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Critiques de Blaise Cendrars (422)
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L'Homme foudroyé

Dans son style inimitable, Cendrars revient sur sa vie des années 1900 à 1945 par des correspondances d'idées faussement spontanées. Car tout est lié dans une vie sous la forme d'une spirale peut-être, qui absorberait le temps.

Cendrars agace, sous ses airs de gars viril à qui on ne la fait pas, une sorte de Lino Ventura qui tient les rênes en main. Mais, c'est un raconteur hors norme quand il nous emmène dans cette France qui n'existe plus, cette France rurale de Provence ou celle de la grande et petite ceinture parisienne avec ses terrains vagues joyeux et semi-clandestins. Tout une partie du roman est consacrée aux gitans qu'il a fréquenté, aimé et dont il a appris les coutumes et traditions. Sous prétexte d'amener Fernand Léger rencontrer ce monde interlope, c'est le lecteur qu'il tient par la main.

On y apprend aussi davantage sur ce Gustave Lerouge dont tout curieux de Cendrars a entendu parler.

Alors oui, il agace le bonhomme qui collectionne le champ lexical péjoratif de la femme (mégère, garce, pie voleuse..) mais il reste unique dans son style écrivain - routard, tellement hors des sentiers battus des années 40.



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Du monde entier : Poésies complètes 1912-1924 (..

Blaise Cendrars, de ses aventures, voyages et souvenirs de guerre, n'a pas tiré que des romans, mais aussi de magnifiques poèmes. Lorsqu'il écrit, il se consume jusqu'à la cendre, d'où son nom de plume. Symboliste, il expérimente comme Apollinaire de nouvelles formes poétiques, mais la plupart de ses poèmes rompent avec les écoles et, mêlant imaginaire et réel, vers libres et prose au service de l'émotion, font surtout ressentir l'accélération du monde moderne en ce début de XXème siècle. Il participe à inventer un nouveau lyrisme en se faisant reporter photographe du monde qui l'entoure, tournant le dos au romantisme centré sur je je et le tu. Sa poésie a un côté brut, non polissé, qui peut déstabiliser le lecteur : dans Du monde Entier, Les Pâques à New York annoncent la couleur : des alexandrins faussement classiques : la métrique y est savamment cassée, à l'image des expériences personnelles que Blaise Cendrars s'impose à l'époque, et la musicalité qui s'en dégage est donc atypique.

Oui, vraiment, un recueil de poésies méconnu (2 critiques et 8 citations à ce jour sur Babelio), fait d'immédiateté, et autant nourri de l'émotion du poète qui sait capter la beauté de l'instantané que de l'expérience d'un voyageur passionné.

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Emmène-moi au bout du monde

Cendrars 1956 :« Emmène-moi au bout du monde !...», où au ciel, c’est pareil !

« Fais-moi mal, Johny Johny Johny ! Moi j’aime l’amour qui fait boum ! » Non le légionnaire qui a en mains ce jour-là comédienne Thérèse Espinosa, quatre-vingts balais, ne s’appelle pas Johny, mais peu importe… On ne sait pas s’il sentait bon le sable chaud non plus… Mais en plus de lui avoir fait perdre son dentier au court de leurs ébats amoureux, Thérèse lui demande de la rouer de coups…

Non, nous ne sommes pas non plus chez San-Antonio et « La vieille qui marchait dans le mer » (respects à Jeanne Moreau, sniff), mais bel et bien chez Blaise Cendrars, le poète…

Un bouquin qui se situe à la croisée des chemins de Frédéric Dard, Aphonse Boudard, Michel Audiard (tiens, c’est marrant, ça…), y’en a, de tous ceux-là dans ce bouquin… et puis comme ultime roman, en guise de testament, un panorama du Paris culturel des années 50… Chapeau l’artiste, on ne s’ennuie pas dans ce style de prose ; surtout quand on démarre par une rombière qui remue du prose, justement…

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L'or : La merveilleuse histoire du général Jo..

Grandeur et décadence d'un entrepreneur pendant la première ruée vers l'or en Californie.

Un court récit qui m'a plutôt déroutée.



D'abord par la page d'histoire découverte: pour moi la ruée vers l'or, c'était fin de siècle et grand froid canadien. Charlot et Jack London, en somme. Eh bien non, c'est au mi-temps du siècle que s'est jouée la première partie de ce que d'aucun considéreront plus tard comme le grand chambardement des valeurs qui portaient alors la nation américaine en devenir vers la violence et la cupidité.



Mais surtout par le ton clinique, quasi documentaire, auquel j'étais loin de m'attendre de la part de Cendrars. Mais avec le recul, cette sécheresse de ton ne souligne que mieux la brutalité des faits et l'abyme de perdition dans lequel tombe le héros, et a contribué à ancrer cette âpre histoire dans ma mémoire (plus tard, la lecture de Fille du destin d'Isabel Allende qui aborde cette page d'histoire me permettra de lui donner plus de chair).



Une histoire à vous dégoûter des richesses et des hommes.
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L'Homme foudroyé

Livre de poche, chiné. Annoté au crayon de bois : nom et dates de Cendrars (1887-1961) ainsi que celles de certains de ses ouvrages ; mots rares soulignés, leur définition sommaire reportée en page de garde, le « foudroyé » du titre suivi de la mention « voir p 235 »… Ce livre a vécu, quelqu’un se l’était approprié et j’ai l’impression qu’il ou elle m’y accueille amicalement.



Ce livre, ce sont des mémoires en paquets divers. Ni petit ni anecdotique pour le premier : souvenirs du front, avant la blessure de 1915 qui a coûté son bras droit à Blaise Cendrars. Quarante-cinq pages qui disent la violence et la peur, le non-sens et la peur, la bêtise et la peur. La peur qui conduit à la violence, au non-sens, à la folie absurde. Ces pages rivalisent avec celles de Remarque, de Giono, de Gabriel Chevallier.



Deuxième paquet : Marseille où Cendrars débarque après avoir filmé les éléphants en Afrique et avant de repartir au Brésil. Marseille qui l’intrigue et le séduit. Marseille en 1927, quinze ans avant de devenir la « Planète sans visa » que je viens de découvrir.

Marseille, et La Redonne, le bonheur à La Redonne*, un bonheur contagieux tant Cendrars le savoure avec jubilation. Il y a loué une grande baraque qui domine l’anse, la mer, avec vue jusqu’à Marseille et Cassis. Il pensait pouvoir y écrire, a tapé trois lignes sur sa machine, et la feuille en est restée là, engagée dans le rouleau, pendant les semaines d’enchantement de ce séjour consacré aux balades avec la chienne Volga, à l’observation de la mer et du ciel, aux interminables parties de pétanque avec les huit pêcheurs du port, aux ventrées de bouillabaisses et de fruits de mer cuisinés par madame Roux dans son auberge.



Et sans transition, on arrive aux « Rhapsodies gitanes ». Un titre générique dont je ne vois pas forcément la justesse en ce qui concerne la première histoire : la rencontre de Cendrars, vingt ans, avec Gustave Lerouge qui en a vingt de plus, et leur amitié, sporadique, chaotique, truculente. Il est vrai qu’ils font connaissance dans un fin fond de terrain vague, garni de wagons désaffectés où échouent des miséreux, des SDF qui ne s’appelaient que va-nu-pieds à l’époque. Personnage complexe, timide et orgueilleux, poète et violent, ce Lerouge (ou Le Rouge, selon sa signature changeante). Cendrars en fait une description sans complaisance, et même féroce, mais admirative de son talent au point d’inclure, sans le lui dire, certains de ses vers dans l’un de ses propres ouvrages.



Les gitans, on va les rencontrer dans la deuxième rhapsodie. Cendrars entraine Gustave Lerouge dans une sorte de reportage au sein de la famille Sawo dont le fils a été au front avec Cendrars. Démobilisé, Cendrars avait vécu plusieurs mois dans cette famille, partageant sa vie, ses activités, et le lit d’une des filles. Son sens de l’observation avait trouvé à s’employer !



« La grand’route » est l’intitulé de la troisième rhapsodie. La N 10 qui emmène Cendrars dans tous ses voyages et jusqu’au-delà de l’océan. Lieux en pagaille, rencontres savoureuses ou émouvantes. Cendrars s’en donne à cœur joie dans l’accumulation de noms, d’évocations, de descriptions. Il m’égare parfois. Et il accumule les digressions dont certaines quelque peu surprenantes, et même urticantes…



Mais la route, après tours et détours, revient aux Gitans, et au copain Sawo qui a quitté son clan après avoir tenu son rôle dans une vendetta sanglante. Il la raconte à Cendrars, ce qui permet à l’auteur de rapporter ces phrases de son ami, une critique avec laquelle il est impossible de rivaliser : « Tu sais, j’ai lu tous tes bouquins. Je ne les comprends pas tous, souvent je ne puis pas te suivre, mais au moins ça grouille, ça vit, ça voyage là-dedans. Je comprends que ce doit être épatant puisque ça me fait envie (…) ».



Une langue pleine de mots. Comment dire autrement la richesse et l’abondance de l’écriture de Cendrars ? Voguant aussi bien du côté de l’argot de son époque, que vers un vocabulaire rare - comme l’a souligné souvent, au sens propre, le précédent lecteur de mon exemplaire. Une écriture foisonnante, libre dans la forme et dans le fond. Cendrars nomme ses amis, leurs caractères, leurs travers avec humour, et parfois leurs défaites, avec lucidité : André Gaillard, Gustave Lerouge, Fernand Léger, Bernard Grasset, Rémy de Gourmont, son environnement littéraire et artistique. Son écriture est aussi incisive quand il évoque Sawo, Maman Roux, Paquita, et tous les malheureux qu’il a rencontrés et regardé vivre. Mais son admiration pour ceux qui vivent ou survivent dans des conditions indignes, est absolue et sa compréhension de la misère est sans réserve

« La guerre c'est la misère du peuple. Depuis, j'en suis... »



* Très joli film sur Youtube (8 minutes) dont la première partie rappelle ce séjour de 1927 à La Redonne.

https://www.youtube.com/watch?v=m6JcsDDLU-w



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Moravagine

De Cendrars, je préfère nettement sa poésie que je trouve géniale, à ses romans. Dans celui ci, on retrouve bien son envie de nous faire découvrir le monde et de faire l'apologie du machinisme et de la modernité, qu'il assimile à la vie - nous sommes dans les années 1920 - . Ce roman est avant tout un roman d'aventures. Il y adjoint un personnage, Moravagine, métaphore du mal absolu. J'ai lu une grande partie du livre en diagonale, notamment le très long passage sur la révolution russe qui, à mon avis, s'enlise dans des précisions et une perversité inutiles. Le reste n'est pas inintéressant. Mais le récit manque d'un fil conducteur. Les pérégrinations des deux compères se terminent avec la première guerre mondiale. Cendrars fait d'ailleurs allusion à sa main coupée. C'est un livre très inégal qui a beaucoup vieilli.
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Prose du Transsibérien et autres poèmes du mond..

446 vers libres composent ce long poème de Blaise Cendrars, publié en 1913 ; invitation au voyage à travers la Russie, de Moscou jusqu'à Kharbine.



On ne sait si ce poème reflète le témoignage d'un voyage réel de l'auteur mais il est certain que Blaise Cendrars, né en Suisse, a énormément voyagé, dès son adolescence et qu'il a été employé pendant deux ans par un joaillier de Saint-Pétersbourg.



La prose du Transsibérien est belle et douce mais elle n'a pas réellement répondu à mon attente ; je m'étais figuré que l'auteur donnerait des éléments descriptifs et des sensations de son voyage mais ce n'est pas du tout le cas ; quelle prétention était la mienne de vouloir imposer mes vues à un poète.



En fait de dépaysement, il est surtout question de Paris et de Montmartre.





Challenge MULTI-DEFIS 2022

Challenge RIQUIQUI 2022

Challenge XXème siècle 2022

Challenge SOLIDAIRE 2022

Challenge XIXème siècle 2022
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Rhum

Jean Galmot était un touche à tout, né en 1879 en Dordogne et mort en 1928 en Guyane.

C'est sa vie que nous raconte Blaise Cendrars. Au delà de la biographie, l'auteur fait une véritable plaidoirie pour celui qui fut assassiné par ses opposants politiques.

Galmot connut la Guyane par l'intermédiaire de son beau-père, homme d'affaires qui 'envoya la bas. Ce fut le début d'une histoire d'amour . Galmot commença à construire son empire financier avec le commerce de l'or, du bois de rose ou du rhum. Parallèlement , il sera élu député et surtout grand défenseur des autochtones. Son ascension ne pouvait laisser indifférent certains milieux qui entreprirent donc de le couler , financièrement d'abord puis politiquement.



Il est toujours compliqué de présenter une version manichéenne d'un personnage qui m'a fait pensé à une version vintage de Bernard Tapie.

Toujours est il que l'auteur montre bien les rouages du pouvoir, du faux procès à la magouille financière , jusqu'aux votes des morts, les Tiberi n'ont donc rien inventé :)! Sous la plume de l'auteur , on perçoit que le destin de Galmot eut pu être bien plus grand et que la Guyane aurait pu être indépendante dès les années 20.

Le peuple guyanais , à l'annonce de sa mort, lynchera ses adversaires, rendant un dernier hommage à "Papa Galmot".



Si l'homme sort grandi , le pouvoir politique est terrassé devant tant d'injustices et de magouilles.



Un livre instructif sur un personnage dont le nom m'était inconnu.
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L'or : La merveilleuse histoire du général Jo..

Blaise Cendrars, ça me rappelle le collège où j'ai lu du monde entier, de la poésie, j'avoue que j'en ai peu de souvenirs, ça remonte… L'or, c'est de la histoire de la ruée vers l'Or dans les années 1840 en Californie à travers un homme, le général Johann August Sutter. Je ne connaissais pas du tout cet homme parti de sa Suisse natale pour aller faire fortune aux Etats-Unis. Beaucoup d'énumérations dans ce petit roman biographique, les hommes, les betes, l'argent, comme un compte-rendu très précis de la vie du général suisse. En refermant le livre, on ne peut s'empêcher de plaindre l'homme dont la vie a pris un tel tournant à cause de l'élément rendant fou la plupart des hommes, l'or.

J'ai aimé la façon de traiter le sujet par Blaise Cendrars. Sa bibliographie a l'air varié, un auteur que je relirai.



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L'or : La merveilleuse histoire du général Jo..

Itinéraire ahurissant que celui de Johann August Suter, d'origine suisse, aventurier, devenu en l'espace de 5 ans propriétaire d'un immense domaine prospère dans la vallée de Sacramento. La Nouvelle-Helvétie, nom de la propriété, affiche sa richesse, "d'innombrables troupeaux paissaient dans les grasses prairies", "les vergers regorgeaient de fruits", "partout des fontaines et des canaux". Au moment où l'heureux homme s'apprête à goûter le repos, juste récompenses de ses efforts, l'inouï surgit dans sa vie : de l'or est découvert sur ses terres en janvier 1848. Du jour au lendemain, c'est la ruine. L'or maudit attire à lui toute la main d'oeuvre du domaine et des hordes de chercheurs d'or débarquent en provenance du monde entier, telle une nuée de sauterelles laissant derrière elle mort et désolation. De ces cendres naisse San Francisco et les bases d'un nouvel état prospère : la Californie. Dans un langage sobre et poétique, Blaise Cendrars restitue à merveille la tragédie du Colonel Suter, l'homme le plus riche du monde, que l'or a ruiné.
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L'or : La merveilleuse histoire du général Jo..

Découverte de Blaise Cendrars avec ce roman d'aventure, Johann August Suter veut vivre le rêve américain sur ce nouveau continent. Homme persévérant et plein de ressources, il ira jusqu'au bout de ses illusions.

La première partie du récit m'a semblé un peu morne, dépourvue de sentiments, un déroulé des événements sans passion. Mais, à partir du moment de la fameuse découverte de l'or, Suter prend un visage humain, on a enfin en face de nous un être avec une sensibilité, quelqu'un que l'on peut plaindre et accompagner.

Une fois ce livre refermé, je suis allé faire un tour sur internet et j'ai eu la confirmation que ce personnage avait vraiment existé. L'auteur s'est bien sûr permis quelques entorses à la réalité mais le principal subsiste et l'on ne peut qu'être ému devant le destin de cet homme qui a tant œuvré.

Je vous recommande donc cet ouvrage assez court qui vous fera découvrir ce personnage au parcours hors du commun.
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Moravagine

Deux fois que je m’y essaye, deux fois que j’abandonne. J’ai trouvé une écriture certes puissante mais tellement dense qu'elle pèse autant que l’histoire qui est déjà, en soi, extrêmement oppressante. Je ne vois à ce récit aucune issue qui mérite mon attention plus avant. Je n’ai pas trouvé en ce roman le chef-d’œuvre que d’autres y ont vu. Ceux-ci diront sans doute que j’aurais dû persévérer mais je me suis donné le droit d’abandonner Moravagine et son compagnon à leur triste sort, cette fois probablement définitivement…

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La main coupée

Blaise Cendrars témoigne dans La main coupée de sa vie de soldat sur le front franco-allemand durant la Première Guerre mondiale, comme engagé volontaire dans la Légion française. Loin de chercher à nous tirer des larmes sur les malheurs et les horreurs vécus par les poilus, Cendrars donne à voir ce qu'il reste d'humain dans un environnement qui ne l'est absolument pas. Il dresse une série de portraits très vifs et caustiques, de ses camarades ou de ses supérieurs hiérarchiques dans une langue à la fois poétique et gouailleuse. Ses histoires paraissent parfois invraisemblables, peut-être certaines sont-elles nées de sa prodigieuse imagination, mais on ne peut qu'y croire tant elles sont sublimement composées.
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Moravagine

J’ai lu Moravagine il y a longtemps, je viens de le relire « en diagonal » et j’ai compris pourquoi j’en gardais un souvenir aussi vivace (comme c’est le cas de tous les livres de Cendrars). J’ai lu aussi et surtout le, très intéressant, Pro Domo (expression latine que j’ignorais ; sorte de post-scriptum ou de postface) que j’ai trouvé dans le recueil de textes choisis de l’édition Quarto-Gallimard, intitulé : Partir (pléonasme chez Cendrars !). Quand j’écris : très intéressant, je suis en-dessous de l’émotion, de l’engouement que provoque ce texte. Son « travail » sur ce roman y est décrit « à la Cendrars », de façon hyper-dynamique, sa mémoire se mêle à sa poésie intuitive et fulgurante. Pourtant, Cendrars n’est pas un romancier, ou un poète, il n’est pas un journaliste ou un nouvelliste ; il est plus que cela, il est littéralement un Ecrivain, car il y a autant de poésie dans ses romans que de romanesque dans sa poésie et autant de témoignages dans ses nouvelles que de souvenirs dans ses fictions. Il me semble aussi qu’il est le premier (voire le seul) écrivain à suggérer, à sous-entendre à son lecteur : Fais le toi-même ! Écris ! Tout est écriture ! En 1917, de sa main gauche peut-être, il note : « C’est pourquoi tous les beaux livres se ressemblent. Ils sont tous autobiographiques. (...) il n’y a qu’un sujet littéraire : l’homme. (...) il n’y a qu’une littérature : celle de cet l’homme, de cet Autre, l’homme qui écrit. »./
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J'ai saigné

Bonjour.

Je trouve que ce livre et super et tres culturel (pour la culture general).👌

ce livre nous apprends beaucoup et plus de choses sur les milieu difficiles de la guerre je dirais, en particulier au front.

J'ai beucoup aimer ce livre mais avant de donner mes impression je voudrais vous posez une question rhétorique a propos de la guerre au Front.

-Comment soigne-t-on un blessé sur le front?😕😯

Nous les soignons grace a des établissements pharmaceutique (il y en avait 2 avant la guerre)

. Revenons au livre jai beaucoup aimer Madame Ardienne (l'infirmière major) je trouve qu elle a un très bon coeur. Mais ce qui ma bouleverser c'est les "drame individuel d'extrême urgence, jeux de la vie et de la mort" tres frequent.

Sinon jai beaucoup aimer la façon dont ils ont pu inventer la musique (dans un milieu difficile (en souffrant). Le sentiment principal de ce livre est pathétique !😓(ce n'est pas le livre qui est pathetique mais l'hisoire: en gros j'ai de la peine pour les blessés)

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Rhum

Jean Galmot , dont l’histoire nous est relatée ici par Blaise Cendrars – il l’a connu - fut un homme d'affaires, aventurier et un écrivain français, élu député de la Guyane en 1919, il sera impliqué et emprisonné injustement pour escroquerie dans « l'Affaire des rhums ».



Et c’est justement cet épisode de la vie de Jean Galmot que Cendrars s’est mis en tête de nous narrer, de sa fulgurante ascension en Guyane jusqu’à sa mort ; assassiné.



Blaise Cendrars, poète, bien sûr, mais également journaliste, ici …dans la forme qu’il a donnée à ce récit : « Rhum » est une véritable enquête de journalisme d’investigation, pour employer les mots d’aujourd’hui. Une enquête qui ne manque pas de rappeler l’affaire Dreyfuss, par certains cotés, et qui ne peut que susciter la perplexité, voire le doute sur la fonctionnement de « La Justice ».

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Moravagine

J'admire le travail colossal de l'auteur même si je suis très partagée après la lecture de ce roman. J'ai trouvé qu'il y avait des longueurs (surtout lorsque les protagonistes vivent en Russie). Il s'agit d'une oeuvre complexe, l'auteur lui-même à mis environ dix ans à pouvoir rédiger ce livre pour lequel il avait pris des quantités de notes. Avec Moravagine , Blaise Cendrars nous fait entrer dans l'univers d'un fou, mais pas n'importe quel fou, un fou sanguinaire auteur d'un nombre incalculable de meurtres ignobles. Ce livre c'est la fuite de Moravagine, accompagné du narrateur, à travers l'Europe, jusqu'en Russie où ils rejoignent des révolutionnaires souhaitant renverser le régime, puis le départ pour l'Amérique, où ils mènent une vie aventureuse et où l'alcool coule à flots... D'ailleurs partout, où ils passent, les protagonistes boivent plus que de raison!

A leur retour en Europe, c'est le début de la guerre de 14/18...

Je m'étonne de la fascination que Moravagine a pu exercer sur le narrateur, je trouve cela malsain, très inquiétant... Comme si le narrateur cautionnait les actes de barbarie du dément.

Un sujet de lecture inconfortable, j'avais hâte de tourner la dernière page du roman au plus tôt, peinant à lire de plus parce que le livre est imprimé en petits caractères.
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Poésies complètes

Je remercie vivement Babelio et les Editions Denoël pour le magnifique ouvrage « Poésies Complètes » de Blaise Cendrars.

Blaise Cendrars (1887-1961) est un des écrivains du 20ème Siècle auquel je n’avais pas encore osé m’affronter. De récentes lectures, coup sur coup, où figurait l’écrivain et poète (dont ‘’les pêcheurs d’étoiles’’ de Jean-Paul Delfino qui met en scène Blaise Cendrars et Erik Satie) étaient comme autant de petits rappels à corriger ce manque. Alors, lorsque l’une des dernières opérations Masse Critique a proposé de découvrir ses poésies, je me suis dit qu’il était enfin temps d’aller à la rencontre du sacré personnage dont j’avais commencé à entrapercevoir la silhouette…



La collection « Tout autour d’aujourd’hui » (TADA) réédite en quinze volumes les œuvres complètes de l’artiste dont les poésies, écrites entre 1912 et 1924, sont le premier tome.

Ce tome nous propose, en plus des poésies, une multitude d’informations autour de celles-ci. S’y s’articulent d’une part la préface rédigée par Claude Leroy, spécialiste de l’écrivain, mais également en fin du volume, un dossier très complet composé de sa biographie, sa bibliographie ou encore de notices sur les poèmes, les illustrations et la vie de l’écrivain. Ces différents chapitres très détaillés permettent au lecteur de mieux appréhender aussi bien l’homme que son travail d’écriture.



Bien entendu, comme tout autre recueil, le lecteur peut découvrir les poésies avec plus de liberté que pour un autre ouvrage plus linéaire. Au gré de ses humeurs et envies, il peut prendre son temps, s’emmitoufler dans les mots et les images qui en naissent, papillonner d’un poème à un autre, piocher ici ou là, découvrir les belles illustrations provenant des œuvres originales (dont certaines ont été réalisées par ses amis artistes comme Picabia, Modigliani, Kisling…) ou encore, selon ses envies, jongler entre poème et notice pour étudier de manière plus approfondie le texte et tenter de l’interpréter au mieux.

Lorsqu’on sait que Cendrars est un pseudo (de son vrai nom Frédéric Louis Sauser) et qu’il en a utilisé beaucoup d’autres, lorsqu’on sait qu’il a beaucoup voyagé (En Russie, en Chine, aux Etats-Unis, au Brésil, etc.) et qu’il a perdu son bras droit durant la première guerre mondiale, lorsqu’on apprend son goût pour les listes ou encore sur sa relation avec sa mère, qu’après 1924 il délaissera définitivement les poèmes pour ne se consacrer qu’aux romans, notre regard est plus acéré à la lecture de ses poèmes et ses romans.



Je salue le travail de Claude Leroy qui, par sa fine analyse, donne réellement envie de découvrir (ou redécouvrir) Blaise Cendrars. Après la lecture de sa préface, je me suis plongée avec grande curiosité dans les poèmes de Cendrars, en me disant que c’était également une belle invitation à lire enfin l’un de ses romans « L’or », « La main coupée » ou encore « Moravagine »…

Claude Leroy montre Cendrars comme le ‘’Je suis l’autre’’, avec des ‘’je’’ multiples, des jeux de miroirs où il s’amuse à brouiller les pistes, et même parfois sa biographie, jusqu’à en troubler l’image du narcisse qui se reflète dans l’eau. Il est le celui qui innove, qui invente, qui n’aime pas les groupes en ‘’isme’’ (alors que je pensais au préalable qu’il était proche des surréalistes) afin de ne pas s’enfermer, de rester libre, toujours dans le mouvement, afin de pouvoir mourir et toujours renaître (tel le Phénix), être les braises et les cendres (d’où son pseudo), pour être toujours dans la création (avec cette soif de proposer toujours des romans différents, d’un nouveau style).

Cendrars préférait bourlinguer plutôt que d’inventer une vie à travers ses romans ; il préférait vivre la poésie plutôt que de se contenter de l’écrire.



Les éditions Denoël et Claude Leroy nous offrent un ouvrage de grande qualité aussi bien dans le fond que la forme. Tout favorise à ce que le lecteur entre dans les poésies de Cendrars dans de très bonnes conditions.

J’ai pris grand plaisir à découvrir les poèmes de cet écrivain, même si certains m’ont plus embarqué (ou parlé) que d’autres. Et bien sûr, nombre d’entre eux ont encore pour moi un goût, si ce n’est de mystère, tout du moins énigmatique.

Alors, malgré le rythme de ces poésies, il m’arrivait de ralentir et d’enrouler les mots autour de ma langue et cela suffisait à apprécier l’atmosphère, son amour des mots, à accepter que cette plongée dans l’univers de cet homme aux multiples ‘’je’’ se fasse dans des eaux parfois brumeuses, à accepter de devoir poursuivre l’exploration.

Parce que ce qu’on aime avant tout ressentir dans les poèmes de Cendrars, c’est le souffle, un rythme, une prose, une verve, les listes, les voyages, la guerre, l’amour et une certaine noirceur. Parce que oui, il y a bien des braises et des cendres… et la vie….



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L'or : La merveilleuse histoire du général Jo..

Quelle déception ! Je n’ai pas du tout apprécié l’écriture de Cendrars dans cette courte biographie romancée. La plume de l’auteur est sèche, sans émotions, voire presque journalistique. Les pérégrinations de Suter pour atteindre la Californie auraient été plus faciles à suivre et comprendre si elles avaient été accompagnées d’une carte. Et malgré tout, Cendrars tenait un sujet extraordinaire, très prometteur : l’idée que la découverte d’or puisse ruiner ! Grandeur et décadence ! Même si le personnage de Suter n’est pas toujours très sympathique (il abandonne sa famille, c’est un travailleur acharné, mais il n’a pas toujours les mains propres), il y avait moyen de faire vibrer le lecteur avec un tel récit de vie. Et … je n’ai pas du tout vibré, juste apprécié une histoire intéressante que je ne connaissais pas.
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La vie dangereuse

A travers cinq récits, l'auteur nous fait part de ses expériences de la vie d'aventurier, de cette vie où les défis ne se conjuguent qu'avec le mot danger!

Assoiffé d'aventures, avide de grands airs, de découvertes, de rencontres, du nouveau, Blaise Cendrars n'a qu'une devise dans sa vie, c'est partir et partir, encore et encore, et rien ne peut l'en empêcher....seule l'écriture peut réussir à le caserner comme s'il était séquestré dans une boite...mais ça ne peut pas être pour longtemps.. comme on le voit dans le dernier récit '' La femme aimée''. On retrouve en même temps la bravoure de sa mentalité d'un aventurier, prêt à se relever à chaque chute lorsqu'il perd son bras droit pendant la grande guerre dans son deuxième récit ''J'ai saigné''. En effet, ''J'ai saigné'' est un récit troublant et frémissant, l'auteur nous relate le calvaire de son séjour à l'hôpital avec d'autres soldats gravement blessés au front. Entre cette atmosphère de désolation, de peine et de rage, seul Blaise manifeste les signes d'un courage de survie surhumain, au point qu'il batte le record de guérison et qu'il soit engagé à fortifier les autres blessés...un récit très touchant!

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