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Citations de Edgar Hilsenrath (400)


Celui qui dans ce pays désire une fille qui ne tapine pas et n'est pas une call-girl ou quelque chose dans le genre (...), pour celui-là, l'amour dépend avant tout de l'aura de réussite qu'il est tenu, en tant qu'homme, de dégager. Si toi, Jakob Bronsky, tu devais rencontrer une telle fille, elle se posera les questions suivantes: Qui est Jakob Bronsky? Pourquoi écrit-il dans une langue qui n'est pas "in" et qui n'est parlée que de quelques greenhorns? Où ces gribouillages le mèneront-ils ? A rien, probablement. Que sait-il, Jakob Bronsky, de l'american way of life? Sait-il, Jakob Bronsky, que seule la réussite compte, et rien d'autre? Est-ce un mec qui écrase l'autre sans le moindre scrupule tout en croyant au bon Dieu? Sait-il que notre monde est un monde paradisiaque? Croit-il, Jakob Bronsky, à l'infaillibilité de notre système? Connaît-il les idéaux de nos ancêtres, ceux arrivés avec le premier navire, le Mayflower, et que pense-t- il de la culture Coca-Cola? Croit-il, Jakob Bronsky, au rêve américain? Va-t-il un jour posséder une voiture flambant neuve, des costumes de prix, une maison ou un appartement à lui dans les quartiers en vogue de l'Eastside? Ses revenus dépasseront-ils les cent cinquante dollars par semaine de sorte qu'on puisse dire: celui-là, il vaut cent cinquante dollars, minimum! Claquera-t-il, ne serait-ce qu'une fois, cent balles en une soirée par pure exubérance, juste pour me montrer qu'il en a les moyens? M'invitera-t-il à Las Vegas? Croit-il, Jakob Bronsky, à l'intérêt de devenir membre d'un Country Club et que fait-il pour y parvenir? Va-t-il falloir que je subisse sa bite? Est-ce que ça vaut le coup? Car, au bout du compte, je voudrais me marier un jour, puisque c'est ce qu'on attend de moi. Car, au bout du compte, je voudrais aussi divorcer un jour pour encaisser ma pension alimentaire. Sera-t-il, Jakob Bronsky, un jour en mesure de payer une pension alimentaire, Jakob Bronsky, ce vieux clodo qui prétend avoir vingt-sept ans? Non, Jakob Bronsky. Tes gribouillages ne m'intéressent pas. Ta trique encore moins. Douche ta bite à l'eau froide!
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Toutes les grandes doctrines me font peur, surtout quand elles sont exploitées par l'État et la bureaucratie. Des millions ont disparu derrière des barbelés au nom d'une justice sociale révolutionnaire censée rendre les gens heureux, et des bûchers ont brûlé au nom du christianisme. Je ne fais pas confiance aux flambeaux de ceux qui font le bonheur de l'humanité. Je me tiens à distance des doctrinaires. Ceux qui assènent de pieuses paroles et prétendent aimer l'humanité tout entière, n'aiment en réalité personne. Quand on aime, on fait toujours des choix. Je ne peux pas aimer tout le monde, mais dans le cadre de mes possibilités, je peux faire en sorte qu'il ne soit fait de tort à personne.
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EXTRAIT DE LA POSTFACE :

Le nazi et le barbier est le deuxième roman de
Hilsenrath écrit en allemand pour l'éditeur new-yorkais Doubleday et compagnie . Editeur qui eu le flair de publier la traduction américaine de son premier roman " Nacht .
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Et moi, Max Schulz, j’ai toujours été un idéaliste. Mais un idéaliste d’une espèce particulière. Un idéaliste qui sait changer son fusil d’épaule. Quelqu’un qui sait que la vie est plus facile du côté des vainqueurs que des vaincus. C’est comme ça. Que je sois maudit si ce n’est pas la vérité.
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Mon sergent a vidé sa bière, repoussé sa casquette à tête de mort et lissé ses cheveux trempés de sueur. « Vous ne trouvez pas, Max Schulz, il a dit d’un air finaud, qu’il est grand temps de virer les commerces juifs des rues Goethe et Schiller – je veux dire par là : d’aryaniser le commerce ?
— Grand temps, sergent, j’ai dit.
— C’est pas pour dire, mais ces rues portent les noms de poètes et de penseurs allemands, a dit Franz Revêche.
— Ça s’arrose, sergent », j’ai dit.
Franz Revêche a hoché la tête, vidé sa bière, en a repris une autre et l’a vidée aussitôt. Pendant un moment on s’est regardés en silence. Franz Revêche a recommandé des bières. Et puis encore des bières. Sa soif semblait inextinguible. À un moment il s’est levé et il est sorti en titubant. Quand il est revenu, il m’a gueulé dessus, complètement bourré : « Dites-moi, elles sont comment déjà les maisons rue Goethe et Schiller ?
— Infestées de punaises, j’ai dit.
— Rien à foutre, a dit Franz Revêche en se rasseyant. Cul aryen, punaise ne craint.
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Passons sur les années de ma tendre enfance jusqu’à l’été 1914 : rien à signaler. À part peut-être la Grande Guerre. Elle arrivait à point nommé pour sortir les honnêtes gens des rues Schiller et Goethe de leur train-train quotidien.
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- Comment sont les yeux arméniens ? dit-elle en riant.
- Incomparables. En fait, ce sont des yeux bibliques, mais veloutés et voilés de tristesse.
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— Mandelbaum a enlevé sa chemise de nuit et s'est jeté sur la mariée. Il a doigté un peu sa chatte mouillée, puis il a fait un drôle de mouvement avec les fesses, comme pour prendre son élan avant de lancer l'assaut final. Il s'est cambré, jetant son cul en arrière, les orteils agrippés aux draps, et d'une secousse a propulsé tout son corps en avant.
[...]
— Vers quatre heures du matin, Mandelbaum a eu envie de tirer un deuxième coup avec la mariée. Il s'est relevé et il est retourné dans la chambre à coucher, mais à peine parti, le voilà qui revient. Pas seul. J'ai demandé : « Pourquoi ? » Mandelbaum a dit : « La mariée a mauvaise conscience. Elle ne veut plus le faire dans le lit, avec le marié qui dort à côté... »
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« En Allemagne, on te rappelle à chaque instant que tu es juif. Ce n’est pas qu’on ressente de l’antisémitisme, mais les gens ont mauvaise conscience quand ils rencontrent un Juif. Ils te traitent avec un excès de précautions, c’est très désagréable. » (p. 94)
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« L’holocauste vous poursuivra partout en Allemagne. Chaque maison, chaque rue nous le rappellera. Les vieux aussi. Il n’y a pas moyen d’y échapper. » (p. 7)
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« Pour moi, il ne s’agit que d’aimer la langue. On peut aimer l’allemand sans aimer les Allemands. » (p. 27)
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Oui, cher Itzig. C'est un vaisseau fantôme. Je sais enfin pourquoi on parle de la Marche des millions. Nous n'étions pas des millions. Mais les morts nous accompagnaient.
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Supposons que j'aie dix mille cous. Et que tu puisses me pendre dix mille fois. Crois-tu que mes victimes seraient satisfaites ?
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Tu seras étonné d'apprendre, Itzig, que moi, Max Schulz, artiste capillaire, j'ai perdu la main. Faut dire, ça faisait un moment que je n'avais pas coupé de cheveux. Pendant longtemps, mon exercice a été de tirer au fusil, sur des cibles juives, comme on disait alors.
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Je tremblais de terreur. A cet instant je me dis : "Me voici en ce jour, je ne puis autrement".
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Ici c'est la réunion des ratés. Il y a les dégonflés, il y a les lèche-culs professionnels, et d'autres qui ont loupé le coche, soit parce qu'ils manquaient de souffle, soit parce qu'ils n'ont jamais appris à ramper dans les règles de l'art, ou que le cul qu'ils léchaient n'en avait jamais assez.
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Avec mes bottes et mon uniforme, je m'étais accroché à la roue de l'Histoire, mais je ne pesais pas lourd. Qu'est-ce qu'un petit poisson ? Qu'est-ce qu'un uniforme ? Et qu'est-ce qu'une paire de bottes ? Mais les millions de petits poissons, avec ou sans uniforme, avec ou sans bottes, tous ces petits poissons qui à l'époque ont dit OUI et qui comme moi sont accrochés à la roue de la fortune... ce sont eux qui l'ont mise en mouvement.
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Il m'aidait pour les devoirs, il m'entraînait au calcul mental et m'expliquait pourquoi il faut une majuscule après le point : parce qu'un point, ce n'est pas une virgule, le point, c'est la fin, et celui qui veut rebondir après la fin ferait mieux de voir les choses en grand. Car qui a envie de commencer petit ?
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Le bon Dieu n'a-t-il pas inventé l'innocence pour qu'elle se fasse piétiner, écraser ici-bas... sur cette terre ? Les faibles et désarmés ne se font-ils pas bousculer par les forts ? Matraquer, violer, humilier, enculer ? Voire à certaines époques exterminer ? Vrai ou faux ?
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Un minuscule petit bout d'homme tout maigre, l'épaule gauche tombante, comme si deux mille ans d'exil, de souffrance avaient choisi cette seule épaule pour s'y accrocher. L'épaule gauche, la plus proche du cœur.
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