AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Emmanuelle de Boysson (104)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Balzac Amoureux

Balzac: une inlassable quête d'amour, de reconnaissance... et d'une mère aimante qu'il n'a pas eu.

Mais l'auteur ne voile pas aussi les facettes moins "reluisantes" de l'homme, et en particulier le rôle donné à ses maîtresses de couvrir ses dépenses ou ses faillites!



E de Boysson adopte un ton alerte qui rend la lecture agréable.



Une bonne occasion de voir sous un angle nouveau l’oeuvre de Balzac, et notamment les inspirations de certains de ses personnages: "un tiers des histoires de la comédie humaine est dédié à ses maîtresses et amies".
Commenter  J’apprécie          60
Balzac Amoureux

Qui est mieux placé qu’Emmanuelle de Boysson pour raconter cette influence et cette obsession qu’engendrent les femmes sur les hommes ? Auteur d’une série de romans historiques aux influences stendhaliennes se déroulant à la fin du XVIIe siècle et à l’orée du XVIIIe, Emmanuelle de Boysson est aussi présidente du prix de la Closerie des Lilas, prix littéraire dont le but est de soutenir et de promouvoir une littérature féminine de qualité. Avec Balzac Amoureux, paru aux toutes jeunes éditions Rabelais, Emmanuelle de Boysson concilie deux passions : la littérature et ce féminisme dans un monde qui était avant tout masculin.



Le génie de Balzac est d’être parvenu, au terme de sa vie, à concevoir son œuvre comme un tout, un ensemble cohérent où s’entrecroisaient des personnages et où, jonglant entre le conte, la nouvelle, l’étude ou le roman, l’auteur parvenait à écrire, à décrire, l’homme et sa condition dans la société. Décrivant un monde en pleine mutation, Honoré de Balzac s’attache à transcrire avec minutie le moindre détail qui donnera lieu à un nouveau mouvement littéraire, le réalisme. Mais, pour comprendre la conception de son œuvre et le développement des idées, il est nécessaire de revenir sur la vie de l’auteur, comme l’écrit à de nombreuses reprises Emmanuelle de Boysson. Car Balzac, amoureux insatiable de la Femme et qui parvient le mieux à cerner l’âme féminine, leur doit énormément.



La suite sur le blog :

https://unepauselitteraire.com/2016/06/08/balzac-amoureux-demmanuelle-de-boysson/
Lien : https://unepauselitteraire.c..
Commenter  J’apprécie          20
Balzac Amoureux

J'adore Balzac et c'est donc avec beaucoup de curiosité et d'envie que je me suis plongée dedans. Balzac a souffert d'un manque d'amour de la part de sa mère , ce qui a donné lieu, selon moi , à de merveilleux romans où la femme a la place la plus importante , il en a beaucoup parlé et pour cause elles ont été tout dans sa vie. Ayant tour à tour le rôle de guide, d'amoureuse, de mécène, d'inspiratrice, correctrice elles ont jalonnés sa vie et lui ont permis d'écrire les plus belles pages de ses romans. Il recherche dans toutes ses conquêtes l'image qu'il se fait de la femme et quelque part , de la mère parfaite. Ce qui se confirmera par le fait qu'il appellera toutes les femmes de sa vie Laure et sa mère s'appelait Charlotte-Laure.



Il a écrit de magnifiques lettres d'amour, c'est d'ailleurs plus par ses mots et son intelligence qu'il séduit que par son physique , qui n'est, il faut bien le dire pas du tout avantageux, il est petit et gros. Deux obsessions dans sa vie, être marié et avoir de l'argent, c'est un homme qui a été entretenu la plupart du temps par des femmes subjugués par ses mots. Fer de lance du mouvement réaliste, ses romans sont une mine de renseignements pour qui veut comprendre cette époque, tant il met détaille tout, que ce soit les us et coutumes comme les habitudes vestimentaires. Eternel insatisfait , il fait partie de ses écrivains célèbres de leurs temps. Toute sa vie il sera fauché et cherchera la richesse. Ce qui est incroyable c'est que même après la rupture les femmes de sa vie lui resteront loyales et fidèles.



Encore un très beau et très intéressant livre de cette collection que je vais poursuivre tant elle est de bonne qualité. Je remercie particulièrement Gilles Paris sans qui je n'aurai pas pu tous les lire. J'enchaîne avec Napoléon amoureux et j'avoue que c'est pas celui qui m'attire le plus.



VERDICT



Une collection savoureuse qui nous mène dans l'intimité des grands hommes amateurs de femmes. A offrir, à lire, relire et faire découvrir
Lien : https://revezlivres.wordpres..
Commenter  J’apprécie          50
Je ne vis que pour toi

L’auteure, Emmanuelle de Boysson, a un arbre généalogique assez charpenté, et elle-même a son actif d’un cv bien fourni: elle baigne dans le monde littéraire parisien, elle est cofondatrice du Prix de la Closerie des Lilas, qui récompense chaque année une romancière de langue française. Déjà l’auteure d’une œuvre prolifique, l’univers des femmes, de la littérature féminine au lesbianisme, dont il est question ici, occupe une place essentielle de son œuvre.



La vie de Valentine Beauregard apparaît d’abord comme celle de n’importe quelle provinciale qui a eu la chance de faire un beau mariage: une jeune femme émerveillée et fière, impressionnée et impressionnable, agréable, épouse attentive et soumise. Fort heureusement, cette jeune épouse bien propre sur elle évolue, elle s’enhardit un peu au contact d’un autre monde, elle se dévergonde, elle sort des tranchées. C’est tout juste à ce moment-là que le roman prend véritablement naissance, à mes yeux au moins. J’ai assisté avec plaisir à l’évolution de la jeune Valentine, qui engoncée dans sa fierté toute neuve de jeune parisienne collet-montée, s’ouvre à des horizons dont elle ne soupçonnait pas l’existence. Un monde de plaisirs charnels, d’une jouissance inconnue, de sensualité mais aussi de beautés vénéneuses, d’amours trompeuses, d’aventures éphémères. Emmanuelle de Boysson a su faire évoluer notre jeune et timorée bretonne en une maîtresse avide et passionnée. Elle a su décrire les affres de l’amour saphique, dans le meilleur, mais dans le laid, dans la laideur du mensonge, dans les excès de la passion, et la souffrance de l’amour sans retour. La jeune épouse devient femme sous les yeux de ses compagnes d’écriture, sous les mains d’une compagne aguerrie, sise 20 rue Jacob. Une plongée à travers les cercles intellectuels parisiens, les salons littéraires, où se bousculent tous les noms de la littérature début de siècle, où règnent en maîtres Colette, Proust et bien d’autres, où les coups bas des uns ricochent sur les piques fielleuses des autres.



Le dénouement reste encore mon passage préféré du roman, où l’innocence des débuts laisse place au réalisme d’une désillusion amère, le paradis de Sappho finit par virer à l’aigreur née de la jalousie et de l’égoïsme, et aux vulgaires règlements de compte, loin des jeux sensuels et de la tendresse des débuts. Sur Lesbos, les idylles ont tourné aux vulgaires petites rancœurs amoureuses de l’Île Blanche, les sentiments de chacune sont finalement revenus de ce haut lieu divin, qu’elles s’efforçaient de bâtir à travers leurs petites escapades littéraires et rencontres privilégiées, pour s’ancrer dans une réalité froide et brute. C’est, finalement, cette Valentine-là, que j’ai le plus estimée.



À ma grande surprise, les notes de fin m’ont appris qu’une des protagonistes du roman, Nathalie Clifford Barney, a réellement existé. À la lecture de sa biographie, il s’avère que l’auteure s’est largement inspirée de cette femme de lettres américaine de caractère aux hautes aspirations littéraires. J’avoue avoir été prise d’intérêt bien plus par sa personnalité à elle, plus complexe et sombre, que celle de Valentine. A la lecture de sa biographie, sur Wikipedia, sa vie apparaît d’autant plus extraordinaire, au delà de son orientation sexuelle qui finalement importe peu, qu’elle a été celle qui a redonné un élan à la littérature par la création de ses salons littéraires les « vendredis » fréquentés par les plus grands noms de la vie littéraire de l’époque, femmes autant qu’hommes.



En revanche, je m’attendais à un récit bien composé, au style délicat et profond. Et j’ai trouvé tout le contraire, un style très léger, peu crédible et surtout très superficiel, parfois trop versé dans le lyrisme, et qui m’a profondément agacé dès la trentième page. Je pense entre autres à l’usage répétitif des crispantes interjections « ma belle » lors des échanges épistolaires ou verbaux. J’ai parfois eu l’impression de découvrir un cercle de jeunes femmes écervelées, très précieuses, à l’égo surgonflé par la conscience de leur valeur, qui se servent de la littérature de passe-temps comme un autre, au milieu de jeunes mondaines totalement accaparées par l’organisation de garden-partys.



Même si la qualité du récit s’améliore au fur et à mesure du récit, je n’ai pas accroché au style de l’auteure, qui a tendance à faire des personnages un peu trop lisses. Toutefois, ce roman aborde le lesbianisme de front, il est au cœur même du roman, à une époque ou c’était encore une honte et un scandale. La femme est à l’honneur, quelquefois sous ses angles les moins nobles, néanmoins il reste une belle histoire d’émancipation féminine.




Lien : https://tempsdelectureblog.w..
Commenter  J’apprécie          30
Je ne vis que pour toi

Coup de cœur pour ce roman mettant en avant des femmes libérées du début du XXème siècle.



Valentine, jeune Bretonne, épouse un homme riche et plus âgé qu’elle, Antoine. Elle le suit à Paris et il l’introduit dans les milieux littéraires et artistiques. Rapidement, au contact de femmes cherchant à se libérer des contraintes patriarcales imposées par leur milieu comme Colette, Natalie Clifford-Barney et Liane de Pougy, son esprit créatif se développe.



A travers leurs discussions sur l’art, l’immersion dans les œuvres des unes et des autres et l’émulsion intellectuelle ambiante, une forme de liberté se dessine au sein de cette société corsetée.



Petit à petit également, Natalie Clifford-Barney va tenter de séduire Valentine. Bien qu’au début très emmurée dans son mariage sans amour, Valentine va succomber aux charmes de Natalie et débute alors une passion dévorante.



Un roman captivant sur la condition des femmes au XXème siècle, sur la vie intellectuelle et artistique de l’époque ainsi que sur la liberté profonde et la quête de soi.



Je recommande.

Commenter  J’apprécie          20
Je ne vis que pour toi

Valentine jeune fille bretonne de bonne famille épouse Antoine Beauregard avec qui elle s’installe à Paris. Très vite la jeune fille, qui caresse des ambitions littéraires, est introduite dans les meilleurs salons où elle rencontre Proust, Colette, la comtesse Greffulhe et bien d’autres. C’est là qu’elle fait la connaissance de Natalie Clifford Barney, une belle américaine qui collectionne les amantes. Valentine succombe, mais devra faire face à l’infidélité de sa Natty, tandis qu’en parallèle sa carrière littéraire décolle et qu’elle s’émancipe doucement.



Emmanuelle de Boysson a choisi de prendre un personnage fictif, Valentine, et de la plonger au cœur d’un monde tout à fait réel puisque la majorité des personnages qu’elle croise ont effectivement existé. C’est ainsi que Valentine va être immergée dans ce monde littéraire qu’elle admire, mais aussi dans un monde fait de plaisirs dont Natalie va lui ouvrir les portes.



Comme j’aime beaucoup cette époque ainsi que Colette dont j’ai lu des biographies, l’œuvre et les correspondances, j’ai déjà croisé Liane de Pougy, Mathilde « Missy » de Morny, Natalie Clifford Barney et plusieurs de leurs contemporaines. Je n’ai donc rien appris sur ces femmes libres qui jouissaient sans entraves et revendiquaient leur liberté avec panache. Par ailleurs j’ai été gênée par la manière assez scolaire dont sont exposées les biographies de chacun des personnages qui entrent en scène. Leur faire prendre systématiquement la parole pour raconter les grandes lignes de leurs vies, voire de leurs œuvres, m’a semblé assez factice et cela coupe le rythme et l’élan du récit.



Mais Emmanuelle de Boysson sait parfaitement rendre les affres de la jalousie que ressent Valentine et décrire l’évolution de ce personnage qui, de jeune ingénue, deviendra femme accomplie et capable de vengeance. Natalie Clifford Barney n’est pas ici à son avantage ! Voilà une femme qui semble bien manipulatrice, jouant sur plusieurs tableaux et n’aimant rien tant que le moment de la conquête pour ensuite abandonner ses amantes et passer à la suivante. Emmanuelle de Boysson nous dresse au contraire le portrait d’une Colette pleine de bienveillance pour sa cadette, Valentine, qu’elle conseille et soutient dans ses entreprises d’écriture.



J’ai apprécié l’atmosphère qu’a créé l’auteure, à la fois très sensuelle mais aussi pleine de liberté et d’insouciance dans cette époque entre deux guerres. Ainsi que ces portraits de femmes qu’elle fait et qui montre leur soif de liberté, leur besoin d’indépendance vis-à-vis de maris qui semblent dépassés par ce qui leur arrive et le soutient qu’elles se prêtent les unes aux autres même si cela ne va pas parfois sans quelques rivalités.



Bref, un livre qui se lit avec facilité et avec plaisir malgré les quelques petites réticences exposées ci-dessus.
Lien : https://christlbouquine.word..
Commenter  J’apprécie          40
Je ne vis que pour toi

Un roman qui se lit bien et qui arrive à recréer l'ambiance d'un Paris du début 20ème, ses salons littéraires et ses écrivain.e.s



On y suit une jeune bretonne, Valentine, qui débarque dans un Paris rêvé et fantasmé. Elle y mène une vie tranquille, rencontre Colette et d'autres membres du monde littéraire dont elle aimerait tant faire partie. Son chemin la mène vers Natalie, américaine connue pour ses flirts et aventures lesbiennes. Un jeu du chat et de la souris commence et Valentine fini par céder et s'ouvre aux plaisirs charnels avec sa Natty. Notre jeune héroïne est folle amoureuse, et ne peut plus se passer de son américaine...elle déchantera bien vite cependant...



Ce roman se lit bien et la présence nombreuse de personnes réelles, Colette, Proust, Montesquiou, etc rend l'expérience d'autant plus tangible. Cependant, je n'aurai jamais adhéré à cette Valentine, ni à cette Natalie, toutes deux m'auront profondément agacées. Le style de ce roman m'aura aussi déçu, je dois l'admettre. Trop rapide, trop construit d'une manière qui m'aura paru superficielle, sans de profondeur. Je suis finalement restée de glace.

Ces femmes, nées dans une époque compliquée je n'en doute pas, ont réussi à vivre comme elles l'entendaient, tant bien que mal et en se battant pour, je le reconnais. Mais malgré tout, je ne me suis attachée à aucune si ce n'est la duchesse, digne et combattante et Colette attachante.
Commenter  J’apprécie          10
Je ne vis que pour toi

L’amour est le plus formidable des illusionnistes. Il vous fait rencontrer un joli cœur, mais c’est vers un autre qu’il vous dirige. Davantage lorsque l’on pénètre l’univers de la haute société, avec ses charmes et ses atouts, mais aussi ses dangers. Bien sûr, comment ne pas se laisser séduire par l’apparition soudaine de Colette, Marcel Proust, de leur suite, au gré des soirées réglementées par l’entrisme fait de paillette et d’intelligence, quand soi-même on vit une existence réglée par la tradition patriarcale. Raison de plus lorsque la « proie » est originaire de Bretagne, jeune et jolie mariée à un Antoine Beauregard dont la vertu première n’a d’égale que son ego d’homme de la haute.



Ainsi, commence le roman. Le siècle de Victor Hugo à peine achevé, déjà on rêve le XX comme le renouveau des lumières. C’est en effet, dans ce contexte, que Valentine Beauregard, grâce aux connaissances de son mari, découvre les salons littéraires où l’on dissèque autant les causes de tant de siècles de soumission de la femme que l’on disserte sur comment s’en affranchir. Et je dois dire, j’ai rarement lu si bien écrit le combat de ces intellectuelles, leur façon quasi éhontée de s’instruire entre elles, de s’enrichir, de se libérer à travers leur sensualité. Bien sûr, demeure ce qui peut s’apparenter à un « ameublement de style » chez la plupart des hôtes. Les velours sont toujours suspendus aux fenêtres, les toilettes toujours sophistiquées, les empreintes d’une mode passée et précieuse encore là. Une sensation de jouer aux funambules des âmes libres d’autant moins caricaturale que l’auteure, avec brio, joue sur l’équilibre des rapports avec beaucoup d’amour, un grain de jalousie, le tout saupoudré d’une analyse sociétale intelligente. À l’instar de Valentine croyant encore à l’interaction entre les riches et les pauvres. Sa relation avec la concierge en est l’illustration parfaite. Peut-être même que Valentine puise sa force dans ces relations, sa manière à elle de ne pas se déshumaniser. Quand d’autres femmes de pouvoir finissent par se perdre à force d’ignorer de quoi est fait le monde. En clair, on entre tellement dans son histoire que Valentine nous prend la main, sans la desserrer, jusqu’à la dernière page. De la sorte, il est vrai, que l’on a son cœur à elle sur le nôtre, le nôtre qui s’affole quand le sien est aimanté par cette énigmatique Natalie Clifford-Barney, sorte de vampe affriolante, Américaine francophile et femme de lettres, un peu l’âme-miroir de Valentine. Au début, certes, s’agit-il d’une simple amitié, mais très vite, grâce à l’écriture subtile de l’auteure, cela devient un amour incandescent, impossible à vivre pour cet Antoine alors que lui-même fricote avec ses « poules ». C’est d’ailleurs une autre constante du livre d’Emmanuelle de Boysson, cette manière idéale de retranscrire les affres d’un couple à la dérive, corseté par un système auquel pourtant un grand nombre de jeunes gens rêvent. À l’image de la virginité sentimentale de Valentine qui nous cueille dès le début. On se prend si fort à l’aimer que, à mesure qu’elle avance sur le fil ténu de son existence, on aimerait lui dire de faire attention, à l’image de Colette, dans un rôle que je ne lui connaissais pas. Elle qui a souvent l’image d’un « monstre calculateur », voici qu’elle distille de la douceur dans cette âme enivrée par celle de l’Américaine.



L’autre vertu de ce livre, c’est de nous faire partager les relations qu’entretenaient tous ces grands artistes. Comment ils se servaient de leurs pouvoirs ou non pour toujours atteindre le firmament de la reconnaissance. Ainsi, nous découvrons leurs faiblesses, leurs inimités, mais aussi la manière avec laquelle ils se font publier ou pas. Et que dire du traitement fait à l’actualité de cette époque. De l’affaire Dreyfus à la guerre 14/18, en passant par la grippe espagnole, l’auteure fait montre d’une formidable connaissance de ces sujets. Ceci dit, et avant toute chose, « Je ne vis que pour toi » est bel et bien une histoire d’amour. Un témoignage fascinant sur comment ce sentiment s’immisce dans une âme pure, va lui faire perdre raison, jusqu’à ce que, une fois les épreuves surmontées, Valentine s’affranchisse de son rôle de soumise. La preuve que croire au romantisme ne nous fait pas obligatoirement sombrer. Ce livre est même celui de la guérison des rêves perdus, dans une France qui se voulait éclairante, mais qui, par bien des aspects, s’est ternie au fil des ratés de notre siècle. Reste que Valentine porte en elle le V de la victoire, a le parfait profil des femmes modernes.



« Je ne vis que pour toi », ou le talent de savoir écrire l’amour.

Commenter  J’apprécie          10
Je ne vis que pour toi

C'est l'histoire d'une femme qui s'éveille et se réveille : une jeune bretonne, Valentine, curieuse, friande de culture, d'histoire, qui par son mariage avec un parisien, Antoine Beauregard, est lancée dans un univers très fashionable et croise Colette, Missy, Marcel Proust, la comtesse Greffulhe, Elisabeth de Gramont, Reynaldo Hahn ... Et surtout, Valentine rencontre Natalie Clifford-Barney, une américaine francophile, installée à Paris, pourvue d'une aisance matérielle indiscutable et qui mène sa vie comme elle le souhaite, elle, multipliant les liaisons saphiques toujours entre deux manipulations, car Natalie, belle, gracieuse et cultivée, n'aime vraiment qu'elle même finalement.

Lorsque les chemins de Natalie et Valentine se croise, Natalie va "s'amuser" à déniaiser la jeune femme, troublée, et qui ne comprend pas les réactions de son corps et de son coeur. Par ailleurs, le cercle littéraire très large de Natalie permet à Valentine de se lancer plus fermement dans l'écriture. Mais, si un homme peut avoir des maîtresses, une femme ne peut avoir d'amante surtout si cela se complique d'une histoire d'amour même à sens unique.

Valentine va perdre sa position sociale, son mari va demander le divorce , survivre à la guerre de 14/18, à la grippe espagnole, mais elle va y gagner son autonomie, réaliser qu'il existe d'autres femmes qu'elle peut aimer, quitter ce monde parisien pour revenir dans sa Bretagne natale et retrouver l'univers dans lequel elle replonge dans la réalité, la nature et sa force, sa paix.

Un roman agréable à lire, sur une époque que je connais pas trop mal donc je m'y suis sentie à l'aise. Je regrette néanmoins la couverture du livre qui présente certes deux femmes, mais l'une est clairement plus "masculine" que l'autre : toutes les lesbiennes ne se présentent pas ainsi et dans ce livre plus précisément, le "couple" dont l'histoire est racontée est composée de deux personnes très féminines (si un tel mot peut encore décrire une allure).
Commenter  J’apprécie          60
Je ne vis que pour toi

Quel beau titre n'est-ce pas ? Passionnant et addictif, l'auteure nous depeint la société du début 20 ème siecle et ses mondanités, les grandes soirées où se côtoient les grands noms de la bourgeoisie. Un milieu fermé dans lequel Valentine va faire ses premiers pas au bras de son mari. Elle va y rencontrer Marcel Proust, Apollinaire, Colette et va découvrir le "saphisme" auprès de Natalie Cliford Barney, fille de Oscar Wilde, une amazone amoureuse de l'amour ayant eu plusieurs conquêtes à son actif notamment Liane de Pougy, Renée Vivien. Une promenade littéraire à fois déroutante et enivrante 📖😍
Lien : https://promenonsnousdansles..
Commenter  J’apprécie          10
Je ne vis que pour toi

L'autrice s'est très bien documentée, sur l'époque, les nombreuses personnes réelles qu'elle met en scène, les moeurs de l'époque et leur perception (notamment la tolérance à propos des homos, uniquement lorsque ces personnes sont riches et de rang élevé). C'est audacieux d'avoir enfin offert un roman parlant de femmes lesbiennes ou bies, souvent libres, elles sont trop peu montrées en littérature !

En revanche, je n'ai pas adhéré à l'histoire. C'est l'intrigue d'une passion, avec ce que ça comporte de déceptions, d'attentes unilatérales etc., écrite au présent. Mais malgré tout, un livre important qui peut enfin permettre de créer un peu de représentation.
Commenter  J’apprécie          10
Je ne vis que pour toi

Valentine Beauregard, la petite vingtaine quitte sa Bretagne natale suite à son mariage d'avec Antoine Beauregard pour monter s'installer à Paris. Elle qui rêve de la vie parisienne ne va pas être déçue. Invitée à toutes les soirées mondaines, elle va faire la connaissance du beau monde parisien, notamment Colette et une certaine Natalie Clifford-Barney, une riche Américaine installée à Paris qui est connue pour ses amours saphiques.

La prude Valentine ne mange pas de ce pain-là et va tout faire pour éviter l'Américaine. Mais au fond d'elle, elle est troublée par cette femme libre qui vit comme elle veut sans attache et qui va lui faire une cour assidue. Valentine est au courant de ses nombreuses conquêtes et son mari lui déconseille fortement de la revoir. Mais l'attirance va finalement l'emporter sur la raison et "Natty" finira par séduire la jeune Valentine et lui ouvrir les portes de la passion amoureuse. Car c'est une véritable passion qui va lier les deux femmes, jusqu'au moment où Natalie se lassera de la jeune Valentine. Elle n'aime pas les attaches et aime surtout séduire de nouvelles femmes.

Il sera difficile pour Valentine de vivre cette histoire dans la clandestinité. Elle qui voudrait pouvoir laisser libre cours à son amour et vivre avec son amante va vite déchanter surtout quand Natalie va se mettre à fréquenter Lily, l'amie de Valentine.



J'aime beaucoup les romans qui mêlent fiction et réalité. Ici Emmanuelle De Boysson nous immerge dans la Belle Epoque et c'est un véritable bonheur. J'ai eu l'impression de lire un roman de Maupassant ou de Zola et de faire un saut dans le passé. La description du Paris de l'époque est parfaite tout comme la retranscription des soirées mondaines et littéraires. La rencontre de grands artistes de l'époque comme Colette, Proust ou Apollinaire est tout simplement captivante. Je me suis amusée à chercher des photos de toutes ses personnes afin d'être un peu plus immergée dans l'histoire.

Je me suis prise d'affection pour Valentine et sa naïveté. J'aurais aimé la mettre en garde contre cette croqueuse de femme qu'est Natalie Clifford Barney. J'ai eu un peu plus de mal avec ce personnage. Je l'ai trouvé égoïste, imbue d'elle-même, narcissique et un peu perverse sur les bords. (...)
Lien : https://livresaddictblog.blo..
Commenter  J’apprécie          10
Je ne vis que pour toi

Je sors assez mitigé de cette lecture et ne sais vraiment que penser.



Pourtant tous les ingrédients sont réunis... Époque, personnages, sujet ...



Il m'a pourtant manqué quelque chose.



L'histoire de cette petite provinciale qui se libère des carcans de la société de l'époque aurait selon moi pu être plus forte et intense.



Le roman se lit néanmoins aisément.
Commenter  J’apprécie          20
Je ne vis que pour toi



Un roman sur la liberté des femmes





Emmanuelle de Boysson nous livre ici un portrait d'une époque où les femmes prenaient enfin leur liberté amoureuse. L'histoire de Valentine émeut et nous propulse dans l’ambiance des salons littéraires du début du XXème siècle. La société mondaine est dépeinte avec le souci du détail. On fréquente dans ce livre des personnalités de l'époque, ivres de liberté, comme Colette ou Liane de Pougy. La relation entre Valentine et sa "Natty" la pousse vers un avenir indécis qui nous tient en haleine. Un très beau roman !
Lien : https://www.mc-guilmin.com
Commenter  J’apprécie          10
Je ne vis que pour toi

J’avais lu Que tout soit à la joie l’an passé de Emmanuelle de Boysson. J’étais donc très curieuse de lire cette année son roman de rentrée. La première surprise a été de retrouver assez vite la légende d’Ys dans les pages de ce livre, mais également toute une pléiade de personnalités célèbres. En effet, nous suivons Valentine, jeune bretonne mariée à Antoine, beaucoup plus vieux qu’elle. Il emmène sa femme vivre à Paris. Ce mondain a quelques entrées dans certains cercles. Il présente notamment Valentine à Colette lors d’une soirée, soirée dans laquelle la jeune femme va également faire la connaissance de Natalie Clifford-Barney. Celle-ci va beaucoup la troubler et va ensuite n’avoir de cesse de la poursuivre de ses assiduités, jusqu’à ce que Valentine succombe et tombe éperdument amoureuse. Natalie joue cependant au chat et à la souris avec Valentine, usant et abusant de ses charmes sur les femmes qu’elle rencontre, arrivant en général à ses fins, comme avec Elisabeth de Gramont, pourtant la confidente de Valentine. La jeune femme essaye par ailleurs d’écrire, s’attelle à raconter La légende d’Ys, puis son enfance en Bretagne, mais la jalousie et le désir la torturent continuellement. Jusqu’à quelle extrémité va-t-elle la conduire cette passion dévorante ? Il m’a fallu un peu de temps pour m’attacher à Valentine, au départ assez sèche dans ses réactions et au comportement à la fois naïf et glacé. Puis, la description d’une telle époque, si attachante, celle où on pouvait croiser dans une réception, à la fois Proust, Appolinaire, Anna de Noailles a su me trouver. Emmanuelle de Boysson montre dans ce livre la face cachée d’un Paris qui s’adonne sans complexes, ou presque, aux plaisirs saphiques. Pourtant, les femmes jouaient souvent là leur réputation ou leur avenir financier. Ce roman est très sensuel mais surtout captivant. La fascination magnétique de Natalie Clifford-Barney y est pour beaucoup, ainsi que les battements d’ailes d’une Valentine, blanche colombe que l’on devine très vite en sursis.
Lien : https://leslecturesdantigone..
Commenter  J’apprécie          40
Je ne vis que pour toi

Merveille des merveilles. S'il y a bien un roman à dévorer, c'est celui d'Emmanuelle de Boysson, “Je ne vis que pour toi” (Calmann-Lévy). On ne s'ennuie jamais, si intelligent, si érotique, si cultivé. Il y a là des fantômes qui passent : Colette, Proust, Cocteau. Nous y sommes. Tempêtes de désirs. L'histoire d'une petite Bretonne qui rêve de devenir écrivain. Lorsque Valentine débarque à Paris au bras de son mari, elle rencontre Natalie Barney, riche américaine, femme de lettres au charme magnétique. Le début d'une passion tumultueuse. Voilà un tableau si réjouissant, plein de sentiments vrais et faux. A voir et à revoir. Un roman d'une liberté absolue qui vous tient en haleine du début à la fin.
Commenter  J’apprécie          20
June

Réfugiée dans le ranch de son frère, arrivée à l’aube de sa vie, June Mansfield plonge dans ses souvenirs. Sa rencontre avec Henry Miller a été un véritable séisme dans la vie de la jeune femme. June et Henry se rencontrent au cœur des années 1920. June est alors entraîneuse dans les bars et Henry peine à devenir l’écrivain qu’il espère être, enchaînant les petits boulots. Persuadée du talent de son amant, June se donne pour mission de lui permettre de réaliser ses rêves. Mais les relations des deux amoureux ne vont pas sans tempêtes et la rencontre avec Anaïs Nin va totalement rebattre les cartes de leur couple.



Emmanuelle de Boysson nous livre ici une biographie romancée de la seconde épouse d’Henry Miller et le portrait d’une femme résolument libre. On connait évidemment le trio Anaïs – Henry – June. On connait peut-être un peu moins les années qui ont précédé et l’histoire du couple que formaient Henry et June.



On en apprend ici beaucoup sur les années de vache maigre qu’ils ont traversé, les sacrifices consentis par June pour permettre à son mari de se consacrer à l’écriture, sur la manière dont elle a pu l’aider. Mais aussi sur l’ambigüité de leurs rapports, June fuyant un temps à Paris avec sa maîtresse puis jouant de la fascination qu’elle exerce sur Anaïs avant de devoir se rendre à l’évidence quant à la relation qui s’est installée entre Henry et Anaïs.



On ressent ici parfaitement les forces qui animent June mais aussi ses faiblesses et toute son amertume d’avoir été remplacée dans la vie d’Henry alors même qu’il accède à la reconnaissance littéraire vers laquelle elle l’a accompagné et pour laquelle elle a énormément travaillé.



Cette personnalité fantasque, éminemment libre et terriblement attachante méritait bien qu’on lui consacre un livre pour lui redonner sa juste place. June n’a cessé de s’inventer des personnalités et des vies, brouillant ainsi les pistes et s’effaçant doucement face au couple mythique que formèrent Anaïs Nin et Henry Miller. Cette biographie romancée lui rend justice et on peut remercier Emmanuelle de Boysson de l’avoir remise en lumière.
Commenter  J’apprécie          30
June

La première fois que j'ai entendu parler de June, c'était dans la bande dessinée Anaïs Nin de Léonie Bischoff. Sulfureuse, torturée, énigmatique, elle envoutait tout le monde sur son passage. Alors quand j'ai vu ce roman à paraître chez Calmann-Lévy, j'ai voulu en savoir plus sur cette femme si mystérieuse.



June Mansfield, comme elle aimait elle-même se nommer, était bien plus que la muse d'Henry Miller : elle était son soutien émotionnel et financier, la petite voix qui le guidait. Tombée éperdument amoureuse de cet écrivain en devenir, elle n'avait qu'un objectif en tête : le voir publier un livre. Tantôt serveuse, comédienne ou "prostituée", elle n'a reculé devant rien, comme si sa propre vie en dépendait. Mais d'un côté, n'était-ce pas un peu le cas ?



Car s'il y a bien une chose qui m'a fasciné chez June, c'est qu'elle semble avoir été à la fois vivante et montée de toute pièce. C'était une femme libre, indépendante, forte, qui était prête à tout pour arriver à ses fins. Elle était entière, se donnait complétement aux gens qu'elle aimait. Elle était présente, indispensable. Et en même temps, c'est comme si elle n'avait jamais vécu qu'à travers les écrits des autres, comme si elle n'avait été que fiction. Comme une sirène, elle était mythique, fascinante et destructrice. D'ailleurs, elle-même ne cessait de s'inventer une toute autre vie, d'autres parents, d'autres souvenirs.



Mais le problème quand on dédit sa vie à une seule personne, c'est qu'on prend le risque que tout s'effondre si un jour celle-ci nous trahi. Et c'est malheureusement ce qui arriva : Henry préféra Anaïs à June, mettant fin au mythe.



Un grand bravo à Emmanuelle de Boysson pour ce roman parce que cette biographie-fiction est vraiment réussie !
Lien : https://mangeonsleslivres.bl..
Commenter  J’apprécie          40
June

Un livre qu’on a envie de reprendre, qui est intéressant. C’est la rencontre de June avec Henry Miller. Une très belle histoire d’amour. June ne vas pas cesser d’aider Miller. Elle le pousse à écrire, elle est sa muse. Elle va multiplier les travaux, dans des boîtes et des bars etc. pour permettre à Miller de réussir dans l’écriture. Elly croit vraiment ! C’est encore elle qui lui propose d’aller à Paris pour découvrir d’autres artistes, une autre vie. Mais cette belle histoire finit bien mal pour June. HS
Commenter  J’apprécie          00
June

À la fin de sa vie, réfugiée dans le ranch de son frère, June Mansfield se souvient. Elle se souvient comme elle est tombée folle amoureuse d'un homme, comme elle a cru en lui et en son talent au point de beaucoup sacrifier. Lui, c'était Henry Miller, écrivain à la sulfureuse réputation...

Rien que le nom de l'auteur évoque la sensualité, le scandale associé à des titres tels que Sexus ou Tropique du Cancer. Mais si le nom d'Anaïs Nin lui est automatiquement lié, celui de June reste méconnu. Emmanuelle de Boysson la remet ici en lumière de manière juste et élégante, en montrant le rôle qui a été le sien dans la carrière de Miller/Val et la genèse de son œuvre. Muse, mécène (la seule à financer leur train de vie grâce en grande partie aux faveurs de ses propres admirateurs, à une époque où ils tiraient sans cesse le diable par la queue dans le New York de la prohibition), flamboyante amoureuse restée dans l'ombre, June Mansfield n'obtint jamais la reconnaissance méritée. Et même si les zones d'ombre demeurent sur sa vie, voilà qui est joliment réparé.
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Emmanuelle de Boysson (273)Voir plus

Quiz Voir plus

Et plus si affinités ? (T. 2)

Qui vient au domicile de Tôdo pour récupérer sa fille en fin de soirée ?

La mère de Minani
Le père de Minani

5 questions
1 lecteurs ont répondu
Thème : Et plus si affinités ? - Tome 2 de Créer un quiz sur cet auteur

{* *}