Je pense que plus personne n’a de doute quand au fait que j’adore la série Monk de Anne Perry, voici le tome 7 et je suis toujours au rendez-vous, toujours aussi fan. Il est beaucoup question d’Oliver dans ce tome-ci, il accepte d’assurer la défense de Zorah mais le cas semble vraiment désespéré, il n’est guidé que par ses sentiments et ne tardent pas à regretter sa décisions. Aider de Monk et indirectement d’Hester, tout semble perdu d’avance. C’est ce que j’adore dans ces bouquins, on ne sait pas où on va, on ne connait pas du tout la solution. J’avoue que si des fois des indices nous sont donnés, là tout est dit à la fin mais ça ne m’a pas dérangé parce que je me doutais quand même qu’il y avait quelque chose de louche dans tout ça. Un reproche néanmoins que j’ai à faire dans ce tome, c’est que l’histoire tourne principalement autour de la politique et j’avoue qu’au bout d’un moment ça m’a un peu gonflé, d’autant plus que c’était parfois super répétitif, ceux qui étaient pour l’indépendance et ceux pour l’unification, et pourquoi, et comment… C’était un peu saoulant je l’avoue, mais tout le reste était génial. Monk m’a énervé à un moment mais il se rattrape vite, et ses réflexions dans ce tome sont vraiment cool, surtout envers Hester. J’ai beaucoup aimé Oliver aussi, même s’il se met dans de sacrés ennuies le pauvre. Et j’ai totalement adoré Hester, si elle m’énervait avant, dans ce tome là je l’ai parfaitement adoré du début à la fin, cette femme est géniale et plus je la connais plus je l’adore ! Elle dit des choses très justes, elle n’a pas sa langue dans sa poche, elle est très droite, très directe et très loyale. En plus elle est maligne, alors même si des fois elle s’énerve trop vite ou elle peut se montrer agaçante, je l’adore tout simplement. Je suis aussi tout simplement fan du Monk/Hester et de leur relation qui avance tout doucement. Bref j’adore ces livres, cette capacité à nous mener en bateau, à nous balader et puis à nous montrer la vérité. J’adore aussi comment sont menés les procès, même si des fois Oliver a beaucoup de chances. C’est juste génial et vu comment se termine celui-ci j’ai très hâte de lire la suite (j’ai toujours hâte !).
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Mon avis sera sans doute plus complet cette fois-ci puisque j’ai lu les quatre premiers tomes, la première fois j’ignorais qu’il s’agissait d’une série et qu’il y avait un ordre spécial, plus maintenant. On retrouve donc Monk et Hester, ainsi qu’Oliver et Callandra, sauf que cette fois-ci la coupable présumée c’est Hester elle-même et elle est vraiment mal barré puisque toutes les preuves sont contre elle. Monk et Oliver vont tout faire pour essayer de la sortir de ce mauvais pas, et j’ai adoré voir à quel point les sentiments de Monk sont contradictoires mais finalement combien il tenait à Hester et voulait la sauver. C’était un super livre, et bien que je me souvienne à peu près du coupable, j’avais oublié pleins de choses comme par exemple le pourquoi? Et puis comment le procès allait se dérouler. Je me souvenais par contre très précisément de la fin. Je trouve encore une fois que c’est un livre vraiment triste, les histoires qui sont racontés sont souvent triste, que ce soit pour l’accusé ou pour la victime. Ici, on s’attache vraiment à la victime et on est triste qu’elle soit morte. On espère vraiment que Monk va trouver le coupable afin de sortir Hester de prison, mais j’avais oublié comment il s’y prenait. En tout cas le relire m’a fait remarqué certaines choses, on voit que on a quelques indices sous le nez mais que Anne Perry sait bien nous mener en bateau, et c’est quelque chose de très appréciable à chaque fois dans ses livres. J’ai donc adoré, j’ai même plus apprécié cette lecture que la première, j’ai remarqué que j’avais trouvé le début beaucoup moins long et qu’au contraire il m’avait intéressé. Et franchement j’adore la relation de Monk et Hester (comme d’hab) et j’ai qu’une envie : lire la suite. Mais je dois lire d’autres livres, alors je le ferai un peu plus tard.
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Un magnifique roman policier, mais pas un polar de gare. Pourtant l'intrigue se noue dans un des premiers trains au monde, au Royaume-Uni au milieu du 19°siècle. Les personnages sont très bien dessinés, leurs traits psychologiques cohérents avec les nombreuses péripéties de l'histoire. Le lecteur est surpris à tous les chapitres, mais il n'y a rien de réellement rocambolesque comme dans certains bouquins où l'on voit trop l'auteur jouer au magicien avec un grand chapeau et de larges manches. Le dénouement inattendu dans sa forme s'explique logiquement. Tout le développement nous instruit sur les mœurs judiciaires de l'Angleterre du 19°, infiniment plus dures qu'on le supposerait aujourd'hui, en particulier depuis que nous avons succombé à l'habitude de la complaisance la plus extrême excluant par principe l'effort de chacun et la responsabilité individuelle.
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Au risque de ne pas être très original, que dire si ce n'est que c'est du Anne Perry ! Et si c'est du Anne Perry, il faut le lire. Alors si vous ne connaissez pas encore, essayez au moins une fois.
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Janvier est glacial. Dans les rues sinistres de Saint-Giles, le sergent Evan contemple les corps ensanglantés de deux hommes. Aux premières constations, il semblerait qu’ils aient été roués de coups. Le premier, mort, est un homme d’une cinquantaine d’années, le second est un jeune homme d’une vingtaine d’années qui respire encore. La qualité de leurs costumes indiquent des gens de la haute société. Que faisaient-ils en ce territoire ? C’est chez un tailleur qui reconnaît son travail, qu’Evan apprend l’identité de ces deux malheureux ; Mr. Leighton Duff et son fils Rhys.
Aucune piste oriente Evan dans son enquête et ce n’est pas Rhys Duff, seul rescapé de l’agression, qui pourrait l’aider. Il est dans l’impossibilité de témoigner et ne peut émettre que quelques sons de souffrance.
Hospitalisé à Saint-Thomas, puis retourné chez lui sur les conseils du Dr. Corriden Wade, médecin et ami de la famille, Rhys a pour infirmière Hester Latterly.
Hester, ancienne infirmière de la guerre de Crimée, a les compétence pour le soigner. Elle l’aide aussi à surmonter ses traumatismes moraux. Rhys se comporte étrangement, il ne supporte pas le contact, surtout celui de sa mère, et fuit le sommeil pour ne pas cauchemarder. Hester doit alors le rassurer et l’habituer à sa présence. Elle lui raconte ses souvenirs de Crimée, lui lit des romans et petit à petit gagne sa confiance.
William Monk, détective privé, n’a pas revu Hester depuis un certain temps, deux semaines pour être précis… Leur mésentente se base sur de ridicules malentendus et quelques vexations. Tous deux s’apprécient mais s’insupportent également. Sans travail, sans la présence réconfortante de Lady Callandra partie en voyage, Monk s’ennuie. Il réagit donc favorablement à la demande de Mrs. Hopgood qui souhaiterait l’engager. Propriétaire d’un atelier de confection dans les bas quartier de l’East-End, elle a pu constater que certaines de ses ouvrières avaient été rossées sauvagement. Dans cette affaire, on parle de viols et de sévices. Pour nourrir leurs enfants, ces jeunes femmes n’hésitent pas à se prostituer et, n’ayant pas de souteneurs, elles n’ont personne pour les protéger. De plus, chacune panse leurs plaies dans le silence et la honte, n’osant en référer à la police.
Monk, toujours atteint d’amnésie, s’aperçoit qu’il est bien connu dans ce monde de taudis du nord de la Tamise. Ce n’est pas le respect qu’il suscite, mais plus de la peur et de l’ironie. Mais qui était-il ?
Les témoignages qu’il récolte patiemment, orientent l’enquête sur des hommes fortunés qui s’amusent en imposant leur puissance, force et supériorité. Bien vite, ses pas le mèneront vers Ebury Street, là où Hester a été engagée…
William Monk, Hester Latterly et plus tard Oliver Rathbone uniront leurs intelligences pour résoudre les drames ; meurtre, agressions, viols.
Dans ce huitième tome, nous quadrillons quelques quartiers de Londres. Comme l’auteur le précise, le misérable borde les quartiers huppés. C’est en 1890 que l’on commençât à réhabiliter l’East End. William Monk arpente ces deux univers, tout aussi à l’aise dans l’un que dans l’autre.
Le sujet traité dans cette enquête raconte la condition miséreuse des femmes, obligées de se livrer à la prostitution et des abus qu’elles subissent. La justice est inéquitable, voire absente. Autre thème, celui de la domination des gens de pouvoir, par la violence, l’humiliation, les indignités. Cette oppression offense aussi bien les femmes que les hommes.
Nous retrouvons comme dans les précédents épisodes pour les enquêtes et le procès, le trio de tête Monk-Hester-Rathbone. Leurs rôles s’étoffent et donnent à l’histoire un attrait indiscutable !
Toujours séduite par cette série, je ne peux que vous la conseiller…
"Il n’hésita qu’un instant, se demandant si elle s’efforçait de se montrer courageuse, et voulait prendre sur elle d’épargner ses propres sentiments. Mais, quand il la regarda de nouveau, il sut que ce n’était pas le cas. Il y avait en elle une aptitude à comprendre qui lui donner la force de replacer ce moment douloureusement sincère dans le cadre de tous les triomphes, tous les échecs aussi, qu’ils avaient partagés.
Il s’approcha d’elle et, avec une infinie douceur, se pencha pour déposer un baiser sur sa trempe, au-dessus du sourcil – sa joue demeura contre la sienne, son souffle agitant les mèches libres de ses cheveux.
Puis il tourna les talons et s’éloigna sans un regard en arrière. Il craignait de commettre un geste irrémédiable et il ne se sentait pas encore prêt."
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Anne Perry nous plonge cette fois-ci dans deux des quartiers les plus sordides de la capitale victorienne : St Giles et Seven Dials. Cette aventure est glaçante pour ce qu'elle révèle une fois de plus de la société victorienne et en particulier de la condition féminine. Les femmes qui se prostituent ici ne sont pas des professionnelles mais des ouvrières d'un atelier de couture dont les maigres revenus ne leur permettent pas de nourrir correctement leur famille. Elles se voient donc obligées de se vendre dans la rue sans la protection d'un souteneur. Dans cette histoire, 3 hommes s'en prennent à elles de manière extrêmement choquante, les violant puis les les rouant de coups en les laissant presque pour mortes. Evidemment à l'époque, le viol d'une prostituée n'étant pas considéré comme un crime, la police n'enquête pas. C'est Monk qui va se charger de cette enquête qui va devenir pour lui une question de justice personnelle (se demandant même s'il ne faut pas aller jusqu'à la vengeance personnelle).
L'auteure démontre aussi toute l'hypocrisie de la société victorienne qui accepte de fermer les yeux sur les pratiques de la bonne société tant que les hommes ont le bon goût de ne pas se faire prendre mais qui rejette complètement les personnes qui auraient le malheur de ne pas réussir à cacher leurs travers.
Quant à nos héros, leur situation évolue un peu : de chastes baisers sont échangés et le triangle amoureux prend une géométrie de plus en plus variable.
Mais, c'est surtout le tome où l'on apprend les causes de l'inimitié entre Runcorn et Monk. La grande force d'Anne Perry est de réussir à nous faire découvrir la face très sombre de Monk, tout en nous faisant aimer encore davantage le personnage.
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Communiquer avec l’au-delà est l’objectif de la communauté Spirite qui expérimente, de 1923 à 1927, des séances de psychographies et des téléplasmes photographiques. Médiums, médecins, scientifiques, membres, veulent rentrer en contact avec des auteurs célèbres, des astronomes et autres personnages connus par l’intermédiaire d’un guide psychique, l’esprit d’un mort.
Londres, juin 1932
A Montague Street, Andrew Singleton et James Trelawney, des amis de la faculté de Boston, ont traversé l’océan pour regagner le vieux continent afin d’y monter un cabinet de détectives privés. Agés de vingt-trois ans tous les deux, ils sont complémentaires et ont l’énergie bouillonnante. Si l’un est attiré par la philosophie, la poésie et la littérature, l’autre a un esprit cartésien, terrien, pratique et se montre plus actif.
Alors que l’ennui commence à les menacer, le travail faisant défaut, un jour, ils reçoivent la visite de Lady Jean Conan Doyle. Cette femme est la veuve de Sir Arthur Conan Doyle, écrivain et père de Sherlock Holmes. Elle souhaite les recruter pour mener une investigation sur une étrange histoire qui la laisse craintive et incrédule…
Au 221, Baker Street, adresse de l’illustre Sherlock Holmes, personnage fictif, des phénomènes surnaturels se manifestent et dérangent les habitants des lieux, le major Hipwood et sa femme. Raclements de chaises, bruits insolites, murmures… tout laisse à supposer que l’étage de la maison est hanté.
Pour la mémoire de son mari et le repos de son âme, elle demande alors qu’une enquête discrète soit faite.
"… Une veuve éplorée est venue confier ses peurs et ses angoisses à deux hommes qui lui étaient des inconnus il y a encore une heure à peine. J’espère qu’elle n’aura pas à regretter de vous avoir fait confiance."
L’enquête est acceptée. James se réjouit du caractère curieux de l’affaire et Andrew reste dubitatif, refusant l’aspect fantastique qui lui rappelle son père, grand adepte de spiritisme.
En lisant le Daily Gazette, ils prennent connaissance de meurtres commis qui évoquent ceux de Jack l’éventreur, Dracula, Mr Hyde et Dorian Gray. Même scènes, mêmes lieux… les coïncidences sont troublantes. Et, en se rendant au 221 de Baker Street, ils ont les pensées toutes imprégnées de ces synchronismes.
Accueillis par le major et son neveu le docteur Dryden, James et Andrew pénètrent dans un univers "qu’ils ne sont pas près d’oublier".
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… Et moi aussi ! Ce roman est une histoire surprenante et intéressante. Elle s’axe plus sur le thème des esprits, des fantômes, des productions d’ectoplasmes, des tables tournantes, des entités qui se réveillent, que sur la rationalité. J’ai donc été étonnée par ce livre qui garde du début à la fin un caractère surnaturel. Il est précisé en quatrième de couverture "Un hymne enflammé à la littérature victorienne et à ses monstres sacrés"… en effet, l’auteur a eu l’idée folle de rassembler les crimes des pires assassins du 19ème siècle et de les projeter dans le Londres des années 30. Ce fait déroute les deux amis détectives, friands de cette époque, qui devront demander l’assistance particulière d’un illustre enquêteur.
Si parfois ce livre fait sourire, il se laisse lire sans déplaisir, réclamant une curiosité faite de perplexité et de candeur.
Je ne sais pas si nous lirons la suite avec Manu, en tous cas pas dans l’immédiat. Mais si elle le désire, je serais partante pour dans quelques mois.
A conseiller ? Oui, pourquoi pas ! Mais avant… lire la série des Sherlock Holmes !!!
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Comme tout roman de Anne Perry il est très agréable à lire.
Wiilam Monk, aidé de sa fidèle Esther, enquête dans les milieux de l'opium pour disculper une femme qui s'est accusée d'un meurtre particulièrement horrible dans le seul but de faire parvenir à faire rouvrir l'enquête sur le suicide de son mari. On y découvre une Angleterre en proie à sa culpabilité d'avoir introduit l'opium en Chine, oùl'aiguille permet de plonger les consommateurs dans une dépendance dont ils ne se déferont jamais.
Un très bon Anne Perry, comme toujours très instructif.
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J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce petit roman qui se passe une fois encore pendant les fêtes de Noël. Un pasteur et sa femme viennent passer quelques semaines au sein d'un petit village anglais afin de remplacer le vieux pasteur, parti en vacances. Sauf que, dès leur arrivée, ils découvrent le pasteur mort dans sa propre cave. Pas de véritable enquête de police ici, nous suivrons le pasteur et sa femme pendant les quelques jours qui suivent le drame, et leur gentillesse leur permettra de faire connaissance rapidement avec les habitants et de découvrir bien des secrets.
L'ambiance d'un petit village où tout le monde se connaît est très bien décrite et j'ai apprécié cette lecture qui s'est avérée rapide.
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Avril 1857,
Hester Latterly a rendez-vous avec son amie Edith dans un parc. Le printemps est radieux. Hester avance d’un bon pas. Elle est à présent l’infirmière personnelle d’un militaire à la retraite, le major Tiplady, qui s’est fracturé le fémur.
Les premiers mots prononcés par Hester lorsqu’elle retrouve Edith sont « Que se passe-t-il ? », car l’expression de son amie n’est pas rassurante et mérite explication…
Son frère, le général Thaddeus Carlyon, est mort. Il est passé par la balustrade de l’escalier et s’est empalé sur la lance d’une armure.
Ironiquement, et bien atrocement, la première pensée qui surgit à l’esprit est « accident grotesque ». Pour ces familles orgueilleuses, il est de meilleur goût de mourir au champ d’honneur et non vulgairement, stupidement, d’une mésaventure hasardeuse.
Une semaine après, Hester rend visite à Edith, qui, veuve, sans fortune, a été obligée de réintégrer le foyer de ses parents. Le deuil est délicat car aux dernières nouvelles, la police est forcée de réfuter la mort accidentelle. Le meurtrier s’est dénoncé et les aveux ont été prononcés par Alexandra, la femme du général Carlyon.
L’homicide est incompréhensible ! Tous sont atterrés par l’évènement. Edith confesse à Hester sa stupéfaction et son incrédulité. Alexandra est une personne douce, généreuse, une épouse et une mère exemplaire. Certes, lors de cette sinistre soirée, elle paraissait perturbée, un peu hystérique, mais l’ambiance chez les Furnivals, leurs hôtes, n’était pas très chaleureuse. Les invités étaient guindés et simulaient un engouement qui faisait défaut. Il y avait Mr et Mrs Furnivals, le Dr Hargrave et sa femme, Thaddeus et Alexandra, leur fille Sabella et son mari Fenton Pole, sa soeur Damaris et son époux Peverell Erskine.
Si ce n’est pas Alexandra, c’est l’un d’entre eux ? ou un domestique ou un intrus venu pour cambrioler ? Et… quel serait le mobile ?
Alexandra est arrêtée suite à ses révélations. Hester, dubitative et perspicace, ressent dans ce dénouement trop rapide, une faille. Elle promet à Edith de contacter deux personnes de confiance qui seraient susceptibles de poursuivre l’enquête et de démêler les artifices de l’intrigue… le détective William Monk et le célèbre avocat Oliver Rathbone.
« On va pendre une innocente ». Dans la cellule, face à cette femme de tempérament, altière, et courageuse, Oliver Rathbone prend la mesure de sa forte résolution. Intuitivement, il rejette le mobile qu’elle offre. Meurtrière, peut-être, mais pourquoi ? Elle avoue que son mari était infidèle et qu’il la trompait avec Louisa Furnivals. La piste est à considérer. Mais… à cette époque, dans leur milieu, il était de bon aloi, aux épouses, de détourner le regard des incartades de leurs conjoints. La déraison de ce geste ne peut être mise sur le compte de la jalousie, surtout dans le cas de cette suspecte.
Difficile… presque impossible… Oliver n’accepte pas l’évidence. L’affaire promet d’être rude et c’est à Monk qu’il remet la mission de trouver des indices.
Ancien inspecteur de police, démissionnaire, Monk est à son compte depuis deux mois avec le soutien de Lady Callandra Daviot. Intrigué par cette histoire qui sonne faux, il n’hésite pas à collaborer avec Rathbone. En le suivant, on pénètre dans les coulisses d’une demeure aristocratique. On passe par les escaliers de service, on décompose le travail de la fille de cuisine à celui du majordome, on y parle de seaux à charbon, de pile de linge, d’argenterie à astiquer, des tables à dresser, on visite le cellier, la cave, les quartiers des domestiques… on pose des questions anodines, on laisse traîner la conversation, on ne bouscule rien, on est prévenant et on écoute beaucoup.
« Fébrilité ». D’après nos spécialistes un crime se décompose en trois éléments. Suite aux investigations, il manque toujours le dernier… le mobile. Le temps commence à manquer. Le procès se profile et rien ne vient étayer les pressentiments de nos trois limiers.
Le présage est mauvais mais ne laisse aucunement supposer l’horrible vérité.
Hester demandera à Rathbone : « Est-ce plaidable ? » il répondra : « Non. »
Troisième tome de la série William Monk, une relecture, l’auteur me surprend toujours ! J’ai retrouvé tous les personnages avec plaisir, même ceux qui font une brève apparition comme John Evan, l’ancien assistant de Monk, et Lady Callandra, la marraine d’Hester. Dans cet épisode, Monk s’efface un peu au profit de ses deux autres comparses, Hester et Oliver. Son amnésie le fragilise encore et il poursuit des bribes de son passé qui se rappellent à sa mémoire par des images et des sentiments.
Cette histoire est bouleversante. L’intimité des familles de la bonne société n’est pas la façade respectable qu’ils présentent. C’est secret, caché.
Si je me suis doutée dès le début du mobile, ma lecture n’en a pas souffert. J’étais très curieuse de voir l’écheveau de l’intrigue se défaire. Il n’y a pas que l’enquête qui est passionnante, les instants du procès le sont aussi ! Les conclusions, les confessions, amènent les larmes.
Anne Perry aime raconter la condition des femmes. Elles ne sont pas délicates, elles sont fortes. C’est la société qui les rend chétives et vulnérables. Une femme n’est rien, qu’elle soit riche ou pauvre, elle est un accessoire, une matrice. Certains de ces portraits sont admirables d’intensité, d’élégance et d’honneur. D’autres ressemblent à des monstres.
Elle souligne dans ce livre le veuvage. Une femme qui se retrouve veuve et sans fortune, n’existe pratiquement plus, elle régresse.
Malgré la dureté et l’infamie de l’histoire, je vous recommande ce tome. Il est très bon !
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