AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Anne Wiazemsky (177)


Ce soir elle est particulièrement bouleversée par la mort d'une femme allemande, atteinte de septicémie, qu'elle n'a pas pu sauver.
Celle-ci, plusieurs fois violée par les soldats de l'armée soviétique, avait tenté de se faire avorter.
Comme tant d'autres.
Quelques rares Berlinoises, soignées par la Croix-Rouge, ont commencé à raconter les horreurs de la prise de Berlin et de l'occupation par les Soviétiques.
Claire ne comprend pas que les Alliés aient mis tant de temps avant de rejoindre Berlin.
Commenter  J’apprécie          280
C'était le printemps et pour la prmeière fois depuis deux ans, depuis la mort de mon père, je l'attendais avec impatience. Dans ma cahier de textes, j'avais recopié ces lignes extraites d'un roman de mon grand-père, François Mauriac : "Le bonheur, c'est être cerné de mille désirs, d'entendre autour de soi craquer les branches." Si la première partie de cette définition m'était encore inconnue, je commençais à entrevoir la seconde : j'écoutais, j'entendais "autour de moi craquer les branches". C'était diffus, nouveau, troublant. Cela surgissait sans raison, n'importe où.
Commenter  J’apprécie          240
Au sujet de l'attitude de Robert Bresson lors d'une rencontre avec JL Godard
"Il avait cet air bien élevé et innocent que j'avais appris à déchiffrer et qui signifiait l'étendue de son irrémédiable ennui".
Commenter  J’apprécie          230
Elle souhaite n’exister que par son travail depuis son entrée à la Croix-Rouge, un an et demi auparavant. Son courage moral et physique, son ardeur font l’admiration de ses chefs. Ses compagnes, parfois issues de milieux sociaux différents du sien, ont oublié qu’elle était la fille d’un écrivain célèbre, François Mauriac, et la considèrent comme l’une d’entre elles, rien de plus. Cela la rend heureuse. Elle aime ce qu’elle fait, la nécessité de vivre au jour le jour.
Commenter  J’apprécie          210
Tu diras à ton grand-père que Nadja est belle "comme la rencontre fortuite d'un parapluie et d'une machine à coudre sur une table de dissection". C"est la définition que Leautréamont donne de la beauté dans Les chants de Maldoror".

Pour comprendre le contexte, il faut savoir que Nadja est la chienne d'Anne.
Commenter  J’apprécie          200
Nous nous asseyons sur les marches à mi-hauteur. Devant nous le paysage s'étend à l'infini : les vignes qui descendent vers la Garonne que l'on devine couler entre les peupliers, les vignes encore, le début des landes au fond qui précèdent l'océan. Il fait si beau, le ciel est si bleu que l'on distingue le moindre détail. Nous nous taisons comme pareillement émus par la beauté du lieu, sa quiétude. Je ne m'étonne même pas que ce soit si facile de retrouver le père Deau après toutes ces années. Je nous sens à l'unisson et je le vois tel qu'il est maintenant : un petit homme qui a mûri et qui porte une barbe de père Noël. Je m'apprêtais à lui raconter que du vivant de ma grand-mère je venais tous les jours m'asseoir sur les marches du Calvaire. Contempler ce paysage m'apaisait, ramenait en moi une paix que je ne trouvais nulle part ailleurs. Parfois je voyais les orages arriver des landes, le ciel s'obscurcir, et il n'était pas rare que je regagne trempée la maison. Mais c'est lui qui parle le premier.
Commenter  J’apprécie          190
Quand Claire quitta le bureau pour rejoindre son étage, elle avait envie de chanter de joie dans l'escalier : elle venait de rencontrer enfin un homme qui ignorait l'existence de son illustre père et pour qui la littérature, les livres ne comptaient pas. Cette situation si nouvelle l'enchantait.
Commenter  J’apprécie          180
Maman, depuis fort longtemps, se protégeait par le silence en espérant que ce qui ne se disait pas n'avait pas d'existence.
Commenter  J’apprécie          170
Le tournage s'étant arrêté à 4 heures, nous sommes partis Juliet, Jean-Pierre et moi, fêter le printemps sur les Champs-Elysées. Devant le cinéma Publicis nous avons croisé Alain Cuny qui fut charmant et que moi et Juliet connaissions chacune de notre côté. Planqué derrière lui, Jean-Pierre nous faisait des grimaces, se tapait sur le ventre, essayait de troubler "les deux petites actrices en face du grand Cuny". Puis nous sommes allés manger des glaces et Juliet et moi avons bien ri voyant la honte de Jean-Pierre qui, pour la première fois de sa vie, se trouvait devant un café liégeois. Comme nous n'étions pas loin des Cahiers, il s'étranglait de peur à l'idée que Rivette ou Truffaut puissent passer et le surprendre le nez dans la chantilly.
Commenter  J’apprécie          170
Nous avions déjeuné chez mes grands-parents et, à peine le café avalé, je m'empressai de prendre congé. Mon grand-père (François Mauriac) me retint d'un geste.
- Tu tiens toujours ton journal ?
- Oui, pourquoi ?
Ses yeux se plissaient de joie comme chaque fois que lui venait une pensée malicieuse.
- Parfait. Surtout, continue-le, régulièrement, tous les soirs avant de te coucher. Ce sera passionnant le journal d'un tournage. Et puis... si ce M. Bresson s'avise d'être désagréable, écrire ton journal c'est te fabriquer une arme formidable. Françoise Gilot qui fut l'épouse de Picasso vient de sortir un livre qui raconte leur vie. Tout le monde se l'arrache ! Quelle vengeance ! Quelle merveilleuse vengeance !
Il riait et les membres de la famille qui se trouvaient présents riaient aussi. Choquée par le cynisme de sa proposition, je me levai et quittai le salon sans un mot.

61 – [Folio n° 4722, p. 53-54]
Commenter  J’apprécie          150
La fille du docteur : c'est ainsi que tous l'appelaient. Betty, depuis longtemps s'y était habituée. Ses camarades de classe disaient en parlant d'elle : la fille du docteur des fous.
Commenter  J’apprécie          130
Ma vie n'est pas vraiment là. Ni auprès de Robert Bresson ni au sein de l'équipe du film, comme je l'avais cru durant l'été : cela aussi est terminé. Je l'avais compris en les voyant retrouver leur femme ou leur petite amie .Ma vie, ce serait encore autre chose. Le brouillard soudain se dissipe, la tour Eiffel surgit bien nette et, derrière elle, les jardins du Champ-de-mars, Paris. Face à ce paysage nettoyé, il me semble que je pressens ma vie, fugitivement mais à perte de vue.
Commenter  J’apprécie          120
Vaut-il mieux avoir de la poussière sur ses meubles ou sur son âme ?
Commenter  J’apprécie          120
Laure se brossa les cheveux et se mit du rouge à lèvres. Une gaieté soudaine la faisait chantonner et sourire à son image dans le miroir. Image qu'elle jugeait très séduisante, sans aucun rapport avec l'image entr'aperçue, dans ce même miroir, quelques heures auparavant.
Commenter  J’apprécie          110
Ma vie n'est pas vraiment là. Ni auprès de Robert Bresson ni au sein de l'équipe du film,comme je l'avais cru durant l'été : cela aussi est terminé .Je l'avais compris en les voyant retrouver leur femme ou leur petite amie .Ma vie, ce serait encore autre chose.Le brouillard soudain se dissipe,la tour Eiffel surgit bien nette et, derrière elle, les jardins du Champ-de-mars,Paris.Face à ce paysage nettoyé ,il me semble que je pressens ma vie, fugitivement mais à perte de vue.
Commenter  J’apprécie          100
Parfois, des fumées m’empêchaient de distinguer qui attaquait qui. Nous apprendrions plus tard qu’il s’agissait de gaz lacrymogènes. Le téléphone sonna. C’était Jean-Luc, très inquiet, qui craignait que je n’aie pas eu le temps de regagner notre appartement. «Ecoute Europe numéro 1, ça barde au Quartier latin !» Nous étions le 3 mai 1968.»
Commenter  J’apprécie          90
(Dans cet extrait Anne W. cite : Pierre son frère , François Mauriac son grand-père et Jean-Luc Godard son mari)
(.....)
Malgré cela , Jean-Luc avait rageusement rajouté sur le tract que Pierre et moi devions apporter à notre grand-père : "Vous n'avez pas honte ? à votre âge et si près de la mort?"
(.......)
Au téléphone Pierre m'avait rapporté cette phrase de notre grand-père à propos de Jean-Luc : " Ce n'est pas parce qu'il s'imagine que j'ai un pied dans la tombe qu'il faut me marcher sur l'autre." C'était une de ses phrases préférées, la preuve que son sens de l'humour l'avait emporté sur sa colère.
Page 123
Commenter  J’apprécie          90
Puis les sanglots et les larmes s'apaisèrent et l'étreinte des frères se relâcha. Micha recula pour s'essuyer le visage avec un pan de sa chemise. Brisé par le vin et l'émotion il avançait de biais, tel un ours. Nathalie, encore sous le choc de ces récits, lui tendait son mouchoir. Micha contempla avec curiosité le joli petit morceau de soie brodée aux initiales de sa belle-soeur et le lui rendit.
- C'est une nappe qu'il me faudrait, dit-il.
Commenter  J’apprécie          90
- Donc papa se méfie. A paris, tous les Russes sont des chauffeurs de taxi ou des musiciens de boîtes de nuit, qu'ils soient princes ou pas. "Que faire, que faire ? se lamente maman, en relisant pour la énième fois ma lettre. Papa a une idée : - Téléphonons à Troyat !" Troyat, Henri Troyat, est un grand ami de mon frère aîné, Claude. C'est un ex-Russe comme Wia, exilé comme Wia, naturalisé français, toujours comme Wia. La seule différence c'est qu'il a pris un pseudonyme et qu'il est écrivain. [...] Dring, dring ! Ils se ruent vers le téléphone, papa décroche et entend Troyat enthousiaste, ravit : "Ce n'est pas que c'est mal, Wiazemsky, c'est bien, très , très bien ! On ne peut pas faire mieux !"
Commenter  J’apprécie          83
Ecrire aide à organiser sa pensée.
Commenter  J’apprécie          80



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Anne Wiazemsky (1984)Voir plus

Quiz Voir plus

Anne Wiazemsky

"Fille de", non, mais petite-fille de :

André Malraux
André Maurois
François Mauriac
Georges Duhamel

10 questions
75 lecteurs ont répondu
Thème : Anne WiazemskyCréer un quiz sur cet auteur

{* *}