AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (178)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le Chat Murr

dans un royaume d'opérette, au XIXè siècle, le chat Murr est recueilli par un vieux et bon savant, maître Abraham. Il le destine à son ami musicien. Mais ce chat n'est pas ordinaire, c'est à lui que nous devons ce récit, car il sait lire et écrire.

Fantaisie hoffmannienne autour du félin domestique de cet auteur prolifique!
Commenter  J’apprécie          50
Histoires de Sorcières, tome 1

Petit ouvrage relié accueillant en ses pages les nouvelles de divers auteurs renommés du XIXème siècle sur le thème des sorcières et de la sorcellerie. De grands noms de la littérature tels Alexandre Dumas, Théophile Gautier ou Nathaniel Hawthorne et de courts textes (une dizaine de pages pour la majorité)pour passer un petit moment fantastique. Le tout proposer dans une édition visuellement soignée.



Je vais reprendre ci-dessous l'ensemble des histoires non pas dans l'ordre propre à l'ouvrage mais suivant l'ordre de ma lecture.



"La Tresse Noire" d'Emile Erckmann et Alexandre Chatrian (1859)

Ce texte à deux caractéristiques majeures qui en ont fait ma première lecture : c'est le plus court (seulement 7 pages !!!) et ses auteurs m'étaient totalement inconnus.

Théodore (le narrateur) rencontre un vieil ami, Georges Taifer, qu'il n'avait vu depuis 15 ans au moins. Georges est désormais un officier revenu de nombreuses campagnes en Afrique d'où il a ramenait un bon nombre d'objets aussi divers qu'exotiques dont la fameuse tresse.

Mon résumé n'ira pas plus loin, tant il est dangereux de reprendre en quelques lignes une histoire de seulement quelques pages. L'intrigue est mystérieuse. Vraiment très mystérieuse ! Aucune révélation n'est faite à la fin. Les auteurs insistent uniquement sur ses retrouvailles amicales durant lesquelles le fantastique fait irruption un bref instant. On a juste le temps d'observer la scène avant que la conclusion n'arrive. On devine quelques petites choses et on imagine la présence d'un maléfice mais ça ne va pas plus loin. Si le thème de cet opus n'avait pas été les sorcières, sans doute que je me serais posé encore plus de questions.

Sympathique mais vraiment trop bref et beaucoup beaucoup trop frustrant !



"La nuit du Sabbat" de E.T.A Hoffmann (1816)

Robert de Goldschmidt perd son portefeuille à Prague, lors d'un voyage d'affaire, et le voilà qui se met à penser au Diable et à lui vendre son âme pour récupérer son énorme somme d'argent perdue bêtement. Le lendemain, un homme tout de rouge vêtu se présente avec le-dit portefeuille. De retour dans son pays, Robert va de nouveau rencontrer cet homme qu'il prend pour le Diable avant de se retrouver précipiter dans un enchainement d'évènements tous plus horribles les uns que les autres.

Franchement, cette nouvelle ne m'a pas du tout plu. Tout d'abord, Robert, le narrateur, m'a vite énervé avec ses phrases exclamatives. Ensuite, l'histoire, certes fantastique, est soit trop abracadabrante, soit joue trop sur les coïncidences et la malchance (non franchement le même soir il rencontre son tout premier amour, tue le mari de celle-ci, met le feu à la ville et tue son frère !!).

Le point positif, c'est que l'auteur offre une double fin à ses lecteurs. A nous de préférer l'une ou l'autre des hypothèses

Le point négatif : soit le texte souffre d'une mauvaise traduction, soit la plume d'Hoffmann est assez moyenne.



"Omphale" de Théophile Gautier (1834)

L'histoire d'un jeune homme qui tombe amoureux d'une jeune femme s'extrayant chaque nuit d'une tapisserie ornant sa chambre.

La première nouvelle que j'ai véritablement aimé dans ce recueil. Je ne connaissais Théophile Gautier que de nom, rattaché au roman "Le Capitaine Fracasse", et j'en ai découvert ici le style raffiné. L'histoire, bien que brève, est agréable mais m'a fait plus penser à la mise en mot d'un fantasme érotique qu'à une histoire de sorcière à proprement parlé. On sourira malgré tout devant l'approche un peu sexiste de l'idée : une comtesse représentée sous les traits d'Omphale, coincée dans une tapisserie ornant une chambre, qui s'offre si facilement à un jeune homme de passage. Pourquoi l'Hercule, son mari, lui aussi représenté, ne sort-il pas à son tour de l'œuvre ne serait-ce que par jalousie à défaut de par désir ?



"La fée des eaux" d'Alexandre Dumas (1841)

L'histoire d'un jeune homme de bonne famille qui tombe sous le charme d'une ondine.

Une histoire prévisible au style qui m'a peu emballé.



"Le nain du lac et la dame en noir" d'Alexandra Dumas (1841)

Deux histoires en une seule, sans véritables liens. Deux légendes allemandes gentillettes qui se laissent lire mais sans plus. Le style de Dumas dans ces nouvelles se confirme comme n'étant pas de mon goût.



"Jettatura" de Théophile Gautier (1834)

D'une centaine de pages, voici l'histoire de Paul d'Aspremont, amoureux de la jeune miss Alicia Ward. Le jeune homme se rend à Naples, pour retrouver sa belle en convalescence dans la chaleur italienne. Peu à peu, les autochtones le regarde d'une manière étrange, l'évite et font des signes cabalistiques de la main à son passage. Paul va alors faire une terrible découverte qui changera à jamais sa vie et sa vision des choses.

Je suis tombé sous le charme de la plume de Théophile Gautier. Il écrit magnifiquement bien et manie les descriptions à merveille. Pour une nouvelle, elle peut paraître un peu longue et ceux qui se lasse vite des longues ou trop nombreuses descriptions ne trouveront pas ici leur bonheur. Au-delà de la taille du texte, l'intrigue se met doucement en place pour finalement prendre une tournure dramatique vraiment intéressante.



"Blanche de Neige" d'Alexandre Dumas (1842)

Une relecture du conte "Blanche Neige" des Frères Grimm à travers la plume d'Alexandre Dumas.

J'adore les contes, et c'est toujours un plaisir d'en découvrir de nouveaux, même si ce ne sont que de nouvelles versions. Dumas a traduit en grande partie le conte original des Grimm, n'y apportant que des modifications mineures et pourtant dénaturant quelque peu les choses. En revanche, à partir du réveil de Blanche Neige par le Prince, Dumas a complétement modifié la fin. Il n'est plus question ici de voir la Méchante Reine danser dans des souliers de fer brûlant mais plutôt de la défigurer avec la petite vérole avant qu'elle ne meure d'effroi devant son horrible reflet.

J'ai bien aimé relire ce conte avec cette fin alternative mais je garde une nette préférence pour la version des frères Grimm.



"Djoûmane" de Prosper Mérimée (1850)

L'histoire d'un soldat en campagne qui avec son escadron va assister à une étrange cérémonie.

Une histoire qui m'est complètement passée à côté. Le tout reste très flou et on comprend pourquoi une fois la dernière page tournée.



"La fille aux poisons" de Nathaniel Hawthorne (1844)

Une histoire d'amour entre un jeune étudiant et une jeune fille enfermée dans un jardin empoisonné.

"La Lettre Ecarlate" de Nathaniel Hawthorne m'attend depuis longtemps dans ma bibliothèque et voilà que le hasard d'un recueil me propose une nouvelle de cet auteur. Le personnage de Béatrix est originale dans sa composition. Création de son père, un scientifique reconnu qui se voue à l'étude de poison végétal, elle est un être que je n'avais encore jamais croisé dans la littérature. J'ai beaucoup aimé cette originalité de même que la plume de son auteur.



Un recueil plutôt pas mal qui m'aura introduit à la plume de Théophile Gautier et qui m'aura fait découvrir l'existence de contes de la main d'Alexandre Dumas. Donc, de nouvelles lectures en perspectives. Le titre "Histoires de Sorcières" n'est pas très adéquate sachant qu'en fin de compte ces "créatures" y ont une petite place. "Maléfices" ou "Sorcellerie" auraient été plus adaptés. Enfin, le tout manque d'une vision féminine.
Commenter  J’apprécie          50
Les Elixirs du Diable : Papiers laissés à sa mo..

Si brouillard à la saint Médard, éclaircie à sainte Rosalie!

Car en lisant ce livre, on est en plein coltar!Dans l'antre de la folie pour être plus clair. Et non, ce n'est pas John Carpenter mais du E. T. Hoffmann ! Et pourtant.

Archi connu pour ses contes, Hoffmann l'est sans doute moins pour ce roman noir écrit au début XIXe. "Les élixirs du diable" nous entraînent dans les méandres d'une âme torturée par Satan en personne au point où même le lecteur s'y perd et ne sait plus trop bien qui a fait quoi. Tout cela sur fond d'une question qui s'est sans doute posée dans la période à laquelle a été écrit ce livre: la prédisposition à faire le mal se transmet-elle de génération en génération ?

Un classique de la littérature à découvrir

absolument.
Commenter  J’apprécie          40
Dans la nuit d'E.T.A. Hoffmann

Dans un conte fantastique, ça commencerait comme ça. Un après-midi d'hiver, dans une ville proche de Pa*** (on ne nomme que rarement les villes), un homme tout à fait banal, fonctionnaire même, raconterait à ses amis, devant un café fumant et une cigarette, fumante, elle aussi, l'incroyable histoire qui lui est arrivée. Il y serait question d'un personnage qui ne serait qu'une incarnation du diable, d'un vampire dont le charme opère toujours, de femmes automates quand elles ne sont pas hystériques (oui, la gentille fille ou la mégère, c'est un classique, choisis ton camp, camarade !) et d'une faille temporelle, d'un réveil soudain comme si une année entière avait disparu. Un peu comme quand on décide de lire un livre en décembre et qu'on le termine finalement un an et un mois plus tard...



Ce qui est bien avec les classiques, quand on en maîtrise les codes, c'est qu'on n'est pas perdu. Je n'avais pas lu Hoffmann depuis des lustres et pourtant je me suis sentie comme à la maison. C'est infiniment plaisant de retrouver ces histoires invraisemblables révélatrices de pulsions en tout genre. Je me suis rendue compte que Le marchand de sable, aussi connue soit cette figure, je ne l'avais jamais lu. Et je crois que j'aime bien cette version originelle qui pourrait donner des cauchemars aux enfants les plus téméraires.

La postface écrite par Élisabeth Lemirre et Jacques Cotin a été pour moi comme un bain de jouvence me replongeant dans ces années bénies en fac de lettres. Et la découverte de Todorov et de son Introduction à la littérature fantastique. Qu'il est bon de lire des gens brillants !



Reste à parler d'un point essentiel : les illustrations de Tristan Bonnemain. Fantastiques images aux multiples détails, nouveau bain de jouvence, cette fois-ci, je redeviens l'enfant qui pouvait passer des heures à décortiquer un dessin. Alors imaginez comme j'ai hâte que l'exposition soit présentée à l'automne, à Hérouville. Il se peut que j'en oublie de regagner mon bureau... La symbolique me tenait à cœur, choisir pour première lecture de l'année un livre des éditions du typhon, maison d'édition qui s'installe à la bibliothèque jusqu'en décembre 2024. C'est chose faite.
Commenter  J’apprécie          40
Coppélius et autres contes

E.T.A. Hoffmann est (selon Wikipedia) une des figures du romantisme allemand du 19è siècle .

Juriste, compositeur, dessinateur, écrivain - de contes qui ont inspiré d'autres artistes (ex: Offenbach).

4 contes dans ce petit bouquin=

* Coppelius : un alchimiste maléfique a aidé un professeur à fabriquer un automate à l'apparence d'une merveilleuse jeune fille. Nathanaël, un étudiant fragile psychologiquement, s'éprend de celle qu'il prend pour une vraie jeune fille (le fait qu'elle n'ait jamais prononcé autre chose que "Ach!Ach!Ach!" ne l'empêche pas de trouver beaucoup d'esprit à son amoureuse).

Cette nouvelle est presque drôle tellement le héros est bête

* Le chant d'Antonia" met en scène un amour fatal de la musique, une belle jeune fille (comme toujours), un vieux père collectionneur de violons et un jeune qui tombe amoureux à chaque fois qu'il passe par la ville .

* La porte murée, nouvelle la plus longue et la plus chiante à lire, une histoire de haines familiales de droits de succession de château hanté et de meurtre, trop embrouillée pour que je me donne la peine d'essayer de comprendre qui est qui là dedans

* Berthold le fou: encore un amoureux malheureux et déséquilibré mentalement, cette fois c'est un peintre.



Bof. Je ne recommande pas cette lecture. Les amateurs du genre peuvent passer directement à Edgar Poe, même si en quelque sorte Hoffmann le préfigure
Commenter  J’apprécie          40
Princesse Brambilla

Paru en 1820, Princesse Brambilla retrace les aventures du comédien Giglio Fava et de la couturière Giacinta Soardi, dans la Rome du XVIIIème siècle, en pleine période de carnaval. Victimes d’un étrange enchantement, ces deux fiancés s’entichent de personnages imaginaires et confondent rêve et réalité dans un tourbillon d’événements dont même le lecteur ne parvient pas à se dépêtrer. À travers ce conte, magie, mystère et humour s’unissent une nouvelle fois sous la plume d’Hoffmann pour tisser un éloge de la poésie, de l’amour et de la beauté de la nature, dans une ambiance toute romantique.



Comme dans Le vase d’or, Princesse Brambilla multiplie miroirs, reflets et illusions. Amoureux de la princesse dont il a rêvé, Giglio croit la retrouver parmi les masques du carnaval. C’est alors Giacinta qui s’éloigne de lui, attirée par un prince dont on ignore tout. Entre eux se dresse l’étrange Celionati, charlatan magicien, conteur de l’histoire du triste roi Ophioch et de la joyeuse reine Liris, monarques du royaume d’Urdar, dont l’eau claire du lac reflète la véritable apparence de ceux qui s’y regardent. Parmi ce défilé de masques réels et fictifs où le carnaval se superpose au théâtre, seule la figure de Celionati n’a pas de double apparent. Personnage d’autant plus mystérieux qu’il apparaît tour à tour allié et antagoniste des héros, tel un marionnettiste créant une histoire pour son propre plaisir.



Ce conte est l’un des plus abscons qu’il m’ait été donné de lire. Dénué de morale, il partage avec Petit Zacharie surnommé Cinabre la satire des Lumières, dont le rationalisme va à l’encontre de la simplicité et de l’amour de la nature prônés par l’âme romantique. Les personnages d’Hoffmann aiment céder à leurs passions et se livrer aux sages qu’une nature divine place sur leurs chemins. Comment interpréter Princesse Brambilla ? Hoffmann, tout en louant l’amour vrai et la pureté de la poésie, se plaît à laisser Giglio et Giacinta se perdre dans des fantasmes pour le moins singuliers, où les princesses sortent des bouteilles et où les princes traversent le monde pour se faire retirer une dent. Le narrateur, alternant passages fantastiques, comiques et poétiques, semble conscient de vouloir l’impossible ; peut-être se rappelle-t-il à l’ordre de la réalité au fil des pages, avant de se laisser, enfin, tirer dans le conte.



C’est peut-être le conte d’Hoffmann que j’ai le moins apprécié, tant l’histoire se perd en de multiples méandres que la lecture en allemand n’aide pas à franchir. Il n’est pas sans rappeler les textes surréalistes et ubuesques, qui confrontent le lecteur à l’absurdité d’une réalité plus proche que les apparences ne le suggèrent.



Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
Commenter  J’apprécie          40
Le petit Zachée, surnommé Cinabre

'Klein-Zach ! Klein-Zach ! Voilà voilà Klein-Zach’, entend-on dans Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach. Ce refrain sans conséquence dans l’opéra de 1881 trouve sa source dans le conte Petit Zacharie surnommé Cinabre, paru en 1819. Un récit original qui conte les aventures d’un nain difforme et sans intelligence, qu’une bonne fée prend en pitié. Un brin de magie, une touche de poésie et beaucoup d’humour sont au rendez-vous dans cette histoire où les traditions du conte sont prises à rebours pour mieux être réinventées. Derrière son apparente drôlerie, le conte n’est cependant pas dénué de tragique et donne à réfléchir sur de nombreux sujets.



Petit Zacharie surnommé Cinabre regroupe des personnages aussi variés qu’originaux. Zacharie est toujours perçu à travers d’autres protagonistes, à commencer par sa mère qu’il insupporte et par la fée Rosabelverde qui le prend en pitié. Quelques années plus tard vient ensuite Balthasar, étudiant poète dans l’âme qui n’est pas sans rappeler Anselme, et son ami Fabian, d’un cynisme plus cruel. Candida, joyeuse et inconséquente, porte bien son nom, fille du savant et pédant Mosch Terpin ; le savant Prosper Alpanus fait figure de vieux sage dont le roi Barsanuph, aisément abusé, gagnerait à s’inspirer. Autant de types qui ajoutent au comique du conte une satire sociale non dénuée de justesse.



Comme Casse-Noisette, la morale de Petit Zacharie surnommé Cinabre est loin d’être évidente. Le regard des autres est au centre de l’intrigue, tour à tour favorable, erroné ou accusateur, révélant la difficulté à trouver un juste milieu. Quel sort mérite véritablement Cinabre ? La fée s’est-elle montrée trop bonne avec lui ? Comment considérer quelqu’un dont la hideuse apparence va de pair avec l’horrible caractère sans tomber dans la cruauté gratuite ? Le destin de Cinabre était-il inéluctable ? L’ignorance est pour moi la véritable ennemie dans ce conte étrange, antagoniste d’autant plus dangereux lorsqu’elle se dissimule derrière les lumières d’un prince ou la science d’un professeur. Ignorance dont seul se garde Balthasar, figure du poète chère à Hoffmann, guidé par son cœur plutôt que par son esprit, qui s’abstient de juger trop vite ce qu’il voit.



J’ai adoré ce conte aussi drôle qu’imprévisible, à la morale insolite, qui rafraîchit considérablement le genre.



Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
Commenter  J’apprécie          40
Casse-Noisette et le Roi des Rats

Bien que Noël soit passé, je me suis lancée dans la lecture de "Casse-Noisette" pour faire durer encore un peu la magie de Noël, étant donné que le froid semble de retour, autant rester dans l'ambiance!

Hoffmann met ici au cœur de l'histoire un pantin de bois qui va emmener avec lui tous les jouets livrer bataille au Roi des Rats pour sauver une princesse. Marie, la petite fille qui a reçu le Casse-noisette en cadeau, assiste ébahie à cet éveil des jouets et se retrouve entraînée dans de dangereuses aventures avec les jouets...

Je n'irai pas plus loin, vous laissant vous replonger dans la magie des contes pour savoir si celui-ci se termine tel un conte de fée ou tel un conte macabre!!!
Commenter  J’apprécie          40
L'Homme au Sable

Court texte fantastique, Le marchand de sable, apparemment aussi parfois édité sous le titre de L'Homme au sable, est ma première visite dans l’œuvre d'Hoffman et cela s'est révélé un texte très plaisant.

Nathanaël, narrateur de la première partie et héros malheureux de la seconde, a gardé de l'enfance une terreur folle du marchand de sable, dont sa nourrice lui expliquait qu'il volait les yeux des enfants et dont il mélange le souvenir avec celui de mort de son père dans de tragiques circonstances. Et voilà que séjournant pour ses études dans une autre ville, il croit le retrouver sous de nouveaux traits...

Le jeune Nathanaël est-il fou, ou la victime d'un être fantastique et terrible se dissimulant sous les traits de l'avocat Cornélius puis sous ceux du marchand de baromètres Coppola ? La réponse n'est jamais claire et le lecteur lui aussi ne sait plus trop démêler le vrai du faux. C'est du fantastique comme on en écrivait autrefois: peu d’événements finalement, tout dans l'ambiance, qui se fait peu à peu glaçante, et dans la certitude que tout cela tournera très mal!



Très plaisant et un excellent premier contact avec cet auteur!
Commenter  J’apprécie          44
Mademoiselle de Scudéry

E.T. A .Hoffmann, aux environs de 1800, compositeur et écrivain allemand qui a créé nombre d'histoires de fantasy et du fantastique

a écrit un polar fascinant qui joue à Paris dans le milieu de 1680.

Un petit roman célèbre.

Seul wikipedia allemand a un article sur ce petit roman.
Lien : http://de.wikipedia.org/wiki..
Commenter  J’apprécie          40
Casse-Noisette et le Roi des Rats

Même si j’ai déjà vu le ballet plusieurs fois, je n’avais pas eu l’occasion de lire l’histoire de Casse-Noisette. Je ne partais pas en terrain inconnu, je savais d’avance que je serai conquise. Et puis c’est une façon de prolonger encore un peu l’esprit des fêtes.
Commenter  J’apprécie          30
L'Homme au Sable

« La nuit, lorsque les enfants refusent de dormir, le marchand de sable passe leur jeter du sable sur le visage. Ce sable magique arrache les yeux des petits turbulents, que le marchand ramasse et emporte avec lui sur la lune. Là-bas, il les donne à manger à ses rejetons, qui ont des becs crochus pour mieux les picorer. Voilà de quoi terroriser le jeune Nathanaël, d’autant plus qu’il associe l’affreux protagoniste de la légende au détestable avocat Coppelius, visiteur régulier de la maisonnée. Contée par une vieille domestique, cette histoire n’aurait sans doute pas autant marqué le héros d’Hoffmann, n’étaient les circonstances tragiques du décès de son père… Ainsi commence un récit dans la plus pure tradition fantastique, effrayant à souhait.



Le Marchand de sable débute comme un roman épistolaire, avant de revenir à une narration externe plus classique. Nathanaël, brillant étudiant et poète, en est l’acteur principal, aussi est-ce surtout à travers ses yeux que j’ai vécu le livre, fui l’étrange vendeur de baromètres Coppola, aimé la raisonnable Clara et succombé à l’attraction exercée par l’insolite Olymipa. Cependant, j’ignore si les yeux de Nathanaël sont fiables. A-t-il vraiment vu et vécu ce qu’il prétend ? Ou bien son aventure est-elle le fruit d’une sensibilité exacerbée couplée à une imagination sordide ? Qui faut-il croire et où réside la vérité ? Tel est précisément l’enjeu de ce conte aux accents horrifiques.



On ignore en effet où réside la frontière entre le vrai et le faux dans Le Marchand de sable, tant Nathanaël se révèle prompt au mysticisme et à la mélancolie ; sa relation avec Olympia trahit également un certain narcissisme, ou du moins une tendance à s’écouter parler. Tourné vers lui-même, en proie à une introspection permanente, le jeune homme est aux antipodes de la bien nommée Clara, la clairvoyante. À travers ce couple, ce sont la raison et la folie, la glace et le feu, le pragmatisme et l’imagination qui s’affrontent. Il n’est pas anodin que les yeux occupent une place prépondérante dans le texte, tant sur le plan sémantique que stylistique et littéral : ces miroirs de l’âme déterminent un rapport au monde à double tranchant, où le regard altère la réalité qui le modifie en retour. Tout ce qui nous entoure est le fruit de nos désirs personnels, et nos conventions sociales ne sont qu’illusions destinées à masquer le vide de l’existence humaine ; pire, peut-être ne sommes-nous que les marionnettes d’un maître invisible… N’y a-t-il pas dans semblable révélation de quoi devenir fou ?



J’ai beaucoup apprécié Le Marchand de sable. Je ne m’attendais pas à une tonalité si sombre : on est bien loin de l’enthousiasme poétique du Vase d’or, mais le texte s’inscrit en précurseur de nouvelles plus tardives, à commencer par Le Horla. Sans écrire dans ce registre, je suis très admirative de la double interprétation permanente inhérente au genre fantastique, que je tente d’utiliser à ma manière sous forme de métaphore filée, à travers la fusion des livres et des rêves qui structure l’ensemble de La Bibliothèque. On comprend que les traducteurs aient finalement renommé le conte L’Homme au sable, figure connotée moins positivement que le marchand de sable, même si c’est précisément Hoffmann qui a transformé le véridique métier de marchand de sable en légende à travers ce conte 🙂 »



Émilie – Apprentie Bibliothécaire
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
Commenter  J’apprécie          30
Le magnétiseur et autres contes

Même quand on aime le fantastique, il y a des livres de ce genre qui demandent un effort. Il m’a fallu en fournir un pour finir par apprécier, après plusieurs contes, la manière d’Hoffmann.



Pour que le fantastique soit supportable, il faut que l’auteur invite son lecteur à partager avec lui ironie et humour. Hoffmann n’en manque pas. Mais cela ne suffit évidemment pas pour que la lecture soit plaisante, il est nécessaire que l’auteur ait un véritable talent de conteur et d’écrivain. Dans le cas d’Hoffmann, cette condition est parfaitement remplie.



Dans son « Information sur les récentes fortunes du chien Berganza », Hoffmann fait référence à une nouvelle de Cervantès et donne la parole à un bouledogue en s’étonnant toutefois de ne jamais avoir entendu un chien s’exprimer « aussi intelligemment ». La conversation entre ce chien et l’auteur est agréable à suivre, d’autant que, de temps à autre, le noble animal laisse paraître sa nature canine et, en tant que chien, change de position, se gratte derrière l’oreille gauche avec la patte gauche, déclare avoir une faim de loup, etc., ce qui donne au narrateur l’occasion de manifester son sens aigu de l’observation de la vie de chien. Réciproquement, le mâtin déclare avoir beaucoup de considération pour les efforts littéraires et le sens poétique de son interlocuteur, mais, en même temps, considère que le bavardage dont les hommes abusent est loin de valoir les longs silences pendant lesquels l’esprit des chiens se recueille et s’applique à comprendre « les mystères les plus secrets de la nature ». Vous voyez d’ici le plaisir que l’on prend à lire ce dialogue !



S’il vous arrivait un jour de perdre votre reflet dans un miroir, comme un autre avait vendu son ombre au diable, rassurez-vous : vous ne serez pas le premier ! Dans « La nuit de la Saint-Sylvestre », Hoffmann vous racontera comment une certaine Giulietta demanda à un fol amoureux qu'il lui laisse son reflet en gage.



Du romantisme au surréalisme, le fantastique établit une jolie passerelle, un peu surannée certes, mais toujours aussi étonnante dans son invraisemblance, passionnée dans son expression, et trompeusement anormale.
Commenter  J’apprécie          30
Les Elixirs du Diable : Papiers laissés à sa mo..

Un livre gothique très étrange. On a parfois un peu de mal à s'y retrouver mais le livre a beaucoup de charme et son aspect chronique familiale est très plaisant. j'ai bien aimé établir un arbre généalogique de la famille de Médard. Un livre unique qui mérite le détour.
Commenter  J’apprécie          30
Le Chat Murr

J'avais 15 ans quand j'ai lu cette auto-biographie d'un chat. Je m'ennuyais dans la mezzanine de mon oncle et le titre m'a interpellée.

Je l'ai dévoré. J'en garde un excellent souvenir, à la fois un peu loufoque et portant un regard acerbe et juste sur la société de l'époque.

L'idée très novatrice de "faire parler un chat" m'a beaucoup séduite.

A l'époque je dévorais tout ce qui me passait sous le nez, ce n'était pas toujours très heureux et j'ai oublié un bon nombre de mes lectures d'alors, en revanche, Le Chat Murr est resté gravé dans ma mémoire et je suis parcourue d'un frisson à chaque fois que je vais chez mon oncle et que je le vois dans sa bibliothèque.
Commenter  J’apprécie          30
Casse-Noisette et le Roi des Rats

"Casse-Noisette et le roi des souris" fait partie de ces courts classiques publiés par Librio dans sa collection à 2€. Une collection dont le nouveau format, le choix des illustrations et l'harmonisation des couvertures m'ont tout de suite plu. Pour en revenir au conte en lui-même, cela faisait un petit moment que je souhaitais le découvrir.



Pour cerner le propos de ce conte en quelques références célèbres, il se situe au croisement de "Toy Story", de la "Belle et la Bête" et d'"Alice au pays des merveilles". Il n'en déploie pas moins son propre univers féérique inspiré de ce qui illumine le plus les yeux d'enfants : les sucreries et les jouets.



Un conte surprenant et original qui peut dérouter au début mais qui séduit vite. Il oscille en permanence entre rêve et réalité, une frontière délibérément floue pour que le lecteur choisisse son camp. Car au-delà de la guerre opposant Casse-Noisette et les souris, il y a celle, toute aussi violente, qui oppose le cartésianisme froid et implacable à l'imagination légère et débridée.
Commenter  J’apprécie          30
Contes nocturnes

C'est un des premiers maître du récit fantastique et il mérite à ce titre toute ma considération. Toutefois l'écriture est d'un classicisme légèrement rasoir et les sujets quelque peu redondants d'une nouvelle à l'autre. Passe pour le style de l'écriture, après tout en ce début du 19ème siècle, peu de recherches formelles sont en cours dans le monde littéraire. Mais les sujets restent trop proches pour apporter un réel délice : les amours romantiques (c'est d'époque) impossibles à dévoiler, les revenants dans des châteaux lugubres, les réflexions sur le sens de l'art.

On y retire du plaisir à la lecture puisque la narration est soignée et le genre nouveau, mais on est bien loin de la folie absolument terrifiante qui se dégagera des récits de Lovecraft, qu'il réalisera même pas un siècle plus tard.
Commenter  J’apprécie          30
Contes d'Hoffmann, précédés d'une notice sur la..

S’il y a une chose qu’on ne peut pas enlever à Hoffmann, c’est son enthousiasme pour les arts. Tous les arts, sous toutes leurs formes, du plus populaire au plus classique. Partout dans son œuvre on trouve des allusions aux arts musicaux, plastiques et littéraires, quand ils ne sont pas eux-mêmes le fond du sujet. Outre la musique et le dessin, il touchait à tout (avec plus ou moins de bonheur) : le conte de noël pour enfant (Casse-Noisette), des histoires de fantômes, de château hanté, à lire au coin du feu (Le Majorat), le roman policier (Mademoiselle de Scudéry), le drame (Marino Falieri), la comédie italienne (Salvator Rosa), etc.

L’art est l’unique moyen, si l’on ne supporte pas de se résoudre à un bas matérialisme, d’accomplir l’idéal sur terre ; il permet toutes les folies. Encore plus, l’art n’est que de l’idéal. Ce n’est pas le genre qui détermine la hiérarchie des arts, c’est l’idéalité que l’artiste peut y mettre. Une peinture d’Histoire qui n’est pas inspirée par l’Idéal sera inférieure à un paysage ou même au simple tonneau d’un artisan qui excelle dans son travail. C’est la morale, si j’ai bien compris, du conte intitulé « Maître Martin, le tonnelier et ses apprentis ».

Dans ce dernier conte on retrouve des thèmes autour desquels Hoffmann a beaucoup tourné : l’Italie, la patrie de l’art et de l’amour, et aussi celui de l’amoureux épris d’une jeune femme sous l’emprise d’un autre homme (souvent un père). On les retrouve aussi dans un autre conte étrange qui mérite d’être lu : La Cour d’Artus. Mais, pour moi, son meilleur conte est L’Homme au Sable, c’est la concrétisation de tout ce que peut accomplir une imagination exaltée.
Commenter  J’apprécie          31
Contes nocturnes

Ces contes sont nocturnes à plus d'un titre. Leur ambiance sombre, inquiétante, mystérieuse et passionnée nous plonge au coeur d'une nuit où tout semble possible, où des poupées prennent vie, où des assassins rôdent dans des forêts italiennes, où des morts violent des femmes devenues folles. Ils sont nocturne aussi par leur complexité, comme si s'emboîtaient dans des cauchemars épars des histoires variées, aventureuses, toujours nouvelles, au point que le lecteur, souvent, s'y perd, comme dans le noir. La nuit, comme ces contes, est à la fois fascinante et ennuyeuse. On s'y noie, on s'y délecte et rien n'est plus agréable que de retrouver enfin la lumière du jour.
Lien : http://www.lie-tes-ratures.c..
Commenter  J’apprécie          30
Histoires de Fantômes, tome 1

Ce recueil de nouvelles fantastiques traitant des fantômes est excellent, car il fait découvrir ou redécouvrir les grands auteurs de ce genre au XIXs.

Je le recommande à ceux qui aiment les histoires étranges où tout ce que nous voyons, entendons nous surpassent, et en même temps nous fascinent.
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (1777)Voir plus


{* *}