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Critiques de Elaine Castillo (22)
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Nos coeurs si loin

Chaleureux, foisonnant, ce premier roman rend hommage à la communauté philippine émigrée, réfugiée aux États-Unis. Elaine Castillo parvient à insuffler du cœur dans ces pages, une musique singulière liée aux fragments en langue étrangère, une certaine tendresse derrière la dureté d'hier et de la dictature qui a marqué les âmes au fer rouge. Cette sorte de famille élargie qui est le personnage central de ce livre se dessine peu à peu autour de nous, pleine de vie et d'humanité (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/05/17/nos-coeurs-si-loin-elaine-castillo/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Nos coeurs si loin

Ce roman est difficile à aborder, un peu trop dense à mon goût. Pourtant les portraits de femmes proposés par l'autrice : Hero, Paz, Roni, d'âge différents, bel et bien liées par ce destin d'expatriées sont poignants.



Le traumatisme vécu par Hero, Paz, s'imprime à la génération suivante sans que rien ne puisse l'empêcher. Beaucoup d'humanité dans ce roman choral. L'écriture est intense, les questionnements nombreux car même si la communauté permet un sentiment d'appartenance, tous ces gens ne sont plus vraiment Philippins et pas Américains.



Même si pour la plupart d'entre eux, c'était une question de survie, le déracinement est une blessure indélébile. L'autrice nous touche en nous faisant traverser le temps, celui du passé aux Philippines et du présent en Amérique avec ses difficultés d'intégration, la langue qui émaille les conversations à la maison, la double culture à construire dans une ville cosmopolite nous éclaire sur les difficultés d'une communauté qui doit trouver sa survie dans des petits boulots.



L'autrice nous permet d'entrevoir les Philippines, la dictature, le multiculturalisme, l'importance des communautés pour les expatriés, la sauvegarde de l'amour.



Toutefois, je n'ai pas trouvé la référence avec les chroniques de San Francisco pertinente. Le roman aurait mérité d'être élagué d'un nombre trop important de personnages pour rendre de la lisibilité au destin de Hero.



Je remercie l'opération Masse Critique de Babelio de m'avoir permis de découvrir la plume d'Elaine Castillo.



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Nos coeurs si loin

Le roman voit s'entrecroiser le destin de plusieurs personnages qui fui les Philippines pour s'installer aux États-Unis.

Le style est assez compliqué à lire, mélangé d'une quantité phénoménal de termes philippins non traduits. Pas d'explication, de note ou de lexique en fin de livre pour aider. Alors si parfois on comprend le sens de ces mots dans le contexte, ce n'est pas toujours le cas. Dans ses conditions, la lecture du roman demande une concentration élevée et il est plus difficile de s'attacher à l'histoire en elle-même.

L'intrigue ne pas m'a non plus émerveillée. Sans doute déjà trop abreuvée par des histoire d'immigrés, je n'ai vu dans le roman qu'une histoire de plus parmi d'autres, plus émouvantes, plus originales ou tout simplement plus facile à lire.

Si le roman montre la dictature philippine, la difficulté de s'intégrer dans un nouveau pays, la force d'une communauté pour les déracinés, je n'ai pas réussi à apprécier le tout.
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Nos coeurs si loin

Je dois cette lecture à l'opération masse critique Babelio, merci à vous, quoi qu'il en résulte.



Ce roman sur le thème du déracinement aurait pu me plaire puisque j'aime découvrir de nouvelles cultures et je ne connaissais rien à celle des philippins qui ont fui pour s'installer sur la côte ouest américaine.

Toutefois, ne m'ont pas plu: l'oralité du texte, le tutoiement qui fatigue (même le peu qu'il dure) , les digressions pour nous faire entrer dans les moindres détails de la vie des quelques personnages (moins de 10, heureusement), leurs faits et gestes, leur passé et leur présent et enfin les mots philippins non traduits. On sent encore, intuitivement, qu'il y a quelque chose qui cloche dans la traduction, probable que la version originale soit plus cohérente, lisible, relevée. Dommage donc. 556 pages c'est une immersion dans l'histoire d'une communauté, de deux pays, et dans une histoire personnelle mais encore faut il avoir envie de se laisser glisser dans l'eau... Personnellement j'ai bu la tasse et conseille guère ce roman dont la thématique prometteuse a été assombrie par le style et la traduction.
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Nos coeurs si loin

Si le début du roman demande un peu de ténacité car les expressions philippines sont nombreuses et peu traduites (on déduit le sens mais pas toujours), la suite est passionnante car on entre dans l'Histoire de ce pays sous la dictature de Marcos (et comment ne pas faire le triste parallèle aujourd'hui avec le retour de Marcos Junior à la tête du pays...) et l'exil de la population vers les Etats-Unis qui constitue une grosse concentration.

L'auteure nous décrit le quotidien de Paz, Pol, Rosalyn, Roni et Hero, mais principalement Hero(Nimang), une jeune filipinas qui appartenait à la riche et privilégiée famille De Vera et dont son oncle, Pol, était marié à une fille de Marcos. Se destinant à être médecin comme son oncle, Hero décide de mettre un terme à ses études et s'engage dans la NAP (Nouvelle Armée Populaire) au côté de Eddie et surtout Théresa, en bref, devient une opposante au régime. S'ensuit la clandestinité, la lutte et la captivité. Elle rentre meurtrie et marquée à vie.

Son exil aux Etats-Unis est la solution et elle retrouve son oncle Pol et sa femme Paz, avec leur petite Roni eux aussi exilés, à Milpitas, banlieue de San Francisco. Elle y rencontre Rosalyn, dont la famille a quitté les Philipinnes lorsqu'elle avait 4 ans et se noue d'amitié voire plus avec elle.

C'est un roman très dense, foisonnant, très riche, avec beaucoup d'informations, d'explications, de questionnements personnels sur le passé de ce pays, sur ces gens qui ont dû le quitter, les attaches et la vie qu'ils y ont laissé et qu'ils essaient tant bien que mal de reproduire aux Etats-Unis, avec ce que cela comporte de racisme, de rejet, de communautarisme et autres implications sociales. C'est riche en échanges et j'ai beaucoup aimé les interactions entre les personnages.

Une lecture vraiment intéressante même s'il faut s'accrocher dans ce roman pour aller au bout mais il vaut vraiment le coup!

Merci aux Editions La Croisée et à Babelio pour cette très belle découverte. Un premier roman qui en annonce de suivants prometteurs!
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Nos coeurs si loin

C’est un premier roman que les Editions La Croisée et Babelio m’ont permis de découvrir dans le cadre d’une opération Masse Critique. Je les en remercie.



Le thème était attirant car peu traité : les Philippins exilés aux États-Unis.

Les plus de 550 pages s’articulent en 2 temps : la vie aux Philippines avec son histoire, ses dialectes et tous les excès de ses dirigeants ; puis la vie d’immigrés en Californie avec leur solidarité et leurs difficultés à gagner leur vie. Dans ces 2 mondes, des personnages assez nombreux rendant la lecture parfois difficile.

Le personnage principal Hero n’apparait qu’à l’arrivée en Californie, après une bonne centaine de pages… A ce titre la quatrième de couverture est plus que discutable tout comme le parallèle avec les Chroniques de San Francisco osé.

Nous retrouvons les sujets du déracinement, de l’insertion, du manque du pays, des difficultés à intégrer une autre langue mais je dois dire que le style peu fluide, l’emploi très poussé d’expressions de différents dialectes philippins m’ont souvent rebuté.

Il y a parfois des rencontres qui ne se font pas. Tel est ce qui s’est passé pour moi avec ce livre. C’est dommage mais c’est ainsi.

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Nos coeurs si loin

Livre reçu dans le cadre de l’opération « Masse Critique » de Babelio dont je remercie les organisateurs ainsi que les éditions mentionnées.

Tout d'abord, la comparaison entre la version anglaise et la traduction française révèle une différence notable : si l'idée est similaire (le cœur, l'éloignement) le titre original (introduisant le nom de l'Amérique) est plus critique. En effet, les Philippins exilés aux États-Unis n'y trouvent pas le "cœur" qu'ils ont laissé aux Philippines, et bien qu’ils tentent de reformer un groupe aimant en Californie, le titre semble sous-entendre que l’Amérique ne puisse pas être le cœur. Tout court.

Est-ce donc un roman de l’exil ? Les protagonistes ne sont ni tout à fait américains, ni plus tout à fait philippins : le cœur est resté au pays, c'est la raison qui s'est installée dans le nouveau.

Est-ce un roman de la reconstruction ? L’identité morcelée se cherche encore. La proximité mexicaine sera tout aussi sensible dans le contexte américain que celle de la Chine, l’Espagne ou le Japon dans l’archipel philippin.

Le récit des conditions de vie de cette communauté à l'instinct de conservation familiale exacerbée reflète parfaitement, à mon sens, l'authenticité d'une population loquace, grégaire et généreuse. Le style fluide, presque oral de l'autrice est à ce propos très révélateur, que l'on apprécie (ou moins) l'enchaînement incessant des faits, la précision des détails et le foisonnement des situations. Échappant au régime dictatorial de Marcos et Aquino (dont Hero est la figure héroïque et meurtrie), il évoque sans pathos les difficultés migratoires. 

Il est vrai que le roman est long, très long, et certaines digressions ou anecdotes auraient mérité d'être résumées. Il est immersif et en même temps exclusif. Je m'explique : le mélange des langues (tagalog, pangasinan, ilocano et anglais) fait partie intégrante de la réalité des locuteurs. Elle parsème ici le récit sciemment. Cependant, si cette décision (sans lexique ni notes de bas de page) renforce la pertinence du texte, elle déstabilise, à force, les lecteurs étrangers qui se sentent écartés du fait de leur incompréhension vis-à-vis de certains détails – peut-être piquants ? –, et d'une certaine complicité. C’est dommage. De même pour l'aspect culinaire : s'il donne une dimension humaine, ethnique, conviviale somme toute bien agréable, il est parfois un peu omniprésent dans le livre – quand bien même il est omniprésent dans la vie des femmes philippines.

Le couple formé par Paz et Pol illustre l'importance des castes (comme il en existe en Inde), séparant les niveaux sociaux très distinctement, encore au-delà des frontières. Leur fille, Roni, est ballottée entre les deux, en plus de sa double culture, et les bagarres qu'elle déclenche, l'eczéma qu'elle développe sont comme la décharge d'un poids ou les stigmates d'un traumatisme intériorisé.

Et c’est elle finalement qui, au cœur de l’histoire, la rend si attachante.

anne.vacquant.free.fr/av/
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Nos coeurs si loin

Je remercie Babelio et les éditions La Croisée pour ce livre reçu dans le cadre d'une Masse Critique exceptionnelle.

Parfois un livre n'est pas la bonne idée. N'est pas la bonne forme. J'imagine parfaitement bien un film de cette histoire. Histoire qui ne sont que des moments de vie, plutôt banals à vrai dire de quelques personnages issu peu ou prou, directement ou indirectement d'un exil des Philippines. Dans la plupart des livres ou oeuvres artistiques US, les Philippins ont toujours un rôle triste, faible, de second plan voire pire. C'est ceux qui semblent être les plus méprisés, mésusés, maltraités... Bref, ici, au moins, l'auteure nous en dépeint des portraits plus creusés et plus intéressants. Même si, malheureusement, ces histoires de vies "banales" ne m'ont pas accroché.

J'ai trouvé la narration, la temporalité, et l'écriture construite de façon assez pénible à suivre. Si je trouve bien le fait d'inclure tout un tas d'éléments typiques, dans les langues multiples du pays, le fait qu'il n'y ait ni lexique, ni explications en bas de page, p. ex, appauvrissait la lecture. C'est une des raisons majeures pour laquelle je trouve que l'écrit rend probablement mal ce que l'auteure avait en tête. Et c'est pourquoi j'imagine plus un film ou une mini-série... Bref, ces éléments qui feraient le plus la différence entre cette histoire-ci et plein d'autres sont gommés, atténués par le manque de connaissance du lecteur lambda (que je suis sur ces sujets). (Et même en s'aidant de google, vous n'aurez pas nécessairement les bons signifiants...). J'en veux aux éditeurs originaux pour ça.

Et j'en veux tout autant aux éditeurs francophones pour avoir une fois encore mal-titré une oeuvre. Le titre original est bien plus juste et résonne à dessein avec l'exergue : "America is Not the Hearth"... Pourquoi trahir l'esprit...



Je n'ai pas envie de résumer le contenu. Disons que pour moi le suspense le plus grand est celui de savoir si l'eczéma de Roni va ou non disparaître. Roni qui est par ailleurs le personnage le plus réussi et amusant.



Beaucoup trop de pages pour quelque chose qui est resté hermétique pour moi, trop lourd.



Quitte à une nouvelle fois risquer de ne plus me voir confier de livres par Babelio, je dois encore dire que l'allusion sur la quatrième de couverture à Junot Diaz et aux Chroniques de San-Francisco d'Armistead Maupin est une blague.

Pour le premier, l'écriture est infiniment plus incisive et puissante (en tout cas les traductions) chez Diaz et si, effectivement, ça parle aussi d'American dream, d'exil et d'intégration, les atmosphères et rythmes sont très différents.

Pour le deuxième, hormis le fait que l'histoire se passe elle aussi partiellement à San-Francisco, je ne vois pas. Certes, il y a un peu d'amour saphique et un brin de libertinage, mais on ne retrouve pas du tout la chaleur d'un foyer central avec des personnages qui nous entraînent et s'entraînent tous dans un sillage enrichissant leur personnalité au fur et à mesure des pages, et des tomes... Et surtout l'humour, le second degré, et le détachement, de Maupin n'y est pas. Peut-être dans le côté "girly", beaucoup de détails vestimentaires, look, que sais-je... Mais franchement...



Je ne dis pas non plus que "Nos coeurs si loin" est dépourvu de qualités, non, je pense qu'on sent bien l'amour de l'auteure pour cette "communauté", et probablement que les concernés seront très touchés.

Moi, je suis resté à côté.
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Nos coeurs si loin

J’ai eu un peu de mal à entrer dans ce roman, sans doute parce que je connaissais trop peu les Philippines pour comprendre le contexte, et que l’auteure donne peu d’indications dans ce sens. Les personnages sont nombreux, à la fois dans le présent en Californie et dans les évocations du passé aux Philippines, et ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Le fait qu’Elaine Castillo ponctue son récit de fréquentes expressions en tagalog ou en ilocano contribue également au ralentissement de la lecture et la rend plus ardue. En dehors de cela, une fois passé le premier tiers du roman, j’ai enfin commencé à apprécier les personnages principaux de Hero et Roni et à intégrer avec elles la communauté très soudée d’immigrés philippins de San Francisco. Sans plus. Je remercie néanmoins Babelio et les Editions La Croisée pour cette lecture.
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Nos coeurs si loin

Les Éditions La Croisée ont le chic pour me dépayser immanquablement, m’amener dans des mondes que je n’avais encore jamais eu l’occasion d’appréhender à travers mes lectures passées : Elaine Castillo est issue de la diaspora philippine, implantée à San Francisco, US, ville réputée pour vivre au rythme des festivités des différentes communautés qui la composent. Les Philippino-Américains sont le second plus grand sous-groupe asio-Américain et le plus grand groupe d’Asie du Sud-est des États-Unis. Ce n’est vraiment pas si souvent que l’on croise ce pays d’Asie du Sud-est, ni sa diaspora d’ailleurs, dans les fictions qui sont régulièrement publiées. Les Philippines sont un archipel qui compte un peu plus de 7 000 îles, la plus grande d’entre elles, Luçon abrite la capitale Manille, et elle est celle qui se rapproche le plus du territoire chinois. Lire le roman d’Elaine Castillo, ce fut une occasion de remarquer à quel point ce pays se démarque de ses voisins asiatiques, marqué par les différents colonisateurs qu’elle a subis de siècle en siècle.



Le roman est épais, il ne compte pas moins de cinq cents pages bien remplies. Si ce roman a été traduit depuis l’anglais, Elaine Castillo est, en effet, née aux Etats-Unis, ses racines philippines ont la part belle : non seulement le roman s’appuie sur des personnages philippins, qu’ils soient au pays, ou exilés aux Etats-Unis, il ne manque pas non plus d’y évoquer Les Philippines, son histoire, son folklore, ses dialectes, sa cuisine, sa construction sociale. Le texte en français est constellé de nombreuses répliques, laissées sciemment dans leur langue d’origine par l’auteure, le choix de ne pas les traduire, renforce cette omniprésence de la culture philippine originelle des protagonistes. À l’image des destinées de Paz, Pol et Hero, dont il est principalement question, le roman prend les amarres dans l’archipel asiatique, se poursuit et finit dans une banlieue de San Francisco, aux Etats-Unis, celle qui abrite cette communauté philippino-américaine : on y suit les déambulations de Paz et Pol, de Hero la nièce de ce dernier, depuis leur vie respective jusqu’à leur vie de famille dans un pavillon de banlieue. Paz est une jeune philippine à la peau claire, qui étudie d’arrache-pied dans son pays, pour devenir infirmière. Pol était un brillant chirurgien orthopédique, séducteur invétéré, issu d’une bonne famille, dans son pays. Ils se rencontrent à l’hôpital, se marient, et finissent par s’exiler aux Etats-Unis où ils deviennent parents d’une fille unique, Roni. Hero, la nièce de Pol, finira par les rejoindre un peu plus tard.





Quoique très foisonnant de détails, de personnages, j’ai été passionnée par cette immersion dans la vie philippine, partagée entre la vie de la famille de Paz et celle de Poz d’abord, puis celle de Roni et celle de Hero : ces pages grâce auxquelles l’auteure s’attache à nous partager la complexité, les particularismes, le caractère son pays d’origine, cette mosaïque d’îles. Les deux familles représentent en Philippines un pan différent de sa société, le plus modeste par le biais de Paz, l’autre de meilleure condition par le biais de Pol. Et on y voit ces Philippines envahies par ces bases américaines, à l’influence indéniable relents colonisateurs espagnols et japonais, des négociants chinois, lors de la dictature de Marcos qui a mis en place la loi martiale. Un pays aussi morcelé géographiquement que déchiré par les milices populaires qui s’opposent au gouvernement en place. Si le couple avait une certain niveau de vie, une certaine classe sociale, aux Philippines, il n’en va pas de même dans leur nouveau pays d’adoption qui ne reconnaît pas leurs compétences et leurs diplômes. C’est une autre vie, celle des minorités invisibilisées, c’est un autre ordre ou la renommée de la famille de Pol n’a plus aucune incidence, d’une famille qui doit trouver son identité loin des Philippines, les parents exilés qui ont abandonné beaucoup en s’installant ailleurs, une fille américaine fruit de cet exile, à la double culture, et la nièce sans-papiers, rescapée des conflits politiques de son pays.





C’est un beau roman sur ceux pour qui l’exil était la seule voie de la survie, la fuite d’un pays qui ne leur offrait aucune perspective d’avenir, sur la double-culture qui définit ces minorités américaines, qui vivent bien souvent entre eux, entretenus par le souvenir d’un pays et d’un passé auxquels ils resteront toujours intimement attachés, des dialectes, des coutumes, qui fabriquent comme un lien de parenté entre des personnes qui vivent entre deux mondes. Car si leur vie se déroule effectivement aux Etats-Unis, celle d’un avenir ailleurs que sur les bords de route à vendre, le récit est ponctué de flash-back au passé philippins, ponctué de ses conflits. C’est un récit qui se déroule sur la dualité d’une vie présente dans un pays qui leur offre la seule chance de vivre correctement et d’une vie passée au sein d’un pays qui était le leur, mais dont certains, Paz en premier, ne pouvaient vivre qu’en marge. On vogue constamment entre cette nostalgie du pays, composée de cette culture culinaire, dans cette diversité langagière, tagalog, pangasinan, ilocano, qu’ils entretiennent au sein de cette vie communautaire, et le fait de bénéficier un emploi, de pouvoir offrir un avenir à leur fille, née sur le sol américain, à force d’heures supplémentaires et sous-payées. Ce livre est composé de longs chapitres, où dans chacun d’entre eux il y a une anecdote en apparence banale, mais qui ouvre une brèche sur un passé philippin, des tranches d’histoire, personnelle et historique, entremêlées. Le reproche que je ferais, ce sont ces quelques longueurs à mi-récit, notamment sur ces scènes de vie de Hero, accentuées par une certaine redondance : vu l’épaisseur du roman en général, et la richesse du récit en particulier, il me semble que certaines pages étaient loin d’être nécessaires.



C’est un premier roman très riche, extrêmement foisonnant et précis, avec ses défauts, longueurs et quelquefois brouillons, mais qui a la qualité de nous présenter l’une de ces minorités qui font du peuple américain, un peuple composite et mixte, sa richesse, n’en déplaise au Canard orange américain. J’aime beaucoup, également, le titre en version originale America Is Not the Heart qui porte si justement et si simplement cette essence et existence duales de ce qu’on l’appelle minorités.




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Nos coeurs si loin

J'ai découvert ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio, et je ne suis pas sûr que je l'aurais terminé si je ne m'étais pas engagé à en écrire une critique.

D'abord la présentation des personnages laisse à désirer. Les 40 pages du prologue parlent de Pacita, le personnage principal de la 1ère partie du livre. Le chapitre suivant parle de Paz, on ne comprend pas qui c'est avant de réaliser que c'est le diminutif de Pacita. Page 49, Hero débarque en Amérique pour soigner ses blessures; avant ça il y a juste une demie phrase pour dire que la nièce de Pol, dont on ne cite pas le nom, a passé 2 ans dans un camp de détention. Difficile de faire le lien.

Par ailleurs l'auteure utilise sans arrêt des expressions philippines, sans jamais fournir de lexique.

"Kumusta ka na, Tita, avait-elle lancé à Paz. Mabuti, avait répondu Paz, en lui retournant la question."

"Selon la période de l’année, on a de l’akapulko, du lagundi, du sambong, et de la tsaang gubat et du niyog-niyogan, du komprey, de l’abang, du buyo-buyo, du tanglad, de la gumamela, de la luya, de la moringa."

Le récit s'attarde beaucoup sur les repas et la nourriture, ce qui n'a absolument aucun intérêt puisque, sans explication, on ignore de quoi il s'agit.



Le récit utilise aussi des références historiques sans explication. On trouve par exemple "C’était à la suite de la révolte Hukbahalap contre les Japonais".

Qui connait les Hukbahalap ? D'autant plus que le nom n'est pas correct ! Après vérification le mouvement de guérilla s'appelait Hukbalahap et non Hukbahalap.

"Marcos destitué, et que Cory était désormais à la tête du pays". Seuls les vieux comme moi ont entendu parler de Corazon Aquino, et de son surnom, je doute que "Cory" dise quelque chose aux plus jeunes.

L'histoire de la Nouvelle Armée du Peuple est explicitée, c'est la seule.



Et puis le récit est beaucoup trop long, beaucoup d'anecdotes au milieu du livre sont décrites en longueur alors qu'elles n'apportent rien à l'histoire. On passe 6 pages par exemple à décrire une séance de maquillage.



Le côté sympathique de Nos coeurs si loin est dans la présentation de la diaspora philippine aux Etats-Unis. On sent un sens de la communauté, une réelle solidarité entre les membres qui se regroupent autant qu'ils peuvent. Je m'attendais à des personnages déchirés entre 2 cultures, mais ce n'est pas le cas, ils sont Philippins des Etats-Unis, comme une nationalité à part. Je n'ai pas senti la notion de déracinement dans ce livre. Les personnages vivant aux Etats-Unis vivent entre eux, mais n'éprouvent pas de nostalgie de leur pays d'origine. Leur principale préoccupation semble être d'obtenir la nationalité américaine et de faire venir un maximum de personnes de leur famille aux USA.



Ce livre me parait écrit pour les Philippins, sans doute l'auteure a-t-elle voulu rendre hommage à la communauté dans laquelle elle a grandi, mais à mon goût il reste trop imperméable aux autres.
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Nos coeurs si loin

Je remercie Babelio et les éditions La Croisée pour cette lecture.

J'ai été attirée par le résumé de ce livre. Mais pour arriver à bien s'imprégner de cette histoire, il faut s'accrocher. J'avoue qu'il m'a fallu bien 150 pages avant d'être vraiment dans l'histoire. On apprend à connaître le passé de Hero, une expatriée des Philippines vivant en Californie dans les années 80-90. Je ne connaissais pas du tout l'histoire des Philippines et le livre nous en apprend un peu plus. J'avoue qu'il m'a fallu chercher un peu plus sur Internet pour avoir les clés pour comprendre les enjeux de cette histoire. L'autrice explique dans les grandes lignes ce qui est arrivée à Hero sans plus expliquer le contexte du pays dans sa globalité. Je crois qu'il faut vraiment en passer par là afin de bien comprendre l'intrigue.

L'autrice prend son temps pour nous expliquer ce passé là mais aussi celui de Paz, sa tante par alliance, et Rosalyn expatriées comme elle. Roni, la nière de Hero, n'ayant pas connu ce passé, semble être en dehors de tout ça, mais elle a son histoire bien à elle, lourd à porter pour une si petite fille. Toutes ces femmes sont portées par l'autrice et cela rend une histoire émouvante, pleine d'amour, même si ce n'est pas flagrant dès le départ.

Il s'agit d'un roman assez exigeant où l'autrice fait beaucoup de saut du passé vers le présent régulièrement. Cela rend la lecture difficile au départ. Les dialogues ne sont pas non plus mis en avant. On ne les aperçoit qu'à la lecture. Ils sont dilués dans le texte. On s'y fait très vite mais cela peut être surprenant au départ.

Une fois refermé, le livre fait réfléchir. Il s'agit en réalité d'une découverte de tranches de vie de 3 femmes en réalité, Paz, Hero et Rosalyn. Chacune a son passé, elles n'en parlent pas, ne laisse rien deviner. Mais on sent ce passé lourd en elles, on le devine en tout cas. Cela fait d'elles des femmes fortes et en même temps, si prêtes à s'écrouler. Aucun mot ne peut expliquer ce qu'elles ont vécu et en réalité, elles ont beaucoup de points communs entre elles.

C'est un roman émouvant, prenant, assez exigeant comme je le disais parce que l'histoire n'est pas simple à comprendre au premier abord. L'autrice a fait en sorte de nous rappeler en permanence l'origine de ses personnages avec leur langue utilisée dans leur pays. On apprend à connaître toute cette communauté à travers cette langue, leur envie de s'en sortir, cet esprit de famille.

Belle découverte pour ce premier roman de l'autrice.


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Nos coeurs si loin

Livre reçu dans le cadre de l'opération « Masse critique ». Merci aux organisateurs pour leur confiance.



J'avais lu la quatrième de couverture qui m'avait bien tenté, mais dès le prologue j'ai été perdu. Toute une vie m'est racontée à la deuxième personne du singulier. Tout est allé trop vite et ça ne m'a pas accroché. Je me suis demandé pourquoi on me parlait de ces personnes que je ne connais pas, où on voulait en venir et, surtout, où on était.



Avant d'abandonner, j'ai décidé d'accord un minimum de cent pages après le prologue. Et là, on est parti sur une toute autre histoire, avec d'autres personnages, sans contexte. Il m'a fallu des pages pour comprendre le lien avec le prologue, et encore le doute subsistait. J'ai fini par comprendre de quel pays venaient les personnages, mais pas vraiment pourquoi on me racontait cette histoire, ni vraiment de quoi on me parlait.



Après quelques jours où je n'ai pas pu lire, je suis retourné dans le livre et quand j'ai compris que je ne savais pas du tout de qui on me parlait, qu'en fait l'histoire m'ennuyait, j'ai décidé d'arrêter. Désolé…
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Nos coeurs si loin

Tout d’abord merci à l’éditeur et à Babelio qui m’ont offert l’occasion de lire ce livre. Ce livre ou ces livres ? En fait, il y a trois livres dans ce livre. Un livre sur le Philippines, son histoire, les brutalités des colonisateurs et des dirigeants néo-coloniaux. Le livre est truffé de phrases en tagalog, ilocano et pangasinan et on découvre vite que tous ne se comprennent pas.



Nous comprenons l’exil d’une partie de la population, notamment aux USA où elle se retrouvent dans démêles quartiers à San Francisco. C’est le deuxième livre dans le livre avec la vie communautaire, la recherche des musiques et surtout des saveurs du pays ainsi que des fêtes. C’est la partie du livre qui m’a le plus inspiré, parce que moi-même, fils d’immigrés d’Europe Centrale, marié à une immigré d’Afrique du Nord, je comprends et ressens ce besoin se rattacher à ses racines, même si l’arrivée en France (pour moi) ou aux USA (dans le livre) est une libération. L’auteur décrit ainsi longuement des fêtes familiales. C’est une partie du livre que tout immigré ou descendant d’immigré ne peut que ressentir pleinement.



La troisième partie du livre parle de l’héroïne, Héro et de son parcours tourmenté aux Philippines et aux USA. C’est le personnage central du livre, mais pour moi la vraie grande personne c’est Paz, sa tante ou cousine qui l’accueille et l’héberge, tout en travaillant 16 heures / jour pour aider sa famille au sens large, permettre le regroupement familial et donner une éducation à sa fille.



Un livre étonnant et intéressant.



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Nos coeurs si loin

Je me suis laissée totalement emporter par ce récit, alors qu'il comporte pas mal de difficulté. Le prologue à la seconde personne du singulier tout d'abord. Son style, sa longueur et surtout l’histoire qui y est racontée m’ont laissée perplexe. Ce prologue raconte pratiquement par le menu la vie d’une jeune philippine, dans son pays natal, mais aussi une partie de sa vie d'expatriée aux États-Unis. J’avais l’impression de lire un long résumé de l’histoire que j’allais lire ensuite. C’était une erreur ! Car dans ce prologue c’est une autre voix qu'on rencontre et qui est le prétexte pour nous planter le contexte, nous raconter l’histoire d’une famille et d’une femme qui va la porter à bout de bras.

La « véritable » héroïne du roman, nous la rencontrons dans le premier chapitre. Même si les premières pages sont difficiles à contextualiser (qui est Hero ? Quel est son lien avec Paz ?… ) très rapidement, je me suis laissée embarquer. On y suit la rééducation de Hero, son intégration dans la communauté d'expatriés vivant à Milpitas, et les résurgences de son passé qui l'empêche de faire son deuil. C'est une femme en pleine introspection qui doit se réinventer, trouver sa place et accepter de s'ouvrir aux autres.

Autre difficulté de ce roman, les termes et phrases non traduits qui le jalonnent. Pourtant je m’y suis habituée, avec le contexte on devine ce que disent les personnages et cela m'a permis de rester « encrée » au récit. Mais je l'avoue, un petit index des plats et différents fruits et légumes mentionnés n'aurait pas été de trop. Car la nourriture a une place très importante dans ce texte à tel point que je me suis noté le nom de certains plats pour tenter de les tester.

Autre difficulté pour moi, le contexte géopolitique qui m'est totalement inconnu. Ce roman n’étant pas un cours d’histoire, l'autrice ne rentre pas dans les détails, je n'ai donc pas forcément bien compris certaines allusions et références. Mais cela a piqué ma curiosité et j'ai envie d'en apprendre plus sur l'histoire des Philippines.



Pour apprécier cette lecture à mon avis il faut rester bien accrocher, se ménager de longues plages de lecture (au moins au début) et surtout se laisser emporter.



Je remercie Babelio et son opération Masse critique pour m’avoir fait découvrir ce livre.

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Nos coeurs si loin

Voilà un roman qui a la particularité de nous faire découvrir une communauté qui finalement passe souvent inaperçue, que ce soit dans la littérature ou dans le cinéma, ou même l’actualité. Merci Elaine Castillo et Babelio de m’avoir permis de découvrir cette communauté. L’autrice, elle-même d’origine philippine, nous plonge dans la vie de ces Philippins qui ont fui leurs pays pour diverses raisons (politiques, économiques…) et qui tentent, tant bien que mal, de s’intégrer dans leur nouveau pays, les Etats-Unis. Mais ces migrants ont des difficultés d’intégration comme beaucoup de déracinés. Il y la barrière de la langue, le rejet de l’autre, les difficultés financières (cumuler plusieurs emplois pour assurer la survie d’une famille nombreuse avec les différentes générations et divers liens familiaux. Les liens fort et solidaires entre tous ces migrants leur permettent de créer une communauté soudée et respectueuse du bien-être de ces membres.

Ce premier roman est très riche, foisonnant. Trop peut-être. Tant dans l’histoire que – surtout - dans la multitude des personnages. Je me suis parfois un peu perdue dans les liens entre chacun. Même si ce qui arrive parfois à ces déracinés est bouleversant, je n’ai pas réussi à me sentir concernée, à être émue par les histoires de ces individus. Ils étaient trop nombreux, à mon goût, pour nous laisser le temps de s’attacher à l’un d’entre eux.

J’ai peu adhéré au style que j’ai trouvé lourd, compliqué à lire. Il y avait trop de termes philippins, sans explication (un lexique ou moins de termes philippins aurait certainement rendu le texte plus compréhensible). Il faut se fier à son instinct ou au sens du texte pour espérer comprendre ces mots dans le contexte. Mais ce ne fut pas toujours le cas.

Dans ses conditions, la lecture du roman demande une concentration élevée et il est plus difficile de s'attacher à l'histoire en elle-même.

Je remercie Babelio et Masse Critique de m'avoir permis de découvrir cette autrice et son roman.
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Nos coeurs si loin

Quand on m'a proposé cette masse critique privilégiée, j'ai tout de suite été tentée ! Me plonger dans la culture d'immigrés philippins vivant aux États-Unis me séduisait, et la comparaison aux Chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin m'intriguait ! Mais alors, comment dire... Mis à part que l'intrigue se déroule à San Francisco, je n'ai trouvé aucune similitude avec Les chroniques de San Francisco. Ah si... L'homosexualité est abordée, mais c'est un peu léger comme point de comparaison. Pour ce qui est de s'immerger dans la culture philippine, j'ai été servie de manière brutale ! le récit est parsemé de dialogues et de vocabulaire en tagalog et ilonggo sans aucune traduction ni note en pied de page pour aider à la compréhension. Résultat, on est complètement perdu ! Les 200 premières pages, j'ai consulté régulièrement internet pour trouver des traductions du tagalog et comprendre de quoi il retournait. Il faut vraiment s'accrocher pendant longtemps avant de finalement rentrer dans le livre qui en vaut la peine ! Mais pourquoi laisser le lecteur francophone sortir les rames ? Je ne comprends pas le choix de l'éditeur...



Toujours est-il qu'après s'être accroché pas moins de 200 longues pages, on rentre enfin dans l'histoire. Hero, philippine sans papiers, arrive aux Etats-Unis après avoir fui son pays. Hébergée chez son oncle Pol et sa femme Paz dans la banlieue de Milpitas à San Francisco, elle va s'occuper de leur maison et de leur fille, Roni, jusqu'à ce qu'elle rencontre Rosalyn. Elle travaillera ensuite également dans le restaurant de la grand-mère de celle-ci. Peu à peu, Hero va se laisser séduire par Rosalyn. L'histoire se met en place lentement, avec de nombreux flashbacks ainsi que différents points de vue, celui de Paz, celui de Hero et celui de Rosalyn. Tous ces témoignages nous permettent de comprendre comment chaque personnage en est arrivé là où il est aujourd'hui.



En résumé, j'ai aimé m'attacher à ces protagonistes au fil des pages tout en découvrant la cuisine philippine (on mange beaucoup dans le livre !). Mais je ne peux pas mettre une note plus élevée car ce livre manque cruellement de traduction et de ce fait, l'entrée en matière est beaucoup trop compliquée.


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Nos coeurs si loin

J'ai eu l'occasion de lire ce livre dans le cadre d'une masse critique privilégiée organisée par Babelio. J'ai accepté de le recevoir suite à la lecture de la 4e de couverture qui faisait mention d'une similitude avec Les chronique de San Francisco d'Armistead Maupin, avec lesquels je me régale régulièrement.



De ce fait, j'ai de prime abord été déçue : les chroniques, ce sont des discours, une lecture active, des personnages divers et variés, de l'action, etc. Bref ça bouge. Dans Nos cœurs si loin, oui il y a Los Angeles, oui il y a une relation lesbienne, mais les similitudes s'arrêtent là. Les dialogues sont rares, et lorsqu'il y en a ils sont dilués dans la narration, donc peu d'espace, des blocs de mots très compacts. Ce dont je ne suis pas super fan.



J'ai donc zappé cette mauvaise référence littéraire pour pouvoir me plonger dans cette histoire. Le premier chapitre parle de Paz, son enfance et son immigration aux États Unis. J'ai bien aimé, puis le second chapitre (ou partie car pas de numéro et assez conséquent) se centre sur Héro la nièce du mari à Paz. Et la j'ai eu plus de mal jusqu'à ce qu'elle s'ouvre un peu plus à partir du milieu du roman à peu près. Puis la seconde partie, j'ai assez apprécié.



L'histoire nous en apprend un peu plus sur les Philippins. Je me suis aperçue que je n'ai jamais lu de roman sur ce peuple et je suis contente d'avoir eu cette immersion en Philippine puis auprès des immigrés philippins en Californie.



Le fait qu'il y ait beaucoup de phrases en philippin est un peu lourd car il n'y a pas de traduction et cela m'a un peu énervé. Idem avec leur plats traditionnels, je n'arrivais pas à me les représenter.



Finalement, je suis contente d'avoir lu ce roman. Je ne m'y serais peut être pas frottée si on ne m'avait pas demandé une critique au bout. Mais au final, j'avais hâte de retrouver Héro et sa famille au fil des pages.
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Nos coeurs si loin



Nos coeurs si loin.

Elaine CASTILLO



Geromina surnommée Hero débarque aux États Unis, à San Francisco, chez son oncle et sa tante ( qui travaille comme une forcenée pour nourrir sa famille élargie) lorsqu’elle fuit les Philippines et le gouvernement Marcos/Aquino.

Là elle s’occupe de sa petite nièce nommée Geromina elle aussi mais surnommée Roni avec qui elle noue un lien très fort.

Nous allons découvrir comment vit cette famille d’exilés et leurs amis (qui travaillent soit dans la restauration soit dans la coiffure).

Comment ils s’y prennent pour obtenir la nationalité américaine et le précieux passeport.

Pourquoi Hero n’a t’elle plus de liens avec ses parents ?

Quel est ce passé si secret et douloureux ?

Comment continuer à être soi quand on n’est plus de nulle part (plus philippine pas vraiment américaine).



Un roman très étrange, long (trop), avec un procédé narratif particulier : de temps en temps à la 3 ème personne et de temps en temps à la 2 ème personne.

Beaucoup de mots de différentes origines et régions sont utilisés sans lexique ni explications et j’ai trouvé ça dommage et excluant.

Hero ne m’a pas touchée.

Son entourage non plus.

Les thèmes abordés sont l’exil, l’homosexualité, le secret et l’intégration.

Merci à Babelio.com pour cette masse critique.



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Nos coeurs si loin

Geronima, ou Niamang ou encore Hero, débarque dans la baie de San Francisco après avoir été considérée morte par sa famille durant plusieurs années pendant lesquelles elle était prisonnière et torturée dans son pays natal, les Philippines. Geronima, dite Roni, c'est aussi le prénom de sa jeune cousine, en hommage à cette Niamang résistante et engagée qui manquait à Pol. Fraîchement débarquée pour se réinventer une nouvelle vie, Hero tente de s'intégrer à la communauté philipinnas des abords de San Francisco.

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Pour bien placer les bases, ce roman n'a été terminé que par respect pour la masse critique Babelio et parce que 500 pages en tant de guerre contre le Club Dorothée c'est trop précieux pour être abandonné (si tu ne comprends pas la dernière partie de cette phrase, c'est que tu n'es pas dans le @crazybooktripchallenge).

Mais malheureusement, ce roman n'a pas du tout été à la hauteur de ce que j'imaginais. La quatrième osait un parallèle avec les Chroniques de San Francisco, on aurait presque envie de l'attaquer pour publicité mensongère, je ne me suis absolument pas sentie dans le même univers que Maupin.

C'était extrêmement long, inintéressant et il faut presque être bilingue philippin pour espérer suivre car il y a des mots voir des phrases entières en philippin sans traduction à chaque paragraphe (quand ce n'est pas à chaque ligne). C'est décousu, on navigue parfois dans les souvenirs du personnage sans comprendre ni comment ni pourquoi on est arrivé là et pour revenir sur la quatrième de couverture, je me demande qui a choisi ce résumé. Le rapport entre le récit et le résumé n'apparaît qu'à presque la moitié du roman et encore, le résumé concerne plus la fin que le début, choix incompréhensible.

Pour résumer : c'était long, c'était étrange et je cherche encore l'intérêt du roman.
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