AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782226314611
352 pages
Albin Michel (01/04/2015)
3.66/5   44 notes
Résumé :
Jean Jules Joseph, le héros de la guerre 14-18, a débarqué de Fort-de-France en 1914, un poilu noir de 20 ans qui rencontre la femme de sa vie, Marie, dans un hôpital près du front...
Mais Jules n est pas ce glorieux héros qu on admire en famille : en un clic d ordinateur, son petit-fils en a eu la preuve.
En vérité, en 1915, Jules vit toujours à la Martinique, attendant que le Conseil de révision l autorise à rejoindre la France. Mais le père d Aurore... >Voir plus
Que lire après Le cri muet de l'iguaneVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
3,66

sur 44 notes
5
3 avis
4
5 avis
3
2 avis
2
2 avis
1
0 avis
J'avoue, cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman de Daniel Picouly dont l'omniprésence médiatique me fatiguait un peu, même si je reconnaissais au type un vrai talent de raconteurs d'histoire, une façon de captiver son auditoire avec des histoires rocambolesques, un talent dont il en abuse surement un peu trop.

Avec le Cri muet de l'iguane, son dernier roman en date paru en avril dernier chez Albin Michel, j'ai eu enfin l''occasion de revenir à ses écrits qui sur le principe ressemble à ses anciens romans dont Paulette et Roger qui avait connu un beau succès.

Picouly n'a pas son pareil pour construire une saga familiale autour des proches de sa famille, mélangeant fiction et anecdotes réelles avec une vraie habileté et un vrai talent de raconteur d'histoires, de telle sorte qu'on ne peut mélanger le réel du romancé.

Ici l'intrigue part de son grand-père Jean Jules Joseph Picouly né en 1893 à la Martinique, un personnage particulièrement bigger than life, mais dont on va s'apercevoir au fil du livre que la vie qu'il avait vraiment vécu ne ressemble pas vraiment à la réalité. Un noir qui au début du 20ème siècle finit par épouser une blanche, au fin fond des Pyrénées, un personnage parfaitement emblématique, auquel l'auteur voulait rendre l'hommage qu'il méritait.

Mais au fur et à mesure des recherches de l'auteur, Daniel Picouly va s'apercevoir que la version de l'histoire familiale telle qu'elle est connue ne correspond pas vraiment à la réalité, pour le réel plaisir du lecteur qui voit non sans une certaine délectation le mythe familial s'effriter.

Voilà un roman barré et enjoué sur cette destinée assez incroyable, un roman assez fidèle à l'image que l'on a de l'auteur, qui mélange habilement petite et grande histoire, épopée flamboyante et moments plus intimes.

Un livre parfois un peu confus, au style un peu particulier qui demande quelques efforts pour entrer dedans , mais qui recèle une vraie poésie et un vraie tendresse pour ces personnages, même ceux qui ne ressemblent pas à ceux qu'on pensait. Bref, un vrai et bon Picouly !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          252
L'auteur raconte la vie romancée de son grand-père paternel, forgeron originaire de la Martinique, dont l'histoire est évoquée en parallèle (colonialisme, acceptation tardive de soldats pour la première guerre mondiale, éruption de la Montagne Pelée).
Deux versions cohabitent, ce qui rend le récit confus, difficile à appréhender, d'autant plus qu'il frôle avec le fantastique (cf. l'iguane guérisseur qui donne son titre au livre).
Commenter  J’apprécie          190
J'ai bien cru m'y perdre avec ces 3 J ! Et quel dommage, car pris épisode par épisode, il y avait matière à nous emporter dans une épopée magnifique. C'est comme un puzzle, beaucoup de pièces biscornues qu'on peine à raccorder avec son semblable. Ca part un peu dans tous les sens, on ne sait plus à quelle époque on se situe, ou est ce une histoire dans l'histoire ? Une touche de roman historique, une touche de conte, une touche de biographie ! un joli patchwork certes mais décousu hélas !

J'y ai tenu jusqu'au bout, sans regret car on finit par comprendre plus ou moins ces aller-retours dans le temps. Et la lumière fut, mais bien palote.

Commenter  J’apprécie          140
En nous livrant l'histoire de Jean Jules Joseph Michel Picouly nous fait un beau cadeau ,raconter l'histoire de son grand père , un homme qui aura été façonné par plusieurs vies .

la magie des mots de Rosalie va parfumer toutes les pages de ce récit ;" le baiser d'octroi," le français entier ""le nombril , la première oreille du monde"
Il flotte comme des senteurs étranges à la cascade Citron ou dans les champs de cannes , car le rhum imprègne la vie quelque soit la couleur des hommes .

l'histoire de Jules nous entraîne à travers la Martinique dans une réalité qui dépasse toutes les légendes familiales les plus héroïques , celles de la grande guerre . Les Trois J de jules sonnent comme des indices annonciateurs de félicités et de drames .

Qui es tu Jules  ?
Né de père inconnu et de Rosalie commerçante « devant le nom de Jules une ligne a été biffée et rendue illisible   , habite le carré des amazones »  : « j'explique à ce conscrit que le carré des amazones n'existe pas administrativement , c'est une invention ! »
1914 c'est l'heure de la conscription aux Antilles .
Jules veut partir , qui le retient ?

C'est l'Iguane qui passant du vert au jaune puis du vert au gris , semble conduire la main du destin ,sa peau est le bras par lequel des forces obscures agissent , annoncent , indiquent le chemin à suivre .Jules va se lier à son regard , à la couleur de cet Iguane .

D'autres fées veillent la Charbonneuse et Zurta , une farouche une guerrière .Entre le monde des Békés et celui des mulâtres et des noirs , des liens des secrets naissent ou survivent .Il vaut mieux ne pas savoir ,savoir comme apprendre c'est aussi signer son arrêt de mort …

La Martinique va vivre des tensions extrêmes , entre la guerre du Rhum et les menaces de la montagne pelé les familles se déchirent , des secrets se dévoilent des élections tournent à l'émeute.

L'Iguane , la balle magique , Zurka , le grand Jack Johnson avec 2 J , la studebaker , Othello , les âmes errantes parcourent le ciel couvert de la vie de Jules , on touche au fantastique , pais on est aussi dans la réalité d'une vie , ce Roman est envoûtant , le souffle vous manque par moment tant les tensons sont vives et vrais .

Un très beau roman .
Commenter  J’apprécie          50
"LES SOUVENIRS SONT COMME DES ORPHELINS, LEUR AVENIR DEPEND DE LA FAMILLE D'ACCUEIL."

311 pages de pur bonheur. Poétique. Enchanteur. Ce récit de Daniel Picouly est un petit bijou. Je n'avais jamais encore de livre de cet auteur qui défend avec acharnement le sort et l'héritage de son île, la Martinique.

Ce roman est la suite d'une quête qu'il mène à bien : décrire la famille mythique de Jean Jules Joseph, celle de ses ancêtres. Et dans cet épisode, nous sommes aux alentours de 1900. Difficile de vivre à cette époque. J'ai adoré ce mélange d'éléments historiques et de fiction. Il y a quelque chose de jouissif dans la lecture d'un livre comme celui-ci.

Parce que vous pensez tout de suite aux enchaînements d'évènements de cette période : l'esclavage, les négriers, les pirates et flibustiers, la grande guerre qui se prépare et la conscription des martiniquais en partance pour Saint Nazaire et surtout, surtout, je ne cessais pas de penser au grand tremblement de terre et à l'éruption volcanique de la montagne Pelée en 1902. Je me disais "Il va bien le placer quelque part ce drame atroce qui tua plus de 30,000 personnes en 90 secondes ?". C'est donc la clé du roman.

Un iguane dont le cri muet et la forme alerte toujours notre héros, Jean Jules Joseph qu'on appelle Jules. Cet iguane traverse tout le roman, il est la métaphore de tout un roman. Il est le symbole de ce que portent l'auteur et Jules en eux, le porte voix créole, celui qui sait et comprend tout avant les autres, qui protège et signale le danger mais en silence. Et Jules aussi, jamais ne fera d'esclandre bien qu'il aime les femmes blanches, bien qu'il soit de père inconnu, bien qu'il doive aller sur le front,...

L'écriture de Daniel Picouly est superbe. On est emporté dans ce très court roman et on ne le lâche pas. Les images se succèdent et avec malice, l'auteur prend la voix de plusieurs narrateurs "impossibles" : celle de Jules, mort, voix de l'ancêtre qui regarde passer son histoire et l'enquête de son petit fils sur lui, petit fils qui tente de trouver la vérité sur son grand-père, mais aussi la voix de la Montage Pelée, crispée, en colère, force de la nature, et la voix de Valentin, Français, chargé de l'administration et de la conscription en Martinique, tombant amoureux de cette île magnifique et colorée et de ces belles femmes noires.

C'est donc un témoignage fort, épicé, impeccablement écrit que nous offre Daniel Picouly. Une ode à ses ancêtres noirs, mais aussi aux femmes blanches qui entrèrent dans leur vie. de beaux portraits de personnages comme la maman de Jules, Rosalie. A lire!
Lien : http://www.unefrancaisedansl..
Commenter  J’apprécie          80


critiques presse (5)
LaCroix
23 août 2022
L’écrivain a consacré un roman tendrement impertinent à son grand-père martiniquais, que toute la famille avait célébré un peu hâtivement comme un valeureux poilu.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Lexpress
19 mai 2015
Récit tortueux d'une légende familiale.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
05 mai 2015
Un cri d'amour à l'écriture.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
22 avril 2015
Un roman poignant. Déroutant. Rigolo. Ou comment un mythe familial est réduit à néant...
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
10 avril 2015
Une histoire agréable, fabuleusement racontée.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Je n'aurais jamais dû lire cette lettre de Jules .Elle vous était destinée, Aurore....

Saviez vous , ma chère que les lettres d'amour peuvent être mortelles ?
c'est un poison violent même vingt ans plus tard...P333
Commenter  J’apprécie          80
J'avais compté, il y avait 93 feuilles ! Mon chiffre fétiche. Je pourrais écrire 93 fois à Marie. Je l'ai fait. A chaque fois, je commençais ma lettre par: Je t'écris avant de mourir. Une phrase magique. Un talisman. [ ...]
Il y aura peu d'élus. Depuis le début des conseils de révision, l'ajournement et l'exemption sont les deux maladies les plus répandues en Martinique. Une véritable épidémie. Les journaux s'en sont émus et pissent de la copie outrée. Ils envoient dans tous les centres de recrutement des reporters qui en rendent compte comme des correspondants de guerre sur le champ de bataille. C'est la guerre sans la guerre. On compte les cadavres qui vont manquer à la gloire de la Martinique.
Pour les classes 1889 à 1895 du Canton de Fort-de-France, 9 hommes sur 500 ont été reconnus "bons pour le service armé", soit 1,8%.
Commenter  J’apprécie          10
- Je veux seulement vous remettre en mémoire combien ont pu être traumatisantes ces séances d'humiliation publique qu'était l'examen physique que subissaient ces hommes et ces femmes au moment de leur mise aux enchères.
- Je vous en prie, il ne s'agit pas de ça ici !
- Bien sûr, mais sachez que tout homme noir qu'on oblige à se mettre nu devant des hommes blancs redevient un esclave !
Commenter  J’apprécie          30
Dans les journaux on accuse les membres des conseils de révision de saboter le recrutement des Martiniquais pour prouver à la nation qu'ils sont Indignes de supporter le poids de l'impôt du sang.
Possible. Les mêmes journaux insinuent que les médecins militaires sont soudoyés par les gros planteurs pour déclarer leurs travailleurs inaptes à la chose militaire et les garder aux champs. Probable. La preuve, dès le lendemain du conseil de révision, le "Bataillon créole des réformés" reprend gaillardement la coupe de la canne comme une assemblée de miraculés touchés par la grâce de la sainte Machette.
Commenter  J’apprécie          10
Marie m'apportait de l'eau qu'elle m'avait appris à boire comme un berger de son pays. Les Pyrénées. Elle épongeait ma sueur, humectait de camomille ma paupière meurtrie. Je laisser aller sur moi toute ces batteries de gestes tendres que je n'avais concédés jusqu'alors qu'à ma mère. Puis je retournais cogner.
Marie avait les yeux bleus, j'étais d'un noir absolu. Quand a-t-on osé ? Qui d'elle ou de moi a risqué cette infime avancée de la main ? A qui de nous deux doit-on ces quelques millimètres abolis qui ont établi l'histoire de notre famille ? Personne ne le saura jamais.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Daniel Picouly (36) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniel Picouly
Dans le cadre du concours de lecture « Si On Lisait A Voix Haute » organisé par France Télévisions et « La grande librairie », des écrivains et comédiens offrent leurs conseils aux collégiens et lycéens qu'ils rencontrent en classe.
Cette semaine, l'écrivain Daniel Picouly part à la rencontre des élèves de 5e d'du Collège Guynemer à Nancy.
« La lecture c'est une activité physique, vous lisez avec votre corps. Ne vous renfermez pas dans votre corps. C'est lui qui travaille. »
Une vidéo en partenariat avec le CNL.
#lecture #grandecausenationale #lectureavoixhaute
Suivez le CNL sur son site et les réseaux sociaux :
Site officiel : www.centrenationaldulivre.fr Facebook : Centre national du livre Twitter : @LeCNL Instagram : le_cnl Linkedin : Centre national du livre
+ Lire la suite
autres livres classés : martiniqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (100) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur le livre "Cauchemar pirate" de Daniel Picouly et Michel Riu.

Qu'achète Hondo à son père ?

une affiche
une petite statuette
un livre

10 questions
9 lecteurs ont répondu
Thème : Cauchemar pirate de Daniel PicoulyCréer un quiz sur ce livre

{* *}