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Critiques de David Shahar (20)
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L'agent de Sa Majesté

De quoi a bien pu être témoin ce très ancien miroir oriental successivement propriété du pacha turc qui gouvernait autrefois Jérusalem, de Rabbah effendi al-Husseini, d'une servante arabe puis d'un soldat britannique du nom de Heinrich Reinhold?

Un jour de 1946, Reinhold, le sergent blessé, rapatrié à l'hôpital Augusta -Victoria, puis locataire d'une petite chambre s'est tout simplement volatilisé. le petit garçon de sa propriétaire ne l'a jamais oublié et a conservé ses quelques biens, dont ce singulier miroir ancré dans la mémoires des habitants du quartier.

Ce n'est que bien des années plus tard, alors que l'enfant est devenu officier de liaison dans l'armée israélienne qu'il obtiendra enfin la réponse au sujet de Reinhold, lequel en son temps avait défrayé la chronique en ayant une liaison avec la belle Tamara, épouse du banquier Koren.



Dans le miroir qui ouvre et clôt le roman se reflètent trente années d'une histoire particulièrement agitée.

Ce grand roman qu'est L'Agent de Sa Majesté (1979) retrace l'histoire d'Israël à partir de la victoire de Rommel qui vient de franchir la frontière égyptienne, faisant craindre aux juifs une percée qui s'achèverait dans la destruction du Yishouv. Les années s'écoulent jusqu'en 1973 mais le récit est brutalement tranché dans le vif par l'attentat de l'hôtel King David le 22 juillet 1946.



Nourri des souvenirs de l'auteur David Shahar, "le Proust israélien", hiérosolymitain pur sucre qui a participé à de nombreuses guerres israélo-arabes, et qui fut jadis affecté sur le front égyptien, L'Agent de Sa Majesté fait surtout revivre Jérusalem , légendaire creuset, sous le mandat britannique et puis lors du cessez-le-feu de la guerre du Kippour. le romancier se met d'ailleurs brièvement en scène: « Je l'ai fait mettre là pour qu'il puisse détailler son projet à notre hôte David Shahar. Tu sais que Mani a trouvé une solution géniale au problème de l'errance des juifs dans le monde, qui règle en même temps le conflit au Moyen-Orient, la crise internationale du pétrole et le danger d'une guerre mondiale qui nous menace tous: il fait tout simplement transporter le mur de l'Ouest à Miami Beach. La seule question est le poids du Mur. »



Récit d'aventures et d'espionnage, c'est aussi un grand roman d'amour vécu à travers la figure d'un héros singulier puisqu'il est l'Absent, l'individu complexe, à la fois soldat anglais et agent de l'Igourn, et qu'il suit les inclinations de son coeur, en prenant des chemins de traverse. C'est un bon préambule à la lecture de la vaste fresque intitulée le palais des vases brisés.
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La moustache du pape et autres nouvelles

David Shahar, un auteur hébreux né en 1926, dans une Palestine encore sous mandat britannique. Je l'aborde pour la première fois à travers ces trois nouvelles, écrites en 1970. Elles se passent dans la ville la plus extraordinaire au monde, du moins pour moi, Jérusalem, avant que n'éclate la deuxième guerre mondiale.

Dans "La demande en mariage", Pinick affublé d'une mère juive radine et frustrée et remplie de nostalgie pour les beaux jours d'antan sous la domination turque, est à trente-trois ans devant un choix qui lui est difficile à faire, obéir à sa mère autoritaire ou partir à la recherche de sa propre vie ?

"La moustache du pape" est un bel hommage au Jérusalem d'antan, avant que n'éclatent les évènements de 1936, clients du café-restaurant arabe, vieille religieuse chrétienne buvant du Tamar hindi ( vin de palme ) d'un marchand ambulant en pleine rue, colporteurs arméniens, policiers irlandais aux moustaches bouclées .....où il est question de la moustache de Gabriel Louria, employé principal de la maison de commerce pour matériaux de construction du père du narrateur, moustache qui disparaîtra a jamais, suite à une conversation avec une étonnante jeune religieuse anglaise. Que s'est-il passé ?

"La nécromancienne", c'est Mme Clarissa Uberlander, "spécialiste de la guérison des âmes". Notre narrateur sous le joug de rêves bibliques ne sait comment y sauver son âme de simple mortel et cherche le secours du côté de cette tireuse de sorts. Qu'en adviendra-t-il ?

Un vocabulaire, héritage de la domination turque, findjan/ tasse de café,

groush/centime......qui affuble les récits d'une nostalgie d'un Moyen-Orient à jamais disparue, des descriptions nostalgiques de Jérusalem et un peu de fantastique font le sel de ces trois histoires.

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Le Palais des vases brisés, tome 1 : Un été rue..

Je viens de terminer Un été rue des Prophètes. Ce ne sera malheureusement pas une lecture dont je chérirai le souvenir. Ce n’est pas si mal, mais je me demande bien ce que l’auteur espérait laisser comme impression. Quelques personnes compare son œuvre (parce que ce roman est le premier d’une série, Le palais des vases brisés) à celle de Proust. Le grand génie français a poussé son souci maniaque du détail jusqu’à l’extrême, et ces détails lui permettaient d’analyser les autres, les revers de la société, sa propre personnalité. Ici, David Shahar raconte avec presque autant de précision, je dois le lui accorder, mais qu’en ressort-il ? Finalement, son roman n’est qu’une succession de souvenirs épars. Bien sur, mis bout à bout, ces souvenirs forment une sorte de kaleidoscope de la vie à Jérusalem dans la première moitié du vingtième siècle. Mais est-ce suffisant ?



Par exemple, quand Shahar commence son récit, c’est un jeune garçon en train de recueillir l’eau du puits. Arrive Gabriel Louria, le fils de la propriétaire de la maison que ses parents louent. C’est visiblement un moment important car il idéalise le jeune homme. Un peu comme le narrateur d’À la recherche du temps perdu est fasciné par Swann et Saint-Loup. Puis, il assiste à l’arrivée de l’Empereur d’Éthiopie au consultat situé en face de sa demeure. Il décrit cette arrivée (cette déception) aec minutie. Mais qu’en ressort-il ? Une brève mention une centaine de page plus loin. Puis rien. C’est pourtant un événement qui aurait pu en marquer plus d’un. S’ensuit plutôt une histoire du père de Gabriel, puis ses péripéties avec le pharmacien, puis une quantité d’autres anecdotes qui ne font nullement avancer l’histoire du narrateur.



Bien sur, toutes ces anecdotes donnent un aperçu des habitants de Jérusalem et, par le fait, de Jérusalem elle-même. Après tout, une agglomération n’est que la somme de ses habitants, n’est-ce pas ? Normalement, je répondrais par l’affirmative mais je n’en suis pas certain en ce qui concerne la Ville Sainte. Ce serait très réducteur pour une métropole à l'histoire aussi riche qu'ancienne et à la symbolique autant importante. De plus, j’aurai beaucoup aimé que l’auteur la décrive davantage. À quoi ressemble cette cité? Quels en sont les endroits préférés de l'auteur? On n'en sait rien. Même sa petite rue est presque qu'exempte de description. Parfois, il y avait bien quelques indications comme l’Ophel, le mont des Oliviers, etc, mais c’était trop peu. Je ne peux m’empêcher de ressentir une toute petite déception. J'ose espérer que la suite éclairera davantage.
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Le Palais des vases brisés, tome 4 : Nin gal

Nin-Gal est le quatrième tome de la série « Le palais des vases brisés ». C’est toujours rassurant de retrouver des personnages connus (qui nous ont fait vivre des émotions et auxquels on s’intéresse), ses repères. Ils forment une grande famille, et lire un énième tome d’une série est un peu comme des retrouvailles : on découvre ce que sont devenus les uns et les autres. Et le style de l’auteur y est pour beaucoup. En effet, David Shahar aime ses personnages mais il ne les épargne pas. Certains meurent, oui, mais je veux surtout dire qu’ils sont humains par-dessus tout. Ils sont attachants, mesquins, déconnectés, innocents, égocentriques, etc. Drôles, aussi. Parfois à la limite de la caricature mais on connaît tous quelqu’un dans notre entourage qui agit comme ceci ou comme cela. C’est un peu ça, le vrai monde.



Pour en revenir à Nin-Gal, le narrateur se fait particulièrement présent, du moins plus que dans les tomes précédents. Aharon Dan lui demande se remettre une enveloppe à une de ses connaissances, Thomas Astor, pendant son futur séjour à Paris. Cette commission, les propos qu’échangent les deux hommes, je crois que c’est la première fois que je remarque le narrateur interagir autant de première main, si je puis m’exprimer ainsi.



Après tout, dans les tomes précédents, tout ce qu’on sait du narrateur provient de ses rares réflexions, de ses quelques représentations du monde qui l’entoure (la rue des Prophètes, son voisin qu’il admire Gabriel Louria, etc.). Le reste n’était que description, scènes de vie quotidienne des gens de son quartier. Je me disais donc « enfin, nous allons en découvrir plus sur ce narrateur ! » Surtout qu’il rencontre dans la capitale française un ancien camarade d’école, Eryk Wissotzky. Hélas… Ce n’est qu’une excuse de plus pour nous ramener à de vieux souvenirs, au passé. Après l’intermède de Paris, le narrateur disparaît à nouveau pour céder la place à son petit monde de Jérusalem. Anastasia Wissotzky et ses problèmes financière, Léa Himmelsachs qui commence à se faire une réputation d’intellectuelle et qui entame une carrière de critique artistique, sa fille Nin-Gal qui attire toutes les convoitises, et tant d’autres…



Bref, je suis un peu agacé d’en savoir si peu sur le narrateur. Je ne peux m’empêcher de faire le parralèlle avec l’œuvre de Marcel Proust : une saga étalée sur plusieurs tomes, une description des mœurs de l’époque, un narrateur mystérieux dont l’identité demeure floue… Bien sur, au niveau du style et de l’impact sur la littérature, on est complètement ailleurs. Mais, là où je veux en venir, c’est que le narrateur du Temps perdu interragit avec les autres personnages, nous fait part de ses émotions, de ses rêves, de ses espoirs les plus fous. Il joue un rôle dans l’intrigue et ne se contente pas d’en dresser le portrait. Ici, dans les différents tomes du Palais des vases brisés, niet, rien de tout cela. Et ça devient lassant, j’ai toujours l’impression qu’il manque quelque chose.



Autre élément problématique : les repères spatio-temporels. Le tome précédent se déroulait essentiellement au milieu des années 30, lors des émeutes de Jérusalem. Dans Nin-Gal, c’est plus flou. On fait beaucoup référence à ces années (surtout en souvenirs) mais également à la guerre des Six-Jours (qui a eu lieu une trentaine d’années plus tard). Ça donne l’impression que le spersonnages ne vieillissent jamais, qu’ils sont intemporels, éternels… Mais surtout qu’on n’arrive pas à cadrer l’histoire, les histoires racontées.



À cela s’ajoute une grande quantité d’informations. Que ce soit sur des événements précis (et de type local), des grands auteurs connus (par exemple, Ezra Pound et TS Eliot), des régionnalismes, le fonctionnement d’un kibboutz, ça en donne le vertige. C’est un peu aussi dans ce sens que David Shahar rejoint un peu Proust. Le fait que j’ai attendu quelques semaines entre la lecture de chacun des tomes n’a pas aidé. Parfois, je me demandais si un détail glissé par l’auteur était une preuve de plus de son érudition ou bien un élément mentionné précédemment et que j’avais oublié. Une fois passé ce désagrément mineur, je ne peux qu’apprécier le travail de l’auteur d’avoir su créer un monde aussi complet et complexe, aussi réaliste que possible jusque dans ses moindres détails. Un monde vrai.
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Le Palais des vases brisés, tome 2 : Un voyag..

Je me demande encore où David Shahar voulait amener ses futurs lecteurs avec sa série Le palais des vases brisés. En introduction, il déclare son admiration pour Marcel Proust et je trouvais plutôt faible la comparaison entre les deux. Comment réunir le génie français avec la Jérusalem des années 30 ? Dans le premier tome, deux évènements accaparent l’attention du jeune narrateur : la visite de roi d’Abyssinie à l’ambassade de son pays, située juste en face, puis le retour de son voisin Gabriel Louria (un peu comme un jeune garçon peut admirer son grand frère ou son cousin plus âgé de quelques années). Le reste du roman était constitué de plusieurs péripéties/anecdotes des habitants de la rue des Prophètes. On est loin Du côté de chez Swann…



Dans ce deuxième tome, Un voyage à Ur de Chaldée, on s’éloigne peu de la recette originale. Le narrateur nous présente de nouveaux personnages. Les tantes Ethel et Elka et leur neveu Sroulik, qui tient la bibliothèque. La belle Orita, fille du juge Gutkin et épouse du docteur Landau, le chauffeur arabe Daoud, le professeur Talmi, etc. Tant de personnages si typiques qui formaient la faune de cette Jérusalem révolue… C’est sympathique, on rit un peu ça et là devant le cocasse de certaines scènes (la voisine qui traite de « hibou » le Polonais qui pratique, ses airs de piano, les chicanes des vieilles tantes, etc.) mais je ne peux pas dire qu’elles sont particulièrement mémorables. On est loin des descriptions minutieuses et des analyses psychologiques de Proust. Au moins, chez Shahar, le vocabulaire est plus accessible.



Très rapidement, le jeune narrateur de la rue des Prophètes disparaît. Il laisse sa place à un narrateur absent, omniscient, mais de focalisation interne à Sroulik. Un peu mélangeant au début. Quoiqu’il en soit, le jeune bibliothécaire veut reprendre le projet de son père de retrouver la Ur originelle, celle mentionnée dans la Bible, d’où serait parti le patriarche Abraham. Il fait des recherches, s’informe sur les fouilles archéologiques des Anglais dans le secteur, commence à préparer son expédition. La belle Orita, toujours en quête de nouvelles expériences, se propose de l’accompagner mais les délais sont longs et elle passe à autre chose. Sroulik aussi finit par se lasser et disparaît (pour de nouveaux projets ? dans un autre pays ?). Finalement, Un voyage à Ur en Chaldée, c’est l’histoire d’un voyage qui ne se fera jamais.



Rendu à ce point dans l’histoire, je me demandais comment concilier cette histoire avec celle du jeune garçon de la rue du Prophète. Eh bien il revient ! Toujours à ce même moment où il voit passer le roi d’Abyssinie et où il remarque chez les voisins la présence de Gabriel. Un peu comme la petite madeleine qui revient régulièrement dans Le temps perdu. J’ai bien hâte de voir comment tous ces liens vont s’éclaircir dans les tomes suivants, en espérant que ça ne soit pas pour rien…
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Le Palais des vases brisés, tome 3 : Le Jour ..

Dans ce troisième tome de la série « Le palais des vases brisés », David Shahar innove un tout petit peu : contrairement aux livres précédents, il ne nous ramène pas à cette fameuse journée où le narrateur observe de sa maison le roi d’Abyssinie entrer dans le consulat en face de chez lui. Non. Son voisin (son idole) Gabriel Louria est rentré à la maison, il fréquente, au café Gat ou au café Cancan, son cercle d’amis. On retrouve la belle Orita Landau, le chauffeur arabe Daoud ibn Mahmoud, Louidor, oui, mais on rencontre aussi des nouveaux venus, l’officier Anglais William Gordon, , Berl Raban, etc. Cette jeunesse insouciante, à la recherche de divertissement, mène la belle vie.



En d’autres mots, « Le jour de la comtesse » nous ramène dans le Jérusalem de 1936. Ses habitants, sa vie de quartier, la rue des Prophètes et les artères avoisinantes. Ce que j’aime, des écrits de Shahar, c’est que, même si je ne suis jamais allé dans la Ville Sainte, j’ai l’impression de bien la connaître. La description qu’il en fait est minutieuse. Le couvent de Saint-Georges, la rue Saint-Paul, le mont des Oliviers, Tur Malka, la Vieille Ville et ses murailles, la tour de David, la porte de Jaffa, la rue du Patriarchat grec, celle de Mélissanda, la colonie américaine, et tant d’autres lieux ! Je nomme des rues et des endroits, mais l’auteur a autant de talent pour décrire les petites boutiques, l’intérieur des cafés, etc.



Puis vient ce fameux événement : les émeutes de 1936. Il y a bien eu quelques incidents dans le passé, ça et là, par exemple, la torture et la mutilation de Louidor, mais rien qui laissait présager une pareille agitation. Puis tout éclate : des centaines d’Arabes sont descendus dans les rues, font quelques victimes, incluant le pauvre William Gordon. Je croyais que la petite histoire allait rejoindre la grande. Hélas… Gabriel Louria est incarcéré une journée, c’est tout. Il retrouve son petit cercle d’amis, agrandi de la belle Shosha, le train-train quotidien reprend ses droits. Le dernier tiers du roman se cantonne à ces personnages qu’on connaît déjà beaucoup. C’est comme si les émeutes n’avaient jamais eu lieu. Dommage. Une occasion ratée pour l’auteur de hausser la barre, de produire une œuvre grandiose.
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La Colombe et la Lune : Nouvelles de Jérusalem

Il est rare que mes critiques soient aussi succinctes, c'est dire à quel point La colombe et la Lune m'a laissé de glace. C'est la première vraie oeuvre que je lis de l'Israélien David Shahar, outre un petit roman jeunesse, et je ne peux pas dire en avoir été impressionné. Son style est correct, sans plus. Et c'est ce qui le sauve à mes yeux. Les nouvelles qui composent ce recueil sont peu mémorables. J'en garde quelques impressions, c'est tout. Il y a Jérusalem, bien sur, ville éternelle, source des souvenirs de l'auteur. Il y décrit des personnages typés (qu'il a probablement croisé dans sa jeunesse) mais j'aurai préféré qu'il s'attarde davantage sur la ville elle-même. Mais non, on y retrouve ce jeune homme qui participe à des fouilles, cet étudiant qui revient de New York, cet enfant qui va faire les courses chez le pharmacien, et quelques autres. Je m'embrouille dans le reste. Décevant.
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Le palais des vases brisés, tome 5 : Le jour ..

La saga du « Palais des verres brisés » est une mosaïque. Un narrateur mystérieux raconte les péripéties des habitants de son quartier de Jérusalem, ceux qu’il a connu dans sa jeunesse et par la suite. Mais, dans ce cinquième tome, « Le jour des fantômes », lesquels sont les plus importants ? Aucun. On retrouve certains qu’on avait à peine aperçus ou sur lesquels l’auteur David Shahar s’était peu attardé. Mais on en découvre de nouveaux aussi. Bref, on ne sait plus qui porte le roman (et la série) sur ses épaules.



Aussi, la quatrième de couverture porte à confusion. Contrairement à ce qu’elle laisse entendre, le roman aborde très peu Daoud ibn Mahmoud. Surtout, la charmante Nin-Gal, décédée toute jeune dans le tome précédent, est peu abordée. Compte tenu que le titre fait référence à elle en grande partie, je m’attendais à ce que son fantôme transcende l’histoire. Mais non, on la mentionne à quelques reprises mais c’est tout. À la place, on raconte les péripéties de son père Berl parti en Perse. Pourquoi ?



Cette question, « pourquoi ? », continue à me trotter dans la tête un bon bout de temps après ma lecture. Je n’ai toujours pas de réponse. La seule partie qui m’a intrigué, c’est la trame qui concerne Léa Himmelsach. Ses nombreuses conférences et prises de position en faveur des Arabes (même si elles ne mènent à rien dans l’immédiat) laissent présager les conflits à venir avec les Juifs. Néanmoins, je ne veux pas paraître trop négatifs, « Le jour des fantômes » contient plusieurs beaux moments, des scènes touchantes et drôles, qui démontrent le talent de David Shahar. Mais après ? Je ne sais pas…
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Le Palais des vases brisés, tome 1 : Un été rue..

Comment évoquer l’impalpable, le fugitif, l’évanescent ? Celui des souvenirs, des ressentis, des émotions ? Comment parler de ce livre ?



Nous sommes à Jérusalem entre les deux guerres, Jérusalem sous mandat britannique. Le narrateur nous raconte ses souvenirs d’enfance. Pas d’une façon chronologique, logique, continue. Mais en désordre, avec des circonvolutions, arabesques, en allant d’un moment à un autre, dans une ordre qui peut paraître à premier abord anarchique, et qui n’aide pas le lecteur à s’y retrouver, il faut un effort pour saisir à quel moment on se situe, si tel ou tel événement c’est déjà produit ou s’il est à venir. Puis il y a des pauses consacrées aux différentes personnes qui pour une raison ou une autre ont été importantes pour le narrateur, qui en ont fait ce qu’il est. Ces personnages se racontent, se révèlent en même temps qu’ils révèlent le narrateur à lui-même. Et qu’ils révèlent l’histoire d’autres personnages, parce que les routes se croisent, pas vraiment au hasard, même si on peut le penser au début, tant qu’on ne voit pas le lien ténu mais puissant qui les attache. La structure se dessine peu à peu, subtilement, en arrière plan.



Le récit a quelque peu l’allure d’un conte, d’un mythe, d’une légende. Un bey de l’empire ottoman, devenu consul espagnol, un juif devenu prédicateur protestant et spécialiste en théologie, un poignard qui aurait servi à un meurtre caché par un enfant...tout peut se transformer en récit, le réel peut être enchanté sans effort.



Et puis plus difficile à saisir si on ne connaît pas la kabbale, si on s’est jamais intéressé à la théosophie. Pourtant, difficile d’y échapper, le cycle de romans dont Un été rue des Prophètes est le premier volet, s’appelle Le palais des vases brisées. Ce qui fait référence au concept de brisure de vases, concept kabbalistique. Développé par un certain Louria, comme le personnage qui est au centre des souvenirs du narrateur dans ce premier volume. Je ne saurais pas vraiment expliquer ces notions complexes, mais cela fait référence au deuxième moment de la création du monde, où le Dieu s’est retiré, mais la lumière divine continue à émaner, créant des vases réceptacles, dont certains vont se briser, mais une partie de la lumière restera prisonnière des tessons. Ce processus est associé à la création de l’homme, mais participe aussi à l’apparition du mal. La brisure exige une réparation, une reconstitution des vases.



Les souvenirs du narrateurs partent et aboutissent dans le roman de Gabriel Jonathan Louria, le fils de la propriétaire de la maison de l’enfance du narrateur, sur qui il semble avoir eu une influence considérable. L’histoire de ses parents, et quelque éléments de la sienne nous sont progressivement dévoilées, dans des récits en volutes, avec de nombreuses digressions et arrêts pour des histoires et des personnages parallèles. Il semble être le guide, celui qui donne un sens.



J’ai pris un grand plaisir à la lecture de ce livre, à la fois limpide et complexe. Les personnages pittoresques, le sens du récit, une capacité à insérer une sorte de merveilleux au sein du quotidien, en font une lecture immédiatement gratifiante. Mais en même temps, une dimension plus métaphorique, symbolique, métaphysique sourd à chaque instant. Elle est évidemment plus difficile à appréhender, et demanderait sans doute, d’autres lectures, moins immédiates.



J’ai en tous les cas hâte de lire les volumes suivants.
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Les marches du palais

L’avant dernier tome du cycle du Palais des vases brisés, c’est un tome relativement bref, centré sur le personnage de Gabriel , et de ses amours de jeunesse, avant son départ pour la France.



Son amour pour la belle et brillante Orita, fille du juge, qui a déjà occupée une certaine place dans les tomes précédents. Orita, au centre de tout, qui provoque l’admiration et l’amour de très nombreux hommes, et qui en joue à sa guise. Mais aussi d’une façon beaucoup plus surprenante, Gabriel vit aussi une forte passion avec Bella, qui n’est apparue que comme une silhouette dans les volumes précédents, modeste, effacée, épouse du propriétaire du café Cancan. Gabriel partage avec Bella un amour charnel puissant, décrit avec des métaphores issues du Cantique des Cantiques, avec un aspect érotique certain, même si dépeint d’une façon poétique. Cet amour s’épanouit dans la cave de la maison de Mme Louria, la mère de Gabriel, cette même cave où Shoshi, la grande amie de Bella, est allée retrouver Eshbaal Ashtarot, le poète dont la poésie l’a bouleversée, dans un élan irrésistible et mystique. Les personnages et les thématiques se superposent.



Mais Gabriel, plus encore qu’à ses amours, accorde une importance capitale à ce qu’il écrit dans son cahier bleu, dépositaire de toutes ses pensées, de sa façon de ressentir, de se construire, d’être au monde. C’est dans ses pages qu’il est véritablement lui-même. Entre rêve et réalité, entre l’idéal et le réel, entre l’esprit et le corps. Une vie plus forte que la vie vécue. Plus essentielle en quelque sorte.
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Le Palais des vases brisés, tome 6 : Les nuit..

Un livre déroutant dès le départ : sur la couverture de l’édition française, au-dessus du titre figure en petit la mention « Le palais des vases brisées », mais sans numéro. Dans les présentations du cycle, parfois ce roman est qualifié de tome 6 du dit cycle, dans d’autres, ce livre n’apparaît pas. Parfois il est qualifié comme faisant parti du cycle, mais sans numéro.



Le narrateur de ce roman est le même que dans les premiers tomes du Palais des vases brisés. Nous sommes à Paris, après ce qu’il a vécu dans le tome IV, Nin-Gal. Pour ne pas quitter cette ville, il s’est installé avec une américaine, Helen, qui travaille pour des éditeurs de son pays, et qui l’emploi pour des traductions et revues de presse, mais le sous-paye et l’exploite. Elle l’insupporte au plus haut point. Il fait la rencontre un peu par hasard, de Lutèce, qui vit avec un écrivain tsigane, mais qui vit un amour passionné avec Thomas Astor, en qui le narrateur a identifié un ami de son enfance, Tammouz. Même si ce dernier ne semble pas vouloir endosser cette identité. Le narrateur s’attache terriblement à Lutèce, et espère vivre une histoire d’amour avec elle. Mais elle semble toujours lui échapper.



Un livre sur la mémoire, sur l’identité, sur la confusion entre rêve et réalité….sur le rêve plus vrai que la réalité, peut être parce qu’il permet de la supporter. Thomas Astor et Lutèce, ambiguës à souhait, et le narrateur qui se débat de plus en plus entre son quotidien, ses souvenirs, et ses fulgurances.



C’est l’opus dans lequel nous touchons de plus près, de la façon la plus personnelle le narrateur, qui ailleurs est souvent un peu un scribe impersonnel. Et aussi celui dans lequel les autres personnages du cycle sont presque oubliés, comme est loin la ville de Jérusalem. D’autres personnages, d’autres habitudes et façons de vivre remplacent le décor habituel. Du coup le livre appartient au cycle, mais également s’en affranchit.



Un détour inattendu, comme peuvent l’être parfois les méandres de la mémoire.
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Le Palais des vases brisés, tome 7 : La nuit ..

Dernier volume de l’ensemble romanesque Le palais des vases brisés, dans lequel nous suivons comme dans le sixième tome, les amours de Gabriel, cette fois avec Orita. Ce qui permet de comprendre le départ de Gabriel vers la France ; nous l’accompagnons une fois encore dans son séjour breton, vu sous un autre angle.



Roman de l’altérité, irrémédiable et douloureuse, de l’impossibilité de se rejoindre, de cesser d’être des âmes séparées. Roman mystique, qui se termine par un rite, le rite suprême, lié à la lumière, à la flamme dans les ténèbres. En souvenir de l’autre perdu, de soi-même aussi perdu et orphelin, mais en même temps dans le souvenir, dans le rite, une consolation, le souvenir, fantomatique, qui devient plus vivant que le moment vécu, le réel qui au final n’est que la source, la possibilité du souvenir, et de tout un imaginaire, en perpétuelle construction, dans un mouvement, dans un flot sans fin.



Un beau volume, qui clôt ce cycle de sept romans, riche et complexe. Pour en faire un petit bilan, j’ai été complètement conquise par les trois premiers tomes, et la deuxième moitié du quatrième. Le cinquième, trop à charge pour le personnage de Léa m’a un peu déçu. Les deux derniers tomes, sont d’une d’une tonalité différente, on passe du narrateur, assez impersonnel au demeurant, une sorte de scribe plus qu’un vrai personnage, à la troisième personne, et à Gabriel. Et le ton aussi change, plus mystique et lyrique, sans oublier la touche d’érotisme. Cela surprend, ces ruptures, mais au final l’auteur a bien le droit dans son œuvre monde, qui cherche à embraser, à en passer par ces discontinuités.



Une lecture vraiment marquante pour moi, une découverte surprenante, d’une œuvre top peu connue.
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Le Palais des vases brisés, tome 2 : Un voyag..

Deuxième volume du cycle Le Palais des vases brisées, ce roman continue à dérouler les destins de quelques personnages d’Un été rue des Prophètes, tout particulièrement Sroulik et aussi un peu Gabriel Louria. De nouveaux personnages importants font leur entrée : les deux tantes de Sroulik, Elka et Ethel, mais surtout Orita, fille du juge Gutkin, et femme du docteur Landau.



David Shahar raconte toujours l’histoire par toutes petites touches, avec des sauts dans le temps, nous faisons en permanence des allées et venues entre les époques. Il décrit avec minutie des événements qui paraissent anecdotiques à prime abord, mais qui progressivement, mis en relation avec les autres, prennent sens. Les personnages se dessinent petit à petit, on sent encore plus dans ce volume, qu’ils n’ont pas fini de nous révéler tous leurs secrets. En fait, plus on sait sur eux, et plus on se pose des questions.



Sroulik rêve d’un voyage, dans une ville qui n’existe plus, une ville mythique, la ville des origines. Mais ce n’est pas son destin. Nous ne savons toujours pas ce qui va le conduire à sa conversion au protestantisme, même si on commence à avoir des pistes. Comme nous ne savons pas ce qui a pu conduire Gabriel à abandonner ses études et à s’aliéner son père. Tout reste en suspens.



Ce deuxième tome est à la hauteur du premier. Ces livres me sont penser irrésistiblement à La recherche du temps perdu et au Quatuor d’Alexandrie, deux œuvres très haut dans mon panthéon littéraire. J’espère que la suite sera de la même qualité.
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Le Palais des vases brisés, tome 3 : Le Jour ..

Troisième volume du Palais des vases brisées. Les destins de certains personnages se précisent, et surtout l’architecture d’ensemble se met en place. Nous sommes en 1936, c’est l’année des émeutes arabes, l’Histoire se met en marche. Mais nous la suivons de loin, par les yeux de nos personnages, qui en sont toujours à affronter leurs propres démons, fantômes, rêves et obsessions.



Le palais des vases brisées est une pour moi une sorte de gigantesque tapisserie, avec de nombreux dessins, motifs, couleurs. L’air de rien, David Shahar met la lumière sur telle ou telle partie, qui avant était dans l’ombre, ou que l’on voyait, mais tout d’un coup, en la juxtaposant à un autre motif, elle apparaît différente, les proportions, les dynamiques ne sont plus du tout les mêmes. Et c’est un jeu qui peu durer à l’infini, parce que quelque chose échappe forcément toujours. On ne peut voir que des petits bouts à la fois, jamais l’ensemble. Des tessons des vases rayonnants de lumières, mais reconstituer un vase entier, c’est un objectif jamais atteint complètement.



Dans ce volume, il est question d’art, de poésie, et aussi d’amour, d’amour mythique, sacré, Le cantique des cantiques, mais avant déjà Astarté et Tammouz, mais aussi de celui des personnages du roman, en lien avec les mythes, parce que ces derniers sont la matrice, le modèle.



Et la jalousie et la folie ne sont jamais loin de l’amour, comme dans l’histoire d’Hérode et de Mariamne.

La jalousie, liée à Héra, à l’Argus aux cent yeux, transformé en paon, que l’on retrouve dans ce tome, encore plus important. Paon symbole de l’immortalité et de la résurrection, mais aussi lié au soleil, à la lumière. L’ange-paon des Yézidi est le premier à faire apparaître la lumière de Dieu, qui créé l’univers, ce qui nous ramène encore à ce concept de vases brisées. D’autant que l’objet sur lequel le paon nous apparaît est issu d’une création artistique authentique, de celle qui créée plus qu’un objet, une idée, un concept, une façon de voir et d’appréhender le monde, une sensibilité qui donne sens.



Mais au-delà de toutes ces idées, c’est un livre sur l’amour qui jaillit alors qu’on ne l’attend pas (plus ) forcément, comme une évidence et une nécessité. Sur la jalousie, le sentiment de possession, justifiés ou non. Sur la mort qui peut surgir, être donnée, y compris par quelqu’un que l’on considérait comme un ami. Sur ce qui sépare tout d’un coup ceux qui étaient proches. Et sur la mémoire qui garde, qui retrouve, alors que les êtres ne sont plus là.
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Le Palais des vases brisés, tome 4 : Nin gal

Le quatrième tome du Palais des Vases brisés, nous amène à Paris, des dizaines d'années après les événements du troisième opus. Pour la première fois, c'est le narrateur qui est au premier plan, même si au final, on apprendra peu de choses sur lui. Il est est en partance pour Paris, juste avant de partir, il rencontre quelqu'un qui a compté dans sa vie, et qui le charge d'une commission dans la capitale française, qui va à son tour lui faire rencontrer d'autres personnes de son passé.



Nous découvrirons dans un premier temps beaucoup de choses sur ces fantômes, avant d'aborder un souvenir personnel du narrateur, sa première histoire d'amour, en quelque sorte. Mais là encore, c'est une jeune fille qui sera au premier plan. Une merveilleuse histoire comme David Shahar sait si bien les inventer.



L'émotion semble au premier plan dans ce volume, plus que la métaphysique, sauf que la jeune fille a été pourvue d'un nom peu banal par son père, Nin-Gal, qui nous ramène à la mythologie mésopotamienne, à la lune, et à tout ce qu'elle évoque. En résulte, non pas un livre solaire, mais un roman nimbé d'une lumière plus tempérée, plus diffuse, plus discrète, sans être pour autant moins forte.



Une nouvelle étape dans le récit labyrinthique du Palais des Vases brisés, plus baignée d'une amertume, d'un goût de l'échec, d'une méchanceté mesquine, même s'il y a une douceur dans la mélancolie et dans le souvenir de la douleur.
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Le palais des vases brisés, tome 5 : Le jour ..

Dans ce cinquième tome nous revenons en 1936, aux événements abordés dans le jour de la comtesse. Mais la perspective se déplace, d'autres faits et personnages sont au centre, et surtout Léa Himmelsach, la femme de Berl Raban. Elle a déjà pris une place importante dans Nin-Gal, mais dans ce volume, elle a une présence écrasante et maléfique. Elle est à l'origine d'un certain nombre de désastres. Il y a bien sûr d'autres récits, d'autres intrigues, comme le voyage de son mari en Iran, mais ce qui m'a marqué surtout c'est les pages consacrées à cette femme.



J'avoue avoir été moins convaincue par ce volume que par les précédents. A cause du personnage de Léa sans doute, qui est complètement négatif, il n'y a d'une certaine façon rien à sauver en elle. Elle est prétentieuse, égoïste, mesquine et méchante. Trop d'un bloc. Cela donnait presque le sentiment que David Shahar réglait quelques comptes. J'ai eu du mal à m'intéresser à elle et à comprendre comment elle arrivait à manipuler tant de gens, alors qu'elle se comportait de façon stupide, déplacée, et souvent ridicule.



Mais il y a encore de beaux passages, de beaux personnages, et on sent que l'histoire avance, que d'autres éléments vont se mettre en place bientôt et que d'autres mystères, que l'on pressentait, pourraient être révélés.
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Lune de miel et d'or

D'après l'éditeur, sur la 4eme de couverture, je devais retrouver dans ce livre " l'art si riche et si original du grand écrivain, cette manière d'entrelacer rêves et réalité, passé et présent, visible et invisible."

Effectivement, c'était tellement entrelacé que je m'y suis perdu ! Mais fallait-il parler d' "art" ?

A oublier ....
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Le Palais des vases brisés, tome 2 : Un voyag..

La série de romans qui porte le titre général "Le palais des vases brisés" met en scène avec beaucoup de charme et d'humour une galerie de personnages issus de la Jérusalem des années 30. La lecture est très agréable, et chaque roman peut se lire indépendamment des précédents et des suivants. Cependant je n'ai jamais compris la pertinence de ce tire général et cabalistique pour l'intelligence de l'ensemble.
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Riki, un enfant à Jérusalem

Ce n'est jamais facile d'aborder des sujets graves dans la littérature pour la jeunesse.

Ici l'auteur, né en 1926 à Jerusalem, a vécu la création d'Iraël et la lutte pour l'indépendance et participé aux guerres de 1948, 1956 et 1967.

Son oeuvre, traduite de l'hébreu, est largement inspirée de ses souvenirs d'enfance et ce roman, écrit à la première personne, est le point de vue clairement israélien d'un jeune garçon.





On est en 1947. le mandat britannique s'arrête cette année-là et les conflits sont latents entre partisans et opposants à la création d'un état d'Israël.

A Jerusalem rapidement l'état de guerre s'installe entre population juive et Arabes;

La ville est assiégée, il n'y a plus d'eau, les bombardements font rage.

Riki a les oreilles grand-ouvertes d'un côté vers sa grand-mère qui est sûre du caractère sacrée de sa cause, et de l'autre son grand frère qui prône la lutte armée et rejoint rapidement un kibboutz.

Riki est un jeune adolescent et par ses yeux se mêlent le tragique de la guerre et les petits détails absurdes et drôles de l'existence.

Jerusalem assiégée devient un terrain de jeu, jusqu'au jour où il voit mourir des gens qu'il connait, le kibboutz est tout nouveau pour lui, mais il risque sa vie pendant le voyage en camion.





Même s'il est destiné à un public adolescent, ce petit roman est intéressant à lire car il nous plonge dans le quotidien de Jérusalem pendant ces années-là.

Il est clair que l'auteur a essayé de faire revivre ces années tragiques par la voix encore innocente d'un enfant.

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Le Palais des vases brisés, tome 2 : Un voyag..

Le thème de la bibliothèque revient surtout dans les tomes 1 et 4
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