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Citations de Antoine Choplin (344)


"Chacun agit comme il peut pour vivre et s'arranger, et sans doute avons-nous fait de notre mieux jusqu'à aujourd'hui".
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C'était il y a deux jours, il dit. On est sortis des ateliers et les autres types, ceux de la grève, ils nous ont attendus dehors,comme presque toutes les fois, avec le pied ferme. Toujours les mêmes types comme d'habitude. A nous insulter dessus, nous dire qu'on a pas de couilles. C'était comme tous les jours, sauf que je suis sorti des ateliers un peu après les autres et, comme j'étais pas dans le groupe, ils ont fait le cercle autour de moi, à sept ou huit, mon frère. Et là, ils m'ont insulté dessus, de plus en plus fort, sale boulougne, rentre chez toi, va profiter aileurs et autres trucs que je te dirai pas tellement ça fait honte. Y en avait qui me bousculaient avec les mains, même un aussi il me donnait des coups. Mais le plus dur, c'était les mots, mon frère. J'ai essayé de mettre les mains sur les oreilles pour ne plus les entendre, mais je les entendais quand même. Et alors, au bout d'un moment...
Il s'arrête, sa voix s'est mise à trembler. Il prend une bonne goulée d'air avant de poursuivre.
Tellement j'avais honte que j'ai pissé dans mon froc.
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Louis se dit qu'on pourrait la traîner dans la boue, cette fille, sans lui ôter sa grâce.
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Fernand dit à Louis qu'il a le front brûlant.
Louis dit qu'il doit rester un quart d'heure jusqu'au château.
Un quart d'heure. Louis pense que, décidément, les équations. Il se dit que la réalité humaine de ce quart d'heure interminable, ce n'est pas d'être composé de quinze minutes. Il se souvient du paradoxe d'Aristote, qu'on pourra toujours diviser par deux la distance ou le temps restant. Sans jamais arriver à zéro.
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Les enfants la dévisagent. Le plus petit des trois, un garçon demande : t'as pas de voiture, madame. Sarah dit que non, et que, heureusement, lui il en a une, qu'elle le remercie de bien vouloir la prendre dedans.
Il continue : moi, mon père, il est à la guerre et il est pas mort.
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Elle (Sarah) dit que dans pas trop longtemps, elle aura besoin d'une petite halte, avec quelques arbres pas trop loin, si possible.
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Une nuit de guerre. Une nuit comme çà, entre un homme et une femme dans un camion, sur la banquette d'un camion, avec juste la promesse des heures sombres à traverser ensemble.
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Et pourtant, on aura beau faire, on sait bien qu'on ne sera jamais tranquilles avec ça. Ni nous, ni nos enfants, ni les enfants de nos enfants. Ni même le plus petit brin d'herbe qui n'a plus nulle part où se cacher
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"Et pourtant, on aura beau faire, on sait bien qu'on ne sera jamais tranquilles avec ça. Ni nous, ni nos enfants, ni les enfants de nos enfants. Ni même le plus petit brin d'herbe qui n'a plus nulle part où se cacher".
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Avant de partir, poursuit Iakov, j'aimerais pouvoir dire un mot ou deux à Véra.
Un mot ou deux ?
Oui, tu vois, je voudrais lui dire, je ne sais pas moi, combien elle a compté pour moi dans cette vie d'ici-bas, et combien elle a été bonne pour moi toutes ces années et comme elle a fait de moi quelqu'un de meilleur que si je ne l'avais pas connue. j'ai envie de la remercier pour ça. Et aussi d'autres choses.
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Il y a eu la vie ici
Il faudra la raconter à ceux qui reviendront
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Ils n’auraient jamais dû le faire, Gouri l’avait compris peu après. Ils l’avaient fait pourtant, avec enthousiasme et même, une joie vague. Ils étaient venus ensemble, c’était tout près d’ici, Kesnia et lui, au matin du 26 avril. Voir un peu. Le bleu étrange de l’incendie. Les irisations. Cette féérie. Ils avaient même hésité à s’approcher encore. Une chose insignifiante — il ne pouvait se souvenir quoi exactement, une course à faire, un rendez-vous ? — les en avait empêchés. Ils y seraient allés, sinon, main dans la main. Encore plus près. Ils se seraient jetés là – dedans pour de bon, père et fille ensemble, pris par l’intensité du spectacle, le sourire, presque, à leurs visages. Comme ces autres enfants rassemblés du côté de la voie ferrée, offrant leurs chants et farandoles au feu d’artifice. Et envoûtés une fois pour toutes. Aujourd’hui, ou demain, disparus.
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Boudma !
Boudma ! répètent les autres.
Ils vident leur verre d’un seul trait.
Y’a pas de meilleur médicament, dit Iakov.
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... quelqu’un m’a dit que là-bas, certaines nuits, les arbres se mettent à rougeoyer.
J’ai vu ça de mes propres yeux. On a vu ça avec les gars. Un truc étrange. Tu regardes ça et même si t’as une grande gueule je peux te dire que ça te ferme le clapet.
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Au milieu de toute cette désolation, il se sent d'abord pris dans une sorte d'entre-deux, de ceux qu'imposent parfois les réveils affolés et pleins de sueur, quand tout vacille et s'en tient au gazeux, quand le réel continue à ployer sous la force du rêve, renâclant à toute capture.
Avec cet oeil embué, presque incrédule, il traverse les quartiers meurtris, longe les bâtisses calcinées encore fumantes et les murs effondrés.
Il atteint la place du marché.
Il ne remarque pas les trajectoires balbutiantes de ceux qui, mètre après mètre, en soufflant des mots d'effroi, se risquent à nouveau au coeur de l'espace dévasté. Il n'entend pas vraiment la plainte des femmes agenouillées, les cris résonnants des plus forts, prodiguant mille consignes contradictoires.
Il poursuit son chemin vers la Calle Don Tello.
e n'est qu'en remontant la rue vers chez lui que, le coeur battant, il commence à éprouver pour de bon les modifications du paysage., les espaces nouveaux dévolus à la lumière, à la circulation de l'air et des sons.
Avant même qu'il n'y ait porté le regard, il devine les blessures de la ville. La béance de ses plaies, ses amputations.
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Lui offrir un caillou, ce serait l’inviter à porter un regard sur un objet véritable. Sur une chose d’origine, et non pas sur une esquisse de représentation, forcément imparfaite. Ce serait déjà, de la part de Basilio, un geste d’artiste. Plus modeste, mais quand même.
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De temps à autre, je jette un coup d'oeil vers lui. Dans le regard incessant qu'il porte au dehors, il y a cette curiosité discrète pour les choses que je lui connais, mais aussi cette sorte de rêverie, d'absence, teintée de lassitude.
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Bien mordre dans leur histoire. Sa façon à lui de le faire, tous les soirs. En y ajoutant les épisodes de la journée. Les autres couleurs advenues. En s’efforçant de tenir en respect l’offensive des gris (…)
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Enfin, peut-être qu'un surplus de finesse ferait sourdre cette chose minuscule et que trahirait à leurs visages un je-ne-sais-quoi d'étincelant et de dérisoire : un peu d'espoir, voilà, ravivé par les propos d'Ungar mais maintenant endossé par chacun d'eux.
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On s’embrasse longuement contre un mur encore tiède du soleil de la journée, à l’angle d’Aurelio-Saliceti et Mattia-Montecchi. Les paumes de Marya enveloppent mon visage, dans le désordre grandissant de son souffle. Mes mains à moi épousent depuis son front la ligne de ses cheveux, glissent aussi vers ses hanches à la rencontre de quelques hyperboles dont j’éprouve le velouté à travers le tissu léger de sa robe.
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