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Critiques de Dominique Moïsi (27)
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La géopolitique des séries ou le triomphe de la..

Voici le premier livre qui explique les émotions du monde par les séries télévisées. Au lendemain du 11 septembre 2001, la géopolitique a envahi non seulement le réel mais aussi nos imaginaires.

Dominique Moïsi est un politologue et géopoliticien français, membre fondateur de l’IFRI (Institut Français des Relations Internationales) qui a enseigné à Harvard, au King’s College de Londres ou à Sciences Po- rien que cela- et publie des éditoriaux souvent très pointus- notamment pour Les Echos et Ouest France.

Dominique Moïsi a le désir avec cet essai d'aller chercher les très nombreux fans de séries qui trouvent la géopolitique «un peu rébarbative» et en cela, prend le parti d'éclairer notre compréhension des séries d’un savoir érudit et nuancé par un regard singulier et pertinent, utilisant pas mal de références littéraires .



Les scénaristes ne sont-ils pas devenus les meilleurs analystes du monde contemporain? En tout cas, , c'est ce que réussi à brillamment démontrer La Géopolitique des séries est passionnant, et finalement bien plus accessible qu'attendu.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La géopolitique des séries ou le triomphe de la..

"Dis-moi quelle série télévisée tu regardes et je te dirai qui tu es!" Au-delà de l'ironie, force est de constater que ce genre a acquis ses lettres de noblesse et représente un genre majeur d'expression, surtout depuis les années 2000.

Les scénaristes, du moins les meilleurs d'entre eux, à l'instar des grands romanciers d'autrefois, Balzac, Dickens, ne se contentent pas d'analyser froidement la réalité, ils la sentent et la devinent et ont un don particulier pour refléter nos peurs et nos émotions:

Peur d'une démocratie qui vacille dans la célébrissime série "House of cards", peur du voisin russe dans la série norvégienne "Occupied", peur du chaos et de la barbarie dans "Game of Thrones", peur du terrorisme dans "Homeland", nostalgie d'un ordre ancien et d'une société où l'ordre, bien qu'aristocratique dans l'Angleterre des années 20 et 30, était constant dans "Donton Abbey"..

De fait les séries sont devenues aujourd'hui des outils incontournables de compréhension des émotions du monde, de la politique intérieure à la géopolitique, de la transformation des moeurs aux progrès de la science.

L'auteur, Dominque Moïsi, est journaliste et géopoliticien, membre fondateur de l'Institut français des Relations Internationales et éditorialiste pour le Financial Times, les Echos et Ouest-France.

Son analyse de ce phénomène de société est passionnante, et nous montre en quoi ce nouveau genre d'expression est au coeur de nos préoccupations.

Des pays producteurs qui ont une approche différente: ainsi si l'Amérique, à travers ses séries, expose ses faiblesses au monde, d'autres pays, comme la Russie et la Chine, vont cacher leurs faiblesses à leurs citoyens.

Les pays européens, quant à eux, semblent suivre le modèle américain: ainsi la série "Occupied" nous montre une Europe dominée par l'Allemagne, qui semble trahir les principes qu'elle est censée défendre.

Le livre se lit d'une traite et nous donne une autre vision de ces séries qui nous sont si familières...
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Un juif improbable

« Trahison, fuite, réconciliation. » Ainsi résume lui-même l’auteur de « Un Juif improbable » l’itinéraire de sa vie – celui d’un homme chanceux mais pas celui d’un enfant gâté. Et c’est ainsi que je l’ai reçu.



Tous ceux qui s’intéressent peu ou prou à la marche du monde à travers les relations internationales connaissent Dominique Moïsi, un des membres fondateurs de l’IFRI, assistant puis fils spirituel de Raymond Aron, expert en géopolitique de renommée mondiale. Et moi, je le connais un peu plus puisque nous sommes nés le même mois de 1946 et que nous avons passé ensemble l’année préparatoire à Sciences Pô. Comme nos noms avaient la même initiale, nous planchions non loin l’un de l’autre.



Maintenant que j’ai lu cette autobiographie, je mesure combien cet exercice de mise à plat, sinon à nu, a dû coûter à cet homme tout en nuances, en discrétion, à la voix douce et au regard bienveillant. Une catharsis nécessaire, en tous cas, pour mieux analyser, et faire comprendre aux autres, sur le versant ultime de la vie, comment coexister, puis concilier, enfin affirmer cette triple appartenance, cette identité complexe de Français, Juif et Européen.



Moi qui m’intéresse particulièrement à la pensée juive, je ne me doutais pas à quel point il était difficile de se situer, combien il fallait de temps et de réflexion, de résilience aussi, au fils d’un rescapé d’Auschwitz, pour pardonner à l’Allemagne les horreurs de la Shoah. Il apparaît, à la lecture de ce livre, que c’est encore plus douloureux pour le fils d’un survivant que pour les survivants eux-mêmes, car je n’avais pas ressenti à ce point cette souffrance à travers le témoignage de Simone Veil.



Lire ce livre constitue aussi, pour moi, un formidable « rewind » du film de ma jeunesse : nous partageons les mêmes idées politiques, les mêmes enthousiasmes et les mêmes inquiétudes sur l’avenir de notre monde civilisé, nous avons vécu les événements de ces soixante dernières années avec les mêmes « tripes ». Mais lui est un « sachant », moi une ignorante. Son parcours de vie m’a étonné, mais je ne suis pas surprise qu’il ait choisi de confirmer son ancrage en France, malgré sa légitime tentation, pendant trois ans, de se fixer en Israël. Car il est un pur produit de la France républicaine, cet homme-là, même si ses attaches familiales l’enrichissent d’une histoire millénaire, imbriquée dans celle de sa famille, reconstituée avec minutie et lucidité.



Les relations complexes avec son père, revenu des camps et « soigné » par Mengele, les emportements de Lottie, sa mère, convertie dans les années 30 au catholicisme, prénommée Agnès en dehors de la maison et qui lui a transmis une évidente passion artistique, Sciences Pô, Harvard, l’Université hébraïque de Jérusalem, les succès, les échecs, la rencontre – pudiquement évoquée – avec la femme de sa vie, chercheuse et écrivain : Dominique Moïsi ne cèle rien, on croirait entendre la musique de sa pensée et de sa voix posée et précise, voir son regard plein de bonté….



Et il n’a pas fini de nous en apprendre sur le monde, cet homme-là, alors écoutons-le !
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Le Triomphe des émotions : La géopolitique entr..

Cet essai de géopolitique internationale est remarquable de clairvoyance, de sobriété et pertinence.

Dominique Moïsi y développe son observation personnelle et éminemment instruite de la situation planétaire au travers d’un triple prisme : le Sud global, l’Orient global et l’Occident global.



Cette segmentation donne lieu a des analyses particulièrement intéressantes et fines dont la plupart ne peuvent que nous rapprocher de la vérité.

J’en citerai deux : la situation d’Israël et celle des Etats-Unis à la veille de élections présidentielles de 2024.



Sur Israël, il écrit : « Dans le cas particulier d’Israël, c’est à la face obscure de la crise d’identité occidentale que nous sommes confrontés, à moins qu’il ne faille parler, considérant le fanatisme religieux qui s’empare d’une partie de plus en plus grande de la population, d’un commencement de « moyen-orientalisation » de l’Etat hébreu ? » p. 80.

J’ai trouvé cette considération particulièrement intéressante et elle appelle le commentaire suivant :

On peut faire l’hypothèse qu’Israël a représenté pendant des décennies (depuis sa création en réalité) une sorte de tête de pont de l’Occident en terre arabe (ou proche-orientale). On peut estimer que la référence civilisationnelle ultime des Israéliens a été d’appartenir à cet Occident européen et américain et de le représenter par un système démocratique désespérément seul au beau milieu d’un océan de dictatures diverses et variées (Syrie, Irak, Égypte, Arabie séoudite…)

C’est pourquoi a crise d’identité et de légitimité que traverse, de l’avis de tous les observateurs, l’Occident depuis quelques années est devenue aussi une crise d’identité et de légitimité d’Israël. Sur la réalité de cette crise, il y a unanimité. Elle tient entre autres à l’émergence de l’Asie, devenue le centre du monde, au retour de la guerre en Europe, aux évolutions démographiques implacables – notamment en Afrique -- et à l’incapacité des Occidentaux à penser leur propre monde comme une valeur de référence parfaitement honorable et défendable.

Cela, évidemment, change beaucoup de choses pour les Israéliens.

Alors, pour Israël se pose maintenant la question la plus difficile de toutes : vers quel modèle se tourner ? Vers quelle destinée cheminer ?

C’est là que la réponse de Moïsi est intéressante : Israël est en train de rejoindre les pratiques dominantes de sa région – le Proche-Orient – en se tournant vers l’intégrisme religieux.

En confiant le pouvoir à une droite religieuse et radicalisée qui ne veut plus distinguer le domaine religieux du domaine politique, Israël rejoint les pratiques de tous les États arabo-musulmans qui l’entourent. De fait, Israël se « moyen-orientalise » écrit Dominique Moïsi. Les valeurs de la religion extrême sont en train de remplacer les valeurs démocratiques qui, jusque-là, guidaient peu ou prou la vie politique du pays et érigeaient une distinction forte entre les deux domaines.

C’est donc à un basculement de la société israélienne auquel nous assistons actuellement.

Pour ce qui est de l’Amérique, l’auteur établit un fil explicatif entre le choc du 11-Septembre, fort mal gérée d'un point de vue militaire et diplomatique, la crise financière de 2007-2009, fort mal gérée d’un point de vue social, et la tentative de coup d’Etat du 6 janvier 2021, qui fit suite à une crise épidémique fort mal gérée d'un point de vue sanitaire. Ce qui signifie que la crise d’identité de la plus grande puissance de l’Occident tire ses racines déjà fort anciennes et que seul un véritable sursaut pourra nous tirer de cette ornière dangereuse.



Quelle serait la nature de ce sursaut ? Dominique Moïsi propose le sursaut des valeurs lorsqu’il écrit p. 223 : « Dans un monde toujours plus complexe, face à des choix toujours plus difficiles, les systèmes démocratiques ont une boussole, une arme pas si secrète, que ne possèdent pas les systèmes autoritaires et totalitaires. Cette boussole, ce sont les valeurs, qu’ils doivent défendre sans arrogance et sans compromission. »



En d’autres termes, à nous, c'est-à-dire à chacun d’entre nous, de jouer…

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La géopolitique des séries ou le triomphe de la..

Un essai érudit et passionnant qui analyse l'actualité géopolitique contemporaine à travers le prisme des séries télé.

Il est vrai qu'au cours des vingt dernières années, les séries ont conquis leurs lettres de noblesse et sont devenus un média à part entière en ce qu'elles sont tout à fait révélatrices des débats qui agitent notre société et illustrent tant nos craintes que nos espoirs.

Dominique Moïsi part de cinq séries à succès et en démonte brillamment les ressorts.

Face au désordre du monde, notre peur du chaos trouve ses échos dans les luttes intestines qui constituent les ressorts de la célébrissime "Game of Thrones". Comment ne pas frémir devant les dérives de la démocratie telle qu'elle est racontée dans "House of cards" ? Le terrorisme qui frappe impitoyablement l'Occident est présent dans "Homeland" . Faut-il se réfugier dans la nostalgie d'un ordre ancien cloisonné mais sécurisant tel qu'il est exposé dans "Downton Abbey" ? Au risque peut-être de se rendre plus vulnérable à l'invasion décrite dans "Occupied" ?

Le propos est toujours pertinent et bien documenté et la lecture de ce petit ouvrage ravira les amateurs du genre qui n'hésiteront pas à en citer de larges extraits . Toujours utile pour briller dans les dîners en ville, n'est ce pas ?
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La géopolitique des séries ou le triomphe de la..

De solides connaissances en géopolitique de l'auteur éclairent avec simplicité cet ouvrage, paru au début de 2016 et en font une lecture accessible.

Les séries évoquées sont en nombre restreint et les zones évoquées, ciblées.

Si il est toujours utile, agréable et salutaire avec ce type de lecture, de prendre un peu de recul - et d'échapper ainsi à la fascination de l'image, du jeu des (grands) acteurs de ces séries et de leurs décors, les amateurs cinématographiques resteront un peu sur leur faim sur la mécanique de ces séries et leur façon de porter le discours, ici esquissé.
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Le Triomphe des émotions : La géopolitique entr..

Il est rare de trouver des livres sur la géopolitique mondiale d'une aussi grande clairvoyance et aussi aisé d'accès pour les non-spécialistes dont je suis.

On y perçoit les arcanes du monde en mouvement, en pleine transition vers de nouveaux équilibres face aux enjeux actuels.

Et si l'analyse est sans appel sur les rancœurs qui animent certains pool de pays, Dominique Moïsi nous rappelle combien les pays autoritaires et despotiques sont fragiles car ils s'enferment et s'isolent dans leur folies, sans valeurs et sans renouvellement de leur gouvernance, propice à la remise en cause et à l'écoute collective.

Plus que jamais, dans un monde tripolaire, il nous faut défendre la démocratie et la faire encore évoluer vers plus de communs et d'écoutes les uns envers les autres.

Une belle leçon de géopolitique décryptée, loin des facilités et raccourcis médiatiques qui au final redonne une lecture distancée et pleine d'espoirs.

A mettre entre toutes les mains par les temps qui courent.
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La géopolitique de l'émotion : Comment les cult..

L'auteur suggère de créer une carte des émotions, qu'il ramène à trois : peur, espoir et humiliation. La raison serait (bazardée en une phrase) qu'elles sont toutes les trois liées à la confiance. L'auteur en est persuadé : "« Je demeure convaincu que la subjectivité peut être considérée d'un point de vue sinon « scientifique », du moins objectif » (p.45) et, se demandant s'il faut mettre du vert pour la jalousie et du bleu pour la peur, il achève naturellement sa réflexion par : « Il faudrait le génie d'un Turner ou d'un Monet pour décrire les variations subtiles et les nuances qui caractérisent le monde des émotions » (p.58) - d'où nous concluons que l'objectivité à perspective scientifique est d'ordre esthétique et artistique.



En fin d'ouvrage, après des réflexions d'une généralité et d'une superficialité lassantes, les trois émotions de départ, qui sont toujours ramenées à celles des "nations", des "Etats", des "continents", mais, étrangement, jamais des personnes, se retrouvent opportunément associées à trois notions conceptuelles qui ne se trouvent pas sur un même niveau de comparaison et ne sont donc pas contradictoires les unes aux autres : « le monde occidental est essentiellement caractérisé par la peur, le monde arabe par l'humiliation et le monde asiatique par l'espoir » (p.207). Où l'on ne sait pas en quoi arabe s'oppose à asiatique et asiatique à Occident (le Japon ? La Turquie ? la Tunisie depuis les attentats n'est-elle pas occidentale ?, etc.).



Enfin, pour parfaire le tout, il est proposé deux "scénarii" en fin d'ouvrage, écrit en 2015, sur la situation du monde (rien que cela) en 2025 et dont il est dit de l'un des deux : "Quant au scénario le plus optimiste, je suis assez réaliste pour savoir qu'il n'est qu'un rêve » (p.230). La fantaisie de cet essai très "objectif" ou "scientifique" est donc revendiquée d'un bout à l'autre du texte, peut-être pas tout à fait consciemment, car à ces deux scénarii fait suite un sous-titre : « Face à l'intolérance, une seule réponse, le savoir ». Nous aurions plutôt suggéré, plus sûrement, à cette lecture, que ce soit le roman qui soit une solution à l'intolérance. Mlle de Sudéry avait déjà proposé une carte des émotions qui se nommait la carte de tendre où soumission, perfidie, médisance étaient des régions, de même que tendresse, amitié et amour. C'était romantique et dépaysant. Mais quant à savoir pourquoi cette "digression" contemporaine qui trace des frontières entre "peur", "humiliation" et "espoir" n'est pas éditée dans la catégorie roman, voilà qui reste une énigme.
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La géopolitique de l'émotion : Comment les cult..

Plutôt que de proposer une explication géopolitique des principaux conflits dans le monde, par des termes économiques, stratégiques ou encore militaires, Moïsi propose une analyse par les émotions : brillante idée, puisque l'on pénètre rapidement les explications, qui font appel à nos sentiments les plus profonds.

Les différents points de vue expliqués et retranscrits en émotion sont plus qu'intéressants et aident à la compréhension de ses "autres" que l'on craint.

Si l'on peut trouver des failles dans le suivi de la thèse, elles font néanmoins réfléchir et appellent à reconsidérer rapidement notre position face au monde changeant, et dont l'issue est plus qu'incertaine.

Un bouquin prenant et marquant, sans aucun doute !
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La géopolitique des séries ou le triomphe de la..

En suivant la campagne pour l’élection présidentielle américaine, vous avez eu parfois une impression de déjà vu ? Une réminiscence ? Comme un arrière-goût de House of cards ? Ou de A la maison blanche ? Ce n’est peut-être pas tout à fait un hasard. De même que, si vous allez voir derrière l’histoire de Game of thrones ou de Homland, vous pourriez bien y trouver quelques situations mondiales actuelles, plus ou moins vraies, plus ou moins bien analysées. Et que se passerait-il si un pays, un seul, un pays fort mais non dominant, décidait de changer totalement sa politique environnementale ? Si un pays – et un seul – abandonnait le pétrole ? Une situation comme celle que dépeint la série Occupied est-elle possible ?

La géopolitique, Dominique Moïsi connaît. Cette fois, le politologue s’est penché sur La géopolitique des séries ou le triomphe de la peur. Et c’est passionnant. Si vous êtes un fan de Downton Abbey, vous êtes-vous demandé ce qui vous plaît tant dans cette série anglaise, dans ces personnages du début du siècle dernier. Juste les relations entre les personnages ? Les bonheurs et les malheurs des Crawley, les malheurs de Mr Bates ? Ou est-ce le côté rassurant de ce monde ancien ?



En lisant La géopolitique des séries, vous vous le demanderez à coup sûr. De même que vous vous interrogerez : dans House of cards, qu’est ce qui vous plaît le plus ? Le cynisme des personnages ? Les apartés de Franck Underwood/Kevin Spacey ? Le rôle de Claire Underwood/Robin Wright ? Ou l’idée que, peut-être, ça se passe comme ça ?



Dominique Moïsi s’est attaché à quatre séries en particulier. Quatre séries qu’après avoir lu La géopolitique des séries, vous ne verrez peut-être plus tout à fait du même oeil, tout en les trouvant encore plus intéressantes.
Lien : https://profiteroleslovesboo..
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Le Triomphe des émotions : La géopolitique entr..

Merci M.Moïsi pour cette explication claire de la situation géopolitique actuelle. Vous êtes un grand pédagogue car le sujet est ardu. L'angle des émotions se révèle particulièrement intéressant. A la lecture de votre essai, on se sent plus lucide, moins passif, et on reprend espoir.
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Le Triomphe des émotions : La géopolitique entr..

C'est un livre référence. Dominique Moïsi répartit intelligemment les pays du monde en 3 groupes : le Sud global (anciennement les pays dits du tiers monde), l'Orient global et l'Occident global. Cette nouvelle dénomination permet de décloisonner les régions géographiques. Le Japon et la Corée du Sud appartiennent ainsi à l'Occident global.

Il part ensuite du postulat que chacune de ces régions globales est dominée par une émotion liée à son histoire, le ressentiment pour le Sud, la colère pour l'Orient et la peur pour l'Occident.



J'ai beaucoup aimé les multiples anecdotes issues de ses rencontres avec les dirigeants et hommes politiques de la planète et son analyse très fine de la situation géopolitique mondiale.



Quelques points sur lesquels je suis moins d'accord avec l'auteur :



Pour Dominique Moïsi il est indéniable que l'état d'Israël fasse partie de l'Occident global. Pour autant il se demande si son attitude ne révèle pas une "moyen-orientalisation" en cours.

Je pense que c'est un tort de considérer les Israéliens comme des occidentaux. Ils en ont la modernité et le libéralisme économique. Ça s'arrête là et c'est bien pour ça que nous ne comprenons pas leur attitude dans la guerre qui fait rage actuellement. Ils vivent dans une zone géographique où la loi du plus fort prédomine et ils en ont parfaitement intégré les codes depuis longtemps (toujours ?).



Malgré les arguments de Thabo Mbeki (ancien président de l'Afrique du Sud) qui lui affirme qu'il faut savoir faire table rase du passé pour avancer dans le présent, l'auteur fait de la repentance son cheval de Troie, s'inscrivant ainsi dans une tendance très actuelle mais à mon avis contre-productive qui justifie colère et rancœurs à l'aune de nos erreurs passées (de plusieurs siècles...).

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Le Triomphe des émotions : La géopolitique entr..

Cet essai de géopolitique constitue un éclairage passionnant sur la situation internationale actuelle. Dominique Moïsi avait déjà signé “La géopolitique des émotions”, des années plus tôt. Il reprend le même système afin de cartographier notre monde actuel. Son vaste travail d'observation alimenté de nombreux exemples décrit la répartition actuelle entre Sud global, Orient global et Occident global, selon les émotions qui les traversent et, donc, les dirigent.

On retrouve ressentiment et la peur, l'humiliation, l'empathie... Mais je vous laisse découvrir qui éprouve quoi.

Son analyse est souvent juste, surtout à propos des récents conflits, ou de la montée des populismes/nationalismes.

Mon seul bémol est sa vision de l'IA ( peu étayée et mal renseignée) et celle la question woke, bizarrement simpliste. Mais ce sont deux thèmes peu importants dans le livre. Tout le reste est fortement intéressant et résonne avec justesse. Un livre qui me semble essentiel.

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Le Triomphe des émotions : La géopolitique entr..

"Le Triomphe des Émotions" Est un livre sur les dynamiques géopolitiques actuelles, entre sentiments de peur, colère et espoir. Il est Écrit par Dominique MOÏSI.



Les mouvements nationalistes et populistes gagnent du terrain, remettant en question la globalisation. Parallèlement, les préoccupations environnementales s'intensifient et les progrès technologiques tels que l'intelligence artificielle suscitent des inquiétudes.
Lien : https://lapressedusoir.fr/tr..
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La géopolitique de l'émotion : Comment les cult..

L'auteur tente d'analyser la géopolitique actuelle (et future) à partir de 3 émotions choisies : l'humiliation, la peur et l'espoir

L'humiliation est tournée vers le passé contrairement à la peur et l'espoir.

Cette approche m'est surprenante mais permet en effet de commencer à expliquer certains comportements.

Bien sûr, ces "conclusions" (ou plutôt "tendances") sont partielles et fragiles.

Il faudrait élargir le champs des émotions ou penchants retenus (individualisme, humanisme, cupidité, générosité, couardise, courage..) et aussi être capable d'être culturellement neutre pour appréhender toutes les cultures sans les biaiser par la notre



A noter l'ouvrage date de 2010 et tente 2 projections extrêmes (donc caricaturales) à 2025.

La pire et la meilleure selon lui.



Elles restent "valables" mais à un horizon certainement plus lointain... Sauf si les urgences climatique et écologique sont enfin réellement prises en compte.
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Leçons de lumières

J’ai eu la chance d’obtenir Leçons de Lumières de Dominique Moisi paru aux Editions de l’Observatoire lors de la dernière Masse Critique non-fiction. Je remercie Babelio et l’éditeur pour l’envoi du livre.



« On ne peut expliquer ce qu’est la liberté à ceux qui l’ont toujours connue qu’en évoquant son absence »



100 pages… mais quelle force, quel talent ! SI j’ai un regret, un reproche à faire à l’auteur, c’est ce « faible » nombre de pages tant son appel à la jeunesse européenne en faveur de l’Europe est intense, sincère et tellement dans le vrai ! Qu’il est agréable et précieux de lire de tel texte de nos jours dans le monde de l’image, de l’absence de réflexion, et de la pensée unique. Un appel à une prise de conscience aussi nécessaire qu’importante.



« Il ne s’agit pas de s’indigner mais de se réveiller. Face à ce double défi existentiel tant externe qu’interne, il n’existe qu’une seule réponse, l’Europe ; qu’une seule arme l’esprit des Lumières ; qu’un seul combat, celui qui concilie humilité et ambition, respect et solidarité, pédagogie et courage ».



1 préface, 3 chapitres et une conclusion constituent ce dense plaidoyer humaniste, optimiste, revigorant. Très documenté, s’appuyant sur sa forte culture autant sur en philosophie qu’en musique, Dominique Moisi remet l’église au centre du village en rappelant que nous sommes aujourd’hui en paix grâce à l’Europe, que nous devons défendre nos valeurs et non l’inverse et nous tourner vers l’avenir.



« Mais si pour comprendre notre futur nous devions mettre l’accent avant tout sur les menaces qui viennent non pas de l’extérieur – même s’il existe aujourd’hui un fondamentalisme d’origine européenne et non moyen-oriental-, mais de l’intérieur même de nos sociétés ? Et qui se traduisent par un débat sur la définition de nos priorités. L’essentiel aujourd’hui est-il de préserver notre identité nationale, menacée par les progrès de la mondialisation ? De nous replier peureusement sur nous-mêmes, en faisant preuve parfois d’une surprenante nostalgie pour des moments particulièrement peu glorieux de nos histoires respectives, du régime de Pétain, en France, à celui de Franco, en Espagne, ou de Mussolini, en Italie ? L’essentiel ne consiste t il pas, à l’inverse, à nous protéger de ‘érosion des valeurs humanistes et universelles dont nous fûmes un jour les porteurs ? A nous projeter positivement et ambitieusement vers le futur avec la maturité et la responsabilité de ceux qui, ayant sinon l’expérience au moins le sens du tragique, même s’ils ne l’ont pas connu directement eux-mêmes, sont conscients des dangers de flirter avec l’abîme. »



En détricotant tous les thèmes phares des anti-européens, il nous livre une leçon majeure de géopolitique, une vraie leçon de lumière face aux ténèbres populistes. Son analyse des raisons de l’élection de Trump, du rôle de la Chine est un délice.



Se lisant d’un trait, on ressort stimulé par ce petit essai. Que l’on soit pro ou anti européen, il ne peut en effet pas l’effet indifférent. Je suis d’ailleurs étonné qu’il n’ait pas fait plus de bruit lors de sa parution durant la fin de la campagne des élections européennes ;



« L’essentiel est de comprendre que l’on ne peut faire l’économie de réformes qui ont une dimension éthique autant qu’économique et sociale. Ne pas se rapprocher des « Lumières du Nord » serait mettre en danger la cause de la démocratie elle-même. Autrement dit, à l’heure de l’explosion des inégalités (réalités ou perceptions), la démocratie sera honnête, humble et sociale ou ne sera pas. »







Merci Dominique Moisi, je ne peux que conseiller votre livre tant je l’ai apprécié. Je le relirai assurément et le citerai souvent.



5/5
Lien : http://www.alombredunoyer.co..
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La géopolitique des séries ou le triomphe de la..

Analyse sommaire proche du café du commerce. Je suis resté sur ma fin quant au rapport entre les séries et les relation géopolitique. Un ouvrage de circonstance.
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Leçons de lumières

J'ai apprécié la lecture de ce livre petit par le nombre de pages mais dense et précieux par son contenu. L'Europe est comparée à l'Ode de la joie ou à un tableau de Soulage qui savait manier l'ombre et la lumière. L'auteur prône une Europe plurielle, forte, inventive, tournée vers l'avenir, vers les projets où l'humain serait le pilier. C'est une ode vers une Europe nouvelle, optimiste.
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Leçons de lumières

Capital, majeur, ce plaidoyer valeureux est une colombe délicatement posée sur un plausible avenir humaniste. Qu'il est bon et grand de lire cet essai dont les rais lumineux sont des outils dorés d'espoir. Dominique Moïsi offre en 106 pages les matériaux fondateurs pour une alliance entre les peuples européens. Cet homme de bonne volonté, à la culture immense, au regard altruiste, pragmatique, écarte le voile de son discours lors de son prix d'éthique pour son livre « La géopolitique de l'émotion. Comment les cultures de peur, d'humiliation et d'espoir façonnent le monde. » Délivre une conférence à ciel ouvert dont chacun(e) prendra cette nourricière portée pour démultiplier le possible en réalisable. Ce kaléidoscope géopolitique devrait devenir en urgence la majuscule d'un livre blanc. Cette Europe fragilisée par les diktats, les inégalités, les affres populistes, les disparités sociologiques, politiques et culturelles à mal à l'âme, à sa conscience. Cet essai analytique, est incontournable. A lire en urgence. A déposer dans chaque lieu du Savoir. Etreindre le filigrane fraternel et s'octroyer une Europe en « Leçons de lumières » dont Dominique Moïsi connaît tous les peuples et leur respir. Publié par les majeures Editions de l'Observatoire, voici un levier indispensable pour un lendemain européen de toutes couleurs.
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La géopolitique de l'émotion : Comment les cult..

On lit l'écrit de Dominique Moïsi comme si l'on était directement en train d'avoir cette discussion intellectuelle avec lui. Le style est donc agréable et fluide.

Nous ressentons les valeurs humanistes de l'auteur à travers ce livre. Cependant, il ne pousse pas, selon moi, assez la critique du monde de la fin des années 2000. Il n'y a pas de réelle remise en cause des systèmes politiques dits démocratiques. Pareil pour l'Union Européenne, ses échecs viennent surtout du fait que c'est une Europe technocratique et seulement économique. L'auteur évoque ces limites mais il ne se contente que d'une critique molle à leur égard. Le fait de ne pas questionner réellement le système en place et de compter sur l'espoir qu'une génération de dirigeants éclairés pourront remédier aux problèmes nous fait arriver à la situation d'aujourd'hui. Celle-ci est plus proche du scénario pessimiste, proposé par l'auteur lors de son exercice de pronostiques pour le futur, que de l'optimiste.

Enfin, petite réserve, l'auteur dit lui-même que l'Afrique est un continent qui est peu considéré mais il ne le traite que de façon minime. L'Amérique latine a, elle, eu droit à une critique (un peu paternaliste) sur son penchant pour le populisme (développé l'étude de ce continent aurait était enrichissant pour sûr).

Donc un livre agréable à lire même si je ne partage pas beaucoup des points de vue de l'auteur.
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