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Critiques de Dorothy L. Sayers (51)
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Les pièces du dossier



Un thriller épistolaire presque centenaire ! C'est effectivement en 1930 que Dorothy Sayers a publié son "Documents in the Case", qui fut produit en version française, "Les pièces du dossier", après la 2ème guerre mondiale, à Paris en 1947, comme Livre de Poche Policier.



Dorothy L(eigh) Sayers (1893-1957), de 3 ans la benjamine de la célèbre Agatha Christie, a, comme sa compatriote écrit toute une série d'oeuvres à suspense. Peut-être une production au total moins nombreuse et variée que sa contemporaine, mais avec une pointe d'humour caustique qui fait probablement défaut à la grande Christie.



La petite Dorothy était une gamine douée : son père lui apprenait le Latin à partir de ses 7 ans et une gouvernante lui donnait simultanément des cours de Français. En 1915, elle sera une des premières femmes diplômées à Oxford (en arts et lettres). Cinq ans plus tard, elle aura un doctorat en littérature médiévale.



Les pièces du dossier sont pour la plupart des lettres échangées entre différents personnages vivant et circulant près de l'épicentre du drame, espacées sur une période d'à peu près 2 ans (entre le 9 septembre 1928 et 18 mars 1930).

Cette méthode peu banale permet à l'auteure de présenter progressivement les protagonistes et le contexte du drame annoncé.



Tout à fait au centre, il y a le quinquagénaire George Harrison, intelligent mais exceptionnellement rasoir, dépourvu d'imagination et un tantinet despotique pour sa 2ème épouse, la jeune et belle Margaret, considérée par certains comme une "beauté de banlieue" pas excessivement éclairée. Dans l'appartement d'en haut de leur maison viennent s'installer 2 jeunes artistes : le peintre Harwood Lathom et l'écrivain John Munting. Autour de ces 4 personnages virevoltent quelques autres : l'étrange Agatha Milsom, une intrigante qui réside chez les Harrison ; Elizabeth "Lisette" Drake, la fiancée de Munting et Paul Harrison, fils d'un premier mariage de George.



C'est ce dernier qui fabrique le fameux dossier destiné à Sir Gilbert Pugh, directeur des poursuites judiciaires de Londres, après que son père est retrouvé mort dans sa cabane isolée près de Manaton dans le Devon. Soit dit en passant l'endroit de prédilection de l'auteur John Galsworthy (1867-1933) de "La dynastie des Forsyte", qui y a passé maintes vacances d'été. Apparemment son père est mort empoisonné par des champignons. Hypothèse peu convaincante, puisque George Harrison était un mycologue amateur talentueux !



Et puis, il y a cette romance entre la jolie Margaret et le sympathique Lathom ! Et puis, quel est au juste le rôle du jeune écrivain "en herbe" John Munting ? Et puis..... et puis !?!



La forme épistolaire est très rare dans la catégorie de thrillers littéraires et celui-ci en est sans doute le tout premier.



Dans ce petit livre de 250 pages, Dorothy Sayers se montre une excellente observatrice des moeurs de son temps et de son milieu, très attentive à la place et au statut de la femme dans cette société, ce qui en assure une plus-value significative.



Petite anecdote littéraire : la traductrice de l'ouvrage s'appelle Yvonne Paraf (1902-1981), qui a été la grande amie de Jean Bruller, alias Vercors (1902-1991), auteur de la nouvelle magistrale "Le silence de la mer" de 1942, et a ainsi été impliquée et associée à la Résistance et à la création des Éditions de Minuit de Bruller/Vercors, qui avait tout juste 6 jours de moins qu'elle.

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Poison violent

« La prévenue est également romancière et il est très important de se souvenir qu’elle écrit des romans dits ‘policiers’… »



Alors qu’Harriet Vane attend le résultat de son procès pour avoir empoisonné son amant, Philip Boyes, lord Peter se lance dans la bataille pour prouver son innocence et pouvoir …l’épouser. Elle ne le connait pas et va vite être fixée.



Rien que pour le chapitre relatant la demande en mariage faite par lord Peter, l'enquêteur attitré des romans de Dorothy Sayers, ce roman doit être lu. C'est très drôle et étonnant. Contemporaine d'Agatha Christie, les livres de Dorothy Sayers sont également des romans policiers à énigme mais avec beaucoup plus d’humour et un enquêteur bien plus hardi que Poirot, d’une gaité libre, presque grivoise. Je sens que cette autrice devait avoir un sacré tempérament. Manifestement elle savait s'assoir sur les conventions de l'époque à n'en pas douter, elle tacle sans vergogne tout en enrobant son propos de cet humour anglais si plaisant.



« Je ne pense pas que les auteurs d’histoires policières avaient tellement de flair dans la vie réelle, n’est-ce pas ? A l’exception d’Edgar Wallace, naturellement, qui semble toujours être partout, et de ce cher Conan Doyle er de ce Noir dont j’ai oublié le nom, et de ce Slater, quel scandale ! Il est vrai que c’était en Ecosse où ils ont des lois très bizarres sur tout et en particulier sur le mariage. Enfin, je suppose que nous saurons bientôt, sinon la vérité, du moins ce que le jury aura conclu. »

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Trop de témoins pour Lord Peter

Ce second roman policier de la série « Lord Peter Wimsey », initialement paru en 1926, que j’ai lu très vite après le premier, est tout aussi réjouissant.



Ici on est pourtant plus proche d’une enquête type « Cluedo », ce qui pourrait, blasés que nous sommes, paraître un poil convenu. S’il n’en est rien c’est que Dorothy L. Sayers sait multiplier les points de vue, introduit dans sa narration des articles de journaux ou des comptes-rendus judiciaires… Et surtout contrevient à une règle essentielle des romans policiers à énigme. Je ne dis pas laquelle car cela reviendrait à dévoiler la fin !



En quelques mots l’intrigue fait suite à la découverte du cadavre du fiancé de la sœur de Lord Peter. C’est leur frère le duc de Denver qui sera accusé du meurtre car il a trouvé le cadavre et que l’arme utilisée lui appartenait. Beaucoup d’autres invités étaient présents cette nuit-là dans cette vaste demeure.



Avec humour, mais aussi un je ne sais quoi de plus substantiel, Lord Peter tâchera de découvrir la vérité grâce à une accumulation d’indices qui laissent supposer que le coupable n’est pas celui qu’on croit. Il se démènera comme un beau diable pour sauver la mise à son frère, qui franchement n’y met pas beaucoup du sien pour se mettre hors de cause alors qu’il le pourrait.



En 1926 Agatha Christie en était aussi au début de sa carrière. Elle avait publié cette même année 1926 son quatrième Hercule Poirot, « Le meurtre de Roger Acroyd ». Franchement ce roman de Dorothy L. Sayers me semble largement aussi réussi.

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Lord Peter et l'inconnu

« – Bunter, dit lord Peter, je souhaite qu’à l’avenir vous me dissuadiez de courir deux lièvres à la fois. Ces affaires sont en train de me ruiner la santé. Un des lièvres n’a pas de point de départ, et l’autre pas de point d’arrivée. Cela relève du delirium tremens mental, Bunter. Quand tout sera fini, je cultiverai mon jardin, j’abjurerai les faits divers et je suivrai une cure lénifiante de romans champêtres signés Charles Garvice. »



Lord Peter Wimsey est un détective amateur créé par Dorothy L. Sayers au début des années 1920. Une dizaine de volumes suivront cette toute première enquête, ou plutôt double enquête.



Y-aurait-il un rapport entre d'une part la disparition d'un homme d'affaires prospère et d'autre part l'apparition tout à fait surprenante d'un cadavre dans la salle de bains d'un appartement pourtant fermé à clef ?



Lord Wimsey est dans les bonnes grâces de Scotland Yard. Dans ce roman il travaille de concert avec l'inspecteur Parker. En fait ils « échangent » leurs enquêtes. Si Lord Peter est d'abord concerné par le cas de ce cadavre qui vient de nulle part, il sera vite associé à celui du riche disparu.



Je découvre cette série, et cette autrice, avec ce roman. Je l'ai trouvé très réussi et pas vieilli. L'humour est très présent, par petites touches ironiques, mais il y a également un fond de gravité. Lord Peter a fait la guerre de 14-18, et Bunter, son majordome, était son sergent. Il souffre encore parfois des séquelles psychologiques de cet enfer.



Bref, un plaisir de lecture. Qui aura sûrement une suite en ce qui me concerne.



Pour la petite histoire, je me suis penché sur le cas de Charles Garvice, cité dans mon extrait. Je n'en avais jamais entendu parler. Auteur de romances, c'était un Barbara Cartland avant son temps. Auteur à grand succès, très prolifique (150 romans publiés) il est totalement oublié aujourd'hui !

Sic transit gloria mundi.
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Les Neuf tailleurs

« Il est amer et doux, pendant les nuits d’hiver,

D’écouter, près du feu qui palpite et qui fume,

Les souvenirs lointains lentement s’élever

Au bruit des carillons qui chantent dans la brume »



Ces vers de Baudelaire ont peut-être inspiré Dorothy Sayers, cette autrice de romans policiers du début du vingtième siècle. Ecouter l’envolée d’un angélus ou d’un glas une soirée d’hiver, après s’être tapé la cloche le soir du réveillon, rien de tel pour ranimer des sentiments qui résonnent en nous.

A moins que ce soit cette citation de Victor Hugo dans L’homme qui rit :



« Un glas de cloche ressemble à un râle d'homme. Annonce d'agonie ».



La sonne-rie qui engendre des pleurs, voilà une dissonance mortuaire à vous perforer les tympans. Et ne plus pouvoir écouter sa raison qui suggère une solution à l’énigme.

A moins que le titre annonce : rien de neuf, la vérité est ailleurs.

Car, que comprendre dans la comparaison des cloches à des tailleurs ?



Ce petit roman noir à la couverture jaune d’or se reposait tranquillement à côté de ses collègues de la collection du Masque sur un minuscule rayon consacré à la littérature policière dans une boutique sortie d’un autre âge, celui de son époque, les années cinquante, lorsqu’il a été publié en langue française.

Une devanture démodée au charme désuet, surmontée de l’inscription « Librairie-Papeterie », à quelques pas de la librairie actuelle, qui rutile dans la rue utile, celle des commerces aguichants de la semaine de Noël.

Cette boutique à l’ancienne ne brille pas de mille feus, mais son attrait vient de la multitude de produits qui composent ses étalages, de tous âges, une véritable braderie dans un condensé de quelques mètres carrés, ou plutôt un labyrinthe inextricable d’où l’on ne s’extrait qu’avec des objets uniques, car désormais introuvables ailleurs, des cadeaux insolites qui ne figurent pas au catalogue des grands magasins aux produits identiques et calibrés, qui ne font plus rêver.

Celui-ci m’a attiré au premier regard, la couleur, le titre, et la première page qui indiquait :



« Il était plus de quatre heures de l’après-midi, le 31 décembre, et les flocons, très drus, n’avaient pas cessé de tomber toute la journée ».



Ce livre sera le cadeau de dernière minute des étrennes, celui qu’on offre à l’être aimé qui saura apprécier, le bouquin sans égal qui régale à toute « fin » utile.

Ironie du sort, je l’ai lu alors que les flocons tombaient, en ce début janvier, car bien sûr, il était déjà disponible, lu en quelques heures par l’heureuse élue qui me le prêta sans aucun reproche, je ne me fis pas sonner les cloches.

Le bon moment, un temps similaire, le froid mordant, y’a d’la brume bas dans l’air, l’ambiance s’y prête à merveille, plus qu’à entrer dans l’univers de madame Sayers.

C’est une personnalité hors du commun, qui apprend le latin à 7 ans, le français auprès de sa gouvernante et devient l’une des premières femmes diplômées de la prestigieuse université d’Oxford. Son parcours ne l’est pas moins : après avoir découvert et apprécié la série des romans d’Arsène Lupin (écrit par Maurice Leblanc) en France, elle retourne en Angleterre pour devenir rédactrice dans une agence de publicité de Londres.

Ses apports au polar sont nombreux comme son influence sur le genre pendant trois décennies (des années 1920 à sa mort en 1957), et ne se limitent pas à son héros d’aristocrate dilettante, Lord Peter Winley : ton humoristique qui n’hésite pas à se moquer des conventions du polar, critique de la société corsetée de son époque, vie sentimentale de son héros (rare pour les premières figures du polar).

C’est l’une des premières à remettre en question le prédominant roman policier sous forme de « whodunit » (lecteur et narrateur cherchant le coupable au cours de la narration), à peindre de manière réaliste les tensions sociales et s’attacher au « comment » plutôt qu’au « qui » et au « pourquoi », ouvrant le polar au champ des possibles. En principe, le lecteur doit disposer des mêmes indices que l'enquêteur et donc des mêmes chances que lui de résoudre l'énigme, l'intérêt principal de ce genre de romans étant de pouvoir y parvenir avant le héros de l'histoire.



Les Neuf Tailleurs, publié en 1934, a été décrit comme sa plus belle réalisation littéraire. En 1996, la British Crime Writers' Association a décerné à l’histoire un prix Rusty Dagger pour le meilleur roman policier des années 1930, un prix conçu et organisé pour l’Association par l’écrivain noir, Russell James.

Écrivant dans le New York Times à propos de la première publication du livre, Isaac Anderson a déclaré: « Il se peut que vous, comme ce critique, ne connaissiez pas la différence entre un kent triple bob majeur et un grand-père triple, mais même ainsi, vous apprécierez probablement ce que Dorothy Sayers a à dire à leur sujet et à propos d’autres choses concernées par l’art ancien de la sonnerie du changement, puisque sa thèse est tissée dans un conte mystérieux des plus fascinants.... C’est, avec la plus grande insistance, Dorothy Sayers à son meilleur ».

A l’époque, elle était davantage connue qu’une certaine… Agatha Christie, un bien bel éloge.



Lord Peter a un accident de voiture qui l’arrête le soir du jour de l'an dans une petite ville anglaise. Accueilli par le pasteur et sa femme, il se joint à la bande de carillonneurs (compensant le défaut d’un membre malade de l’association) qui, ce soir, décide de battre un record en sonnant toute la nuit les fameuses cloches de l’église.

Les neuf tailleurs, ce sont ces fameuses cloches. Le mystère commence quelques mois plus tard quand, dans une tombe fraîchement creusée, on trouve un cadavre qui ne devrait pas y être. Lord Peter va revenir dans le coin, y passer quelques jours et faire émerger une histoire de vol de bijoux ayant eu lieu vingt ans auparavant. L’histoire est complexe, les pierres précieuses (celui qui « les aime rôde » dans le secteur), un retour en arrière sur la première guerre mondiale, des personnages attachants, et la méthode de mise à mort assez étonnante, voire détonante.

Beaucoup de dialogues entre les différents protagonistes, enquêteurs et habitants du lieu, des petites touches de récit pour éclairer l’intrigue, c’est vivant et bien ficelé, sans temps mort, ce n’est pas comme dans l’histoire, où le cadavre ne suscite pas d’assassin à sa hauteur, bien qu’en haut du clocher…



Je me suis régalé d’un scenario original qui délivre une chute sonnante et trébuchante.

Quand sonne l’heure, il y a plus d’un sonneur en pantalon qu’a l’son long.

Et dans l’église, il y a toujours quelque chose qui cloche.

























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Lord Peter et l'inconnu

Après avoir découvert le plaisir de lecture avec les aventures de Sherlock Holmes de Conan Doyle, j’ai fini par me concentrer sur les récits policiers écrits en langue française pour ne pas avoir à être confronté à des problèmes de traduction.



Cette contrainte me gênait d’autant moins qu’il y a tellement d’auteurs écrivant ou ayant écrit en langue française que, même en passant mes journées à lire, je n’en ferai jamais le tour.



Pourtant, très récemment, je me suis replongé, pour des raisons professionnelles, dans la littérature anglophone.



Du coup, cela m’a donné envie de découvrir d’autres auteurs américains ou anglais, à partir de traductions datant de l’époque où ils furent publiés en France (souvent bien après leur succès original).



En me renseignant un peu sur les femmes de la littérature policière, après avoir lu et moyennement apprécié un roman d’Agatha Christie, je fus attiré par la production de Dorothy L. Sayers (1893-1957), très intrigué par sa série autour du personnage de Lord Peter Wimsey, dont la plupart des titres eurent les honneurs d’une traduction française et, pour certains, d’une publication dans la mythique collection « Le Masque ».



Et, comme il n’y a rien de mieux que de débuter une série par son premier épisode, je me suis plongé dans « Whose Body? » publié à Londres en 1923 et en France en 1939 sous le titre « Lord Peter et l’Inconnu »…



Lord Peter, un fantasque noble aimant jouer au détective, apprend par sa mère qu’un cadavre seulement orné d’un pince-nez en or a été retrouvé dans la baignoire de M. Thipps, un ami de la famille sur qui pèsent les soupçons.



D’un autre côté, l’inspecteur Parker, ami de Lord Peter, enquête sur la disparition d’un banquier influent.



Si Lord Peter s’amuse d’avoir à s’occuper d’un corps sans nom quand son ami, lui, a un nom, mais pas le corps qui va avec, il ne tarde pas à penser que les deux affaires sont liées. Mais de quelle manière ???



Lire m’aide à m’endormir. C’est à tel point que je ne peux pas m’endormir sans avoir au préalable lu au moins une petite demi-heure.



Cette coutume a l’avantage de me faire lire tous les jours, mais pour défaut de me faire lire, parfois (souvent) alors que je me trouve dans un état de fatigue avancé.



Du coup, je me force parfois à lire même quand mes yeux papillonnent et l’on ne peut pas dire que ce soit la meilleure façon d’apprécier un ouvrage.



Et ce fut malheureusement le cas avec « Lort Peter et l’Inconnu »…



Pourtant, je dois bien reconnaître que, malgré les défauts inhérents à cette façon de lire, j’ai bien apprécié dès les premières lignes ce roman.



Déjà, parce que Lord Peter est un personnage original et attachant, de par sa fantaisie et sa relation avec son majordome.



Ensuite, parce que l’intrigue est loin d’être simpliste et qu’elle est même fort intéressante.



Enfin, parce que Dorothy L. Sayers maîtrise à la fois sa plume, sa narration, ses personnages, mais également l’humour.



Et c’est cet humour qui fait toute la différence, car il se reflète principalement par la relation entre Bunter et Lord Peter, deux personnages à que tout oppose (le statut, la hiérarchie, le caractère), mais qui sont étroitement liés et complémentaires.



Le fantasque Lord Peter est quelque peu cadré par la rigidité et le sérieux de Bunter et ce n’est pas sans raison que le premier s’appuie sur le second.



Mais l’humour n’est jamais là pour cacher des manques (comme cela peut souvent être le cas) et Dorothy L. Sayers n’oublie jamais qu’elle est d’abord là pour livrer un roman policier.



Aussi, l’intrigue est-elle travaillée et l’enquête menée parallèlement par Lord Peter et l’inspecteur Parker tient la route du début jusqu’à la fin.



Et c’est d’ailleurs à la fin, quand l’intrigue est résumée, que l’identité de l’assassin est dévoilée, que l’on appréhende réellement la teneur de l’ensemble.



Au final, un très bon roman policier, à la fois très sérieux et très drôle, qui pourra rebuter certains à cause des « Votre Seigneurie » et autres qualificatifs qui fleurent bon (ou mauvais) un autre temps, mais qui s’avère maîtrisé de bout en bout, à la fois dans la plume, l’intrigue, les personnages (surtout Lord Peter et Bunter) et l’humour.
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Lord Peter et l'inconnu

Le premier livre de Dorothy Sayers où apparait celui qui va devenir son héros, lord Peter, un gentleman détective inspiré, de loin, semble-t-il par sa découverte d'Arsène Lupin.

Mr Tipps, un architecte qui travaille, entre autres, à la restauration de la chapelle du château de Denver, a mal commencé la journée.

En entrant dans sa salle de bains, il y a trouvé, un inconnu, tout nu mais muni de son lorgnon installé dans la baignoire et tout à fait mort...

La même nuit a disparu à Londres un financier bien connu. il a quitté sa maison tout nu mais sans son lorgnon.

Tout lecteur de roman policier pourrait dire que celui qui a disparu là ne peut pas être celui qui est apparu ici, parce que l'histoire serait terminée avant même d'avoir commencé !

Mais l'inspecteur Sugg, de Scotland Yard ne le sait pas, lui.

Alors il veut absolument arrêter le propriétaire de la baignoire pour l'assassinat de sir Ruben Lévy et pour faire bonne mesure de sa bonne pour complicité.

L'architecte panique : accusé de meurtre ! Et que va devenir sa vieille mère toute seule dans l'appartement !

Il appelle immédiatement au téléphone la duchesse douairière de Denver qui lui envoie son fils cadet, lord Peter.

Justement c'est un ami de Lord Peter, l'inspecteur Parker qui est chargé de l'enquête sur la disparition du financier.

Si nous échangions nos affaires, lui propose-t-il ? C'est toujours plus amusant de s'occuper de ce qui ne nous regarde pas que de faire son propre travail ?

En fait il vont travailler ensemble sur les deux affaires pour découvrir la sinistre solution.

Déjà très drôle, pas encore de petite touche féministe mais un bon début pour cette auteure..

Et pas de rapport avec Agatha Christie : Poirot lui, se prend très au sérieux !
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Poison violent

Poison violent de Dorothy Sayers ( J'ai lu N°1718 - 255 Pages)



Pas de violence dans ce polar et une enquête effectuée par un lord pour sauver une jeune femme d'une condamnation à mort.



Tout accuse Harriet Vane . Elle aurait empoisonné son ex- amant, Philipp Boyes à l'arsenic. Le jury n'arrive pas à se mettre d'accord pour rendre son verdict.



Lord Peter Wimsey ayant assisté au procès décide de mener l'enquête pour prouver son innocence.



Serait- il amoureux ?



Un mois avant le nouveau procès, c'est court !



Tout va être mis à l'oeuvre. Peter est aidé par une véritable équipe pour rechercher la vérité. Parfois il faudra franchir les limites de la légalité pour sauver une vie innocente.



Qui a tué et pourquoi ?



Intriguant du début jusqu'à la fin. J'avais l'impression de lire un Agatha Christie.



Mireine
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Le Masque vous donne de ses nouvelles

Un petit recueil de nouvelles policières offert par les éditions du masque.

Ces nouvelles sont de qualité inégalée, certaines sont sympa, d’autres moins.

Ce petit opus se lit vite , j’ai pu ainsi découvrir certains auteurs (chaque nouvelle est précédée d’une biographie succincte de l’auteur).
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Noces de crime

Je poursuis ma découverte des enquêtes de Lord Peter Wimsey, un personnage de lord anglais extravagant, flegmatique, drôle et qui aime fourrer son nez dans les affaires de meurtres…



Après avoir découvert le personnage et la plume de Dorothy L. Sayers (l’auteur) à travers plusieurs romans (« Lord Peter et l’inconnu », « Trop de témoins pour Lord Peter », « Le Bellona Club », « Lord Peter et l’autre »…), voilà que je me penche sur un roman plus tardif (paru 14 ans après le premier), « Noces de crime ».

Lord Peter Wimsey vient de se marier avec la belle Harriet Vane, auteur de romans policiers.



Lord Peter achète la propriété de Talboys, dans le village où Harriet a grandi.



Malheureusement, l’ancien propriétaire, qui devait les recevoir et leur donner les clefs n’est pas trouvable… et pour cause, on le retrouve peu après, mort dans la cave… Accident ? Meurtre ? C’est un mystère que Lord Peter va vouloir résoudre à tout prix, même celui de sa conscience.



Alors, que dire de ce roman ?



Déjà, qu’il débute par plusieurs dizaines de pages d’échanges télégraphiques pour expliquer que Lord Peter s’est marié.



C’est rébarbatif à souhait et si je ne savais pas à quoi m’attendre par la suite (c’est-à-dire de l’humour et un personnage attachant), j’aurai probablement refermé ce bouquin très rapidement.



Mais bref, j’ai poursuivi et retrouvé Lord Peter, un Lord Peter amoureux, ce qui le rend encore plus extravagant ?



C’est d’ailleurs sur la relation entre Lord Peter et Harriet, entre le couple et les différents voisins, que Dorothy L. Sayers va s’étendre, l’intrigue policière (qui avait déjà débuté très tardivement) passant au second plan voire troisième ou quatrième.



Alors, on prend tout de même plaisir à suivre les aventures de Lord Peter, mais le mystère manque un peu.



D’ailleurs, Lord Peter résout brutalement le crime et découvre l’identité de l’assassin après avoir soupçonné plusieurs protagonistes.



Mais, même une fois l’enquête résolue, le coupable arrêté, Dorothy L. Sayers n’achève pas là son roman et le lecteur doit également passer par les états d’âme de Lord Peter, la visite de la demeure familiale…



Bref, au final, un roman qui, s’il est plaisant à lire grâce à Lord Peter Wimsey, pêche par un manque d’intrigue, un manque d’enquête, et une abondance de détails sur la relation du couple. 



Pas le meilleur roman de la série, donc, d’autant qu’il débute par un chapitre indigeste et se termine par un autre sans grand intérêt…
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Les Neuf tailleurs

1920 : un gros village dans la campagne anglaise avec son manoir, son église, son lord, son vicaire...

lLord Peter, deuxième fils du duc de Denver est bien connu pour se distraire en enquêtant sur des affaires difficiles.

Il se rendait chez un ami pour passer le réveillon mais la nuit tombée très tôt, une violente averse de neige, un virage serré à la descente d'un pont : voila sa voiture dans le fossé et incapable d'en sortir toute seule.

Heureusement on entend le son d'une cloche : la civilisation n'est pas loin.

Effectivement le vicaire est tout prêt à accueillir lord Peter et son valet le temps que le forgeron puisse faire quelque chose pour la voiture.

Mais...Lord Peter sait il carillonner ? Parce que le village voulait battre un record de durée de carillon et une méchante grippe sévit dans la région : l'un des participants est trop malade pour participer.

Et voila lord Peter passant un curieux réveillon, dans le clocher avec les 8 Tailleurs, les plus petites cloches et Tailleur Paul, la plus grosse, le vicaire et toute son équipe de carillonneurs...

Au matin tout le monde est content, le record est battu !

Mais c'est moins gai qu'on retourne à l'église dans les jours qui suivent pour sonner le glas qui annonce la mort de lady Thorpe. On savait son mari très malade, mais c'est elle que la grippe a choisi d'emporter...

Et le vicaire de raconter à son hôte le fait divers qui a rendu le village célèbre : pour le mariage de lord et lady Thorpe, une cousine était venue avec toutes ses émeraudes et les bijoux lui avaient été volés. Par qui ? Et bien les accusés étaient d'accord pour dire qu'il avait bien été question de voler et de partager les pierres, mais c'était l"autre" qui avait tout emporté...Et depuis bien sûr, on les cherchait sans les trouver...

Quelques mois plus tard lord Thorpe meurt à son tour : et, en creusant pour l'installer aux cotés de sa femme, on trouve un cadavre enterré là.

Qui est cet homme ? De quoi est-il mort ? Depuis quand est-il là ? La police locale semble dépassée, alors le vicaire écrit à lord Peter pour qu'il vienne aider...

Et le voila vite aux prises avec une vieille histoire qui l'oblige à revisiter la guerre pour trouver la solution du problème qu'on lui propose.

Dorothy Sayers aimait bien que l'on ait aussi à chercher comment la victime avait été tuée : et bien je crois que ce livre est le seul où on peut trouver un tueur de ce type...

Et... toujours la petite touche de féminisme : la fille du seigneur local se moque bien d'entrer sans fortune sur le marché du mariage : elle veut étudier à Oxford et gagner sa vie ! Ce que son tuteur n'apprécie pas vraiment, on s'en doute...

Les anglais on classé ce livre dix-huitième sur la liste des mailleurs polars de tous les temps ( 5 livres de l'auteure sont sur cette liste !)



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Noces de crime

Dorothy Sayers a été une des premières femmes diplômées d'Oxford, a traduit Dante et a eu mille et une autres activités mais elle est surtout connue pour avoir créé Lord Peter, ce noble passionné de livres anciens qui s'occupe en menant des enquêtes sur des affaires difficiles.

Dans ce livre, elle le marie et ce sera une de ses dernières apparitions.

Oui, Lord Peter se marie ! Qui épouse-t-il donc ? Une jeune fille de bonne famille ? Non, il épouse enfin Harriet Vane, la célèbre auteure de romans policiers qui était dans le box des accusés de l'Old Bailey il y a quelques années. On lui reprochait d'avoir tué son amant et il avait fallu toute la perspicacité du futur marié pour la disculper.

La presse people est en émoi et même le pauvre Bunter ( Super Majordome) est suivi partout par les journalistes. Pour être tranquille, il faudra être discret. Pas de cérémonie dans l'église des quartiers chics de Londres, pas de lune de miel sur la côte d'Azur... Justement Lord Peter souhaitait acheter une maison dans la région où Harriet vivait enfant et le vendeur est d'accord pour ne pas trop parler de la vente.

Il en parle si peu que, quand les jeunes mariés se présentent à la maison, il n'est pas là pour les recevoir et qu'il est très difficile à la nièce qui a un double des clefs d'admettre qu'elle doit les leur donner.

Le lendemain, tout le village, ou presque est là. Il y a ceux qui viennent voir la tête des nouveaux occupants de la maison et ceux qui cherchent le vieux Noakes, l'ancien propriétaire qu'on ne trouve nulle part.

Eh bien si ! On le trouve ! Mort dans la cave ! Assassiné ! Mais comment et par qui puisque Lord Peter et sa femme ont trouvé la maison fermée !

William Noakes était un monsieur bien désagréable qui avait fait des sales coups à à peu près tout le monde. Les candidats meurtriers ne manquent pas .

Quelle drôle de lune de miel pour ces jeunes gens : mais il n'est pas possible qu'ils quittent une scène de crime qu'ils ont saccagée en s'installant et à eux deux ils en connaissent bien plus sur les enquêtes que la police locale qui a déjà du mal avec les vols de poules...

Dorothy Sayers considérait que chercher seulement le coupable et ses mobiles n'était plus suffisant : elle aimait bien qu'on cherche aussi comment le meurtrier avait procédé.

Quand Raymond Chandler (qui écrivait des romans "deuxième génération") se moque gentiment des romans policiers "ancienne génération", c'est justement la mort du vieux Noakes qu'il décrit. Ce texte L'Art d'Assassiner ou la Moindre des Choses a été publié en postface du livre de nouvelles La Rousse Rafle Tout.

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Poison violent

Publié en 1930, au début de la carrière de Sayers, POISON VIOLENT voit le raffiné détective occasionnel Lord Peter tombait amoureux d’une certaine Harriet Vane, une écrivaine de 29 ans spécialisée dans le roman policier. Or, cette dernière est accusée d’avoir empoisonné son amant à l’arsenic et risque la peine capitale. Lord Peter décide donc d’enquêter afin d’innocenter la suspecte bien que tout la désigne comme la seule coupable possible.



Si l’intrigue s’avère quelque peu légère (l’identité du meurtrier et ses motivations sont transparentes, la méthode pour commettre le crime est plus ingénieuse par contre même si, aujourd’hui, le monde médical réfuterait probablement le procédé), le roman reste très plaisant et pétillant.



Lord Peter est un enquêteur plein d’entrain et de vitalité, un aristocrate dandy quelque peu décadent bien aidé dans ses enquêtes par son inséparable et sagace domestique. Le récit avance donc à bon rythme, avec un humour anglais des plus appréciable, en dépit d’une certaine baisse de rythme dans sa partie centrale. Heureusement ce « ventre mou » n’atténue guère le plaisir ressenti à la lecture de ce whodunit de bonne cuvée où brille surtout la caractérisation réussie des principaux protagonistes. Sayers s’est inspirée de sa propre expérience de « l’amour libre » (hors mariage donc) pour dépeindre la relation entre Vane et son amant empoisonné, un sujet évidemment tabou à l’époque et qui ajoute un côté social intéressant à l’intrigue en l’inscrivant clairement dans son époque, à savoir l’entre deux guerres.



Ce cinquième roman de la série « Lord Peter » constitue donc un agréable divertissement et possède, grâce à l’arrivée de Harriet Vane qui deviendra un personnage incontournable de la série, un côté historique indéniable.
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Lord Peter et le Bellona Club

A ces clubs pour gentlemen ! Ces messieurs peuvent y être tranquilles loin de regard ou des bavardages de leurs épouses ! Ils peuvent y déjeuner, y dîner, y passer la nuit, s'ils y ont une chambre...Y faire la sieste, tranquillement cachés derrière leur journal...Regardez le général Fentiman, incrusté dans son fauteuil ! Mais non, il ne dort pas, il est mort !

Il va falloir prévenir sa famille : pour son petit fils, le capitaine Fentiman, c'est facile, il vit au club. Mais il faut aussi prévenir sa soeur, lady Dormer.

Quelle extraordinaire coïncidence : elle vient de mourir, elle aussi !

Lady Dormer, un personnage ! Jeune fille, ses parents avaient énormément dépensé pour établir son frère dans l'armée, alors ils n'avaient plus vraiment de quoi lui fournir une dot. Plutôt que d'attendre qu'ils lui trouvent un prétendant pas trop exigeant, elle avait préféré s'enfuir et se marier avec un jeune homme de son choix ! Le jeune homme avait fait fortune, été anobli par la Reine ; veuve et sans enfants, elle était maintenant à la tête d'une immense fortune.

Sentant ses forces faiblir, elle avait souhaité revoir son frère pour qu'ils se réconcilient avant sa mort. ils avaient parlé de mille choses mais aussi d'argent et de testament...Lady Dormer, léguait ses biens aux petits fils du général, s'il lui survivait. Dans le cas contraire, tout allait à sa dame de compagnie.

Mais quand donc est mort le général ? C'était un homme d'usages et de rituels, mais très ému par cette entrevue avec sa soeur, il avait changé toutes ses habitudes. Et c'était le jour de l'armistice, alors le personnel du Club avait été distrait.

Il faut demander à lord Peter Winsey, également membre du club, de trouver la réponse. C'est compliqué ! D'autant que le gentleman détective a remarqué quelque chose d'étrange, demandé des recherches... Et voila, le général a été assassiné !

Mais par qui ? La demoiselle de compagnie, pour qu'il meurt avant lady Dormer ? L'un de ses petits fils, pour hériter plus rapidement ?

Enquête compliquée et qui va bien déranger les malheureux membres du club qui ne cherchent que la tranquillité !

Comme toujours avec cette auteur, beaucoup d'humour, une pointe de féminisme et dans ce cas en ce jour de célébration de l'Armistice, les souvenirs de la guerre toujours présents chez ces jeunes hommes qui sont pourtant d'anciens combattants...On ne parlait pas de stress post traumatique, mais il était bien présents chez la plupart d'entre eux avec les blessures physiques et les conséquences de l'utilisation des gaz de combat.
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Le mort de la falaise

« le mort de la falaise », publié également sous le titre « Lord Peter et le mort du 18 juin », est le premier livre de Dorothy L. Sayers que je lis (et probablement le dernier). Elle est moins connue qu'Agatha Christie qui lui succéda à la présidence du club d'auteurs britanniques de romans policiers, le « Detection Club ». Dans les années 20, ses membres s'engagèrent à respecter un « code de déontologie » en donnant, dans leurs oeuvres, une chance aux lecteurs de découvrir l'assassin.



Ses personnages récurrents : Lord Peter et Harriet D. Vane vivent une histoire d'amour, ce qui fait défaut, il faut le reconnaître, aux héros d'Agatha Christie.



Dans ce livre, les deux « détectives » mènent l'enquête suite à la découverte du corps d'un russe sur un rocher en bord de mer.



Si les premières pages (la découverte du corps) laissent présager du meilleur, j'ai rapidement été déçu. L'identité du/des coupables et le motif du crime sont sans surprise. Pourtant l'alibi du/des meurtriers à l'heure du crime est inattaquable (une astuce finale explique tout).



Le roman est trop long et surtout vieillot. Lord Peter est un aristocrate d'un autre temps et l'attitude d'Harriet D. Vane qui ne cesse de refuser ses avances (pourtant, ils se marieront dans leur dernière enquête) est datée.



Je préfère les romans d'Agatha Christie plus modernes et dynamiques.
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Trop de témoins pour Lord Peter

Lord Peter revient de vacances en Corse. Il s'est arrêté à Paris où il pense rester plusieurs jours : mais Bunter, le fidèle valet qui a lu Le Times avant lui est déjà en train de refaire les valises . Le duc de Denver, le frère de lord Peter vient d'être accusé de meurtre ! Accusé de meurtre, Gérald, le plus terne et le moins imaginatif des hommes ...

Comme tous les ans, le duc a loué une maison dans le Yorkshire pour la saison de la chasse et y a invité quelques amis. Sa soeur lady Mary est présente avec son fiancé. Et voila qu'en pleine nuit Lord Denver et sa soeur ont retrouvé le jeune homme tué d'une balle de revolver.

Que faisaient-ils à la porte de la serre à trois heures du matin ? Lady Mary est prise de malaises quand on insiste trop pour lui poser la question et le duc, qui s'était querellé avec le fiancé la veille au soir se contente d'affirmer qu'il était sorti se promener. En pleine nuit, par une pluie battante ? Qui va croire çà ? Et les témoins ? Ils ont entendu, ou pas, le coup de feu qui a tué le jeune homme.

Dur travail pour lord Peter. Les Lords sont déjà en train de chercher leur pourpre et leur hermine pour juger solennellement leur pair.

Etude de la scène de crime, voyage à Paris où le fiancé vivait et même un véritable exploit sportif ; parti pour les Etats Unis pour chercher la dernière pièce qui permet d'innocenter son frère, Lord Peter en revient en avion pour être là à temps pour le procès ! le livre a été écrit en 1926 !

Toujours beaucoup d'humour dans ce livre où les sacro saintes règles du roman policier ne sont pas tout à fait appliquées (mais Dorothy Sayers a toujours fait preuve de beaucoup de liberté à leur égard )
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Le coeur et la raison

J'ai l'impression qu'après avoir lu plus que la moitié du livre, l'histoire n'avance pas vraiment. Je trouve ça vraiment dommage puisque l'histoire débutait si bien. Il y a tellement de personnages et de noms qu'on s'y perd facilement. Je vous jure que j'ai lu plus que la moitié du livre et rien n'a avancé dans l'histoire...Peut-être que d'autres personnes ont trouvé ce livre intéressant et c'est tout à fait compréhensible, mais moi personnellement il ne m'a pas vraiment plus. Par contre, Hariett Vane et Lord Peter sont des personnages très intéressants.

Peut-être qu'un jour je donnerai une autre chance à ce livre et je changerai d'avis
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Le coeur et la raison

Rien à voir avec Jane Austen, même si cela se passe en Angleterre... Visiblement, cette dame, Dorothy Leigh Sayers, était très connue dans l'entre deux guerres pour ses romans policiers mettant en scène Peter Winsey.



C'est un bon pavé de plus de 600 pages avec une très instructive introduction. Ce roman semble marquer une époque où les éléments se mettent en place sur une longue période, mais cela se fait sans longueurs inutiles et surtout, un véritable approfondissement de la psychologie de chaque personnage, c'est vraiment très riche.



Nous suivons principalement Harriet, elle même romancière policière, elle retourne sur les lieux de ses études, à Oxford, dans une université imaginée par l'auteure, exclusivement féminine, pour participer à une cérémonie. C'est là que commence ce qui va devenir une véritable affaire de corbeau, de menaces qui vont peser sur ce "college". De messages de menace en événements étranges qui se déroulent la nuit, Harriet va mener l'enquête puisque l'on compte sur elle, mais va aussi devoir, finalement, avoir recours à une aide extérieure en la personne de Peter. On y aborde le féminisme, les idées nauséabondes des nazis, le rôle de la femme dans la société selon différents points de vue. C'est aussi ici que le titre prend tout son sens : faut-il aimer (le cœur) un homme et s'y consacrer entièrement en niant ses propres ambitions ou ne vivre que pour la recherche (la raison) et dans le célibat ? Y a-t-il une voix possible entre les deux ? Ce qui semble si simple (ou plus simple) à notre époque actuelle représentait un véritable défi alors, de quoi se tourmenter, ce que ne cesse de faire Harriet tout au long du roman. Il y a encore cet écart des classes qui reste très prégnant. Et puis, on déambule dans Oxford ♥, on fait connaissance avec des jeunes gens plein d'enthousiasme et d'insouciance. Il y a pas mal d'humour également, énormément de références littéraires (on se sent un peu ignorant d'ailleurs à la lecture de tout ceci, très peu de références m'étaient vraiment connues) et plus on avance dans la lecture, et plus on la trouve captivante.

Il faut bien reconnaître qu'il faut vraiment du temps pour que l'intrigue s'installe, mais c'est un vrai régal de lecture, un bel exercice de littérature, un pur plaisir ! Et je pense que c'est un livre idéal à lire avant de se rendre à Oxford (je m'y suis retrouvée rétrospectivement...)
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Lord Peter et le Bellona Club

Dans un club huppé londonien, le général Fentiman est retrouvé mort. Au même moment, ailleurs dans la même ville, meurt sa sœur, lady Dormer. Lequel des deux est mort en premier ? C’est important car, de l’un survivant à l’autre ou de l’inverse, les testaments sont rigoureusement différents. Et de même pour les héritiers. Alors, pour qui la fortune ? Robert ? George ? Telle est la question.

La suite sur mon blog.
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Trop de témoins pour Lord Peter

J’ai découvert très récemment la plume de Dorothy L. Sayers (1893-1957), une femme de lettre anglaise principalement connue pour sa production policière et encore plus spécifiquement pour son personnage récurrent de Lord Peter, un lord fantasque aimant jouer au détective.



Comme j’ai beaucoup apprécié le premier titre de la série, « Lord Peter et l’inconnu », je me suis immédiatement plongé dans le second opus, « Trop de témoins pour Lord Peter » publié en 1926 (3 ans après le premier).



Pour rappel, Dorothy L. Sayers, est une femme de la bourgeoisie anglaise ayant séjourné en France où elle lut les aventures d’Arsène Lupin, ce qui lui donna envie d’écrire des romans policiers.



Lord Peter apparaîtra dans une douzaine de romans et une vingtaine de nouvelles…

Son futur beau-frère assassiné, son frère soupçonné du meurtre, il n’y avait rien de tel pour inciter Lord Peter à fourrer son nez dans une nouvelle affaire policière, toujours avec la même fougue et le même humour et, aussi, son ami l’inspecteur Parker et son fidèle serviteur Bunter.



On retrouve donc les mêmes personnages que dans le premier opus, c’est-à-dire Lord Peter, son domestique Bunter et son ami l’inspecteur Parker.



On fait un peu plus connaissance, cette fois-ci, avec la famille du héros, même si on avait déjà entraperçu la mère dans le premier épisode.



On rencontre donc la sœur et le frère de Lord Peter et on se rend vite compte qu’il est né dans une famille dysfonctionnelle, ce qui explique peut-être son comportement fantasque.



Dorothy Sayers, même s’il semble évident qu’elle apprécie railler les travers de la noblesse anglaise, et si elle sait faire preuve d’humour, n’en oublie pas pour autant qu’elle doit proposer une véritable enquête et elle va donc s’évertuer à perdre le lecteur et son héros à travers des mensonges, des non-dits, mais également à faire vivre à Lord Peter de véritables aventures rocambolesques, notamment quand il s’agit de récupérer la preuve de l’innocence de son frère.



On appréciera (ou pas) les alternances de systèmes narratifs, avec, notamment, des moments de procès (un peu rébarbatifs à mon sens) ainsi que des genres avec, donc, les moments de pure enquête et ceux d’aventures.



Toujours est-il, qu'au final, ce roman se lit avec tout autant de plaisir, ce qui incite à plonger immédiatement dans un épisode suivant, ce que je vais faire de ce pas...
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