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Michel Delon (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070401468
213 pages
Gallimard (27/05/2002)
3.03/5   30 notes
Résumé :
Le conteur « parsèmera son récit de petites circonstances si liées à la chose, de traits si simples, si naturels, et toutefois si difficiles à imaginer que vous serez forcé de vous dire en vous-même: ma foi, cela est vrai, on n'invente pas ces choses-là ». Diderot met en pratique la poétique qu'il énonce. D'un détail, il donne vie à deux contrebandiers, à des amants mal assortis, à une femme qui refuse les accommodements de la société. De ces personnages de son te... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
"Les deux amis de Bourbonne", est un conte philosophique de Denis Diderot .Le hasard a fait qu 'ils naissent le même jour dans la même maison ! Ils sont, aussi, des cousins .L'une des mères est morte en couche alors la tante s 'est chargée d 'élever l 'orphelin comme si c 'était son propre fils.
Et ainsi, les cousins, Felix et Olivier sont non seulement des parents liés par les liens du sang mais vont devenir deux grands amis .Ces deux derniers tombent amoureux de la même femme femme . Felix constatant la passion
d'Olivier,se retire laissant le champ libre à son ami pour qu 'il épouse sa fiancée .Tous ces gestes entre les deux amis sont faits avec une grande élégance et discrétion .Olivier et Felix , dans la vie de tous les jours , connaissent des moments difficiles mais l 'un est toujours présent pour secourir l 'autre .Et le vie ne fut pas facile pour eux .
En passant,connaissant l 'anticléricalisme du philosophe et ce qu 'il pense de l 'église et de son rôle ,Diderot ne se fait pas prier pour décocher quelques flèches à cette dernière et à dénoncer son hypocrisie .
A la fin l 'auteur conclut sa nouvelle par cette belle citation :"il ne peut guère y avoir d 'amitiés entières et solides qu 'entre des hommes qui n 'ont rien ".
J 'ai beaucoup apprécié cette nouvelle .





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J'ai vraiment aimé ce conte Les Deux Amis de Bourbonne de Diderot. L'histoire est bonne, réécrite à la façon de Didérot, le conte ne vous flatte pas, ne cherche pas à étirer vous émotions, ni à faire clouer votre raisonnement, il vous livre l'essentiel mais je me suis beaucoup plus plu à son rythme ...

Le plus étonnant dans ce rythme est que, le conte est écrit dans un genre épistolaire mais son rythme est dynamique, prompt et très méthodique. On lit le conte comme si on était au bord d'un chemin de fer et qu'on sentait le train faire vibrer la terre, comme si le livre était un moulin où de diverses machines pompent du bruit, comme si on avait enfourché un cheval enragé qui court dans tous les sens...en tout cas c'est dans ce rythme que j'ai lu ce conte et c'est fait d'un seul trait comme si j'étais descendu de mon cheval et que je courais plus vite devant lui et que le conte m'a fait un stop et qu'il fallait me retourner et regarder le cheval...rires..

Un joli conte sur l'amitié et le sacrifice, on le suit sur deux personnages Olivier et Félix. Depuis leur tendre enfance, ils ne se sont jamais lasser de s'entraider au prix de laisser leur vie. Quand ils grandissent, ils sont tombés amoureux tous les deux d'une même femme, aussi Félix partira-t-il et laisse Olivier prendre la femme. Cela n'empêchera pas Olivier de risquer sa vie en allant faire évader Félix de la prison où il était condamné à mort...

Diderot s'attaque aussi à la méconnaissance de la religion d'autres vertus que celles tenues ou prouvées par des gens qui franchissent régulièrement les portes de l'église aussi sombres peuvent-il être.
Que c'est injuste de ne pas reconnaître la valeur de l'amitié telle portée par Olivier et Félix!!!
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Diderot a toujours, décidément, un temps d'avance. Preuve en est ces contes qui sont tout sauf des contes si l'on s'en tient à la définition stricte du genre, qu'ils soient merveilleux ou philosophiques.

Car ces trois oeuvres, Les deux amis de Bourbonne, Ceci n'est pas un conte, et Madame de la Carlière, sont plus proches des nouvelles réalistes qui les suivront que des contes de son temps, du moins si l'on prend en compte le cadre spatio-temporel, les personnages, ou encore les leçons à tirer de leurs intrigues. Quant au style et aux thèmes, elles sont cependant pleinement de leur temps, entre circonvolutions stylistiques et morales sur l'honnêteté, l'ambition malvenue, la fidélité conjugale, la condition féminine.

Mais une oeuvre de Diderot ne serait pas une oeuvre de Diderot sans tout le caractère ludique de son écriture, qui met en abyme l'acte d'écrire même, dans un dialogue constant entre le narrateur, celui qui a vécu l'histoire qu'il raconte, ou qui a connu celles et ceux qui l'ont vécue, et son auditeur, qui connaît parfois aussi et le narrateur, et le(s) personnage(s) de l'histoire, qui commente, corrige parfois son acolyte qui raconte, et qui met en abyme également le genre même du conte, dans une polyphonie narrative riche et truculente, que j'apprécie personnellement beaucoup.

Ou comment le conte devient conversation banale qui disserte et débat, avec parfois beaucoup de gravité, parfois beaucoup d'humour, sur les sujets de son temps, pour mon plus grand plaisir de lectrice.
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Après avoir lu à la suite les deux entretien (Entretien d'un père avec ses enfants & Entretien d'un philosophe avec madame la maréchale de ***), j'ai encore enchaîné sur un autre conte, où d'ailleurs je m'attendais encore à une discussion entre deux personnages, mais pas du tout. Cette fois-ci le conte en a réellement la forme d'un, c'est une histoire racontée avec narration avec action.
Les deux amis de Bourbonne c'est l'histoire de deux hommes, deux amis, quasiment deux frères en réalité, que la vie va malmener. Ils iront de malheur en malheur, de malchance en malchance, mais leur particularité c'est qu'ils sont liés par une affection et amour mutuel indéfectible. Ils vivent l'un pour l'autre. Et cet amour fraternel fusionnel sera la cause de bien leurs mésaventures et ce sera non sans affecter les rares personnes autour d'eux qui voudront bien les aider. Une vie de malchance mais aussi de malfrats (l'un entraînant l'autre) qui les marginalisera complètement. Cette vie de débauche sera sévèrement jugée par un ecclésiastique du coin exprimé dans une lettre que le narrateur joindra à son récit.
À travers une petite histoire touchante, c'est l'occasion pour Diderot D égratigner encore une fois l'hypocrisie de l'Église mais aussi de nous livrer directement la morale à la fin du récit (une première ?) : le malheur donne à l'amitié sa profonde sincérité, et quoi qu'en dise l'Église le malheur matériel n'empêche pas l'honnêteté du coeur.
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Dans cette édition, sélection de trois contes de Diderot: Les deux amis de Bourbonne, Ceci n'est pas un conte et Madame de la Carlière, suivis d'un dossier très complet (que je n'ai fait que survoler cette fois. J'en ferai une lecture plus attentive plus tard)

A son habitude, Diderot ne propose pas une lecture tranquille et de détente à son lecteur: au contraire, il l'oblige, dans la mesure de ses moyens, à ne pas s'impliquer affectivement dans sa lecture et à garder le recul d'un regard critique. C'est pour cette raison que j'ai eu du mal à apprécier ces contes au début, surtout le premier. Les deux amis de Bourbonne reprend et parodie un conte de Saint-Lambert (qu'il est possible de lire dans le dossier à la fin de l'ouvrage) pour prouver qu'il n'y a pas que chez les bons sauvages d'Amérique que l'on peut trouver deux amis sincères. La narration se déroule en deux parties: une première assez idéalisée, telle qu'on pourrait l'attendre, puis une seconde qui dément totalement le sentiment qui se dégageait de la première. Diderot semble vouloir dénoncer ici l'attitude de certains prêtres et la façon dont ils considèrent ceux qui ne suivent pas la religion selon leurs préceptes. le récit est ensuite suivi d'une réflexion sur les contes. J'ai trouvé l'ensemble assez brouillon, surtout à cause de cette dernière partie, et raconté trop rapidement.
J'ai davantage apprécié Ceci n'est pas un conte: sous la forme d'un dialogue entre le conteur et son auditeur assez difficile et sceptique, Diderot rejoue certains grands préjugés pour les détruire ensuite en en démontrant d'autres. Cela introduit assez bien le dernier conte, Madame de la Carlière, qui, sous une forme semblable, dénonce "l'opinion" ou les ragots répandus dans le public. Celui-ci, injuste et sans réflexion, fait bien plus de mal qu'il ne le pense sur certains individus, comme le prouve la narratrice.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il y avait ici deux hommes qu 'on pourrait appeler Oreste et Pylade de Bourbonne .L 'un se nommait Olivier, et l 'autre Felix .Ils étaient nés le même jour, dans la même maison, et des deux sœurs ; ils avaient été nourris du même lait, car l 'une des mères étant morte en couches, l 'autre se chargea des deux enfants .Ils avaient été élevés ensemble, ils étaient séparés des autres ; ils s'aimaient comme on existe, comme on vit, sans s 'en douter ;ils le sentaient à tout moment, et ils ne se l 'étaient jamais dit .
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Au bout de quelque temps de séjour au pays, ils aimèrent, et le hasard voulut que ce fût la même fille .Il n 'y eut entre eux aucune rivalité; le premier qui s 'aperçut de la passion de son ami, partira .Ce fut Felix .
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Il ne peut guère y avoir d'amitiés entières et solides qu'entre des hommes qui n'ont rien : un homme alors est toute la fortune de son ami, et son ami est toute la sienne.
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l’éloquence est une source de mensonge
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...il ne peut guère y avoir d'amitiés entières et solides qu'entre des hommes qui n'ont rien.
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Vidéo de Denis Diderot
Rencontre avec Christian Grataloup autour de Géohistoire. Une autre histoire des humains sur la Terre paru aux éditions des Arènes, et de L'Atlas historique de la terre (Les Arènes).
Christian Grataloup, né en 1951 à Lyon, agrégé et docteur en géographie, successivement enseignant du secondaire, professeur de classes prépas, formateur d'instituteurs puis de PEGC, maître de conférences à l'université de Reims et finalement professeur à l'université Paris Diderot. Les recherches et les publications de Christian Grataloup se sont toujours situées à la charnière de la géographie et de l'histoire. Une grande partie de ses travaux concernent la didactique, en particulier par la mise au point de «jeux» pédagogiques. Il a notamment publié: Atlas historique de la France (Les Arènes, 2020), L'invention des continents et des océans. Comment l'Europe a découpé le Monde (Larousse, 2020), Cabinet de curiosité de l'histoire du Monde (Armand Colin, 2020), Atlas historique mondial (Les Arènes, 2019), Vision(s) du Monde (Armand Colin, 2018), le Monde dans nos tasses. Trois siècles de petit-déjeuner (Armand Colin, 2017), Introduction à la géohistoire (Armand Colin, 2015).
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20/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite (https://ausha.co/politique-de-confidentialite) pour plus d'informations.
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