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Citations de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (209)


Casse-Noisette était très pâle ; mais il lui fit un sourire mélancolique et si aimant, que Marie en
fut touchée jusqu’au fond du cœur.
– Ah ! Casse-Noisette, dit-elle très bas, ne sois pas fâché contre mon frère Fritz, qui t’a fait tant
de mal ; il n’avait pas de mauvaises intentions. Seulement il est devenu un peu brutal en vivant
avec les rudes soldats ; mais c’est un très bon enfant, je t’assure. Moi je te soignerai bien tendrement jusqu’à ce que tu sois devenu gai et bien portant.
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Un Gascon disait qu'il craignait les batailles, parce que chaque blessure lui serait mortelle, lui qui n'était que coeur de la tête aux pieds. J'étais exactement comme disait ce Gascon ; un attouchement me tuait. La main de Séraphine, ses doigts tremblants avaient pénétré en moi comme des flèches empoisonnées. Mon sang brûlait dans mes artères.
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Rien n'est plus fantastique et plus fou que la vie réelle, et que le poète se borne à en recueillir un reflet confus, comme dans un miroir mal poli.
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S'il est en effet une puissance occulte qui plonge ainsi traîtreusement en notre sein ses griffes ennemies, pour nous saisir et nous entraîner dans une route dangereuse que nous n'eussions pas suivie, s'il est une telle puissance, il faut qu'elle se plie à nos goûts et à nos convenances, car ce n'est qu'ainsi qu'elle obtiendra de nous quelque créance, et qu'elle gagnera dans notre cœur la place dont elle a besoin pour accomplir son ouvrage.

Que nous ayons assez de fermeté, assez de courage pour reconnaître la route où doivent nous conduire notre vocation et nos penchants, pour la suivre d'un pas tranquille, notre ennemi intérieur périra dans les vains efforts qu'il fera pour nous faire illusion.
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Que sont nos efforts et nos élans vers l’infini ? Rien d’autre que les mouvements inconscients et maladroits du nourrisson qui meurtrit le sein de sa bonne nourrice.
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L Esprit Éternel à créé un géant capable de dompter et de enchaîner cette bête aveugle qui fait rage en nous .Conscience est le nom de ce géant. Et de sa lutte avec la bête qui nous habite nait le libre arbitre. Sa victoire s appelle vertu, celle de la bête, péché.
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Et voilà pourquoi, chère Lucile, nous nous tenons, nous aussi, là où les hommes aiment nous voir. Accordons-leur cette petite joie! Laissons-les régner sur la terre comme ils l'ont fait jusqu'à ce jour. Et nous, parcourons les espaces célestes et laissons loin derrière nous la masse inerte de la terre, au mépris de toute sa force d'attraction.
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C'est avec une tranquille assurance, apanage du génie véritable, que je livre au monde ma biographie, afin qu’il apprenne comment on s’élève au rang de grand chat ; afin qu’il embrasse toute l’étendue de ma perfection, qu’il m’aime, m’apprécie, m’honore, m’admire et m’adule un peu.
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DEUXIÈME VEILLÉE
Comment l’étudiant Anselme fut regardé à la ville comme un fou ou un homme ivre. — Le passage de l’Elbe en bateaux. — L’air de bravoure du maître de chapelle Graun. — La liqueur stomachique de Conrad et la tête de bronze.


— Ce monsieur n’est pas précisément dans son bon sens, disait une honnête bourgeoise qui revenait de la promenade avec sa famille, et regardait les bras croisés l’un sur l’autre la folle conduite de l’étudiant Anselme.
Celui-ci avait embrassé le tronc du sureau et adressait aux branches et aux feuilles ces mots incessants :
— Oh ! brillez, resplendissez une fois seulement encore, vous charmants petits serpents d’or, laissez-moi seulement une fois encore entendre la voix de vos cloches, encore un seul de vos regards, charmants yeux bleus, autrement je vais mourir de douleur ou de mes désirs !
Et il soupirait et gémissait lamentablement du plus profond de son âme, et secouait dans l’ardeur de son délire le sureau, qui, pour toute réponse, agitait ses feuilles avec un bruit sourd et indistinct, et paraissait se moquer de ses chagrins.
— Ce monsieur n’est pas précisément dans son bon sens, dit la bourgeoise. Et il sembla à Anselme qu’il était tiré d’un songe par la secousse d’une rude main ou par de l’eau froide qu’on aurait jetée sur lui pour l’éveiller ; alors seulement il vit distinctement où il était, et se rappela qu’une vision singulière l’avait charmé jusqu’au point de le faire parler à voix haute. Il regarda la femme d’un air consterné et saisit pour s’éloigner au plus vite son chapeau, qui était tombé par terre. Le père de famille s’était aussi approché pendant ce temps, et après avoir posé sur le gazon le petit enfant qu’il portait dans ses bras il s’était appuyé sur sa canne en regardant l’étudiant et en écoutant ses paroles.
Alors il ramassa la pipe et le sac à tabac que l’étudiant avait aussi laissés tomber, et dit en lui tendant l’un et l’autre :
— Ne vous lamentez donc pas aussi épouvantablement dans l’obscurité et n’inquiétez pas les gens quand rien ne vous tourmente, si ce n’est d’avoir trop souvent regardé votre verre ; rentrez raisonnablement chez vous et couchez-vous sur l’oreille.
Anselme se sentit honteux ; il poussa un soupir plein de larmes.
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- Allons! dit le baron, nous allons commencer la leçon. File un son, mon garçon, et soutiens-le le plus longtemps que tu pourras. Ménage l'archet, ménage l'archet: l'archet est pour le violon ce qu'est l'haleine pour le chanteur.
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Lorsque ce dernier se mit à parler des goûts singuliers que les femmes éprouvaient dans cet état, et auxquels elles ne pouvaient résister sans nuire à leur santé et même à celle de l'enfant, la comtesse accabla le médecin de questions, et celui-ci ne se lassa pas de lui citer les faits les plus burlesques :
- Cependant, ajouta-t-il, on a aussi des exemples d'envies déréglées, qui ont poussé des femmes à d'horribles actions. Ainsi, la femme d'un forgeron eut un désir irrésistible de manger de la chair de son mari ; elle fit de vains efforts pour le combattre, et un jour que le forgeron était rentré ivre chez lui, elle l'assaillit un couteau à la main, et le déchira d'une manière si cruelle qu'il expira quelques heures après.

(La femme vampire)
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On cite même le cas de ce poète frappé dans ses affections et qui, perdant successivement son père, sa mère, son épouse, avait cru, comme c'est la règle, qu'il y laisserait sa raison, mais qui, songeant au magnifique poème funèbre qui allait lui être inspiré, s'était au bout du compte trouvé loin d'être inconsolable ; l'histoire ajoute qu'il se remaria uniquement pour ne devoir pas renoncer à connaître encore d'autres exaltations tragiques de cet ordre.
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Il est dans la nature de l'homme d'éprouver un vif dépit lorsque le péril qui le terrifiait devient sous ses yeux un vil épouvantail sans consistance. Ce qui lui fait plaisir, c'est l'idée d'avoir échappé à un danger réel, et non que le risque ait été imaginaire.
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(...) demandons-nous plutôt comment nous allons maintenant nous y prendre avec le Prince ! Que le diable emporte toute la diplomatie, et tout le droit public et toutes les lois de la cour, en cette maudite situation !... Faut-il que je l'ignore... que je le rencontre par hasard ?... Faut-il ?... faut-il ?... Tout tourbillonne dans ma tête. Voilà ce qui arrive lorsque des têtes couronnées s'abaissent à d'extraordinaires facéties bonnes pour des romans !
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Ils citaient sans cesse les magnifiques compositions de vieux maîtres presque oubliés qu’on n’entendait que chez le baron, – qui possédait la plus rare collection de morceaux de musique anciens et nouveaux ; – et s’étendaient avec complaisance sur l’hospitalité splendide qui régnait dans la maison du baron, sur la libéralité presque incroyable avec laquelle il traitait les artistes. Ils finissaient toujours par convenir d’un commun accord qu’on pouvait le nommer avec raison l’astre qui éclairait le monde musical du Nord.
Tous ces discours éveillaient ma curiosité ; elle s’augmentait encore bien davantage lorsqu’au milieu de leur entretien les maîtres se rapprochaient l’un de l’autre, et que, dans le bourdonnement mystérieux qui s’élevait entre eux, je distinguais le nom du baron, et que, par quelques mots qui m’arrivaient à la dérobée, je devinais qu’il était question d’études et de leçons musicales. Dans ces moments-là, je croyais surtout apercevoir un sourire caustique errer sur les lèvres de Duport ; et mon maître était surtout l’objet de toutes les plaisanteries dont il se défendait faiblement jusqu’au moment où, appuyant son violon sur son genou pour le mettre d’accord, il s’écriait en souriant : – Après tout, c’est un charmant homme !
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Parfois, en effet, et surtout quand il était sur le point de douter de son chemin, il voyait soudain le vieillard surgir d'un ravin, ou d'épaisses broussailles, ou de sombres rochers, et marcher devant lui sans se retourner, puis disparaître tout aussitôt.
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Le ton léger et plein d'aisance qui est le signe d'une éducation raffinée n'avait pas de secrets pour cette jeune beauté: pourvue de la plus charmante coquetterie qui consiste à savoir abandonner sa main à un homme tout en le privant du courage de la saisir, cette délicieuse créature s'entendait aussi bien à fasciner ceux qui l'assaillaient de toutes parts qu'à les retenir dans les limites de la plus délicate des bienséances.
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Le chemin qui paraît s'égarer, mais que le voyageur suit avec persévérance, le fait pourtant maintes fois déboucher soudain devant le but qu'il avait perdu des yeux...
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Et ne penses-tu pas comme moi, ô lecteur, que, de tous les contes fantastiques, c'est l'esprit humain lui-même qui est le plus merveilleux? Quel monde splendide repose au sein de notre conscience! Aucun soleil ne l'étreint dans son orbite; ses trésors éclipsent les insondables richesses de l'univers visibles tout entier.(...) Bénis ceux qui en prennent vraiment conscience.
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Bientôt le Ciel va s'ouvrir et laisser tomber sa bénédiction avec des flots de lumière! (...) J'entends les hymnes d'esprits célestes qui, appelant la sainte de leurs chants, descendent lentement de leurs nuages irisés; je la vois, la tête auréolée d'une gloire céleste, lever les yeux vers le choeur des élus qu'elle seule entrevoit: Sancta Rosalia, ora pro nobis!
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