AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Anne-Caroline Pandolfo (234)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Sousbrouillard

Une petite pointe de fantastique et de mystère autour de l'histoire d'une jeune fille en recherche de son passé à partir d'un morceau de son bracelet de naissance.



Dans sa démarche, elle croise divers personnages dont l'histoire de chacun est racontée en filigrane jusqu'à ce qu'elle rassemble les pièces du puzzle pour aboutir dans sa quête personnelle.



La personnalité de la femme pasteur est assez intéressante, on pourrait se tromper sur son compte dès ses premières interventions alors qu'elle va révéler son amour du prochain allant bien au-delà de la petite ville de Sousbrouillard.



Les dessins m'ont semblé un peu fades, surtout pour les traits des personnages, nettement mieux réussis pour les planches d'extérieur, surtout en nocturne.



Ces historiettes permettent quand même de voyager jusqu'au Groenland en passant par Nagasaki et même dans l'espace, ce qui n'est pas rien en à peine 200 pages.



Cette bande dessinée reste agréable à lire et mérite un petit détour vers l'univers mystérieux de Sousbrouillard.



Commenter  J’apprécie          660
Serena (BD)

1930, Waynesville, Smoky Mountains, Caroline du Nord. George Pemberton revient, après 3 mois d'absence, de Boston où il y était pour affaires. Or, à la surprise de ses associés et ouvriers, il ne revient pas seul mais marié à la mystérieuse et sublime Serena. Wilkie et Buchanan, deux de ses associés, en restent bouche bée d'autant que la jeune femme les reprend sur leurs manières de serrer la main ou de la regarder droit dans les yeux. Abe Harmon et sa fille sont là aussi, non loin, afin de régler le problème de sa fille enceinte. Aussitôt, Serena prend les devants et ordonne à son mari de régler vite fait cette affaire. Malheureusement, le vieil homme reçoit un coup de couteau et meurt, tout cela sous les yeux du shérif Mc Dowell. Pemberton s'en tire à bon compte avec une simple amende de 10 dollars. Au sein de la Pemberton Lumber Company, l'exploitation forestière, Serena est présentée comme l'égale de son mari, à qui les bucherons devront obéir. Ce couple, très ambitieux, acharné, sans pitié pour les ouvriers et prêt à tout pour étendre son pouvoir, ne compte pas courber l'échine devant le projet d'aménagement d'un parc national...



Adapté du roman éponyme de Ron Rash et après la version ciné, cet album graphique nous plonge au fin fond de l'Amérique, au coeur des années 30, au lendemain de la Grande Dépression. Propriétaires de nombreuses terres forestières qu'ils exploitent, George et Serena Pemberton n'ont qu'un but, s'enrichir et acquérir encore plus de terres. Et ce, quel que soit le prix à payer, la crise de 29 se faisant encore ressentir. Serena, encore plus ambitieuse que son mari, est dépeinte comme une femme très forte, sans cœur et vénale. Au scénario, Anne-Caroline Pandolfo nous offre une adaptation bien réussie : les personnages sont profonds, la tension palpable. Graphiquement, une ambiance tendue et oppressante renforcée par les silences de Terkel Risbjerg et les regards qui en disent long. Un thriller social violent et parfaitement abouti...
Commenter  J’apprécie          560
Le don de Rachel

Trois figures de femmes, trois parties, inégales tant en volume qu'en qualité, pour cette bande dessinée plutôt sympathique dans son ensemble.



Le don de Rachel, c'est la voyance, celle des faits passés, de ceux à venir, elle veut donner du bonheur, partager le meilleur d'elle-même, tout en souffrant au cours des séances qui lui demandent malgré tout de gros efforts. Elle vit au milieu de XIXe siècle, d'abord à la campagne, puis à Paris. Elle se fait prendre en photo, au moyen d'un daguerréotype, procédé presque assimilé à de la magie malsaine par certains fâcheux. Alors, son don, il peuvent encore moins l'admettre.



Les héroïnes des deux autres parties, bien plus brèves, sont une danseuse et une photographe, à Copenhague pour la première et Londres pour la seconde, avec changement d'époques. Le lien avec Rachel peut paraître confus -- on est dans un monde fantastique, quoique assez réaliste -- mais il existe et permet de conclure l'histoire sur une pirouette avec un petit hommage à Virginia Woolf. Dans les deux premières ce sont Hugo et Dumas qui sont honorés.



De belles couleurs, malgré quelques planches minimalistes, largement compensées par d'autres, comme celles montrant la campagne, et les beaux yeux bleus de Rachel, voyante très séduisante.
Commenter  J’apprécie          480
Les artistes

Voici le livre que j'ai reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique Jeunesse d'octobre. Je tiens à remercier Babelio ainsi que les Editions de l'Edune pour cet envoi. Merci également à l'éditeur pour le gentil mot glissé à l'intérieur de l'ouvrage, c'est le genre d'attention qui fait énormément plaisir.



Mais trêve de bavardages, Les Artistes met en scène un poulpe et une araignée. Quand ceux-ci viennent à se croiser, c'est d'abord d'un oeil curieux qu'ils se détaillent mutuellement. Leur différence d'aspect va les pousser à se lancer des défis pour le moins surprenants, nos deux petites bêtes déployant des trésors d'imagination dans le but d'épater l'autre en prouvant leurs capacités artistiques respectives...



L'amitié entre un poulpe et une araignée est-elle possible? En tournant attentivement les pages on se rends compte que oui. Ce petit livre est un bijou, sans paroles, ses images sont on ne peut plus évocatrices et la morale qui en découle nous démontre qu'il ne faut pas se fier aux apparences, que l'amitié est universelle quand on sait accepter l'autre. C'est en apprenant à connaître son prochain que l'on peut réellement l'apprécier à sa juste valeur.

Avec de superbes illustrations qui valent tous les mots, Anne-Caroline Pandolfo nous offre un voyage imaginaire des plus sympathique qui nous pousse à réfléchir sur certaines valeurs comme l'amitié et la différence. Parfait pour stimuler la créativité des tout petits et des plus grands, l'histoire peut être remaniée à l'infini, chaque page laissant libre choix quand au déroulement de la situation de nos deux protagonistes.

Quand j'étais gamine j'aurai adoré posséder un livre comme ça, j'aurai passé des heures à regarder les illustrations pour créer tout un univers et malgré mon grand âge je me suis éclatée à feuilleter ces pages ou tout est possible, tout est permis.



Si vous avez des enfants, n'hésitez pas à leur offrir Les Artistes. Cet ouvrage ludique et joli est tout simplement parfait.

A lire ou plutôt à imaginer, que l'on soit petit ou grand!
Commenter  J’apprécie          452
L'astragale (BD)

l'As-trA-gAlE

Pute et flic, alcool et came

Enfermée ou en cavale

M'a laissé "me da igual"



"La liberté" , vue par certains !

moi je dirais pauvre destin...

telle vécue Albertine Sarrazin



Très gros volume bande-dessinée , 215 pages reliées

En noir et blanc pas colorié, z'ont eu qu'le temps de dessiner, c'est peut être pour ça qu'j'ai pas aimé.
Commenter  J’apprécie          422
Enferme-moi si tu peux

L'an passé, grâce au prix en bulles de la médiathèque, je découvrais Serena, le dernier ouvrage d'Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg, adapté d'un roman de Ron Rash. Cette fois, la bibliothèque m'a permis de découvrir un fabuleux ouvrage : Enferme-moi si tu peux !



Mais de quoi parle-t-il ? Eh bien, il s'agit de l'histoire atypique de six artistes : Augustin Lesage, Madge Gill, Le facteur cheval, Aloïse, Marjan Gruzewski et Judith Scott. Ces personnes étaient soit des femmes, des malades, des ouvriers·ères, des fou·folles ou des pauvres et, par conséquent, à l'époque où elles ont existé (entre le 19 et le 20ème siècle), elles n'étaient pas censées créer de l'art aux yeux de la société.



Seulement, par un hasard, une révélation ou une voix qui leur a parlé, ses six personnes se sont mises à dessiner, à peindre, à sculpter... Puis, leur oeuvres ont été plus ou moins (re)connues, plus ou moins exposées au grand public... Et ce livre permet de les découvrir. Non seulement les oeuvres, superbement illustrées par Terkel Risbjerg, mais aussi les artistes.



En effet, chacun·e d'entre elleux va, tour à tour, raconter son histoire et, à la fin de ce récit, le prochain personnage prend le relai, ce qui permet une interaction entre les six protagonistes. J'ai beaucoup aimé cette narration singulière, menée par Anne-Caroline Pandolfo, qui amenait des discussions très intéressantes.



La réflexion autour de la folie et de l'art sont particulièrement pertinentes, selon moi. Ces six personnes relatent leur triste histoire, jusqu'à la découverte de l'art. Je ne connaissais aucun·e d'entre elleux, et cette découverte m'a fait apprécier encore plus ce livre.



Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé cette bande dessinée. Les illustrations sont très belles, et j'aime bien le style de Terkel Risbjerg, mais particulièrement l'utilisation qu'il a faite des couleurs, mettant en avant le triste récit, mais aussi les œuvres représentées. Quant au scénario, comme je l'ai déjà signifié, il était passionnant, à la fois grâce aux histoires contées mais aussi à la façon dont l'autrice a narré les récits.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
Commenter  J’apprécie          382
Sousbrouillard

# Rentrée automne 2021 avec une BD au look vintage qui lui va bien

Un récit à mi-chemin entre conte fantastique et fable poétique.

- Atmosphère, Mystère, Rencontres, Quête d'identité -



Des histoires pour (se) sortir du brouillard : Que serions-nous sans histoires, celles que nous racontons, celles qui nous racontent, celles que nous écoutons, celles qui parlent de nous, celles qui parlent des autres ?



Après avoir lu Mourir au Monde, premier roman de Claire Conruyt, j'avais envie de prolonger cette impression de douceur nostalgique avec un tout autre style de lecture ---



C'est là que Sousbrouillard m'est apparu:

Une chapelle à histoires où chacun peut allumer sa petite bougie et la souffler lors de la dernière page tournée tout en continuant à y réfléchir, qui sait ce que le destin nous réserve à l'issue de notre prochaine rencontre ?



Bienvenue dans ce village hors du temps, au lac mystérieux et à la réserve inextinguible d'histoires.



Une BD vintage qui fait la part belle aux contes et légendes, au hasard des rencontres qui peuvent parfois changer le destin d'une vie avec une part de mystère et une certaine philosophie.



Même sous les plus fortes averses, le ciel finit par s'éclaircir et l'avenir s'ouvrir vers d'autres possibles tant que persiste la mémoire des histoires pour les alimenter.



Atmosphère, vous avez dit atmosphère ? !



Sara recueillie à la naissance vient de perdre sa tante Fine. Celle-ci lui laisse en héritage un petit morceau de son bracelet de naissance avec pour seule inscription le nom de ce petit village perdu. Ni une ni deux, la jeune femme embarque dans un bus direction Sousbrouillard au fin fond de nulle part pour tenter de percer le mystère de ses origines. C'est sous une pluie battante qu'elle y débarque. Elle court s'abriter à l'Eternité, unique bar-restaurant-épicerie et commence sa découverte du village et de ses âmes.





Tout au long de ces 200 pages, Sara rencontre des personnages hauts en couleurs, des fantaisistes idéalistes comme la Pasteur Martine Sauveur, reine de la chapelle aux ronces et de la bibliothèque du village qui sauve les âmes perdues en leur racontant des histoires plutôt qu'en les assommant de sermons, des cabossés comme Octave, 'vieil enfant' abandonné au look de Columbo désabusé, la belle Ava, dame du Lac, ex cantatrice célèbre à la chevelure 'Marge Simpson' qui lui offre à se loger et son Aimé de majordome, clin d'oeil à l'oncle Fétide (Addams) se révélant d'une fidélité et d'une gentillesse à faire fondre.



Chacun des habitants de ce village a un passé, une histoire à raconter, insolite, triste ou merveilleuse. A force de les écouter, Sara en oublie presque la raison de son pèlerinage: retrouver la trace de ses propres origines et connaître enfin son histoire à elle.



Les rencontres s'enchaînent, les petits et grands miracles aussi jusqu'à un final sous feu d'artifices où le mystère du lac, qui ouvrait le récit, réapparaît dans toute sa splendeur et clôture l'histoire d'une petite touche de fantastique laissant à chacun la possibilité de la continuer à sa manière.



- Des bulles plaisir qui s'adressent à tous, jeunes et moins jeunes -





Aux manettes de ce récit en images à mi-chemin entre le conte et la fable, Terkel Risbjerg pour le dessin et la colorisation et Anne-Caroline Pandolfo pour le scénario, en couple à la ville comme sur les planches (de BD).

Ils se comprennent, se complètent et cela se ressent dans le résultat final: une évasion réussie en ce qui me concerne que ce petit voyage hors du temps et tout en histoires à Sousbrouillard.





Les dessins et colorisations accompagnent joliment les différents tempos de l'histoire, les vedettes féminines sont traitées à la manière de Modigliani avec leur tête allongée, leurs yeux en amande clairs ou foncés

Les passages pour souligner l'atmosphère étrange du village et du Lac sont accentués par des teintes plus sombres comme des traits épaissis à la gouache. L'utilisation de pastels délavés donnent à l'ensemble un petit côté 'vintage' hors du temps et des modes.

Et la pluie, ah cette pluie toute hachurée, elle est presque une personne à part entière tant elle est réussie ici.





Le duo sera présent à Bruxelles pour une séance dédicaces le 2 octobre @ la Librairie Flagey, fête et mois de la BD: 10/09 - 10/10/2021

(Raison également de ce choix de lecture)





# Sousbrouillard, le 17 septembre 2021 @ éditions Dargaud que je remercie pour ces 200 pages hors du temps via Netgalley



https://www.dargaud.com/actualites/sousbrouillard-une-quete-identitaire-palpitante-photo
Commenter  J’apprécie          376
La lionne : Un portrait de Karen Blixen

Karen Blixen a connu un destin hors du commun, vivant de grandes aventures chargées d’amour et de passion. Née en 1885, dans un milieu aisé au Danemark, Karen Christentze Dinesen a fait des études à Copenhague et Paris, entre plusieurs langues et plusieurs cultures. Bror Blixen, son mari, l'emmène en Afrique, au Kenya, en 1914, afin d’investir dans une plantation de café. Divers évènements plus ou moins tragiques vont se succéder, incitant Karen Bixten à retourner avec regret dans son pays en 1931.

Karen Blixen va se nourrir de chaque épreuve endurée et devenir écrivain sans toutefois trouver d’éditeur dans son pays, avant d’être reconnue aux Etats-Unis grâce principalement à « Out of Africa » (La ferme africaine 1937).



Dans cette bande dessinée parue en 2015, le duo Pandolfo / Risbjerg nous propose de découvrir la vie trépidante de Karen Blixen à partir d’évènements marquants et représentatifs de sa vie. Ainsi, à travers les mots et les aquarelles, cette sorte de biographie emmène le lecteur en voyage tout au long du début du XXème siècle.



Le résultat est intéressant, les dessins s’accordent harmonieusement au récit, une certaine poésie se dégage du mélange entre les textes et les aquarelles. L’ouvrage, instructif et divertissant, permet de faire connaissance ou de mieux connaître Karen Blixen, une femme indépendante au destin atypique.

Commenter  J’apprécie          340
Copenhague

Club N°56 : BD non sélectionnée

------------------------------------



La dernière de Risbjerg et Pandolfo, chouette !!



On est emporté dès le début dans une balade un peu loufoque à Copenhague, pays de la petite sirène en émoi autour d'une étrange découverte...



Ce conte de fée décalé, tout en poésie et en humour, est à l'image de leurs précédentes BD.



C'est léger, c'est beau, c'est doux, un peu comme les films d'Abel et Gordon.



Marine

------------------------------------



Un graphisme peu avenant, des aventures pas particulièrement trépidantes, un humour qui ne fait pas vraiment rire.



La situation initiale est plutôt originale, avec un élément culturel du Danemark qui aurait pu amener une histoire prenante, mais un whodunit mal écrit et peu trépidant nous laisse au final sur une faim que le dessin ne rattrape pas.



Ça sonne creux...



Greg

------------------------------------



De l'humour, de la fantaisie, de la légèreté.



Laurent

------------------------------------

Commenter  J’apprécie          320
Sousbrouillard

Perdu à Sousbrouillard ? Oui, que peut-on espérer d'un pareil désert au milieu de nulle part ? Telle est la question de cette comédie dramatique qui fonctionne comme des tiroirs contenant plein d'histoires comme le mystère de ce couple noyé dans le lac local ou bien cette tante mourante qui tend dans un dernier geste le message indiquant ce lieu sans autre forme d'explication.



La question est de savoir si un petit crime de rien du tout pourrait être effacé par toutes les bonnes choses qu'il entraînerait ? Il ne s'agit pas de meurtre mais de faux tableaux afin de sauver l'âme de tout un village en perdition.



Le thème principal est que tout le monde a une histoire à raconter. Et puis, il y a également le devoir de mémoire même si certains secrets de famille sont à cacher. Il est vrai qu'une ville toujours plongé dans le brouillard est le lieu idéal. Notre héroïne est là pour sauver les choses de l'oubli.

Commenter  J’apprécie          320
Copenhague

Le héros de cette bande dessinée se prénomme "Thyge" ce qui signifie "L'homme qui bondit"... Et c'est vrai qu'il est d'un dynamisme exemplaire, notre ami danois, lui qui entre de manière si bonhomme et si spontanée dans la vie de notre parisienne en voyage d'abandon de fille dans la ville de la petite sirène...

Tout de suite, on est coincé entre dystopie, rêve et actualité. Quoi, la petite sirène, la vraie, est morte? La vie à Copenhague ne peut plus continuer !

Le scénario est bien fichu car avec une telle idée de départ, construire quelque chose de cohérent mais avec un grain de folie ne semblait pas si facile.

Le dessin est particulier, personnel et j'ai trouvé qu'il était très en rapport avec l'histoire : tendu, artistique, bref beau.

Une bande dessinée originale qui n'imite rien ni personne.

Commenter  J’apprécie          310
Le don de Rachel

Encore une lecture de ce duo d’auteurs, et encore un superbe résultat. Je ne suis pas loin de penser que leurs signatures associées est une garantie de qualité.



Rachel vit au milieu du XIXe siècle, elle a des dons de médium, elle peut voir l’avenir dans de menus détails, mais ces talents ne sont utilisés que dans des spectacles de divertissement, tel un phénomène de foire. Encore une fois, le style de Terkel Risbjerg touche juste, utilisant des références subtiles. Des personnages de bourgeois semblent sortir des illustrations d’Honoré Daumier alors que l’héroïne Rachel ressemble à un portrait de Modigliani.



Cette première partie est suivie de deux parties plus courtes. La deuxième, fin XXe siècle, autour de la danse, est traitée en lignes souple et mouvementée, une chorégraphe crée un spectacle autour du personnage de Rachel dont elle a déniché une biographie. La troisième se passe actuellement, une photographe possède un portrait de Rachel, elle entend parler du spectacle de danse, ça sera l’occasion d’une rencontre avec la chorégraphe. Le XIXe siècle est plus sombre, en général, les couleurs sont en aplats de couleurs naturelles, alors que le XXe et le XXIe siècle sont plus lumineux, changement d’ambiance, changement de ton.



Les auteurs créent une ambiance romanesque qui colle à chaque époque. La première partie se suffirait à elle-même, et pourtant, tout l’intérêt est dans le jeu d'interactions entre les époques qui questionnent sur le destin, à partir de petits éléments semés dans le temps, un livre, une photo... N’allez pas chercher une intrigue à chute, à suspense, c’est juste une histoire de rencontres, un peu étrange et envoûtante, poétique et romanesque. On en sort émerveillé et pourtant encore chargé de questions qu’on s’amuse à résoudre encore longtemps après la lecture.



Encore de la magie dans cette bande dessinée de Terkel Risbjerg et Anne-Caroline Pandolfo.
Commenter  J’apprécie          311
Enferme-moi si tu peux

Un vrai coup de coeur en lisant cette B.D, mettant à l'honneur six artistes, pas tout à fait comme les autres ; autodidactes, aucune formation artistique, des origines et des métiers très modestes… Des « quasi-invisibles »… des « exclus » de la société !



La découverte, hormis le Facteur Cheval, de cinq personnalités originales, artistes méconnus !...



Augustin Lesage (1876-1954), Madge Gill (1882-1961) Aloïse Corbaz (1886-1964), [ le facteur Cheval (1836-1924)], Marjan Gruzewski (1898-?) et Judith Scott (1943-2005),



Passionnée depuis fort longtemps par l'art brut… je remercie jamik qui m' a fait connaître cet album, pour enrichir ma sélection bibliographique sur « Les Outsiders de l'Art… « ...

J'ai eu le grand plaisir de découvrir que ma médiathèque le possédait, je l'ai réservé aussitôt , afin de le lire.



Introduction de Michel Thévoz, fondateur et conservateur honoraire de la collection de l'Art Brut à Lausanne, qui restitue la place complexe de l'Art Brut, trop vite catalogué « Art des Fous » !!!....



Six reconstitutions des vies de ces créateurs hors normes…accompagnées d'illustrations très vives, contrastées, de facture très éclectique…



Augustin Lesage , fils et petit-fils de mineur… sans formation artistique, entend un jour des voix lui apprenant qu'il va devenir un « artiste »… Son ami, Ambroise, l'invite un soir avec d'autres amis pour l'initier au spiritisme. « Une activité secrète très appréciée dans les milieux ouvriers du Nord « [p. 15 ]. On découvre très rapidement qu'Augustin est un medium hors pair… parallèlement, il se met à peindre , dans des sortes de transe !...



Augustin Lesage est mort à 78 ans… Il avait peint environ 800 toiles.



Madge Gill. (1882-1961), née dans un quartier très pauvre de Londres, en 1882…Elle se passionna pour le dessin, qui transfigura son existence…



Judith Scott (1943-2005), sourde et muette, avec des difficultés à comprendre son environnement. Une soeur, jumelle, qui, elle, va très bien. Judith sera mise dans une institution d'enfants attardés ; sa soeur, Joyce, dès qu'elle le pourra, se battra pour la retrouver et la prendre avec elle, deviendra sa tutrice. Elle la mettra en journée dans un endroit, avec des ateliers créatifs. Pendant deux années, il ne passa rien jusqu'à ce qu'une animatrice vienne faire un atelier d'art textile…Et un déclic se fera !



Aloïse (1886-1964)rêvait d'être cantatrice ; elle fut envoyée en Allemagne pour y travailler. Elle arrive à Postdam, à la cour de l'Empereur de Guillaume II. Elle y a trouvé une place de gouvernante auprès des enfants des filles du « chapelain » .Elle revint…et « durant des années, jusque vers 1940, Aloïse avait dépassé la cinquantaine, ses dessins finissaient invariablement à la corbeille ». Une étudiante, devenue docteur, rencontra Aloïse et lui rendit visite jusqu'à la fin, apporta ses dessins à Dubuffet, qui se mit à les collectionner. Il les exposa à Paris, mais le succès fut des plus mitigés !



Le texte est de qualité comme le dessin , très beau, très contrasté, avec des scènes du quotidien de chaque artiste, très vivantes et éloquentes… Une alternance de dessins par vignettes et bulles comme dans une BD classique et des dessins libres à pleine page… comme des envols !



Bravo aussi à la couverture, particulièrement réussie, pleine de couleurs, de poésie,de fantaisie, avec un dessin des plus évocateurs : des personnes attachées à un fil, évoluent dans le ciel, survolant très haut dans le ciel, la ville…au-delà du monde matériel , de la réalité commune !



Un album fort réussi, qui possède, outre la qualité de nous faire découvrir des artistes oubliés ou fort méconnus, une grande sensibilité qui nous fait toucher du doigt la difficulté de saisir ce que représente la Folie ou la normalité… ? Une part non négligeable est consacré au spiritisme, aux phénomènes paranormaux… dans lequels , au moins, deux de ses artistes sont largement immergés !



Je renouvelle mes remerciements à l'ami jamik… d'avoir attiré mon attention sur cette BD… passionnante ! Pris dans l'enthousiasme de cette lecture, j'ai aussi emprunté « La Lionne », une BD des mêmes auteure et dessinatrice, sur le parcours de la baronne karen Blixen…









Commenter  J’apprécie          300
Sousbrouillard

Sara, orpheline arrivée à l’âge adulte décide d’enquêter sur ses origines. Un seul indice, le nom d’une petite bourgade de province, Sousbrouillard, ville qui porte bien son nom, bien terne en apparence, au climat déprimant et à la bizarrerie de ses habitants. On découvre les personnages les uns après les autres, tout un univers de personnages hauts en couleurs. Beaucoup sont revenus au pays après un long éloignement. Une cantatrice à la retraite et son majordome, un vieux dragueur insatiable et son fils désabusé, une prêtresse écrivaine qui à le dont de faire se dévoiler les gens et d’autres encore. Sara va se reconstituer une famille avec ce microcosme étonnant.



Le graphisme est simple, au pinceau, les couleurs posées en aplats, le tout est brut, comme vite esquissé, mais dynamique et plein de caractère et de personnalité. C’est une suite de beaux portraits, de personnages idéalisés, à la force romantique.



C’est ce que j’ai particulièrement aimé dans cette histoire, Sara va se trouver une famille, c’est tellement beau et idyllique qu’on en vient à douter de sa réalité, comme une histoire qu’il ne faudrait pas prendre au pied de la lettre, mais qui donne aussi bien à Sara qu’au lecteur, le droit de rêver. Un parallèle entre le personnage de la prêtresse, qui invite les gens à se raconter, et l’auteur du récit de fiction est à reconstituer, comme une fiction dans la fiction qui finirait par rejoindre la réalité.



Je ne pouvais penser que ce duo d’auteurs qui avait si magistralement dévoilé la réalité et le sens de l’Art Brut dans “Enferme-moi si tu peux” allaient se contenter de raconter l’histoire d’une orpheline qui recherche ses parents naturels. En effet, cette histoire va beaucoup plus loin que ça.



Cette lecture, simple histoire d’orpheline qui recherche ses origines, devient alors totalement fantastique si on ne la prend pas au premier degré, les auteurs s’amusent à jouer des tours au lecteur, ainsi qu’à leur personnage. Et si le véritable sujet n’était ni la famille ni les origines, mais la fiction comme réalité subjective.



Encore une œuvre subtile et intelligente de ce talentueux duo.

Commenter  J’apprécie          290
L'astragale (BD)

L’astragale est l’adaptation d’un roman en partie autobiographique d’une jeune enfant rebelle dans les années 50. C’est l’histoire d’Anne, une marginale, une jeune fille orpheline évadée de prison, qui vit de liberté, de clandestinité, hors des lois, dans des milieux plutôt louches. Le graphisme est en noir et blanc, travaillé à l’encre de chine, sans nuances, brut et agressif, assez sommaire et vif, on s’attarde beaucoup sur les beaux yeux d’Anne. Le ton est assez cru, le graphisme s’accorde parfaitement au récit, sans pudeur, touchant, où les moments de complicité, d’amitié sont des moments forts, surtout parce qu’ils ne contiennent pas d’assurance et se confrontent aux trahisons, aux déceptions, un univers où l’espoir ne tient pas à grand chose. C’est une histoire dure, mais pourtant très belle, par sa sincérité. Il y a un petit côté Bonnie and Clyde, rebelle et romantique. Bonne idée de la part d’Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg d’avoir sorti ce petit roman des oubliettes.
Commenter  J’apprécie          291
Sousbrouillard

Autre bande dessinée découverte grâce aux éditions Dargaud, via net galley : Sousbrouillard d'Anne-Caroline Pandolfo.

Sara ignore tout de ses origines. Elle n'a jamais connu sa famille.

Sur son lit de mort, la vieille tante qui l'a élevée lui confie l'unique indice en sa possession : la moitié déchirée d'un bracelet de naissance. Un mot y est griffonné, c'est un nom de lieu : Sousbrouillard.

Sara, en quête de son passé, laisse aussitôt derrière elle sa vie parisienne sans histoire.

Elle se rend à Sousbrouillard, village un peu hors du temps, construit autour d'un lac sombre et mystérieux.

Sousbrouillard est une bande dessinée dont l'ambiance est très mystérieuse.

Sousbrouillard est un petit village entouré de brouillard, au bord d'un lac. Un événement tragique s'y est déroulé il y a quarante ans, une voiture à disparue dans le lac mais personne ne l'a retrouvé ni les corps ni la carcasse.

Sara est une adulte d'à peine 40 ans qui ne connait rien de ses origines. Elle a été élevée par sa "tante", une femme sans histoire qui a élevé Sara à sa façon. A son tour, Sara est devenue sans histoire.

Sur son lit de mort, sa "tante" lui confie un bracelet avec dessus le nom de Sousbrouillard. Sur un coup de tête, Sara quitte Paris pour découvrir ce village. Elle espère apprendre qui elle est.

Cette bande dessinée est à mi chemin entre une fable poétique et un conte fantastique. Il est parfois difficile de savoir où s'arrête la réalité.. et le rêve.

L'ambiance y est particulière, les personnages rencontrés sont intrigants et cette bande dessinée (différente de ce que je lis habituellement) m'a charmée.

Elle m'a surprise, et j'ai adoré pouvoir la lire d'une traite.

Je n'ai pas envie d'en dévoiler plus, mais je vous invite à la découvrir car c'est une excellente surprise autant au niveau de l'histoire, des textes que des illustrations.

Ma note : 4.5 étoiles.



Commenter  J’apprécie          290
Perceval

Une petite déception avec cette bande-dessinée.

Si l'histoire de Perceval est bien racontée elle reste toutefois incomplète. Une suite est prévue peut-être mais ce n'est pas indiqué dans l'ouvrage.

Perceval est un jeune garçon élevé dans la solitude auprès de sa mère. Il ne connaît rien au monde en dehors de sa forêt. Lorsqu'il croise des chevaliers de la table ronde, il les trouve tellement magnifiques qu'il décide à son tour de devenir chevalier de ce roi légendaire.

Le scenario exploite une des légendes de Perceval mais de façon très incomplète. A la manière du graphisme que j'ai trouvé parfois limite. Le trait naïf s'accorde bien avec l'état d'esprit du protagoniste (un jeune homme bon qui ne veut faire que le bien).

Perceval personnifie celui qui rêve de gloire sans prêter attention aux conséquences pour ses proches. Mais il y a beaucoup plus dans ce conte, l'aventure de Perceval ne s'arrête pas à la fin dessinée par les auteurs.

L'onirisme est bien rendu, la fable et la morale aussi mais il m'aura manqué l'essentiel : malgré tout le temps passé à se racheter, Perceval n'atteindra jamais le but qu'il s'était fixé. On n'a pas deux fois la même chance.
Commenter  J’apprécie          280
Copenhague

J'ai découvert ce titre grâce à #NetGalleyFrance et aux Éditions Dargaud, que je remercie pour ce service de presse numérique.



Une parisienne part quelques jours à Copenhague, laissant sa fille de 14 ans seule chez elles. Cette maman en manque de souffle se retrouve coincée là-bas pour une durée indéterminée lorsque le cadavre d'une sirène est retrouvé sur les quais. Tout le pays est en émoi, soucieux de garder ce secret, confiné du reste du monde. La parisienne n'a d'autre choix que de mener l'enquête pour se sortir de ce pays étrange.



Entre le conte de fée et le conte absurde, je ne m'attendais ni à autant de réalisme et d'actualité, ni à autant de facéties et de rebondissements farfelus. En cela, j'ai été positivement étonnée. Malheureusement, cela a fini par me lasser un peu car je ne savais plus à quelles branches me raccrocher... De plus, je n'ai pas aimé les illustrations, pourtant expressives et dynamiques... C'est juste une question de goût... mais du coup, on est loin du coup de cœur attendu pour ma part...



#Copenhague #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          250
Le don de Rachel

Avec le don de Rachel Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg nous offrent un superbe roman graphique fantastique.



La couverture est magnifique, avec des couleurs éclatantes qui attirent l'oeil. Et justement les yeux de Rachel, immenses et hypnotiques nous plongent dans son univers de magie et de voyance.



A l'intérieur du roman, les couleurs sont plus en nuances, parfois douces, parfois vives, les aquarelles du dessinateur sont un vrai plaisir. Ces différences de couleurs s'adaptent et accompagnent bien les émotions provoquées par cette histoire et les 3 époques auxquelles apparaissent les personnages.



Ce que j'ai aimé aussi, ce sont les nombreuses références culturelles et historiques : littéraires avec l'évocation de Victor Hugo et Alexandre Dumas, musicales avec Chopin, du monde du spectacle avec Robert Houdin et son théâtre des funambules, du cinéma avec « les enfants du paradis » que Michel Carné situe au théâtre des funambules, historiques avec l'insurrection ouvrière à Paris en 1948, des prémices de la photographie avec Charles Chevalier...



Rachel a un don, elle aimerait que celui-ci soit utilisé à des fins importantes, qui servent à quelque chose, mais on recourt à son talent de façon futile, pour amuser. Elle est considérée soit comme une sorcière soit comme distraction, d'abord dans les spectacles puis dans la haute bourgeoisie jusque chez les intellectuels et la famille royale.



Les scientifiques et les religieux la discréditent.



Elle aimerait être respectée. L'utilisation que l'on fait de son pouvoir ne l'intéresse pas, elle finit par disparaître. On est à Paris en 1948.



Plus tard, en 1980 c'est Liv que l'on découvre en chorégraphe à Copenhague. Elle a du génie mais il manque quelque chose pour que sa chorégraphie soit parfaite. Je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler.



Enfin, encore quelques années plus tard, Virginia Day, une photographe londonienne, fait son apparition.



Rachel, Liv et Virginia sont unies. Un livre et un daguerréotype font le lien. Rachel s'épanouit-elle finalement dans une autre vie, une vie d'artiste où son don peut enfin se développer et être reconnu et apprécié ?



C'est une histoire fascinante, déroutante parfois que nous content Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg dans ce roman graphique original, envoûtant et d'une grande richesse culturelle.



Une belle découverte pour moi de ce duo que je retrouverai sans aucun doute dans "Enferme-moi si tu peux" paru aux éditions Casterman aussi. Entre-temps, j'ai lu Perceval et Mine une vie de chat que j'ai également beaucoup aimés !



Comme elle l'explique à la fin, l'autrice a mis des éléments de sa vie réelle dans cet album. Des faits troublants ont eu lieu pendant l'écriture de cette fiction. Laissent-ils une porte ouverte sur les possibles... ?



J'ai adoré ce roman graphique, superbement illustré et documenté.



Je remercie Babelio et les éditions Casterman pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de l'opération masse critique. C'est un beau cadeau !



Commenter  J’apprécie          234
Sousbrouillard

Une bande dessinée automnale, tout en demi-teinte entre rêve et réalité ! Sousbrouillard, un nom étrange que Sara a lu sur un ruban de tissu que sa tante Fine lui a remis juste avant de mourir, comment étant la seule trace de ses origines.



Sara se rend à Sousbrouillard qui devrait être renommé Sousdéluge quand elle y arrive ! Un lac mystérieux, une chapelle aux ronces, une Vierge à qui l’on parle, un unique bar “L’éternité” ! Des personnages qui attisent la curiosité et deux femmes à forte personnalité !



J’ai eu un peu de mal avec les dessins mais petit à petit j’ai trouvé qu’ils étaient bien adaptés à l’histoire, qu’ils participaient à l’ambiance et à l’irréalité qui se dégage de l’ensemble !



Chaque chapitre raconte la vie d’un des personnages, tous cabossés, dont la vie se tisse avec celle des autres. La femme pasteur est le pivot et le ciment comme si elle n’était là que pour amorcer les dialogues et les relations !



Une belle histoire, un conte même qui n’a pas vraiment de fin mais dont le message d’espoir est infini !



#sousbrouillard #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2021



Challenge RIQUIQUI 2021

Lecture THEMATIQUE septembre 202
Commenter  J’apprécie          220




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Anne-Caroline Pandolfo (828)Voir plus

Quiz Voir plus

Énigme [43]

Dans son émission "Bouillon de culture", Bernard Pivot posait à ses invités cette question : "Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous qu'il vous dise après votre mort ?". Qui lui donna cette réponse :"Réveille-toi, c'était pour rire !" 🤔 ? ?

Françoise Sagan
Woody Allen
Robert Badinter
Guy Bedos
Marguerite Duras
François Cavanna
Jean d' Ormesson

1 questions
1 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , émissions de télévision , Devinettes et énigmes , écrivain , humourCréer un quiz sur cet auteur

{* *}