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Citations de Charif Majdalani (183)


Le nécessaire, écrit-il encore, n’est chaque fois qu’un coup de dés jugé favorable a posteriori dans la suite des coups de dés à jouer dans cette partie imprévisible qu’est une existence.
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[...] seuls le hasard et la marche erratique des choses président au devenir du monde.
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Une force l’aurait ainsi mené sur le chemin du bien, du meilleur possible pour lui, depuis le début, une force présidant avec intelligence à la chaîne des faits qui a constitué son existence, et donc à son destin.
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Il rêva peut-être de dômes rutilants, mais dut apprendre qu’une ville se vit non par en haut mais par en bas, dans les venelles et l’odeur de cuisine [...]
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C’est ... assez tôt sans doute qu’il commence à lire Galilée. Il a du mal à croire ce qu’il lit sur la corruption des planètes, sur le relief qu’on y voit, semblable à celui de la Terre, sur l’errance de la Terre et du Soleil de concert dans le vide. Au commencement, c’est l’intelligence des textes qui lui plaît, c’est leur argumentation qui le séduit et le convainc, parce qu’elle rompt avec la bêtise de ce qu’on apprend au Collège, et avec la stupidité des arguments de ses professeurs, avec les lassantes et si répétitives leçons de l’aristotélisme.
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Il meurt à l’automne de 1674, comme rêvent de mourir tous les hommes et comme meurent les patriarches, entouré de sa femme et de ses enfants et, dehors, de ses ouvriers, de ses contremaîtres et de ses palefreniers, ceint de ses plantations, des horizons qu’il n’a pas cessé de scruter sa vie durant, de la Terre qui est en train de prendre dans l’imagination des hommes sa forme définitive, des étoiles et des astres à l’insoluble mystère, et aussi du ciel auquel il n’a pas toujours eu envie de s’intéresser, lui préférant l’univers plus riche mais plus dur de l’humanité tout entière. 
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Nos vies, écrit-il, ne sont que la somme, totalisable et dotée de sens après coup, des petits incidents, des hasards minuscules, des accidents insignifiants, des divers tournants qui font dévier une trajectoire vers une autre, qui font aller une vie tout à fait ailleurs que là où elle s’apprêtait à aller, peut-être vers un bonheur plus grand si c’était possible, qui sait ?
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 Nous sommes libres ... Simplement, chaque acte que j’accomplis librement et par choix implique une série de possibles conditionnés par le hasard, au sein desquels je devrai faire un nouveau choix impliquant de nouveaux possibles. Je ne suis maître de ma vie que de manière très limitée, mais dans cette infime limite ma liberté est infinie. 
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Il se demande surtout, dans l’inextricable jeu des acquis, des gains et des dépenses que représente une vie, ce qui nous revient de droit et ce qu’on ne peut pas se permettre de porter à son propre crédit, ce qui est dû à notre volonté et ce qui nous est venu d’ailleurs providentiellement. 
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Patricia l’aime parce que, dans ses mots, le monde se pense. Quand il s’exprime, les choses s’ordonnent, prennent sens, et semblent retentir en elle. Il lui parle du ciel corruptible, de sa profondeur sans fin, et une ombre passe dans le regard de la jeune patricienne qui se demande où est Dieu, évidemment, et sans doute n’ose-t-elle pas questionner Raphaël, de peur d’être conduite à entendre des choses interdites. Elle préfère éprouver un vertige délicieux à l’idée que tout ce qui a la tête à l’endroit l’a aussi bien à l’envers, selon le point où l’on se poste, ce qui la fait décidément bien rire.
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Cette année 1633 est l’année de la condamnation de Galilée, et celle où Descartes, l’apprenant, renonce par précaution à la publication du Traité du monde et de la lumière. ... Autrement dit, cette année est la charnière entre la fin de l’espérance des coperniciens et le début d’une reconquête des esprits par l’Église, une reconquête marquée par la contre-offensive de la pensée aristotélicienne et dont l’éclat de l’art baroque aussi bien que le recours à l’Orient comme retour aux sources du christianisme sont deux des manifestations. 
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Il rêva peut-être de dômes rutilants, mais dut apprendre qu'une ville se vit non par en haut mais par en bas, dans les venelles et l'odeur des cuisines, et qu'à Rome il y a certes des dômes, et des restes énigmatiques de l'antique cité, mais il y a également la boue, la puanteur, les prostituées, et aussi les princes de l'Église se frayant un chemin par l'intermédiaire de leur suite et de leur cocher, et faisant fouetter les piétons pour dégager le passage.
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Il sait pourtant qu’il n’y a aucun espoir ni aucun avenir à sa relation avec la patricienne. Mais leurs corps se frôlent devant la lunette, à l’insu des dames de compagnie ou avec leur assentiment muet. Les regards brillants de Patricia sont des caresses, tout comme son inquiétude quand elle l’entend dire des choses impies et qu’une ombre passe alors dans ses yeux. Lorsqu’il lui apprend à dire « je t’aime » dans des langues anciennes, cela paraît être l’expression d’une curiosité linguistique, mais cette manipulation des mots n’est pas innocente, ni la rougeur qui monte parfois au front de la jeune fille.
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Elle n’est pas habituée à une telle proximité avec ce monde et cela la terrorise et la fait jubiler tout à la fois. Raphaël rit, il est heureux, avec elle il ausculte les façades pour trouver des fenêtres que la touffeur du début de l’été fait s’entrouvrir. Ils voient ainsi à l’intérieur d’un boudoir un homme appuyé au dos d’un fauteuil, en train de parler à une personne invisible en s’éventant avec un mouchoir à dentelle. Une autre fois, ils voient un homme buvant du vin à une table sur laquelle, en face de lui, une femme nue est accoudée qui le regarde pensivement, le menton dans la main.
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Patricia l’aime parce que, dans ses mots, le monde se pense. Quand il s’exprime, les choses s’ordonnent, prennent sens, et semblent retentir en elle. Il lui parle du ciel corruptible, de sa profondeur sans fin, et une ombre passe dans le regard de la jeune patricienne qui se demande où est Dieu, évidemment, et sans doute n’ose-t-elle pas questionner Raphaël, de peur d’être conduite à entendre des choses interdites. Elle préfère éprouver un vertige délicieux à l’idée que tout ce qui a la tête à l’endroit l’a aussi bien à l’envers, selon le point où l’on se poste, ce qui la fait décidément bien rire.
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Il lui parle d’astronomie. Elle pense comme beaucoup que les continents et les terres habitées sont au sommet de la sphère terrestre, ce qui justifie qu’on ne tombe pas dans le vide, le reste étant fait de mer.
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Elle exige d’apprendre les langues orientales et il devient son maître. Mais elle mélange le syriaque, l’hébreu, l’arabe et l’araméen. Il y a trop d’alphabets, elle rit et le regarde avec stupéfaction, comme s’il maîtrisait des continents de savoir qui lui sont à jamais interdits.
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Il installe la lunette devant l’une des fenêtres de son appartement, clandestinement, le cœur battant, comme s’il avait fait monter chez lui une femme, et en préparant l’objet, en attendant la nuit, il a le cœur en cendres, comme la première fois qu’il a vu une courtisane nue écarter ses jambes pour lui. Il ose à peine croire qu’il va lui-même contempler ce que ses maîtres ont pu apercevoir avant lui, que cela lui est permis, désormais, grâce à cet étrange instrument, ce bout de tuyau s’évasant légèrement, cette lorgnette au bout de laquelle se révéleront à lui les mystères de l’univers. Il en oublie le monde, le pape, et les risques qu’il encourt encore une fois.
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Il a des aventures amoureuses, et l’une d’entre elles, avec la jeune épouse d’un très riche négociant génois, est sur le point de le jeter dans les bras de l’Inquisition. Il a été recruté sur la recommandation de Cassiano dal Pozzo pour donner des cours d’arabe à la dame, comme c’est alors la mode. Un jour qu’ils sont seuls, elle lui fait boire une boisson célèbre mais rare, le chocolat, et lui en vante en riant les vertus aphrodisiaques. Par d’équivoques euphémismes et des tournures alambiquées, elle lui fait savoir ses envies, et il ne se fait pas prier.
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L’ouvrage qu’il a rapporté de Tunis passionne le monde savant. Il n’y a là rien de très nouveau, mais l’époque est curieuse de tout ce qui décrit des mondes inconnus et Abul Ula al-Hamadani cite effectivement des monarques, des guerres et des empires ignorés, en Chine, en Bactriane et au cœur de l’Afrique. Durant l’année 1637, dans son appartement de la via del Campo, Arbensis travaille distraitement à la traduction du texte. À mesure qu’il progresse, il suspend tel du linge sur un fil les pages qu’il vient d’achever, comme pour en laisser sécher l’encre, mais c’est par dérision, pour étaler sous ses yeux les fruits inutiles du temps qui passe et ne lui apporte rien.
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