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Citations de Catherine Dufour (367)


[...] pis j'y ai dit :
- Pis si je rencontre un loup ou un linsk, hein ?
alors a m'a dit :
- T'y fous un peu de ce poivre dans la truffe, ça ira bien.
et a m'a donné ce sachet de poivre, alors j'y ai dit :
- Pis si je rencontre le monsieur tout velu qui me dit des cochonceries ?
alors a m'a dit :
- Ça te fera l'occasion de t'instruire, pour une fois.
et a m'a donné un petit pot de beurre, alors j'y ai dit :
- Pis si je rencontre un korrigan ou un elfe noir ?
alors a m'a dit :
- Tu t'démerdes.
alors j'y ai dit :
- Pis si je croise un ours, hein ?
alors a m'a dit :
- Ben là, tu l'as dans l'fondement.
alors j'y ai dit :
- Pis si je...
alors a m'a dit :
- Ta gueule !
et a m'a foutue dehors, dites donc !
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Dans Lorenzaccio, le sexe n'est pas câlin, détente et jouissance. Il n'est même pas relation sexuellle. Il est chasse, traque et manipulation, il est moyen de pression, insulte et menace, tentation et abîme de perdition. Il s'insinue partout comme un poison parce qu'il n'est le bienvenu nulle part comme un plaisir - et aussi parce qu'il flanque la vérole.
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Ada [Byron, future Ada Lovelace] est élevée le nez dans les sciences. A dix-sept ans, elle rencontre Mary Sommerville, éminente scientifique qui lui présente Charles Babbage.
Et Babbage a inventé une machine géniale (...) une machine à calculer mécanique. Elle a "un processeur central qu'il appelle "le moulin", une unité de contrôle formée de cylindres à picots, une mémoire - "le magasin" -, une unité d'entrée des données et des instructions enregistrées sur des cartes perforées, et une unité de sortie des résultats imprimés".

(...) en 1835, Ada a vingt ans : elle se marie (...)
Puis, en 39, elle replonge dans les sciences et, surtout, dans la machine de Babbage, pour laquelle elle rédige des "diagrammes", des instructions.
En 42, un ingénieur italien sort un article à propos de la merveilleuse machine.
On propose à Ada Lovelace de le traduire. Elle le fait, scrupuleusement.
C'est Babbage qui s'étonne qu'elle n'en ait pas profité pour y ajouter quelques notes personnelles.

Que n'a-t-il pas proposé là ? Les notes d'Ada Lovelace représentent trois fois le volume de l'article original. Parmi elles, un algorithme pour calculer les nombres de Bernoulli (...)

C'est le premier programme informatique jamais écrit.
Ada vient d'inventer "les notions d'exécution d'un algorithme, de branchement, de boucle dans un programme, de sous-programme".
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A cette époque-là, je faisais la manche en jonglant avec des lasers et je me faisais vachement mal avec ça. J’avais été jeté de mon labo et j’étais désespéré et j’étais complètement raide, du coup je bouffais des trucs publicitaires et personne voulait de moi nulle part parce que mon estomac passait des pubs hyper-bruyantes.
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Le plus ennuyeux, en matière politique, est que chacun des participants croit qu’il est seul à avoir lu sun tzu et machiavel. Résultat, vous y croisez cent mille connards qui nomment “tactique” leur sauvagerie, “influence” le goût des autres pour leur argent, “efficacité” leur absence de vues à long terme, “réalisme” leur manque de convictions et “victoire” les bourdes du camp d’en face.
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Vous me répondrez que ce sont les blancs, et pas nous, qui ont dépeuplé l’afrique et les deux amériques, qui les ont pillées, qui y ont entretenu un feu roulant de dictatures et de guerres civiles et les ont finalement achevées avec des maladies indigènes croissant sur une misère d’importation, et vous aurez raison.
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Aucune civilisation n'aime que l'on se suffise à soi-même.
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Le ciel était noir, ma mère, le voyait jaune sombre, il était en tout cas très bas. Malgré mon casque, ça puait. Les vapeurs délétères avaient creusé dans le métal énorme de fines dentelles pulvérulentes, nos combinaisons piaillaient sous l'overdose de gaz carbonique et d'acide urique.
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Les ruinés posaient en permanence, ils se pavanaient, ils se regardaient les uns les autres mais pas pour regarder l'autre : pour voir si l'autre les regardait.
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Son ami le révérend Robertson finit par lui demander si Manfred, ce poème de Byron qui fait l'apologie de l'amour entre frère et sœur, ne sous-entend pas une sombre vérité. Car ce qui paraissait évident aux contemporains de Lord Byron, l'inceste entre le poète et sa demi-sœur Augusta, a peu à peu disparu sous le voile épais de la déification du poète.
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Ulalee a noté que les femmes tuaient les hommes parce que la société considérait que c'était dans l'ordre des choses.
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Il faut du temps pour trouver qu'être suffit. Au bout du compte, les soûleries affectives ne sont pas plus inutiles que les cérémonies amères du réalisme, et elles sont plus rigolotes.
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D'accord, apprendre les règles est important pour évoluer en ce monde, encore faut-il enseigner l'envie d'y vivre.
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Parlons donc un peu de « pédagogie noire », puisqu’il s’agit de ça. Harriet Martineau, une amie d ’Annabella, en résume très bien le principe : « tendresse et gaîté étaient alors considérées comme nocives pour les enfants. » La pédagogie noire se fonde sur deux axiomes : « si ça fait mal, c’est pour ton bien » et « si ça te fait du bien, c’est mal ». De plus en plus courue à mesure que le puritanisme du XIXe siècle se répand, la pédagogie noire est formalisée par Moritz Schreber, un contemporain d’ Ada, avant d’accéder à la célébrité grâce aux Malheurs de Sophie de la comtesse de Ségur et d’être finalement conceptualisée par la pédagogue Katharina Rutschky en 1977. Elle diffère de la simple maltraitance du fait qu’elle s’avance masquée derrière un large éventail de bonnes intentions. Ainsi, les outils de bondage infantile fabriqués par Schreber ont pour but avoué d’éviter aux enfants de développer une scoliose. C’est cette inventivité, cette manie du détail, aussi, qui signent la pédagogie noire. Ses adeptes font preuve d’une patience, d’une minutie et, pour tout dire, d’une attention aux moindres faits et gestes de l’enfant qui trahissent… beaucoup de choses, toutes malsaines. Je ne sais pas ce que ressent Annabella lorsqu’elle oblige Ada, cinq ans à l’époque, à demeurer allongée sur un banc sans bouger. Comme c’est mission impossible pour un marmot de cet âge, Ada bouge, au moins ses petits doigts. Alors, Annabella les ensache dans des étuis, puis elle enferme la gamine elle-même dans un cabinet noir. J’imagine que, dans ces moments-là, Annabella éprouve une puissante vague de satisfaction qu’elle s’empresse d’attribuer à la conscience du devoir bien rempli, les termes « jouissance sadique » n’ayant pas encore été inventés. Les enfants de Schreber sombreront dans la folie. Ada n’en sera pas loin. Et l’informaticien Jean-Paul Soyer de conclure, dans sa biographie d’ Ada : « Cette éducation donnait des adultes peu équilibrés.»
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La vieillesse, c'est juste un concert de petits emmerdements. Comme un concert de cuillères. Une chorale de mouettes! Juste exaspérant. Et on cherche la sortie, et on la trouve pas...
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La nuit avait laissé tomber jusqu’à terre son jupon obscur, et la lune enfonçait son croissant beurré dans le café noir du ciel. Au bord du ruisseau, les radotules avaient refermé leurs corolles et s’étaient tues. Mais les lierres sauteurs, lovés dans l’ombre, se moquaient maintenant du chœur mélancolique des grenouilles. Vautrées sur la mousse de part et d’autre d’un petit feu jaune, les deux fées grignotaient des fleurs de cornichonnier en tétant leur coupe de vin.

(page 44)
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Le désespoir, c'est un luxe. Tu n'as pas les moyens.
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Claude erra dans un labyrinthe de cabinets de toilette, de placards, de débarras, portes communicantes – et renonça à terminer sa visite par le grenier, accessible en haut d’une échelle qui ne lui fit pas envie. L’unique salle de bains renfermait une vaste baignoire en métal émaillé dépoli, surmontée d’un robinet qui datait d’avant l’invention de l’eau chaude. Par les fenestrons du couloir, au premier étage, Claude aperçut le jardin arrière, un ancien verger dont les poiriers étaient devenus fous. Par contre, le parc à l’avant était entretenu : des allées de gravier sinuaient entre des pelouses mal rasées, de grands arbres chevelus et des masses compactes de géraniums. Claude, qui les observait à travers les petits carreaux à bulles d’une des porte-fenêtres du salon, dut secouer celle-ci comme un noyer avant de parvenir à l’ouvrir. Elle la referma avec difficulté, en faisant attention de ne pas écraser les coccinelles qui couraient sur le chambranle. Puis elle revint dans l’entrée, meublée de vieux bambou canné – le porte-parapluies, à lui seul, pouvait atteindre les 70 euros – et de cette étrange lumière gris perle. Dans un grand miroir un peu brouillé, elle se vit chiffonnée et indécise. Elle hésitait à être ravie – ou à partir en courant. Avec la batterie de cuisine, peut-être.
Elle se décida : elle descendit un édredon jaune paille qui sentait la souris et le secoua avant de l’étaler sur le canapé du salon. Elle apprivoiserait le reste petit à petit. Elle sortit quelques affaires de sa voiture et testa l’électricité, qui clignota poussivement. Se penchant sur une prise, elle reconnut la bakélite et les fils de cuivre chemisés de toile d’une installation des années 1930. Dans son jus, n’est-ce pas ? Elle approcha du canapé un lampadaire branlant qui voulut bien s’allumer, et fit du feu tandis que le jour d’automne baissait. Le froid, déjà compact, s’épaississait encore. Elle mangea lentement, devant les flammes, un sandwich qu’elle avait acheté gare d’Austerlitz, et alla se brosser les dents dans un petit lavabo de service, à l’entrée de la salle à manger. Il cracha dans son gobelet une eau brunie par la rouille.
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Ne rien savoir ne veut pas dire qu'il ne s'est rien passé entre deux sources. Voici encore une notion primordiale : ce que nous ignorons représente la majorité de ce qui a existé. il est faux de dire que l'Histoire est pleine de trous : elle n'est qu'un petit trou dans la nappe immense de notre ignorance. Voyez-vous cette faible bougie qui flotte sur un océan de ténèbres ? C'est elle.
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L'histoire est écrite par les vainqueurs, puis réécrite de siècle en siècle, au gré des besoins de la propagande. Non seulement les sources manquent mais, en plus, les sources mentent. Il ne faut jamais perdre de vue cette irréparable obscurité.
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