AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (209)


[Olimpia] dit un air de bravoure d'une voix si claire et si argentine, qu'elle ressemblait au son d'une cloche de cristal. [Cet air sera composé par Offenbach dans les Contes d'Hoffmann, "les oiseaux dans la charmille".]
Commenter  J’apprécie          10
Quel est l homme dont le cœur n est jamais assailli parl Esprit qui vient s opposer celui du bien.Mais sans cette lutte il n y aurait pas de vertu,car celle-ci est tout simplement la victoire du bien sûr le mal,de même qu inversement le péché nait de sa défaite.
Commenter  J’apprécie          10
Extrait de la Maison Sinistre: « L’Etrange » veut dire toutes les manifestations de la connaissance et du désir, dont on ne comprend pas les raisons alors que le « fantastique » veut dire ce qu’on tient pour incompréhensible, ce qui semble dépasser les forces connues de la nature, ou, ajouterais-je, ce qui va à l’encontre de la marche du monde. (…) Quoiqu’il en soit, dans l’histoire que je vais vous conter, l’étrange et le fantastique se mêlent d’une inextricable façon. »🖤
Commenter  J’apprécie          10
Nous sommes deux races sur la terre. Ceux qui ont besoin des autres, que les autres distraient, occupent, reposent, et que la solitude harasse, épuise, anéantit, comme l'ascension d'un terrible glacier ou la traversée du désert, et ceux que les autres, au contraire, lassent, ennuient, gênent, courbaturent, tandis que l'isolement les calme, les baigne de repos dans l'indépendance et la fantaisie de leur pensée.
Commenter  J’apprécie          10
Je parvins à acquérir cette éducation des gens du monde qu'on appelle la galanterie, et qui n'est rien d'autre qu'une souplesse extérieure du corps, grâce à laquelle on semble toujours être à l'aise où que l'on aille et où que l'on se trouve, et qui traduit également dans la conversation. C'est le don particulier de pouvoir parler des choses insignifiantes avec des mots importants et de faire naître chez les femmes un certain sentiment de bien-être dont elles ne s'expliquent pas très bien elles-mêmes la source.
Commenter  J’apprécie          10
Extrait de : « La cour d’Artus » (encore nommé : « Le Jeune Traugott »).

Traugott conclut à peu près de ces paroles que vivre dans la vie, c’était n’avoir point de dettes, posséder beaucoup d’argent, bien boire, bien manger, se donner une jolie femme, des enfants bien sages, élégamment vêtus, bravement digérer, profondément dormir et surtout se garder des mauvais rêves. « Quelle misérable vie ! » S’écria-t-il, lorsqu’il se trouva seul dans sa chambre.
Commenter  J’apprécie          10
Extrait de « Ignace Denner ».

Chacune de ses femmes lui avait donné un enfant sans que personne du dehors s’en doutât ; car, une fois que l’enfant était âgé de neuf semaines ou de neuf mois, il était inhumainement immolé avec des préparatifs et des cérémonies étranges. On lui déchirait la poitrine, et on en tirait le cœur. Satan se montrait toujours à cette cruelle opération, tantôt sous une forme, tantôt sous une autre, mais le plus souvent sous celle d’une chauve-souris à figure humaine. Ses larges ailes aidaient à souffler le brasier sur lequel Trabacchio préparait avec le sang du cœur de l’enfant ces gouttes précieuses si puissantes dans toutes les maladies.
Trabacchio s’était débarrassé de toutes ses femmes l’une après l’autre par des moyens secrets, et jamais l’œil perçant des médecins n’avait pu découvrir sur leurs cadavres la moindre trace de mort violente. La dernière femme de Trabacchio, qui lui avait donné son fils encore vivant, était la seule qui eût péri de mort naturelle.
Commenter  J’apprécie          10
Horloge, horloge, ne sonnez pas, ronronnez doucement. Le Roi des Rats a l’oreille fine, vous savez… 
Commenter  J’apprécie          10
Bref, il ne me venait à l’esprit aucune tournure de phrase qui me parût refléter le moins du monde l’éclatant coloris du tableau que j’imaginais en moi-même. Je pris le parti de ne pas commencer du tout.
Commenter  J’apprécie          10
Hoffmann s'est un peu projeté dans un aspect de chacun des personnages principaux : il est un peu Médard, et il est un peu Victorin ; il est un peu Belacampo, bouffon et artiste, véritable personnage d'opéra ; comme Hoffmann, l'Abesse, la Peincesse, le Père Cyrille, Médard ont des pressentiments ou des rêves prophétiques. Comme lui, ils ont des visions : de même qu'Hoffmann voyait parfois la nuit apparaître de petits personnages dans un coin de la pièce où il travaillait, et alors réveillait sa femme pour qu'elle la rassure et reste à ses côtés, de même Médard voit apparaître sa mère, le vieux peintre, Aurélie, la Vierge, Victorin. et la force de ces apparitions est si grande que l'action même est orientée par elles.

Les démons de la nuit
Commenter  J’apprécie          10
-mon héros vient au monde dans le cloître du Saint-Tilleul, sa naissance rachète les crimes de son père-

Les démons de la nuit
Commenter  J’apprécie          10
(...) , je voyais un méchant esprit de ténèbres qui, partout où il parait, apporte le malheur, la ruine et le désespoir dans cette vie et pour l’éternité !
Commenter  J’apprécie          10
» Plein de curiosité d’apprendre quelque chose de plus précis sur cet homme au sable et sur ses rapports avec nous autres enfants, je demandai enfin à la vieille femme qui avait soin de ma petite sœur : « Quel homme c’était que l’homme au sable ? — Ah, Thanel, répondit celle-ci, tu ne le sais pas encore ? C’est un méchant homme qui vient trouver les enfants quand ils refusent d’aller au lit ; alors il jette de grosses poignées de sable dans leurs yeux, qui sortent tout sanglants de la tête ; puis il les enferme dans un sac, et les emporte dans la lune pour servir de pâture à ses petits, qui sont dans leur nid. Ceux-ci ont, comme les hiboux, des becs crochus avec lesquels ils mangent les yeux aux petits enfants qui ne sont pas sages. » — Dès ce moment, l’image du cruel homme au sable se peignit en moi sous un aspect horrible. Quand j’entendais le soir le bruit qu’il faisait en montant, je frissonnais de peur et d’angoisse. Ma mère ne pouvait tirer de moi que ce cri balbutié entre mes sanglots : « L’homme au sable ! l’homme au sable !… » Là dessus, je courais me réfugier dans la chambre à coucher, et durant toute la nuit, j’étais tourmenté par la terrible apparition de l’homme au sable.
Commenter  J’apprécie          10
Alors Érasme, dans le délire de son désespoir d'amour, s'écria : "Faut-il donc que je te quitte ? S'il faut que je parte, que mon reflet reste en ta possession à jamais et pour l'éternité !" À peine eut-il prononcé cette imprécation que Giulietta couvrit ses lèvres de baisers brûlants ; puis elle se retourna et tendit avec ivresse les bras vers le miroir... Érasme vit son image avancer, indépendant des mouvements de son corps, il la vit glisser entre les bras de Giulietta, et disparaître avec elle...
Commenter  J’apprécie          10
Quand il descendit dans le puits, tout lui apparut sous un aspect différent. Les veines les plus riches étaient visibles à ses yeux ; il redoubla de zèle dans son travail. Il oublia tellement tout le reste, que, revenu sur la surface de la terre, il était forcé de rappeler à sa mémoire Ulla et Pehrson Dahlsjœ. Il se sentait comme divisé en deux grandes parties ; il lui semblait que son meilleur, son véritable moi reposait au centre du globe terrestre, dans les bras de la reine, pendant qu’il regagnait sa couche sombre à Falun. Ulla lui parlait-elle de son amour et de l’espoir qu’elle concevait d’être heureuse avec lui, il commençait à décrire la magnificence des profondeurs de la terre, des richesses immenses qui y étaient cachées, et perdait souvent le fil de ses discours incompréhensibles et bizarres. La pauvre fille fut saisie d’alarmes et de tristesse en voyant Elis changé dans tout son être et si subitement. Elis, au contraire, rempli de joie, annonçait sans cesse au maître mineur et à Pehrson lui-même les usines les plus riches, les trapps les plus magnifiques, et quand on ne trouvait rien qu’une gangue stérile, il riait d’un air moqueur, disant que lui seul savait déchiffrer les signes mystérieux, l’écriture significative que la reine elle-même gravait sur les pierres, et qu’il suffisait de comprendre ces signes sans faire paraître au grand jour ce qu’ils annonçaient.

Le vieux maître mineur regardait avec une profonde et douloureuse compassion le jeune homme qui parlait, les yeux étincelants, du paradis brillant caché dans les entrailles de la terre.

(Extrait des Mines de Falun)
Commenter  J’apprécie          10
Va, cours toujours, engeance infernale ! Dans la prison de cristal, bientôt ta chute fatale !
Commenter  J’apprécie          10
LE CHEVALIER GLUCK

La fin de l’été a souvent de beaux jours à Berlin. Le soleil perce joyeusement les nuages, et l’air humide, qui se balance sur les rues de la cité, s’évapore légèrement à ses rayons. On voit alors de longues files de promeneurs, un mélange chamarré d’élégants, de bons bourgeois avec leurs femmes et leurs enfants en habits de fête, d’ecclésiastiques, de juifs, de filles de joie, de professeurs, d’officiers et de danseurs, passer sous les allées de tilleuls, et se diriger vers le jardin botanique. Bientôt toutes les tables sont assiégées chez Klaus et chez Weber ; le café de chicorée fume en pyramides tournoyantes, les jeunes gens allument leurs cigares, on parle, on dispute sur la guerre ou la paix, sur la chaussure de madame Bethmann, sur le dernier traité de commerce et la dépréciation des monnaies, jusqu’à ce que toutes les discussions se perdent dans les premiers accords d’une ariette de Fanchon, avec laquelle une harpe discorde, deux violons fêlés et une clarinette asthmatique viennent tourmenter leurs auditeurs et se tourmenter eux-mêmes. Tout proche de la balustrade, qui sépare de la rue la rotonde de Weber, sont plusieurs petites tables environnées de chaises de jardin ; là, on respire un air pur, on observe les allants et les venants, et on est éloigné du bourdonnement cacophonique de ce maudit orchestre : c’est là que je viens m’asseoir, m’abandonnant aux légers écarts de mon imagination, qui m’amène sans cesse des figures amies avec lesquelles je cause à l’aventure, des arts, des sciences, et de tout ce qui fait la joie de l’homme. La masse des promeneurs passe devant moi, toujours plus épaisse, toujours plus mêlée, mais rien ne me trouble, rien ne m’enlève à mes amis fantastiques. Une aigre valse échappée des maudits instruments me rappelle quelquefois du pays des ombres ; je n’entends que la voix criarde des violons et de la clarinette qui brait ; elle monte et elle descend tour à tour le long d’éternelles octaves qui me déchirent l’oreille, et alors la douleur aiguë que je ressens m’arrache une exclamation involontaire.
— Oh ! les infernales octaves ! m’écriai-je un jour.

J’entendis murmurer auprès de moi : Fâcheux destin ! encore un chasseur d’octaves !
Commenter  J’apprécie          10
Elle s’était présentée à lui, le visage dévoré d’un chagrin torturant, et lui avait reproché de sacrifier son profond amour à des visions fantastiques, nées de son propre déséquilibre, et finalement de courir à sa perte.


Conte : Le Vase d’Or
Commenter  J’apprécie          10
alors il s’éleva de tous côtés un bruit de fous rires et de sifflements, et l’on entendit bientôt trotter et courir derrière les murailles comme des milliers de petits pieds, et mille petites lumières brillèrent à travers les fentes du parquet. Mais ce n’étaient pas des lumières : c’étaient de petits yeux flamboyants, et Marie remarqua que des souris paraissaient de tous côtés. Bientôt tout autour de la chambre on courait au trot, au trot, au galop, au galop !
Commenter  J’apprécie          10
Le petit avorton. — Pressant danger que court le nez d’un pasteur. — Comment le prince Paphnutius introduisit les lumières dans son royaume, et comment la fée Rosabelverde entra dans un chapitre noble.

Non loin d’un charmant village, à peu de distance de la grande route, était prosternée sur la terre, que brûlait un soleil ardent, une pauvre paysanne couverte de haillons. Haletante et se mourant de faim et de soif, la malheureuse était tombée défaillante sous le poids du bois sec empilé dans sa hotte, et qu’elle avait ramassé dans le bois en battant péniblement toute la futaie et les broussailles. Ayant à peine encore la force de respirer, elle crut qu’elle allait mourir, et qu’elle serait ainsi délivrée tout d’un coup de sa désolante misère. Cependant elle recouvra bientôt assez de force pour détacher les cordes qui assujétissaient sa hotte sur son dos, et pour se trainer lentement jusqu’à un tertre couvert de gazon qui n’était pas éloigné. Elle éclata alors en sanglots et en plaintes amères.

« Il faut donc, s’écria-t-elle tout haut, que toutes les privations et toutes les misères viennent fondre exclusivement sur nous, mon pauvre homme et moi ! ne sommes-nous pas les seuls dans tout le village qui, malgré le plus dur travail et les flots de notre sueur, ne pouvons secouer le joug de la pauvreté, et gagnons à peine de quoi assouvir notre faim ? — Il y a trois ans, lorsque mon pauvre homme, en bêchant notre jardin, déterra ces pièces d’or, nous crûmes alors que le bonheur était enfin entré chez nous, et que les beaux jours auraient leur tour : oui ! mais qu’arriva-t-il ? — Des voleurs nous dérobèrent l’argent, notre maison et la grange brûlèrent par-dessus nos têtes, la grêle hacha notre récolte sur pied, et pour combler jusque par-dessus les bords la mesure de nos tribulations, le ciel nous envoya encore en punition ce petit laidron, que je mis au monde à ma confusion et à la risée de tout le village. — À la Saint-Laurent passée, le marmot a eu deux ans et demi, et il ne sait pas marcher, et il ne peut pas même se soutenir sur ses jambes, plus grêles que des pattes d’araignée ; et, au lieu de parler, il grommèle et miaule ainsi qu’un chat. En outre, le vilain petit gars dévore autant de nourriture qu’un enfant de huit ans des plus vigoureux, et sans que cela lui profile encore ! Que Dieu ait pitié de lui et de nous, qui serons réduits à le substanter, même quand il sera devenu grand, pour notre crève-cœur et à notre préjudice ; car le malitorne ne manquera pas de bien boire et de bien manger de plus en plus, mais de sa vie il ne sera capable de travailler. — Non, non ! c’est plus qu’une créature n’en peut supporter sur cette terre ! Ah, si je pouvais donc mourir ! — mourir… » Et l’infortunée recommença à pleurer et à gémir, jusqu’à ce que, cédant à l’excès de la douleur et de l’épuisement, elle s’endormit tout-à-fait. —
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (1765)Voir plus

Quiz Voir plus

QUIZZ SUR NO ET MOI

Qui est le personnage principal?

No
Lucas
Lou
Loïc

21 questions
2485 lecteurs ont répondu
Thème : No et moi de Delphine de ViganCréer un quiz sur cet auteur

{* *}