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EAN : 9782878583441
285 pages
Viviane Hamy (10/03/2011)
3.78/5   107 notes
Résumé :
2009 : flic le jour, boxeur la nuit, George Crozat, dit le Mur, sent sa carrière décliner et accepte de tabasser des inconnus pour le compte d'un mystérieux commanditaire.
1957 : Pascal Verini, ouvrier de Nanterre, soldat en Algérie, refuse de pratiquer la torture. Rien ne semble devoir réunir ces deux hommes. Pourtant, leurs trajectoires vont se croiser et en être définitivement bouleversées.
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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2009. Georges Crozat, surnommé le Mur dû à sa capacité à encaisser les coups mieux que quiconque, est flic le jour et boxeur la nuit. Un boxeur malheureusement en fin de carrière. À la fin d'un match de boxe éprouvant pour son adversaire, un certain Pakistanais, videur dans une boîte, vient le voir dans sa loge et lui propose de bosser pour un pote. Ce dernier, cocu, voudrait que Georges donne une bonne leçon à l'amant de sa femme. Un beau billet l'attend s'il exécute ce contrat... 
1957. Pascal Verini, fils d'une famille communiste nanterrienne, est appelé en juin, comme bon nombre de ses congénères. Pacifiste dans l'âme mais forte tête, une sanction disciplinaire l'envoie en Algérie, dans une ferme isolée, un DOP (Détachement Opérationnel de Protection) autrement dit un centre de torture...

Ce roman, inspiré des confidences de son papa, que l'on aura reconnu en la personne de Pascal Verini, met en scène alternativement les destins de ce dernier, un soldat affecté dans une vieille ferme, et de Georges, ce flic bien mal engagé dans ses combines. Deux destins qui vont immanquablement se croiser. Quel est donc le lien qui unit ces deux hommes que tout semble séparer ? Antonin Varenne signe ici un roman noir, âpre et puissant au scénario intelligent au cours duquel l'on fait la connaissance du Mur, du Kabyle et du Marin. Trois personnages au fort tempérament qui côtoient malheureusement bien trop souvent la violence, fut-elle infligée ou subie. Un roman fort bien documenté, que ce soit le monde de la boxe ou la guerre d'Algérie. Des histoires profondément humaines et remarquables servies par une écriture percutante et riche.
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Cela faisait quelques années que ce livre traînait dans les profondeurs abyssales de ma PAL, et comme je cherchais pour le Challenge ABC un livre dont l'auteur avait comme première lettre un V…
J'avais déjà entendu beaucoup de bien au sujet d'Antonin Varenne, aussi à une époque je m'étais empressée d'acheter ce livre ainsi que « Trois mille chevaux-vapeur « et depuis, ces deux livres m'attendaient fort patiemment …
Bon j'en ai exhumé et lu un des deux, et je garde l'autre sous le coude pour le prochain Challenge ABC je l'avoue…
Revenons à ce polar dont le titre n'avait cependant pour moi rien d'alléchant et dont l'une des thématiques abordées me semblait être la boxe. Je dois tout de suite avouer que la boxe et moi…Jamais vu ou eu envie de voir Rocky , et en plus, j'ai été traumatisée par le très beau film de Clint Eastwood « Million Dollar Baby », donc oui, j'ai dû me forcer un petit peu pour me lancer dans cette lecture..
Et très vite, je me suis laissé prendre à cette histoire…ou plutôt à ces deux histoires qui sont séparées par plusieurs décennies…
Au début, j'ai plus été intéressée par l'histoire de pascal , soldat embarqué dans la guerre d'Algerie que par celle de Geoges, flic et boxeur à ses heures perdues…
L'évocation des heures sombres de la guerre d'Algérie a évoqué pour moi un témoignage qu'un ancien soldat m'a fait spontanément un jour, après près de 50 années de silence et de non-dit…Je n'oublierais jamais ses paroles et évidemment ce livre a été un terrible écho à ce témoignage…A un point qu'en ai oublié qu'il s'agissait d'un roman…
Une belle découverte….



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Avec le mur, le Kabyle et le marin, Antonin Varenne, quelques temps après Fakirs, remet en scène des personnages aux corps et aux esprits torturés. C'est en 2009 que l'on rencontre le premier, Georges Crozat, dit le Mur, policier mais surtout boxeur en fin de course qui doit son surnom à son extraordinaire capacité à encaisser les coups. le deuxième, c'est Pascal Verini. En 1957, ce jeune ouvrier de Nanterre issu d'une famille communiste est appelé en Algérie. Affecté à un dispositif opérationnel de protection, un DOP, c'est-à-dire avant tout un centre de torture, Verini refuse de prendre part aux interrogatoires et aux corvées de bois qui s'ensuivent parfois.
Après un combat particulièrement âpre qui le laisse aussi perclus de douleur que déprimé, Crozat accepte, afin de pouvoir continuer à financer ses nuits avec des prostituées, de passer à tabac des hommes que lui désigne un commanditaire anonyme. le chemin sur lequel il s'engage alors va l'amener à croiser le chemin d'un vieil arabe et, au bout du compte, celui de Pascal Verini.

Constitué de deux grandes parties, une première mettant en scène, chacun à leur époque, Crozat après son combat contre le jeune Gabin, et l'appelé Verini en poste au DOP Rabelais et une seconde qui voit les deux hommes se croiser, voire se confronter, un demi-siècle après le retour de Verini, le mur, le Kabyle et le marin est un roman noir d'une facture plutôt classique et qui laisse assez peu de place au suspense puisque la rencontre semble immuable et que les motivations du commanditaire de Crozat, pour obscures qu'elles soient au départ, on tôt fait de commencer à émerger.
Ce qui fait de ce roman un livre à part, outre le sens aigu que possède l'auteur d'une narration efficace qui apparaît dès l'impressionnante première scène qui propulse le lecteur sur le ring avec Crozat, c'est la délicatesse dont sait faire preuve Antonin Varenne lorsqu'il s'agit d'aborder l'intime, particulièrement s'agissant des sentiments de l'appelé Verini, et de le confronter à l'Histoire. Une Histoire dont Varenne montre comment elle ne cesse de ressurgir malgré le soin avec lequel on cherche – et ce « on » s'applique autant à l'État qu'aux hommes qui ont vécue la guerre d'Algérie sur le terrain et participé à l'Histoire – à l'oublier, à l'enterrer.

En les menant d'un ring de Juvisy ou du DOP Rabelais jusqu'à un ultime road trip intergénérationnel oscillant entre drame et humour et à la possibilité d'une vengeance, Antonin Varenne offre à ces personnages la possibilité d'un apaisement qu'ils saisiront peut-être. Ce faisant, il livre un roman tout en nuances qui sait sonner juste, tenir le lecteur et même le pousser à réfléchir. Ça n'est pas le cas de tous les romans et cela vaut donc le coup d'être relevé.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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George Crozat, dit le Mur, est un flic du commissariat du 14e. C'est à la boxe qu'il doit son surnom. Il n'est pas sans savoir qu'il livre ses derniers combats. Lorsqu'on lui offre de l'argent pour aller tabasser un homme qui aurait été infidèle, il accepte sans hésiter cette rémunération qui lui permettra d'aller voir Mireille (deux seuls personnages féminins dans ce roman et elles sont des prostituées…), et surtout sans se demander qui peut bien être derrière tout cela. En alternance, la narration nous transporte en Algérie, entre 1957 et 1958, où Pascal Verini est envoyé pour deux ans au DOP Rabelais (DOP pour Dispositif opérationnel de protection), un centre de torture, une expérience éprouvante à laquelle il tente tant bien que mal de s'opposer. Les deux histoires vont évidemment finir pas se rejoindre. Je ressors mitigée de cette histoire pleine de testostérone et de gueules amochées, racontée dans un style direct et efficace cependant, qui se passe sur fond de salles de boxe et de guerre d'Algérie. J'ai trouvé intéressante la partie historique et le lien avec le père de l'auteur. J'aurais aimé que le personnage de George, très ancré dans le présent, soit plus développé; il n'y a pas beaucoup de mise en contexte pour ses comportements délinquants, pour sa morale élastique. Lu dans le contexte du prix Quai du polar reçu en 2012.
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Le Mur, le Kabyle et le marin

le murlekabyleetlemarin.jpgUne chronique d'Eric

Il suffit parfois de boxer pour rejoindre la nuit, sa nuit. L'odeur camphrée, les visages mal dessinés que l'on entraperçoit parfois entre deux gants de boxe vaillamment dressés pour ne pas baisser la garde, George connaît bien ces instants là, il les recherche même pour vivre la sensation d'un corps si lourd qu'il peut subitement se dérober en un instant d'inattention ou de désir de néant. C'est lui que l'on nomme le Mur, flic le jour, sur le ring lorsque les combats se présentent, en services commandés parfois. L'essentiel est d'avoir de quoi se payer une prostituée africaine au cul rebondi qui puisse lui donner le grand frisson. le repos du guerrier quoi, si mériter.

Pour George la guerre des corps est un choix ; ces fâcheuses missions le mettent en contact avec des personnages interlopes qui souhaiteraient arracher quelques pages au grand livre de l'Histoire : comme après certains K.O. dévastateurs une amnésie totale. Varenne nous entraîne sur les traces de cette mémoire balbutiante : du boxeur après le retour à la réalité jusqu'à l'historien- témoin d'événements si proches et si fragiles. En alternance avec le récit de la vie du policier George Crozat succède des pages sur le soldat Pascal Verini propulsé au fin fond de l'Algérie, en 1957 au D.O.P, (Détachement Opérationnel de Protection) non loin d'Orléansville : le corps à nouveau mais torturé, violé, bafoué. Pour obtenir de si précieux renseignements sur la situation des troupes armées algériennes.

« Au D.O.P, les volontaires sont nombreux ,tout le monde n'est pas obligés de participer. Quand Colonna a demandé pour la première fois à Verini de descendre un prisonnier à la cave, il a refusé. Autant par peur que pour le principe mais c'est ainsi qu'on l'a entendu. Dire non entraîne des conséquences et coûte cher :retenues sur la solde, jour de corvée au camp de la 9ème DI à Orléansville et surtout des jours de trou… » (Page 95)

Verini et ses deux amis appelés ironiquement les « coco » de la troupe sont les spectateurs impuissants et malheureux des exactions commises autour d'eux.L'amitié,le bordel du coin, l'alcool sont des réconforts éphémères et les songes ne durent pas. Bien des années après, il faudra vivre avec cette réalité là, omniprésente, poisante, de celle qui ne s'oublie pas. Antonin Varenne dresse dans ce chef-d'oeuvre sans concession le portrait du père, victime de l'Histoire, d'un temps où « la guerre sans nom » effaçait jusqu'à la trace ces êtres égarés et perdus. A lire absolument.

ERIC FURTER


Le Mur, le Kabyle et le marin
Antonin Varenne
édition Viviane Hamy collection Chemins Noctures mars 2011

18 €

Présentation de l'éditeur
Un voyage âpre dans le temps : 1957-2009. Dans les mois le père s'était décidé à dire son "refus" de partir pour l'Algérie, et la sanction qui s'ensuivit : l'affectation dans un DOP, un de ces lieux destinés à la " recherche du renseignement par la torture ". le talent d'Antonin Varenne a fait le reste. Un exercice sur le fil de l'émotion et du besoin d'exorciser. le Mur, le Kabyle et le marin... Un combat contre l'oubli. 2009. Sur un ring, un boxeur observe sans complaisance l'adversaire qu'il va affronter, un gamin de vingt ans... Faisant fi du manichéisme, le roman bouleverse par la justesse du plus humble de ses personnages, comme par son intuition des rêves d'une génération saccagée. Fakirs, d'Antonin Varenne, paru en 2009, a obtenu le Prix Michel Lebrun, le Prix Sang d'encre.
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critiques presse (1)
Lexpress
21 juin 2011
La prose âpre et percutante de Varenne le dispute à un sens de la mise en scène qui n'exclut jamais la réflexion ni l'humanisme. Du grand art, très noir.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- Nous aussi, nous avons fait la guerre. Pascal et moi. Le sujet ne lui plaît pas beaucoup.
- Je m'en doutais.
- Vraiment ?
- À cause de votre âge, et puis... C'est surtout les yeux. Comme mon père.
- Que voulez-vous dire ?
- Je sais pas. Comme si tout ce que vous attendiez, c'était quelque chose qui vous fasse sourire, et que le reste était trop douloureux. Mon père sourit comme ça, quand ça lui arrive. Ça l'illumine, parce qu'il a l'air d'arriver d'un endroit où le rire n'existe pas.
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[Il] lui avait tout expliqué. Que l'on n'échappe pas aux pièges que l'on pose derrière soi, qu'un jour ou l'autre, l'on revient sur ses pas pour y tomber. Que les situations peuvent manquer de sens mais jamais de logique, et que la logique manque d'imagination.
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Le Mur, c'est le surnom d'un flic en tenue, un boxeur amateur proche de la quarantaine, qui ne pourra bientôt plus monter sur le ring. Mais il a besoin d'argent, ce George, et il accepte bientôt de taper sur des binoclards contre un peu de pognon. Et sa route croisera celle d'un Kabyle...
Il y a deux romans en un, l'auteur l'explique à la fin sous forme de devoir de mémoire à son père. Il y a un roman qui se déroule pendant la guerre d'Algérie, puis l'histoire de ce Mur qui croise un Kabyle. Certains ont fait des trucs dégueulasses, ils ne veulent pas que cela sache, même s'ils sont vieux.
Une belle écriture, un sujet parfaitement maîtrisé même si un amateur de polar pur et dur peut s'agacer des passages flashbacks en Algérie, puisqu'ils ne sont pas directement en prise avec le présent. Ceci dit, bouder ce livre à cause de cela serait fort dommage, le thème de la mémoire et de l'oubli y est magistralement traité.
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La guerre ne forme pas la jeunesse, elle la viole.
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Je pisse le sang, les arcades en charpie. Mais je serai là pour la cinquième. George le mur. Je serai là.
Il s'énerve. Il veut m'avoir avant la six. Avance. Pousse-le, là, avec tes coudes, dans les côtes. Respire. Cogne. Pousse. T'es bien, avance. Bouge tes jambes. La têtes dans les épaules. Il comprend pas ce que tu veux. Là. Il est paumé. Un crochet du droit, mou, un piège à mouches. Me prend pour un vieux punching-ball. Il pare. Là. Maintenant. Uppercut du gauche, dans son contre, les pieds vissés au sol, le dos droit, la hanche qui suit. Parfait.
Il a rien vu venir. Je l'ai cueilli au menton. Une seconde avant le gong.
Il a l'air surpris. Son cerveau a dû sacrément taper dans sa caboche.
Passé à un doigt du down. Il le sait.
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Videos de Antonin Varenne (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Antonin Varenne
Extrait de "La Toile du monde" d'Antonin Varenne lu par Julien Defaye. Editions Audiolib. Parution le 13 février 2019.
Pour en savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre-audio/la-toile-du-monde-9782367628257
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