Soufi, mon amour est le premier roman d’Elif Shafak que je lis. Je l’ai emporté avec moi dans les Cyclades, le mois dernier, et cette lecture fut en harmonie avec la lumière et la joie de mon séjour : un coup de coeur.
« Ne te demande pas où la route va te conduire. Concentre-toi sur le premier pas. C’est le plus difficile à faire. »
Nous sommes en mai 2008. Ella Rubinstein a quarante ans. Elle est mariée depuis vingt ans à David, un dentiste. Ils ont trois enfants, un chien, une belle maison dans le Massachusetts à deux heures de Boston. Ella est une sorte de prototype assez réussi de desesperate housewife. Elle essaye de persuader tout le monde – et surtout elle-même – que tout va bien et qu’elle est heureuse. Mais le vernis craquelle de plus en plus et Ella décide de recommencer à travailler. Lectrice à temps partiel pour un agent littéraire, le premier manuscrit qui lui est confié, « Doux Blasphème », posté des pays-Bas, est écrit par un certain A.Z. Zahara. C’est un roman historique sur la vie du célèbre poète mystique Rûmi et son soleil bien-aimé, Shams de Tabriz, au 13ème siècle. Intriguée par sa lecture, perdue au milieu de problèmes relationnels avec sa fille ainée, Ella va entamer une correspondance imprévue, qui va vite devenir essentielle, avec l’auteur du roman, Aziz, un soufi moderne.
Elif Shafak, au gré de chapitres alternés avec légèreté, raconte de front le livre consacré à Rûmi entre 1244 et 1246, et la vie d’Ella en 2008. Shams le derviche errant, Rûmi l’érudit et prêcheur rigide se transformant en poète. Le récit dans la Turquie du 13ème siècle va articuler leurs voix particulières avec celles des témoins de leur parcours, de leur rencontre, de leur évolution conjointe. L’épouse, les fils, la fille adoptive, le zélote, l’étudiant, le mendiant…
Entre initiation au soufisme, sens de la vie, quête de soi, poésie, amour et tolérance, Soufi mon amour est un voyage lumineux et inspiré, tant intérieur qu’historique. Le roman a beau s’essouffler sur la fin – j’ai été déçue -, une fois le livre refermé, le coup de coeur des débuts était toujours là, vibrant, intact. C’est à saluer. Et donc, c’est une lecture que je vous conseille !
« Le temps n’est qu’une illusion. Ce qu’il faut, c’est vivre l’instant présent. C’est tout ce qui compte. »
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