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Citations de Charif Majdalani (183)


[...] Alagna chantait à Beiteddine, Placido Domingo à Baalbek et l'élection de Miss Europe se déroulait au Liban. Une nouvelle fois, ce fut la danse au pied d'un volcan qui grondait et dont on refusait d'entendre les menaces, ou sur les bords du gouffre dans lequel on finit par tomber.
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[...] Brigitte Bardot qui, après avoir tourné dans Beyrouth, décréta qu'elle était déçue, c'était trop occidental à son goût. Elle pensait sans doute trouver des chameaux, des ânes et des almées autour de bassins décorés à la mauresque. Or non, c'est le rock et le twist que l'on dansait, le ski nautique et les minijupes faisaient fureur, et tout cela, juste avant l'effondrement, alors que par ailleurs, dans les banlieues et autour des camps, des batailles rangées se déroulaient entre les milices palestiniennes et celles des partis chrétiens et que le Sud du pays échappait au contrôle de l’État. Nous étions alors comme les habitants qui vivent au pied d'un volcan, qui cultivent leurs terres si fertiles, travaillent à s'enrichir, passent du bon temps en entendant les rugissements réguliers depuis les entrailles de la terre et des tremblements sous leurs pieds mais n'en ont cure, haussent les épaules, prétendent que ça a toujours été comme ça et que ça le sera encore longtemps. Jusqu'au jour où tout est emporté.
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Le hasard a quelque chose de romanesque, voire de tragique. C'est il y a cent ans exactement, en 1920, que l’État libanais a été fondé, et on ne peut que rester rêveur devant l'ironie du sort qui fait advenir la ruine d'un pays à la date même de sa naissance, et au moment même où l'on s'apprête à en célébrer le centenaire. Jusqu'où remonter sur ces cent années, dans la généalogie du désastre ?
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Sur les réseaux sociaux, la même chose, inlassablement, jusqu'à la nausée. L'effondrement économique, la ruine du pays, le contrôle des capitaux, les taux de change et la livre en chute libre, l'inflation, la pénurie qui guette.
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"C'est cela que je ne suis pas parvenu à faire comprendre à mes enfants à propos de ma fascination pour ces paysages : ce silence, cette paix immense des montagnes, comme ultimes témoins de ce que dut être le statisme éternel de la planète avant l'irruption du temps et de l'Histoire, et avant le désordre, la ruine et l'entropie que les hommes ne cessent de produire depuis qu'ils ont commencé à s'agiter sur la Terre."( p141)
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Nayla rentre épuisée de son cabinet. De par son métier, elle sait que les crises sanitaire et financière et le confinement réveillent en chacun d’entre nous des peurs et des problèmes plus anciens qui, en faisant retour, peuvent s’avérer dévastateurs psychiquement.
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Le hasard a quelque chose de romanesque, voire de tragique. C’est il y a cent ans exactement, en 1920, que l’État libanais a été fondé, et on ne peut que rester rêveur devant l’ironie du sort qui fait advenir la ruine d’un pays à la date même de sa naissance, et au moment même où l’on s’apprête à en célébrer le centenaire. Jusqu’où remonter sur ces cent années, dans la généalogie du désastre ?
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La catastrophe aurait commencé à se produire lorsque les grandes monarchies du Golfe n’ont plus alimenté leurs comptes faramineux au Liban, puis lorsque l’aide internationale a cessé d’affluer, à cause de l’évidente corruption des milieux politiques. Les banques ayant par ailleurs accordé d’énormes crédits à l’État qui s’est trouvé incapable de les rembourser (l’argent prêté n’ayant par ailleurs jamais été utilisé pour le bien public mais disparaissant systématiquement dans les trous noirs des sociétés écrans des hommes au pouvoir, de leur clientèle politique et des caisses parallèles), l’ensemble du système bancaire s’est effondré.
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La plupart des pères fondateurs de l’État libanais étaient poètes, écrivains, juristes. Mais c’étaient aussi des hommes d’affaires avisés, et des banquiers sourcilleux, lecteurs de Hugo et de Heredia, mais aussi du Commerce du Levant, le vénérable et encore efficace magazine économique fondé à leur époque. Selon Le Commerce du Levant de cette semaine, plus de deux mille entreprises commerciales ont fermé leurs portes ce dernier mois, deux cents pharmacies, ainsi que des enseignes internationales fameuses qui quittent définitivement le pays, tels Adidas ou Coca-Cola.
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Il n’y a plus d’argent et l’ouverture de crédits pour l’achat de mazout est devenue impossible. Quand finalement les autorités concernées en font l’acquisition, il se volatilise. “On se demande où passe le fuel que nous achetons”, déclare, étonné, le ministre de tutelle. Autrement dit, en plein milieu de la crise, ce qui s’est évaporé, ce sont encore quelques dizaines de millions de dollars qu’on avait réussi à trouver en raclant les fonds de caisse.
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Acheter une terre avec les derniers sous qui vous restent, rêver de construire dessus quelque chose, cela devient un acte de résistance contre l’idée même d’effondrement.
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Le 10, le gouvernement est tombé. C’est le deuxième qui s’effondre sous les coups de la contestation et de l’insurrection, sans que l’establishment mafieux qui l’a installé, puis lâché, n’en soit très affecté.
(Chapitre 67)
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Durant les années 2008 et 2009, une publicité financée par des groupes écologiques représentait le Liban sous les traits d’une superbe jeune femme recevant progressivement des coups, des blessures, des plaies, des échardes, jusqu’à en être défigurée et rendue horrible à voir. La publicité choqua, et on l’interdit. Pourtant, le visage défiguré du pays était sous nos yeux en permanence et le travail de destruction tous les jours accru.
(Chapitre 31)
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Le Liban, l’arrogante petite Suisse qui se prenait pour l’héritière d’une nation antique, voire biblique, s’effondre une première fois en 1975, après trente ans de ce que l’on a tendance aujourd’hui à magnifier. Ce furent pourtant trente de luttes, de conflits, de guerres larvées pour définir l’identité du pays. (Chapitre 6)
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"Je ne suis maître de ma vie que de manière très limitée, mais dans cette infime limite ma liberté est infinie."
Cette phrase est sans doute la dernière que d'Arbensis écrira. Il gardera par-devers lui le manuscrit de ce texte...
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"La machine économique est moribonde, les commerces sont au bord de la ruine et pourtant, depuis le matin, une activité effrénée s’empare de la ville, comme aux plus beaux jours de son opulence subitement passée. Les embouteillages ne sont pas pires que naguère, bien que les feux de signalisation se soient éteints avec la pénurie de courant électrique. Là où il y en a encore, incompréhensiblement, les agents de la circulation encouragent les automobilistes à les brûler"
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Charif Majdalani
Si les livres ne nous interpellent pas sur notre rapport au monde, à quoi servent-ils ?
(dans Panorama no 579, décembre 2020)
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Acheter une terre avec les derniers sous qui vous restent, rêver de construire dessus quelque chose, cela devient un acte de résistance contre l’idée même d’effondrement.
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Et puis subitement, l’invisible méchante chose fait aussi son apparition pour participer à la fête, et se démultiplie, parce qu’ici on ne se soucie pas de distanciation, on est riche, on se croit protégé même des virus. En une journée, les clubs, les restaurants et les pubs se vident, la musique assourdissante se tait, les chalets sont refermés à la hâte, les montagnes retrouvent leur paix millénaire. 
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 Nayla rentre épuisée de son cabinet. De par son métier, elle sait que les crises sanitaire et financière et le confinement réveillent en chacun d’entre nous des peurs et des problèmes plus anciens qui, en faisant retour, peuvent s’avérer dévastateurs psychiquement.
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