Citations de Anne-Laure Bondoux (1155)
Longtemps je me suis dit que je mourrais sans avoir pu décider au juste si la vie était une tragédie ou une grosse poilade. Aujourd'hui je sais qu'elle n'est ni l'une ni l'autre. Elle est juste là, sidérante d'inventivité, parfois difficile à tordre, mais parfois si incroyablement, miraculeusement, éperdument (merde pour les adverbes)... belle.
Parce que je suis le jardin où maman a enterré des choses.
Je veux bien retourner avec toi la terre du jardin. À deux, ce sera moins pénible.
Et quand le soleil a franchi la ligne d'horizon, là-bas, j'ai su que j'avais envie de t'offrir ça.
- Le lever du soleil?
- Oui, le rougeoiement de l'aube. Et les oiseaux, l'eau, la brume, les grenouilles...
- Et les moustiques, complète Nine en écrasant une bestiole sur son bras.
- Oui, même les moustiques, murmure Titania assez émue. Le monde tel qu'il est: avec son infinie beauté, et son lot d'emmerdements. Tu comprends ce que je veux dire? (p 109)
Je vous envie cette liberté totale qui vous permet d'échapper à votre réalité quotidienne.
Je garde l'espoir, un jour, de trouver un homme qui aimera à la fois mes rondeurs et mes lourdeurs.
Vos mensonges, sur votre âge, sur votre passé, n'en sont pas, pour moi. Ils sont des habits que vous avez endossés à l'instant pour les besoins de notre histoire. Vous avez remis les vôtres, à présent, mais c'est bien vous qui êtes dessous et vous êtes inchangée.
Vos multiples épouses ne vous ont-elles jamais dit qu'il y a une énorme différence entre les personnages et les vrais gens ? Tant que vous êtes en train d'écrire, vous avez tous les pouvoirs , d'accord. Mais dans la réalité, vous n'en avez pas plus que n'importe qui. Alors n'essayez pas de me créer une vie de rêve avec l'héritier des ciments Lafarge...Et acceptez-moi comme je suis : grosse, pathétique peut-être , mais VIVANTE.
Il nous reste à réparer nos blessures. Mais, j´ai toujours aimé réparer : les jouets cassés, mes pages mal écrites, les amitiés malmenées.
Y a-t-il une différence entre dire un mensonge et inventer une histoire ?
La vie s'est toujours chargée de me ramener à la modestie.
Mon insouciance d'enfant fait un rempart solide entre moi et l'inquiétude.
... j'ai peur que nous cassions notre beau jouet. j'ai peur que nos voix,
nos corps soient trop ...présents, trop réels, qu'ils ne correspondent pas
à ce que chacun de nous deux aimait dans l'autre.
Et qu'il nous soit impossible ensuite de revenir en arrière et de nous retrouver intacts.
Les humains s'accommodent de tout, même du pire.
Les poètes aussi (...) savent transformer les choses. Ils posent leurs yeux sur le monde, puis ils l'absorbent comme un breuvage. Quand ils se mettent à parler, alors, plus rien n'est pareil. C'est une forme d'enchantement. Je m'applique chaque jour à regarder le monde avec ces yeux-là. C'est ce qui me sauve.
S'il y a une chose que la vie m'a apprise, c'est accepter le bonheur, même le plus fou, le plus impensable qui soit. Acceptez le bonheur et faites silence. Toutes les questions que vous vous posez sont vaines....
- De mon temps, quand tu te mariais, c'était pour la vie. Et si ça ne te plaisait plus, eh ben, tant pis. Tu rongeais ton frein en attendant que l'autre veuille bien calancher pour profiter un peu de ton veuvage !
Cette douloureuse impression que les choses changent, que le temps passe, et que l'on n'y peut rien.
Est-ce que tu penses que les rôles sont définitivement distribués dans la vie entre ceux qui tyrannisent et ceux qui s'écrasent ? Entre ceux qui ont le droit de se mettre en colère et ceux qui doivent se contenter de baisser la tête ?
Notre complicité me manque. « Nous me manquons ».
(...) les points de suspension. Je les accepte volontiers quand il marque une hésitation ou bien un suspense qu’on veut entretenir(...) Ils sont alors comme un roulement de tambour et se justifient. Je les déteste quand ils ne sont suivis de rien, qu’ils sont juste de la paresse ou le camouflage d’une incompétence.