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Citations de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (209)


Astre brillant de mon amour, ne t'es-tu donc levé que pour disparaître aussitôt, et me laisser dans une nuit profonde !
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- Voici, cher frère Médard, la relique la plus singulière et la plus mystérieuse que possède notre cloître ; depuis que je suis ici, personne d'autre que le Prieur et moi n'a pris en main ce coffret. Les autres frères eux-mêmes, et à plus forte raison les étrangers, ignorent l'existence de cette relique. Je ne puis me défendre d'un secret effroi en la touchant ; il me semble qu'elle renferme quelque diabolique enchantement qui, s'il arrivait que se rompe le charme qui le retient prisonnier et enchaîne son pouvoir, pourrait perdre et anéantir sans espoir de salut ceux qu'il atteindrait; Ce que contient ce coffret vient directement du Malin et date du temps où il pouvait encore, sous une forme visible, mettre le salut de l'homme en péril.
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"Tu me pardonneras, cher lecteur, d'avoir voulu simplement essayer de t'arracher à l'étroitesse et à la mesquinerie de la vie de tous les jours, pour te divertir de façon originale au coeur d'un domaine qui, pour être fantastique, n'en est pas moins un fief de ce royaume que l'esprit humain, au sein de l'être et de la vie véritable, régit à son gré souverain."
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Tous regardèrent avec curiosité l'étranger et convinrent que, dans les traits de son visage, au demeurant plein d'esprit, il y avait quelque chose d'incertain et de trouble permettant de supposer l'existence d'une maladie dangereuse, laquelle consistait, en somme, dans un délire caché.
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– Ah ! soupira l’étudiant, ils n’ont jamais vu la belle Serpentine, ils ne savent pas que la vie et la liberté sont dans la foi et l’amour, et c’est pour cela qu’ils ne sentent pas le poids de la prison où les enferma le salamandre pour leurs folies et leur bassesse de sentiments ; mais moi, malheureux, je mourrai de honte et de douleur, si elle ne me sauve pas, elle que j’aime tant !
Alors la voix de Serpentine murmura comme un souffle à travers la chambre :
– Anselme, crois, aime, espère !
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Hors de moi, je courus sans chapeau, sans manteau, dans la nuit obscure, orageuse. Les girouettes criaient sur les tours, c'était comme si l'on entendait se mouvoir les rouages de l'horloge éternelle et formidable du temps; comme si la vieille année allait, semblable à un poids énorme, rouler sourdement dans le sombre abîme.
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Andrès s’imaginait voir un saint descendu du ciel exprès pour le consoler et le secourir. D’abord, le regard faux et perçant de l’étranger l’avait effarouché ; mais l’intérêt bienveillant qu’il montrait pour Giorgina, le soulagement évident qu’il lui avait procuré, le prévenaient maintenant en sa faveur. Il raconta donc avec franchise comment la faveur même qu’avait prétendu lui faire le comte de Vach son maître, était la source de ses tourments et d’une pauvreté dont il ne pourrait sans doute de sa vie secouer le joug accablant. L’étranger, pour le ranimer, lui dit qu’un bonheur inattendu venait souvent combler de tous les biens de la vie l’homme le plus désespéré, et qu’il fallait même risquer quelque chose pour se rendre la fortune favorable. — « Ah ! mon cher Monsieur, dit Andrès, j’ai confiance en Dieu et dans l’intercession des saints que nous prions chaque jour avec ferveur, ma chère femme et moi. Que faudrait-il que je fisse pour me procurer de l’argent et du bien ? Si Dieu dans sa providence ne m’a pas destiné à en avoir, ce serait criminel d’y aspirer ; mais s’il est écrit que je doive acquérir un jour des biens dans ce monde, comme je le dèsire à cause de ma pauvre femme, qui a quitté sa douce patrie pour me suivre dans cette âpre solitude, n’en deviendrai-je pas maître sans compromettre mon corps et ma vie pour des jouissances vaines et périssables. »
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L'enfance n'est pas seulement un âge de la vie, c'est un état, une manière d'être. Chacun en reçoit le don à la naissance et il nous appartient d'en nourrir nos coeurs, pour qu'il continue de brûler comme un bon feu de candeur.
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L’histoire de l’automate avait jeté de profondes racines dans leur âme, et il se glissa en eux une affreuse méfiance envers les figures humaines. Beaucoup d’amants, afin d’être bien convaincus qu’ils n’étaient pas épris d’une automate, exigèrent que leurs maîtresses dansassent hors de mesure, et chantassent un peu faux ; ils voulurent qu’elles se missent à tricoter lorsqu’ils leur faisaient la lecture, et avant toutes choses, ils exigèrent d’elles qu’elles parlassent quelquefois réellement, c’est-à-dire, que leurs paroles exprimassent quelquefois des sentiments et des pensées, ce qui fit rompre la plupart des liaisons amoureuses.
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Le lendemain au soir de son retour, on vit les croisées de Krespel éclairées d’une façon inusitée : cette première circonstance donna l’éveil à l’attention des voisins ; mais bientôt la voix merveilleusement belle d’une femme accompagnée par un piano se fit entendre ; puis l’on distingua le son d’un violon qui luttait avec la voix de vigueur et d’expression. On reconnut aussitôt que c’était le conseiller qui jouait. Moi-même je me mêlai à la foule nombreuse que l’admirable concert avait réunie devant la maison du conseiller, et je dois vous avouer qu’auprès de cette voix et de la magie de son accentuation, le chant des cantatrices les plus renommées que j’aie entendues me semblait fade et dénué d’expression. Jamais je n’avais conçu l’idée de sons pareils si longuement soutenus, de ces roulades empruntées au rossignol, de ces gammes ascendantes et descendantes, de cet organe, enfin, tantôt vibrant avec l’énergie et la sonorité des sons de l’orgue, tantôt n’émettant qu’un souffle à peine perceptible et d’une suavité sans égale. Il n’y avait personne qui ne fût sous le charme du plus doux enchantement, et ce profond silence ne fut troublé que par de légers soupirs lorsque la voix se tut. Il pouvait être déjà minuit, quand on entendit le conseiller parlant avec une violence extrême ; une autre voix d’homme paraissait, à en juger par ses indexions, lui adresser des reproches ; et une jeune fille se plaignait par intervalles en paroles entrecoupées. Le conseiller criait toujours plus fort, jusqu’à ce qu’enfin il tomba dans cet accent traînant et psalmodique que vous connaissez. Un cri perçant de la jeune fille l’interrompit, puis il se fit un morne silence, puis tout à coup l’on entendit du fracas dans l’escalier. Un jeune homme se précipita en sanglottant hors de la maison et se jeta dans une chaise de poste attelée à quelque distance, et qui partit rapidement. — Le lendemain le conseiller se montra, et il avait une contenance sereine ; mais personne n’eut le courage de l’interroger sur les événements de la nuit précédente. Cependant sa gouvernante questionnée révéla que le conseiller avait amené avec lui une charmante et jeune fille qu’il appelait Antonia, et que c’était elle qui avait si bien chanté ; qu’un jeune homme les avait aussi accompagnés, qui montrait pour Antonia une grande tendresse, et devait, sans doute, être son fiancé ; mais que l’absolue volonté de Krespel l’avait contraint à un départ immédiat.
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Un bruit assourdissant, le cri répété: «Le théâtre commence !» me tirèrent du doux sommeil dans lequel j’étais tombé. Les basses murmuraient de concert, – un coup de timbales, – un accord de trompettes, un ut échappé lentement d’un hautbois, – les violons qui s’accordent : je me frotte les yeux. Le diable se serait-il joué de moi dans mon enivrement ? Non, je me trouve
dans la chambre de l’hôtel où je suis descendu hier, à demi-rompu. Précisément au-dessus de mon nez, pend le cordon rouge de la sonnette. Je le tire avec violence. Un garçon paraît.
– Mais, au nom du ciel, que signifie cette musique confuse, si près de moi? va-t-on donner un concert dans la maison ?
( Don Juan)
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Parmi les divers moyens employés par la nature ou l'art, à enchaîner la liberté morale aux caprices de ce tyran qu'on appelle le corps, je mets au premier rang, la bouillie composée de farine, de lait et de beurre, ainsi qu'un coussin large, épais et moelleux.
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Il fallait trouver une autre façon d'écrire, conforme à la constitution de ma patte droite, et l'on pense bien que je la trouvai (...)
Mais il y eut une autre difficulté dans la manière de plonger la plume dans l'encrier. Je ne parvenais point à protéger ma patte qui trempait toujours dans l'encre, et mes premiers traits d'écriture, tracés avec la patte autant qu'avec la plume, ne manquèrent pas d’être un peu épais. Des gens mal informés pourraient ainsi voir dans mes manuscrits du papier tâché d'encre. Mais les génies devineront sans peine le matou génial dans ses premières œuvres.
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Je me trouvai donc seul dans la haute et vaste salle. La neige avait cessé de tomber, la tempête de mugir, et le disque de la lune brillait à travers les larges fenêtres cintrées, et éclairait d’une manière magique tous les sombres recoins de cette singulière construction, où ne pouvait pas pénétrer la clarté de ma bougie et celle du foyer. Comme on le voit souvent dans les vieux châteaux, les murailles et le plafond de la salle étaient décorés, à l’ancienne manière, de peintures fantastiques et d’arabesques dorés. Au milieu de grands tableaux, représentant des chasses aux loups et aux ours, s’avançaient en relief des figures d’hommes et d’animaux, découpées en bois, et peintes de diverses couleurs, auxquelles le reflet du feu et celui de la lune donnaient une singulière vérité. Entre les tableaux, on avait placé les portraits de grandeur naturelle des anciens barons en costume de chasse.
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Maintenant, bien aimé lecteur, je pourrais bien à propos terminer là mon récit […] tes exigences ne vont pas sans doute jusqu’à vouloir savoir quelle était la parure de la mariée, ni combien d’enfants l’heureux couple a procréés jusqu’à ce jour.
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Il est certain que le moindre espace nous éloignant du lieu où vivent ceux nous aimons paraît à la douleur de l adieu la distance la plus immense.
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- (...) Suivez mon conseil, Elis Froebom, faites-vous mineur.
Elis Froebom fut presque effrayé des paroles du vieillard.
-- Comment, s'écria-t-il, que me conseillez-vous ?
Qui! moi! que je quitte cette terre si belle, si vaste, ce ciel limpide inondé des clartés du soleil, qui m'environne, qui me délecte et me recrée! que je me plonge dans les gouffres effrayants de l'enfer, pour y remuer incessamment la terre, comme la taupe, et rechercher avidement des minerais et des métaux pour un vil et misérable gain!

Les mines de Falun
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Mais tu attends vainement ceux que la roue éternellement rapide du temps a entraînés. Tu ne peux que t’abandonner aux doux rêves que font naître en toi les vieux maîtres dont les monuments te parlent avec tant de verve et de vigueur, que tu te sens pénétré de leurs pensées jusqu’à la moelle de tes os. Alors seulement tu comprends l’intention profonde de leurs œuvres, car tu lis dans leurs temps, et tu sens ce qu’ils éprouvaient. Mais hélas ! n’arrive-t-il pas bientôt que ces riantes images, chassées par les bruits actifs du jour, fuient timidement sur les nuages diaphanes de l’aurore, au moment où tu t’apprêtais à les saisir ; tandis que toi, l’œil obscurci par des larmes brillantes, tu suis de tes regards ces ombres délicieuses qui s’effacent en pâlissant. – Alors tu t’éveilles brusquement, heurté avec rudesse par la vie réelle qui te cerne de toutes parts, et il ne te reste rien de ton beau rêve, qu’une ardeur profonde qui fait tressaillir ton sein de légers frémissements.
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Renfermé dans ce labyrinthe d’atrocités, déchiré d’amour et d’horreur, de bonheur et d’effroi, j’étais semblable au damné qu’un ange appelle par un doux sourire, tandis que Satan le retient dans ses griffes brûlantes, et pour qui ce sourire céleste, où se réfléchissent toutes les joies des cieux, est le plus affreux de ses tourments.
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Ouvre-toi, royaume éloigné et inconnu, patrie des âmes ! paradis plein de charmes, où une douleur céleste et indicible remplit mieux qu’une joie infinie toutes les espérances semées sur la terre ! laisse-moi pénétrer dans le cercle de tes ravissantes apparitions ; puissent les rêves qui tantôt m’inspirent l’effroi, et tantôt se changent en messagers de bonheur, tandis que le sommeil retient mon corps sous des liens de plomb, délivrer mon esprit et le conduire aux plaines éthérées !
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