La Rochelle, ses deux tours et le regard fixé à l’Ouest. Les vagues qui déferlent et à l’autre bout, le Chili, la Patagonie. Mes yeux suivent le courant un peu plus au Sud, cap sur l’Afrique. Les embruns parfument ma mémoire, cris sauvages de beuveries rue de la Soif, cris perçants de mouettes attirées par le retour de pêche. Je pense à ces marins qui ont toujours envie de mettre le cap à l’ouest, je pense à cette Afrique, rieuse et chaleureuse, ces amants d’un soir, d’une nuit dans un port inconnu, cette belle femme noire. J’imagine ces hauts plateaux d’Atacama où le soleil et le sel te brûlent la peau, là-bas au bout du monde, pays de Coloane et de Sepulveda. Je voudrais rencontrer Bernard Giraudeau pour qu’il me conte sa vie, sa jeunesse, son parcours si atypique dans la vie d’un cinéaste. Alors, je le lis. Pour la première fois.
« Les Dames de Nage » démarre à La Rochelle, adolescence d’un jeune cinéaste, une première rencontre avec Amélie. Âme qui me lit. Âme dans mon lit. La première femme compte toujours.
Elle deviendra son souvenir, ce premier amour qui change le monde. De premiers émois, jeune, trop jeune, des rencontres fortuites après, mais toujours ce sentiment de communion entre deux êtres. Puis il y a eu Jo, cet amour inaccessible, cet amitié indicible, son univers harmonieux qui réunit des êtres larguées par une société pas à leur portée. Bernard a besoin de voyager. Paris, c’est bien, c’est beau, les filles sont belles. Mais l’ouest, c’est mieux. La mer, aussi, les vagues, les embruns, d’autres filles, d’autres amours. Je dis Bernard, mais cela pourrait être aussi Marc – Austère comme l’écrivain mais avec un e accent grave-re – le narrateur de cette histoire, de ces déambulations maritimes. Car, je n’émets aucun doute sur le fait qu’il y a de grands moments autobiographiques dans cette passion, dans ces rencontres, dans ces histoires d’amitié.
Un roman donc pour les amoureux de la Mer, les marins même ceux qui restent à Terre, les souvenirs de l’Afrique, les découvertes chiliennes et surtout pour les grands moments d’amitié que l’on y retrouve. Et je me reconnais dans ce portrait, sans oublier les amoureux de Nicole Kidman, la découverte du port de Wellington. Les pages déferlaient dans ma mémoire au gré du vent et de ses rafales, comme une onde sensuelle venue raviver mes premiers émois, venue entretenir la flamme des grands voyageurs littéraires.
Quelle belle rencontre maritime ! Désir Sensuel, onde marine.
« Les Dames de Nage », cap à l’ouest, le regard porté sur les vagues, les mains sur les femmes.
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