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Critiques de Elise Fontenaille (743)
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Le garçon qui volait des avions

Ce livre, écrit par une française, exprime à lui seul le paradoxe des Etats-Unis. Colton Harris Moore, à qui ce livre est dédié, n'est pas un de ces WHASP qui peuplent les feuilletons américains. Non, il fait partie des White Trash, ces américains blancs totalement laissé à l'écart du système et du rêve américain.

Mère alcoolique, père drogué, Colton n'aurait pu rêver pire ascendance. Il est accusé injustement de vol à l'âge de huit ans, et ramené chez lui, menottes aux poignets. Oui, c'est possible, et non, cela ne choque même pas la société américaine. J'espère au moins que cette arrestation choque en France, bien que l'on souhaite "pénaliser" le plus tôt possible. Après cet événement traumatisant, Colton se révolte et déclare la guerre à la police. J'ai presque envie de vous rassurer, les services sociaux, après diverses plaintes, prendront les choses en main et le placeront en foyer, variante à peine déguisé de la prison. Il s'évade plusieurs fois - difficile de garder l'oiseau en cage - et commence son périple.

Ce qui aurait pu être l'itinéraire d'un délinquant ordinaire devient la fantastique cavale d'un héros provoquant des temps modernes. Oui, je vous l'accorde, il a volé des voitures (de luxe),des bateaux et des avions. Accordez-moi cependant qu'il n'a jamais blessé ou tué personne. Il m'a fait penser aux héros de Véronique Ovaldé, qui vivent "des vies d'oiseaux" et s'installent dans le nid des autres. Pour Colton, necessité fait loi, il n'a d'autres choix que de voler dans le garde-manger des autres, puisque sa mère boit les allocations au lieu de le nourrir.

Bien sur, il fait penser à un siècle de distance à Hucleberry Finn, il fait aussi penser aux enfants perdus de Fagin - sauf qu'aucun Fagin ne viendra le prendre sous son aile. Pas de bonne conscience américaine mais encore l'idée que certaines personnes doivent rester en marge de la société, si nécessaire en les poussant un peu. Ecoutez les voix qu'Elise Fontenaille nous donne à entendre, celle de Colton, bien sûr, mais aussi celle de Mo, sa mère, celle d'Helen, amie d'enfance de Mo devenue policière, qui vit des fins de mois difficiles (mari chômeur, trois enfants) et celles des voisins et demandez-vous quelle autre issue avait Colton.

Demandez vous aussi ce qu'il va devenir : il a été condamné à sept ans de prison.
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Les poings sur les îles

Un enfant de six ans vit un ravissement lorsqu'il va chez son grand-père Luis.

Immigré espagnol, analphabète, Luis sait faire pousser n'importe quoi, connaît tous les oiseaux, joue de la guitare......

Il faut leur mettre « les poings sur les îles » dit-il ; oui, son français est parfois déformé.

Quel amour entre ces deux là.

Ça fait chaud au cœur.

C'est un album court mais plein de tendresse, d'amour et de poésie.

Les illustrations si colorées sont très belles.

Une petite parenthèse de douceur et de bonheur.
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Les trois soeurs et le dictateur

Mina, une adolescente californienne se rend chez son cousin Antonio pour découvrir le pays où a grandi son père et son histoire familiale. Direction : la République Dominicaine. Et elle rend compte de son expérience à Eliza, sa meilleure, qui elle est d'origine haïtienne.



Le choix de présentation "épistolaire" permet au lecteur de découvrir l'histoire de cette île et quelques unes de ses coutumes en même temps que les deux protagonistes. Le ton de l'histoire se fait vite grave, du rhum et de la bachata on passe assez vite au coeur du sujet : la dictature de Trujillo et le sort des soeurs Mirabal - l'une d'entre elle étant la grand-mère de Mina.



C'est le troisième livre d'Elise Fontenaille que je lis en seulement quatre mois, et c'est toujours un plaisir de retrouver cette écriture conscise, sans pathos et fluide à la fois. Une fois encore, l'auteure est partie d'un fait divers qu'elle a mis en scène à travers ses personnages. En peu de mots et grâce à quelques images on saisit toute l'horreur des évènements ; parfait pour des ados - d'autant que son format permet une lecture en une heure montre en main.

Une fois de plus c'est un récit fort et prenant qui a fait remonté La Fête du Bouc dans ma PAL !
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Blue book

Qui se souvient de l'expérience coloniale allemande en Afrique Sud-occidentale, entre 1883 et 1916 ?

De cette courte période de colonialisme, dont l'issue a été la guerre mondiale et non la décolonisation, circonstance qui a retardé l'accession à l'indépendance de la Namibie jusqu'en 1990 et conservé les postes-clés de l'économie pour les minorités allemande et afrikaner jusqu'à présent, nous découvrons dans ce récit une violence inouïe, une barbarie innommable. Si cette violence en elle-même peut ne pas surprendre dans le contexte colonial, et si des pratiques similaires ont été répertoriées ailleurs, perpétrées par d'autres Européens, deux particularités la rendent cependant inquiétante : la multiplicité de liens de paternité qui, au sens littéral et générationnel, unissent cette colonisation au nazisme, en faisant de la première une véritable répétition générale de plusieurs aspects du second, et d'autre part le refoulement complet de ses exactions dans la conscience collective, se trouvant sans doute estompées par le nazisme justement.

Paternité : le premier gouverneur de la colonie africaine se nomme Dr. Heinrich Göring ; plus tard il enfantera le célèbre Hermann, après avoir attiré des colons allemands par la fausse nouvelle d'une mine d'or.

La foire coloniale de Berlin de 1896, où sont conviés et presque contraints de se déguiser « en sauvages » deux fils de dignitaires des Hereros et Namas, les principales ethnies autochtones, habituellement vêtus de redingote et chemises amidonnées, lecteurs de la presse européenne et sud-africaine en langue anglaise, connaisseurs des Evangiles et baptisés de noms bibliques depuis les quatre siècles de christianisation de leurs peuples, sera le déclencheur des théories pseudo-génétiques d'un certain Dr. Eugen Fischer, l'inspirateur du volet raciste du nazisme. Ce dernier se rendra d'ailleurs en Afrique, et sera approvisionné en cranes d'Africains trucidés, par centaines, par un certain Ralph Zürn, génocidaire et profanateur « professionnel » de sépultures. Ce dernier sera le père de l'artiste peintre et poétesse surréaliste Unica Zürn, compagne de Hans Bellmer, belle-fille d'un haut dignitaire nazi, violée par son propre frère, qui terminera son existence douloureuse par la schizophrénie et le suicide. [C'est une auteure que j'aime beaucoup : elle donne aussi un éclairage extraordinaire sur la maladie mentale et les perversions sexuelles].

La stratégie par laquelle le général Lothard von Trotha terrassera les Hereros en août 1904, en les contraignant à une longue marche dans le désert après avoir empoisonné les puits des oasis, et le successif ordre d'extermination (« Vernichtungbefehl ») datant d'octobre de la même année, préfigurent, par leur ressemblance troublante, respectivement le génocide arménien et la « solution finale » (« Endlösung der Judenfrage ») ; enfin l'organisation du camp de Shark Island constitue l'archétype parfait d'Auschwitz et autres Treblinka. Si l'on accepte pour les massacres de 1915 l'appellation de génocide, force est de noter que le premier du genre en ce siècle fut perpétré contre les Hereros.



En 1917, pour des raisons évidentes de propagande de guerre, le nouveau gouverneur britannique du Sud-Ouest africain diligente un jeune major irlandais, tel Thomas O'Reilly, juge de formation, intègre de caractère, et antiesclavagiste par conviction, d'une enquête sur les atrocités commises par l'administration précédente. Avec beaucoup de zèle, il recueillera quelque soixante-dix témoignages de rescapés de Shark Island entre autres qui feront la matière d'un Blue Book. Cependant, le major disparaîtra assez mystérieusement dès 1919 et en 1926, sous chantage allemand, tous les exemplaires de son rapport par ailleurs resté assez confidentiel seront retirés de la circulation en vue de destruction. Cet ouvrage est né de la découverte fortuite d'un exemplaire probablement unique dans une bibliothèque universitaire de Pretoria. Des extraits d'une dizaine de pages en sont reproduits. L'Allemagne refuse des excuses officielles pour les exactions, la famille von Trotha est partagée dans l'expression de sa contrition ; en 2011, 20 crânes de Hereros et de Namas ont été restitués par l'hôpital de la Charité de Berlin en son nom propre et sans représentant du gouvernement, et jusqu'en 2013 trônait à Windhoek la statue équestre « qui […] depuis 1912 honorait les soldats et civils allemands morts durant la guerre qui les opposa aux Hereros » (p. 184) : elle a été déplacée en catimini la nuit de Noël.



La leçon que je tire de cette lecture est que, encore et toujours, il faut se garder de considérer le nazisme comme une aberration de l'Histoire, comme une folie qui, du fait de son incongruité, serait unique et à jamais irrévocable. Si le colonisateur, autant que et de concert avec le colonisé, ne fait pas œuvre de décolonisation de son esprit, des dangers variés et inattendus le guettent ; et c'est loin d'être chose faite chez nous aujourd'hui...

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Jesse Owens : Le coureur qui défia les nazis

Une bonne autobiographie ! Ni trop courte ni trop longue.. c’est un ouvrage à découvrir pour se cultiver et apprendre à connaître Jesse OWENS. Lu en 2 fois mais se lit très très vite. Pour ceux qui aiment le sport mais pas forcément car c’est centré également beaucoup sur la personne et la vie de cet homme, pas que le parcours sportif!
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La révolte d'Éva

Lu dans la foulée d'Eben ou les yeux de la nuit, un autre roman jeunesse de Elise Fontenaille, j'ai oublié de faire une critique de ce roman mais je l'ai apprécié même si celui-ci est très sombre. Cinq filles, une noirceur dans le coeur du père qui prend plaisir à les battre, un quotidien familial proche de l'horreur pour Eva, la narratrice et ses soeurs. Tiré d'un fait réel, cette histoire fait froid au dos et fait penser à toutes les violences familiales. Très poignant, émouvant, lire un roman (bien) léger après ça, comme compenser le déficit...
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Blue book

Le "blue book" n'est pas un roman , c'est l'histoire d'un génocide oublié , voire caché à la face du monde .

Car il s'en est fallu de peu que ce massacre disparaisse de la mémoire collective et de l'Histoire du monde . L'Allemagne vaincue de la première guerre mondiale a menacé de faire paraître son "white book" qui relatait les exactions des Alliés dans leurs colonies , et a obtenu que tous les exemplaires de ce rapport accablant pour l'armée allemande soient détruits .

Heureusement , Elise Fontenaille-N'Diaye a réussi à obtenir ce document une nuit dans une bibliothèque universitaire de Pretoria .

Ce massacre programmé a été une répétition générale de ce que l'Allemagne allait infliger à toute l'Europe dans ses camps de la mort , remplacez Auschwitz par Shark Island , et le peuple juif par les Hereros et les Namas , qui étaient Noirs (des "kaffirs" pour les Allemands ) , donc indignes de vivre et d'occuper cette terre qui leur appartenait , l'actuelle Namibie .

Le petit juge anglais qui a rédigé le "Blue Book" , Thomas O'Reilly , a recueilli

les témoignages des rares survivants (sur 80000 Hereros , seuls 15000 ont survécu et leur culture a été anéantie ) . Des témoignages à faire dresser les cheveux sur la tête , que le juge n'a pas pu tous retranscrire , tellement l'horreur était insoutenable .

Thomas O'Reilly est décédé en 1919 , soit-disant de la grippe espagnole , sa mort arrangeait trop de monde , le témoin principal disparu , cela faisait les affaires de l'Allemagne et de l'Empire britannique .

Ces faits se sont déroulés essentiellement en 1904 , dix ans avant la Grande Guerre , et 30 ans avant les camps de la mort .

La tristesse et l'horreur que ces faits soulèvent , ne peuvent en rester là . Les criminels sont morts dans leur lit , mais nous devons aux Hereros et aux Namas de faire savoir ce qui s'est passé , qu'ils ne soient pas morts pour rien .

L'indignation et la colère ne mènent nulle part , il faut avant tout assurer la mémoire de ce génocide et de ces êtres humains disparus de l'histoire de l'Afrique sans sépulture .





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Le garçon qui volait des avions

Colton Harris-Moore est un jeune délinquant américain né le 22 mars 1991. Arrêté le 6 juillet 2010 à Harbour Island après avoir fui aux Bahamas à bord d’un avion qu’il aurait volé, il est condamné le 16 décembre 2011 à une peine de sept ans d’emprisonnement. Dans ce pseudo témoignage, où la fiction l’emporte peu, Élise Fontenaille retrace son histoire. Une histoire qui pourrait en faire un héros…
Lien : http://www.livremot.be/elise..
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Le garçon qui volait des avions

Le récit touchant et étonnant d'un gamin à la dérive.

Victime d'une injustice, le héros va s'enfuir, et voler pour se sentir exister.

Injustement accusé d'avoir volé un vélo, il s'enfuit d'un foyer pour aller vivre dans la forêt. Il vit dans les résidences secondaires éparpillées dans la région. Après avoir eu une passion pour les belles voitures et les bateaux, il se met à voler des avions ! Mais la police se lance sérieusement à sa poursuite.
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Les disparues de Vancouver

Des prostituées de downtown eastside à Vancouver disparaissent. Un homme créé un site internet pour recueillir des informations. Mais ces femmes sont bien peu de choses, les hommes vont les chercher dans un but utilitaire et les remettent dans leur quartier, elles s'achètent leurs doses avec les fruits de leur labeur sordide. Mais tant qu'on ne les voit pas, c'est là qu'on vit le mieux. Alors pourquoi s'en soucier s'il y en a quelques unes en moins ?

Puis la liste s'allonge, et s'allonge encore...



Cela pourrait ressembler à un scénario typique d'une série policière, et pourtant... c'est bien sur un fait divers qu'est basé cette histoire. L'auteure s'est aussi fortement inspiré des mémoires de la soeur d'une des disparues, Sarah de Vries.



Avec une énorme distance, de manière très factuelle, Elise de Fontenaille nous captive avec ce récit en apparence très froid, cru. Elle n'y ajoute pas d'émotion, mais y en avait-il vraiment besoin ? Il mesemble que les faits se suffisent à eux-mêmes pour créer l'effroi et l'indignation chez le lecteur.

Le Canada a tout de suite des airs moins politiquement corrects, moins bienveillants qu'à l'ordinaire. Et que dire de ces affaires où des Amérindiennes disparaissent et personne ne s'en émeut tant qu'une Blanche ne s'ajoute pas à ces tristes listes ?



Là non plus je ne m'étalerait pas, cette dernière phrase sera pour saluer l'auteure d'avoir graver cette affaire dans un livre pour qu'elle ne passe pas aux oubliettes avec tous les autres faits divers.





Challenge multi-défis 2019

Challenge Globe-trotteurs 2019
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La dernière reine d'Ayiti

On découvre dans un premier temps le peuple Tainos de manière très poétique sous le regard de Guaracuya, neveux de la reine. Coutumes, traditions, quotidien, un voyage magnifique sur une île paradisiaque sur le continent des Amériques.



Puis on assiste de manière rapide, violent et sans appel à l'arrivée des colons espagnols...



Comme dans le film "mission", on est happé par la barbarie de la destruction de ce peuple, on assiste à leur résistance sans trop y croire : peu résisterons.



Un roman bref, dense mais très efficace
Lien : http://www.liresousletilleul..
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Banksy et moi

C'est l'histoire d'un adolescent qui ne sait pas ce qu'il veut faire plus tard. Mais il est passionné par la cuisine et le cinéma. Au cours de son histoire, il vit des aventures très impressionnantes avec une fille de sa classe qui s'appelle Eva et qui ne vient pas du même monde que les autres. Elle rêvasse tout le temps ou elle dessine et Darwin est très perturbé par sa beauté. Et un jour, ils se sont rencontrés et ont discuté, puis sont devenu amis. Au cours de l'histoire, ils vont vivre des aventures très dangereuses.



Ce livre est très moderne, l'auteur utilise un langage très moderne.

Je vous le conseille, il est très amusant et on se met vite dans la peau du personnage.



Aaron

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Blue book

Bouleversant ce livre ! Pour qui aime l'Histoire, c'est tout simplement passionnant de lire ce récit documenté avec justesse et précision.



Dans ce livre Blue book, Élise Fontenaille-N'Diaye nous raconte ce passé bien méconnu du rôle de l'Allemagne dans le sud-ouest Africain, celle qui se nomme aujourd’hui la Namibie, devenue dès les années 1884 une colonie allemande et qui fut le théâtre d'un véritable génocide contre les Héréros et les Namas. La volonté allemande étant d’anéantir une race totalement.



L'auteure, à travers ce dossier-récit, raconte cette extermination. Des hommes d'une cruauté sans nom comme Goering, le premier gouverneur, Lothar Von Trotha, dit le requin, l'exterminateur, accompagné de Franz Von Epp, qui fut des années plus tard, donc l'un des mentors du jeune Adolphe Hitler, ont mis à l'agonie tout un peuple, d'abord dans le désert du Kalahari puis en créant les premiers camps de concentration. Voilà comment tout à commencé. C'est là aussi que viendra enquêter Eugen Fischer, l'un des plus brillant étudiant d'Alfred Ploetz, fondateur de l'eugénisme en Allemagne. Il exposera à son retour au pays, combien le métissage mène la race blanche à sa perte et donc il faut l'empêcher par tous les moyens, y compris la stérilisation forcée des populations concernées. Ce qui va totalement influencer la pensée d'Hitler.



Élise Fontenaille-N'Diaye, dans ce récit, qui devrait être étudié dans toutes les écoles, redonne vie aux victimes et bourreaux .. les prés nazis ont fait leur premières armes là bas .... et Elle raconte aussi comment cette histoire tragique a été enterrée.
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Kill the Indian in the child

Qui peut s'en prendre aux enfants de tout un peuple ?

C'est en tout cas ce qui est arrivé aux enfants des peuples amérindiens.



Mukwa doit se rendre au pensionnat Sainte-Cécilia : - comme tant d'autres avant lui -. Il passe un dernier été en famille, auprès de son père, dans la nature, à Marten Falls.

Le plus bel été de sa vie.

Ensuite il faut prendre le train, avant d'entrer à l'école. Mukwa et son père empruntent le train des larmes, - si bien nommé -.

En entrant dans le pensionnat, Mukwa voit cette inscription dans le mur:

Kill the indian in the child.



Le jeune garçon fait désormais face aux brimades et aux coups.

Il assiste aussi à la maltraitance des autres enfants, même des plus petits.

S'agit-il vraiment d'apprendre à lire et à écrire? ou à désapprendre toute sa culture ancestrale ... ?

les religieux croient-ils vraiment sauver l'âme des "sauvages" en les privant de nourriture et en agissant de la sorte?



La maltraitance des enfants ne peut s'expliquer : la dureté et la haine que doivent affronter les enfants est incompréhensible.

Comment peut-on s'en prendre à des enfants sous prétexte de civilisation ?



Avec un autre élève du pensionnat, Mukwa décide de s'enfuir.

Mais Mukwa va devoir affronter le froid de l'hiver canadien, ainsi que la faim.

Avec son ami, Mikgwa parviendra-t-il à s'en sortir?



Je ne peux m'empêcher de lire les histoires qui se rapporte aux amérindiens. Ici, il s'agit du peuple objibwé.



Il s'agit d'une histoire triste mais de la sérénité se dégage cependant de cette histoire... Peut-être est-ce dû à la sagesse que l'on ressent en côtoyant les "sauvages" objibwé .

Ici, c'est un récit court dont je n'ai pu me détacher avant de lire la fin...

Un roman d'une écriture fluide. à la fois lumineuse et poétique.



D'ailleurs je me suis empressée de retrouver un autre roman du même auteur ...





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Jesse Owens : Le coureur qui défia les nazis

On ne peut qu'admirer le courage de Jesse. Jesse n'a jamais voulu se démarquer, il souhaitait juste être heureux. Ses actions et ses qualités morales l'ont érigé en héros malgré lui.

Il fut un homme ordinaire mais son acharnement et les valeurs positives qu'il véhiculait en firent une personne au destin extraordinaire.



Cette brève biographie romancée pour la jeunesse met ainsi en lumière une personnalité devenue exemple et modèle.

Dès son enfance, Jesse a une passion : la course. Il court tout le temps, franchit même chaque jour les quatorze kilomètres qui le mènent à l'école. Sportif, travailleur et persévérant. Tout cela lui permet de surmonter les difficultés et les souffrances. La pauvreté, le racisme, une société américaine profondément ségrégationniste...Jesse se surpasse pour s'en sortir et avoir une vie « normale ».

En 1936, ses performances le font même participer aux Jeux Olympiques face à des nazis ridiculisés par les exploits qu'il accomplit. Lui, l'homme noir américain, bat tous les records et rend grotesques les théories aryennes.

Certes, le récit paraît trop rapide, et semble souvent survoler la vie de Jesse. Mais il a le mérite d'être clair et efficace, d'appréhender aussi différents aspects de l'Histoire et d'attiser la curiosité d'un jeune public intéressé.



C'est le seul ouvrage que j'avais sélectionné lors d'une masse critique et je remercie Babelio et les Editions Rouergue de m'avoir envoyé ce petit livre finalement très riche d'enseignement que je vais m'empresser de transmettre.
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Dorothy Counts : Affronter la haine raciale

Je remercie Oskar éditeur et Babelio pour l’envoi de ce livre.



Élise Fontenaille retrace avec justesse l’entrée au lycée ségrégationniste de Dorothy Counts en 1957, jeune fille de quinze ans qui va subir en l’espace de quatre jours une haine raciale violente, entre injures, crachats, menaces de mort, elle affronte avec courage et grandeur cette foule haineuse. Deux jeunes filles lui apporteront un soutien pendant une journée car les menaces du Ku Klux Klan sur leur famille ne tardent pas.

Sa photo fera le tour du monde, ce qui permit à James Baldwin résidant à Paris de lui écrire et de prendre la décision de rentrer à New-York.

Ces parents prennent quant à eux, la décision de lui faire poursuivre ses études dans un lycée réservé aux noirs, loin de sa ville natale Charlotte, elle y reviendra trois ans plus tard diplômée et s’occupera d’enfants en difficulté.

Depuis Dorothy Counts quand on le lui demande de raconter le pire jour de sa vie : « ce fut le 4 septembre 1957...Non, le pire, le plus dur, le plus terrible, ce fut le lendemain, quand les garçons ont crachés dans mon assiette, à la cantine, devant tout le monde ! Et de voir que personne ne prenait ma défense. Le combat de toute ma vie, c’est pour que cela n’arrive plus. »



Une histoire courte, poignante destinée aux enfants à partir de 11 ans. Ce témoignage de courage face à la haine, l’injustice ne peut qu’éclairer les jeunes lecteurs et les faire réagir. Et pour les plus curieux, allez jeter un œil sur cette maison d’édition d’autres livres très intéressants vous y attendent !!!
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La révolte d'Éva

Eva est la fille préférée de son père. Elle en est sûre. Car des cinq enfants de la famille, c'est elle qu'il bat le plus...



C'est que c'est la plus belle, et aussi la plus dure à la douleur.



Mais pourtant, la révolte gronde...



Un livre court et tranchant comme un couteau. Il donne voix à une jeune fille victime d'un père tyran et d'une mère trop lâche pour changer les choses.



L'auteur décrit en peu de mots l'inacceptable, la prison constituée par le huis clos familiale avec ses règles intransigibles. Elle définit la relation complexe qui se tisse entre les membres et lance un jugement sans appel contre le silence.



Mais elle dessine aussi un espoir, celui de valeurs retrouvées. Une humanité reconquise qui aura un vecteur singulier mais pas si étonnant...



Elise Fontenaille s'inspire une fois plus d'une histoire vraie pour que chacun ose voir et parler de ce qui se passe parfois tout près...



A lire !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Les trois soeurs et le dictateur

Court, trop court roman que celui d'Elise Fontenaille. Tragique, si tragique destin des sœurs Mirabal ! S'opposant de toutes leurs forces au dictateur Trujillo, à Saint Domingue, elles le payent de leur vie. Et aujourd'hui, la 4è des soeurs, la plus jeune raconte. Au milieu d'un jardin exubérant de fleurs et de couleurs, elle raconte à la petite-fille de Minerva, celle par qui tout s'est enclenché, le tragique mais choisi destin de ses aïeules.

Le courage dans cette ère de mort et de folie. Le courage de dire "Non" et de ne pas plier. De savoir que le dénouement aura lieu après sa mort et se battre tout de même, pour ses enfants, pour les autres. Savoir cela et aller à la mort sans baisser les yeux et sans faire de concession.
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La sourcière

Ce titre sélectionné pour le PLIB me faisait de l’œil, notamment grâce à plusieurs avis sur Babelio comme celui d’Ichirin-No-Hana. Comme cette dernière, j’ai trouvé que ce conte jouait parfaitement le rôle de petite parenthèse féerique. On est sur un ouvrage court, presque une nouvelle/novella de cent pages. Or, malgré la brièveté du texte, on prend plaisir à découvrir ce récit qui sonne presque comme une légende locale… En effet, il est question de magie, d’entraide, de femmes fortes, d’un beau lien entre l’humain et la nature, etc. Le tout est saupoudré d’une pointe de poésie.



Dans ce roman choral où les humains, les animaux et la nature ont la parole, on va narrer l’histoire de Gallou la Brodeuse, une vieille sorcière, qui va recueillir un bébé… Avec tout son amour et sa sagesse, notre aïeule va donc élever la petite Garance hors de la civilisation. Seul le Musicien et le Luneux observeront l’enfant grandir, développer des pouvoirs incroyables et découvrir le monde qui l’entoure… Chacun aura son mot à dire sur la situation et sur cette bambine pleine de joie qui arpente la forêt aux côtés de sa sœur de cœur, une renarde orpheline… C’est beau, poétique et onirique !



Le rythme n’est pas spécialement haletant toutefois, la plume est fluide, tandis que l’histoire se déroule sans accroc. Tout coule avec aisance, comme l’eau des rivières de la Sourcière ! C’est très agréable. Avec impatience, on attend surtout le moment fatidique où Guillaume, l’antagoniste, se confrontera enfin à Garance. Pendant longtemps, sa menace plane. Implacable. Terrifiante. Révoltante. En plus de piller, ce Saigneur/Seigneur sème violence, mort, chaos et viols partout sur son passage… Comment fera la belle adolescente pour contrer ce démon avide de chair ? Derrière cette traque, l’autrice offre un message féministe où la liberté, la protection de la vie et de la nature s’entremêlent.



Honnêtement, le cocktail est savoureux. On passe un bon moment ! Néanmoins, cela n’a pas été totalement suffisant : j’aurais souhaité un peu plus d’émotions, de rebondissements ou d’approfondissement du côté de la magie ou de l’entourage de Garance. Je dois avouer que ce ressenti est purement personnel, car j’aime les titres longs avec les univers riches. Les formats courts me frustrent souvent en raison du manque de développement. Ce n’est pas la première fois que je constate cela… (Cependant, cela ne m’empêche pas d’essayer de sortir de mes pavés de temps en temps !) En outre, comme je l’ai expliqué plus haut, ce fut une découverte distrayante.
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Kill the Indian in the child

Ce court roman jeunesse nous est conté par Mukwa, un jeune indien ojibwé du milieu des années 60. Le jeune homme doit partir rejoindre un pensionnat catholique, comme tous les enfants indiens. Là-bas, tout sera fait pour qu'il perde son identité le plus rapidement possible, avec comme mot d'ordre "Kill the Indian in the child".



Ce texte fort met en lumière une partie sombre et (on comprend bien pourquoi) peu connue de l'histoire du continent américain et des suites de la colonisation : la "rééducation" des enfants indiens au sein d'établissements religieux aux pratiques violentes et inhumaines.

Si le roman permet d'évoquer le sujet et d'amener à une prise de conscience, on pourra trouver les explications post-fiction trop succinctes.

J'ai été écœuré par la première partie du roman, et ce n'est qu'à la lecture de la post-face que j'ai cru comprendre qu'il ne s'agissait pas d'un pastiche littéraire de camps de concentration nazis mais d'exactions réelles et documentées. En effet, le roman s'appesantit beaucoup sur les sévices et les déviances des religieux (tout y est : abus sexuel, racisme, cruauté, torture ; les habits gris, les jeunes indiens rasés et affamés ; les blancs qui mangent à leur faim pendant que les indiens n'ont que de la nourriture moisie ; les morts enterrés à la va-vite dans le jardin ; etc.) sans mentionner les tenants et les aboutissants, laissant planer le doute sur les responsabilités étatiques que l'on ne peut ignorer...

La preuve que l'homme n'apprend pas toujours du passé et que les haines, quelles qu'elles soient, aboutissent toujours aux mêmes résultats désastreux.

Finalement, la seconde partie du roman, où le narrateur devient omniscient, amène le lecteur à un sentiment de froide colère et de révolte par son ton plus poétique, à la limite du fantastique.



Je garderai le souvenir d'un roman dérangeant, qui traite d'un sujet méconnu et incite à la documentation et à la discussion, sans me défaire de l'idée que l'écriture aurait pu être tournée différemment ou au moins la post-face plus complète.
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