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Critiques de Antonio Ungar (68)
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Eva et les bêtes sauvages

Dur, violent, sauvage , sont les premiers adjectifs qui me sont venus à l'esprit après avoir lu ce roman colombien.

A partir de faits réels , l'auteur nous fait découvrir une partie de son pays par le biais de son personnage principal, Eva, et en suivant le fleuve Orénoque qui serpente dans la jungle amazonienne ou dans certains ports reculés c'est la loi du plus fort qui s'impose quand tout n'est que trafics. Trafic d'or, de divers minerais, de drogue ou d'influence. En sus, ambiance de guérilla garantie entre paramilitaires privés, l'armée officielle colombienne ou les forces armées du FARC. Avec comme principales victimes : des civils innocents et les membres des tribus autochtones. Ne nous trompons pas : les bêtes sauvages qui peuplent l'Amazonie colombienne sont des animaux armés jusqu'aux dents qui ne cherchent qu'à en découdre ou des politiciens véreux totalement corrompus qui ne recherchent qu'une seule chose : s'enrichir sur le dos de la population tout en bénéficiant de quelques arrangements avec la faune détenant réellement le pouvoir dans ces contrées reculées.

C'est dans le port de Puerto Inrida qu'a fini par atterrir l'infirmière Eva. Un endroit où elle pourra s'épanouir enfin, fonder une famille et aider les autres. Retrouver une véritable raison d'être. Mais avant d'arriver là, elle est passée par plusieurs étapes d'apprentissage. La défonce, l'alcool, la baise insatiable avec tous les garçons de Bogota qui lui passaient sous la main. Incapable de gérer son bébé, prénommé Abril, au quotidien, préférant les fêtes et de nouvelles expériences en matière de stupéfiant avant que la jungle et les promesses d'une nouvelle vie ne l'attirent, si tant est qu'elle s'en sorte vivante…



Plus qu'un roman, il s'agit d'un terrible témoignage que nous livre l'auteur. L'histoire de la Colombie entre 1964 et 2016. Une guerre sans merci entre les armées révolutionnaires du FARC et celles du pays qui fera des centaines de milliers de morts.

Dans toute cette violence et ces tueries barbares l'auteur parvient à dresser le portrait de quelques magnifiques personnages. Ils vivent au jour le jour et prennent la vie comme elle vient mais ne manquent jamais de ressources et d'une envie de profiter de la vie et de leur dose de bonheur mérité malgré toutes les vicissitudes de cette existence dans cet univers où la mort peut frapper à chaque moment.

Un roman qui mérite clairement le détour.

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Eva et les bêtes sauvages

"Eva et les bêtes sauvages" est un roman policier brutal et tropical qui s'inspire de faits réels qui ont eu lieu il y a une vingtaine d'années en Colombie (1964-2016).



Dans une barque à la dérive, au fin fond de la jungle de l’Orénoque, Eva, une jeune infirmière bogotaise de bonne famille, se vide de son sang. Quelques mois plus tôt, Eva, accompagnée de sa petite fille, Abril, a décidé de quitter la capitale pour la jungle, pensant qu’elle pourrait y être utile, cherchant à laisser derrière elle une vie dissolue de fêtes et de drogues, une existence vide de sens.



Cependant, en descendant le fleuve pour aider les populations autochtones, la réalité à laquelle elle doit faire face est bien plus sinistre et douloureuse que ce à quoi elle s’attendait : des communautés affamées, des attaques armées éclairs, des enlèvements, et des populations vivant dans une peur permanente. Au cœur d’une ruée vers l’or, les petits villages de jungle se retrouvent pris entre les affrontements des guérillas, des paramilitaires et des trafiquants de drogue. Et ces groupes armés n’ont aucun scrupule à éliminer ceux qui se trouvent sur leur chemin.



Parmi les bêtes sauvages, Eva choisit pourtant de risquer sa vie pour sauver les autres.



Je remercie les éditions @Noirsur Blanc et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce roman percutant.



Le titre est évocateur car ces bêtes sauvages sont incarnées par la gigantesque faune de mâles de l'histoire colombienne récente : les narcotrafiquants, les guérilleros, les politiciens, militaires et policiers corrompus qui sont aux commandes du pays. Eva est une infirmière en quête de rédemption qui cherche à fuir ce milieu malsain en soignant les indigènes. Ce roman raconte ce changement de vie qui va lui apparaitre beaucoup moins paisible que ce qu'elle s'imaginait.
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Eva et les bêtes sauvages

Une histoire d'amour et de mort dans un port fluvial de la jungle colombienne, sur les rives de l'Orénoque. Eva et les bêtes sauvages se lit comme un portrait radical de la violence en Colombie à la fin du XXe siècle. Eva, une infirmière qui a une fille et un passé de tous les excès, devient l'objet du désir d'un homme qu'on appelle Gordo Ochoa, qui travaille pour des voyous locaux. Très loin de Bogotá, des paramilitaires, des guérilleros des FARC, des indigènes, des aventuriers, des soldats, des policiers, des trafiquants de coca, des prostituées et des mineurs se croisent et s'affrontent dans un roman qui ne fait pas de quartier et s'impose par son aspect direct, qui n'empêche pas certaines envolées lyriques et poétiques. Moins connu jusqu'à maintenant que ses brillants compatriotes, Juan Gabriel Vásquez, Héctor Abad Faciolince (dont on attend impatiemment un nouveau livre) ou encore Santiago Gamboa, Antonio Ungar mérite de se faire une place dans un paysage littéraire national dense comme la jungle. Entre le reportage et le conte, entre crudité et angélisme, Eva et les bêtes sauvages séduit par la complexité de ses personnages et leur sensibilité, qui contraste avec la férocité obstinée des exactions en ce lieu perdu de Colombie.




Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Les oreilles du loup

Je ne sais pas comment noter ce livre et pourquoi le noter d'ailleurs.



Venant de le terminer je ne peux pas dire qu'il m'ait déplu, mais je ressens un avis très mitigé quant aux sentiments qui m'envahissent la dernière page tournée.



Ai mis peu de temps à le lire, donc j'en déduis qu'il m'a quand même plu.



Ce petit garçon qui a une imagination débordante et très riche, se voudrait être un tigre et grimpe dans les arbres dès qu'il le peut, pour voir le monde des adultes, qu'il ne comprend pas, un peu moins obscur.



Son père absent, devenu fou apparemment est une ombre toujours présente et un manque à son bonheur.



Sa maman un peu dépassée, mais qui finalement rencontrera "le gros homme" jovial et gentil sera là pour lui et sa petite soeur.



Belles descriptions de la beauté de la savane et de l'obscurité de la jungle mais dans une atmosphère que j'ai trouvé étouffante.



Très particulière l'atmosphère de cette lecture un peu pesante pour moi.
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Eva et les bêtes sauvages

L'histoire débute en Colombie. Une femme, Éva, est dans une barque, gravement blessée? Va-t'elle mourir ? Reverra-t'elle sa fille ?



Antonio Ungar nous ramène quelques temps en arrière et va nous présenter tous les personnages de son histoire et les resituer dans le contexte de la Colombie des narcotrafiquants et de la guérilla. La galerie proposée va être assez complète.



Éva a erré dans la capitale et a touché à différentes substances et à différents produits : alcool, marijuana, produits en core plus durs. Elle sera capable de faire des fêtes sans fin ou alcool, sexe et drogue seront au rendez-vous. elle fait croire à son père qu'elle fait de études mais elle préfère traîner. Quand elle sera enceinte puis mère d'Abril, elle va essayer de changer de vie, mais les tentations sont toujours là et il est facile de replonger. Éva s'en sortira en partant loin de la capitale en devenant infirmière et se consacrant à soigner les plus faibles. Elle va proposer son aide au Docteur Andrade responsable d'un dispensaire.



El Gordo est un homme de main. Il doit remplir ses missions pour ses employeurs. Il assure la surveillance de trafics, assure les mineurs de sa protection, se promène sur le fleuve. El Gordo va découvrir Éva dans une boîte de nuit où elle vient boire et danser. Il est sous le charme et oublie ses mauvaises habitudes. El Gordo va proposer un arrangement à Éva qui va finir par accepter : ils vont vivre ensemble...



Le Docteur Andrade est un humaniste. Il se consacre à maintenir en bonne santé ses concitoyens dans ce coin reculé de la Colombie. Il est tombé amoureux d'une jeune prostituée, Ana, qui travaille pour une mère maquerelle La Madriga. Sa relation et son attitude vont changer la vie de ces deux femmes.



Et il y aura Andres le fils du gouverneur de la région, homme qui obtient tout par l'argent.



Toute l'histoire se déroule sur fond de trafic au niveau local où il y a des petits "seigneurs" locaux qui réglementent les affaires, donnent les autorisations de faire ou non. Il y a aussi les narcotrafiquants et la guérilla. Les personnages du roman évoluent au milieu de cette violence en essayant de résister le mieux possible. Éva évolue au milieu de ces bêtes sauvages en tâchant de garder son humanité et de ne pas retomber dans ses travers.



Antonio Ungar ouvre plusieurs pistes, nous entraîne dans les méandres de son histoire comme la pirogue dérive sur les méandres du fleuve. les tranches de vie se suivent, parfois se superposent. Est-ce que l'amour sera rédempteur ? Est-ce que les héros de l'histoire auront le droit d'être heureux malgré leur passé douloureux et sulfureux ? Ce sont les interrogations que l'auteur donne à ses lectrices et ses lecteurs.



Antonio Ungar arrive à nous faire percevoir la moiteur de la jungle, la peur qui est présente partout mais aussi la chaleur de l'engagement de ces personnages : celui du docteur Andrade, celui de Éva et quelque part celui de El Gordo. Tous rêvent d'un monde meilleur mais ils vivent proches de l'enfer où l'enfer n'est jamais très loin d'eux. S'il nous fait entendre le bruit des armes et des explosions, il nous permet d'entendre les pleurs et les soupirs d'espoir.



Une histoire bien menée dans un contexte de guerre civile. Ce fut une découverte intéressante dans le cadre d'une masse critique de Babelio. Merci à Babelio et aux Éditions Notabilia pour l'envoi de ce roman.

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Eva et les bêtes sauvages

Une jeune femme se retrouve mourante sur une barque à la dérive au fin fond de l'Amazonie. Entre la vie et la mort, elle se demande si les vautours qu'elle voit dans le ciel vont la dévorer...



Cett jeune femme, c'est Eva. Pour changer de vie, cette infirmière originaire de Bogota, a rejoint la jungle de l'Orénoque en espérant y être utile et pour fuir une vie de drogues, d'alcool et de fêtes.



Mais elle découvre la réalité cruelle de cette région du monde : les communautés indigènes démunis, les attaques armées, les enlèvements et la peur permanente. Car les vautours ne sont pas les seules bêtes sauvages qui l'entourent. Les hommes, que ce soient les orpailleurs, les exploitants de ressources minières, les FARC ou les paramilitaires, ayant pour terrain de guerre cette jungle mystérieuse, sont assoiffés et d'une violence extrême. Tout est permis : viols, tortures, meurtres, pillage, coups de machettes... C'est le far West amazonien.



Si ce récit nous décrit une Colombie à feu et à sang, le récit est mâtiné d'une certaine nostalgie et de douceur. La lumière n'est pas absente et parvient à percer le feuillage dense de cette selva inhospitalière.



Le personnage de Eva se découvre peu à peu, au fil des pages. Une femme qui se cherche et qui cherche sa place.



Un très beau texte, où l'espoir reste permis, aussi court qu'intense. Le cadre est superbement planté et les descriptions de la forêt sont incroyables. Les personnages sont attachants malgré leur défauts.



Je recommande cette lecture, même si certains passages peuvent choquer.
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Eva et les bêtes sauvages

Eva et les bêtes sauvages d’Antonio Ungar, traduit de l’espagnol (Colombie) par Robert Amutio, Les Éditions Noir sur Blanc, 2024.



Un nouveau départ : Eva, accompagnée de sa fille, Abril, a décidé de quitter Bogotá, la capitale de la Colombie, pour devenir infirmière dans la jungle de l’Orénoque, pensant qu’elle pourrait y être utile, cherchant surtout à laisser derrière elle une vie dissolue de fêtes et de drogues, une existence vide de sens.

Un contexte de guérillas, basé sur des faits réels qui se sont déroulés à Puerto Inírida en novembre 1999 : au cœur d’une ruée vers l’or, les villageois vivent dans un état de terreur permanent, affamés, pris en otages, menacés de tortures, de viol et de mort par les guérilleros et les trafiquants de drogue, pris en tenaille dans les affrontements avec les paramilitaires.



Un récit d’à peine 180 pages, court mais très dense, centré sur les souvenirs et le parcours d’Eva qui se vide de son sang au fond d’une barque à la dérive.

Des aller-retours entre passé et présent, des personnages taillés au cordeau, cabossés par la vie et la solitude, une ambiance tragique et fataliste à la García Márquez…

La Colombie, un immense pays, plein de contrastes où les hommes deviennent des bêtes sauvages.



Un roman qui m’a laissé une drôle d’impression, un forme d’amertume.

Une histoire à plusieurs clefs ou niveaux dont ni les personnages, ni les lecteurs ne vont sortir indemnes.

Un auteur vers qui je vais revenir, en VO. Tres Ataúdes blancos (Trois cercueils blancs) et Miráme (Regarde-moi) ont rejoint ma PAL…


Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Eva et les bêtes sauvages

Eva et les bêtes sauvages, Eva a peur des bêtes sauvages, ces vautours qui rôdent au dessus de sa barque à la dérive … une obsession… ne pas fermer les yeux pour leur faire peur … résister.

Avant d’affronter les bêtes sauvages, Eva devra affronter ses démons, ses artifices qui peuvent faire oublier le pourquoi on vit … l’alcool … la drogue … le sexe … l’alcool … la drogue … le sexe … on pourrait continuer longtemps autour de ce trio !

Quand elle décide de fuir ce monde qui l’autodétruit et l’éloigne de sa fille, elle cherche un coin reculé qui lui permettra de se sentir utile.

Eva rencontrera alors d’autres démons, les narcotrafiquants, les paramilitaires, les guérilleros , les politiciens, les militaires et les policiers véreux dans la Colombie des années 1964 à 2016, « le résultat de ces cinquante deux années de combat est le suivant : 7 134 000 personnes déplacées ; 983 000 morts et 166 000 disparus ».

Une belle épopée digne de Don Quichotte où une barque remplace le cheval, racontée avec une belle plume, digne représentante de la littérature sud américaine.

Une lecture romanesque qui relate des faits réels !
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Eva et les bêtes sauvages

Malheureusement, je ne vais pas avoir grand-chose à dire sur ce livre...

Pourtant, la quatrième de couverture était prometteuse :



"Dans une barque à la dérive, au fin fond de la jungle de l’Orénoque, Eva, une jeune infirmière bogotaise de bonne famille, se vide de son sang. Quelques mois plus tôt, Eva, accompagnée de sa petite fille, Abril, a décidé de quitter la capitale pour la jungle, pensant qu’elle pourrait y être utile, cherchant à laisser derrière elle une vie dissolue de fêtes et de drogues, une existence vide de sens. Cependant, en descendant le fleuve pour aider les populations autochtones, la réalité à laquelle elle doit faire face est bien plus sinistre et douloureuse que ce à quoi elle s’attendait : des communautés affamées, des attaques armées éclairs, des enlèvements, et des populations vivant dans une peur permanente. Au cœur d’une ruée vers l’or, les petits villages de jungle se retrouvent pris entre les affrontements des guérillas, des paramilitaires et des trafiquants de drogue. Et ces groupes armés n’ont aucun scrupule à éliminer ceux qui se trouvent sur leur chemin.

Parmi les bêtes sauvages, Eva choisit pourtant de risquer sa vie pour sauver les autres."



Les thèmes sont forts, mais je n'ai pas réussi à entrer réellement dans l'histoire. Je l'ai lu avec beaucoup de recul, ou plutôt d'indifférence. Et quand je relis la quatrième de couverture, je me demande comment cela est possible.

Je pense qu'il m'aurait fallu plus de pages, que ce soit plus développé, pour ressentir les émotions des personnages. Car, dans un roman, ce que je cherche, en plus de réflexions autour de certains sujets , c'est ressentir des émotions. Et là, tel ne fut pas le cas.



Dommage, car ça avait tout pour me plaire.
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Trois cercueils blancs

Ce livre doit ma lecture au nom de son auteur, débutant par U. Et c'est une excellente découverte. Au départ, c'était très en phase avec ce que le résumé me laissait présager ; quelque chose d'un peu déjanté avec une écriture colorée et fantasque. Mais peu après, ma perception de l'écriture s'est modifiée. Tout en restant originale, elle m'est apparue comme profondément sérieuse, très humaine et naturelle, avec un côté très touchant. J'ai été conquis par elle et par l'histoire. Le personnage principal, notre digne rapporteur, est au départ un homme effacé, plutôt bon à rien. Il se trouve bientôt mêlé au tourbillon politique qui secoue son pays, une république sud-américaine fictive mais ayant un air de famille avec la réalité... Son nouveau rôle est pour lui comme une éclosion et va l'épanouir. Mais ce n'est pas une partie de plaisir, le danger est omniprésent, car il est question ici de politique de la plus vile et crasse espèce.
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Trois cercueils blancs

Auteur colombien qui a connu un réel succès avec ce livre, son deuxième, et je suis d'accord parce que c'est un livre qui m'a beaucoup fait rire et en même temps m'a glacé le sang.

C'est une parodie, une galéjade phénoménale, une satyre féroce, une allégorie fantastique de toutes ces dictatures latino-américaines, dites aussi dictatures de "républiques bananières". Il faut lire le roman au deuxième degré et lire entre les lignes pour reconnaître des personnages de la vraie vie, à peine déguisés.

Le milieu politique est décrit sans pitié et affublé de tous les vices inhérents à leur abus de pouvoir.

Parce que ce livre en fait,décrit à la perfection l'anxiété des politicards de tout bord pour garder (et à tout prix) le POUVOIR ou le conquérir, quand ils ne l'ont pas(et à tout prix aussi).

Le personnage central du livre n'est qu'une marionnette pour nous introduire dans ce milieu où règne la corruption, la collusion, la prévarication, le népotisme et j'en passe.

Cela se passe dans un pays (nécessairement !) imaginaire que l'écrivain est allé chercher dans le film de Buñuel "Le charme discret de la bourgeoisie" : Miranda. Et en Amérique Latine où les moeurs sont encore plus près du Far West que de l'hyper civilisation: il suffit d'avoir le POUVOIR, trouver un ou des sicaires et de sortir le colt. Il n'y a même pas d'enquête ou alors une enquête truquée, si señor.... Mais c'est plus propre, c'est plus net, c'est moins retors que dans des contrées, disons, plus proches de nous...

C'est un roman difficile à classer car trop riche en informations: le mensonge, le profond clivage entre les classes sociales, la pétulance frôlant l'insolence des classes dirigeantes, l'"innocence" des administrés qui ne comptent pas, l'évocation du "Quatrième pouvoir" ou le camouflage de l'information avec une langue de bois afin de calmer le peuple et l'occuper à des choses totalement éloignées du VRAI problème ( le pain et cirque des romains c'était un équivalent, non ?).

Et le livre m'a glacé le sang tout simplement parce que nous sommes dans la realpolitik...et pour le moment c'est sans espoir !
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Eva et les bêtes sauvages

Eva est une jeune infirmière au passé mouvementé, qui a choisi d'exercer dans un dispensaire éloigné de tout, au fin fond de la jungle de l'Orénoque. Dépaysement total pour une jeune femme qui vient de Bogota.



Mais c'est l' époque des FARC et des paramilitaires qui se battent pour des territoires et pour l'or.



Ce n'est pas le lieu le plus fréquentable et le plus facile à vivre.



Le roman s'ouvre sur la blessure par balle d'Eva, couchée au fond d'une barque. Le roman reconstitue ensuite son parcours, comme si elle revivait les derniers mois pour revenir au temps de la narration.



Une ballade moite et étouffante, au cœur de la forêt amazonienne.
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Eva et les bêtes sauvages

Un texte court mais d'une réelle densité pour le portrait d'une femme, Eva., une jeune infirmière de Bogota et de bonne famille qui est venue s'installer dans la jungle avec sa petite fille. Parmi les bêtes sauvages, Eva choisit pourtant de risquer sa vie pour sauver les autres.

Le roman est basé sur des faits réels survenus avant le processus de paix, en novembre 1999, permettant à l'auteur de dénoncer la boucle de violence en Colombie.

L'auteur va nous raconter la vie d'Eva et sa rencontre avec des bêtes sauvages, que ce soient des narcotrafiquants, paramilitaires et guérilleros. Il nous parle aussi d'une région de Colombie, le long de l'Orénoque où on se bat pour la coca, l'or et les armes qui viennent du Venezuela voisin.

A l'image de la belle couverture du livre, édité par les éditions Noir sur Blanc, ce texte parle de violence mais avec poésie, délicatesse. Cette écriture rend les différents personnages attachants.

Un texte superbement traduit par Traduit par Robert Amutio

Evaetlesbêtessauvages #NetGalleyFrance
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Eva et les bêtes sauvages

Au centre, il y a Eva, qui quitte son père pour l'université d'une autre ville, qui quitte la fac pour les soirées de beuverie et de came, qui quitte la ville pour un port éloigné de ces tentations, qui quitte ce port pour la jungle où son devoir l'appelle.

Autour d'Eva, il y a les hommes, jeunes, vieux, qui la désirent ; il y a les habitants du port, qui mènent leur petite vie ; il y a une maison close aux pensionnaires amicales ; il y a les malades qu'elle soigne (prise d'un sursaut de raison, elle a mis de côté la débauche pour finir ses études d'infirmière) ; il y a les peuplades autochtones qu'elle ne connait pas et qu'elle décide d'aller aider, soigner, nourrir, puisque personne ne s'en occupe ; il y a les politiciens pourris, les guérilleros sanguinaires, les paramilitaires sanguinaires, les trafiquants de drogues sanguinaires, les chercheurs d'or, l'armée. Beaucoup d'hommes pour peu de femmes (Eva, sa fille, les prostituées du bled et une autre infirmière).

Avec autant de monde, l'auteur construit un roman aux facettes multiples. En se focalisant sur Eva, on lit un roman d'initiation, un plaidoyer pour le dépassement de soi, l'engagement, le sacrifice ; une histoire des diverses formes d'amour aussi, maternel ou conjugal. En élargissant le point de vue, on découvre la rivalité entre toutes les factions guerrières (armée, FARC, barbouzes à la solde de la mafia locale), ainsi que les contrastes entre la Colombie urbaine, les localités excentrées, les villages indiens de la jungle. On lit alors un roman d'aventure, de guerre, de suspense et une introduction à l'ethnologie complexe de ce pays.

Cela fait beaucoup. Et en si peu de pages, cela fait trop.

L'impression globale est une superficialité, autant des personnages que des situations. Tout est survolé, rien n'est approfondi. Ce roman manque de chair.

Le seul passage prenant, touchant et instructif correspond au départ d'Eva pour la jungle et ses premières interventions auprès des populations victimes des crues et de la famine. Mais c'est évidemment très court.

Cette brièveté impose aussi à l'auteur un style sec, assez plat et des scènes brusques : les changements de parcours sont brutaux, les dialogues sont froids et mécaniques et, de loin en loin, nous sont jetées à la figure des actes de torture ou des mises à mort, qui semblent totalement gratuites et surgissent juste pour rappeler que nous avons affaire à des brutes (ou des "bêtes sauvages") ; et qu'Eva est au milieu.

Finalement, c'est un roman qui ne m'a pas emporté et qui, à mon sens, aurait mérité des développements plus amples pour porter ses multiples messages.
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Eva et les bêtes sauvages

Une histoire inspirée de faits réels mais qui ne fait pas rêver ! En effet la Colombie comme d'autres pays d'Amérique du sud a une réputation sulfureuse et ce n'est pas ce livre qui va nous inciter à aller y faire du tourisme.

Un pays de violence, de corruption, de drogues et autres méfaits , que vivent au quotidien ces personnages sympathiques et attachants pour qui on aimerait un avenir meilleur. Malgré cet environnement on passe un bon moment grâce à une écriture fluide qui nous embarque au sens propre comme au sens figuré dans cet univers au bord et sur l'eau.

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Eva et les bêtes sauvages

L’ouverture du roman donne le ton. Eva, jeune infirmière bogotanaise, est blessée et à la dérive dans son canoë dans la jungle de l’Orénoque. Plus haut, les vautours rôdent. La jeune femme lutte pour ne pas perdre connaissance et être à leur merci. Mais ces oiseaux sont-ils le réel danger ? Que s’est-il passé pour qu’Eva finisse ainsi seule baignant dans son sang ?



Je continue mon exploration de la rentrée littéraire d’hiver avec ce court roman de l’auteur colombien Antonio Ungar, que j’ai découvert par la même occasion. Un récit que j’ai apprécié, et j’ai même été surprise de mon intérêt, au vu de la thématique centrale qui aurait pu vite devenir complexe voire ennuyeuse. Mais l’auteur a su la traiter avec une certaine simplicité et subtilité notamment par le choix de différents parcours de vie. Je me suis même attachée à certains personnages. À noter que ce roman est basé sur des évènements réels. Je ne vous cache pas que j’ai eu quelques appréhensions dans les premiers chapitres, avec la peur de me mélanger dans les personnages et leurs histoires. Même si quelques temporalités peuvent rester confuses, nous mettons progressivement en place les différentes pièces du puzzle de vie de chacun qui conduisent aux évènements de la première scène.



Nous sommes à la fin des années 90, dans la petite ville de Puerto Inirida, une région détenue principalement par les FARC et leurs guérilleros. La rumeur court. Il y a de l’or dans le haut Inirida. De quoi déclencher l’intérêt des paramilitaires de Carriazo qui font un véritable carnage. Mais plus loin que l’histoire d’un port et de ses habitants au cœur d’un conflit, il est également abordé le cas des autochtones, les Curripacos, qui meurent de faim dans une jungle appauvrie. Il y a d’ailleurs des scènes terribles…



Mais Eva et les bêtes sauvages, c’est également le récit du renouveau, avec ce personnage d’Eva, une jeune femme aisée de la ville, autodestructrice et consommatrice de tous les excès (drogue et sexe) qui décide de tout quitter, sa fille Abril sous le bras. Vous y rencontrerez également l’amour, l’amitié, et des femmes fortes aux destins entremêlés.

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Eva et les bêtes sauvages

C'est sur une image forte que s'ouvre ce roman qui nous transporte en Colombie.

Dans une barque à la dérive, au fin fond de la jungle de l’Orénoque, Eva, une jeune infirmière originaire de Bogota et mère d'une petite fille, se vide de son sang. Qu'est-ce qui a conduit cette jeune femme qui a quitté Bogota pour ce coin perdu et dangereux, lieu de trafics en tous genres, pour devenir infirmière dans un dispensaire ?

Alors qu'Eva se vide de son sang et que l'on peut se demander si elle va survivre, l'auteur nous fait remonter le temps pour voir ce qu'il s'est passée. Il dépeint le passé de la jeune femme, son exil, son travail, ses rencontres, ses prétendants, sa relation avec un homme influent, son travail auprès des populations locales affamées et malades ... jusqu'à ce jour fatidique où elle se voit mourir ... seule.

"Eva et les bêtes sauvages" a été inspiré à l'auteur d'un séjour sur ces terres, pas hospitalières. On y voit comment la vie est régit, dans ce lieu au bout du monde, aux confins de la jungle amazonienne, qui sont les chefs. Le langage utilisé par l'auteur est assez cru et parfois l'histoire est confuse. C'est un roman qui nous permet de découvrir une région du globe où la survie est le maître mot.
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Eva et les bêtes sauvages

Excellente découverte que ce roman sorti mi-janvier 2024. Voyage au cœur de la Colombie où les autochtones amazoniens souffrent de la famine, où les FARC affrontent les paramilitaires, où les trafiquants de drogue et les chercheurs d’or s’en mêlent et ou Eva tente de s’en sortir au milieu de tout ça. Un court roman au style parfois un peu confus mais aux scènes explicites et parfois insoutenables. Et ce n’est pas @manonlit_et_vadrouilleaussi qui vous dira le contraire !



Conseillé à celles et ceux qui ont le courage d’approcher la Colombie dans ce qu’elle a de moins lumineux.
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Regarde-moi

Un livre aussi terrifiant que happant, impossible de le lâcher et pourtant la réalité dépeinte est souvent presque intolérable, on est plongé dans un esprit d'une telle noirceur... Avec une efficacité digne d'un thriller, une prose visuelle, réellement cinématographique, l'auteur nous entraîne dans la spirale d'une obsession. Il y a un aspect politique extrêmement fort, assez prophétique, et pourtant, l'auteur ne nous fait jamais la morale. Il nous démontre par la preuve de nos émotions le danger du fanatisme, de la quête d'une pureté imaginaire, de la montée de l'extrême droite. Un véritable tour de force, je suis soufflée. Un auteur à suivre absolument!!!
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Eva et les bêtes sauvages

Par la satire, Antonio Ungar entendait se moquer de la politique avec sa République du Miranda, dans son livre Trois Cercueils Blancs. Sous forme de dénonciation indirecte, voilée par une dictature imaginaire, l’auteur était parvenue à un délicat dosage entre méfaits de politiques avides de s’enrichir au détriment des victimes et un humour noir directement infusé par la parodie.



Trois cercueils blancs puisait dans la fiction pour dénoncer une réalité, Eva et les bêtes sauvages, de son côté, se révolte à voix haute : « Ce roman est basé sur des événements réels qui se sont déroulés à Puerto Inírida, en Colombie, du 17 au 21 novembre 1999. »



À Bogota, Eva tombe dans le cercle infernal des soirées qui appellent les drogues.

Le seul moyen de fuir sa vie dissolue, non seulement pour elle, mais aussi pour sa petite fille, Abril, qu’elle laisse des jours entiers aux mains de nounous pour tomber dans une lointaine inconscience, c’est de quitter Bogota.



La destination est toute trouvée : Puerto Inírida une ville proche de la frontière vénézuélienne, localisée dans les Llanos.

Personne ne veut vivre là-bas, dans la jungle, pas loin du fleuve de l’Orénoque - le plus grand d’Amérique du Sud.

Détentrice d’un diplôme d’infirmière elle est embauchée au dispensaire sous la direction du Dr. Andrade. Médecin chef qui a lui-même fait la connaissance d’Ana, et c’est ainsi que se dévoile une galerie de personnages représentant la Colombie.



Pour Ana, fille et soeur (ou nièce ?) de prostituées, il n’existe pas d’autre alternative. Ou peut-être celle de devenir matrone comme La Madrina qui représente la résilience face à la sauvagerie masculine. Andrade c’est l’impuissance de ne pas pouvoir être entendu, de voir des hommes et des femmes et des enfants mourir sans ne rien pouvoir faire pour eux.



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