Citations de Denis Diderot (1313)
LE SECOND
Avez-vous vu jamais une pièce entière parfaitement jouée?
LE PREMIER
Ma foi, je ne m’en souviens pas... Mais attendez... Oui, quelquefois une pièce médiocre, par des acteurs médiocres...
Ce n'est pas une petite affaire que de peser des raisonnements.
Imaginez l'univers sage et philosophe ; convenez qu'il serait diablement triste.
Il vaut encore mieux risquer des conjectures chimériques que d'en laisser perdre d'utiles.
On avale à pleine gorgée le mensonge qui nous flatte, et l'on boit goutte à goutte une vérité qui nous est amère.
( " Le neveu de Rameau")
Son âme se remplissait de tumulte, se composait et se ragitait ensuite.
Jacques demanda à son maître s' il n'avait pas remarqué que, quelle que fût la misère des petites gens, n'ayant pas de pain pour eux, ils avaient tous des chiens; s' il n'avait pas remarqué que ces chiens, étaient tous instruits à faire des tours, à marcher à deux pattes, à danser, à rapporter, à sauter pour le roi, pour la reine, à faire le mort, cette éducation les avait rendus les plus malheureuses bêtes du monde. D'où il conclut que tout homme voulait commander à un autre ; et que l'animal se trouvant dans la société immédiatement au-dessous de la classe des derniers citoyens commandés par toutes les autres classes, ils prenaient un animal pour commander aussi à quelqu'un. Eh bien ! dit Jacques, chacun a son chien.
Le ministre est le chien du roi, le premier commis est le chien du ministre, la femme est le chien du mari, ou le mari le chien de la femme...
Les hommes faibles sont les chiens des hommes fermes. (Page 214)
Foutez comme des ânes débâtés ; mais permettez que je dise le mot foutre; je vous passe l’action, passez-moi le mot.
Nous suivons le pur instinct de la nature, et tu as tenté d'effacer de nos âmes son caractère.
il ne peut guère y avoir d’amitiés entières et solides qu’entre des hommes qui n’ont rien
|...] on passe les trois quarts de sa vie à vouloir, sans faire.
La vie sauvage est si simple, et nos sociétés sont des machines si compliquées !
Il y a moins d'inconvénients à être fous avec des fous, qu'à être sage tout seul.
Il y avait ici deux hommes qu 'on pourrait appeler Oreste et Pylade de Bourbonne .L 'un se nommait Olivier, et l 'autre Felix .Ils étaient nés le même jour, dans la même maison, et des deux sœurs ; ils avaient été nourris du même lait, car l 'une des mères étant morte en couches, l 'autre se chargea des deux enfants .Ils avaient été élevés ensemble, ils étaient séparés des autres ; ils s'aimaient comme on existe, comme on vit, sans s 'en douter ;ils le sentaient à tout moment, et ils ne se l 'étaient jamais dit .
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Codindo ,informé de ce qu 'on lui voulait au palais d 'Erguebzed ,partit fort embarrassé de sa personne ; car le pauvre homme ne savait plus lire aux astres que vous et moi : on l 'attendait avec impatience .Les principaux seigneurs de la cour s 'étaient rendus dans l 'appartement de la grande sultane .Les femmes parées magnifiquement ,environnaient le berceau de l 'enfant .Les courtisans s 'empressaient à féliciter Erguebzed sur les grandes choses qu 'il allait sans doute apprendre de son fils .Erguebzed était père ,et il trouvait tout naturel qu 'on distinguât dans les traits informes d 'un enfant ce qu 'il serait un jour .
L' homme est né pour la société: séparez-le, isolez-le, ses idées se désuniront,
son caractère se tournera, mille affections ridicules s ' élèveront dans son coeur;
des pensées extravagantes germeront dans son esprit, comme des ronces dans
une terre sauvage .
Il est bien évident que je ne fais point un roman puisque je néglige ce qu'un romancier ne manquerait pas d'employer. Celui qui prendrait ce que j'écris pour la vérité serait peut-être moins dans l'erreur que celui qui le prendrait pour une fable.
Prenez-y garde ! Vous ne supposez avec les animaux que de la contiguïté où il y a de la continuité.
Je n'entends pas grand-chose à tout ce que vous me débitez là. C'est apparemment de la philosophie ; je vous préviens que je ne m'en mêle pas...
Enfin Codindo arriva .Approchez ,lui dit Erguebzed : lorsque le ciel m 'accorda le prince que vous voyez ,je fis prendre soin l 'instant de sa naissance ,et l 'on a dû vous instruire .Parlez sincèrement à votre maître , annoncez-lui hardiment les destinées que le ciel réserve à son fils .