Pluie de nacre
sur les tables -
les pruniers perdent leurs fleurs
Yosa Buson
(p. 55)
Tous en ce monde
sur la crête d'un enfer
à contempler les fleurs !
Kobayashi Issa
Qu'il sorte des rangs !
celui qui est capable
de comprendre la voix de l'empereur
Watanake Hakusen (p169)
Le 15 août 1945, l'empereur annonçait à son peuple, dans un discours diffusé à la radio, la capitulation sans conditions du pays. Aucun Japonais n'avait jamais entendu le son du "Dieu vivant", et la plupart, frappés de stupeur, ne comprirent même pas le sens du message, tant les expressions en étaient compliquées et surannées.
(page 205)
Assisse sur une balançoire
victime de la bombe
la petite fille morte.
Takashima Shigeru
Sous le souffle de l'automne
une silhouette se dresse
seule
Ryôkan
Jour de brume
les nymphes du ciel
auraient-elle le vague à l'âme ?
Issa
Haïku d'automne
La rosée blanche--
n'oublie jamais
son goût de solitude !
Masuo Bashô
Virage de limaces-
attention à gauche
attention à droite
Takano Sujû
Au doigt de bébé
s'accroche
un arc en ciel
Hino Sôjô
Chatons noirs à la queue leu leu -
nuit
de lune!
Iida Ryûta
Au fond du jardin
père et fils
se penchent sur les pissenlits
Yamaguchi Seison
Sur les champs des hauteurs
les épouvantails
se coiffent d'un nuage
Masaoka Shiki
Respirer ?
c'est aspirer toutes les voix
des cigales du soir
(Kaneko Tôta)
Lièvre des neiges_
Il reste dans le monde
un frôlement de soie
Usami Gyomoku
Du violet des nuages
au mauve des iris
ma pensée va sans cesse
Pluie de printemps-
au portail
le canard clopine
Kobayashi Issa
Dans la rosée blanche
Je m’exerce
au paradis
Kobayashi Issa
Je m'assoupis
Un nuage de canicule
Sur les genoux
Kobayashi Issa
Après mes larmes -
la plénitude
de mon souffle blanc
Hashimoto Takado
(p. 165)
Le vent violent du soleil
vibre encore
dans la voix du coucou
Hawahigashi Hekigotô