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Citations de Béatrice Egémar (57)


Dans les rayons de parfumerie, on trouve encore en bonne place des parfums créés il y a cinquante ou cent ans… Beaucoup de leurs créateurs sont tombés dans l’oubli… Parmi eux, une créatrice. Elle s’appelait Germaine Cellier.
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- Monsieur Amic, on a une nouvelle recrue qui a un très bon nez !
- Ah ? Qui ça ?
- Mademoiselle Cellier !
- Une femme ? Tiens donc !
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Comment lui expliquer ce que j’éprouve ? C’est impossible. Qu’y a-t-il de commun entre l’homme qu’elle aime, Émile Sauvebois, le critique d’art respecté, un peu mondain, de vingt ans son aîné, et le jeune Émile de dix-huit ans qui rêvait d’être poète et crevait de faim à Montmartre ? Pourrait-elle comprendre ce que j’ai vécu là-bas ? Je regarde ce portrait superbe et terrifiant ; à part Picasso, suis-je le seul ici à avoir connu Linda, à mettre un prénom sur ce tableau ? Je l’ai croisé, tout à l’heure, à l’entrée ; il m’a souri et m’a tapé l’épaule en signe de reconnaissance, mais c’est tout. Il a changé, lui aussi. Pablo est devenu Picasso, le maître, le génie. Finis la misère et les taudis : il se déplace en Hispano Suiza, avec chauffeur. Il a organisé lui-même cette rétrospective de son œuvre – une rétrospective de son vivant, alors qu’il a cinquante ans à peine, c’est du jamais-vu !
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Mon père a fait construire la maison pour sa mère, et accessoirement, à l’extérieur de Grasse. En fait, tous les riches font ça depuis quelques années, c’est la mode. Ils fuient la ville, ses ruelles tortueuses, ses mauvaises odeurs, la chaleur étouffante en été, le bruit et la promiscuité; ils préfèrent le calme et l’espace. Les villas des parfumeurs poussent comme des champignons autour de la cité, entourées de jardins paradisiaques. Oui, je pèse mes mots: paradisiaques. Je te sens sceptique, mais si tu viens un jour, tu seras éblouie !

Comme Grasse est bâtie à flanc de colline, toutes ces belles maisons occupent des terrains plus ou moins pentus; le nôtre est vraiment très pentu, ce qui nous procure une vue plongeante admirable sur la ville, les champs de fleurs et la mer, au loin. Mon père a choisi le style gréco-romain, avec colonnes, patio et fresques. Dans l’entrée, une mosaïque de marbre figure des poissons; on se croirait à Pompéi avant la catastrophe. Je t’avais prévenue : ça n’a rien à voir avec ton bel immeuble haussmannien, mais pour tout te dire, cette maison, je l’aime bien.
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Et là le parfum que tu as créé pour Mme de Montespan ?
Il prit un flacon et l'ouvrit.
-Orange, citron et bigaradier... Il est excellent ! Lui a-t-il plu ?
-Oui, je l'ai appelé l'Eau du roi et la marquise l'a offert à sa majesté.
[...]
-Le roi porte ce parfum ! C'est un succès formidable !
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Bonjour chers lecteurs, bienvenue chez la famille Latornade ! Ne faites pas attention au désordre : à par Gus, mon grand demi-frère (ou mon demi grand-frère, cela dépend des jours) on n'est pas très ordonnés dans la famille. Sauf Papa, pour sa cuisine ! C'est normal : Papa est cuisinier, et comme il nous le répète depuis qu'on est petits, à Cora et à moi, une cuisine, ça doit être im-pec-cable ! Alors Papa frotte, nettoie, astique sa cuisine chérie. Papa est assez connu comme cuisinier, il écrit des livres de recettes. Vous avez peut-être lu son best-seller Comment préparer les poireaux ?
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Le jeune homme qui accompagnait Violette portait le bel uniforme des Gardes-Françaises : justaucorps bleu avec parements rouges, culotte et bas rouges, chapeau bordé d'argent, guêtres blanches à boutons, cravate et cocarde de soie noire.
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La seule façon de faire rentrer un peu de civilisation en elles, d'espérer les transformer en chrétiennes, vraies à défaut d'être bonnes, c'était d'extirper, à coup de prières et de discipline, les superstitions et les coutumes qui infestaient leur esprit.
(Les fantômes de Saint-James, Charlotte Bousquet)
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A la fin de la séance, Jules commence à se débrouiller. Kalengula sort quelque chose de sa poche: c'est un bracelet tressé, comme le sien. Il l’accroche au poignet de Jules. "Tiens, c'est pour toi. Et maintenant, Jules, je compte sur toi pour t'entraîner, d'accord?
Et si tu fais des progrès, je te promets une surprise pour la fin de l'année..."
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Les Fantômes de Saint-James, Charlotte Bousquet
p.69-70.

- Comprends-tu ce que tu lui as infligé ? Ce que tu nous as infligé ? siffla l’aînée de ses tortionnaires. Et pourquoi t’es-tu acharnée sur Jessie ? La petite avait si peur de toi qu’elle faisait chaque nuit des cauchemars, et tremblait lorsqu’elle te voyait.
« C’est faux ! Elle me persécutait ! Elle me persécute encore », voulut protester sœur Charity.
Mais elle ne put prononcer un seul mot ; le spectre de l’enfant pencha la tête jusqu’à ce que celle-ci fasse un angle bizarre avec son épaule et, sans cesser de l’observer, tira une grosse langue enflée et bleue.
- Tu l’as tuée. C’est à cause de toi qu’elle s’est pendue. Parce que c’était pour elle la seule façon de t’échapper. Tu sais comment elle te surnommait ? Winyansica. La femme mauvaise, la femme démon.
- Toi et les autres, vous nous traitez de sauvages, barbares ou de filles du Diable, poursuivit Susie. Mais nous ne vous avons rien fait. Rien, jusqu’à cette nuit...
- Cette nuit, nous vengeons nos sœurs. Cette nuit, nous te rendons l’exacte mesure de ce que tu nous as infligé, de ce que tu as infligé à Jessie. Alors, tu pourras vraiment nous appeler ainsi, poursuivit la grande squaw.
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Le parlement rendit son jugement.
La sentence tomba : quatre des preneurs d'enfants, après avoir été admonestés à genoux dans la grande-chambre, furent condamnés à une amende de trois livres, les autres étaient relaxés. Mais pour les émeutiers le tribunal fut impitoyable : trois jeunes gens étaient condamnés à mort. Parmi eux, un brocanteur de dix-sept ans à peine.
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Imaginez un bâtiment étrange, construit à flanc de colline ; sa façade en rez-de-chaussée, percée d’une porte et de trois fenêtres, semble banale. Mais quand on ouvre la porte, on découvre un escalier qui descend, au lieu de monter, pour accéder aux différents niveaux : à l’arrière, c’est une bâtisse de trois étages, presque entièrement faite de bois et de vitrages, surplombant la rue Garreau. Max Jacob fera passer l’endroit à la postérité sous le nom de Bateau-Lavoir, car le lieu lui rappelait les bateaux-lavoirs amarrés aux berges de la Seine, mais quand j’y débarquai, on l’appelait aussi la maison du trappeur.
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Linda, j’ai l’impression que ton regard m’accuse. Je suis riche à présent, à tes yeux de gamine affamée. Je fais partie des rupins, des nantis, de ce monde aussi différent du tien que la planète Mars. Dors en paix, petite Linda, je suis désolé pour toi, j’ai fait ce que j’ai pu. Oui j’ai fait ce que j’ai pu.
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Elle est nue, de profil, et tient une corbeille de fleurs écarlates. Sa poitrine naissante est celle d’une enfant ; son corps est pâle, d’une pâleur maladive, mais je ne vois que son visage : dur, buté, terriblement fragile. Une chevelure noire, des yeux sombres et cernés, pleins de défiance.

Jeune fille à la corbeille de fleurs. 1905.

Je laisse tomber le dépliant qu’on m’a remis à l’entrée de la galerie. Je n’entends plus le brouhaha des visiteurs, je suis seul, face à elle, bouleversé par une vague de compassion qui me serre la gorge. Mon Dieu, c’est la petite Linda, Linda la bouquetière ! Quel âge avait-elle, déjà, quand Picasso l’a peinte ? Quinze ans ? Seize ? Pas plus, j’en suis sûr. D’un seul coup, tout me revient en mémoire. Le Bateau-Lavoir, ses planchers qui grincent, le froid mordant, l’hiver, et la chaleur suffocante de juillet. Les odeurs de moisissure, de peinture, de ragoût de pauvre et de pisse de chat. La faim, la misère, les nuits débridées, et nos rêves de gloire.
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Paser hocha la tête.
- Ses... vêtements, Seigneur ?
-ses vêtements, ses perruques, ses sandales, ses bijoux, ses affaires de toilettes...
Anouket déglutit et répondit d'une petite voix :
- Je ne suis pas sûre de savoir m'en occuper. Je veux dire, c'est sans doute un honneur, mais je crois que je ne serai pas très utile.
Paser fronça les sourcils, contrarié.
-Dois-je comprendre que tu refuses l'honneur qui t'es fait ?
Anouket comprit qu'elle était aller trop loin. Elle baissa la tête, embarrassée.
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Paser hocha la tête.

- Ses... vêtements, Seigneur ?

-ses vêtements, ses perruques, ses sandales, ses bijoux, ses affaires de toilettes...

Anouket déglutit et répondit d'une petite voix :

- Je ne suis pas sûre de savoir m'en occuper. Je veux dire, c'est sans doute un honneur, mais je crois que je ne serai pas très utile.

Paser fronça les sourcils, contrarié.

-Dois-je comprendre que tu refuses l'honneur qui t'es fait ?

Anouket comprit qu'elle était aller trop loin. Elle baissa la tête, embarrassée.
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– Tu vas bien ? s’inquiéta Anouket.

Le garçon se redressa lentement. Il était plus grand qu’elle, mais pas beaucoup plus vieux. Mince, le visage fin, il portait un pagne de lin fin tout fripé et taché.

– Ça va, fit-il en détournant la tête.

– Qu’est-ce que tu fais là ? Tu te caches ?

Le garçon la fixa et le temps d’un battement de cœur, elle lut la peur dans ses yeux.

– Pas du tout, répliqua-t-il. Je me reposais.

Anouket haussa les sourcils, sceptique.

– Vraiment ? Ici ? Cet endroit est très confortable, c’est juste, ajouta-t-elle, moqueuse, en désignant les paniers écroulés sur le sol poussiéreux.

Le garçon ne répondit rien. Intriguée, elle poursuivit :

– Quel est ton nom ?

– Méry ! Tu ne saurais pas, par hasard…
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Les yeux mi clos, le visage levé vers le doux soleil du matin, Hori souriait. Il n’avait rien d’autre à faire qu’à se laisser porter par l’âne, jusqu’à Thèbes1, la ville des dieux.
Ce voyage avec son oncle Ithou était sa première découverte du monde, l’occasion de quitter son village pour découvrir une grande ville. Alors, même s’il était coincé entre un rouleau de papyrus et un sac à provisions, même si l’âne marchait lentement, le garçon était heureux.
Il savourait sa liberté toute neuve : à douze ans, après six ans d’étude, il quittait enfin l’école de la Maison de vie pour commencer son apprentissage de scribe avec Ithou.
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Les yeux mi clos, le visage levé vers le doux soleil du matin, Hori souriait. Il n’avait rien d’autre à faire qu’à se laisser porter par l’âne, jusqu’à Thèbes1, la ville des dieux. Ce voyage avec son oncle Ithou était sa première découverte du monde, l’occasion de quitter son village pour découvrir une grande ville. Alors, même s’il était coincé entre un rouleau de papyrus et un sac à provisions, même si l’âne marchait lentement, le garçon était heureux. Il savourait sa liberté toute neuve : à douze ans, après six ans d’étude, il quittait enfin l’école de la Maison de vie pour commencer son apprentissage de scribe avec Ithou.
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Je suis née à Grasse, en l’an 1353. Ma mère m’a mise au monde dans sa chambre, à l’étage, juste au dessus de l’arrière boutique d’apothicaire de mon père, où elle l’aidait à préparer ses pommades et ses onguents. C’est peut être pour cela que j’attache tellement d’importance aux odeurs...

Il paraît que le jour de ma naissance, il faisait beau ; mes parents y ont vu un présage de bonheur, et Dieu sait qu’ils avaient besoin d’espoir, en ces années-là. Ma mère était en ville quand elle ressentit les premières douleurs ; elle rentra tant bien que mal à la maison, soutenue par une voisine charitable, et appela mon père qui travaillait, comme d’habitude, à son officine :

– Guillaume ! C’est l’enfant, il vient...
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