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Citations de Elizabeth Gaskell (736)


Non, moi je te le dis, c'est les pauvres et rien que les pauvres qui se préoccupent des pauvres.
Et ne viens pas me sortir cette vielle rengaine comme quoi les riches sont pas au courant des malheurs des pauvres.
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elle se serait mieux trouvée d'avoir à faire l'ouvrage de l'une de ses femmes [de chambre], que de tout l'éther et de tous les sels dont elle avait pris l'habitude et qu'elle consommait inutilement : frotter les meubles, secouer les tapis, sortir au vent frais du matin sans tout cet attirail de châles, de boas, de manteaux, de bottines fourrées, de voiles épais qu'elle mettait pour aller prendre l'air dans une voiture hermétiquement fermée, lui eût valu cent fois mieux que tous les soins et toutes les precautions au milieu desquelles sa santé s'étiolait.
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Mais dans l'abîme de désolation et de malheur que ces pensées creusaient en elle et dont elle n'osait sonder les profondeurs obscures, une petite source de réconfort jaillit de ses pieds, à son insu au début; mais propre à ranimer bientôt ses forces et son espoir.

Chapitre XXII
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Ceux qui cherchent à guérir le monde avec leur vérité, il feraient bien de trouver des mots différents pour la faire comprendre à des gens différents; et de faire un peu attention à leur façon de l'administrer aux pauvres crétins , sinon, il risque de se la faire cracher à la figure par ceux-là, justement.
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Quelques instants plus tard, Edith fit son entrée au salon, plissant les paupières et battant des cils à cause de la lumière plus vive de la pièce, et rejetant en arrière ses boucles légèrement ébouriffées. On eût tout à fait cru voir la Belle au bois dormant tout juste arrachée à ses rêves.

Volume I.
Chapitre I. " Galop nuptial "
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Entre Margaret Hale et Elizabeth Gaskell, il y a bien sûr plus d'un point commun. L'auteur a puisé dans sa propre expérience pour créer son personnage et le monde où il évolue. Fille d'un pasteur unitarien, Elizabeth Clerghon Stevenson est née en 1810. orpheline de mère alors qu'elle n'a pas un an, elle est élevée par sa tante dans un village du Cheshire. Ensuite, elle va vivre à Londres avec son père, remarié, qu'elle soigne jusqu'à la mort de celui-ci en 1829.
Au cours d'un séjour chez des parents à Manchester, elle rencontre un pasteur unitarien, William Gaskell. Il la demande en mariage, séduit par son intelligence et sa beauté. Le couple, très uni, ne quittera jamais Manchester. Mrs Gaskell mène la vie active des femmes de pasteur et écrit des nouvelles pour son plaisir. Six enfants naissent, dont deux disparaissent prématurément : une fille mort-née en 1833, et un fils que la scarlatine emporte à dix mois en 1845. Très éprouvée par ce deuil, Elizabeth sombre dans la mélancolie et son mari la pousse à écrire pour se distraire. Le résultat est Mary Barton (1848), un premier roman qui remporte un grand succès et dont l'intrigue amoureuse et policière s'enracine dans les conflits entre les ouvriers des filatures et leurs patrons. D'emblée, Elizabeth Gaskell entre sur la scène littéraire. Dickens lui demande de collaborer à son hebdomadaire, Household Words, où elle publie Cranford (1851 à 1853), son roman le plus connu, un tableau de la vie provinciale plein de finesse et d'humour, et North and South (1854-55). Elle se lie d'amitié aussi avec George Eliot, avec qui elle entretient une correspondance, avec Charlote Bronte, dont elle écrira la biographie après sa disparition (Life of Charlotte Bronte, 1857), et avec Florence Nightingale. Entre-temps, elle a publié Ruth (1853), un beau roman sur un thème analogue à celui de Tess, de Thomas Hardy. Suivent Sylvia's Lovers (1863) et Wives and Daughters, son ouvrage le plus abouti. Une crise cardiaque l'emporte brutalement en 1865, à cinquante-cinq ans, et interrompt la publication de ce dernier livre qui paraissait en feuilleton dans le Cornhill Magazine.

Préface
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Il avait des espoirs considérables, mais vagues, concernant les résultats de son expédition. Cette pétition était porteuse de tous les précieux espoirs de créatures aux abois par ailleurs, dont il incombait aux délégués de représenter les souffrances.
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La pauvreté était aussi indiscutable et aussi banale que la mort. Pourtant on n’en parlait jamais à haute voix dans la rue. Le mot ne devait pas être prononcé dans la bonne société. Tacitement, nous nous étions mises d’accord pour refuser d’admettre qu’une personne à même de nous visiter et d’être visitée sur un pied d’égalité pouvait être empêchée par un embarras financier de faire ce que lui plaisait. Si nous allions à pied à une soirée ou en revenions de même, c’était parce que la nuit était belle, l’air très doux, et non parce que les chaises à porteurs étaient chères. Si nous préférions un tissu imprimé à une robe de soie, la cause en était que nous voulions une étoffe qui se lavait, et ainsi de suite, au point d’être aveugles à une réalité peu brillante : toutes, nous vivions avec peu de moyens.

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ma chère, il faut apprendre à penser et à travailler en même temps, et, si vous ne pouvez pas faire les deux, il ne faut pas penser.
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Ses pensées retournaient alors à Milton, et s'attardaient sur l'étrange contraste entre la vie que l'on menait là-bas et celle de Londres. Elle se lassait de la facilité monotone de cette existence qui ne demandait ni effort ni labeur. Elle redoutait de s'engourdir dans une sorte de somnolence et d'oublier tout ce qui n'était pas cette vie où elle baignait dans le luxe. Sans doute y avait-il à Londres des gens qui gahnaient leur pain à la sueur de leur front, mais elle ne les voyait jamais. Les domestiques eux-mêmes vivaient dans un monde souterrain à part, dont elle ne connaissait ni les espoirs ni les craintes ; ils semblaient ne commencer à exister que lorsque leur présence était requise pour satisfaire un besoin ou un caprice de leur maître ou de leur maîtresse. Il y avait un vide insatisfait dans le coeur de Margaret. Un jour où elle avait discrètement fait allusion à ce sentiment devant Edith, cette dernière, fatiguée d'avoir dansé la veille, cressa lkanguissament la joue de sa cousine assise à côté d'elle comme par le passé, sur un tabouret près du divan où elle était étendue.
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« Selon moi, le héros est un homme qui réalise, au prix de n’importe quel sacrifice, le plus haut idéal du devoir, tel qu’il le conçoit. » (p. 6)
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Dans certaines ville de certain comté vivait, il y a quelque quarante ans, un jurisconsulte nommé Wilkins. Il y exerçait cette profession spéciale qui est désignée sous le nom de conveyancing attorney. C'est un peu l'avoué, un peu le notaire, un peu l'avocat consultant, bref, un légiste à tout faire qui cumule les bénéfices de plusieurs spécialités ailleurs distinctes. Le comté n’était point fort étendu, la ville ne comptait guère plus de quatre mille habitants, mais comme la clientèle de M. Wilkins se recrutait, dans un rayon de vingt milles, chez presque toutes les familles nobles, son cabinet, fondé par son grand-père, amélioré par son pere, lui donnait d'assez amples produits, et le plaçait sur un très-bon pied de confiance amicale vis-a-vis des principaux personnages du pays. Sans être positivement des leurs, il était trop avant dans les secrets de leur existence pour n’être pas accueil chez eux, admis à leur table,- sans sa femme, cela va de soi,- et même invité a leurs chasses quand un hasard plus ou moins prémédité l'amenait, à cheval, sur le chemin de leurs meutes. N'allez pas supposer qu'il jouât le rôle de parasite ou de flatteur. Il avait son franc-parler et donnait hardiment les conseils les moins agréables, soit qu'il s'agit de conclure un mariage «disproportionné,» soit de revendiquer les droits d'un tenancier traité avec une injuste rigueur.
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La jeunesse est une force dont l’énergie donne au chagrin du fil à retordre.
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L’avenir était enveloppé d’une brume dorée qu’elle ne se souciait pas de pénétrer ; mais si lui, son soleil, disparaissait de sa vue, la brume dorée se changeait en un brouillard sombre et épais, qui ne laissait plus filtrer nul espoir.
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Margaret ne s’était pas attendue aux longues heures de récriminations qui cachaient la paix de son foyer. Elle savait – et l’idée n’était pas pour lui déplaire – qu’elle devrait renoncer à de nombreux petits luxes qui, à Harley Street, avaient plutôt représenté autant d’embarras et d’entraves à. Sa liberté. Elle jouissait à présent si vivement de chacun des plaisirs des sens que son bonheur était contrebalancé très exactement, et presque à l’excès même, par la fierté consciente qu’elle éprouvait à pouvoir se passer de tous ces luxes si besoin était. Mais le nuage n’arrive jamais du coin du ciel où on l’attend.
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Après le départ de Mr Thornton, elle était restée là où il l'avait laissée ; aucun fait extérieur ne l'avait distraite de l'abîme de réflexion où l'avaient plongée ses derniers mots et le regard ardent et passionné de ses yeux, dont l'intensité l'avait forcée à baisser les siens. Elle alla jusqu'à la fenêtre et l'ouvrit d'un geste brusque afin de dissiper l'atmosphère oppressante qu'elle sentait autour d'elle.
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Il défendait sa classe, les ouvriers, il servait sa cause et non les droits de sa misérable personne. Car même chez de grands et nobles personnages, dès que le moi prend une place importante, il devient une petite chose pitoyable.
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Je ne veux pas d’argent, ma petite ! Qu’ils aillent au diable avec leur charité et leur argent ! Je veux du travail, et c’est mon droit. Je veux du travail.
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Personne peut mourir dans les bras de celui qui souhaite de tout son cœur qu’il reste sur terre. L’âme de celui qui le tient veut pas laisser l’âme du mourant partir ; et cette âme a bien du mal à trouver le calme nécessaire pour mourir. Faut qu’on l’éloigne de sa mère, sinon il aura une mort difficile, le pauvre petiot.
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" Tenez-vous bien ! lança Miss Pole, en se carrant sur sa chaise avec l'air décidé de quelqu'un qui sait fort bien ce qu'il faut penser de la vie et du monde (et ces quelqu'un là ne marchent jamais sur la pointe des pieds et ne s'asseyent pas non plus sur le bord de leur siège). Tenez-vous bien, Miss Matty. Ah, on ne changera jamais les hommes. Tous tant qu'ils sont, ils voudraient absolument nous faire croire qu'ils valent à eux seuls Samson et Salomon - trop forts pour être jamais vaincus ou terrassés - trop sages pour trouver plus malins qu'eux. Je ne sais pas si vous avez remarqué comme ils ont toujours tout prévu, mais sans jamais vous mettre en garde à l'avance contre ce qui va arriver ; mon père était un homme, voyez-vous, et je crois connaître assez bien le sexe."
Arrivée là, elle dut reprendre son souffle et nous aurions été fort heureuses de meubler la pause nécessaire à la manière d'un choeur antique, mais nous ne savions pas quoi dire, ni quel homme lui avait inspiré cette diatribe contre la gent masculine ; nous fîmes donc chorus de façon très générale, en secouant la tête avec gravité et en murmurant à mi-voix : "Quant à cela, oui, il faut bien dire qu'on a du mal à les comprendre !"
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