont parfaitement heureux.
– Qui sait ? Qui sait quoi que ce soit du mariage des autres ?
Il n'était peut-être pas mauvais de se surprendre parfois soi-même.
Quand les autres rentrèrent déjeuner, ils la trouvèrent pétrissant un gros morceau de pâte à pain sur la table de la cuisine. Ils s’étonnèrent de la vigueur de son martèlement, mais ne firent aucun commentaire. La première miche d'Ag, qui plus tard leva merveilleusement bien dans le four, était pleine de la stupidité de la race humaine, de l'absurdité de la guerre, de l'impuissance d'un individu dans son genre à permettre au monde de retrouver la raison.
Bien qu'elles eussent fermement l'intention de parler aux autres de leur vie actuelle, ce qui les enflammait vraiment, c'était leur passé. Se souvenir était tellement plus simple... mêmes blagues, jamais éculées, hypothèses passionnantes sur ce qui aurait pu arriver, compréhension de ce que les rudes années de guerre leur avaient appris. Prue, Stella et Agatha ne cessaient de s'émerveiller de la chaleur radieuse qui émanait encore de leur expérience partagée tant d'années auparavant.
C'est la loi de la nature : les enfants grandissent, tombent amoureux, s'en vont, souvent bien loin de nous. Ils ne devraient pas se sentir coupables, car ils ne doivent rien à leurs parents, du moins, à mon humble avis.
Elle se rappela avoir remarqué, quand il avait souri, un morceau de terrine de poisson coincé entre ses dents, et frémit d’horreur à l’idée que sa propre langue puisse servir d’outil pour le déloger. Non sans répulsion, elle ouvrit la bouche et laissa la langue de Charlie tâtonner, malhabile, dans la cavité.
Une des choses qu’on n’imaginait pas concernant le corps humain, c’était l’étrange répugnance que sa vue en plan rapproché pouvait inspirer : les grottes sombres et poilues des narines, le gouffre monstrueux du nombril, la texture gluante des poils sous les bras, la chassie laiteuse au coin des yeux, les trois poils solitaires d’un gros orteil, l’aspect de vieux tricot du scrotum… L’observation en gros plan du spécimen d’humanité le plus parfait est source de grandes désillusions. Quant aux spécimens les moins parfaits, seul un amour immense ou un appétit sexuel débridé saura les protéger du ridicule.
La vie solitaire, elle s'en rendait compte, nécessitait un certain talent. Il fallait toujours prévoir ses petits plaisirs à l'avance, ne serait-ce qu'une chose aussi dérisoire que l'achat d'un livre, et il ne fallait jamais rester sans projets plusieurs jours d'affilée. Pour Lara, être seule signifiait pouvoir observer les choses en toute tranquillité . Dans une vie animée remplie de gens et d'activités, la contemplation était moins facile. Elle s'expliquait mal pourquoi tant de gens redoutaient l'idée de la solitude.
Virginia ferma les yeux. Mon Dieu, faîtes qu’il enlève ses chaussettes, supplia-t-elle.
Assis dans le noir dans son bureau, Gladwyn, qui avait gardé la passion des mots, se souvint du jour où il avait découvert le terme "concupiscence" : il n'était ni insolite ni érudit, mais sa sonorité lui plaisait. "Désir très vif des plaisirs sensuels", disait le dictionnaire lorsqu'il en avait cherché la définition. A l'époque, Gladwyn avait peu l'occasion de l'employer, mais, bizarrement, le mot lui était resté en mémoire. C'était un mot qu'il trouvait intéressant. Un jour, il apprendrait dans sa chair ce qu'il signifiait.
Ratty avait observé quelques instants leurs jeunes et frais visages, pleins de l’espèce d’émerveillement qui ne s’émousse jamais devant les flammes, et un million de regrets non formulés s’étaient accumulés mystérieusement dans sa poitrine tandis que les martinets se rassemblaient dans le ciel. Que regrettait-il ? Ratty n’avait pas voulu s’interroger trop avant : cela avait quelque chose à voir avec les occasions manquées, les amours avortées, la jeunesse gaspillée.
Une larme ronde jaillit au bord de l'oeil qui était dans la lumière. Elle déborda et coula sur sa joue aussi vite qu'une perle s'échappant d'un collier cassé.
William embrassa son épouse sur la joue. Quand il avait les mains libres, il aimait lui prendre le menton et poser un un baiser délicat sur ses lèvres, il s' était aperçu qu'elle aimait cela à l'époque où il lui faisait la cour et c'était devenu entre eux une habitude.
Ce roman se déroule dans la campagne anglaise pendant la Seconde Guerre Mondiale. Les hommes sont partis au front, et dans les fermes ne restent plus que les vieux. Mr Lawrence ne voit pas d'un bon oeil l'arrivée dans sa ferme de trois jeunes citadines aux allures de pin-up, mais il ne peut plus assumer seul avec son fils, réformé pour raison médicale, la bonne marche de sa ferme. Prue, Stella et Ag, quant à elles, arrivent fraîchement émoulues de leur formation de volontaires, et prêtes à travailler dur pour participer à l'effort de guerre.Un livre agréable et intéressant, qui nous ferait presque oublier les rigueurs de la guerre.
Une bonne lecture, que je conseillerai à ceux qui n'aiment pas les récits de batailles mais apprécient les descriptions de la vie qui continue, même en temps de guerre.
Pour ceux qui pensent que vivre sans amour n'a pas de sens, il ne manque pas d'objet sur lesquels on peut jeter le manteau de l'imagination.
Octobre 1941, au début de la seconde guerre mondiale, l'Angleterre peine à trouver des bras pour faire tourner les usines et les fermes. Prue, Ag et Stella trois jeunes citadines sont affectées à Hallows Farm chez les Lawrence pour les aider aux travaux de la ferme. Elles sont volontaires agricoles féminines et ont suivi une formation spéciale pour assurer ces tâche. Prue la petite effrontée, venue d'un salon de coiffure de Manchester avec ses rouges à lèvres et ses rubans. Elle collectionne les conquêtes en attendant de trouver le millionnaire de ses rêves. Ag la sainte comme la surnommer le vieux Ratty, élevée dans un couvent, est amoureuse de Desmond un étudiant de Cambridge.Stella, la romantique. Elle est tombée amoureuse de Philip, un enseigne de vaisseau, juste avant qu'il ne parte en mission sur son bateau. Ils se sont promis le mariage lors de leur première " nuit. Elle ne s'imagine pas vivre sans être amoureuse.
Et d'autres personnages rayonnent autour des trois filles, tout aussi savoureux. John et Faith Lawrence, un couple simple lié par le quotidien et l'amour de la terre. Joe, leur fils, réformé pour son asthme, est fiancé à Janet, une jeune fille un peu terne. Ratty, le vieux régisseur et son épouse Edith, une vieille acariâtre.Ce roman est excellent, son style et son écriture sont limpides. Les personnages attachants et merveilleusement dépeints. La campagne et les travaux de la ferme sont décrits avec réalisme et poésie. A découvrir si ce n'est déjà fait
Avec la naissance de Sylvie , je devins mère à plein temps , une activité que j'aimais autant que j'aimais mon enfant .
Le seul sujet que j'évite avec Isabel , c'est Sylvie . Précoce , gâtée , vantarde , elle tient du monstre . sans doute s'agit-il du syndrome de l'enfant unique .