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Critiques de Ann Radcliffe (86)
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Les Mystères d'Udolphe

A lire! Tout particulièrement si on est fan de Jane Austen et du mouvement gothique :)
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Les Mystères d'Udolphe

Sans surprise, c'est bel et bien Catherine Morland qui m'a donné envie de lire ce pavé de 900 pages, que j'ai dévoré en 4-5 jours !!!

Ann Radcliffe a tout de suite su m'emporter dans le Sud de la France (que je ne connais absolument pas) grâce à ses magnifiques descriptions. J'ai adoré également comment l'ambiance de Venise a été dépeinte. D'habitude, les descriptions à rallonge m'ennuient (d'ailleurs j'ai commencé à me lasser un peu des paysages italiens quand Emilie est envoyée hors d'Udolphe) mais j'étais littéralement happée par la plume brillante de l'auteure. Le seul reproche que je pourrais faire c'est que je n'arrivais pas à me situer dans le temps. C'est censé se passer à la fin du XVIe siècle mais je ne pouvais m'empêcher d'imaginer des costumes de la période Regency (trop d'Austen ?! ^^).

Quant à l'histoire en elle-même, moi qui suis allergique à toute forme de suspense à cause de mon impatience presque maladive, je n'ai pu la lâcher à tel point que j'ai englouti ce roman en si peu de soirées. Mon imagination était déjà excitée par le fameux voile noir avec "Northanger Abbey" mais je ne pouvais attendre d'apprendre qui est la ténébreuse Laurentina et qui est ce mystérieux jeune homme qui poursuit Emilie avec sa musique. Mais c'est mon côté fleur bleue qui a pris le dessus en espérant sans cesse la réunion de l'héroïne et du charmant Valancourt. En revanche, j'ai trouvé la conclusion un peu hâtive, où la nonne raconte le dénouement des multiples intrigues en si peu de pages alors qu'on a patienté pendant près de 800 pages. Mais cela ne m'empêche pas d'admirer le talent d'Ann Radcliffe qui a écrit un chef d'oeuvre passionnant et palpitant tout en restant dans son petit salon londonien !!!
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Les Mystères d'Udolphe

Roman d'Ann Radcliffe.



1584. Émilie Saint-Aubert a grandi dans le refuge paisible d'un domaine de Gascogne, entourée des soins tendres et affectueux de parents aimants, au sein d'une nature sereine et généreuse. Tous les talents de l'enfant ont été developpés et Émilie présente toutes les grâces physiques et morales d'une jeune fille accomplie mais garde l'âme modeste. Dans les lieux paradisiaques qui entoure La Vallée, le château de son père, Émilie partage ses journées entre l'étude, la pratique du dessin ou de la musique et de longues promenades. Quand la maladie la prive d'abord de sa tendre mère puis de son père, Émilie se voir confiée aux soins abrupts de sa tante, Mme Chéron, femme acariâtre et sans tendresse. Cette dernière épouse un Italien, le signor Montoni dont la sombre réputation le précède et ne fait qu'augmenter à mesure que ses actes révèlent sa nature violente et perverse. "Il aimait le tumulte et la vie orageuse ; il était étranger à la pitié comme à la crainte. Son courage ressemblait à une férocité animale." (p. 481) Montoni entraîne à sa suite épouse et nièce par alliance en Italie, terre de violence où les condottieri sont légions. Dans son lugubre château d'Udolphe, gothique forteresse perdue dans les Apennins, il tient recluses les deux femmes avec pour dessein d'obtenir d'elles toutes sortes de fortunes et d'accords. Le dédale des couloirs et les chambres obscures fournissent à Émilie un nombre infini de terreurs et de craintes. Les portes dérobent de sombres horreurs et tous les recoins semblent abriter des spectres et des secrets sordides. Alors qu'Udolphe est attaqué, Émilie craint pour la vie de son amant, le jeune Valancourt, rencontré lors d'un voyage en Languedoc avec son père. Attachée au seul souvenir de l'élu de son coeur, elle préserve ses forces dans le dessein de le retrouver et de lui offrir et sa fortune et son coeur tout entier.



Ann Radcliffe sert un roman gothique de la meilleure facture. Tout est là pour susciter la terreur et les émois du lecteurs. Une longue mise en situation permet une connaissance intime de la jeune héroïne pour laquelle toute âme charitable ne peut concevoir que la plus grande pitié et frémir de la plus furieuse injustice à la vue des chagrins qui l'accablent. L'accumulation de ses malheurs est infinie, mais par un curieux effet d'accoutumance et de dépendance, la lectrice que je suis en voulait toujours plus, pour voir tout ce que la pauvre Émilie pouvait endurer, en versant comme il se doit des seaux de larmes et en se pâmant tous les sept paragraphes. Si je suis un peu ironique, c'est parce que je suis éberluée par la faiblesse des nerfs de la jeune fille, mais il semble qu'à l'époque il était de bon ton pour une femme de perdre ses esprits à la moindre contrariété ou frayeur... Petite digression: les malheurs d'Émilie m'ont rappelé ceux de la Justine de Sade, les sévices sexuels en moins. Dans les deux textes, les jeunes filles en fleur, parées de toutes les grâces possibles, sont précipitées dans des univers sombres et violents d'où seule la pureté de leur âme peut les tirer.



J'en reviens à la nature du roman gothique. Les personnages de noble nature s'opposent aux vilaines âmes qui n'entendent jamais la voix de la raison ou les plaintes éplorées des suppliantes. Les éléments mystérieux et terrifiants sont légions: voix venues de nulle part, lueurs nocturnes vacillantes, voiles noirs qui couvrent des tableaux horrifiques, ombres spectrales, portes vérouillées ou qui grincent, etc. La description du château d'Udolphe, la "gothique splendeur de son architecture, ses antiques murailles de pierre grise, [qui] en faisaient un objet imposant et sinistre." (p. 312), s'opposent aux charmes naturels et arcadiens de La Vallée, le berceau de l'enfance d'Émilie. Le locus amoenus de Lucrèce est revisité et déplacé en Gascogne. Tout s'oppose à la merveilleuse sérénité de La Vallée dont le nom annonce déjà toutes les beautés et les vertus. À la douceur de La Vallée, nature maîtrisée et domptée par l'homme, s'oppose la sauvagerie de la nature intouchée. Les voyages d'Émilie dans les Pyrénées, les Alpes et les Apennins la confrontent à la beauté féroce de paysages accidentés et inexplorés. Son esprit fragile et enflammé par une imagination féconde la pousse à se voir sans cesse dans les pires dangers et vouée aux périls les plus mortels.



Il se peint en filigrane de ce roman une acerbe critique de la société et des mondanités. La nature telle que la célèbrent Émilie et Blanche est le seul environnement où l'âme peut communier avec le Seigneur. Le vice des sociétés et leurs penchants dénaturés sont morbides pour l'esprit et le corps. Seule une âme forte et pure peut résister aux tentations et se défaire des néfastes habitudes de la ville. Le danger n'est pas que dans les montagnes reculées ou les châteaux isolés, il est tapi dans les relations douteuses qu'entretiennent les gens du monde. Les secrets que dissimule M. Saint-Aubert autour du portrait d'une autre femme et d'un manuscrit répondent au mystère qui entoure la disparition de la signora Laurentini, ancienne propriétaire d'Udolphe. Si l'on finit par comprendre que les deux histoires se rejoignent et que les coupables sont en fait les victimes, la conclusion des deux drames tend à réaffirmer que le monde, la politique et la vie en société ne sont que frivolités et dangers. La seule source de félicité ne peut se trouver que dans la paisible retraite du monde en un lieu protégé et au sein d'une compagnie choisie et limitée.



La musique est omniprésente au fil des pages. Émilie pince plus souvent qu'à son tour les cordes de son luth. De nombreux chants et mélodies mystérieux résonnent dans les bois qu'elle traverse. Le luth se fait la voix du coeur, des sentiments, des souvenirs et de la mélancolie. Le lyrisme est au rendez-vous, la suavité aussi. Tout cela concourt à accentuer l'horreur que véhiculent les éléments du roman gothique.



Comme dans toute structure manichéenne, il faut que les deux parties s'identifient rapidement. Il me semble que, dans ce roman plus que dans tout autre que j'ai lus, les caractères se lisent sur les visages. Les méchants ont la gueule de l'emploi, les gentils tout autant. Si les personnages principaux bénéficient de longues descriptions qui permettent de ne concevoir aucun doute sur leur naturel, les personnages secondaires sont plus rapidement esquissés, mais plus clairement également. Les domestiques ont tous un défaut majeur qui les qualifie mieux que de longs discours: Ludovico est fanfaron mais brave, Bernardin est sournois et donc traître, etc. Le plus bel exemple est pour moi Annette, la chambrière de Mme Chéron puis la suivante d'Émilie. La jeune personne allie à une crédulité sans fond une capacité de bavardage irrépressible. Certes de bonne nature, elle est incapable de tenir un secret : commère accomplie, elle est la gazette de tout ce à quoi Émilie n'assiste pas.



Le roman d'Ann Radcliffe est ce que je peux appeler une somme: près de 900 pages d'émois, de frayeurs et de questions. Tout se dénoue finalement et la morale de l'auteure est des plus pontifiantes. Voltaire l'a dit à peu de choses près avec le jardin de Candide.



J'ai particulièrement goûté ce texte, ses ressorts, ses détours. Il n'y a pas plus de fantastique que de surnaturel et c'est là tout le pouvoir du roman gothique: nous faire crier au loup alors que tout s'explique rationnellement. J'ai même découvert l'existence du feu de Saint-Elme. Je sors ravie de cette lecture qui ne m'a pas essoufflée un instant!
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Les Mystères d'Udolphe

800 pages magnifiques, connues pour leur suspens. Mais il n'y a pas que cela. Retenons surtout ce magnifique personnage d'Emilie, dont on se sent si proche. A lire, absolument !
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Les Mystères d'Udolphe

Je ne sais plus du tout pourquoi j’ai voulu lire ce livre. Je m’étais même inscrite à une lecture commune ( que je n’ai pas honorée dans les délais impartis ) mais impossible de me rappeler ce qui m’avait motivée à le faire. Ce n’est pas une critique trouvée sur la toile, et je vous arrête tout de suite, ce n’est pas non plus à cause du roman de Jane Austen dont je n’avais pas entendu parler jusque-là. Toujours est-il que me voilà avec ce bon gros pavé entre les mains et une légère appréhension car avant de commencer à en tourner les pages, j’ai lu en diagonale 2-3 avis par-ci par-là qui n’étaient pas très encourageants.

Ayant surmonté mes craintes et avalé les quelques 900 pages, je peux maintenant me féliciter de cette lecture venue d’on ne sait où et qui m’a vraiment enthousiasmée.

Tout ce que je savais de l’histoire avant d’entamer ma lecture était qu’il s’agissait d’une jeune fille et d’un château « hanté ». Je n’en attendais donc rien de particulier et je pense que c’est ce qui fait qu’on apprécie le roman ou non à la fin.



Ma première crainte était l’ennui. Nombre de lecteurs ont déploré le manque d’action et la présence de grosses longueurs.

J’avoue … Les 200 premières pages sont très longues et j’ai du m’accrocher. On a l’impression de piétiner, qu’il ne se passe rien, on attend un événement qui ne vient pas. Et pourtant, Ann Radcliffe tisse lentement sa toile, met en place ses personnages, prépare son intrigue. Quelques interrogations sont soulevées et les premiers mystères s’installent tout doucement, trop doucement pour donner un effet de suspense il est vrai. Néanmoins ces 200 premières pages sont nécessaires et indispensables à la suite du récit. Le lecteur mémorise quelques curiosités afin de savoir si l’auteur n’oubliera pas d’y revenir par la suite.

J’avoue… Il y a beaucoup de descriptions. Ce qui fera obligatoirement soupirer d’ennui ceux qui ne supportent pas qu’on puisse s’attarder pendant dix lignes sur la beauté d’un coucher de soleil dardant ses derniers rayons sur des sommets enneigés. Ann Radcliffe appréciait beaucoup la peinture et ses descriptions sont à l’image de cette passion. Pour ma part, je les ai trouvées magnifiques, j’en ai pris plein les yeux. Ann Radcliffe a un style très poétique qui donne un charme fou à ces paysages sauvages qu’elle dépeint si précisément. Il faut souligner que la nature est omniprésente dans le récit ( ce qui est caractéristique du genre gothique), les paysages ont toute leur place et ils sont extrêmement variés. Le lecteur voyage ainsi parmi les versants abrupts des Pyrénées, porte son regard sur la plaine de la Garonne, traverse les Alpes, vogue à bord des gondoles de Venise et s’achemine péniblement à travers les forêts des Apennins vers le triste et lugubre château d’Udolphe. Les descriptions dans ce roman participent donc par leur puissance d’évocation à l’ambiance du récit, forêts sombres et sinistres, gouffres béants et précipices, éclairs illuminant les remparts délabrés d’un vieux château gothique. Pour ma part, je me suis régalée.

Passé les 200 premières ( et longues) pages, Emilie fait son entrée au château d’Udolphe. A partir de cet instant, Les mystères d’Udolphe s’est transformé pour moi en véritable page-turner, je n’arrivais plus à lâcher mon livre, n’allant me coucher le soir que lorsque mes yeux n’en pouvaient plus. Le côté mystérieux prend de l’ampleur, Ann Radcliffe insère plusieurs éléments propres à créer un climat d’angoisse. Habitués des thrillers, serials-killers, romans d’horreur en tout genre, ne vous attendez pas à retrouver vos frayeurs habituelles, on en est très loin ! Notre société actuelle qui ne cache plus rien de l’horreur dont est capable l’être humain a tendance à rendre le lecteur un peu trop blasé et trop exigeant. Il faut bien avoir à l’esprit que Les mystères d’Udolphe a été écrit au XVIII ème siècle et qu’Ann Radcliffe a placé son action au XVI ème siècle, les sensibilités étaient alors fort différentes et on s’émouvait de peu. Néanmoins, ceux qui comme moi, restent bon public et frissonnent rien qu’à l’idée de se retrouver seul en pleine nuit dans une vieille bâtisse, théâtre d’évènements inhabituels, devraient trouver leur bonheur. D’autant plus que le suspense est entretenu tout du long. Quelle est donc cette forme humaine qui se promène la nuit sur les remparts ? Qu’est-ce qui se cache derrière le voile noir et qui fait trembler Emilie d’épouvante ? Qui est réellement celui qui la retient prisonnière et qu’attend-t-il d’elle ? Pourquoi des personnes disparaissent alors qu’elles passaient la nuit dans la chambre de la marquise, chambre condamnée depuis 20 ans ? Les questions s’accumulent et petit à petit les réponses viennent. Ces réponses pourront surprendre voire en décevoir quelques-uns. En ce qui me concerne, j’ai beaucoup apprécié ces dénouements même si certains peuvent prêter à sourire ( non pas par le ridicule mais par l’humour ) et d’autres peuvent être jugés comme relevant de la facilité. J’ai trouvé que tout était cohérent, tout se tient et s’explique et surtout Ann Radcliffe n’a rien oublié. On obtient la solution à tous les mystères et bien que j’ai pu avoir parfois la puce à l’oreille, elle aura réussi à me berner quelques fois.



La suite sur le blog car j'ai été très inspirée :

http://booksandfruits.over-blog.com/article-les-mysteres-d-udolphe-ann-radcliffe-119463347.html
Lien : http://booksandfruits.over-b..
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Les Mystères d'Udolphe

Je suis occupe a le lire,et j en suis presqu a la page 300....jusqu a present,je n ai pas l impression de lire un roman gothique ou noir.... mais d apres certaines critiques,je m approche tout doucement.... il serait temps.:-)
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Les Mystères d'Udolphe

Quand je me suis retrouvée face à ces 672 pages de roman gothique, j'ai eu quelques appréhensions. En rassemblant toute la motivation possible je me suis attelée à l'ouvrage.

Bien que l’introduction soit incroyablement longue, ce livre m'a fait redécouvrir la littérature d'autrefois. Cette littérature qui vous enivre à chaque page et qui vous chamboule grandement.

Les Mystères d'Udolphe est pour moi un véritable chef d'oeuvre. Ecrit au 18ème siècle, cette histoire se déroulant dans les paysages de mon enfance m'ont émus, m'ont fait rire et parfois trembler. Certes, la naïve Emily est un vrai stéréotype d'une jeune fille de 20 ans de cette époque, mais c'est ce qui fait tout son charme.

Certaines critiques disent que la fin est accélérée et que du coup le lecteur demeure insatisfait. Cela n'a pas été mon cas. Au contraire j'ai trouvé que la fin est telle qu'elle doit l'être : courte et précise, pour que le lecteur puisse enfin avoir toutes les réponses. Une fin plus longue aurait selon doit démystifier l'esprit du roman.

Je conseille vivement ce livre à tous ceux nostalgiques des belles histoires qui touchent le coeur et l'âme. Je le conseille aussi à tous ceux qui aiment les vraies histoires, fouillées et bien écrites. Le livre nous emporte loin dans la déprime pour mieux nous perdre dans l'histoire et j'ai trouvé follement passionnant. Dommage qu'il n'y ait plus de grands auteurs gothiques ...
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Les Mystères d'Udolphe

Voici sans aucun doute l'épitomé du roman gothique. C'est en 1794 que sont publiés Les mystères d'Udolphe de la talentueuse Ann Radcliffe. A cette époque, elle n'est pas le premier auteur à se tourner vers des sources d'inspiration médiévale comme l'architecture religieuse, le classicisme, ainsi que le style Renaissance. Au XVIIIe siècle, l'Angleterre est fascinée par les vestiges issus de l'époque médiévale. le mouvement gothique est avant tout une esthétique qui prône la recherche de sensations ténébreuses, inquiétantes voire menaçantes: les châteaux en ruines, les vieux cloîtres, les monastères, les abbayes à l'abandon et les cimetières subjuguent les Anglais pour lesquels ils évoquent des catacombes, des passages secrets et des labyrinthes. le gothique éveille des sentiments tels que la mélancolie (au sens littéral du terme, c'est-à-dire des idées noires), l'anxiété, l'effroi et l'épouvante. Il s'inspire de poètes comme Milton et de son célèbre poème, Paradise Lost, lequel se caractérisait déjà par la noirceur de son thème. le surnaturel et l'onirisme occupent une place non négligeable dans les romans gothiques (les rêves prémonitoires, les maléfices ainsi que les amulettes et autres talismans sont très présents). Les Mystères d'Udophe est un roman qui abrite à lui seul la quintessence de l'esthétique gothique: au début de l'oeuvre, nous découvrons Émilie Saint Aubert, jeune héroïne ingénue et inexpérimentée cheminant aux côtés de son père. Au cours d'un voyage pour gagner le Roussillon, le père d'Émilie meurt, laissant sa fille orpheline. Elle est recueillie par sa tante, Mme Chéron (ce personnage aurait très bien pu servir de modèle à Charlotte Brontë pour concevoir le personnages de Mrs Reed, l'impitoyable tante de la narratrice dans Jane Eyre), femme orgueilleuse et malveillante. Commence alors un long calvaire pour Émilie qui ne se remet pas de la perte de son père, et qui doit céder aux caprices de sa tante qui ne manque jamais une occasion de la rudoyer. Un jour, Mme Chéron fait la connaissance d'un aristocrate italien, le signor Montoni dont elle s'entiche aussitôt, et qu'elle épouse en catimini. Émilie s'alarme de la décision inconsidérée de sa tante; ce mariage n'augure rien de bon à ses yeux. Quelques temps plus tard, Montoni prend la décision d'emmener sa femme ainsi qu'Émilie en Italie, dans son château d'Udolphe, au coeur des Apennins. Vous vous doutez que le récit va prendre une tournure inattendue et captivante; ce qui m'a le plus exalté dans la lecture de cet extraordinaire roman est le fait que le lecteur n'est jamais au bout de ses surprises: l'auteur parvient à créer un suspense et à nous donner des frissons avec un langage très minimaliste au sein duquel la menace est constamment latente, et néanmoins tangible: le château d'Udolphe, niché "le long d'un affreux précipice", est un endroit terrifiant abritant d'innombrables passages secrets, ainsi que des secrets fuligineux, à commencer par un tableau éternellement dissimulé par un voile. Il se caractérise par son architecture unique, de hautes tours pointues et de longs remparts. Lorsqu'on observe les rapports des personnages entre eux (notamment ceux de Montoni et de son épouse), on ne peut s'empêcher de remarquer quelque chose qui rappelle le marquis de Sade. Cependant, à la différence de ce dernier qui prend plaisir à malmener la vertu, Ann Radcliffe la fait triompher: en dépit des malheurs et des sévices qu'elle subit, Émilie trouve la force (virtus signifie force en latin) de faire front face aux pires infamies qui lui sont infligées. Sa peur, très contagieuse, gagne très vite le lecteur qui frémit avec elle. L'auteur ne recourt nullement à des images sanglantes ou à une violence explicite pour nous terrifier: en instaurant une atmosphère menaçante, froide et austère, elle fournit au lecteur ce qu'il recherchait: l'épouvante. On comprend pourquoi Jane Austen mentionne ce roman à plusieurs reprises dans l'excellent Northanger Abbey. Les Mystère d'Udolphe connurent un succès retentissant auprès de toutes les classes sociales en Angleterre (le roman gothique faisait l'unanimité dans l'Angleterre du XVIIIe siècle). La renommée de ce roman ne vieillit pas; il demeure une référence incontournable de la littérature gothique. Jamais une lecture ne m'aura donné tant de sueurs froides.
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Les Mystères d'Udolphe

voici une des pretresses du gothique, dont ce livre est sans doute, à mon sens son chef d'oeuvre : le suspens est à son comble et l'héroine dont la particularité est de s'évanouir à la moindre occasion s'inscrit réellement dans la tradition du gothisme.

Un bémol : 1000 pages tout de même à avaler, et les 200 premières pages un peu long à se mettre en route : pour qui a peur des pavés, c'est sur que l'appréhension est légitime!
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Les Mystères d'Udolphe

Et oui, ça y est, je l'ai terminé.

Pour vous situer l'histoire de cette lecture, elle m'a durée deux semaines. Mais il est fort possible que mon erreur est été de lire la quatrième de couverture et surtout le prologue ! Car ce prologue, si passionnant soit-il - il présente l'auteur, son style, l'ambiance - casse un peu tout ce que construit Ann Radcliffe. Difficile en effet de comprendre la peur de l'héroïne quand on vous annonce qu'il ne se passe rien à ce moment là !

Ann Radcliffe est présentée comme l'une des plus grande auteur de littérature gothique, un peu rigide sur sa conception de la société et la place de la femme, et passionnée par les histoires pouvant inspirées la terreur du lecteur et de ses personnages.

Je dois avouer, que question écriture, en effet, c'est une grande dame. Il y a une grande poésie dans ses description, et un amour des paysages connus transparaît dans ses propos. Elle arrive à poser un cadre et une ambiance de façon tout à fait efficace.

Si vous êtes amateur de belle littérature, ou de ce style - qui va avec l'époque - vous serez comblé. De mon côté, aimant l'action ou au moins une réflexion, les descriptions de trois forêts en 300 pages je me suis effondrée. Pourtant c'est suffisamment bien écrit pour ne pas que je m'endorme, mais j'attendais désespérément que le récit débute.

Car si on vous annonce les malheurs de notre jeune Émilie, il vous faudra attendre 250 pages environ pour que ce qu'annonce la quatrième de couverture se profile. Vous voilà prévenu.

A partir de là comptez à nouveau une centaine de pages minimum pour arriver à Udolpho.



Pour ce qui est des personnages, c'est vraiment typique de cette époque. Une héroïne parée de toutes les vertus subissant de grands malheur aux mains de ses tuteurs, mais réussissant à conserver sa vertu et à faire rétablir l'ordre et la morale.

Bon, traitez moi de féministe, mais j'ai grincé des dents à plusieurs reprise. Ce n'est même pas le comportement des personnages masculins - plutôt constants - mais les réactions d’Émilie. Giflez là une bonne fois pour toute qu'elle reprenne sa vie en main plutôt que de constamment se soumettre.



Pour ce qui est de la partie terreur, elle n'a absolument pas pris sur moi, et pourtant l'auteur ne ménage pas sa peine pour nous instaurer un climat inquiétant, à grand renfort d'adjectif - tous ou presque ont des visages "sournois".

L'explication des artifices de l'auteur permet de satisfaire la curiosité du lecteur et pourtant me laisse un peu sur ma fin.

A la fin du récit, les choses s'accélèrent et il est dommage de les diluer comme cela. J'avoue que l'histoire de Blanche, je m'en serai passé.



Bref, c'est une très belle écriture qui sert ce roman, mais je le déconseille à ceux qui aime l'action, ou au moins la réflexion. A réservez aux amateurs de classiques et de descriptions de paysages. Vous allez visiter le sud de la France et l'Italie.
Lien : http://nyx-shadow.blogspot.f..
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Les Mystères d'Udolphe

Les mystères d'Udolphe (The mysteries of Udolpho) de Ann Radcliffe

Parution en angleterre en 1794

Traduction par Victorine de Chastenay (1797)
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Les Mystères d'Udolphe

Émile Saint-Aubert lorsqu'elle perd ses parents à quelques mois d'intervalle se retrouve orpheline. Avant de mourir, son père a souhaité que sa soeur, Mme Chéron, prenne soin d'elle. Après avoir vécu une enfance de bonheur sous le regard aimant de ses parents, Émile va découvrir la méchanceté avec cette tante. Cette dernière épouse un Italien, Montoni, qui n'a pas une réputation sans tâches. Après ce mariage, il est question de quitter la France et d'aller s'installer à Venise. A cette occasion, Emilie va devoir renoncer à celui qu'elle aime, Valancourt, qui n'a pas reçu les faveurs de sa tante. Lorsqu'elle quitte la France pour ce long voyage, Émile a l'impression de quitter tout ce qui lui était cher et perçoit déjà la noirceur de son avenir ... Elle ne sait pas ce qui l'attend dans ce pays étranger mais sent déjà qu'elle ne reverra plus jamais son bien-aimé Valancourt. A Venise, elle se retrouve vite sous la coupe de sa tante et de son oncle qui essaient de conclure pour elle un mariage "prestigieux" avec un comte pour lequel elle ne ressent rien. Alors que le mariage est programmé, il est question de fuir à Udolphe, dans les Appenins, où Montoni possède un château. Ce château, au milieu de nulle part va vite se révéler une prison pour Émile. En plus d'un environnement inhospitalier, le château semble être hanté par des esprits! Depuis cette prison où elle imagine son avenir funeste, Émile ne pense plus qu'à une chose : s'enfuir et retourner en France pour y retrouver Valancourt que son coeur n'arrive pas à oublier ...



Le fil rouge de ce roman est l'histoire d'amour qui unit Émile et Valancourt et qui a tout d'un amour impossible. Le personnage d'Emilie m'a un peu agacé. En effet, c'est une jeune fille un peu trop parfaite qui se plie aux codes et qui pardonne à ceux qui lui causent le plus de mal. J'avais parfois envie de la secouer au cours de ma lecture. Mais malgré ça, je dois dire que j'ai plutôt apprécié le roman.

Si ce roman a pu effrayer les lecteurs de l'époque, il n'a plus du tout le même effet sur le lecteur contemporain et aucun passage n'est susceptible de vous faire avoir la chair de poule. Cependant, je m'en doutais un peu et ce n'est pas le but que je recherchais en lisant ce livre donc, cela ne m'a pas gêné.

J'ai trouvé que ce roman était un peu long (certains passages auraient largement pu être écourtés).
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Les Mystères d'Udolphe

Écouté en audio pendant une partie d'un trajet vers la Calabre (17 heures)

Anne Radcliffe m'a fait avaler les kilomètres comme un rien (parfumé) le charme désuet des descriptions, de la mise en scène des sentiments, les rebondissements tous plus terribles les uns que les autres m'ont été un véritable divertissement sur l'autostrada.
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Les Mystères d'Udolphe

Un texte-fleuve aux rebondissements rocambolesques, parfois à la limite du ridicule, truffé d'invraisemblances et d'incohérences. Cependant se lit avec un regard bienveillant et amusé pour saisir l'esprit de l'époque à laquelle il a été écrit et en imaginer les lecteurs et assister à la naissance d'un genre que d'autres (tant Anglo-saxons qu'autres Européens) ont repris avec peut-être davantage de réussite et même développé jusqu'à lui donner des lettres de noblesse. De jolis moments bien écrits et une belle expression de la sensibilité face à la nature permettront de garder en soi le souvenir d'une jolie lecture.
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Les Mystères d'Udolphe

Un de ces livre classé gothique à l'instar de Dracula, Les Haut de Hurlevent, ou du Moine de Lewis. C'est beau, romantique, sombre, gothique...
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Les Mystères d'Udolphe

L'un des romans gothiques anglais les plus célèbres. Il raconte l'histoire d'Emily St. Aubert, orpheline, soumise aux cruautés de ses tuteurs, menacée de perdre sa fortune et emprisonnée dans plusieurs châteaux mais finalement libérée et unie à son amant. De nombreux événements étranges et effrayants, désormais classiques des romans gothiques, se déroulent dans l'atmosphère hantée du château solitaire d'Udolpho, situé au milieu des Apennins sombres et majestueux. En effet, le roman présente des phénomènes surnaturels qui sont ensuite expliqués comme des causes naturelles. Quand ça marche, c'est génial.
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Les Mystères d'Udolphe

"Bonjour les Babélionautes! Avant tout, une bonne année à tous!



-T'es à peine à la bourre. On ne souhaite pas la bonne année fin février!



-Certes, mais je ne vous ai pas oubliés! bref, aujourd'hui, on va parler d'un roman gothique, Les mystères d'Udolphe, d'Ann Radcliffe.



-Alerte divulgâchis: vous allez vous ennuyer.



-Allons, Méchante! Moi, je me suis bien amusée!



-Forcément, t'as des goûts dénaturés!



-(soupir) Or donc la douce et vertueuse Emilie de Saint-Aubert perd ses parents et tombe sous la coupe de sa tante, une femme stupide et vaine. La tante épouse un Italien beau gosse ténébreux et inquiétant, M. Montoni. Ce monsieur les entraîne en Italie, jusque dans son château d'Udolphe!



Emilie parviendra-t-elle à fuir le cruel Montoni et à retrouver l'amour de sa vie, le chevalier Valancourt? D'où vient la musique dehors? La dame du portrait, c'est qui? Et sous le voile noir, c'est quoi? Où est Ludovico? Que de mystères dans ce roman!



Alors, la première chose que j'ai remarquée...



-...c'est sa longueur extrême et démesurée! Presque quinze heures il nous a fallu pour le finir! C'est long, c'est long, c'est beaucoup trop long! 'Faudrait faire comme pour les Chevalers du zodiaque: une version abrégée!



-Oh, moi, ça ne m'a pas déplu... la narration prend son temps, j'y ai vu l'occasion d'entrer en contact avec une autre manière de raconter des histoires...



-Bah si on ne s'y prend plus de cette façon, c'est qu'il y a une raison! Je n'en pouvais plus de ces tableaux sur les beautés de la nature, de la montagne, de Venise!



-Et sinon, ce que j'ai beaucoup aimé, c'est l'aspect roman psychologique...



-Quelle psychologie? Emilie passe son temps à pleurer et à se jeter sur diverses sortes de siège pour s'évanouir ou presque, c'en devient comique!



-Certes, mais si tu regardes bien, le roman est tout entier ou presque tourné vers l'intériorité des personnages! Emilie se réjouit, s'attriste, s'effraie, rêve, médite: j'aime beaucoup le travail accompli sur ses pensées et sentiments. Ils occupent une part considérable dans la narration: c'est cela que je voulais dire par "roman psychologique". Et puis, désolée, mais moi, les "quand je regarde l'horizon je pense à la vie" émeuvent mon petit coeur de midinette romantique du XIXe siècle.



Quant à Emilie elle-même, j'avoue qu'elle est devenue ma copine! J'aime ce personnage faible qui lutte en restant fidèle à lui-même: doux, intègre et inflexible en même temps.



-Pfeuh! Une victime éternelle et dépendante des hommes! Tu parles d'un modèle!



-Non, en effet, pas un modèle, mais...



-Attention, Déidamie! Si tu dis "remets-toi dans le contexte", je casse ton mug préféré, celui avec Chihiro dessus.



-Essaie de voir le texte avec les yeux d'une jeune femme de l'époque! Tu n'as aucun droit ou presque et tu tombes sur ce récit qui alimente cette position de victime dépendante... tu ne peux que te réjouir de trouver des hommes pour te sauver et adoucir ton sort par une jolie entente des coeurs et des sensibilités! Oui, tu peux être soumise aux lois divines et familiales et trouver le bonheur malgré tout.



-Donc en plus d'être niais, le message est puant. Merci Déidamie.



-Euuuh...



-Tu t'attendais pas à celle-là, hein?



-Beeen... non... oui... mais le texte est beau...



-Trop long! Ne lisez pas ce roman, vous risquez de décéder d'ennui!



-Si, lisez-le si vous en avez envie! Mais sachez qu'il est démodé et désuet, un peu comme Le Solitaire ou.. ou mieux, comme les romans que moque si fort Gustave Flaubert dans Madame Bovary. En le lisant, j'ai pensé "C'est donc ça, les messieurs qui pleurent comme des urnes? On y est, là, non?" Et oui, on y est. On touche un peu d'histoire de la littérature avec ce texte."
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Les Mystères d'Udolphe

Les Mystères d'Udolphe sont un incontournable de l'univers de Jane Austen lorsque l'on a lu Northanger Abbey. Il fallait donc bien que je finisse par me plonger dans ces pages qui ont su faire trembler Catherine Morland, et que je découvre enfin ce que se cache sous le fameux voile noir. Ce fut chose faite grâce à l'aide d'Elodie qui accepta de le lire avec moi et dont vous retrouvez l'avis ci-après.



Emilie est une jeune femme naïve et douce, qui va se retrouver confiée à des gens peu scrupuleux, et en découleront ses nombreuses mésaventures...



C'est un livre agréable et facile à lire. Malgré le peu d'action et plus de 800 pages, j'avoue que je ne me suis pas ennuyée, ce qui n'en finit pas de m'étonner. Emilie est attachante malgré sa grande naïveté et même s'il est indéniable qu'en terme d'héroïne, il y a un avant et un après Jane Austen! En revanche, j'ai beaucoup plus de mal à m'attacher au héros. Le peu de dialogues semble rendre toutes les relations superficielles et ce n'est sûrement pas l'histoire d'amour qui m'aura passionée! Pour ce qui est des frissons, ils ne furent pas nombreux non plus. Le château d'Udolphe ne fait son entrée qu'après 300 pages environ et si l'on tremble un peu de ce que l'horrible Montoni sera capable de faire à Emilie, on ne croit pas vraiment à quoi que se soit de surnaturel, bien que les révélations finales soient fort intéressantes.



En bref: un livre plaisant mais sans plus et un héros et des fantômes qui manquent un peu de panache et de relief. Je le conseille malgré tout car il permet de mieux appréhender toutes les facettes de Northanger Abbey.



L'avis d'Elodie:





Que ferais-je sans Jane Austen ? C’est grâce à son livre Northanger Abbey que j’ai eu connaissance des Mystères d’Udolphe. Ce livre étant un classique et une valeur incontournable de la littérature anglaise, il ne m’en fallait pas plus pour le lire.



Malgré de très longues descriptions tout au long du roman je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Au début l’héroïne m’exaspérait par ses pleurs et ses lamentations incessants mais l’évolution de son personnage m’a permis de l’apprécier. La relation amoureuse de cette jeune héroïne est superficielle et sans importance au départ mais elle connaît un changement qui m’a amenée à beaucoup estimer son "prétendant".



Ce roman gothique nous fait frissonner à plusieurs reprises et pendant ces passages il m’est impossible de lâcher mon livre mais ce côté n’est pas assez exploité à mon goût. Je conseille vivement cette lecture car malgré ce petit regret c’est un réel plaisir que d’avoir découvert Les Mystères d’Udolphe.


Lien : http://janeausten.hautetfort..
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Les Mystères d'Udolphe

Depuis le temps que j’entends parler de ce roman, j’ai enfin l’occasion de le lire et aïe, aïe, aïe, je suis extrêmement déçue ! J’attendais un livre de l’envergure du Moine de Lewis ou du Dracula de Stoker, et je me retrouve avec une jeune demoiselle timorée, faible, sujette à des évanouissements à chaque ombre croisée dans le couloir.

Emilie va affronter beaucoup d’épreuves : le décès de ses parents, la tutelle de sa tante aux allures de marâtre, sa séparation avec Valancourt, l’élu de son coeur, son brusque départ pour l’Italie. C’est là-bas que l’intrigue prend toute son ampleur : après les fastes de Venise, sa tante et elle sont enfermées dans le sombre château d’Udolphe, sous la tutelle et la cruauté de Montoni, un italien nouveau mari de sa tante.

Le château est lugubre, sinistre et plein de courants d’air, regorge de bandits, de tableaux sinistres et de couloirs obscurs. Emilie est toute seule dans une chambre isolée avec une porte qui s’ouvre de l’extérieur. Elle tremble de voir des apparitions ; entend un son mystérieux à minuit et découvre le sombre secret du lieu. Sous le poids de son imagination débridée, fragile et superstitieuse, elle flanche et s’évanouit (presque tout le temps, au moins une fois tous les deux chapitres). Bon, entre nous, je n’ai ressenti aucun frisson, aucune peur, aucune angoisse dans la gorge. Dommage et pourtant on m’avait tellement vanté le côté effrayant ! Les explications rationnelles viennent tout éclairer vers la fin et mettent fin aux fantasmes d’Emilie.

Emilie est la représentation de la vertu, de la morale face à la luxure, l’orgueil, l’avarice et la méchanceté. Face à elles, rien que des personnages cruels mais, malgré sa faiblesse et sa passivité, elle essaie de tenir le cap de son éducation. C’est une histoire pétrie de morale et de bons sentiments : l’auteur célèbre les vertus de la tempérance et de la bonté, de l’amour de la nature, du rejet des futilités de la vie mondaine. On croirait presque lire un pompeux traité de bonne conduite du XVIIIème siècle.

Le style d’écriture est riche et ponctué de descriptions de la nature et de l’Italie. C’est souvent vieillot, lourd et un chouia indigeste d’autant plus l’intrigue met du temps à démarrer. Ce n’est pas une plume qui m’a fascinée et cette histoire ne me laissera pas un souvenir impérissable !

Pour conclure, mon ressenti est très moyen et j’hésite à vous recommander ce roman sauf pour les grands amoureux des classiques anglais !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Les Mystères d'Udolphe

Sud de la France, 1584. Suite à de tragiques évènements, Emilie Saint-Aubert se retrouve sous la coupe du terrible signor Montoni, qui l’entraîne en Italie dans le mystérieux château d’Udolphe.



(...)



A lire plus pour la découverte d’un classique de la littérature gothique que pour l’intrigue et ses personnages, à mon avis, mais si vous appréciez ce genre, vous aimerez aussi celui-ci, il remplit tous critères du roman gothique anglais tel qu’on l’imagine.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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