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Critiques de Emma Donoghue (518)
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Room

Une lecture bouleversante et lumineuse à la fois. Un mélange doux-amer qui se lit d’une traite. Un instant suspendu entre originalité du récit et l’horreur d’un fait divers.



Jack a cinq ans, il personnifie tout, donne vie à son entourage d’objets comme Monsieur-Tapis ou Madame-Lucarne, et bien, moi j’ai décidé de donner vie et corps à ce petit bout’chou attendrissant, dans mon cœur. De lui créer une jolie bulle protectrice pour l’aider dans sa nouvelle vie quotidienne. Je le remercie pour son joli regard plein d’innocence sur le monde d’aujourd’hui, de sa vision particulière des comportements humains, de son humour et ses créations de nouveaux mots. Il y a un vrai souffle magique dans ce livre, un émerveillement refoulé, remis en beauté dans la bouche d’un enfant, une note de fraîcheur qui ravit notre esprit.



Il y a aussi énormément d’Amour, une relation fusionnelle admirable Mère-enfant, une belle leçon d’humanité. Inutile de dire que j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps sur les derniers mots. Cette mère est fantastique, donne une éducation saine et équilibrée à son enfant, malgré les circonstances dramatiques. En tant qu’adulte, on imagine le calvaire subi mais on ne peut qu’admirer les sacrifices de cette jeune fille pour donner un environnement sécurisant pour ce petit être, son courage et sa force pour être une Maman Peurageuse, une vraie battante. Son enfant, c’est son sauveur dans tous les sens du terme, mais c’est ce qui a sauvé son âme et sa raison, avant tout. On a ici toute la beauté de la maternité.



Passer la porte de la Chambre, Room, c’est rencontrer un petit bonhomme qui vous chavirera le cœur et l’esprit, vous fera revivre avec des yeux d’enfants le monde qui nous entoure. Il est incroyable ce livre, tout en sensibilité, en chassé croisé entre drame et imaginaire exacerbé. Une lecture inoubliable!


Lien : https://fairystelphique.word..
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Le Pavillon des combattantes

Le pavillon des combattantes est un roman féministe ou l’auteure dresse le portrait de plusieurs femmes fortes, qui soignent, qui accouchent dans la douleur et qui luttent pour leur survie dans un monde d’hommes.



Au début, j'ai eu un peu de mal à m'y mettre, à cause des nombreuses descriptions médicales qui ont tendance à nous faire perdre le fil de l’intrigue. Le rythme du roman est donc un peu étrange mais au final, j’ai passé trois jours intenses aux côtés de Julia et Bridie.



La description de Dublin en 1918 est vraiment réussite et nous sommes frappé par la pauvreté, l’occupation britannique et le combat pour voir naitre la république d’Irlande, et bien sur l’épidémie de grippe. Emma Donoghue raconte aussi les atrocités que l’Église catholique a fait subir a toutes ses femmes qui tombaient enceintes hors mariage.



J’ai beaucoup aimé Julia qui est très humaine et empathique, c’est aussi une très bonne infirmière. J’aurai aimé en savoir davantage sur Tim, son frère ou sur Bridie (partie un peu trop rapidement). C’est un roman qui a encore plus de sens, puisqu’il est sorti en pleine pandémie du Covid.


Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Room

Une histoire émouvante, prenante, stupéfiante, mais le pire c'est qu'elle est tirée d'un fait réel. Et encore bien pire, c'est qu'il y a autour de nous encore et toujours des gens séquestrés, maltraités, violés, tués sans que jamais ne s'en inquiète. Ça peut être votre voisin sans que vous le soupçonnez un seul instant, on lui donnerait le bon dieu sans confession. Hélas, des montres de ce genre existent bel et bien.

Ce qui est intéressant c'est de voir évoluer l'enfant après avoir vécu reclus, comment il va appréhender l'extérieur etc... et ce qui est aussi intéressant c'est voir comment cette jeune fille a su élever son fils, sans haine et lui donner tout l'amour d'une mère, lui apprendre les choses essentielles comme l'hygiène etc...

C'est une lecture difficile mais modérée par la forme de narration par l'enfant, ça atténue l' horreur de la situation.

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Room

Un shoot émotionnel !!!



Inspirée d’une histoire vraie, ce roman nous fait vivre de l’intérieur (le narrateur est un des personnages principaux et il a 5 ans) la vie dans la Chambre puis sa découverte du Dehors.



Jack fête son anniversaire. Depuis sa naissance, il vit reclus avec sa mère dans un abri de jardin. Celle-ci a été enlevée à 19 ans et est enfermée depuis.(Aujoud’hui, elle a 27 ans).

Son environnement s’arrête à ces 9m2…et ce qu’il connaît du monde il le voit au travers de la télé.



Les visites nocturnes du ravisseur ponctuent cet isolement. Suite à une mauvaise attitude de Maman, le ravisseur coupe le courant pendant 72 heures.



Maman (on ne connaît pas son prénom) prépare Jack à la « Grande Évasion ».

Le plan d’évasion mis au point fonctionne et Jack et sa Maman se retrouvent Dehors.



De nouvelles difficultés surgissent :

- la Police et l’enquête ;

- l’intrusion des médias ;

- La vie à la clinique ;

- La rencontre avec la famille ;

- La rencontre avec l’extérieur.



Jack est perdu devant tant d’inconnu.



Mais Jack est très courageux.



La lecture de ce livre fut, pour moi, une traversée d’émotions multiples. D’éclats de rire aux réparties enfantines de Jack aux profondes vagues d’émotion lors de la rencontre avec les Grands Parents en passant pas de l’inquiétude lors de la narration de l’évasion.

Ce livre est très dur et parfois violent.

Je remercie @Nathalc, qui, par sa critique, m’a donné envie de découvrir ce livre.
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Le Pavillon des combattantes

Nous sommes à Dublin, Irlande, en 1918. La guerre n'est pas encore finie. le monde entier est en proie à la pandémie de ce qu'on appellera "la grippe espagnole" qui fera plus de morts que la Première Guerre Mondiale. Les hommes sont au front, ou morts, ou rentrés blessés. Parfois la blessure est invisible, comme Tim, le frère de Julia Power, infirmière, qui est rentré avec le syndrome du "Shell Schock", le choc des obus qui rendent des soldats tremblants, fous, catatoniques, ou bien muets, incapables de parler, comme l'est Tim.

Julia est infirmière dans un hôpital de Dublin. Dans un nouveau service d'obstétrique et infections, car on a remarqué une forte hausse des cas de grippe espagnole parmi les femmes enceintes. Les gens portent des masques, se méfient des gens trop proches, ceux qui ont déjà eu la grippe sous une forme bénigne sont immunisés, comme Julia. Elle traverse la ville à vélo, puis en tramway tous les jours pour aller travailler dans ce nouveau service. Pendant trois jours, Julia va être confrontée à la difficulté de faire naître des bébés alors que leur mère est atteinte de la grippe, que tout doit être désinfecté à l'acide phénique, les mains cent fois lavées au savon carbolique, tous les instruments et les gants et les thermomètres doivent être soit désinfectés soit bouillis, et c'est dans une petite pièce, une grande chambre vide, avec une seule fenêtre, que tout ça doit être fait.

On croise dans ce livre les brancardiers "gueules cassées" démobilisés, les nonnes, bonnes soeurs catholiques qui prétendent tout savoir sur le sujet des soins, mais qui ne se gênent pas pour réprimander une infirmière qui ne suivrait pas leurs ordres, même si certains tiennent plus de la superstition que de la science.

On rencontre plusieurs mères prêtes à accoucher qui sont installées dans ce pavillon, et qui sont atteintes du virus à différents stades. La contagion est telle que l'incubation se fait en deux jours. La mort peut survenir en quelques heures, en 6 jours maximum, dans les formes graves. On se fie à la couleur de la peau : rouge pour le début : la fièvre, puis bleu : la cyanose par manque d'oxygène, puis marron lorsque le corps lâche. Les malades sont atteints comme d'une pneumonie gravissime et foudroyante. Et chez les pauvres à Dublin, les trois quarts des habitants, en fait, la famine qui perdure en Irlande fait que ces femmes ne mangent presque pas. Elles nourrissent leur mari, si elles en ont un, puis leurs enfants, puis elles en dernier. Et la tradition veut qu' "on n'aime pas son mari si on ne lui fait pas douze enfants".. Sachant que peu survivront, avec la misère.

On croise aussi une jeune bénévole, qui est en fait dans un couvent que "gèrent" les Soeurs, pour les filles-mères. Ces couvents faits d'esclavagisme et de vente de bébés, comme les Magdalene Sisters, ont perduré jusque dans les années 70. le Catholicisme Irlandais a la mainmise sur quasiment toute la vie des gens. Et comme tous les medecins sont partis au front pour y soigner les blessés, les infirmiers et infirmières aussi, il ne reste plus beaucoup de personnel soignant, ni de coton, ni de blouses, ni de tabliers, ni de vrais repas. Les infirmières restantes meurent malgré le port du masque, ce sont de véritables héroines, de véritables combattantes.

Ce livre nous offre, en plus d'une belle histoire, un instantané de la misère en Irlande catholique pendant la première guerre mondiale. L'auteure, Emma Donoghue, irlandaise de Dublin, y a ajouté des personnages ayant réellement existé, et s'est documentée sur la santé et l'obstétrique à cette époque, sur la vie des hôpitaux, sur la vie à Dublin en pleine guerre. C'est stupéfiant la manière dont elle peut nous plonger dedans dès la première page. Je n'ai pas pu lâcher ce livre.. nuit blanche, presque.

C'est remarquable d'authenticité, beaucoup de choses sont abordées, l'actualité de l'époque, les moeurs, les rebelles de la "Pâques Sanglante", ceux qui ont commencé la rébellion contre l'Angleterre.. ce livre est pour moi une perfection. Féministe. Beau et tragique. Il se lit tellement facilement aussi. C'est l'Histoire. C'est la Vie.
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
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Room

Il y a quelques semaines, j'ai été saisie par la bande-annonce d'un film qui sort en mars : Room, de Lenny Abrahamson. Et quelques jours plus tard, chez un de mes bouquinistes, je tombe par pur hasard sur un livre du même nom. Aucun doute, il s'agit du roman qui a inspiré le film. Comme souvent avant d'acheter un livre, je m'enquiers de l'avis de mes camarades babéliotes, et comme celui-ci était élogieux, je n'ai pas hésité une fraction de seconde.



Et je ne regrette rien! Je n'avais jamais lu de livre écrit du point de vue d'un enfant de cinq ans, encore moins une histoire si dramatique, et j'ai trouvé que cette manière d'aborder l'histoire était fraîche et efficace.



Bien sûr, il y a des défauts, mais j'attribue la majeure partie d'entre eux à la traduction : pour avoir lu quelques extraits en anglais, la version française fait preuve d'un certain nombre de lourdeurs inutiles (Madame Lampe au lieu de Lampe, pourquoi?), et certains jeux de mots sont traduits de manière un peu maladroite. Mais le tout reste très plaisant à lire malgré cela!



Mais pour moi, qui suis fascinée par les faits divers tels que l'évasion de Natascha Kampusch ou les 24 années de captivité d'Elisabeth Fritzl, ou encore les kidnappings de Jaycee Lee Dugard et des captives de Cleveland (oui, je suis avide de tout ce qui concerne la perversité humaine, c'est mon côté glauque!), ce livre était très bon!



Un roman très réussi que je conseille, et même aux amateurs de thrillers qui pourraient aussi y trouver leur compte!
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Room

Un livre absolument dérangeant, passionnant, émouvant... D'autant plus lorsque nous savons que cette histoire que nous livre Donoghue est une adaptation d'un fait divers... Cruel. Le récit nous est raconté par Jack, petit garçon qui fête ses 5 ans... Une fête qui se doit être heureuse, mais bon, lorsqu'on fête ses 5 ans de captivé, ce ne l'est pas tant que ça ! Effectivement, Jack est un enfant de la captivité. Son monde, celui qu'il connaît, ce n'est que les 10 mètres carré de cette pièce où il a passé sa vie. Chaque élément qui la compose a un nom : Madame Commode, Monsieur Lit, Madame Lucarne, de laquelle il aperçoit un bout de ciel, Monsieur Placard, dans lequel sa mère le fait dormir quand le Grand Méchant Nick vient passer une nuit avec sa mère... Celle-ci, d'ailleurs, considère que Jack est maintenant assez grand pour connaître son histoire... Et elle lui raconte l'horreur de ce jour où, marchant dans un stationnement, elle se fait envelée et séquestrée... Ensemble, ils établirons un plan pour enfin respirer l'air frais, voir les arbres, marcher sur autre chose qu'un plancher de liège, entendre les oiseaux... Bref, enfin goûter de cette liberté et à ce bonheur qu'ils méritent... Un livre bouleversant, d'autant plus que le choix narratif de cet enfant de 5 ans qui nous raconte nous prend dans les tripes et nous chamboule le coeur. Un roman qui frappe, qui marque... Un livre à lire !!!
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Room

Jack a cinq ans aujourd’hui et il est très content de passer toute la journée avec sa maman dans la Chambre. Comme toutes les autres journées. Depuis toujours. Jack n’est jamais sorti de la Chambre et sa maman y vit depuis très longtemps. Cette vie à deux pourrait être idéale. Mais non. Parce que la télévision est le seul extérieur que Jack connaît et sa maman n’en peut plus de lui mentir, de lui inventer une vie idéale. « Moi je crois qu’elle peut expliquer : elle veut pas, c’est tout. Mais tu peux me le dire, j’ai cinq ans maintenant. » (p. 92) Et surtout parce qu’il y a Grand Méchant Nick qui vient la nuit et monte dans le lit de la maman. « On est comme les personnages d’un livre et, lui, il ne laisse personne l’ouvrir. » (p. 137) Alors c’est décidé, la maman va trouver un stratagème pour faire sortir Jack. Mais quelle vie attend un petit garçon qui n’a connu que l’espace confiné d’une chambre de trois mètres sur trois ?



Ce roman présente un fait qui, hélas, pourrait tout à fait être divers. Tout le récit est porté par Jack qui, avec ses mots et ses raisonnements de petit garçon, essaie d’appréhender tout ce qu’il vit et d’y trouver une logique qui ne soit pas effrayante. Le roman d’Emma Donoghue m’a rappelé La ballade de Lila K de Blandine Le Callet et à Claustria de Régis Jauffret, deux textes où l’horreur semble toujours trop improbable, mais qui hurle pourtant au visage de la réalité pour faire tomber les masques. Ouvrez Room et ressentez le plaisir terriblement pervers et ambigu de la claustration.

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Room

Quelle claque!

Room m'a captivée et bouleversée.

Inspiré d'un fait divers survenu en Autriche il y a quelques années, Room relate l'histoire d'une jeune femme violée et séquestrée pendant 7 ans dans une cabane de jardin insonorisée et à l'abri de tous les regards.

Maman d'un petit garçon de 5 ans, Jack, elle fait croire à celui-ci que leur "Chambre", comme ils l'appellent, est en fait le monde. Rien n'existe en dehors et ce qu'ils peuvent voir à la tv sur les quelques chaînes qu'ils peuvent capter n'est pas réel.

Jusqu'au jour où elle décide de prendre tous les risques pour sortir...



La force de ce livre tient dans la narration, faite par Jack. Ce petit garçon est heureux dans la chambre, car il n'a jamais rien connu d'autre. Sa vie est faite de rituels instaurés par sa maman mais dont on comprend que pour beaucoup, ils sont des moyens d'essayer d'appeler à l'aide. Il en est ainsi pour le jeu de la lumière le soir, ou le jeu des cris...

J'ai été sidérée par la force de cette maman qui invente un monde pour son enfant mais qui malgré tout tente désespérément de garder les pieds sur terre.

Lorsque, par une ruse que je ne dévoilerai évidemment pas, ils parviennent à s'enfuir, le désarroi du petit garçon est bouleversant. J'ai pris conscience de tout ce que cela impliquait: sa peau n'a jamais été habituée aux rayons du soleil, il n'est pas immunisé contre un grand nombre de microbes, il ne sait pas descendre les escaliers...lui qui a toujours été habitué à quelques mètres carrés, se cogne, tombe, car il est perdu dans les grands espaces.

Les gens autour de lui le fatiguent car il n'a jamais été qu'en présence de sa mère. Tous les objets l'intriguent et lui font peur.

Finalement, la vie dans le monde réel est beaucoup plus difficile pour lui que pour sa mère qui doit se réadapter évidemment, mais qui sait comment sont les choses.

J'évoquais tout à l'heure la narration, faite par le petit garçon. Sa syntaxe parfois trébuchante mais si attendrissante donne toute sa force au livre. On y voit son incompréhension, ses peurs. Comprendre le monde à 5 ans n'est déjà pas chose aisée, mais alors quand on découvre le monde pour la première fois, imaginez!

Les questions qu'il pose nous placent, nous adultes, dans une position parfois inconfortable car son regard neuf sur la société est sans pitié et sans préjugés. Dans quel drôle de monde vivons nous...
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Égarés

Emma Donoghue nous propose un voyage. Un voyage dans l'espace et le temps, à travers 14 nouvelles de fiction historique sur le thème... du voyage.

L'univers et l'écriture proposés sont totalement différents de son précédent roman, le fort remarqué (admirable, magnifique, extraordinaire) « Room ».

Donogue profite de son expérience personnelle pour nous concocter ces récits. Historienne de formation et irlandaise émigrée au Canada, elle nous parle de voyage et d'errance (en trois thématiques : le départ, la route et l'arrivée), en prenant comme matière certains faits divers étalés entre le XVII° et le XX° siècle.

Des histoires dans l’Histoire, autant de différents registres et d'ambiances.

Chaque récit est postfacé par l'auteure, qui donne ses sources et son ressenti.

Comme tout recueil de nouvelles, le niveau est inégal et chacun sera touché selon sa sensibilité.

C'est bien écrit, parfois touchant, mais aussi aride, tant l'auteur reste au plus près de la vérité. Un résultat en demi-teinte, mais globalement intéressant.

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Le Pavillon des combattantes

J'ai beaucoup aimé cette lecture qui nous plonge à l'hôpital durant la grippe espagnole et plus particulièrement à Dublin dans le service maternité, outre la maladie l'époque en 1918 est vraiment très différente pour les femmes qui se rendent à la maternité pour accouché.



Nous suivons ici Julia l'infirmière qui fait de son mieux pour que les patientes puissent accoucher dans les meilleures conditions possibles cependant elle manque d'équipements, de médecins, de collègues etc...



J'ai vraiment aimé suivre ce personnage et nous pouvons faire un parallèle en ce qui concerne la pandémie avec la Covid qui nous touche actuellement, cependant ici il est également question d'institution ou peuvent être placé certaines filles-mères durant cette époque.



Les accouchements sont également beaucoup plus compliqués durant cette période, j'avais lu certains avis qui indiquaient qu'il était beaucoup question de description d'accouchement mais je n'ai pas trouvé que l'auteur en faisait trop à ce sujet.



Une jolie découverte je serais même bien restée plus longtemps avec ces personnages.
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Frog Music

Septembre 1876, dans une chambre d'auberge à quelques miles de San Francisco, Jenny Bonnet vient de recevoir plusieurs balles alors qu'elle allait se coucher, son amie Blanche réchappe par miracle à cette tuerie...

Aout 1876, Blanche fait la connaissance de Jenny et sa vie va prendre une nouvelle tournure. En fréquentant Jenny, jeune femme un peu rebelle qui s'habille en homme pour mieux attraper les grenouilles qu'elle vend aux restaurants de San Francisco et qui circule en Grand-bi, Blanche va devoir réfléchir sur sa vie avec Arthur son amant et proxénète, et Ernest, leur ami de longue date...Tous les trois étaient acrobates de cirque jusqu'à l'accident d'Arthur ; depuis, Blanche est danseuse de cabaret et arrondit ses fins de mois en se prostituant.

En alternant les deux périodes, Blanche, persuadée que c'est elle qui était visée, va essayer de reconstituer les évènements qui ont conduit au drame.



Grosse déception après cette lecture, dont la quatrième de couverture semblait très tentante...Après un début accrocheur, le récit alternant les deux périodes m'a semblé assez confus, me perdant quelque fois dans les deux époques. J'ai trouvé la psychologie des personnages assez déroutante, en particulier celui de Blanche qui tantôt paraît maternelle avec son fils (un bébé d'un an) tantôt le traitant de petit con.

Sur le style ce n'était guère mieux, écrit à la va-vite avec une liste de mots en français (mac, micheton, connard, cigare - pour désigner le sexe masculin) qu'Emma Donoghue a disséminé tout le long du récit pour faire bien j'imagine - ou donner un côté coquin au langage des personnages (Blanche et Jenny étant françaises). Il y a également de nombreux anachronismes : elle n'a pas de stylo (inventé en 1890), elle parle "d'enfant star", alors que cette notion naît avec le cinéma, et elle invoque cosa nostra pour expliquer le silence de certains témoins (mafia tout juste naissante à NY et la Nouvelle Orléans mais pas encore à San Francisco). Pour alourdir le tout, les nombreuses répétitions et beaucoup de forme interrogative pour, à chaque paragraphe, recadrer la situation, des fois que le lecteur soit un peu bébête.

Frog Music me paraît être une commande pour évoquer des faits divers historiques et en faire la trame d'un roman avec des héros / héroïnes qui permettent d'évoquer le contexte historique comme Tous les vivants : le crime de Quiet Dell ou le Diable dans la ville blanche, malheureusement Emma Donoghue qui s'y est collée, n'a pas réussi à me convaincre.
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Le Pavillon des combattantes

Alors que l’Irlande toute entière lutte contre l’épidémie de grippe espagnole, un hôpital de Dublin accueille des nouveaux nés et enterre des jeunes mères. Julia Power est infirmière dans le service réservé aux femmes enceintes touchées par la maladie. Tel un soldat, elle affronte la grande Histoire, combat les préjugés et endure courageusement des heures sombres…



Depuis longtemps dans ma PAL, c’est dans le cadre du bookclub du @prixbookstagram, #lalittératureirlandaise, que j’ai sorti ce roman paru à la rentrée littéraire 2021. Et j’ai bien fait !!



Le pavillon des combattantes, d’Emma Donoghue, nous entraîne dans les pas d’une jeune infirmière en plein cœur de la pandémie de grippe espagnole de 1918 à Dublin. Ce sont 3 jours dans la vie de femmes, de mères, d’amoureuses. Trois jours où ombres et lumières s’emballent, s’entremêlent et s’affaiblissent. Trois jours où la vie côtoie la mort, où l’amour efface la misère, où les esprits se libèrent.



Avec une écriture fluide, maîtrisée, travaillée, l’histoire de Julia, Bridie et de leurs patientes nous touche et nous bouleverse. C’est une image très nette des conditions de vie, de soins, et de la politique de l’époque. C’est aussi une très jolie manière de rendre hommage aux femmes, à leur dévouement et à leur solidarité.



Dans le pavillon des combattantes résonne les cris, les larmes, les peurs et les joies de femmes que la vie n’épargne pas. C’est un lieu où on leur prête une oreille bienveillante et où chacune à sa place, quelque soit son passé, ou son avenir. C’est un endroit où les doutes et les attentes des unes et des autres se chevauchent, où les douleurs ne s’effacent qu’au prix d’un cri d’enfant…
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Room

J'ai beaucoup aimé ce roman malgré un début qui ne m'emballait guère et j'ai même failli abandonner car le récit raconté avec le vocabulaire d'un enfant m'a décontenancé.

Mais grâce à mon amie babéliote Prune42 qui m'a conseillé de continuer, j'ai découvert un récit de plus en plus prenant, j'ai dévoré les pages car je voulais savoir la fin.

Ce roman est un hommage au courage d'une femme et à son fort instinct maternel qui lui a permis de sauver son enfant. A conseiller.
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Le Pavillon des combattantes

1918 à Dublin. Déjà ébranlés par une guerre meurtrière, les irlandais sont touchés de plein fouet par un nouveau fléau, une pandémie de grippe espagnole qui fait des ravages dans la population.

Dans la grande confusion qui règne à l’hôpital, Julia Power, infirmière en obstétrique, va être propulsée responsable d’un petit service de maternité spécifiquement dédié aux femmes ayant contracté la maladie. L’aide inattendue mais bienvenue d’une bénévole, Bridie Sweeney, lui sera précieuse pour faire face à tous les événements qui vont se succéder à un rythme effréné au sein de ce microcosme.

Trois jours durant, nous suivrons Julia et ses patientes, des femmes qui payent le prix du sang depuis la nuit des temps pour assurer la continuité de l’humanité.



On regrettera un style pas toujours très recherché et quelques facilités scénaristiques (l’histoire d’amour superflue de Julia et …, une fin un peu trop convenue et attendue), également un manque d’approfondissement de la question du Sinn Fein, abordée avec le personnage du Dr Lynn qui a réellement existé… mais au final comme j’ai lu le livre en deux jours je dois lui reconnaître quelques qualités ! J’admets être fascinée par le milieu hospitalier. N’y exerçant pas et nourrie aux épisodes d’Urgences toute ma jeunesse, le fantasme médical est bien ancré en moi. Tout ce qui peut se passer au sein d’un hôpital bénéficie immédiatement chez moi d’un a priori positif.

Les précisions médicales et la description des gestes techniques ont retenu toute mon attention. Certaines pratiques feraient tourner de l’œil les moins sensibles d’entre nous, d’autres sont totalement dépassées : les soignants de l’époque ne connaissaient pas encore le syndrome d’alcoolisation fœtale et soulageaient les parturientes avec du whisky coupé à l’eau chaude !!

La partie sur le rôle des institutions religieuses est également intéressante, ou l’on comprend que sous couvert de charité, les couvents exploitaient souvent la misère, loin des valeurs humaines dont ils se revendiquent en public, traumatisant les orphelins et enfants placés dont ils ont eu la charge. Cela m’a fait me rappeler de cette découverte choquante à côté d’un couvent irlandais il y a quelques années : 800 restes d’enfants de moins de 10 ans y avaient été découverts enterrés dans une fosse commune, nés de mères célibataires dans les années 1940 à 1960 (grave péché dans l’Irlande catholique). Probablement décédés de tuberculose, pneumonie et mauvais traitements d’après l’historienne qui a fait la découverte… les pauvres enfants n’ont même pas eu de sépulture digne de ce nom, traités dans la mort comme dans leur vie, comme des moins que rien.



Revenons à nos moutons : au final le roman se lit très bien (on attend l’adaptation ciné, il est taillé pour ça !), aborde pleins de thèmes différents et même si les points soulevés plus haut font que ce n’est pas non plus le chef d’œuvre du siècle, il serait dommage de passer à côté.



Ouvrage formellement déconseillé aux femmes enceintes et aux traumatisés du Covid.

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Le Pavillon des combattantes

1918, Dublin. La ville et le pays sont ravagés par la guerre, la pauvreté et la grippe espagnole. Rares sont les personnes qui ne souffrent pas de cette plaie ou de ses séquelles, et l'hôpital où l'infirmière Julia Power travaille avec une équipe réduite et des moyens primitifs, est plein à craquer. Une petite pièce a été réservée aux femmes enceintes qui souffrent de la grippe et, pour la première fois, Julia est responsable de ce service, alors elle doit se débrouiller avec ce qu'elle a, aidée seulement par une jeune bénévole, Bridie. Ce qui manque à la jeune femme en matière de compétences est plus que compensé par sa volonté de travailler, d'apprendre et de vivre chaque instant avec enthousiasme.

Il est évident que l'auteure a fait énormément des recherches pour l'écriture de son livre. Les descriptions de l'accouchement et des conditions dans lesquelles les médecins et les infirmières devaient travailler ne sont pas à prendre à la légère. La mort de la mère et de l'enfant était courante, généralement dans des circonstances horribles. Les connaissances médicales étaient terriblement inadéquates par rapport aux normes d'aujourd'hui, et cela m'a rendue très reconnaissante envers les progrès de la médecine moderne.

La quasi-totalité du livre se déroule dans cette petite salle des soins et pourtant, l'auteure parvient à maintenir l'intérêt et l'intensité du récit. Il serait facile pour Julia et Bridie de céder au désespoir au milieu d'une telle souffrance, mais elles nous donnent un bel exemple de persévérance.

Même si j'ai trouvé l'histoire touchante, mon avis est mitigé, car il me manquait plusieurs choses pour que ma lecture soit satisfaisante. J'aurais bien aimé connaître encore plus le quotidien de Bridie, du frère de Julia, qui, à mon avis n'a pas du tout été exploité en tant que personnage. La fin est un peu clichée à mon goût et pas assez aboutie.

J'apprécie la plume de l'auteure que je trouve fluide et accessible, je me laisserais facilement tentée par un autre de ses livres !



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Room

Jack a 5 ans. Il vit enfermé avec sa mère dans une pièce de 10 m2 depuis sa naissance car sa mère a été kidnappée il y a 7 ans et n'a jamais revu l'extérieur. Il est le fruit de viols répétés. Entre eux deux, il y a énormément d'amour et de tendresse, sa mère fait tout pour le protéger du Grand Méchant Nick leur kidnappeur et l'élever du mieux possible. Pour Jack, l'extérieur n'existe donc que dans Madame Télé, il ne peut pas concevoir le monde dehors. Or quand sa mère lui demande de prend part à un stratagème pour s'enfuir, Jack hésite. Finalement, grâce à ce courageux petit bonhomme, Jack et sa mère sont libérés. Il va découvrir le monde extérieur, allant de surprise en surprise tandis que sa mère va retrouver ses proches et une liberté inestimable. Mais Jack arrivera t'il vraiment à s'adapter à sa nouvelle vie ?

J'ai vraiment beaucoup aimé ce beau roman qu'est Room. L'histoire est poignante et Emma Donoghue réussit parfaitement à nous faire partager toute l'horreur de la situation et la force de l'amour maternel de cette femme pour son fils. Cette maman est exceptionnelle, elle trouve des trésors d'imagination pour occuper son fils, l'aider à grandir dans des conditions si difficiles et survivre. Les deux personnages sont particulièrement attachants. Il y a aussi de nombreux passages où le suspenses s'empare du lecteur, comme quand le kidnappeur s'en prend à la jeune femme ou quand Jack s'échappe et manque d'être rattrapé par son ravisseur, pour ne citer que ceux-là. L'auteur aussi arrive bien à nous faire pénétrer dans la tête de l'enfant par l'intermédiaire de son langage enfantin, parfois imagé et souvent cocasse. Bref si au début ce roman ne payait pas de mine pour moi, je ne regrette absolument pas d'avoir continué ma lecture !
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Room

Difficile de décrire l'enfer qu'on peut vivre lorsque l'on est séquestré pendant de longues années. Et pourtant l'auteur arrive ,à travers le récit de Jake ,un enfant de 5 ans à nous faire ressentir l'angoisse ,la peur ,le courage d'une mère et de son fils séquestrés. Et tout cela à différents moments de leur vie :pendant qu'ils sont captifs ,pendant l'évasion ,pendant la réadaptation au dehors.

Un récit certes un peu dur mais le fait de le transcrire au travers des yeux d'un enfant de 5 ans ,change tout ,adoucit tout et c'est le lien entre la mère et son fils qui est mis en avant et ce lien là qui va finalement nous toucher et faire avancer l'histoire.

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Room

J'ai tout d'abord été dérouté par le narrateur de ce livre car c'est Jack qui a 4 ans et ensuite 5 ans qui nous narre ce qu'il se passe. Je comprends ce que l'auteur a voulu faire avec le récit naïf d'un enfant par rapport à ce qu'il se passe dans sa vie.



Cependant cela devient vite redondant de Mr Placard, Mr Dressing etc... Et pour tout avouer j'ai même mis quasiment tout le livre à comprendre ce qu'était le Doudou Lait.



L'autre problème pour moi de ce livre a été la répartition des pages car la moitié du livre est consacré à la séquestration de Jack et sa maman et effectivement cela devient long à la narration et la seconde partie est consacrée à la fuite de Jack et au monde du "dehors". Et la autant la première partie est trop longue autant celle-ci parait trop courte.



Une déception donc pour cette lecture ou j'ai du me forcer pour y retourner. D'autant que d'autres récits peuvent être très réussi sans être des témoignages comme par exemple la Maladroite qui parle des enfants battus.



Cette déception est certainement dû à la narration de la part de Jack peut-être cela aurait fait de la part de sa mère cela aurait changer mon point de vue.
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Le Pavillon des combattantes

L’histoire se déroule en un très court laps de temps, trois jours. Nous sommes à Dublin le dernier jour d’octobre 1918. La guerre n’est pas finie. L’Irlande est en guerre et mène un combat supplémentaire pour son indépendance. L’épidémie de grippe qui ne porte pas encore le nom d’espagnole fait rage.

Toutes ces composantes ne peuvent qu’engendrer une histoire sombre. L’action se déroule pratiquement à huis clos : la maternité d’un hôpital de Dublin et plus particulièrement dans une aile réservée aux patientes enceintes victimes de la grippe.

Tout fait défaut : le personnel – infirmières et médecins autant que le matériel. Mais Julia Power est infirmière et ne compte pas ses heures pour venir en aide aux patientes avec des fortunes diverses. Elle a eu la grippe et s’est rétablie, elle est donc immunisée mais démunie face à la responsabilité qui lui incombe subitement de gérer des patientes affaiblies venant de tous les horizons sociaux.

Sa seule aide viendra d’une jeune femme hébergée dans un couvent et exploitée par les bonnes sœurs. Bridie Sweeney, venue en renfort comme bénévole, est une fille simple qui ne connait rien aux choses de la vie et encore moins aux actes infirmiers. Et pourtant, elle va constituer avec Julia une équipe formidable faite de débrouille constante. Le docteur Lynn, femme médecin obstétricien, complète ce duo. Elle est poursuivie par la police parce qu’elle fait partie du Sinn Fein. Toutes les trois feront tout ce qui est possible pour sauver ou pas des mères et leur bébé.

Cette histoire est très sombre et basée sur certains faits réels que l’auteure expliquent dans une note en fin de volume. Emma DONOGHUE fait entrer le lecteur dans le huis clos ce qui met celui-ci au cœur de l’action. Les termes et pratiques médicales sont décrites avec beaucoup de vérité. J’ai beaucoup apprécié l’humanité de cette histoire écrite en 2019 et publiée en 2020 pendant l’épidémie de COVID 19. Un hasard de l’Histoire. On y retrouve des gestes et des attitudes observées en 2020.

Je vous conseille ce livre qui d’une certaine manière m’a rappelé 1, rue des petits pas de Nathalie HUG.

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