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Critiques de Dan Fesperman (67)
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L'écrivain public

Reporter de guerre et auteur de romans policiers, l’Américain Dan Fesperman a couvert la plupart des conflits en Europe et au Moyen-Orient.

Dans son dernier roman « L’écrivain public » publié aux éditions 10-18, dans la collection Grands Détectives en cette année 2019, Dan Fesperman exploite à merveille la noirceur des années 1940-1950, au cœur de New-York. Le style journalistique de l’auteur amène une réelle tension à son œuvre, par des phrases courtes et des dialogues à la répartie percutante. Si le format peut en effrayer certains, rassurez-vous, les quelques 500 pages se lisent de manière effrénée !

Universitaire, il était prédit à un grand avenir, avant que le crack boursier de 1929 ne vienne détruire ses ambitions. Recalé au rang de simple flic, le jeune Woodrow Cain est appelé pour sa première intervention sur les bords de l’Hudson, où l’on vient de repêcher le corps d’un homme.

Pour cette enquête, un mystérieux personnage va l’accompagner : un certain Dazinger…

p. 13 : « Comme l’indique ma carte de visite, je vends du renseignement, quoique je sois plus connu comme traducteur et écrivain public. Je rédige toutes sortes de correspondances : lettres d’excuses, sollicitations, candidatures, demandes d’aide auprès de la municipalité, de l’Etat de New York, même de l’Etat fédéral, ainsi que des courriers justificatifs aux banques et créanciers. «

Mais de toute évidence Cain n’est pas le bienvenu dans son nouveau district, et on le lui fait savoir, au plus bas comme au plus haut de la hiérarchie, compliquant de plus belle son enquête.

L’aide de Dazinger se révèle alors cruciale.

p. 73 : « – Je suis venu vous proposer mon aide. C’est à propos de ce cadavre que vous avez trouvé le 6 avril sur les quais, côté Hudson. Votre première journée de service, si je ne me trompe ? »

Sous sa couverture d’écrivain public, Dazinger semble bénéficier de relations dignes d’intérêt. Ce dernier va alors lui faire une révélation qui va accélérer le cours de ses investigations : un nouveau cadavre s’ajoute au premier, laissant Cain perplexe.

p. 113 : « – Et vous croyez que la mort de ces deux hommes est liée au contenu de ces lettres ? »

Dans un contexte très tendu, où la Mafia règne sans pitié, les dénonciations et règlements de compte vont bon train. Il va leur falloir établir une relation de confiance mutuelle, pourtant pas évidente…

p. 189 : « – Voyez-vous, à un moment ou à un autre, il faudra me parler franchement de votre vie, si vous voulez garder ma confiance.

– Je pourrais avoir les mêmes exigences à votre égard. »

Elu meilleur roman policier de l’année par le New York Times, ce roman embarque le lecteur au cœur d’une enquête palpitante dans les années noires d’avant-guerre. Dan Fesperman nous décrit une Amérique ambigüe, où la paranoïa est omniprésente. Plutôt méconnue du grand public, l’auteur relate une période fascinante au cours de laquelle le sort des immigrés juifs est sous l’influence nazie. Je tiens également à souligner le travail de traduction de Jean-Luc Piningre, traducteur – entre autres – des auteurs Richard Ford, Jim Fergus et Richard Russo.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Non officiel

Dan Fesperman nous entraîne d’abord à Berlin, en 1979. La jeune Helen Abell travaille pour la CIA. Comme la plupart des femmes employées par la Compagnie à cette époque, elle n’occupe pas un rang élevé, mais elle est chargée d’une mission de confiance. Elle doit veiller à ce que différents endroits, qui servent de planques ou d’étapes, soient toujours sécurisés afin de recevoir des agents en mission. Alors qu’elle visite une de ces planques, elle enregistre involontairement une conversation entre deux hommes qu’elle n’a jamais vus et qui, à ce qu’elle sache, ne devraient pas avoir la clé. Après leur départ arrive un troisième homme accompagné par une toute jeune femme. Il tente de la violer, ce qui provoque l’intervention d’Helen. Là encore, tout a été enregistré, volontairement cette fois.

En 2014, dans une ferme du Maryland, un couple de retraité est assassiné. Les policiers soupçonnent immédiatement Willard, leur fils âgé de 24 ans, mais qui a l’âge mental d’un enfant de 6 ans. Madame Shoat, Helen Abell de son non de naissance, ainsi que son mari ont reçu une décharge de plombs en pleine tête. Leur fille, Anna, qui ne réside pas avec eux, est rapidement prévenue par les policiers qui ne se posent pas plus de questions : ils tiennent le coupable.

***

Comme dans L’Écrivain public, l’auteur s’inspire abondamment de faits et de personnages réels. Dans une postface passionnante, il fait la part entre le réel et la fiction. Tout lecteur aussi ignorant que moi dans le domaine de l’espionnage sera sans doute stupéfié par ce qu’il y apprendra et curieux d’en savoir plus… Non officiel (titre original, Safe Houses) nous promène dans deux époques. Nous suivrons tantôt la mère, Helen, ses aventures européennes et sa lutte personnelle contre un violeur récidiviste (1979), tantôt la fille, Anna, ses recherches sur le sol américain avec le détective qu’elle a engagé afin d’éclaircir le meurtre de ses parents : elle ne pense pas que son frère ait été capable d’un tel acte. Dan Fesperman adjoint à Helen deux autres femmes qui travaillent elles aussi à la CIA, mais occupent des fonctions différentes tant sur les plans professionnel que hiérarchique. Il profite ainsi de ce roman pour mettre l’accent sur le rôle des femmes, la plupart du temps tâcheronnes subalternes, subissant la condescendance, voire le mépris, des hommes occupant presque toujours un poste supérieur au leur. On suivra Helen et Anna alternativement, de coup de chance en coup dur, de fidélité en trahison, d’espoir en déception, mais l’une et l’autre emplies de détermination et de courage. Si vous aimez les intrigues trépidantes, ce roman n’est pas pour vous. Si vous appréciez les suspenses bien construits, bien écrits, sans trop de coïncidences farfelues, vous devriez beaucoup aimer ce roman. Et si en plus, l’auteur vous explique que l’élément que vous aviez trouvé un peu « gros » est en fait réellement arrivé, alors là, chapeau !

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L'écrivain public

En 1942, une série de meurtres de ressortissants allemands entraîne l'inspecteur Woodrow Cain Cain, assisté d'un écrivain public (celui du titre du livre) au passé tragique, au coeur du quartier new-yorkais de la "Petite Allemagne."



Dan Fesperman, reporter de guerre, a couvert la plupart des conflits en Europe et au Moyen-Orient.



Pour son premier roman publié en France, aux éditions du Cherche Midi, il se lance dans un projet aussi ambitieux qu'abouti en nous plongeant dans l'histoire tourmentée du New York des années de guerre..



On y découvre ainsi une histoire aussi méconnue que fascinante nous immergeant dans les secrets de cette ville. dans toutes ses dimensions.



Le prologue, particulièrement efficace, nous immerge de suite de façon aisée dans le New York des années 40. L'intrigue qui suit sert surtout de prétexte pour dresser un saississant portrait du New-York de 1942, période charnière de l’entrée en guerre des États-Unis. entre l'attaque de Pearl Arbor et l'entrée en guerre des États-Unis.



Librement inspiré de faits réels et de personnages ayant existé, l'intrigue de l'écrivain public tisse les liens qui unissaient la mafia et le pouvoir judiciaire pour protéger la ville contre ses potentiels ennemis.



Alors que le travail fourni par l'auteur qui de recherches en recherches apparait proprement épatant, Dan Fesperman nous montre un grand talent de conteur avec un sens de description qui permettent une réelle immersion.



Un très grand polar, élu meilleur roman policier de l'année par le New York Times, et plus largement un très grand livre et on notera l'excellente traduction de Jean-Luc Piningre, traducteur plutôt de littérature blanche comme Richard Russo ou Richard Ford...


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'écrivain public

L'ÉCRIVAIN PUBLIC de Dan Fesperman

Traduit par Jean-Luc Piningre



4ème de couverture :

9 février 1942. Dès son arrivée à New York, Woodrow Cain, un jeune flic du Sud des États-Unis, est accueilli par les flammes qui s'échappent du paquebot Normandie, en train de sombrer dans le fleuve Hudson. C'est là que va commencer sa première enquête, après la découverte d'un cadavre sur les docks tenus par la mafia. Il y fait la connaissance d'un écrivain public, Dantziger, obsédé par les migrants qui arrivent d'une Europe à feu et à sang, ces fantômes au passé déchiré et à l'avenir incertain. Dantziger va orienter Cain vers la "petite Allemagne", un quartier de New York où, dans l'ombre, sévissent les sympathisants nazis. Alors que le pays marche vers la guerre, la ville est en proie à une paranoïa croissante. Et les meurtres continuent...



Tout d'abord, j'aimerais remercier les éditions du #ChercheMidi et le #PicaboRiverBookClub (formidable groupe sur Facebook spécialisé en littérature nord américaine que je vous invite à rejoindre) car c'est grâce à leur partenariat que j'ai lu ce très bon livre.



Concernant "L'écrivain public", si vous vous attendez à une enquête policière classique, il n'est pas pour vous ! Ici, l'enquête sert uniquement de prétexte pour dresser le portrait du New-York de 1942 pendant la courte période entre l'attaque de Pearl Arbor et l'entrée en guerre des États-Unis.



Encore maintenant, on nous rabat les oreilles avec le passé collaborationniste de la France et, là, Dan Fesperman, sous la forme d'un formidable roman, relate des faits réels avec les personnages de l'époque pour rappeler un passé américain récent tout aussi ambigu que celui de la France.



"L'écrivain public" est un excellent livre qui nous divertit tout en nous instruisant. Que demander de plus ? Moi, c'est exactement ce que je demande à un livre !



En plus, ce roman est traduit par Jean-Luc Piningre... qui n'est pas n'importe qui puisqu'il est aussi le traducteur, entre autres, de Richard Russo, Jim Fergus, Colum McCann, ... Alors autant vous dire que la traduction est de qualité.



Un dernier mot sur ce livre en tant qu'objet. Jusqu'à présent, je ne connaissais les Éditions du Cherche Midi que de nom... Et, maintenant que j'ai un de leur livre entre les mains, je dois dire que le packaging est sacrément sympa. Il y a un vrai travail d'édition qui augmente le plaisir des lecteurs.
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Non officiel

Je remercie chaleureusement Babelio et les Editions Le Cherche midi pour ce service presse.

Je découvre Dan Fesperman et son thriller absolument passionnant intitulé "Non Officiel." On ne pouvait trouver meilleur titre car ici on nage dans deux temporalités. La première dans la fin des années 70, 1979 pour être totalement exact, en République Fédérale Allemande. Le mur de Berlin n'est bien évidemment pas encore tombé, et Berlin est le centre névralgique où se surveillent CIA américaine et KGB russe. Pourtant, il n'est point question ici du KGB mais d'une affaire interne au service à Berlin-Ouest. Helen Abell Shoat a un rôle bien précisé au sein de la puissante agence de renseignement américaine. Elle doit s'occuper des résidences , des "planques" des agents en mission. Vérifier si tout est prêt, si tout fonctionne. Un rôle peu gratifiant mais Helen espère bien progresser au sein de la CIA. En attendant, elle fait le tour des planques mais elle ne doit, en aucun cas, être présente lorsqu'il y a des agents en mission, des conversations qui pourraient être enregistrés et mettre à mal la CIA. C'est LA règle absolue et la ligne à ne pas franchir. Mais un soir alors qu'elle est à l'étage de l'une des planques, un agent de la CIA, un homme haut placé viole et tabasse une très jeune fille allemande. N'écoutant que son courage, Helen enregistre sur un bande les propos de cet infâme personnage. Révoltée par cette impunité autour de cette homme, Helen va tout tenter pour le faire exclure de la CIA. Malheureusement, c'est Helen qui est renvoyé pour insubordination et possession d'enregistrement non autorisé. La menace plane sur elle et on lui fait bien comprendre que sa vie même serait menacé, si elle ne donnait pas ces bandes hautement explosives car concernant un haut dirigeant de la CIA. Un agent doit l'emmener jusqu'à l'aéroport de Tempelhof direction les Etats-Unis. Mais sur le chemin, Helen s'échappe. Commence alors pour elle une longue plongée dans la clandestinité. On suit tout ce parcours et la paranoïa légitime d'Helen, cherchant à repérer des agents la repérant. Les années passent et Helen refuse d'abdiquer. Cette jeune fille allemande est morte dans des circonstances obscures dans un squat de Berlin ouest, quelques jours seulement après le viol qu'elle a subit en 1979. Nous sommes à présent en 2014, Helen et son mari sont propriétaires d'une ferme dans le Maryland. Ils vivent dans une retraite paisible. Malheureusement, ils sont effroyablement assassinés dans leur maison. Le coupable est tout trouvé : leur fils souffrant de grave problèmes psychiques. L'enquête est close pour la police. Anna, leur fille, est persuadé de l'innocence de son frère. Les ficelles sont un peu grosses. Elle fait appel à Henry, détective privé au passé trouble. De machinations en révélations, le récit ne souffre d'aucun temps mort. Ultra efficace, "Non Officiel" s'inscrit dans la longue lignée des polars paranoïaques. On peut bien évidemment le rapprocher des thrillers de John Le Carré. Cette alternance entre deux époques éloignées est judicieuse. Anna va découvrir ce qu'elle ne soupçonnait pas. Le passé d'Helen. C'est vraiment une pure réussite, un page Turner diablement efficace et ce jusqu'à la toute fin du récit. Lisez Dan Fesperman et son thriller "Non officiel" qui sort le 17 novembre dans toutes les bonnes librairies.
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Non officiel

Voilà un roman d'espionnage pas compliqué mais bien conçu, jouant sur deux époques, celle de la mère et celle de la fille qui apprend les activités de sa mère. Espionnage plutôt féminin même puisqu'il s'agit de courir après un espion qui se comporte pas comme il faut du tout. Comme tout scénario d'espionnage qui se respecte, beaucoup jouent double jeu, en plus de services concurrents qui se court-circuitent. Et c'est comme ça qu'on arrive à la fin sans temps mort pour le verdict. Ça pourrait même faire un bon film.
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L'écrivain public

Un joli polar bien ficelé, servi par un contexte historique passionnant.



Fuyant une histoire personnelle et familiale compliquée que l'on va découvrir au fil des pages, Cain Woodrow, flic opportuniste autant que prometteur, débarque à New York pendant l'hiver 42, période critique de la Seconde guerre mondiale.



Fraîchement accueilli par ses collègues du 14e district, il est rapidement plongé dans les affaires locales sordides en enquêtant sur un cadavre retrouvé sur les quais. Et là où tant d'autres auraient classé l'affaire, Woodrow va méthodiquement dérouler le fil d'une pelote mafieuse, au sein de laquelle se rejoignent les intérêts de mafieux, de politiques, de flics, et de milieux économiques influents autant qu'étonnement proches...



Forcément, Cain détonne dans ces temps incertains et résignés où la nécessaire union patriotique justifie que l'on ferme aisément les yeux sur des travers autrefois répréhensibles. Heureusement, il n'est pas seul, habilement guidé par L'écrivain public...



Ce premier roman de Dan Fesperman est "techniquement" parfaitement réussi : intrigue aux rouages bien huilés, contexte historique bien documenté et parfaitement restitué, ambiance new yorkaise convenue mais toujours agréable à retrouver.



Cette dimension historique, entre tensions nées de la guerre vues d'outre-Atlantique, réseaux allemands plus ou moins tolérés, antisémitisme combattu ailleurs mais sous-jacent sur place, et patriotisme affairiste est pour beaucoup dans l'intérêt de L'écrivain public.



J'ai toutefois gardé tout au long de ma lecture une certaine distance avec le livre, due probablement à sa longueur (qui m'a semblé parfois excessive comme c'est malheureusement de plus en plus souvent le cas en matière de polars), à une profusion de personnages qui devient source de confusion malgré une attention soutenue mais également à une empathie qui ne prend pas avec Cain.



Et pourtant, tout était présent : l'incident professionnel passé, sa rupture conjugale qu'on s'attendait à voir rebondir (une suite à venir ?) ou son idylle naissante avec Beryl.



Reste - je l'ai déjà souvent écrit et le redis - que pour un premier roman c'est remarquable et prometteur, d'où l'attente impatiente du prochain de Dan Fesperman.



PS : merci aux éditions du Cherche Midi et à l'exceptionnel Picabo River Book Club pour cette lecture en avant-première.
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L'écrivain public

Une enquête new-yorkaise dans la grande Histoire

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C'est le résumé qui m'a intrigué en premier, ainsi que la couverture monochrome (un briquet au symbole nazi). Et je me suis proposée directement auprès du club Picabo River Bookclub sur FB dont je fais partie, à le lire et le chroniquer.

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Le travail éditorial est soigné : papier d'aspect "vieilli", une typographie claire, des débuts de chapitres aux caractères gras et des petits détails (tranche, intérieur de couverture....) originaux. le noir, gris & blanc reflète le thème sérieux & obscur.

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La seconde guerre mondiale est un sujet toujours inspirant. On en voit publié chaque semaine, dans les bacs de librairie. Mais ici, dans les bas-fonds de New-York, entre la pègre et le gratin, en voilà un lieu original.

L'auteur s'est inspiré de faits réels, de personnages existants et surtout de quartiers et bâtiments toujours debout à l'heure actuelle.

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Connaissez-vous l'épisode de l'hiver 42 où des sympathisants nazis ont recueilli des fonds pour soutenir leur parti, celui d'Hitler? Le paquebot Normandie qui a brûlé? Pas moi en tout cas.

Et c'est avec une réelle curiosité historique que j'ai appréhendé ce roman. Certes, il y a l'intrigue principale qui happe le lecteur jusque dans les quartiers mal famés de la ville. Mais c'est surtout le contexte historique et sociologique que j'ai apprécié le plus.

Apprendre quelques mots utilisés par la police locale, l'argot des mafiosos, les astuces des flics véreux; m'imaginer dans des lieux mythiques tel Ellis Island, le Majestic, l'hôtel Astor, Central Park, un peu comme dans un film en noir & blanc, essayer de démêler les codes des différents groupes de mafieux....

*

Les deux héros principaux forment un duo improbable de détectives.

Cain, le jeune inspecteur sudiste un peu naïf mais avec déjà un passé troublant et Danzinger, un écrivain pour migrants aux multiples vies, bien intrigant aussi.

Ces deux compères au final, se complètent à merveille et sèment le trouble, déjà si poisseux, dans cette ambiance de corruption.

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Ce gros roman de 400 pages est à lire attentivement et de manière concentrée. L'écriture est certes fluide mais les innombrables lieux, noms des personnages et procédures policières m'ont embrumé l'esprit.

Certains passages m'ont échappé, je l'avoue. J'aurais peut-être voulu en savoir un peu plus sur les combines autour de l'influence nazie à New-York.

*

Des rebondissements arrivent au bon moment. Une tension toujours à la hauteur de l'évènement (ah que j'ai tremblé pour la fille de Cain!).

Des personnages secondaires complexes et bien campés.

L'auteur s'est très bien documenté sur ce fait divers bien restitué , ce patriotisme tellement incongru de la part des mafiosos et l'alliance inattendue . (je n'en dis pas plus, sinon je vous spoile)

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C'est le premier polar que je lis des éditions @cherche-midi, et j'ai réellement apprécié cette parenthèse new-yorkaise.

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L'écrivain public

Un beau roman noir, une plongée dans le port et les docks de New-York en 1942 (alors que l'Amérique entre en guerre), ses quartiers interlopes (dont la petite Allemagne), ses hôtels miteux et ses malfrats. Un inspecteur de police venu du Sud, un peu paumé, croise la route d'un mystérieux écrivain public, le personnage central du roman, un rescapé au passé trouble qui connaît très bien les quartiers populaires et leurs réseaux mafieux. Il va aider l'inspecteur à progresser dans son enquête et à y voir plus clair dans une ténébreuse affaire où il est confronté à des adversaires plus forts que lui.
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L'écrivain public

La couverture de L'Écrivain public donne à voir un briquet décoré des armoiries du Reich allemand utilisées pendant la Deuxième Guerre mondiale, ce qui nous plonge directement dans l'époque à laquelle se déroule ce foisonnant roman policier. Dan Fesperman entraîne ses lecteurs à New York, alors que, après Pearl Harbour, les États-Unis viennent de déclarer la guerre successivement au Japon puis à l'Italie et à l'Allemagne (décembre 1941). Bloqué dans le port de New York à cause de la guerre, le très luxueux paquebot français le Normandie est détruit par un mystérieux incendie alors que les Américains l'avaient réquisitionné comme transport de troupes. Qui a mis le feu ? les sympathisants nazis ? la mafia qui tient les docks ? un ouvrier maladroit ?



Le même jour, le 9 février 1942, Woodrow Cain arrive dans cette ville qu'il ne connaît pas. Il débarque directement de sa campagne (la Caroline du Nord), il a un accent très prononcé et il ne connaît pas les codes en vigueur ici. le voilà promis au bizutage par une équipe de flics pas tous sympathiques, d'autant que le nouveau venu est, paraît-il, pistonné par un grand ponte. Et Cain a bien besoin d'aide… On comprend qu'il sort d'une sale histoire où semblent mêlés sa femme, son équipier et ? Il y a eu un mort ? des morts ? Bref, une vraie galère. Pour couronner le tout, dès l'arrivée de Cain, son chef, pas du tout bienveillant, lui impose une enquête sur un inconnu assassiné sur les docks. Qu'il se débrouille comme il peut !



Un narrateur à la troisième personne assure presque tout le récit, mais dans le prologue et dans 9 des 43 chapitres, un narrateur à la première personne prendra la parole, Maximilian Danziger, l'écrivain public éponyme du roman. Personnage original, mal fagoté, parfois mal embouché, il exerce ce métier parce qu'il parle plusieurs langues et qu'il est instruit, mais aussi (surtout ?) parce qu'il se montre plein de compassion pour tous ces migrants, souvent illettrés, qui ont besoin de lui pour leur lire les lettres qu'ils reçoivent et écrire celles qu'ils veulent envoyer. En contrepartie, il reçoit un peu d'argent (peu) et conserve dans son bureau des milliers de lettres… et de secrets. Dès 42, il est très bien renseigné sur ces effroyables convois qui circulent en Europe. J'ai adoré la différence subtile de ton et de niveau de langue quand c'est l'écrivain public qui s'exprime ! On comprend au fil de la lecture que Danziger veut dissimuler son passé. Se cache-t-il vraiment ? Que ou qui fuit-il ? On a envie de le connaître mieux dès qu'il prend la parole.



« Lorsqu'ils terminent un roman qui associe le réel et l'imaginaire, certains lecteurs se posent inévitablement la question de savoir ce qui est vrai ou pas. Dans le cas de celui-ci, beaucoup de choses le sont, notamment l'alliance contre nature que [le Service du renseignement militaire de la marine américaine] et le procureur Frank Hogan ont conclue avec la Mafia pour protéger le port de New York contre les entreprises de sabotages et les sous-marins ennemis », écrit Dan Fesperman dans sa « Note de l'auteur ». Suivent les noms de plusieurs mafieux plus ou moins célèbres que nous avons rencontrés dans le roman : Lucky Luciano, Meyer Lansky, Albert Anastasia, Socks Lanza, etc., ainsi que des avocats, des hommes d'affaires, des procureurs, etc. Même le personnage de Danziger est inspiré (librement) d'un personnage réel !



J'ai bien aimé ce roman qui m'a entraînée dans une époque trouble que je connais peu. Bien sûr, j'avais entendu parler des sympathies nazies de Charles Linberg et je m'étais un peu renseignée après avoir lu le Complot contre l'Amérique de Philip Roth. Je savais que Ford et GM avaient activement travaillé avec le IIIe Reich, même pendant la guerre, mais je ne connaissais pas les visées patriotiques de la mafia pendant le conflit ! le fond historique est donc passionnant. Aux deux-tiers du roman (ce sera mon bémol), je me suis un peu perdue dans la quantité de personnages cités, mais pas forcément développés. Pour sa part, Cain se révèle extrêmement attachant malgré ses manquements et ses maladresses. C'est aussi le cas de Danziger, que vous préférerez peut-être, comme moi, appeler familièrement Sacha. Dan Fesperman est l'auteur de 11 romans dont 3 seulement sont traduits en français. On peut vraiment se demander pourquoi…



Challenge multi-défis 2019 # 73
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L'écrivain public

Ça, c'est une chouette découverte ! D'abord, le sujet est extrêmement intéressant : j'ignorais absolument tout de cet épisode de la vie new-yorkaise à l'occasion de laquelle des sympathisants nazis ont, un temps, recueilli des fonds pour soutenir le régime d'Hitler, quitte à employer la force, l'intimidation...



Rapidement, les deux héros de l'histoire, Woodrow Cain et Danziger, se retrouvent embringués dans une histoire dont ils ne savent pas qui tire les ficelles. Ils doivent donc naviguer à vue, même si, visiblement, Danziger sait des choses que sa position d'écrivain public n'explique pas entièrement. Pourquoi connait-il aussi bien le milieu des politiciens et leurs liens avec la mafia ?



Ce qui est intéressant, dans ce livre, c'est que tout est décrit très simplement, mais que rien n'est simple, et encore moins simpliste. Les personnages sont tous plus complexes qu'il n'y parait à l'origine, chacun arrive avec des choses à régler, des comptes à solder, des souvenirs à dépasser, des blessures à soigner. Les vrais méchants ne sont pas forcément ceux auxquels on s'attend... Et, en plus, des rebondissements inattendus viennent maintenir la tension pile quand il le faut !



C'est bien écrit, c'est efficace, c'est passionnant, c'est documenté, c'est intelligent. Bref, c'est tout à fait le genre de livre que j'adore.



Et il y a une chose assez étonnante : même si la lecture parait fluide, on se rend compte après coup, quand on veut parler de ce livre, qu'en réalité plein de scènes nous ont marqués. Je m'en suis rendu compte lors de la discussion avec les autres membres de la TeamThriller du cherche midi : même si nous n'étions pas forcément d'accord sur cette lecture, chacun avait en tête des scènes bien précises.



Alors c'est très court comme avis, mais tout simplement parce que, comme le dit la "sagesse" populaire, les gens heureux n'ont pas d'histoire : ce livre, je n'ai rien de plus à en dire, parce que c'est juste un heureux livre. Que je vous recommande chaleureusement.
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Non officiel

Alors qu'il a rédigé une dizaine de romans policiers, le journaliste américain Dan Fesperman était pratiquement inconnu chez nous avec seulement deux livres publiés.



Il faudra attendre plus de dix ans et la parution de L'Écrivain public pour le voir enfin gagner les louanges de la presse française.



Il revient avec "Non officiel" avec un roman d’espionnage, qui surfe sur deux temporalités différentes 1979 et 2014.



Le romancier nous plonge avec suffisamment de doigté et de réalisme dans cette période méconnue des années 70.



Une intrigue foisonnante qui permet à Dan Fesperman d'explorer les arcanes de la CIA , sur un angle peu connu du grand public. Il lève ici le voile sur une histoire assez incroyable qu’il restitue avec une tension constante et d'une grande efficacité romanesque.



Un roman haletant et instructif !
Lien : http://www.baz-art.org/2024/..
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Non officiel

"pour nager dans la mare, il faut quitter la baie. On peut faire un tour dans le lac, mais ne jamais s'immerger. Et il faut toujours revenir à la mare".

Votre curiosité est attisée ? eh bien n'hésitez pas à continuer.

Voilà les termes d'une conversation secrète, entendue par la jeune Helen Abell.

En tant qu'employée subalterne de la Cia à Berlin en 1979 durant la guerre froide, et uniquement chargée de l'entretien des planques, elle n'aurait jamais dû surprendre cet échange ! pas plus que ce qui va se produire ensuite.



Maryland 2014 - La même Helen Abell, trente-cinq plus tard, est sauvagement assassinée avec son mari, apparemment par leur fils un jeune homme demeuré. Mais sa fille Anna a des doutes et va tenter d'éclaircir le mystère de sa mort.



Un lien existe-t-il entre le passé de sa mère et ce meurtre horrible ? C'est ce que vous allez découvrir !



Ce n'est pas vraiment un roman d'espionnage, pas davantage un polar, mais plutôt la quête obstinée d'une jeune femme décidée à faire cesser les agissements d'un violeur récidiviste. Et qui pour parvenir à ses fins n'hésitera pas à se dépasser, voire se surpasser !



Oscillant entre Berlin et Paris en 1979 et l'époque actuelle pour suivre l'enquête menée par Anna, le lecteur dévore avec intérêt les péripéties haletantes et sans temps mort proposées par Dan Fesperman, reporter de guerre de son état, qui use donc d'un style incisif, nerveux et sans fioritures pour dénoncer les méthodes peu orthodoxes de la CIA, le rôle peu gratifiant attribué aux femmes dans ce milieu profondément machiste et va fouiller dans les arcanes de certaines officines censées ne pas exister.



Mené à un rythme soutenu, voilà une lecture qui va surprendre jusqu'au bout et ravir le lecteur malgré quelques rebondissements apparaissant improbables, pour peu que l'on y réfléchisse.

Mais on n'est pas là pour analyser de trop près toutes ces péripéties. L'essentiel étant de passer un bon moment de lecture, ce qui est le cas et j'en remercie Babelio, ainsi que 10-18 pour m'avoir attribué cet ouvrage lors la dernière Masse critique.

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L'écrivain public

Voici un roman policier au rythme très particulier. L’impression qui me reste n’est pas habituelle, comme si de littérature blanche il s’agissait.

Le cadre : le New-York à l’aube de la deuxième guerre mondiale. Ville de tensions sous-jacentes et menaces latentes. Un policier tout fraîchement arrivé de son sud natal se voit confier une enquête ardue sans aide de sa hiérarchie. Dentziger, l’écrivain public du titre, viendra l’épauler dans ses recherches. Dentziger est un personnage remarquable, de ceux qui éclairent et accélèrent un roman en leur présence, tandis qu’il devient plus terne en leur absence.

Ce roman permet d’éclairer un pan de l’histoire récente, de rendre tangibles les forces en présence à l’aube d’une guerre, de celles qui font basculer un pays d’un côté ou de l’autre. L’enquête est un prétexte, un fil narratif qui s’insère dans le New-York qui tient le rôle principal de ce roman instructif mais exigeant.

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L'écrivain public

J ai hésité a faire le 30° dans les critiques de ce bouquin , tout a déjà été dit ou presque je suppose dans les 29 précédentes .Mais bon ma librairie étant fermé , je suis privé d arrivage de produit frais , j ai donc acheté ce livre en grande surface ( honte sur moi je me couvre la tête de cendre ) Bref c est un bon roman policier se situant en 1942 et tournant autour de la chute de la Normandie magnifique transatlantique Français incendié dans le port de New York pendant sa transformation en transport de troupe .Est ce un sabotage nazi ?Un complot mafieux pour obtenir la libération du tristement célèbre Lucky Luciano ? le lieutenant Woodrow Cain aura bien du mal a faire sortir la vérité du puits .Pression de ses supérieurs les corrompus et ceux qui ne le sont pas , de son futur ex- beau père riche avocat lié a de puissants groupes de Wall street , des services secrets et cerise sur le gâteau les tueurs d Albert Anastasia de Murder Incorporated .Pour toute aide un modeste écrivain public de quartier au passé plus qu' opaque .Un excellent thriller pas un chef d oeuvre mais solide et bien documenté allez y franco . Bon pour l anecdote à la page 20 ,environ, le suspens c était rapé pour moi car il y a fort longtemps il existait sur France Inter à 20h30 le samedi une émission nommée la "Tribune de l Histoire de Mrs Decaux Castelot et Chiappe que j enregistrais sur cassettes (' vous savez les jeunes ces rubans jaunâtres qui crachottent et finissent souvent entortillées en émettant des sons crispants enfin c 'était avant les CD et le déluge)Donc j ai en ma possession un peu plus de 100 de ces radiodiffusions et bien sûr l une dévoilant le mystère de la fin de ce paquebot et me divulgachant la fin du roman pas de bol hein ? Mais d après mon ami le Juge Ti Jen -tsie de son prénom c est certainement Wenchangdijun le Dieu Chinois de la littérature qui a voulu me punir d avoir trahi ma petite libraire
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Non officiel



Berlin,1979.

Helen est une jeune américaine employée par la CIA, elle est responsable de la logistique de leurs planques de la capitale allemande en pleine guerre froide. Alors qu'elle inspecte l'une d'elles, elle est témoin d'une rencontre clandestine entre agents.



Poston, Maryland, 2014.

Helen est maintenant retraitée, elle et son époux sont sauvagement assassinés, le coupable semble être leur fils attardé mental.

Leur fille Anna engage Henry, un détective car ne se satisfait pas de la conclusion de l'enquête de police.

Ils vont découvrir son passé au sein des services de renseignements et peu à peu remonter jusqu'à cette affaire qui, 35 ans plus tard, a certainement coûté la vie du couple.

Roman d'espionnage extrêmement bien écrit, absolument passionnant. Je recommande chaudement cette lecture !

Je regrette malgré tout que la fin soit un peu expédiée, j'aurai aimé que certains rôles et implications soient plus développés.

Merci Babelio et Le Cherche midi pour cette masse critique, très bonne pioche pour moi !
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L'écrivain public

New-York, durant la seconde guerre mondiale...L'inspecteur Cain vient de débarquer à New-York et se retrouve mêler à une enquête complexe. Pour l'aider, un homme étrange, Dantziger, dont le métier est écrivain public...

Ce roman est assez original par le cadre historique. La guerre mondiale se déroule à des milliers de kilomètres, mais le mélange de culture et d'origine qu'est New-York est forcément aux premières loges. Ce cadre historique est vraiment fascinant.

L'enquête, je l'ai trouvé assez complexe, trop de personnages, trop d'intrigues, j'ai eu quelques difficultés à accrocher...



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L'écrivain public

Février 1942 à New York. Deux mois après l'entrée en guerre des Etats-Unis, le paquebot Normandie, fleuron du savoir-faire français réfugié dans le port après seulement quatre années d'exploitation, est ravagé par un incendie avant de chavirer.

Voici le cadre historique de ce polar qui plonge le lecteur dans les bas-fonds de la Grosse pomme, et plus particulièrement au coeur de Yorkville, le « Kleindeutschland » où se regroupent les immigrés allemands, dont un certain nombre sont ouvertement nazis - les bundistes - et soutiennent Hitler.

Les protagonistes de cette histoire sont d'une part un jeune flic originaire d'une petite ville, Woodrow Cain, et son mystérieux assistant autoproclamé, un vieux juif polyglotte exerçant l'activité d'écrivain public, qui se fait appeler Danziger, et dont le talent le plus évident est la récolte de renseignements.

Au-delà de l'intrigue particulièrement touffue de ce policier qui intervient comme un chien dans un jeu de quilles, c'est l'atmosphère de guerre et de suspicion, de corruption de la police newyorkaise, de lutte de la communauté juive très remontée contre la partie germanique de la ville qui donne une impression d'angoisse soutenue d'un bout à l'autre du roman.

C'est aussi une plongée éclairante dans les relations troubles entre les autorités politiques et militaires (la municipalité, la marine, le FBI …) et les ténors de la pègre comme Charles"Lucky"Luciano, Meyer Lansky, Albert Anastasia dit «Mad Hatter », un tueur sans scrupules (personnages historiques !).

En réalité, les historiens s'accordent pour dire que l'incendie du paquebot, alors en cours de transformation pour en faire un transporteur de troupes, a été provoqué par une grave négligence : un chalumeau, une gerbe d'étincelles, un millier de gilets de sauvetage en kapok mais pas d'extincteur à proximité … Cependant, certains ont sans doute intérêt à évoquer un sabotage mené par le truand Anastasia, dans le but de faire libérer Lucky Luciano de sa prison contre la promesse par la pègre de surveiller et protéger le port contre le sabotage.

En résumé, la vie d'un jeune flic honnête est semée d'embûches à New York en cette année 42, car il ne peut s'appuyer sur aucun collègue fiable et même pas sur son beau-père avocat très bien introduit dans les hautes sphères politiques.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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L'écrivain public

Quand j’ai reçu L’écrivain public de Dan Fesperman de la part des éditions du Cherche-Midi, j’ai d’abord pensé « bof, bof ». Je ne suis pas particulièrement attirée par les romans qui parlent de la guerre, quelle qu’elle soit, et par les nazis en particulier. Je me suis donc plongée dedans un peu au dernier moment – deux jours avant le débriefing avec les membres des la Team thriller, clairement, je ne pensais même pas l’avoir fini, il s’agit d’un petit pavé – et à reculons.



Mais quelle erreur d’avoir cru que ce serait un roman chiant ! Que je n’arriverais pas à entrer dedans et que j’allais m’ennuyer ferme !



L’écrivain public a été élu Meilleur roman policier de l’année par le New York Times. Pas sans raison.



Dan Fesperman, journaliste, reporter de guerre et romancier américain, évoque dans ce roman une partie de la Grande Histoire, apparemment peu connue, celle de l’influence de la mafia et des alliances avec la police de New-York durant la Seconde Guerre mondiale.



C’est très réaliste, on s’y croirait. Mais l’auteur arrive à nous plonger dans l’ambiance, donner des informations historiques, sans pour autant nous noyer sous les descriptions.



On va suivre l’histoire à travers deux personnages. Le premier, Woodrow Cain, est un jeune flic du sud des États-Unis fraîchement débarqué à New-York, au moment où Le Normandie part en flammes. Pour la petite histoire, Le Normandie, construit à Saint-Nazaire, était le plus gros paquebot du monde. Il a été réquisitionné en 1941 par les États-Unis pour le transport des troupes et a pris feu « accidentellement » dans le port de New-York. Woodrow Cain semble avoir fuit quelque chose et son arrivée à New-York est un peu compliqué, chacun semble vouloir se servir de lui pour jouer l’infiltré. Ce jeune flic est un personnage intéressant, jeune père de famille, qui doit se battre pour rester indépendant.



L’autre personnage est vraiment l’atout du roman. Danziger, un écrivain public, qui semble avoir eu plusieurs vies et qui va devenir le « coéquipier » de Cain, l’interprète, le guide, le sauf conduit.



Tous ceux qui fréquentent Danziger changent leur façon de parler. C’est étrange et étonnant. On a envie de mieux le connaître. D’autant que ce personnage est inspiré d’une vraie personne, celle qui a été le point de départ de ce roman. Vous comprendrez en lisant les dernières lignes des remerciements. Vous saurez que Dan Fesperman était obligé d’écrire L’écrivain public. Et moi, je suis tellement contente d’avoir découvert ce personnage. Et ce moment de l’histoire. Parfois – souvent même – je ne regrette pas d’aller au-delà de mes préjugés, je fais de belles rencontres.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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Non officiel

1979, Helen est une agente de la CIA qui est chargée des résidences sécurisées destinées aux agents en mission. Un soir, elle surprend une scène qui bouleversera sa vie à tout jamais.

2014, Helen et son mari, paisibles retraités sont retrouvés morts, leur fils attardé mental suspecté de ce meurtre. Leur fille, Anna, persuadée de l'innocence de son frère, engage Henry un détective privé pour découvrir la vérité. Elle découvre des secrets de famille dont elle ne soupçonnait rien.

J'ai mis du temps à rentrer dans cette histoire mais une fois dedans, je l'ai trouvée addictive et haletante.

Le lecteur s'immerge dans le milieu de l'espionnage allemand, avec les faux semblants et les complots. L'omerta qui est la règle absolue.

J'ai beaucoup aimé suivre Helen, dans sa fuite et sa détermination à faire éclater la vérité quoi qu'il puisse lui en coûter.

Cette histoire est malheureusement très actuelle, car même si on entend plus trop parler de l'espionnage comme à l'époque de la guerre froide, le réel sujet est l'abus de pouvoir qu'exerce un haut gradé. Le fait qu'il profite de sa position ascendante pour violer des femmes.

Par ailleurs, j'ai aimé comment la relation entre Anna et Henry s'est développée.

En bref, c'est un livre qui m'a fait passer un bon moment et que je vous recommande.

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