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Citations de Bill Bryson (556)


Bienvenue. Et félicitations. Ravi de voir que vous y êtes arrivé. Je sais que ça n'a pas été facile - et même un peu plus compliqué que vous ne le soupçonnez.
Avant tout, il a fallu, pour que vous soyez là aujourd'hui, que des billions d'atomes errant au hasard aient la curieuse obligeance de s'assembler de façon complexe pour vous créer. Cet arrangement est si particulier qu'il n'a jamais été tenté auparavant et n'existera qu'une seule fois. Pendant les années à venir (encore nombreuses, souhaitons-le), ces minuscules particules vont accomplir sans rechigner les milliards de tâches délicates nécessaires pour vous conserver intact et vous permettre de jouir de cet état suprêmement agréable, mais pas toujours apprécié à sa juste valeur, qu'est l'existence.
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En tout cas, les premiers explorateurs français qui traversèrent le nord-ouest du Wyoming ont jeté un coup d'oeil aux montagnes et se sont exclamés: "zut alors! Hé! Jacques, vise-moi ces montagnes. On dirait tout à fait les tétons de ma femme. " C'est bien typique des Français, ça. Ils faut qu'ils réduisent tout à un niveau bassement sexuel. Remercions la Providence qu'ils n'aient pas découvert le Grand Canyon, c'est tout ce que je peux dire. Et ce qu'il y a de remarquable, c'est que les Tetons ressemblent autant à des nichons qu'à une poêle à frire ou à une paire de chaussures de marche. En un mot ils n'évoquent pas du tout une paire de nichons, sauf peut-être pour des hommes désespérément solitaires qui ont quitté leur foyer depuis très, très longtemps. Personnellement, j'ai trouvé qu'ils ressemblaient un peu à des nichons.
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Bill Bryson
En Amérique, hélas, la beauté implique un trajet en voiture et la nature est affaire de tout ou rien : soit vous la domptez sans ménagement comme au barrage de Tocks ainsi que dans un million d'autres endroits, soit vous la déifiez, tel le sentier des Appalaches. On ne veut pas croire que les gens et- la nature puissent cohabiter pour leur bénéfice mutuel...
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La chute du Ku Klux Klan fut aussi soudaine qu'inattendue, et c'est le rondouillard et déplaisant Stephenson qui la provoqua. En mars , il invita à dîner une jeune femme de bonne réputation du nom de Madge Oberholtzer. Au grand désarroi de ses parents, celle-ci ne rentra pas ce soir-là, ni le suivant. Quand Stephenson la relâcha enfin, elle était dans un état effroyable. Elle avait été sauvagement battue et violée. Elle avait le seins et les organes génitaux lacérés. Elle raconta à son médecin et à ses parents qu'après être venu la chercher Stephenson s'était soûlé, qu'il était devenu violent et qu'il l'avait forcée à entrer dans un hôtel, où il avait brutalement abusé d'elle à plusieurs reprises. Submergée par la honte et le désespoir, Madge avait avalé une dose mortelle de chlorure de mercure. Lorsqu’elle regagna le domicile familial, les médecins ne pouvaient plus rien pour elle. Son agonie dura quinze jours.
Stephenson, croyant que son statut de dirigeant du Ku Klux Klan dans l'Indiana le mettrait à l'abri des poursuites, fut étonné d'être reconnu coupable d'enlèvement, de viol, de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, et d'être condamné à la prison à perpétuité.
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La canicule transforma la vie des citadins. Elle créa un sentiment de calvaire partagé et suscita des échanges entre inconnus. Pour une fois, il y avait un sujet de conversation commun à tout le monde. Le quotidien prit des allures communautaires qu'on avait presque oubliées. Les gens s'asseyaient sur leur perron. Les barbiers installaient des fauteuils à l'extérieur et rasaient leurs clients à l'ombre d'un arbre ou d'un store. Partout les fenêtres étaient grandes ouvertes, celles des bureaux, des appartements, des hôtels, des bibliothèques, des hôpitaux, des écoles, si bien que les bruits de la ville circulaient partout librement. Le mugissement lointain du flot des voitures, les cris ponctuant les jeux des enfants, une dispute dans l'immeuble voisin - tous ces sons et mille autres encore vous parvenaient tandis que vous travailliez, lisiez ou essayiez de trouver le sommeil. Aujourd'hui, on rentre chez soi pour échapper au vacarme urbain ; dans les années 20, il pénétrait en grande partie avec vous à l'intérieur.
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La pleine lune brillait d'une lumière blanche, profonde, riche, qui rappelait à la perfection le fourrage crémeux d'un biscuit Oreo (au lit d'une certaine période sur le sentier tout vous fait penser à de la nourriture).
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Nous vivons dans un pays qui est le paradis de la bouffe artificielle, un pays qui a donné à l'humanité, entre autres merveilles, le fromage en bombe aérosol, mais mon épouse s'obstine à acheter des trucs naturels et sains comme des brocolis frais et des petits pains suédois. C'est parce qu'elle est anglaise bien sûr.
Elle n'a pas encore saisi toute la richesse et les perspectives infinies qu'offre le régime alimentaire américain dans la gamme du graillon et du gluant.
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Les hommes modernes n'occupent que 0,0001 % de l'histoire de la Terre
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À un certain moment, vous atteignez une hauteur dépassant le faîte des plus hauts arbres et se détachant sur un ciel clair ; alors votre esprit chancelant s’agite : « Voilà, nous y sommes ! », mais ce n’est qu’une misérable déception. Ce sommet illusoire s’éloigne continuellement, peu importe la distance que vous franchissez, de sorte que chaque fois que la voûte du feuillage s’ouvre pour vous permettre de voir au loin, vous vous apercevez que les cimes des arbres sont aussi éloignées et inaccessibles qu’auparavant. Vous continuez encore en titubant. Que pouvez-vous faire d’autre ?
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La notion de distance change totalement lorsque vous traversez le monde à pied : 1 km devient une grande distance, 2 km une distance considérable, 20 km une aventure, 100 km une distance hors de toute perception. Vous réalisez que le monde est gigantesque dans une perspective que seul vous, et une petite communauté d’amis randonneurs, connaissez. L’échelle planétaire est votre petit secret. La vie prend aussi un air de grande simplicité. Le temps cesse d’avoir toute signification.
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Résumons-nous: nous vivons dans un univers dont nous sommes incapables de calculer l'âge, constellé d'étoiles dont nous ignorons l'éloignement, rempli d'une matière que nous n'arrivons pas à identifier, opérant en conformité avec des lois physiques dont nous ne connaissons pas vraiment les propriétés.
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On pourrait situer les débuts de la boxe moderne à différentes dates, mais il semble pertinent de la faire commencer avec Jess Willard. Ce géant du Kansas était laboureur, et il le serait resté toute sa vie si un organisateur de matchs, après l'avoir vu manipuler des balles de foin de 200 kilos comme si c'étaient des coussins de plume, ne l'avait pas encouragé à monter sur un ring. Cela se passait aux alentours de 1910. Avec 1.98 mètre pour 102 kilos, Willard avait assurément le bon gabarit, et sa puissance de frappa se révéla colossale. A son cinquième combat, il cogna si fort le pauvre garçon que le coup fit pénétrer une partie de sa mâchoire dans son cerveau et le tua. Willard pulvérisa un certain nombre d'adversaires, puis devient champion du monde des poids lourds à La Havane en battant par K.-O. en vingt-six reprises le grand Jack Johnson, un boxeur formidable mais ostensiblement noir et imprudemment provocateur.
La victoire de Willard marqua un tournant crucial, quoique condamnable, dans l'évolution de la boxe : le champion des poids lourds était à présent un Blanc, ce qui était malheureusement une condition sine qua non pour qu'elle devienne un grand sport populaire. Avant cela, c'était la seule discipline sportive - voir la seule activité - où un Noir pouvait se mesure d'égal à égal avec un Blanc. D'un point de vue moderne cela semble paradoxal, mais si avant 1920 la boxe était considérée comme malsaine et insupportablement vulgaire, c'était en partie parce qu'elle n'était pas raciste. Et la convertir en divertissement respectable consistait surtout à s'arranger pour que, comme tous les autres sports majeurs, elle soit dominée par les Blancs. Aucun boxeur noir n'allait avoir la moindre chance de remporter le titre chez les poids lourds pendant une génération.
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Ayant sauté du véhicule, Len nous a tendus les clés.
- Je vous ai mis 25 litres de gasoil dans les jerricans à l'arrière. ça devrait suffire si vous vous égarez (dans l'outback australien).
Puis, nous ayant examinés plus attentivement, il a ajouté :
- Je vais vous en mettre deux de plus.
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Les trains roulaient là où les rails de chaque compagnie le leur dictaient, ce qui signifie qu'ils ne prenaient pas toujours le chemin le plus court ni le plus rapide. Le Lake Shore Limited, qui reliait New York à Chicago, mettait d'abord le cap au nord, vers le Canada, pendant 240 kilomètres, avant de tourner brusquement sur la gauche à Albany, comme s'il reprenait soudain ses esprits. Les convois qui parcouraient de longues distances étaient fréquemment divisés ou rassemblés en cours de route, en un ballet compliqué leur permettant de se raccorder à d'autres lignes. Le Suwanee River Special partait tous les jours de Saint Petersburg, en Floride, à destination de Chicago, mais en différents points du trajet certaines de ses voitures étaient décrochées et rattachées à d'autres trains se dirigeant vers Buffalo, Cleveland, Detroit et Kansas City. Le Lake Shore Limited s'arrêtait à Albany pour récupérer des wagons de Boston et du Maine, puis à Buffalo pour en embarquer d'autres arrivant de Toronto, et à Cleveland certaines voitures étaient détachées et envoyées vers le sud, à Cincinnati et Saint Louis, pendant que le convoi principal continuait vers l'ouest efin de rallier Chicago. Pour les passagers, la possibilité de se réveiller à Denver ou à Memphis alors qu'on avait l'intention d'aller à Omaha ou à Milwaukee ajoutait un frisson d'incertitude à n'importe quel long trajet, tandis que les changements d'aiguillage et la recomposition des trains vous empêchaient presque systématiquement de dormir. Le côté romanesque de la chose ne sautait pas toujours aux yeux de ceux qui prenaient effectivement le train.
Pour distraire les passagers, et pour générer des revenus supplémentaires sur un marché encombré, quasiment toutes les lignes mettaient l'accent sur les repas. Alors que la taille des cambuses leur permettait à peine de faire sauter une crêpe, les cuisiniers préparaient une gamme de mets sensationnelle. Sur la Union Pacific, rien qu'au petit déjeuner le client avisé pouvait choisir entre une quarantaine de plats - bifteck d'aloyau ou côte de bœuf, escalope de veau ou côtelettes d'agneau, crêpes de froment, maquereau au sel grillé, demi-coquelet, pommes mousseline, pain de maïs, bacon, jambon, saucisses longues ou plates, œufs sous toutes les formes -, et les autres repas étaient tout aussi copieux. Les passagers qui voyageaient de nuit à bord du Midnight Limietd entre Chicago et Saint Louis pouvaient même prendre un abondant (et littéral) "lunch de minuit" tout en roulant dans les ténèbres.
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À défaut d’autre chose, les géologues ne sont jamais à court de presse-papiers.
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L'article citait aussi plusieurs autres personnes qui s’étaient égarées en utilisant leur GPS. Elles pouvaient établir leurs positions, comme 17,48 Ouest, mais elles n’avaient malheureusement pas la moindre idée de ce que cela pouvait signifier étant donné qu’elles n’avaient pas emporté ni cartes, ni boussole, ni de cervelles bien évidemment.
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Si, à première vue, la chaise électrique paraissait une manière rapide et humaine d'exécuter les gens, dans la pratique ce n'était ni simple ni infaillible. En cas de décharge trop faible ou trop brève, la victime était souvent sonnée mais pas tuée, simplement réduite à l'état d'épave pantelante. En cas de secousse plus violente, les résultats pouvaient se révéler désagréablement spectaculaires. Les vaisseaux sanguins éclataient quelquefois, et un jour l'un des yeux du condamné avait explosé. Il était arrivé au moins une fois que celui-ci rôtisse à petit feu. L'odeur de chair brûlée était "insupportable", avait déclaré l'un des témoins. Manifestement, la science de l'électrocution exigeait professionnalisme et doigté si l'on voulait qu'elle fût à la fois efficace et relativement humaine. C'est là que Robert Elliott était entré en scène.
Appelé comme consultant pour une exécution dans l'État de New York, et conscient aussi bien des défaillances du dispositif que des souffrances infligées jusque-là, il avait compris que le truc consistait à moduler à bon escient la puissance du courant électrique d'un bout à l'autre du processus (un peu comme un anesthésiste règle le flux du gaz administré à un patient qu'on opère), afin de plonger le sujet d'abord dans l'inconscience, puis dans la mort, de manière progressive et relativement paisible.
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La pluie gâche tout. Marcher en vêtements imperméables ne procure aucun plaisir. Il y a quelque chose de profondément déprimant dans le bruissement raide du nylon et le crépitement incessant, curieusement amplifié, des gouttes d'eau sur le tissu. Et pis que tout, vous finissez quand même par être mouillé. Les matériaux étanches protègent de la pluie mais vous font tellement transpirer que vous vous retrouvez bientôt inondé de votre propre sueur.
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Tous les livres affirment que, confronté à un grizzly, vous devez absolument éviter de courir. Ceux qui donnent ce genre de conseil sont assis devant leur clavier.
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La plupart des jeunes de seize ans ou plus possèdent leur propre voiture. Ca aussi c'est ridicule. En moyenne, la distance à pied parcourue de nos jours par un Américain -toutes distances cumulées, de la voiture au bureau, du bureau à la voiture, dans le super-marché ou la galerie marchande -atteint 2,2 kilomètres par semaine, à peine 320 mètres par jour.
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