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Citations de Daniel Pennac (2574)


Daniel Pennac
" Le vrai bonheur ne cite pas ses sources...
pour ne pas rendre le Bon Dieu jaloux. "
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La réponse absurde se distingue de la fausse en ce qu'elle ne procède d'aucune tentative de raisonnement.
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Relire, ce n'est pas se répéter, c'est donner une preuve toujours nouvelle d'un amour infatigable.
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Daniel Pennac
J’avais des élèves réputés nuls, déglingués... Ce n’était pas de leur faute, mais ils étaient dans un désarroi scolaire total et, surtout, ils affirmaient ne pas aimer lire. Si vous croyez un enfant qui vous dit qu’il n’aime pas lire, alors il est foutu. Et vous, en tant que professeur vous êtes foutu aussi. Il ne faut surtout pas le croire ! En réalité, ce qu’il vous dit c’est : « J’ai peur de la question que tu vas me poser inévitablement une fois que j’aurai lu. » Donc, pour réconcilier cet enfant avec la lecture, il faut lui en faire cadeau et lui lire quelque chose à voix haute. Le procédé rencontre d’abord une résistance, ils vous disent : « on a passé l’âge ». Evidemment, vous les piégez en cinq petites minutes avec les textes les plus merveilleux de la littérature. Ils disent : « Le Père Goriot, non c’est chiant, c’est au programme ! » Là vous leur lisez la fin, l’agonie de ce pauvre père Goriot, et vous avez une classe de caïds qui chiale ! Et à la mort d’Emma Bovary, ils pleurent !

Entretien à Télérama dans le cadre de Nuit de la lecture - Publié le 18/01/2018
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Combien sont-ils en réalité, l'homme, la femme, l'enfant qui fuient ces guerres et frappent à notre porte? Cinq cent mille? Un million? Deux?
Combien sommes-nous, ici, en France?
Soixante-six millions,
soixante-six fois plus!
Soixante-six Français ne sont pas assez nombreux pour accueillir un ou deux hommes qui souffrent?
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Et merci à vous aussi, messieurs Marquez, Calvino, Stevenson, Dostoïevski, Saki, Amado, Gary, Fante, Dahl, Roché, vivants ou morts que vous soyez! Pas un seul, parmi ces trente-cinq réfractaires à la lecture, n'a attendu que le prof aille au bout d'un de vos livres pour le finir avant lui. Pourquoi remettre à la semaine prochaine un plaisir qu'on peut s'offrir en un soir?
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Le temps de lire, comme le temps d'aimer, dilatent le temps de vivre.

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Chez l’homme, le jean a la particularité de se vider avec l’âge, et chez la femme de se remplir
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L’accent, disait Suzanne [du Québec], c’est la langue telle qu’on la mange ! Toi le Français tu le chipotes, moi je m’en goinfre.
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- La mort circule vite, Malaussène. Les ailes des journaux! Ils se posent tous les matins sur mon bureau.
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"Or, c'est dans la conscience de son présent que l'individu se construit, pas en le fuyant."
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"Une colonie est un pays dont les fonctionnaires appartiennent à un autre pays. Exemple : l'Indochine est une colonie française, la France est une colonie corse."
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56 ans, 9 mois, 27 jours
Blague entendu tout à l'heure, au bar où je prenais un café [...]. Pas de femmes, dit le médecin à son patient. Pas de femmes, pas de café, pas de tabac, pas d'alcool. Et avec ça, je vivrai plus vieux ? Je n'en sais rien, dit le médecin, mais le temps vous paraîtra plus long.
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Ah ! cette joie de l’adulte revenu de tout devant la candeur d’une affection enfantine !
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Dimanche 10 janvier 1937
13 ans, 3 mois
Dodo m'a réveillé, en pleine nuit. Il pleurait. Je lui ai demandé pourquoi, il n'a pas voulu me le dire. Alors je lui ai demandé pourquoi il me réveillait. Il a fini par me dire que ses copains le moquaient parce qu'il faisait pipi moins loin qu'eux. J'ai demandé jusqu'où. Il m'a dit pas loin. Maman ne t'a pas appris ? Non. Je lui ai demandé s'il avait envie maintenant. Oui. Je lui ai demandé s'il roulait bien sa chaussette avant de faire pipi. Il m'a dit : Quoi ma chaussette ? Nous sommes allés sur le balcon et je lui ai montré comment rouler sa chaussette. C'est Violette qui m'a appris le truc, dans mon bain, quand j'étais petit : Roule donc ta chaussette qu'il n'aille pas nous faire des champignons, celui-là ! Son petit bout est sorti et il a pissé très loin, jusque sur le toit de la Hotchkiss des Bergerac. Elle était garée sous la maison. Il a pissé aussi loin que la largeur du trottoir. Il était tellement content qu'il faisait pipi en riant. Ça envoyait le jet encore plus loin, par secousses. J'ai eu peur que maman ne se réveille et je lui ai mis la main sur la bouche. Il a continué de rire dans ma main.
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Le comble dans le veule, le geignard, la serpillière suicidaire, pas un seul client ne maintient sa plainte. Tout juste s'ils ne me signent pas des chèques. Ils arrivent gonflés à bloc de légitime indignation et repartent, persuadés, quoi qu'ils aient vécu, vivent ou vivront, d'avoir, ce jour-là, côtoyé le pire : le malheur fait homme - comme dans un conte d'Hoffmann, remis au goût du jour.
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Comme toute énumération de «droits» qui se respecte, celle des droits à la lecture devrait s'ouvrir par le droit de n'en pas user - en l'occurrence le droit de ne pas lire - faute de quoi il ne s'agirait pas d'une liste de droits mais d'un vicieux traquenard.

Pour commencer, la plupart des lecteurs s'octroient quotidiennement le droit de ne pas lire. N'en déplaise à notre réputation, entre un bon bouquin et un mauvais téléfilm, le second l'emporte plus souvent que nous aimerions l'avouer sur le premier. Et puis, nous ne lisons pas continûment. Nos périodes de lecture alternent souvent avec de longues diètes où la seule vision d'un livre éveille les miasmes de l'indigestion.

Mais le plus important est ailleurs.

Nous sommes entourés de quantité de personnes tout à fait respectables, quelquefois diplômées, parfois «éminentes» - dont certaines possèdent même de fort jolies bibliothèques - mais qui ne lisent pas, ou si peu que l'idée ne nous viendrait jamais de leur offrir un livre. Elles ne lisent pas. Soit qu'elles n'en éprouvent pas le besoin, soit qu'elles aient trop à faire par ailleurs (mais cela revient au même, c'est que cet ailleurs-là les comble ou les obnubile), soit qu'elles nourrissent un autre amour et le vivent d'une façon absolument exclusive. Bref, ces gens-là n'aiment pas lire. Ils n'en sont pas moins fréquentables, voire délicieux à fréquenter. (Du moins ne nous demandent-ils pas à tout bout de champ notre opinion sur le dernier bouquin que nous avons lu, nous épargnent-ils leurs réserves ironiques sur notre romancier préféré et ne nous considèrent-ils pas comme des demeurés pour ne pas nous être précipités sur le dernier Untel, qui vient de sortir chez Machin et dont le critique Duchmole a dit le plus grand bien.) Ils sont tout aussi «humains» que nous, parfaitement sensibles aux malheurs du monde, soucieux des «droits de l'Homme» et attachés à les respecter dans leur sphère d'influence personnelle, ce qui est déjà beaucoup - mais voilà, ils ne lisent pas. Libre à eux.

L'idée que la lecture «humanise l'homme» est juste dans son ensemble, même si elle souffre quelques déprimantes exceptions. On est sans doute un peu plus «humain», entendons par là un peu plus solidaire de l'espèce (un peu moins «fauve») après avoir lu Tchekhov qu'avant.

Mais gardons-nous de flanquer ce théorème du corollaire selon lequel tout individu qui ne lit pas serait à considérer a priori comme une brute potentielle ou un crétin rédhibitoire. Faute de quoi nous ferons passer la lecture pour une obligation morale, et c'est le début d'une escalade qui nous mènera bientôt à juger, par exemple, de la «moralité» des livres eux-mêmes, en fonction de critères qui n'auront aucun respect pour cette autre liberté inaliénable : la liberté de créer. Dès lors la brute, ce sera nous, tout «lecteur» que nous soyons. Et Dieu sait que les brutes de cette espèce ne manquent pas de par le monde.

En d'autres termes, la liberté d’écrire ne saurait s'accommoder du devoir de lire.

Le devoir d'éduquer, lui, consiste au fond, en apprenant à lire aux enfants, en les initiant à la Littérature, à leur donner les moyens de juger librement s'ils éprouvent ou non le «besoin des livres». Parce que, si l'on peut parfaitement admettre qu’un particulier rejette la lecture, il est intolérable qu'il soit - ou qu'il se croie - rejeté par elle.

C'est une tristesse immense, une solitude dans la solitude, d'être exclu des livres - y compris de ceux dont on peut se passer.
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Daniel Pennac
Passeur suprême enfin, celui qui ne vous demande jamais votre opinion sur le livre que vous venez de lire, car il sait que la littérature n'est pas affaire de communication. Pour être passeurs convaincus, nous sommes aussi les gardiens de notre temple intime. Je l'ai écrit dans Comme un roman: Nous lisons parce que nous nous savons seuls. La lecture nous est une compagnie qui ne prend la place d'aucune autre et qu'aucune autre compagnie ne saurait remplacer. Elle ne nous offre aucune explication définitive sur notre destin mais tisse un réseau serré de connivences entre la vie et nous. Infimes et paradoxales connivences qui disent le paradoxal bonheur de vivre alors même qu'elles éclairent l'absurdité tragique de la vie. En sorte que nos raisons de lire sont aussi étranges et personnelles que nos raisons de vivre.

extrait d'Une leçon d'ignorance
http://www.lexpress.fr/culture/livre/daniel-pennac-une-lecon-d-ignorance_1236766.html
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Etre libre, c’est d’abord être libéré du besoin de comprendre.
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Daniel Pennac
La question n'est pas de savoir si j'ai le temps de lire ou pas, mais si je ne m'offre ou non le bonheur d'être lecteur.

(" Comme un roman")
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