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Citations de Elizabeth Gaskell (736)


- Oh, n'y a-t-il pas moyen de faire machine arrière ?

- Non, père, dit Margaret d'une voix grave et ferme en le regardant bien en face. Il est fâcheux de vous savoir dans l'erreur. Il serait infiniment pire de vous savoir hypocrite.
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Deux personnes que nous connaissons vont se marier ensemble. Le danger se rapproche !
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La lettre de mon père ne se distinguait en rien de ce qu'on écrit quand on est un homme, autrement dit elle était très plate, ne communiquant aucune information, sinon qu'il se portait bien, qu'ils avaient eu beaucoup de pluie, que le commerce stagnait et que circulaient beaucoup de rumeurs inquiétantes.
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Que pouvais-je faire d'autre ? se demanda-t-elle. Cet homme m'a toujours déplu. J'ai été polie, mais je n'ai pas cherché à déguiser mon indifférence. En effet, je n'ai pensé ni à lui ni à moi, aussi mon attitude a-t-elle dû révéler la vérité. Il a pu mal interpréter tout ce qui s'est passé hier. Mais c'était sa faute, non la mienne. Je referais la même chose si besoin était, même si cela devait encore me causer autant de honte et d'embarras.
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Encore un mot. Vous paraissez vous croire souillée par l'amour que je vous porte. Vous ne pouvez y échap-per. D'ailleurs, même si je le voulais, je ne pourrais vous en laver. Mais je ne le voudrais pas, même si je le pouvais. Jamais encore je n'ai aimé une femme: ma vie a été trop remplie, mes pensées trop absorbées ailleurs. Maintenant j'aime et je veux continuer à aimer. Mais ne craignez pas que j'exprime trop cet amour.
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"La fille du pasteur, la fille du pasteur, là-bas dans les bras de sa nourrice ; ton papa n'a jamais essayé de me sauver et nul ne te sauvera quand on te prendra pour une sorcière !"
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Maman, dit-il avec un petit rire de dérision, voulez-vous que je vous dise ce qu'il en est ? Soit. La seule fois où j'ai vu Miss Hale, elle m'a traité avec une politesse hautaine qui sentait fort le mépris. Elle s'est montrée aussi distante avec moi que si elle avait été une reine et moi son vassal mal lavé. Vous pouvez être tranquille, maman.
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Lorsque celle-ci s'approcha, il se trouva debout sur le seuil près de Margaret. Il était impossible que le souvenir du jour de l'émeute ne s'imposât à leur esprit. Dans celui de Mr Northon, il était associé aux propos que lui avait tenu Margaret le lendemain, à l'ardeur avec laquelle elle avait affirmé qu'à ses yeux, il n'y avait pas un homme dans cette foule violente et aux abois qui ne fût à ses yeux aussi important que lui. Au souvenir des paroles méprisantes de Margaret, le front de Mr Thornton s'assombrit, malgré l'amour éperdu qui lui faisait battre le coeur. (p 572)
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Les vieilles gens se souviennent parfois de certaines années où le typhus ravageait la contrée comme la peste ; d’années qui ont laissé dans bien des maisons un chagrin profond et inconsolable ; d’années dont ceux dont les proches ont survécu ne se rappellent qu’en tremblant, tant leur anxiété était grande ; tant ils s’épuisaient à guetter l’apparition de terribles symptômes ; et le pays lui-même, au-delà de l’intimité des foyers, semblait plongé dans une brume glacée. La panique semblait proportionnelle à l’insouciance des ans passés, née d’un faux sentiment de sécurité – et c’était bien le cas ; car, déjà au temps du roi Balthazar les décrets solennels du destin semblaient toujours plus terribles lorsqu’ils réduisaient au silence ceux qui profitaient joyeusement de la vie. (1)
Telle fut l’année à laquelle m’amène cette histoire.
(1) Dans le livre de Daniel, le roi Balthazar se voit annoncer sa fin prochaine au beau milieu d’un festin par l’apparition d’un message sur le mur.
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: - Qu’en a dit Richard ?
- Oh, il n’y a pas plus repentant que lui. Si j’ignorais le proverbe « Le danger passé, est le saint moqué » (1) ou s’il avait plus de force de caractère, plus de moralité que d’apparence morale, j’aurais sans doute plus confiance en lui.
(1) Passato il pericolo, gabbato il santo (Rabelais, le Quart Livre, chapitre XXIV)
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Mais à présent, comme le disait la belle chanson du jeune berger de John Bungan : « Qui est au plus bas ne craint plus de tomber.
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A présent elle savait qu’il n’existe pas de rempart sur terre contre le malheur. Il descend des cieux comme la foudre, et frappe le chalet en montagne comme la mansarde en ville, le palais comme le cottage.
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Quelle fille pénible, murmura Mrs Mason. M’ennuyer de la sorte, j’ai bien envie de la laisser ici. Mais en levant les yeux, elle fut frappée de nouveau par la remarquable beauté de Ruth ; comme elle ferait honneur à la maison, avec la souplesse de sa silhouette, son visage si frappant aux yeux et sourcils noirs, qui s’harmonisaient avec ses cheveux auburn et son teint clair. Non ! Appliquée ou oisive, Ruth Hilton devait être présente.
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Page 22 de la préface : Ruth peut donc être considéré comme le roman chrétien d’Elizabeth Gaskell…
Les descriptions de la nature sont d’une puissance stupéfiante et d’une sensualité qui transcende le poétique – on se croit parfois chez Turner -… Ce roman est celui de l’amour véritable qui ne choisit pas, ne juge pas, ne s’arrête à aucun obstacle et s’attache malgré tout, quand même, jusqu’au bout. L’auteur a réussi ce tour de force : écrire le nouveau Livre de Ruth
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Page 13 de la préface : La description de la ville, dans les premières pages, rappelle le portrait de Saumur au début d’Eugénie Grandet. Eugénie, comme Ruth, est par sa générosité naïve vouée à devenir la victime d’un séducteur sans scrupule.
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Préface : Une femme perdue et retrouvée.
Peu connue en France, adorée en Angleterre, Elizabeth Gaskell (1810-1865) fut la romancière de la révolution industrielle. L’Angleterre s’étant industrialisée plus tôt et plus complétement que la France, le passage d’une société agricole, encore partiellement féodale, à une civilisation de la machine et à un capitalisme patriarcal, néanmoins sauvage, y parut plus radical. La bourgeoisie triomphante concurrence l’aristocratie, exploitant d’autant plus les pauvres qu’ils lui étaient moins proches, ces derniers n’ayant d’autre choix que de migrer vers les villes. Ce cataclysme social provoqua, dans le nord du pays, une dévastation écologique dont les traces sont encore visibles, bien que la puissance industrielle de l’Angleterre soit désormais derrière elle. Il fournit alors au roman, genre en plein essor, des thèmes puissants. En France, on en trouve parfois l’équivalent chez Hugo (Les Misérables) ou Zola (Germinal). Mais, si Dickens a montré lui aussi l’horreur de la mécanisation, c’est en tant que femme qu’Elizabeth Gaskell est particulièrement sensible à la dévastation de la nature dans la partie de l’Angleterre où elle vécut – particulièrement à Manchester, qu’elle a décrit dans son chef-d’œuvre Mary Barton (1848).
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- Allons, allons, Mr Benson, laissons-là ces réflexions malsaines. Notre monde a décidé de la façon dont il convenait de traiter ces femmes ; et, vous pouvez m’en croire, cette sagesse pratique est si répandue qu’il vaut toujours mieux s’y conformer […]
- Je suivrai l’exemple du Christ plutôt que celui du monde, dit solennellement Mr Benson […] À quoi la sagesse du monde nous a-t-elle menés ? Est-il possible d’être encore pires que nous le sommes ?
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... comme je te l'ai dit, il s'agissait d'un cas tout à fait ordinaire. Toutefois, bien que je ne fusse encore qu'un débutant dans notre profession, j'avais déjà appris à faire entendre quelques-uns de ces murmures qui ne vous engagent à rien, mais qui peuvent néanmoins donner naissance à d'intéressantes conjectures chez la personne qui vous écoute, pour peut qu'elle choisisse d'exercer son imagination.
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Disons, pour commencer, que Cranford est aux mains des Amazones ; au-dessus d'un certain loyer, ses demeures ne sont occupées que par des femmes. Si jamais un couple marié vient s'installer en ville, d'une manière ou d'une autre, le monsieur disparaît ; tantôt il finit par mourir tout simplement de peur, à l'idée d'être le seul homme à fréquenter les soirées de l'endroit ; tantôt il a une bonne raison d'être absent, puisqu'il se trouve qui avec son régiment, qui sur son navire, qui tout à fait accaparé par ses affaires d'un bout à l'autre de la semaine, dans ce haut lieu du commerce qu'est Drumble, la métropole voisine, distante de vingt miles seulement par le chemin de fer. Bref, les messieurs, quel que soit leur sort, sont absents de Cranford. D'ailleurs, que feraient-ils, s'ils vivaient là ? Certes, le médecin fait sa tournée d'une bonne trentaine de miles, pour voir ses malades, et revient dormir à Cranford, mais tout le monde ne peut pas être médecin. Et pour ce qui est de veiller à ce que les jardins bien tenus soient remplis de fleurs ravissantes, sans être défigurés par une seule mauvaise herbe ; d'éloigner les petits garçons qui couvent ces fleurs ravissantes d'un regard plein d'envie, à travers la clôture ; de fondre sur les oies qui s'aventurent à l'occasion dans ces jardins bien tenus, si l'on oublie d'en fermer la grille ; de trancher toutes les questions de littérature ou de politique sans s'embarrasser de raisons ou de discussions superflues ; de faire régner un ordre admirable parmi les soubrettes propres comme des sous neufs ; de faire preuve de bonté (quelque peu tyrannique) envers les pauvres et de sincères et tendres soins les unes envers les autres chaque fois qu'elles sont dans l'affliction, les dames de Cranford y suffisent amplement. Comme me l'a fait remarquer un jour l'une d'entre elles : "Il faut bien dire qu'un homme vous encombre fâcheusement une maison ! "
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Il avait commencé à pleuvoir et la journée était, dans l'ensemble, fort maussade pour le mois d'août ; elle trouva dans le salon qu'on lui avait réservé un petit feu de bois fruitier, qui brûlait joyeusement. Située dans les étages supérieurs, la pièce offrait une vue étendue et agréable sur le parc et permettait d'apercevoir au loin la flèche de l'église de Hollingford, ce qui donna à Molly la plaisante sensation de n'être pas trop loin de chez elle. Elle resta seule, étendue sur le sofa, des livres à portée de main, avec ce bois qui crépitait et lançait des flammes et des rafales de vent plaquant les gouttes de pluie contre les vitres, ce qui ne faisait que rehausser l'impression de confort intérieur, face aux intempéries extérieures.
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