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Citations de Catherine Dufour (367)


Elle était revenue dans l'entrée. Fulminante, ivre d'adrénaline, l'oreille hurlant de douleur, elle hésita une seconde - au bout de sa binette pendait un reste de tendon, elle eut un moment d'écoeurement absolu na pas s'évanouir, ne pas s'évanouir !
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Elle a imaginé l'informatique, elle l'a tirée du néant en un temps où il n'y avait pas encore la moindre trace de modernité. Toute seule avec sa plume d'oie, devant son écritoire râpé, Ada a réussi à marquer notre civilisation autant que Pasteur, Einstein ou Fleming. Elle a bricolé une lampe qui s'est levée comme un soleil sur la seconde moitié du XXe siècle et qui illumine le troisième millénaire, modifiant la forme et le devenir de toute activité humaine.
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Cards était un jeune homme pâle à l'esprit précis. Il travaillait chez Amazon. Son titre ronflant - Life Time Value Officer - dissimulait un quotidien assez répétitif de statisticien, plus précisément de data scientist voué à la gestion des écarts significatifs à la moyenne de données massives. Ou plutôt à la gestion de la gestion de ces marges par des I.A. Dix heures par jour, Cards triait des chiffres afin de cartographier les anomalies des pulsions consuméristes des internautes. Car les ventes de films, de musiques, de hottes aspirantes et de smartphones ne représentaient que la partie émergée de l'or amazonien. Sous les glaces du pôle Nord, dans de grandes salles blanches, les serveurs brassaient des quantités phénoménales de téraoctets. Des vies entières y étaient émiettées - nom, âge, adresse, recherches, achats, renoncements et listes d'envie, mais aussi prix au mètre carré de l'habitat principal, fréquence et durée des connexions, type et prix du matériel utilisé et de l'abonnement au réseau, rapidité de frappe et nombre de fautes d'orthographe. Elles étaient ensuite compactées et vendues, comme des lingots, à des brokers en données personnelles. Ceux-ci les coupaient avec d'autres données - celles des banques, assureurs, cartes de fidélité, médecins, écoles, messageries et loueurs de voitures, sans oublier le fisc, la domotique et la géolocalisation. Puis ils spéculaient sur cette étrange poudre numérique, qui connaissaient ses bulles et des krachs au même titre que le nickel, le pétrole, le Dow Jones et le droit à polluer.
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Si vous vous demandiez comment les Anglaises et les Anglais réussissent à traverser ce long tunnel d’oppression qu’est l’ère victorienne, maintenant, vous savez: toute la population est droguée jusqu’aux yeux.
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Vautrées sur la mousse de part et d’autre d’un petit feu jaune, les deux fées grignotaient des fleurs de cornichonnier en tétant leur coupe de vin.
-Maividemment, argumentait Pimprenouche d’une voix pâteuse, maividemment que les féeries doivent vivre avec leur temps. Faut qu’ils participent au… chose. Évolution du monde mdrne. J’ai du mal avec les voyelles.
-Le monde moderne, il se fait sur leur dos, bafouilla Pétrol’Kiwi. Les f’ries, c’est la main d’œuvre invisible ! 
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Son prénom est Philippe, mais son siècle l'appelle Monsieur.
On dit que Monsieur est élevé comme une fille, sur ordre de sa mère Anne, pour éviter qu'il fasse de l'ombre à son grand frère. On dit que, tandis que Louis XIV découvre l'amour avec les nièces de Mazarin, Monsieur en fait de même avec le neveu de Mazarin, le tout sur ordre de Mazarin.
Je ne sais pas ce qu'il y a de vrai là dedans. Porter des robes en bas âge et fréquenter des homosexuels plus tard ne fait rien à l'orientation sexuelle. Mais considérer l'homosexualité comme une sale manie qu'on peut attraper à la manière d'un champignon au pied semble une sale manie courante au Grand Siècle. Sinon plus tard.
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Claudie André Deshays Haigneré
Cosmonaute, ingénieur, chercheur, docteur, ancienne ministre ...

Warning : cerveau hors norme.
(...) Elle saute deux classes (...) pratique la gymnastique au niveau compétition, passe son bac à quinze ans et décide de devenir professeur d'éducation physique. Mais elle est trop jeune (...) elle se résigne à aller en fac de médecine.
"Pendant mes études, j'avais un fonctionnement très simple : quand je trouvais une formation qui m'intéressait, je m'y inscrivais" (rhumatologie, biologie, médecine du sport, médecine aéronautique et spatiale), ce qui lui vaut son surnom de "bac + 19".

A vingt ans, Haigneré est en cinquième année de médecine. Huit ans plus tard, par une obscure nuit de garde, elle tombe sur une petite annonce (...) Le CNES (Centre National d'Etudes Spatiales) cherche une aspirante cosmonaute. Nous sommes en 1985 : Haigneré fait le grand saut.
Et, afin d'être performante dans son nouveau job, passe en vitesse un DEA de biomécanique. Elle décroche aussi un titre de docteur en neurosciences (...)

Mais voici les années 2000 ; Haigneré s'engage en politique. Elle devient ministre de 2002 à 2005 (...) elle a le titre de ministre de la Recherche (...)

Ses nouvelles gageures ? Consolider les vocations scientifiques féminines (parce que "c'est trop bête de se priver de la moitié des talents" de l'humanité) et transmettre aux jeunes le maximum de savoir.

"Ma chance ? C'est que personne ne m'a dit : "Ce n'est pas pour toi."
Et surtout pas mes parents."
Son secret ? "La curiosité." Ca, Haigneré le répète plusieurs fois :
"Il FAUT être curieux."

"Pour parler de métiers que je connais bien, chercheur et ingénieur, il faut savoir que ce sont aussi des métiers de création, riches, épanouissants"
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Vous venez d'être victimes du premier virus littéraire !
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Quant au fond, je peux déjà vous promettre de l'enfant mort, de la femme étranglée, de l'homme assassiné et de la veuve inconsolable, , des cadavres en morceaux, divers poisons, d'horribles trafics humains, une épidémie sanglante, des spectres et des sorcières, plus une quête sans espoir, une putain, deux guerriers magnifiques dont un démon nymphomane et une ... non, deux belles amitiés brisées par un sort funeste, comme si le sort pouvait être autre chose. A défaut de style, j'ai au moins une histoire. En revanche, n'attendez pas une fin édifiante. N'attendez pas non plus, de ma part, ni sincérité, ni impartialité : après tout, j'ai quand même tué ma mère.
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Je veux dire, vous êtes né sous la pluie avec un Bec-de-lièvre, qu'est-ce que vous pouvez penser, moralement, d'un multisexe qui carbure aux neurotransmetteurs ? A part : "Brûlez-moi ça !" Jusqu'au moment où tous les gens autour de vous vous regardent avec de grands yeux et vous répondent : "Mais ça va bouffer de l'oxygène !"
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Noj était une victime, c'est tout. C'était une catastrophe, ce mec ! Un pauvre gravat.
Et avec dalia, ils formaient une foutue paire de positrons !
Qu'on ait fait un mythe de ces deux minables, ça me troue le cul.
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Sincèrement, une bande de jeunes qui pensent tant de mal de la sodomie, qu'est-ce que tu peux en attendre ?
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Ceux des frat' posaient le pied sur leurs mollards tandis que nous, on faisait des concours avec les nôtres ; ils baisaient furtivement entre deux remises de médailles pendant qu'on s'enculaient en couronne ; ils couraient après une musculature parfaite et nous, après le loa-amer ; ils avaient l'ambition de contrôler jusqu'à leurs sourcils et nous, on travaillait à perdre tout contrôle - ils voulaient tuer tout le monde et nous, putain, on avait simplement peur de mourir.

Du coup, ils nous prenaient pour des monstres et nous, on les prenait pour des débiles.
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Ce qui me fait plus rire chez Musset c'est que, né avec une malformation cardiaque (on parle en médecine de "Signe de Musset "), alcoolique et syphilitique précoce, il semble s'être debrouillé pour, finalement, mourir de la tuberculose. Plus certainement, il a succombé à un mélange des deux et la médecine s'en est tenue à la version publiable, comme pour Kafka. Et Lénine. Et Schubert. Et Schumann. Et Dostoïevski. Et Tolstoï. Et Manet. Et Flaubert. Et Nietzsche. Et Gauguin. Et Verlaine. Et Maupassant. Et Van Gogh. Et Baudelaire. Et Wilde. Et Rimbaud. Et Joyce. Et Al Capone. Et Beethoven. Et Scott Joplin. Et tant d'autres.
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— Ces jeunes féeries scrougnaises n’ont jamais accès aux fêtes du Haut-Scrougne. Niveau distraction sexuelle, c’est quand même un peu compliqué quand tu es un quart sirène, un tiers ondin, et le reste entre l’elfe et le sylvain. La seule chose qu’ils ont aux fesses, ces jeunes, c’est la maréchaussée. Forcément, ils se drapent dans le refus en faisant semblant que c’est eux qui décident, et ils rêvent d’un destin fulgurant ! Lis ça ! (Elle agita une poignée de parchemins.) En trois paragraphes, il y a deux fois le mot « valeur » et quatre fois le mot « sacré ». Le Nef ne propose pas une sécurité d’esclave : il offre du combat au coude à coude ! Ça paraît creux comme un vase et c’est un tissu de mensonges, mais ça leur parle ! Je veux aller voir ça de plus près.

(page 99)
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Rien ne prédestinait Ada à devenir informaticienne. Issue de deux très nobles familles, c'est une vraie lady anglaise perdue dans les brumes du romantisme. Pale, perpétuellement malade, serrée dans des robes de cour aussi coûteuses qu'inconfortables, elle vit coincée entre une mère intraitable et un mari maltraitant. Elle aurait pu dépenser sa brève existence dans des occupations compatibles avec son statut social et son époque : boire du thé, broder des nappes ou mourir des fièvres en Inde.
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Elle désinfecta à nouveau ses plaies, remit des pansements, but toute l’eau du robinet, avala une aspirine, fit pipi deux fois et se coucha en gémissant de plaisir. Elle étendit ses jambes dans tous les sens, les yeux mi-clos, sentant ses muscles se détendre, ses articulations se délier, ses tendons crier merci. […] Elle s’endormit en regardant les pubs, émanations enchantées d’un monde parfait où les climats étaient doux, les femmes reposées, les hommes souriants, les enfants joueurs, les ciels bleus, où les ordinateurs s’allumaient instantanément, les voitures faisaient trente mètres cubes à l’intérieur, et où les fromages fondaient sans attacher ni brûler parmi de grands éclats de rire, au milieu de bonnes bouteilles vidées entre ami-es dans un appartement chauffé. (Première nuit à l’hôtel)
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[…] chaque nuit ramenait les mêmes souvenirs – pleurs d’enfant, chute du toit, murmure de jupe contre le dos du canapé, un roulement bizarre dans l’entrée, des pas menus dans l’escalier, des tintements de verre dans la salle à manger, avec parfois un rire, et puis de chevaux dans le parc, sans oublier la chouette du chêne et les grenouilles de la mare. Claude finit par se fier à eux pour savoir quelle heure il était - le gamin tombait du faîtage avant 18 heures, les convives bavardaient de leur bouche sans fond aux alentours de minuit, un cri aigu, toujours le même, quelque part dans les hauteurs, marquait 3 h 10.
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[...], tous ces gens-là qui la condamnaient à la mot sociale, la mort civile , la mort de faim, la mort de froid, la mort dehors, la mort de désespoir, l'avaient définitivement amarinée à la houle incessante, insondable de la cruauté humaine.
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Mais peut-être est-il encore possible, avec beaucoup de soin, de science et de patience, de rendre la terre aux hommes et les hommes à la terre ? De rogner les tours à défaut de les abattre, épurer nos sols, nos eaux et notre air pour y relâcher, ressuscitées, toutes les Espèces dont nous conservons l’adn avec un soin pathétique ? Et ensuite, oser risquer un œil hors du Réseau sous un ciel moins jaune de crasse ? La tâche est immense, il y faudrait une parfaite maîtrise du présent, une connaissance intime des erreurs passées et beaucoup de temps.
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