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Critiques de Claudine Desmarteau (251)
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Comme des frères

Quand la bande se transforme en meute.



Ils ont usé les bancs de l’école ensemble et se connaissent tous par cœur. Au sortir de l’enfance, ces ados naviguent à vue entre leurs premiers émois et leurs désirs trop grands. Ils s’appellent Kevin, Ryan, Idriss, Thomas, Lucas, Saïd et Raphaël. Mais il y a la jolie Iris aussi, et son frère Quentin, le nouveau, l’intrus et bientôt bouc émissaire. Car la tension monte et le drame poind son ombre. L’adolescence est fragile et insouciante, sauf quand elle devient cruelle...



« On avait des boutons et quelques poils au menton » : des inconvénients hormonaux aux injonctions des adultes à devenir responsables, l’adolescent est le terreau de tous les traumatismes et le ciment de sa vie future. Sous cette antienne déjà bien usé, Claudine Desmarteau arrive à en extraire un roman aussi frais qu’inquiétant. Déjà autrice pour la jeunesse, ce premier roman classé au rayon "adulte" est un pari gagné. N’épargnant aucun détails intimes des transformations physiques qui les bouleversent, elle restitue aussi parfaitement les évolutions qui traversent leur morale encore hésitante : « des envies changeantes et informes qu’on n’arrive même pas à identifier. » Comment s’affirmer dans un monde qu’on ne connaît pas, à l’étroit dans son quartier populaire : « on grandissait et le décor rétrécissait », et guidés par des envies indéfinies à part « courir vite et loin, très loin de ce collège pourri qui puait la pisse et la cantine rance. Courir ailleurs, loin de nous. Le plus loin possible. » En d’autres termes, « on s’emmerdait terriblement. » L’adolescence est un mystère dont une des clés est sûrement celle-ci : l’ennui. Car il faut bien s’occuper, et comme on ne peut pas partir autant rester entre potes. La bande est un refuge et une menace aussi.



« On se croyait libres et invincibles. » On essaie des jeux affligeants, on publie des vidéos stupides. On s’amuse ou on détruit. En quête du sourire d’Iris qui fait parler ses yeux, Raphaël, le narrateur, n’est pas en reste. Mais les copains ont toujours raison. Alors que faire quand le frère de la belle devient la tête de turc de la bande ?



Par son écriture charnelle et inspirée, Claudine Desmarteau nous place au cœur d’une adolescence « attachante, terrible et dangereuse ». Un roman à découvrir absolument.



« L'avenir on ne voulait pas y penser. Devenir agents d'assurances, vendeurs de bagnoles, DRH, chargés de clientèle, téléconseillers, comme nos pères et nos mères. Dealers comme les grands frères. Ou grossir le rang des chômeurs.

Décrocher un CDI, le nouveau Graal. Et puis le réchauffement climatique... On ne voulait pas penser à toute cette merde. On préférait regarder des vidéos de Norman.

L'avenir, on n'en avait pas envie. »
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Comme des frères

"Je ne suis pas le genre de personnes, à qui il faut chercher des noises!" Interview de l'auteure à Next.libération.fr.





"Moches et cons, on était. On s'emmerdait à mourir."

Il y avait, selon la mère de Raph (qui le mettait en garde contre ses mauvaises fréquentations):

Kevin, brutal et con, Ryan le lourdingue, Lucas le léthargique, Idriss le timide mytho au sujet de son père absent, Saïd carrément sans gène et Thomas, très mal élevé...





Et puis, il y eut Quentin, "le dernier de la meute" que la bande emmerdait, car il portait une " queue de rat", sur la nuque et Iris, sa soeur..

Iris qui tournait la tête à Ralph...





La petite bande buvait, fumait des joints, et s'emmerdait grave. Ils zonaient et testaient leurs limites, "comme des petits cons!" , en bavant sur les filles...

Alors, les gamins se lancèrent des défis, comme dans l'émission " Jackass", arrêtée en 2002, à la télévision.





Sauter de branche en branche, comme un singe. Faire bouffer un ver de terre à Idriss: "C'est pas du porc, c'est pas interdit!"

Boire sa propre pisse...





Et le dernier défi, un défi idiot et dangereux, car ils étaient saouls!

"On se croyait libres et invincibles."

Ralph vient de perdre Iris... Ralph qui se souvient ( "Ses lèvres à la fois fines et charnues. Il a duré longtemps ce baiser très doux", avec Iris...) et voudrait oublier ce jour là...





" L'adolescence, c'est le deuil de tellement de choses: l'innocence et l'insouciance de l'enfance protégée. " Claudine Desmarteau.
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Comme des frères

Ils se croient « libres, vivants, invincibles. »



Mais le sont-ils vraiment ?



Ils s'appellent Kevin, Ryan, Idriss, Thomas, Lucas ou Saïd.

Ce sont des jeunes de notre époque, des ados d'aujourd'hui.



Ils sont comme des frères. Frères de sang ou frères ennemis, ils traînent leur jeunesse et leurs godasses dans les rues de cette petite ville où ils s'ennuient la plupart du temps. Chacun d'entre eux fait partie d'un tout, de cette petite bande.



L'écriture est percutante, directe, sans fioritures.



Si le sujet m'intéressait, j'avoue ne pas avoir vraiment été touché par ce roman. Pourtant, l'écriture de Claudine Desmarteau est tranchée, forte, addictive. le sujet n'a pas fonctionné pour moi car j'ai eu ce sentiment d'avoir déjà lu ce livre ailleurs. Et de ne pas avoir réussi à rentrer dedans du coup.



Je suis resté en surface. Juste témoin, pas vraiment impliqué, pas vraiment ennuyé. J'aurai voulu être surpris par la fin du texte. Par ce drame annoncé dès les premières pages… Qui ne se révèle pas, pour moi, à la hauteur de l'attente qu'il suscite chez le lecteur.



Reste le portrait d'une certaine adolescence, un regard sur l'ennui de notre jeunesse, sur les guerres intérieures des amitiés de bandes.



Nul doute que beaucoup aimeront ce texte. Je n'ai lu que du bon parmi les retours entrevus donc surtout, n'hésitez pas à vous faire votre propre avis !



Soyons libres de penser différemment !


Lien : https://labibliothequedejuju..
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Comme des frères

Raphaël et sa bande de potes se connaissent depuis le CP. Ils sont sept inséparables, chacun son caractère, ses galères familiales, ses difficultés scolaires... Ils ne se ressemblent pas forcément, mais sont soudés comme les orteils des pieds et font les 400 coups ensemble pendant les années collège. Un jour en 4ème débarque un nouvel élève, Quentin. Il sera rapidement pris comme tête de turc et surnommé "Queue de rat" à cause de sa coiffure. L'année de 4ème marque pour beaucoup d'ados l'apogée de ce qu'on nomme "l'âge bête", avec la floraison d'acné et les montées d'hormones qui sont le lot de la plupart d'entre eux, et les garçons, encore très immatures en général, ne sont pas les derniers à inventer n'importe quelle idiotie pour se faire remarquer (je sais de quoi je parle !). Iris, soeur jumelle de Quentin, va rapidement se dresser contre le harcèlement dont est victime son frère. Et Raphaël, le narrateur, est de plus en plus attiré par cette fille qui n'a pas froid aux yeux et ne semble nullement impressionnée par les petits caïds qu'ils pensent être.

Petit à petit, la situation va évoluer, et à l'entrée en seconde, Quentin est finalement intégré à la bande qui multiplie petits délits et défis stupides inspirés de la série Jackass. Jusqu'à un certain samedi...

Raphaël a 22 ans lorsqu'il relate l'histoire, et il hait les samedis. Et il se hait, lui aussi.

Cette histoire, elle pourrait se dérouler dans n'importe quel collège ou lycée, tous ceux qui comme moi y travaillent ont croisé des élèves qui ressemblaient à Quentin, Kévin, Ryan, Idriss et les autres. C'est justement ce qui en fait la force, cette vraisemblance des personnages et des situations. Rien d'extraordinaire, du quotidien avec tous ses détails triviaux et ses moments où on se défie: "t'es pas cap'", les profs qu'on fait tourner en bourrique, les parents qui ne voient pas ce qui se passe en-dehors de la maison même lorsqu'ils sont aimants et font de leur mieux pour être attentifs.

Les séquences sont brèves, le rythme syncopé avec des phrases courtes, un vocabulaire d'ado. On découvre la chronologie d'un drame annoncé à travers les yeux de Raphaël, ce qui rend le récit très addictif, on a du mal à couper sa lecture. Parfois les mots sont crus, mais ça ne m'a pas choqué, parce qu'ils sonnent vrais dans le contexte. Claudine Desmarteau écrit pour les enfants et les ados en général, mais ce roman est classé en littérature adulte. Ce qui ne m'empêchera pas de le recommander pour des lycéens, l'histoire les interpellera sans aucun doute.

Un roman que j'ai mis longtemps à sortir de ma Pal, et qui s'est avéré une bonne surprise.
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Au nom de Chris

La vie n'est pas tendre avec Adrien. Alors quand le soir tombe, il se débat avec des idées noires, cherche en vain le sommeil et finit par sortir marcher seul dans l'obscurité. Une nuit surgit une voix des ténèbres :



« Approche

T'as peur ?

T'as raison

Faut pas se fier à des inconnus

Faut rester sur ses gardes

Se fier à personne

À personne qu'à toi-même

Pas faire confiance au premier venu

On sait jamais à qui on a affaire

La confiance ça se mérite

Comment tu t'appelles ?

Moi c'est Chris »



Cette voix qui fait irruption sans guillemets ni description pour nous donner un peu à voir à qui elle appartient glace d'emblée. Un peu comme dans ces films d'horreur qui ne nous laissent qu'imaginer ce qui se tapit derrière la porte. C'est intrigant et magnétique : impossible de reposer ce thriller. On parcourt ces pages le souffle coupé, redoutant le drame à chaque instant. Les chapitres donnent, à petites touches, une consistance au mal-être d'Adrien, évoquent les affres du harcèlement, l'installation d'une emprise dont sa mère, aimante mais maladroitement anxieuse, peine à le protéger. Il s'agit aussi de la quête de soi qui caractérise l'adolescence et qui ressemble parfois à un exercice de funambulisme.



Les saisons passent au rythme de la voix de Chris, tour à tour galvanisante et berçante, charmante et autoritaire. Les contours de l'homme, eux, ne se précisent guère : qui est-il ? Existe-t-il vraiment ? Quel âge a-t-il ? Est-il dangereux ?



La narration à la première personne nous place au plus près des expériences d'Adrien, un peu comme si on lisait ses pensées ou des vers libres jetées dans son journal : des phrases sans ponctuation surgissent parfois à un rythme rapide dans la narration, rendant la détresse du garçon presque palpable.



Un livre sombre, mais hypnotique et initiatique.
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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Le petit Gus, tome 3 : Le petit Gus en gran..

"C'est sérieux, les vacances. Faut qu'elles soient réussis assez pour qu'on ait bien les forces de repartir pour une année de merdouille." D'où l'intérêt à préparer ces réjouissances longtemps en avance, surtout si, à l'instar de Gus, vous prévoyez de partir en famille...



La famille "ordinaire" de Gus est constituée d'un pair de parents dans les normes (Papa râle contre son boss "Dieu le chieur", Maman rouspète à propos de son chef "Pédégérard"), Romain le grand frère mou de 18 ans, Delphine la soeur d'une pénibilité moyenne pour une adolescente de 15 ans et Gus donc, qui du haut de ses 11 ans raconte de façon feuilletonesque le bienheureux séjour chez Grand-père en Bretagne...



Il dépeint avec verve les spécialités de cette région : la météo qui ne joue pas le jeu du beau temps, les algues vertes puantes (Gus propose de rebaptiser les "Côtes d'Armor" en "Côtes de Porcs"), l'immobilier Bouic envahissant, les us et habitus du populo sur la plage : des "vieilles"-aux-seins-nus au short-Décathlon-à-fleurs...



...après une dizaine de jours chez Grand-pa, la famille embarque pour la Corse où Gus, dans le langage impudent qui lui est propre, nous fait visiter les beaux paysages, entre le fromage corse et les kalachnikovs des indépendantistes...



Les petites illustrations effrontées en noir et blanc dont le texte est parsemé, soulignent le ton caricatural du livre qui s'adresse aux jeunes de 10 à 13 ans.

Gus est un sans-gêne et un chenapan, ça ne l'empêche pas de porter un regard lucide sur le monde qui l'entoure ou de prendre pour argent comptant ce que les adultes racontent ! Son impertinence fait rire petits et...la plupart des grands. (*)



(*) lecture déconseillée aux adultes rigides !
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Le Jour où j'ai osé

Comme j'aime les surprises, notamment en lecture, je parcours très vite les 4e de couverture afin d'éviter les spoils.

Je m'en mords parfois les doigts, comme ici. En faisant ce choix lors de la Masse Critique Babelio, j'ai cru qu'il s'agissait d'un roman d'Isabelle Pandazopoulos (auteure de l'excellent 'La décision'). Non, cet ouvrage est un recueil de huit nouvelles écrites par autant d'auteurs 'jeunesse'. Et pourquoi cette écrivain apparaît-elle en tête ? Mystère ! Un 'choix' (marketing ?) qui n'a rien à voir avec l'ordre alphabétique des noms, ni celui de présentation des nouvelles dans le recueil...

Ces histoires s'adressent à des adolescents ; il est donc - forcément - question d'identité, de confiance en soi, de famille, d'amitié, d'amour, de sexualité...

.

Ma préférence va à la dernière : 'Désobéir' de Marion Muller-Collard, parce qu'elle est subtile et colle particulièrement à l'actualité.

Attention, je spoile un peu avec cet extrait :

Riche idée de terminer l'ouvrage sur ces mots. Merci à l'éditeur, si c'est voulu - mais il risquait qu'on abandonne la lecture avant, car certaines nouvelles ne sont vraiment pas captivantes.

.

• Merci à Gallimard (collection Scripto) et à Babelio.
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Comme des frères

Pour le coup voici un roman emprunté par hasard à la médiathèque tout simplement parce qu’il se trouvait sur le présentoir en face de moi !

Un petit coup d’œil sur le résumé, je me suis dit pourquoi pas. Alors oui, un énième roman sur l’adolescence me direz-vous. C’est exact mais une fois fini sa lecture, on ne peut que constater que Claudine Desmarteau apporte un petit souffle nouveau dans l’approche du sujet.

Voici « Comme des frères » le journal intime de Raphaël, jeune homme de 22 ans, miné par la souffrance et la culpabilité d’un samedi maudit.



Ils sont sept ! Ils se prénomment Raphaël, Kévin, Ryan, Idriss, Thomas, Lucas et Said !

Toujours ensemble depuis l’enfance. Une bande de potes, des frères quoi ! Mais l’adolescence surgit. Voilà qu’ils s’emmerdent, qu’ils zonent toujours dans le même décor de cette petite ville où il n’y a rien à faire. Mais faut bien tuer le temps ! Alors ils matent des vidéos sur YouTube, fument des joins, boivent de la bière et surtout se lancent des défis débiles…



N’importe quoi de nouveau serait bienvenu ! Lorsque Quentin, dit « Queue de rat » débarque en quatrième, la voici la nouveauté tant attendue !

Et puis, Quentin c’est le frère jumeau d’Iris. Enfin une fille digne de ce nom, parce que les filles quand on a 13 ans et qu’on les connait depuis l’enfance ce n’est pas folichon. Alors que la jolie Iris, là ce n’est pas pareil.



Quentin, souffre douleur au début mais qui finit par l’intégrer cette bande de potes ! Parce que Quentin il n’est pas le dernier pour les conneries, bien au contraire. Tester ses limites, les défis à "la Jacasse" c’est trop cool !

Alors un défi de plus, encore plus débile que les autres, pourquoi pas.



Qu’est-ce qu’on peut être cons quand on a 16 ans ! Parce que le défi de trop, on le voit venir mais on y va quand même. Alors un samedi banal devient la journée maudite. Ils avaient 16 ans, leur adolescence s’est terminée, elle s’est tue d’un coup à jamais.



Ce jour-là, la bande de potes est devenue adulte pour toujours mais un peu trop vite….



C’est avec un langage particulièrement cru et authentique que la romancière nous décrit ce passage hautement difficile qu’est l’adolescence. A travers des chapitres courts et denses, elle ne nous épargne rien des affres physiques et psychologiques qui tourmente cette période.



La force de l’autrice est de nous immerger totalement dans cette adolescence si fragile, insouciante mais tellement cruelle et violente parfois.



Voici un roman qui sonne vrai, sans fioritures, qui se lit vite et que je recommande sincèrement autant aux adultes qu’aux adolescents.



C'est une belle surprise en ce qui me concerne.

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Comme des frères

Raphaël, jeune homme de 22 ans se souvient de sa jeunesse, quand il avait 16 ans, de sa bande de potes Kevin, Ryan, Idriss et les autres : une bande de garçons soudés comme des frères, qui se connaissaient depuis l’enfance dans une petite ville de province.



Tout se déroule plutôt tranquillement entre petits actes de délinquances, rivalités amoureuses , défi un peu idiots inspirés de Jackass et longues soirées d'ennui, jusqu'à l'arrivée de Quentin, surnommé « Queue-de-rat », qui débarque au collège et devient rapidement le bouc émissaire attitré.



La romancière jeunesse Claudine Desmarteau tente pour la première fois une incursion dans la littérature adulte, mais son roman parle d'adolescents, un sujet qui l'a toujours profondément marquée.



On plonge avec elle dans cet âge des possibles , de toutes les découvertes, un âge dont on a parlé récemment longuement avec le cinéaste d'"Adolescentes" . mais ici bien plus du côté de la cruauté et des souffrances de l'adolescence.



"Comme des frères" montre aussi le poids du groupe dans les amitiés adolescentes, quand la cruauté ordinaire vire à la tragédie, celle dont on soupsonne des le début mais qu'on connaitra à la fin du roman et celle dont Raphaël, rempli de culpabilité se souviendra des années après .



Claudine Desmarteau déploie le fil de son récit qui alterne entre présent et passé avec une belle fluidité et une vraie tendresse pour ses protagonistes, même les moins bienveillants.



Claudine Desmarteau signe un livre d’une grande justesse sur cette période chanière, cet âge de tous les extrêmes et sur ces moments qui bascule de l’inconscience de la jeunesse. à la tragédie.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La vie d'Andrés Mora

Un manuscrit refusé en raison des mauvaises ventes de ses précédents romans, une fille ado, une femme avec un amant, un père à placer en maison de retraite, une invasion de punaises de lit dans son appartement... On peut dire que Benoît Cardan se trouve dans une impasse. Celui-ci va pourtant imaginer une issue : publier un nouveau roman sous une fausse identité, celle d'Andrés Mora. Et comme Romain Gary avant lui, ça sera le triomphe. Mais est-ce que ce sera vraiment une si bonne idée pour se réinventer ? Suspense…



Claudine Desmarteau signe ici un roman survolté, qui file à toute allure, par son écriture saccadée et une mise en page originale (certaines pages ne présentant qu'une phrase, ou deux), et dresse le portrait d'un homme en pleine déroute, qui se cherche, sans réussir à se trouver, et qui va, en désespoir de cause, se placer sous le patronage de Romain Gary. Si cela a fonctionné pour lui et Emile Ajar, pourquoi pas pour Benoît Cardan et Andrés Mora ?



Mais voilà, n'est pas Romain Gary qui veut et Benoît Cardan perd pied dans son mensonge. Et j'ai senti que l'autrice perdait aussi un peu pied dans son histoire (ou c'est moi qui ai décroché du roman) : ce qui était jusque là le récit dynamique d'une imposture devient plus difficile à identifier. Se trouve-t-on dans un roman dans le roman, celui d'Andrés Mora ? Lit-on la véritable histoire de Benoît Cardan ? Je n'ai pas réussi à démêler le vrai du faux, et la fin ouverte ne m'a pas plus aidée. le survolté devient frénétique, fou, avec des passages pas forcément très crédibles (la vente par Benoît Cardan d'un manuscrit et d'un happening programmé à la sortie de l'ouvrage est peu vraisemblable, et fait au mieux passer la figure de l'éditeur pour un minable crédule avide de publicité à tout prix). Si l'ambition de l'autrice était de dépeindre la chute de son personnage dans la folie, c'est réussi. Mais c'est au prix du fil de l'histoire, qu'il faut être bien accroché pour garder en main. Ce qui n'a pas été tellement mon cas. Dommage !

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Maman était petite avant d'être grande

Avant d'être grande comme aujourd'hui, maman a été petite.

Et quand maman était petite, elle était sage comme une image, sage comme sa photo dans le cadre.

Ça, c'est la version officielle, ce que prétend maman pour se faire obéir.

La réalité est un peu différente, mais si peu !

Il suffit de jouer avec les mots :

'Maman ne disait pas UN gros mot.'

En effet, la page en vis à vis montre une sale gosse hurler : 'CACA ! BOUDIN ! PROUT ! CROTTE !'

Même principe pour le respect dû au petit frère, aux inconnus, pour l'obéissance aux parents, etc.



Amusant et malin pour rassurer les petits turbulents.

Mais l'autorité parentale risque d'en prendre un petit coup.
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Comme des frères

Jusque là, Claudine Desmarteau réservait son talent au monde de la jeunesse mais depuis avril, c’est avec son premier roman pour adultes qu’elle fait parler d’elle. Comme Cécile Coulon ou Adeline Dieudonné, c’est avec les éditions L’Iconoclaste que cette plume féminine prend son envol.

Comme des frères raconte l’histoire d’un groupe de potes comme il en existe tant. Ils s’appellent Kevin, Idriss, Ryan, Thomas, Lucas, Saïd ou encore Raphaël, notre narrateur. Une fine équipe de collégiens qui se débat avec les problèmes d’adolescents ordinaires : les amours, le sexe, la réputation, la coolitude, les devoirs…

Puis, y’a Quentin « Queue-de-Rat », celui dont on se fout à la récré ou à la fin de l’école pour sa coiffure de loser, celui qui pue des mains et qui comprend rien à la vie. Quentin et sa sœur jumelle, Iris, aux yeux d’abîmes.

Puis, y’a l’accident, la connerie qui reste sur la conscience et bousille l’existence.



Dans son premier roman, Claudine Desmarteau se met dans la peau d’un adolescent mal dans la sienne et rongé de remords. Raphaël ne nous dit pas tout, il tourne autour du pot, il esquive, il reporte à plus tard, il entretient le suspense jusqu’au bout.

Pour lui, le drame a détruit sa jeunesse, anéantit ses souvenirs d’un temps d’insouciance, de liberté et d’invincibilité. C’est un drame banal, pas un truc incroyable ou crade. Non, juste une connerie qui le prive d’un ami et, certainement, d’une autre vie.

Comme des frères, c’est le journal intime d’un collégien qui goûte la vie avec une bande de potes comme la nôtre. C’est l’écriture dans ce qu’elle a de plus brute et authentique, comme un coup de poing dans une porte.

C’est aussi un style qui sait s’adapter et changer, passer de dialogues crus et enlevés à des introspections lyriques qui débordent par le cœur et par les lèvres. Claudine Desmarteau, c’est tout ça à la fois.



Mais c’est aussi le scalpel. Le scalpel d’une plongée dans l’adolescence et dans ses drames, dans le harcèlement scolaire et la cruauté de cet âge-là, dans le fardeau parental et dans les rancœurs qui se terrent.

La force de Comme des Frères, c’est de capter l’adolescent dans ce qu’il a de tendre et de moche à la fois, sans faire le tri, en montrant tout. Les concours débiles à la Jackass aux émois amoureux qu’on ose pas dire en passant par les soirées-beuh loin du monde et des autres.

Au centre, Raphaël incarne tout ça. Avec le mal et le bien, avec un recul sur le chemin qu’il a emprunté et ceux qu’il a loupé. C’est le point de vue du harceleur qui s’ignore et du bon pote qui merde, c’est le point de vue de l’amoureux transi et du puceau qui utilise une fille pour devenir un homme.

Un personnage détestable ? Adorable ? Non, juste humain, comme tous les autres, tous ceux qu’on pourrait qualifier de ratés et de cancres, qui font rire et qui émeuvent mais qui, au fond, peuvent aussi être de sales cons.

Y’a de tout dans le roman de Claudine Desmarteau, mais surtout de la compassion pour la jeunesse, de la mélancolie pour l’innocence, de la tendresse pour les imbéciles.

Le remord, la beauté perdue et la simplicités des choses, tout se mêle dans la tête de Raphaël, entre Death Note et les voyages en Bretagne, entre son amour pour Iris et sa bande de potes qu’il pensait éternel.

Mais rien n’est éternel, tout passe.

Même la vie.



Exploration redoutable de l’adolescence, Comme des frères plonge tête la première dans les turpitudes de cet âge pour en extraire ce qu’il a de plus humain, de plus con et de plus sale, de plus beau et de plus mélancolique.

Claudine Desmarteau vole et virevolte, authentique et poignante, et nous fait redevenir gamin l’espace d’un roman et d’un mauvais tournant.
Lien : https://justaword.fr/comme-d..
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Comme des frères

L’adolescence, l’âge de toutes les découvertes (et pas seulement les meilleures), celui de l’ennui sans fin, celui des premiers emballements de cœur et de bien des frustrations aussi, un âge de montagnes russes, un âge, comme disait Truffaut, qui ne laisse un bon souvenir qu'aux adultes ayant mauvaise mémoire. Et ce n’est vraiment pas un bon souvenir que celui que nous raconte Raphaël, plutôt la chronique d’un drame annoncé vécu par lui et sa bande de potes, pas vraiment la crème de la crème, mais bon, les potes, quoi…



Claudine Desmarteau a un vrai talent pour décrire ces affres adolescentes, nous faire éprouver l’ennui d’un cours de collège, restituer ces ambiances d’après-midi oisives et oiseuses, donner vie aux tourments d’un jeune homme plein de gaucherie, éprouvant le malaise de son âge (enfin, tous ne l’éprouvent pas mais moi dont l'adolescence n'a pas été très marrante, ça m’a beaucoup touché). Elle excelle à faire monter une sourde angoisse, conduisant son récit de façon très maîtrisée vers un dénouement finalement pas tout à fait attendu.



Le thème de la culpabilité, évoqué dès le début du récit comme un ressort narratif fort, ne m’a pas complètement convaincu et l’écriture souffre d'être ce qu’un jeune de 16 ans des plus ordinaire est susceptible d’exprimer, mais ce court et percutant roman m’a beaucoup plu : je vous le recommande !

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T'arracher

Claudine Desmarteau est douée pour retranscrire les tourments de l'adolescence. "Jan" était bon, celui-ci l'est au moins tout autant. Ici elle s'attaque au chagrin amoureux. Rien de mièvre, de glauque, de surfait. Que du juste. L'auteure et le lecteur se glissent avec aisance dans les baskets de Lou hantée par ce "Toi" omniprésent. Toi dont on se sait rien. Toi derrière lequel nous pouvons mettre ce que l'on veut, qui l'on veut.

C'est court. C'est brut. C'est dense.
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Comme des frères

C'te bouquin je l'ai KIFFÉ.



J'ai tout aimé : le sujet, son traitement, l'écriture.



Le roman parle d'adolescence : cet âge où l'on a perdu l'innocence de l'enfance, et auquel on se demande quel adulte on va devenir.

Le roman parle d'amitié : des relations que l'on pourrait penser simples, mais qui recèlent leur lot de jalousies, de compétitions, de préférences et de trahisons.

Le roman parle d'amour : sentiment et sensations naissants qui donnent des ailes et colorent la vie de teintes pastel.

Le roman parle de culpabilité : dès les premières pages le lecteur pressent et attend la fin terrible.



Claudine Desmarteau EST Raphaël, le narrateur. Certes c'est le pari d'une écriture à la première personne, mais le pari est plus que réussi, car l'auteure adopte non seulement les codes et le langage, mais la façon de penser, de réagir et d'interagir d'une bande de garçons dont les préoccupations extra-scolaires supplantent largement la motivation d'acquérir un solide savoir académique. Ses personnages sont dans le présent, dans leur univers de virées en mobylettes, de vidéos loufoques et de défis bêtes et potentiellement dangereux.



Comme des Frères a été pour moi une lecture « coup de poing », un livre que je n'oublierai pas et que j'aurais aimé être capable d'écrire.
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T'arracher

****



Lou est en terminale. Un récent chagrin d'amour la bouscule, la malmène, la perturbe... Ses notes sont en chute libre, ses soirées de plus en plus défoncées et ses humeurs aussi sombres qu'une nuit sans lune. Elle n'a que lui en tête... Et c'est Autre, silencieux et absent, prend toute la place...



C'est grâce à un échange de livres que j'ai découvert Claudine Desmarteau.

Ce roman jeunesse sonne juste. Il touche au coeur, au corps et à cet amour envahissant et non réciproque que peuvent vivre les adolescents. Tout est décuplé : la tristesse, la colère, la souffrance et l'égarement.



Les chapitres courts claquent comme les coups que reçoit Lou en pensant à ce garçon qui l'abandonne.

Impuissants, nous sommes les spectateurs de sa douleur. Jusqu'où devra-t-elle descendre pour rebondir ? Qui l'a sortira de cette spirale ? Une amie sincère, une mère inquiète, un père démuni ? Une passion peut-être...



Un roman qui se lit le souffle court, et qui touche...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2020..
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Comme des frères

Il y a six ans, un drame a eu lieu dans la bande. On ne sait pas ce qu'il s'est passé mais Raphaël le narrateur nous prévient dès les premières lignes.

La bande, ce sont des copains qui se connaissent depuis la maternelle et qui, maintenant qu'ils sont adolescents passent leur temps à boire, fumer, regarder les filles et des vidéos débiles sur internet qui leur donnent l'idée de se lancer des défis. La bande c'est Raphael, Kevin le meneur souvent violent et radical, Ryan, Lucas , Idriss le timide, Saïd, Thomas et depuis peu Quentin, bouc émissaire au début qui devient l'un des leurs après beaucoup d'épreuves.

Un roman bien écrit sur l'adolescence et le désoeuvrement qui parfois mène au pire. Je ne sais pas si comme dit le proverbe "L'oisiveté est mère de tous les vices" ou si "elle mène à la philosophie" comme le dit un autre mais en tout cas, elle a donné lieu à un livre qui sonne juste...
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Troubles

Camille et Fred, deux ados mal dans leur peau, amis d'enfance : l'un préfère le cinéma, l'autre les fêtes et les pétards. On suit leur dérive, de fête en fête, entre alcool, drogue et bande de potes... jusqu'à ce que le drame arrive.

Un roman fort, une tranche de vie de ces ados de 17 ans, entrecoupée de scènes de cinéma. J'ai apprécié le réalisme de l'écriture et le fait que les chapitres soient très courts.

Troubles nous dresse le portrait d'une jeunesse désabusée, inconsciente de la portée de ses actes, qui se cherche et qui trouve refuge dans les excès et l'amitié.

Un roman qui ne laisse pas indifférent !
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Jan

Au coeur d'un drame et d'un tableau familial pas terrible : deux enfants Jan la rebelle et son frère témoins de l'alcoolisme du père chômeur, d'une mère à bouts de nerfs...tout ce petit monde se retrouve devant le Juge des Affaires familiales pour statuer sur placement de ces deux malheureux enfants dans un foyer puis qui partiront par la suite dans une famille d'accueil....



Quel désespoir ! que des malheurs à répétition et j'avoue que ce roman "réalité" est un peu déprimant...le langage peu soutenu "le parler jeun's " ne m'a pas vraiment séduite à la lecture.... A éviter si vous êtes déprimé ...et un peu "difficile" en littérature jeunesse si l'on veut se "changer les idées"

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Transforme-toi

Un manuel pour relativiser les transformations de l’adolescence, réfléchir à son identité et s’amuser !



Le texte est très aéré et s’adresse directement aux jeunes avec un langage familier. A partir de quiz, de citations et d’illustrations, le livre établit un dialogue avec l’adolescent.



Le corps, l’avenir, la famille, les cheveux, les habitudes alimentaires, l’amour… les sujets se succèdent avec à chaque fois un soucis d’interactivité. Il est demandé au lecteur de répondre, de choisir, de dessiner ou encore de poser son empreinte.



L’identité du jeune est appelé à se dévoiler et à se développer toujours accompagné par l’humour des situations ou des propos.



Mon passage préféré est “gamberge” qui propose des questions décalées comme : “Comment être sûr que la vérité ne nous ment ?” ou encore “jusqu’où est-on libre de faire tout ce qu’on veut ?”



Un livre vraiment pour les ados !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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