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Critiques de E.C.R. Lorac (23)
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Mort le venin

Née le 13 juin 1894 et décédée le 2 juillet 1958, E. C. R. Lorac s'appelait de son vrai nom Edith Caroline Rivett. Elle écrivit nombre de romans policiers classiques dont l'impressionnante série de l'Inspecteur McDonald. Beaucoup de ses ouvrages ont paru dans la collection "Le Masque", comme, par exemple "La Maison Hantée", histoire très classique de maison que des contrebandiers ou des espions veulent conserver à tout prix inhabitée mais qui ne le reste pas longtemps, ou "Le hallier du Pendu". Si beaucoup de ses romans se déroulent à Londres où elle était née, Lorac a également accompli de remarquables "échappées" dans la campagne environnante, fixant à jamais et à petits points soigneusement brodés, l'Angleterre de l'Après-guerre.



L'ouvrage de Lorac que j'aime à lire et à relire, c'est "Mort le Venin", qui tourne essentiellement autour d'une grande maison de notables, tenue d'une main de fer -mais dans un gant de velours - par la matriarche, Mrs Farrington. Mrs Farrington, c'est la Mère (et la Belle-Mère) parfaites, vous imaginez un peu l'horreur. Une belle-mère qui regarde tout, qui surveille tout, qui voit tout et qui vous lance toujours de petites piques aussi douces que d'infimes piqûres d'épingle, parfois dans un si grand nombre que vous n'êtes pas loin de prétendre à reprendre le titre de Pinhead dans "Hellraiser".



Vous vous en doutez, arrive le jour où l'un des membres de la famille (ou de l'entourage proche) en a plus qu'assez de se voir asticoter souvent méchamment mais toujours avec une diabolique habileté, et expédie Mrs Farrington ad patres. "Mort le Venin" ...



Les personnages font un peu cliché en ce sens qu'ils appartiennent tous à l'univers mis à la mode par Agatha Christie, la première "Reine du Crime" britannique. Les situations aussi et les interrogatoires et allées et venues sont de la même veine. Mais cela n'empêche pas ce roman, que vous trouverez sans problème chez tout bouquiniste, d'être hanté par la Haine. Lorac a-t-elle vécu ce que Mrs Farrington inflige à ceux qu'elle n'aime pas ? A-t-elle connu des personnes qui se sont trouvées dans ce cas et qui lui ont décrit leur situation ? Le roman entier exsude la haine : celle de Mrs Farrington, la narcissique qui n'aime que son reflet, et surtout celle de tous ceux qui l'approchent et / ou dépendent d'elle. Bien que larvée, comme le voulaient les conventions du genre policier choisi par Lorac ainsi que l'époque, la violence contenue de ce livre m'a toujours fascinée par son intensité. A mon sens, elle est même tout bonnement terrifiante, sans doute parce que, bon gré, mal gré, elle se meut dans un univers qui reste familial. Richesse ou pas, héritage à la clef ou non, une telle violence ne peut exister que parce que la personne qui inspire la haine est un monstre. Un monstre aimable, certes, policé, distingué ... mais un monstre et un monstre, qui pis est, qui joue la carte de la "Mère Exquise" ... et incomprise. Tout ce que fait Mrs Farrington, y compris la chose la plus mesquine et la plus vile, elle le fait toujours pour le bien d'autrui. En tous cas, c'est ce qu'elle affirme avec un doux sourire ... Elle meurt, si mes souvenirs sont bons, empoisonnée mais la corruption innée de sa nature fait d'elle le prototype-même de l'empoisonneuse morale et mentale, si ce n'est physique. Mrs Farrington empoisonne la vie des autres et sa fin, tous comptes faits, n'est que justice.



Un petit roman, que vous ne connaissez peut-être pas, mais bien agréable à lire en cette période glaciale où la neige paraît s'approcher à grands pas et où l'on cherche souvent des policiers de qualité à lire. Celui-ci est un "classique" - donc, ni polar, ni roman noir - mais il tient bien la route. Et, si vous ne connaissez pas l'auteur, voilà une occasion de la découvrir. ;o)
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Savez-vous où est Rosanne ?

Londres, au plus fort de la Seconde Guerre Mondiale, une époque où le blackout est de rigueur…Quelques individus, un peu artistes, plutôt bohèmes, se réunissent dans un modeste studio : deux jouent aux échecs, un peintre peint son modèle, déguisé en cardinal, et Rose, la sœur du peintre, vaque à ses occupations. Surgi alors un « constable spécial » en compagnie d’un militaire : l’habitant de l’appartement voisin, un vieil avare, vient d’être abattu et le soldat a été trouvé à côté du cadavre encore chaud. Bref, l’affaire parait simple et la culpabilité du bidasse évidente. Cependant l’inspecteur McDonald, dépêché sur les lieux, a encore des doutes. Il commence son enquête et découvre rapidement que le grigou vivait certes chichement mais était, en réalité, plein aux as…de quoi donner un motif sérieux de l’assassiner. Et si les alibis des quatre hommes paraissent increvables, nul ne sait exactement ce que faisait Rose à l’heure du meurtre.

Edith Caroline Rivett, dite E.C.R. Lorac (1894 – 1958) fut une des nombreuses écrivaines prolifiques de l’Age d’Or du roman policier anglais. Elle entra d’ailleurs en 1937 dans le fameux Detection Club et rédigea plusieurs dizaines d’enquêtes de l’inspecteur McDonald. SAVEZ-VOUS OU EST ROSE ? (ou SAVEZ VOUS OU EST ROSANNE ? selon les éditions) est un sympathique whodunit dont la principale originalité réside dans son utilisation du blackout londonien. L’intrigue, de son côté, se montre classique et l’identité du coupable relativement évidente en dépit d’une machination savamment élaborée (et qui, dans la réalité, aurait eu bien du mal à fonctionner). Des personnages intéressants bien qu’un peu clichés et une pagination réduite confère à ce petit roman un rythme suffisant pour éviter l’ennui. Rien de transcendant mais un honnête divertissement à l’ancienne.


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Prenez garde à la peinture

Picture of Death / Prenez Garde A La Peinture



Auteur que l'on peut considérer comme mineur, E. C. R. Lorac n'en a pas moins su se façonner un petit univers bien particulier, où l'amateur de policiers classiques aime à se replonger comme l'amatrice de romans à l'eau de rose se glisse avec un doux soupir de satisfaction entre les pages d'un Delly ou d'un Max du Veuzit. On sait ce qui va arriver mais on s'en fout : l'essentiel, c'est de se sentir au chaud et douillettement installé.



Chez Lorac, il y a toujours une ou deux jeunes filles, éventuellement amies, qui ont fait la guerre dans les Forces féminines britanniques. Ou alors un ou deux jeunes représentants du sexe mâle, la poignée virile et le caractère bien trempé, qui ont fait de même, mais chez les messieurs - cela va sans dire . Très souvent aussi, se dresse à l'horizon une antique demeure qui fut somptueuse mais que le temps, et la Guerre, sans oublier l'inflation, ont beaucoup marquée. C'est une propriété séculaire avec soit une famille très unie en apparence mais dont tous les membres se détestent sournoisement (le plus souvent à cause d'un patriarche ou d'une matriarche qui a tout du sadique intégral), soit deux pelés et trois tondus (ou l'inverse), plutôt bohèmes mais qui n'ont aucune idée de comment ils vont bien faire perdurer la maison, qui va très souvent de pair avec une exploitation fermière, maintenant que deux guerres mondiales ont chamboulé le siècle. Dieu merci, inébranlable dans le paysage, il y a aussi la Reine - la toute jeune Reine, à cette époque. And God Save Her, etc, etc ... and Great-Britain too, of course.



Les méchants - quel serait l'intérêt d'un policier sans méchant ? - s'échinent tellement à jouer les méchants qu'on comprend vite que, hormis un niveau intellectuel un peu bas et des oeillères redoutablement solides dont ils se protègent d'un monde qu'ils ne comprennent plus, il n'y a pas grand chose à leur reprocher. Ou alors, ils sont directs, simples, francs, sympas, vaguement excentriques, beaux garçons ou belles filles ... et ils se tueraient eux-mêmes avec le sourire le plus éblouissant si cela pouvait leur rapporter le moindre bénéfice. Plus narcissiques, on fait rarement.



Il y a aussi les "entre-deux" de service, les troubles, les ambigus, pas forcément méchants-méchants, plutôt le style lavette ou trembleur, placés çà et là pour égarer le lecteur en envisageant par exemple un bon chantage. S'ils ambitionnent de faire chanter un gentil, inutile de vous inquiéter pour eux même s'ils vous énervent un brin. Bien entendu, s'ils s'en prennent à un méchant, alors, là, ils risquent eux-mêmes de mal finir ...



La romance entre un beau jeune homme (ou alors un jeune homme revenu amoché du front) et une belle jeune fille (ou alors, sans être belle, sacrément mignonne et supérieurement fûtée) est toujours de circonstances. Des dialogues sportifs, "à la camarade", avec "shake-hands" vigoureux entre les représentants des deux sexes, se greffent sur l'ensemble. Et tout ça, ça fait d'excellents personnages de policier britannique, étudiés sous toutes les coutures par l'inspecteur McDonald et l'un de ses subalternes.



Dans "Prenez Garde A La Peinture", l'intrigue est simplissime. Deux jeunes fiancés, Don et Shirley, sont invités pour le week-end chez Richard Langton, un ancien camarade de combat de Don. La maison, bien que croûlante de partout, ou presque, en impose encore et elle est immense . A l'intérieur, les vestiges d'une existence de luxe et de gigantesques toiles, parfois de maîtres d'ailleurs. C'est sous l'une de ces toiles que, la nuit suivante (ou le surlendemain), on retrouve le corps écrasé de la digne et fière Miss Langton, maîtresse en titre du manoir, qu'elle avait hérité de sa mère. Seulement, avant de faire s'écrouler un cadre pareil, humidité des ans ou pas, il faut vraiment l'y avoir un peu aidé ...



Mais qui et comment ? Et puis, pourquoi, bien sûr ?



Ca se laisse lire, ou plutôt, dans mon cas, c'était agréable à relire. Si l'on a déjà lu le roman, on a évidemment des flashes et on part sur des fausses pistes et puis, juste à la fin, ou presque, on se dit : "Mais oui, c'était ..."



Mais c'est trop tard. A son tour, le coupable a tiré sa révérence en se suicidant non sans élégance.



Un bon petit roman sympa, mais seulement si vous aimez ce genre d'atmosphère et aussi ces trames qu'on peut prédire à l'avance. Notons toutefois que, avec "Mort le Venin", par exemple, dont nous avons déjà parlé, et "Cette Chère Emma", Lorac a parfois eu quelques trouvailles qui sortaient de l'ordinaire. C'est donc un auteur mineur - mais un solide, un qui se maintient à travers les ans grâce, sans doute, à ce soupçon de perversité absolue qui lui permet parfois de créer un véritable monstre au fond de sa galerie, somme toute traditionnelle, de "gentils" et de "méchants."



Ce sont les vacances - enfin, pensez-le très fort et ce seront les vacances : profitez-en pour découvrir E. C. Lorac. Vous pourriez tomber plus mal. ;o)

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Le manoir de la douairière

Romancière britannique membre du « détection club », E.C.R. Lorac (décédé en 1958), écrivit de très nombreux whodunit durant l’âge d’or du genre, restant cependant toujours un peu dans l’ombre de Christie, Wentworth, Brand, Sayers, etc. Récemment, une dizaine de ses bouquins ont été réédité dans les « crime classics » de la British Library, remettant en avant cette écrivaine quelque peu oubliée. En France, 26 de ses romans furent jadis publiés au « Masque ».

La plupart de ses oeurves mettent en scène l’inspecteur McDonald, de Scotland Yard. Ce-dernier arrive donc dans le bled tranquille de Milham in the Moor, dans le Devon, à la suite de la mort étrange de Sœur Monica. Cette dernière dirigeait d’une main de fer l’orphelinat local et avait une réputation de « sainte »…qui s’efface une fois les premières investigations effectuées. Comme toujours, le limier dévoile les dessous pas reluisant de la petite communauté, quitte à s’attirer l’antipathie des locaux.

Nous sommes en plein cosy mystery et l’essentiel de l’intrigue tourne autour des tentatives de l’inspecteur pour surmonter l’hostilité des villageois, pas très content de cette intrusion sur « leurs » terres. Les personnages sont intéressants, bien brossés en quelques lignes évocatrices et le style, classique mais alerte, associé à des dialogues vivants, rend l’ensemble très agréable.

Ecrit en 1952, le livre témoigne aussi des changements de société après la Seconde Guerre Mondiale. Bien sûr, certains comportements et motivations pourront sembler aujourd’hui incroyables, il faudra donc se remettre dans le contexte de l’époque. L’énigme en elle-même n’est pas des plus complexes et il n’y aura pas vraiment de rebondissements durant l’enquête (pas de nouveaux meurtres ni de révélations fracassantes), seulement un faisceau d’indices qui conduira à démasquer le coupable, un brin évident avouons-le. Mais on peut aussi saluer Lorac pour jouer « franc jeu » avec son lecteur. Malgré ses défauts, LE MANOIR DE LA DOUARIERE reste un très agréable whodunit « vintage », traditionnel et charmant, à lire à l’heure du thé.


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La ferme abandonnée

Êtes-vous prêts à goûter à la joie du dépaysement dans une vieille demeure de caractère, située au cœur de la nature sauvage et magnifique du Devon ? A raviver la molécule du plaisir liée à vos souvenirs de lectures de jeune adolescent, genre « Club des Cinq » ou « Clan des sept » ? Si oui, laissez-vous embarquer dans l’univers de ce roman stimulant, vivant, que j’ai découvert comme une bonne surprise après avoir lu trois autres « detective novels » de l’auteure qui ne m’avaient pas réellement emballé, car trop « statiques ». Deux jeunes couples sympathiques d’artistes londoniens, fauchés et mal logés, profitent d’une opportunité pour larguer les amarres et s’installer dans une ferme ancienne abandonnée, entourée d’une nature sauvage, sur des terres difficilement accessibles. Armés de leur enthousiasme et de leur courage, les « quatre optimistes » vont retaper le vaste domaine, mesurant la chance de se retrouver dans un écrin magnifique et préservé. Mais le « Vieux château », nom du domaine, ne va pas tarder à livrer ses premier secrets… Comme précisé plus haut, ce roman surprend, car il ne se déploie pas sur le mode assez morne et ennuyeux d’une longue enquête. Le lieu même, les jeunes couples à la personnalité attachante, leurs tâches de remise en valeur du domaine, la visite de leurs amis, la découverte des voisins et gens du village, en plus de l’investigation des détectives, tout contribue à apporter l’animation et la variété nécessaires pour soutenir l’attention du lecteur et lui apporter un plaisir de lecture jusqu’au dénouement final. Lequel aurait gagné à être un peu plus convaincant. Mais, en l’état, c’est un très bon roman, d’un niveau comparable à un « Agatha Christie » et qui évoque (style « classique » compris) ceux de la Reine du crime.
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Le double tour

Une grande maison près de Londres où rien ne se passe depuis près de vingt ans : un vieil artiste alité, son étrange gouvernante, de rares visites familiales et pas d'argent . Jusqu'au jour où la fidèle domestique trébuche fatalement dans l'escalier. Tout porterait à croire à une simple chute sans le flair de deux inspecteurs de police ...

L'ambiance désormais surannée des romans policiers à l'anglaise : une histoire simple, une enquête sans police scientifique, pas de sang, un vocabulaire riche et précis.

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Ce fut le chien qui mourut.

The Dog It Was That Died / Ce Fut Le Chien Qui Mourut



A mon avis, l'un des livres les moins convaincants de son auteur. Il est vrai qu'il faut tenir compte du fait que je n'apprécie pas les romans sur le thème de l'espionnage . Notez que, comme d'habitude, vous retrouvez des schémas typiques de l'auteur : la maison toujours vaste mais qu'on ne pourra conserver que si, en l'espèce, en prend des pensionnaires (six en tout et six hommes), une veuve qui ne comprend pas ce que sont devenus les larges revenus de son défunt époux (mort d'une crise cardiaque tout ce qu'il y a de plus normale, je le signale tout de suite car le point a son importance), sa fille, bien mariée pourtant mais qui revient vivre chez elle et ne veut plus entendre parler de son époux à un point tel que, si on l'écoute, ça risquerait de vraiment se terminer de façon violente entre eux deux, le mari qui se présente par deux fois et qui insiste mais qui, chaque fois, est mis à la porte, des pensionnaires calmes, presque trop calmes (mais ce sont tous des scientifiques) dont certains connaissaient le défunt et l'estimaient fort, des placards jusque là inconnus dont on s'aperçoit avec surprise qu'ils ont des serrures de sécurité (mais que contiennent-ils, nul ne le sait même si la question a l'air de préoccuper beaucoup Wendy, la fille de la maison rentrée au bercail), Marie, la domestique française au franc-parler et qui vénère ses deux maîtresses, une ambiance lourde, pesante même, quasi étouffante (d'accord, on sort de la Seconde guerre mondiale mais tout de même ...) et, pour couronner le tout, Wendy que l'on retrouve noyée dans son bain après avoir absorbé, l'autopsie le prouve, un opiacée.



C'était pourtant une femme qui avait la tête sur les épaules et qu'on imagine mal saisie de la lubie, pour le moins baroque, de s'enfiler une ou deux pilules de bons somnifères au risque de s'endormir dans son bain bien chaud ...



L'Inspecteur McDonald, personnage récurrent de E. C. R. Lorac, mène l'enquête, à sa façon de limier honnête, non dépourvu de finesse et qui se doute bien que l'affaire est beaucoup plus compliquée qu'elle n'en a l'air. Sans beaucoup de surprise pour le lecteur, il interroge tout le monde, le Dr Staples, qui a soigné le défunt, l'incontournable Coverdale qui, lu, fut très proche du défunt à une certaine époque, le très timide Mr Marton qui avait trouvé le moyen de tomber amoureux de de Wendy et que celle-ci avait surprise, essayant d'ouvrir l'un des fameux placards, avec des moyens de fortune - bref, toute la maison.



Ca avance un peu comme le fameux pèlerinage de Kerlouan en Bretagne : un pas en avant et deux en arrière.



Juqu'à ce que, évidemment, la lumière rayonne des cieux - ou plutôt du passé via les placards - et révèle de fait une complexité intéressante à laquelle la manière assez molle de Lorac dans ce roman ne rend pas du tout justice. C'était si simple et si complexe. On peut même dire que, certains petits indices nous étant savamment distillés dès le début, le lecteur pouvait soupçonner la solution. Mais hélas ! dans l'ensemble, je le répète, il y a un je ne sais quoi qui bloque tout. Surtout, à mon sens, aucun personnage ne sort du lot. La seule qui aurait pu se distinguer, Wendy Cassel, meurt pratiquement dès les premiers chapitres et il n'y a personne pour reprendre le flambeau de ces caractères bien trempés, parfois "téléphonés", surtout dans les intrigues policières de l'époque, mais qui mènent l'intrigue sans faiblir et avec conviction jusqu'à son dénouement.



Mais, si vous êtes un inconditionnel, assurément, vous aimerez ... ;o)

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Prenez garde à la peinture

Voici une "Detective Novel" on ne peut plus classique, voire même un peu trop, parue en France en 1958. Au moins est-on ici à l’abri de la mièvrerie, de la fausse décontraction et de l’inconsistance qui font aujourd’hui le succès des "Cosy Mysteries", ces polars à l‘ancienne revisités à la sauce actuelle qui s’adressent à un public féminin adulte, mais que dans les années 1960 on aurait classés en "littérature jeunesse".

Au nord-ouest de l'Angleterre, Donald, aviateur, et sa fiancée Shirley, hôtesse de l’air, parcourent des routes montagneuses pour se rendre chez leurs jeunes amis Richard et sa sœur Célia. Arrivés à destination ils découvrent une demeure ancienne magnifique et font la connaissance de leurs jeunes hôtes ainsi que de leur tante Émilia. Bien vite, cependant, ils découvrent que l’endroit n’est pas aussi idyllique qu’il leur est apparu…

Dans un style clair et limpide, et cette simplicité qui est sa marque de fabrique, E.C.R. Lorac développe une intrigue au rythme équilibré. Pourtant on est parfois gagné par un sentiment de monotonie. Le drame qui a eu lieu entraîne ce passage obligé qu’est l’interrogation des témoins, lequel, même chez les Reines du crime que sont Agatha Christie ou P.D. James, peut s’avérer un long et fastidieux exercice, une "routine" en somme. Ici, cet exercice est assez bien dosé, mais si l’ennui infuse parfois c’est sans doute à cause de l’étude, par les enquêteurs, des différentes possibilités qui ont occasionné un accident dramatique et surtout qu’il manque un certain sel, et même du piment, à ce roman. Les personnages, plutôt sympathiques, sont attachants et l’auteure, ce qui est à mes yeux une qualité, ne développe jamais l’aspect "romance" des relations, contrairement à une Patricia Wentworth, qui s’y complaît un peu trop, gâtant ainsi ses pourtant très bons romans à mystère.

Avec davantage d’atmosphère, de suspense, d’action, ce roman eut paru moins plat. Il fait cependant passer un bon moment, dans une atmosphère à l’anglaise un peu surannée, mais non dénuée de charme.

E.C.R. Lorac, rééditée à juste titre en Angleterre, mériterait en France d’être redécouverte, ne serait-ce que pour ses meilleurs romans !

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L'eau qui dort

Encore un agréable polar à l'ancienne (mais pas trop, il date de 1949) de cette auteure tombée dans l'oubli en France mais qu'on réédite en Grande-Bretagne.

Caroline, citadine, peintre et écrivain, s'entiche d'un cottage abandonné, situé auprès d'un petit bois et d'un étang, dans une vallée du Lancashire, en Angleterre. Que ce lieu a du charme ! Elle achète aux enchères le lot (qui comprend aussi une ferme), mais ce refuge arboré ne s'avère pas aussi tranquille qu'il en a l'air…

Quel plaisir que la lecture de ce roman, presqu'aussi vif que celui que j'ai ressenti à la lecture de "La ferme abandonnée" (qui reste à ce jour l'un de mes préférés de l'auteure) ! Le point commun entre les deux : la présence de la campagne anglaise - chemins de traverse, champs, fermes, cottages, bois, vaches laitières, oiseaux, joie du jardinage, littoral sablonneux… des personnages attachants (les cousins de Caroline), une intrigue qui se déploie avec équilibre, sans longueurs, et un style d'une simplicité élégante, posé, très légèrement suranné.

Seul petit bémol : le tableau final obligé, où l'inspecteur donne la réponse à chaque interrogation, explication un peu trop diluée et verbeuse à mon goût.

Mais qu'il est plaisant de goûter au rythme lent de cette vie rurale des années 1940, où personne n'est greffé à un écran ou à un téléphone portable, où l'on fume beaucoup et où l'on a quelques préjugés envers les Gallois, certes. Mais autour d'une tasse de thé et d'un pot de confiture. Un petit polar au vert, qui infuse un plaisir certain. E.C.R. Lorac ou le charme de la simplicité.

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Quelle famille !

Dans le Londres d’après-guerre, la jeune Suzanne se retrouve embauchée comme aide-à-domicile (c’est le terme qui serait employé aujourd’hui) chez une vieille dame riche et exigeante, vivant dans le passé. Ses deux filles et leur mari respectif occupent les étages supérieurs de l’immeuble cossu. Peu de temps après la prise de fonction de Suzanne, la vieille dame est retrouvée morte, gisant dans son lit… Voici une detective novel au charme désuet, qui évoque à la fois Agatha Christie, par la simplicité du style, et Patricia Wentworth, par ses personnages. L’histoire embarque rapidement le lecteur, qu’il lit avec intérêt jusqu’au dénouement, plutôt inattendu. Tout est sans doute un peu trop classique ou un peu tiède dans ce roman, dénué de suspense, mais, en l’état, on le lit avec plaisir et sans ennui.
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Le destin des Tempest

Anne Tempest, femme au caractère trempé de soixante-seize ans, vit à Dene Manor, la vaste demeure du XVIIe siècle située dans le Sussex héritée de ses ancêtres. Dans cette propriété en déclin depuis 1914, Jane besogne durement au jardin, aidée uniquement par un vieux couple maussade depuis longtemps à son service, hébergé dans un joli pavillon. Mais une fracture de la jambe et le décès soudain de la sœur jumelle de Jane et de sa fidèle cuisinière vont changer la donne… Isobel, nièce dirigiste de Jane, face à l’impotence de sa tante, décide de lui envoyer en renfort deux petits-neveux fauchés qui veilleront sur elle et travailleront au château en échange du gîte et du couvert. Isobel déteste sa tante autant que le château. Cette astuce va lui permettre de regagner au plus vite son luxueux appartement londonien. Si vous aimez l’atmosphère de l’Angleterre traditionnelle, vous apprécierez autant que moi ce roman policier qui m’a régalé du début à la fin. L’ombre de Daphne du Maurier y plane, les personnages, très bien décrits, offrent une variété de visages : attachants, odieux ou effrayants. Anne Tempest, jardinière « nature » m’a évoqué Vita Sackville-West. Le rythme est soutenu par une variété d’événements et les témoignages et comportements des différents personnages. On accompagne avec intérêt et un sentiment de sympathie l’inspecteur Rivers, perspicace et humain. L’humour, ingrédient so British, est bien présent lui aussi. Et le style, « classique », ajoute au charme de la lecture. La grande qualité de l’auteure est de narrer une histoire sans qu’à aucun moment rien ne semble construit ni artificiel. Si vous avez épuisé l’œuvre d’Agatha Christie, allez à la recherche des romans de E. C. R. Lorac, hélas non réédités en France ! A l’heure où le « Cosy crime » fait florès, détournez-vous de ces romans dans l’air du termps, aux grosses ficelles, mièvres, sans charme, sans âme, où l’on parle de tablettes, de portables…, et plongez-vous dans l’univers de E. C. R. Lorac, au charme « vintage » bien réel. A quand une réédition ??
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La chère Emma

Un clergyman estimé, le révérend Anderby, décède subitement, de façon étrange et inexplicable. Il n’en faut pas plus pour que dans la clinique voisine on s’interroge sur sa veuve, une ex-infirmière pieuse et dévouée, dont les précédents patients semblent être eux aussi décédés dans des conditions suspectes… Cette « chère Emma » est-elle aussi bienveillante qu’il paraît ? Alors que l’enquête aurait pu être fastidieuse, sil elle avait mis en scène tout au long du roman les interrogatoires des différents témoins par les enquêteurs (dont le fin limier Macdonald), l’auteure déploie habilement une variété de points de vue ou de témoignages, à travers différents échanges, donnant lieu à la découverte de personnages contrastés et pittoresques. Les personnages féminins, notamment, sont truculents : une pétulante et bavarde dame, une directrice de pension peu amène, une délicieuse vieille dame un peu toquée… Ajoutés aux morts suspectes, aux messages de l’au-delà... le tout sur fond de jardins fleuris et bien entretenus… tout ici respire l’Angleterre typique des « Detective novels » à l’ancienne. Et on pense immanquablement à Agatha Christie (en plus sage ou moins loufoque). La lecture est plaisante. Et comme pour beaucoup d’intrigues policières on se souviendra moins du dénouement que de l’atmosphère qui nous a séduits et de certains personnages.
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Brumes

Brumes par-ci, brumes par-là : aucun doute, nous sommes bien dans une « Detective Novel » anglaise. Celle-ci date de 1955 et est signée d’une auteure prolifique, au talent injustement méconnu, hélas pas republiée en France, mais dont plusieurs romans ont bénéficié d’une réédition dans la série « The British Library Crime Classics ». Plusieurs personnes sont installées dans le compartiment d’un train noyé dans le brouillard de la campagne anglaise. Parmi eux, Sarah, secrétaire d’un psychiatre réputé et un jeune homme inquiet, perturbé. A l’arrivée à Londres, le jeune homme est retrouvé gisant sur le trottoir, à la sortie de la gare… Ainsi débute ce roman, dont l’atmosphère, le décor, les personnages, l’enquête m’ont immanquablement évoqué Agatha Christie. Jusqu’à son style « classique », un peu « masculin ». E. C. R. Lorac nous offre une lecture sans temps mort, dans une Angleterre d’après-guerre encore hantée par ses traumas, de Londres à la campagne anglaise. Si l’on ne tient pas entre les mains un chef-d’œuvre, nous avons ici un roman policier de bonne facture, bien construit, au rythme soutenu qui mérite d’être redécouvert !
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Dîner avec la mort

Ce roman s’ouvre sur un dîner select, dans un excellent restaurant français, auquel sont conviés de fameux voyageurs-chercheurs. Tous ont été invités pour être nommés membres du prestigieux « Marco Polo Club ». On se réjouit, se congratule mais bien vite on s’interroge : de quelle sorte de dîner s’agit-il réellement ? De plus, un cadavre est retrouvé dissimulé sous une table de service… L’idée brillante de départ, très dans l’esprit loufoque d’Agatha Christie, offre une introduction réjouissante et très vivante, donnant au lecteur l’impression de se retrouver au milieu des convives et de partager leurs échanges. Malheureusement, le roman se poursuit sur le mode assez ennuyeux d’une longue enquête où chacun, des membres de la police aux invités, s’interroge sur l’identité du criminel et sur ses motivations. Rien que très normal pour une « detective novel », me direz-vous. Sauf que rien ne vient ici apporter du sel, de l’imprévu, une quelconque action, un suspense, aucun changement d’unité de lieu ni d’irruption d’un nouveau personnage. Il n’y a qu’une longue enquête assez monotone que l’on suit sans surprise ni enthousiasme. Dommage, car rien à reprocher au style de l’auteure, classique, qui lui aussi évoque Agatha Christie. Ce n’est que vers la fin que ce roman « décolle » un peu. Assurément pas le meilleur d’ E. C. R. Lorac.
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Le hameau perdu

A la suite d’une violente collision, deux cadavres sont retrouvés à l’intérieur d’une voiture, à proximité d’un hameau coupé du monde à cause d’intempéries. Et le lecteur de plonger dans un polar à l’ancienne dont le classicisme n’est pas sans évoquer Agatha Christie, de même que le décor : les quelques fermes d’un hameau anglais isolé. On peut reprocher à ce roman la même chose qu’au « Manoir de la Douairière », autre « detective novel » de E. C. R. Lorac : une histoire qui n’est d’un bout à l’autre qu’une longue enquête. Sans que rien d’autre n’apporte de la variété une fois le décor et les personnages plantés. On y retrouve aussi les mêmes qualités : malgré ce qui pourrait être source d’ennui (une enquête, rien qu’une enquête, du début à la fin), l’auteure sait habilement susciter l’intérêt du lecteur jusqu’à la dernière page, grâce à un déroulement impeccable, des dialogues bien écrits, des personnages bien brossés. Pour qu’on soit vraiment emballé, il eut cependant fallu que le récit soit pimenté de davantage d’originalité, de variété, d’action, d’inattendu. En l’état, il s’agit d’un bon roman, d’une auteure (prolifique) injustement oubliée. Du moins en France. Heureusement d’ailleurs que certains de ses romans continuent à être disponibles sous la forme de livres d’occasion. Celui que j’ai lu est un vieux « Masque » paru en 1955.
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Le manoir de la douairière

Le docteur Ferens et son épouse sont ravis de pouvoir s’installer dans ce si joli petit village du nord du Devonshire. A proximité de leur manoir s’élève un hospice pour enfants, d’allure assez sinistre, dirigé impeccablement par « Sister Monica », que Mme Ferens juge d’emblée antipathique… mais que chacun au village s’accorde à considérer comme merveilleuse. Quelques mois après l’arrivée du couple, le corps de la « sainte » est découvert dans le bief du moulin… Qui était véritablement Sister Monica ? L’accident ne serait-il pas un meurtre ? Après avoir épuisé la totalité des œuvres d’Agatha Christie, je souhaitais prolonger l’ambiance de ses "detective novels". Jusque-là certains de ceux de Patricia Wentworth ou de Ngaio Marsh avaient rempli cet office. Mais qui d’autre ? J’ai alors découvert E. C. R. Lorac. Dès les premières lignes de ce roman, j’ai goûté le style - classique - de l’auteure, une finesse d’observation, des personnages originaux, des traits d’humour et, bien sûr, ce décor d’une Angleterre qu’on souhaiterait intemporelle, avec son château, son église, son presbytère, son auberge, un manoir, un moulin… les noms pittoresques des localités et lieux-dits, et ses habitants, dans l’ensemble avenants, mais dont on sait qu’ils ne livrent pas tout aux étrangers, à ceux qui sont vécus comme « hors du groupe ». Dans un style classique donc (c’est ce qui sans doute me rapproche le plus des romans d’Agatha Christie et que j’apprécie le plus), parmi des personnages très bien brossés, certains émouvants, et avec humour, nous sommes entraînés de la première à la dernière page dans une longue enquête centrée autour du personnage de Sister Monica. C’est aussi le point faible du livre : contrairement à Agatha Christie qui pimente ses enquêtes d’événements, rebondissements, et également par d’autres meurtres, E. C. R. Lorac développe la sienne, et uniquement celle-ci, du début à la fin. Malgré tout, jamais l’ennui ne s’insinue au cours de la lecture - car cette reine du crime sait habilement éviter toute longueur qui laisserait divaguer l’attention du lecteur - et on lit avec plaisir une auteure qui semble désormais totalement ignorée en France. E. C. R. Lorac fut pourtant une représentante incroyablement prolifique de l’Age d’or de la Classic British Crime Fiction, et la « British Library » a récemment inclus plusieurs de ses romans (dont celui-ci) parmi ses "Crime Classics ». C’est grâce à un livre d’occasion du « Club des Masques », édité en 1960, que j’ai pu la découvrir.
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Elles sont folles

Elizabeth Ryan, romancière à succès, a disparu lors d’un voyage en Italie, qu’elle effectuait en compagnie de son mari, le colonel Ryan. Sa sœur, la volcanique Anne Wordhead, s’inquiète de sa disparition, d’autant qu’on ne retrouve pas non plus le colonel.

C’est sur un ton vif et avec un style clair et agréable que débute ce roman. Ici, pas de digression psychologique, de description approfondie des personnages ou des lieux, de scène de vie périphérique à l’intrigue, l’auteure s’en tient à son objet policier, ce qui donne un enchaînement de faits et de réflexions et déductions agrémentés d’humour. Le roman est constitué principalement de dialogues, ce qui lui apporte son côté vivant, mais le manque de descriptions étoffées et de narration aboutit à un manque d’"atmosphère", d’épaisseur et d’ambiance mystérieuse. La fin est un peu plate, même si inattendue. En l’état, c’est un bon roman classique, du Agatha Christie un peu pâle, mais qu’on lit agréablement. A condition de pouvoir en trouver un exemplaire ! Il en reste quelques-uns, assez chers, sur les sites de vente en ligne, mais également dans une librairie spécialisée dans le polar, à Paris. A défaut, on peut trouver la version lue, sur cassette audio, dans la série "Les Maîtres du mystère", en vente sur internet à prix modique. Les romans de E. C. R. Lorac ont été réédités en Angleterre, et c’est lui rendre justice, car certains sont vraiment très bons !
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Mort le venin

Dans une spacieuse résidence vit une grande famille, « recomposée » dirions-nous aujourd’hui, dont trois couples. La maisonnée est sous la coupe de la mère, Mrs. Farrington, personnage hypocrite, manipulateur et profondément odieux, au « chic discret » et aux manières policées. Jusqu’au jour où la méchante succombe subitement… Chacun des membres de la famille, tous détraqués à leur manière, devient alors un suspect potentiel. Une « detective novel » classique, située dans l’Angleterre d’après-guerre (comme beaucoup de romans d’E. C. R. Lorac), dans un style un peu désuet, qui évoque les romans d’Agatha Christie. Tout ici est bien mené, on retrouve l’attachant inspecteur Mac Donald et son humanisme, pourtant l’ensemble est un peu ennuyeux, « ronronnant », sans le sel de la Reine du crime. La cause en est, selon moi, que les personnages, à part ceux de l’infortunée Madge, et de la truculente Mrs. Pinks, la domestique, sont peu attachants et assez inintéressants. Ils sont aussi assez peu développés. L’atmosphère n’est pas non plus « mystérieuse » et le suspense est absent. Quant au personnage le plus « savoureux », la fielleuse Mrs. Farrington, que l’on « adore détester », et que l’auteure décrit très bien, il disparaît dès le début du livre. Emportant avec lui une source d’intérêt du roman. En l’état, il s’agit d’un roman policier de « bonne facture », ni plus ni moins, mais qui laissera peu de traces dans l’esprit du lecteur. Cela dit, il serait souhaitable pour les amateurs de romans policiers anglais vintage que les meilleures œuvres de l’auteure soient rééditées. Les romans traduits en français de E. C. R. Lorac, sortis dans les années cinquante, ne sont hélas plus disponibles, sauf en seconde main, mais jusqu’à quand ?
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L'Affaire de Langland

Le cadavre d’un inconnu est découvert sur une route de campagne par un temps d’épais brouillard… le brouillard, élément récurrent dans les romans de E. C. R. Lorac. Ainsi débute cette enquête, pas la plus passionnante de l’auteure. Ce n’est en effet qu’après une première partie fastidieuse consacrée à l’emploi du temps des témoins, dont le portrait est à peine esquissé pour être captivant (Quelle route, quel chemin ont-ils emprunté ? A quelle heure ?) que le roman prend enfin un (petit) envol. On se plaît alors à goûter au charme désuet (fin des années 1950) de cette petite communauté de fermiers, aux mœurs ordonnées autour d’un métier rude, lequel offre encore des perspectives d’avenir, où l’on mange copieusement et n'ouvre pas sa porte à n’importe qui. Les personnages prennent alors un peu plus de couleur : le père du vétérinaire est un vieux monsieur attachant, l’ancien officier rigide ne dit peut-être pas tout, le vieux paysan semble un peu trop curieux… et les deux jeunes qui mènent l’enquête sont vifs et futés, un inspecteur débutant secondé discrètement par son jeune ami. La fin du roman réserve quelques surprises. Pour autant, on ne tient pas là le meilleur roman de l’auteure, simplement une petite histoire policière pas désagréable à lire.
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Demandez à l'agent

Une histoire qui débute de manière accrocheuse, avec l’apparition, dans le quartier respectable de St. John’s Wood, à Londres, d’une vieille dame très chic et très « old style » à la recherche de son neveu. Le neveu en question s’avère introuvable si bien que la police finit par s’intéresser à l’affaire. Le lecteur se trouve alors entraîné jusqu’à la vieille demeure pittoresque d’une ancienne actrice de vaudeville, non moins pittoresque, Rosetta Ransom, maintenant âgée, ruinée et paralysée, vivant au mileu de ses jeunes locataires. J’apprécie la plupart des enquêtes signées E. C. R. Lorac, mais celle-ci m’a paru peu passionnante, assez artificielle (élipses concernant la « vieille duchesse », avec pour seul but de nourrir l’enquête et que l’histoire aille jusqu’à sa fin) et peu vraisemblable (le dénouement notamment). Un conseil : oubliez ce roman et découvrez les autres œuvres de l’auteure (exercice cependant difficile, car ses romans n’ont pas été réédités) et leur délicieux parfum évoquant la Reine du crime, Agatha Christie.
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