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Citations de Antonin Varenne (267)


Il n’est pas aussi vieux que moi, mais il a déjà compris cela, que les mondes qui duraient toujours, du temps des ancêtres, n’existent plus. Aujourd’hui, les mondes ne durent plus. Ils sont livrés par containers les uns après les autres.
(p.201)
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Je suis pris de sympathie pour les zébus, qui se foutent d’appartenir aux Bara ou aux Dahalo, qui suivent les touffes d’herbe devant leur museau et basta.
Crétins de zébus, qui chargent des crocodiles pour sauver leurs veaux, mais se laissent gratter le dos par les escrocs qui les découperont en steaks.
(p.193)
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Cette discussion parfaite que je dois avoir avec mon fils. Dans laquelle il me pose les questions auxquelles je veux répondre. Est-ce que j’aimais sa mère, est-ce que je l’aime lui ? Je trouve les mots justes. Je lui dis tout ce qu’il a besoin d’entendre. Je lui transmets toute ma sagesse, tous mes doutes, je lui fais comprendre ce qu’il doit puiser de bon dans ma vie et mes expériences, ce dont il doit se défendre et ce qu’il ne doit pas imiter pour être meilleur que moi et heureux. Pour ne pas se tromper là où j’ai échoué. Alors il me dit à son tour qui il est, quelles sont ses aspirations, pourquoi il s’est lancé sur tant de mauvais chemins, pour se tester, pour tester mon amour, parce qu’il est perdu au fond et a seulement besoin que je lui tende une main pour que tout aille mieux. Nous reconnaissons ensemble que nous sommes des êtres imparfaits. Je lui dis enfin que rien n’est de sa faute. Que dans ce monde où tout est imparfait, lui, mon fils est parfait. Qu’il est tout ce qu’il devrait être et a encore le temps de devenir tout ce qu’il veut, d’être satisfait et libre. Alors nous nous prenons dans les bras. Il est devenu par la magie de ces mots et de l’amour, à quarante ans, l’homme sage que je viens enfin de devenir à soixante-dix ans. Nous sommes tous les deux heureux, moi d’avoir vécu et d’avoir été son père, lui d’avoir encore la vie devant lui et d’avoir eu ce père.
Mais la voix de Guillaume nous lance droit dans nos vieux murs.
(p.151)
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Paradoxe un peu déprimant : l’âge est la clef pour affronter sereinement l’avenir. La leçon n’est pourtant pas compliquée et devrait être à la portée de tous, jeunes et vieux. C’est que l’avenir n’est pas décidé. Plutôt qu’une inquiétude, c’est finalement un gros avantage par rapport au passé. Qui est le vrai danger. Parce que lui ne changera plus. Il est entièrement dit et on n’y peut plus rien. On ne pèse pas sur le passé, c’est lui qui vous pèse dessus et il vous rattrape immanquablement, alors qu’on peut toujours bifurquer ou fuir quand on regarde vers le futur.
Une loi de l’univers que Patrick énonce en termes plus simples : on refout toujours les pieds dans la merde qu’on a laissée derrière soi.
Le passé, cette saloperie, a même le pouvoir de nuire à l’avenir.
Vieillir est terrifiant. Pas étonnant que les vieux deviennent séniles, retombent en enfance et se mettent à tout oublier. Ça doit être un système de sécurité du cerveau humain, comme les coups de chaud et les comas.
(p.136)
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Paradoxalement, ce n’est pas à Tamatave, sur la côte, que j’ai la sensation de vivre sur une île. J’y ai plutôt l’impression d’être sur n’importe quel littoral continental, avec un port pour en partir. C’est toujours quand je m’enfonce dans les terres rouges et vertes de Mada que me revient cette impression d’isolement insulaire. À Mada, plus il y a de terres autour de moi, plus je me sens sur une île coupée du reste du monde et plus l’impression est forte que sur la Grande Île tout est connecté. Qu’ici l’effet papillon est réel, magiquement réel. Que Mada est un seul organisme géant. Qu’une politesse faite à un voisin dans le nord de l’île a un effet sur la vie des villageois d’un coin paumé du Sud. Que le sang d’un vasah tué à coups de machette chez lui par des cambrioleurs coule sur les volontaires d’une petite ONG ailleurs dans le pays. Que la transpiration d’un touriste bedonnant, en train de baiser une mineure sur une île paradisiaque de Nosy Be, coule froide sur la nuque du vasah qu’on assassine. Que les chants de cette procession funéraire – que je croise sur ma route – suivant un cercueil dans une Peugeot plus vieille que l’indépendance font rayonner sur tout Madagascar la sagesse d’accepter la part de mort que contient la vie. La part de danger de tout voyage.
Mais je n’entends pas vraiment les chants. La procession disparaît dans mon rétroviseur moucheté de boue brune. Je suis en boucle. Quelques mots qui tournent et tournent dans ma tête.
Le temps. Inutile. Folie. Mes enfants. Ce qu’il reste de ma vie.
(pp.52-53)
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Antonin Varenne
Le cheval était malin et Bowman conclut qu'il n'était sans doute pas trop nerveux pour travailler, seulement qu'il n'en avait pas envie.
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Capturé à trois ans, le cheval de Bowman avait les nerfs à fleur de peau. La bête lui avait plu, quelque chose de distant dans le regard. Il s'était imaginé que lorsqu'ils serait dessus, on ne l'approcherait pas trop, qu'ils feraient la paire. le mustang n'avait pas été sellé depuis plusieurs mois et le contact du cuir l'agaçait. Bowman était resté un moment avec lui dans le box de l'écurie, assis sur une barrière à fumer une pipe pendant que l'animal lançait des coups de sabots dans les planches. Petit à petit le cheval s'était approché pour sentir la fumée du tabac. Bowman avait attendu qu'il le touche d'abord, puis lui avait frappé doucement l'encolure en lui promettant une balle dans la tête s'il essayait de le sortir de selle. Au son de sa voix, le cheval avait reculé d'un pas et couché ses oreilles en arrière.
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Le Fox and Hounds semblait rempli ce soir d'une bande de vieux orphelins, portant le deuil de la Compagnie et la maudissant à la première occasion. Derrière les sourires et les mauvaises blagues, il y avait une tristesse coupable de n'être les vétérans de plus rien. Leur ennemi de toujours était mort et à la table là-bas, dans un coin de la salle, son fantôme buvait de la bière à s'en faire péter le ventre
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Tardez pas à rejoindre Denver et à sortir de ces montagnes, parce que le froid va bientôt vous attraper par les pieds mon gars. Par ici, le printemps arrive pas avant que l'été soit fini.
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-Max, vous êtes un optimiste contrarié, un pessimiste qui croit au bonheur.
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Le tueur tente de réaliser son monde intérieur-cest le talent de l'artiste qu'il désire, qu'il détruit. S'il aime, c'est qu'il hait. Sil cherche, c'est qu'il manque. S'il est fort, c'est qu'il est impuissant. S'il mutile..
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Aux J.O. de Mexico en 1968, deux athlètes noirs, Tommie Smith et John Carlos, première et troisième marche du podium du 200 mètres, lèvent un poing ganté de cuir noir (Black Panther Party), ils ont ôté leurs chaussures (misère des Noirs), portent un foulard noir (lynchages). Le public hurle, crache, insulte, menace. Martin Luther King a été assassiné cinq mois plus tôt. La loi mettant officiellement fin à la ségrégation aux États-Unis est passée en 1964.

1964.

Virés du village olympique, interdits à vie de compétition, Smith et Carlos seront aussi virés de leurs boulots aux USA. Ils deviendront des va-nu-pieds. La femme de Smith le quitte. La femme de Carlos se suicide.

Le record du monde du 200 mètres, établi par Tommie Smith aux J.O. de Mexico en 1968, ne sera battu qu'en 1984.

Les droits de l'Homme sont pratiques. Ils ne sont pas politiques. On peut en faire des autocollants pour événements sportifs. Sauf si on exploite les droits de l'Homme à d'ignobles fins militantes. Peter Norman, le troisième homme, blanc, du podium de Mexico, pour avoir été solidaire de Smith et Carlos en arborant sur son jogging un écusson du Olympic Project for Human Rights, n'aura plus de carrière sportive non plus. Il était australien, enseignant, l'Australie avait accordé la citoyenneté aux Aborigènes un an plus tôt, en 1967.
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- Est-ce que tu as trouvé un peu de beauté ? Tu sais ce que c'est, la beauté, oui ?
- Tu vas me le dire.
- Et on pourra comparer alors.
(...)
- La beauté, c'est ce que tu gardes jusqu'à ton lit de mort.
- Il y a des gens qui meurent en haïssant la Terre entière.
- C'est vrai. Ils crèvent accrochés à leurs draps en grinçant des dents. Ou morts de trouille. C'est vrai. Alors disons que la beauté, c'est ce que tu dois garder pour bien mourir. Toi, tu dis que c'est quoi ?
- Ce qu'on peut partager sans le découper en parts.
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Même après que la tristesse est passée, les conséquences du deuil sont bien plus longues que ce que l'on croit. Le deuil est une construction. Il dure toute la vie.
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Jesse Owens, quatre médailles d'or aux J.O de Berlin en 1936, déclarait en son temps : « Non, Hitler ne m'a pas snobé, il m'a serré la main, mais les journalistes n'ont pas publié la photo parce qu'ils ne voulaient pas donner une image positive du chancelier. C'est Roosevelt qui m'a snobé quand je suis rentré aux États-Unis. Pas une rencontre, pas un télégramme. Roosevelt était en campagne et ne voulait pas se mettre les électeurs du Sud à dos. Quand je suis rentré chez moi, il a fallu que je retourne m'asseoir à l'arrière du bus avec les nègres. »
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Quand Arthur demanda comment il était mort, on lui répondit que c’était le progrès qui l’avait tué. Il était passé dans une moissonneuse à vapeur.
– Tout ce qu’est ressorti, c’était de l’engrais avec une odeur de gnôle
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– Et ceux-là, les plus forts, par exemple c’est le lapin qui court le plus vite, ou l’oiseau qui vole le plus vite pour trouver à bouffer
...
– Ah ! Donc ceux qui vont plus vite, ils font des lapereaux et des bébés oiseaux qui vont aussi plus vite, parce que c’est héréditaire.
Un buveur reposa sa pinte.
– Héréditaire ?
– Ça passe des parents aux enfants, dans le ventre de la mère, comme la connerie !
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La psychologie comportementale, il s'en tamponnait le citron, mais savait que dans ces épaisseurs de papier, il y avait des hommes à prendre au sérieux.
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Le terrorisme est une guerre de nulle part qui frappe les esprits où qu'ils soient.
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Celui qui refuse de se battre est parfois celui qui emporte la guerre.
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