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Citations de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (209)


Les deux parties des Elixirs n'ont pas été écrites d'un seul trait.Un assez long espace de temps sépare la rédaction de la première partie, rédigée en quelques semaines avec un "emportement sauvage", de celle de la seconde.Au moment où Hoffmann travaillait à cette seconde partie, il disait regretter que la première ait paru telle qu'elle était.Le sujet avait pris des proportions qui l'entraînaient à le traiter différemment: en particulier, l'influence de la lecture de la Symbolique du rêve de Schubert, qu'il se procura en 1814, est nettement reconnaissable dans l'orientation de cette deuxième partie.
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Quelque chose de terrible est venu corrompre ma vie ! — Les pressentiments confus d’une destinée affreuse me menacent et m’enveloppent comme de sombres nuages impénétrables à tout rayon lumineux. — Enfin il faut que je te confie ce qui m’est arrivé, maintenant il le faut, je le vois bien ; mais, rien que d’y penser, il m’échappe un rire involontaire, comme si j’étais devenu fou. — Ah ! mon bon ami Lothaire ! comment vais-je m’y prendre pour que tu comprennes que ce qui m’est arrivé récemment a dû réellement jeter dans ma vie un trouble aussi funeste ? Si tu étais ici, tu pourrais te convaincre de ce que j’avance, tandis que tu vas sûrement me traiter de visionnaire radoteur. — Bref, l’événement épouvantable en question, et dont je m’efforce en vain d’atténuer l’impression mortelle, consiste uniquement en ce qu’il y a quelques jours, c’était le 20 octobre, à l’heure de midi, un marchand de baromètres entra dans ma chambre pour m’offrir de ses instruments. Je n’achetai rien, et le menaçai de le jeter par les escaliers ; sur quoi il s’éloigna de son plein gré. — Tu prévois bien que certains rapports tout particuliers et essentiels dans ma vie peuvent seuls donner à cette rencontre une signification raisonnable, et que la personne de cet odieux brocanteur doit avoir sur moi quelque influence bien pernicieuse. — Il en est ainsi effectivement. — Je vais me recueillir de tout mon pouvoir pour te raconter, avec calme et patience, certains détails de mon enfance que l’activité de ta pensée saura transformer en tableaux vivants et colorés.
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Vos regards semblent alors chercher des images fantasques dans l'espace, et nos paroles s'exhalent en sont entrecoupés. En vain vos amis vous entourent et vous interrogent sur la cause de votre délire. On veut peindre avec leurs brillantes couleurs, leurs ombres et leurs vives lumières, les figures vaporeuses que l'on aperçoit, et l'on s'efforce inutilement de trouver des paroles pour rendre sa pensée.
On voudrait reproduire au premier mot tout ce que ces apparitions offrent de merveilles, de magnificences, de sombres horreurs, de gaietés inouïes, afin de frapper ses auditeurs comme par un coup électrique ; mais chaque lettre vous semble glaciale, décolorée, sans vie.
On cherche et l'on cherche encore, on balbutie et l'on murmure, et les questions timides de vos amis viennent frapper, comme le souffle des vents de la nuit, votre imagination brûlante qu'elles ne tardent pas à tarir et à éteindre.
Mais, si, en peintre habile et hardi, on a jeté en traits rapides une esquisse de ces images intérieures, il est facile d'en ranimer peu à peu le coloris fugitif, et de transporter ses auditeurs au milieu de ce monde que notre âme a créé.
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Dans mon imagination enfantine, je devinai que ma mère ne me niait l'existence de l'homme au sable que pour ne pas nous effrayer. [La mère du narrateur vient de lui révéler que l'homme au sable n'est qu'une façon de parler].
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12. (Pag. 51.) La fiole de Dapertutto contenait sans doute de l’eau rectifiée de laurier-cerise, autrement dit acide prussique. L’usage d’une très-minime quantité de cette eau (moins d’une once) produit les effets qu’on vient de décrire. (Note d’Hoffmann.)

L’extraction de l’acide prussique des feuilles de laurier-cerise, ou de certaines autres substances végétales, où il existe au dire de quelques chimistes, est un fait très-exceptionnel. Découvert par Scheele en 1780, l’acide prussique, ou hydrocyanique, n’a été obtenu pur que par M. Gay-Lussac. En cet état il est liquide, transparent, incolore. Sa saveur est fraîche d’abord, mais elle devient bientôt âcre et irritante ; son odeur seule cause sur le champ des étourdissements et des vertiges. Loin qu’il en faille près d’une once pour produire les plus fatals résultats, une goutte suffit pour donner la mort instantanément et sans laisser de traces dans l’organisme. Son influence délétère surpasse enfin celle de tous les autres poisons connus. – C’est de sa combinaison avec le peroxyde de fer que résulte la belle couleur appelée bleu de Prusse.
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Extrait de : « Bonheur au jeu (encore nommé : La Banque de Pharaon.)

Mais Angela se releva, s’avança vers le chevalier, le mesura d’un fier regard, et lui dit avec fermeté : « Chevalier, apprenez qu’il est quelque chose de plus élevé que la fortune et l’argent : les sentiments qui vous sont étrangers et qui nous donnent des consolations célestes. Ce sont ceux qui nous apprennent à repousser vos dons avec mépris ! Gardez le trésor auquel est attachée la malédiction qui vous poursuivra, joueur impitoyable !
Oui s’écria le chevalier, oui je veux être maudit, je veux descendre au fond des enfers, si cette main touche encore une carte ! Et, si vous me repoussez loin de vous, Angela, vous, vous seule aurez causé ma perte… Oh ! vous ne me comprenez pas…, vous me prenez pour un insensé… ; mais vous comprendrez tout, vous saurez tout, quand je viendrai me brûler la cervelle à vos pieds… Angela, c’est de la mort ou de la vie qu’il s’agit pour moi, Adieu ! »
À ces mots, le chevalier disparut. Vertua le pénétrait jusqu’au fond de l’âme ; il savait tout ce qui s’était passé en lui, et il chercha à persuader à Angela qu’il pourrait arriver des circonstances qui le forçassent à accepter le présent du chevalier. Angela frémissait de comprendre son père. Elle ne pensait pas qu’elle pût jamais voir le chevalier autrement qu’avec mépris. Mais ce qu’il était impossible de songer, ce qui semblait invraisemblable, arriva par la volonté du sort, qui a placé tous les contrastes au fond du cœur humain.
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« Ô toi ! ma sublime étoile d’amour ! ne m’as-tu donc apparu que pour t’éclipser aussitôt et me laisser perdu sans espérance dans d’épaisses ténèbres ! »
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« Hélas ! disait-elle, il ne m’a jamais aimée, car il ne me comprend pas. » Et elle continuait de sanglotter amèrement.
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Après avoir lu avec un soin extrême les papiers du capucin Médard - et ce ne fut pas chose facile, car le défunt avait une écriture de moine, très petite, illisible - il m'apparut encore que ce que nous appelons généralement rêve ou fantaisie de l'imagination devait être la révélation symbolique du fil secret qui, la bridant étroitement dans toutes ses modalités, est tendu d'un bout à l'autre de notre vie. Mais je compris aussi que quiconque, après avoir eu cette révélation, croit avoir acquis la force de briser ce fil et d'engager la lutte contre les sombres puissances qui règnent sur nous, oui, celui-là peut être considéré comme perdu !
Peut-être auras-tu le même sentiment que moi, cher lecteur ; je le souhaite du fond du coeur, pour mille importante raisons.

E.T.A. Hoffmann
préface de l'éditeur
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« Oui, Nathanael ! tu as raison : Coppelius est un principe nuisible et malfaisant, il peut comme un génie infernal qui disposerait visiblement de notre vie, causer d’horribles résultats, mais seulement dans le cas où tu renoncerais à le bannir de ton esprit et de ta pensée. Tant que tu y crois, il est et il agit ; ta croyance seule fait sa puissance ! »
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(...), mais il est bien vrai qu'un bon vers peut être parfois aussi utile à un roman médiocre qu'un bout de lard bien gras à une saucisse trop maigre. C'est en ma qualité de chat expérimenté et cultivé en matière esthétique que je puis l'affirmer.

Quatrième partie. Conséquences salutaires d'une haute culture. Récit de Murr
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« Désormais je ne te quitte plus, ton amour est la divine étincelle qui embrasse mon coeur et illumine pour moi la haute sphère de l’art et de la poésie ! Sans toi, sans ton amour, tout est mort et glacé… Mais je t’ai retrouvé : n’est-ce pas pour que tu m’appartiennes à jamais ? »

Conte : La Nuit de la Saint-Sylvestre
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D’un point de vue plus général, la véritable mémoire n’est autre chose, à mon sens, qu’une imagination très vive, très active, capable de faire surgir comme par enchantement, dès qu’on la sollicite, toutes les images du passé, douant chacune d’elles de la couleur et du caractère qui lui sont propres.

Conte : Le chien Berganza
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Voici venu le moment où celui qui écrit pour toi ces feuillets, cher ami lecteur, va prendre congé de toi, et cette pensée le remplit de tristesse et de mélancolie. Il aurait encore beaucoup à te raconter sur les faits et gestes remarquables du sieur Cinabre, et il y aurait, ô lecteur, pris un vif plaisir tant le mouvement spontané qui l'a porté à écrire cette histoire était irrésistible et sincère. Cependant, en jetant rétrospectivement un coup d'oeil sur les événements relatés dans les neuf précédents chapitres, et en y trouvant déjà tant de choses bizarres et prodigieuses ou que la froide raison ne saurait admettre, il voit bien qu'il courrait grand risque, s'il en multipliait encore le nombre et abusait de ton indulgence, cher lecteur, de gâcher les bons rapports qu'il entretient avec toi !
(...)
S'il t'est arrivé de sourire en toi-même à tel ou tel passage, tu étais alors, ami lecteur, dans la disposition d'esprit où l'auteur souhaitait te voir ; et dès lors, c'est du moins ce qu'il espère, tu lui pardonneras bien des écarts !
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C’était dans la rue Saint-Honoré qu’était située la petite maison habitée par Madeleine de Scudéry, mise en réputation par ses vers gracieux, et la faveur de Louis XIV et de la Maintenon.

À l’heure de minuit, — ce pouvait être dans l’automne de l’an 1680, — on frappa tout à coup à la porte de cette maison et si rudement que tout l’édifice en retentit. Baptiste, qui, dans le petit ménage de la demoiselle, remplissait le triple office de cuisinier, de valet de chambre et de portier, était allé à la campagne pour assister à la noce de sa sœur, avec la permission de sa maîtresse ; il ne restait plus dans la maison que la femme de chambre, nommée La Martinière, qui n’était pas encore couchée. Au bruit de ces coups répétés, elle se souvint que l’absence de Baptiste la laissait avec sa maîtresse privée de tout secours, et mille images de vol, de meurtre, la pensée de tous les attentats qui se commettaient alors dans Paris, vinrent assaillir son esprit. Elle se persuada que c’était une troupe de malfaiteurs, informés de la solitude du logis, qui frappaient à la porte, prêts à exécuter, si on la leur ouvrait, quelque mauvais dessein sur sa maîtresse, et, toute tremblante de peur, elle restait immobile dans sa chambre, en maudissant Baptiste et la noce de sa sœur.
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J'étais à Berlin, très jeune, j'avais seize ans, et je me livrais à l'étude de mon art, du fond de l'âme, avec tout l'enthousiasme que la nature m'a départi. Le maître de chapelle Haak, mon digne et très rigoureux maître, se montrait de plus en plus satisfait de moi. Il vantait la netteté de mon coup d'archet, la pureté de mes intonations; et bientôt il m'admit à jouer du violon à l'orchestre de l'Opéra et dans les concerts de la chambre du roi. Là j'entendais souvent Haak s'entretenir avec Duport, Ritter et d'autres grands maîtres, des soirées musicales que donnait le baron de B***, et qu'il arrangeait avec tant d'aptitude et de goût que le roi ne dédaignait pas de venir quelquefois y prendre part. Ils citaient sans cesse les magnifiques compositions de vieux maîtres presque oubliés qu'on n'entendait que chez le baron, - qui possédait la plus rare collection de morceaux de musique anciens et nouveaux; - et s'étendaient avec complaisance sur l'hospitalité splendide qui régnait dans la maison du baron, sur la libéralité presque incroyable avec laquelle il traitait les artistes. Ils finissaient toujours par convenir d'un commun accord qu'on pouvait le nommer avec raison l'astre qui éclairait le monde musical du Nord.
Tous ces discours éveillaient ma curiosité; elle s'augmentait encore bien davantage lorsqu'au milieu de leur entretien les maîtres se rapprochaient l'un de l'autre, et que, dans le bourdonnement mystérieux qui s'élevait entre eux, je distinguais le nom du baron, et que, par quelques mots qui m'arrivaient à la dérobée, je devinais qu'il était question d'études et de leçons musicales. Dans ces moments-là, je croyais surtout apercevoir un sourire caustique errer sur les lèvres de Duport; et mon Maître était surtout l'objet de toutes les plaisanteries dont il se défendait faiblement jusqu'au moment où, appuyant son violon sur son genou pour le mettre d'accord, il s'écriait en souriant: - Après tout, c'est un charmant homme!
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Le sureau frissonna et dit : "Tu étais étendu dans mon ombre, mon arôme t'enveloppait mais tu ne me comprenais point. Mon arôme est mon langage, lorsque l'amour l'enflamme." Le vent du soir le frôla et murmura : "Je caressais ton front, mais tu ne me comprenais point. Le souffle est mon langage, lorsque l'amour s'enflamme." Les rayons du soleil trouèrent les nuages et ce fut comme un flamboiement de paroles : "J'épanchais sur toi l'or de mes feux, mais tu ne me comprenais point. Le feu est mon langage, lorsque l'amour l'enflamme."
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Ô belle patrie! Nuremberg! la belle ville! s'écria-t-il, qui ne t'a pas vue, lors même qu'il aurait été à Londres, à Paris et à Petervardein, n'a pas encore eu le cœur ouvert, et doit toujours soupirer vers toi, Nuremberg, aux belles maisons garnies de fenêtres!
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Il est certain que chaque pas fait en dehors du cercle où vivent ceux que nous aimons paraît, à la douleur de la séparation, la distance la plus immense.
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"Ci-inclus le verre grossissant qui permet de lire dans les pensées.Examinez fixement de l'oeil gauche de l'intérieur de la boîte et le verre se placera aussitôt sur votre pupille; si vous voulez le retirer, vous n'aurez qu'à presser légèrement la pupille en mettant votre oeil au-dessus de la boîte, et le verre tombera au fond.je travaille toujours pour vous et j'y risque ma vie, mais que ne ferait, pour son cher protecteur, votre très dévoué, Maître Puce"
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