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Citations de Daniel Picouly (328)


Je me plaque contre la porte. Est-ce la magie du capiton, mais je sens Albertine. On devrait toujours avoir une porte pour rêver derrière à une fille.
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Ma pauvre ! Tu es partie pour trois mille pages et à la fin tu n'auras appris qu'une seule chose : la vie, c'est compliqué.
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Dans la loge, les Bala organisent chaque avant-dernier vendredi du mois un "pot-au-feu littéraire et musical", dont il faut être sous peine de n'être pas.
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En amour, on devrait faire italien première langue.
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Chez moi, on dit que les pauvres ne doivent pas se vanter d'être heureux, sinon on risque de leur taxer le bonheur.
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J’ai l’habitude de me gourmander. C’est comme s’engueuler tout seul, mais en plus vgourmand. Un truc censé m’éviter de partir en délires, mais, depuis Albertine, j’ai
du mal à ne pas me laisser déborder.
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Taquin était livide. Décapité. C’était la première fois qu’on
voyait notre professeur avoir peur.


Vraiment peur. Une peur d’homme. Pas une peur de professeur qui craint qu’on ne comprenne
pas son cours sur les « champs lexicaux » et invente des trucs et combines pour que
ça entre dans nos caboches réfractaires.
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Mlle Arpajon est tellement belle que la classe passe son temps à la regarder et reste désespérément nulle en italien, tandis qu’elle est nulle en amoureux. Mlle Arpajon mérite le mieux mais choisit le pire.
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Proust vérifie le principe d’Archimède : Tout bonheur plongé dans une œuvre déplace un volume d’ennui égal à son nombre de pages.
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Arrivée devant la porte du jardin, ma parole, elle a la berlue.
Sa boîte à lettres a disparu!
Il ne reste plus, sur le chemin, qu'enveloppes semées comme des cailloux.
Lulu les suit à la trace, mais jusqu'où?
Arrivée à la rivière, je vous le dis tout net, Lulu n'en croit pas ses yeux ni ses couettes.
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Lulu Vroumette sort de l'eau.
Elle se roule dans l'herbe pour s'essuyer et enfile sa carapace de tous les jours.
Mais non, elle n'enfile pas sa carapace de tous les jours.
Car sa carapace a disparu...
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- Mes amis, pourquoi quitter cette forêt que nous aimons tant?
- Parce qu'elle n'est plus aussi douce, belle et propre qu'avant.
- Vous l'abandonnez quand elle a besoin de nous?
Cela me rend triste et m'étonne de vous.
Quitte-t-on un ami quand il a des ennuis?
- Non! Lulu a raison. Mille fois raison.
Ce serait une trahison. Descendons!
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Les souvenirs, ça existe en plusieurs tailles.
C'est pratique pour s'habiller sur mesure.
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Les armes sont souvent fâchées avec la concordances des temps.
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J'étais asphyxié. Asphyxié au monoxyde de Proust.
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Le problème avec Proust, c'est qu'on oublie d'indiquer sur l'emballage que c'est une drogue.
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J'ai fait le "syndrome Ducros".
Celui de l'écrivain qui se "décarcasse" pour se renouveler, et à qui on demande toujours la même histoire.
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Il n'a jamais vu autant de neige tomber.
Il voudrait embrasser tous les flocons du ciel.
Mais ces petits fripons ne se laissent pas attraper.
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À 19 heures, monsieur Mouttet, le maire, fait afficher le communiqué de Madame la commission scientifique : "Tous les phénomènes actuels n'ont rien d'anormal. La sécurité de Saint-Pierre reste entière."
Touché ! Le pont du Tamaya vient d'être frappé à boulets rouges d'une grêle de roches incandescentes.
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Le gamin avait demandé des explications à l'historienne et les avait reçues par retour de courriel. Aujourd'hui on ne laisse plus le temps aux histoires de se retourner. Finis, les treize jours de bateau, qui laissaient le loisir à une lettre d'amour de s'affiner et à un mensonge de mûrir. L'attente c'est du fût de chêne. On griffonnait des émois définitifs pour le plaisir d'attendre en retour des sentiments éternels. De treize en treize jours on entretenait un petit commerce amoureux qui se préparait à la déception.
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